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dimanche, février 03, 2013

Qu'est-ce qu'une révolution communiste et libertaire?

Les lignes qui suivent paraîtront sans doute naïves à certain(e)s. 

C’est le risque encouru en traitant simplement, et en peu de mots, de sujets complexes qui ont fait l’objet d’innombrables publications, depuis deux siècles au moins.

Il s’agit d’apporter les premiers éléments de réponse (de réflexion, de débat) à des questions que se posent - sans presque jamais oser les formuler - beaucoup de ceux et de celles qui découvrent les manifestations de rue et les drapeaux libertaires.


Peut-être des militantes et militants plus confirmé(e)s pourront-ils également faire leur profit de ce dialogue imaginaire, qui n’a d’autre ambition que d’en susciter d’autres, de vive voix.

 (Ce texte a été écrit en 2002 par Claude Guillon, un anarchiste français, et est tiré directement de son site web.)

Qu’est-ce qu’une « révolution » ?

Nous appelons révolution un changement radical - c’est-à-dire qui s’attaque aux racines - du système économique, social et politique en place.

Dans une société capitaliste comme celle où nous vivons, une révolution s’attaquera au salariat, système dans lequel l’activité humaine est pour l’essentiel contrainte et limitée au travail (production de marchandises), travail exploité pour le profit des patrons et/ou des actionnaires.

La révolution abolira, avec le travail salarié, l’argent, qui sert de support à l’abstraction de la valeur (d’une marchandise, d’une heure de travail, d’un être humain...).

La révolution se heurte aussitôt à ce que l’on peut désigner comme les « grandes » institutions, l’État par exemple, sa police, et éventuellement son armée. Elle bouleverse aussi les institutions de la vie quotidienne que sont la famille et le couple, où les rapports d’autorité s’organisent selon l’âge et le sexe (autorité des adultes sur les mineur[e]s, des hommes sur les femmes). Ce bouleversement est à la fois un objectif important des révolutionnaires, et l’effet matériel d’une période de rupture avec les habitudes de la vie courante (grève générale, déplacements difficiles, occupations...).

Si certaines choses sont aujourd’hui plus faciles à changer qu’il y a un siècle (par exemple : dissocier plaisir érotique et procréation, grâce à la contraception), d’autres comportements ont peu varié (les femmes effectuent toujours 70% des tâches ménagères). La réflexion et les luttes sur ces questions sont partie intégrante d’un combat révolutionnaire qui ne s’arrêtera pas par miracle un grand soir ou un beau matin.

La perspective d’une révolution n’est-elle pas utopique ?

Autrement dit : une révolution est-elle possible ?

Ce qui est impossible pour nous, et ça nous en sommes sûrs, c’est de supporter le monde tel qu’il est !

Nous avons tout à gagner à un bouleversement radical du monde, et rien à y perdre, parce que tout ce qui fait pour nous le plaisir de notre brève existence - les rencontres, les discussions, l’amour, les émotions partagées - tout cela est aujourd’hui contraint, limité, atrophié.

Il n’existera pas de société parfaite une fois pour toute où vivre heureux sans conflits. C’est dans l’effort même, dans le mouvement même de transformation révolutionnaire des rapports sociaux, que la vie se révèle mille fois plus passionnante.

Comme l’écrivait l’anarchiste russe Bakounine : « Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres. La liberté d’autrui, loin d’être une limite ou la négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens libre vraiment que par la liberté d’autres, de sorte que plus nombreux sont les hommes libres [ajoutons : et les femmes libres, et les enfants libres] qui m’entourent et plus profonde et plus large est leur liberté, et plus étendue, plus profonde et plus large devient ma liberté. [...] Ma liberté personnelle ainsi confirmée par la liberté de tout le monde s’étend à l’infini. »

Il faudra bien continuer à manger, à s’éclairer à vider les poubelles, que sais-je ?

Passés les premiers jours de paralysie, inévitable et nécessaire (pour affirmer la force du mouvement, contrecarrer d’éventuels mouvements de l’armée ou de la police), il faut remettre en marche certains secteurs d’activités : transports, ravitaillement, distribution d’eau, de gaz, d’électricité. Tous ces biens seront distribués gratuitement.

Un grand nombre d’autres secteurs seront définitivement abandonnes, soit immédiatement, soit progressivement.

Immédiatement : les usines produisant des marchandises inutiles (une majorité de la production actuelle) ou nuisibles. Progressivement : un secteur comme le nucléaire, qui exige, même après l’arrêt de la production, une surveillance et des activités complexes de démantèlement.

On remarque que l’abolition du salariat, le partage par roulement des tâches indispensables au fonctionnement de la société (ramassage des ordures, par ex.), et la suppression de l’argent (distribution communautaire des biens de première nécessité ; pour le reste imagination et troc sur le modèle des actuels SEL) règle très simplement la fausse question du chômage.

Notons encore qu’en matière d’alimentation, seuls les aliments dits « biologiques », aujourd’hui réservés à une clientèle aisée, seront distribués collectivement. Ce choix de bon sens écartera le risque de catastrophe de type « vache folle » ou OGM.

Bien des questions pratiques seront discutées et réglées le moment venu par les gens concernés, et d’une manière impossible ou difficile à prévoir Il est donc vain de dresser par avance un catalogue de mesures. Cependant, il faut comprendre qu’une révolution ne signifie pas la prise en main par une population du monde tel qu’il est. Il faudrait, sinon, « autogérer » les usines d’armement, l’administration fiscale, et les camps de rétention pour sans-papiers... On se demande pourquoi on dépenserait tant d’énergie pour en arriver là ?

Avançons l’hypothèse, à titre d’exemple, et pour illustrer malgré tout notre raisonnement, qu’en matière de transport, un moyen aussi coûteux, aussi dangereux, et aussi nuisible à l’environnement (kérosène, bruit) que l’avion serait progressivement abandonné. On peut penser qu’à rebours de la préoccupation « moderne », la durée des voyages sera considérablement allongée. Parce qu’on ne se souciera plus de « faire l’Asie en dix jours », et que l’on préférera découvrir des gens et des paysages, sans patron pour vous dicter la date du retour.

La révolution n’est-elle pas synonyme de violence ?

Il n’est pas difficile, en observant autour de soi, dans sa famille ou dans la rue, en regardant la télévision ou en lisant le journal, de voir que le monde tel qu’il est aujourd’hui, le capitalisme en voie de mondialisation, héritage des sociétés coloniales du siècle dernier, que le monde actuel est synonyme de la pire violence.

À titre d’exemple : la violence domestique masculine fait aujourd’hui, dans un pays comme l’Espagne, six fois plus de victimes (90 femmes assassinées par mari ou amant en 2001) que le terrorisme des séparatistes basques de l’ETA.

Le degré de violence nécessaire pour renverser l’ordre établi ne dépend pas que de la bonne volonté des révolutionnaires, mais dans une large mesure de la réaction des maîtres du monde. L’acharnement des industriels, des technocrates, des politiciens, et des électeurs de Le Pen à réagir à un mouvement révolutionnaire ; la violence dont ils seraient disposés à user pour le réduire, tout cela conditionne de manière imprévisible le degré de violence inévitable d’une révolution.

Dans une société techniquement développée où peuvent être mises en œuvre de nombreuses techniques de sabotage (informatique notamment), qui ne nécessitent pas ou très peu de violence physique, les meilleures chances sont réunies de paralyser le système en faisant moins de victimes humaines que les accidents de la route un week-end de Pâques.

Par la suite, la société en révolution - par les priorités qu’elle adopte en matière de santé (pas de médicaments toxiques ; pas de contingentement des matériels hospitaliers), de prévention (Sida), de réduction des travaux pénibles et dangereux -, réduit le nombre des « victimes sociales » qui paient aujourd’hui de leur vie le fonctionnement d’un système fondé sur le profit.

N’est-il pas plus facile et plus réaliste de changer la société par des réformes ?


Le réformisme se présente comme une solution raisonnable et « réaliste ».

Le problème, c’est que, seul, il ne réforme jamais rien.

La fonction historique et politique du réformisme n’est pas d’aboutir aux mêmes résultats qu’une révolution, par des moyens plus lents ou plus « doux ». La fonction du réformisme est de désamorcer les révoltes et de convaincre les victimes du système capitaliste qu’on peut très bien aménager leur sort à l’intérieur du système, sans en changer les règles, et sans priver les réformistes de leurs jobs.

Même s’il s’agit d’obtenir des réformes, la stratégie révolutionnaire est la plus efficace. En effet, un pouvoir ne peut répondre que de deux façons - éventuellement combinées - à une menace révolutionnaire : par la force armée ou par les concessions réformistes.

Si un mouvement social limite de lui-même, dans le souci d’être présentable à la télé, raisonnable et réaliste, ses prétentions et ses buts, il n’échappera pas à la violence (on lui envoie les CRS) et risque de ne rien obtenir du tout.

Dans une négociation, le pouvoir essaiera toujours d’accorder moins que ce qui est demandé ; si je demande moins que ce que je veux, je suis assuré de ne pas obtenir ce que je veux.

Le plus simple est d’afficher clairement le projet révolutionnaire, ce qui n’empêche pas de tirer avantage des concessions momentanés de l’État.

Prendre le parti de la révolution ne signifie pas opter pour « tout ou rien », en remettant toujours l’essentiel à plus tard (au grand soir), c’est au contraire profiter de toutes les occasions historiques, de toutes les luttes, pour réaffirmer l’exigence communiste et libertaire : tout se réapproprier dans la liberté, pour tout partager dans l’égalité.

Tout ce qu’il est convenu de nommer les « avancées démocratiques » ont d’ailleurs été accordées sous la pression de la rue et des barricades. Il arrive que les gouvernants modernes y fassent allusion, quand ils espèrent que ce rappel historique dissuadera de nouveaux barricadiers de se dresser contre eux. On dira par exemple que des gens sont morts pour que nous ayons le droit de vote, ce qui devrait nous décourager d’utiliser d’autres moyens d’action. Mais bien sûr, c’est un mensonge. Beaucoup de gens ont effectivement combattu et certains sont morts en combattant, et dès la Révolution française, contre ceux qui voulaient la confisquer, en décréter la fin obligatoire, puis plus tard contre ceux qui voulaient revenir à la monarchie. Mais finalement, c’est bien la république qui a tue le plus d’ouvriers sur les barricades, notamment en 1848 et en 1871, durant la Commune de Paris.

Il existe de nouveaux groupes réformistes. Ils utilisent parfois un vocabulaire ou des méthodes d’action illégales empruntées au mouvement révolutionnaire. Ils réclament le droit au logement, un revenu garanti pour tous, ou une taxe sur les mouvements de capitaux... Ils captent l’indignation généreuse et le besoin d’action de beaucoup de gens qui ne se sentent pas attirés par des groupuscules révolutionnaires souvent fermés et sectaires. Ils n’ont pas d’autre perspective qu’un illusoire « contrôle citoyen » sur le capitalisme.

Or la « démocratie », c’est précisément la mise en scène politique du contrôle citoyen, garant de la moralité d’un « capitalisme à visage humain » ; « l’économie régulée par le droit », comme dit José Bové. Même s’ils peuvent embarrasser momentanément un ministre, un gouvernement ou une administration, ils participent finalement au bon fonctionnement du système, qui s’applique à les neutraliser, les intégrer, les digérer.

Le projet révolutionnaire, c’est-à-dire le projet d’une rupture révolutionnaire avec le monde présent et le projet de la construction d’une autre société, n’est pas un rêve, au sens où il serait impossible à réaliser. Le projet révolutionnaire, c’est la meilleure façon d’être réaliste, c’est-à-dire de s’en tenir à nos révoltes, à nos désirs, à nos rêves, pour refuser le cauchemar hélas trop réel d’un monde dont Marx constatait déjà qu’il est « baigné par les eaux glacés du calcul égoïste ».

Il existe des partis, des ligues d’extrême gauche qui se réclament du communisme et/ou de la révolution. Qu’est-ce qui les sépare des libertaires ?

Des postaliniens [1] du PC aux trotskistes de la LCR (100% à gauche, avec de vrais morceaux de gauche dedans !) il ne manque pas de partisans du « communisme » ou d’une « révolution », à condition qu’ils en soient les chefs et les bénéficiaires !

Les anarchistes, les communistes libertaires sont restés fidèles au principe affiché par la Première Internationale : l’émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes.

Nous n’avons que faire des avant-gardes, des magouilleurs et des bureaucrates ! C’est aux exploités eux-mêmes à prendre leurs affaires en mains, partout et dès maintenant - sur les lieux de l’exploitation salariée, dans les quartiers et dans la rue - sans attendre la bonne période historique décrétée par le comité central.

Les retours sur l’histoire (celle de la révolution russe, par exemple) sont des moyens efficaces de vérifier la réalité des bons sentiments affichés aujourd’hui par les uns et par les autres. Il fallu à peine huit ans aux bolcheviks pour éliminer, par le meurtre et la mise en camps, toute opposition politique : mencheviks, socialistes révolutionnaires et anarchistes. La révolte des marins de Cronstadt et l’insurrection Makhnoviste en Ukraine furent écrasées dans le sang. La Terreur bureaucratique, dont Trotski fut un rouage essentiel (à la tête de la police politique et de l’armée rouge), se retourna contre ses propres partisans. Lui-même fut exécuté, sur ordre de Staline, dans son exil mexicain. Or beaucoup de trotskistes actuels ont autant de mal que les postaliniens à digérer leur passé et à condamner sans ambiguïtés ni baratin les crimes de lénine, de trotski, et de staline.

Aujourd’hui, les trotskistes de la LCR tentent de capter à leur profit la sympathie pour les idées anarchistes qu’ils sentent dans le mouvement social et ses manifestations. Besancenot n’a plus que l’adjectif « libertaire » à la bouche et explique que son drapeau rouge s’est teinté de noir [2] (et de vert, pour draguer les écolos). Mais que dit-il ? Que la LCR veut participer à « un gouvernement qui romprait avec le capitalisme et ouvrirait la voie au socialisme démocratique » (Révolution, p. 150). C’est mot à mot le même mensonge que Mitterrand a utilisé à la fin des années 70 pour reconstituer un parti socialiste capable... de ce que nous avons vu (il est vrai que la taupe trotskiste Jospin parvint à se faire nommer Premier ministre). Bien sûr, tout serait différent avec la LCR ! Est-ce si sûr ? Lisons Besancenot : « Nous ne pensons pas supprimer l’argent du jour au lendemain (p. 180) [...] Notre projet est plus ambitieux : créer massivement des emplois en réduisant le temps de travail [...] (p. 209). « Cependant, la phase de transition [vieille blague bolchevique !] vers une société égalitaire, le processus de production sera encore soumis à la division technique du travail. Il ya aura encore des ouvriers, des employés, des techniciens et des cadres exerçant chacun des fonctions spécifiques ; les revenus seront encore définis selon les compétences et non les besoins (p. 252). »

Et qu’arrivera-t-il aux impatients qui n’auront que foutre de produire pour le nouveau régime sous la direction des mêmes cadres, payés avec le même argent, le tout sous la direction lumineuses des militants LCR ? On leur enverra les « nouveaux emplois » miliciens chargés de leur faire rentrer dans le crâne à coup de crosses le réalisme historique qui décide en réunion de comité central à quel moment les temps sont mûrs !

Comment faire confiance à des gens qui, même après 80 ans de réflexion, justifient d’avance les répressions futures ? Leurs placards sont remplis de cadavres, nous ne l’oublions pas. Quant aux idées libertaires et au noir de nos drapeaux qu’ils prétendent gérer en franchise : BAS LES PATTES !

Tout ce qu’il faudrait changer, inventer !... Ça paraît une tâche surhumaine !

À moins de céder au délire des croyants, selon lequel il existerait un « dieu » créateur qui manipulerait les humains comme des marionnettes et les surveillerait depuis on ne sait quel « au-delà », il faut bien considérer que les êtres humains sont les seuls responsables de leur vie, de ce qu’ils y acceptent ou refusent.

Ça ne veut pas dire que le sans-papier vivant à Paris ou le paysan sans-terre brésilien sont coupables de l’oppression qu’ils subissent, mais que ce sont des hommes de chair et de sang qui les exploitent et les persécutent, et non une fatalité surhumaine, contre laquelle il serait impossible ou vain de se dresser.

Quant aux efforts que nécessite la construction d’un autre futur, ils sont immenses, mais - à l’échelle de l’espèce humaine entière - pas plus impressionnants que ceux que tu as fournis, nourrisson humain de quelques kilos, dépendant en tout des adultes qui t’entouraient, pour devenir un individu pensant, parlant et marchant sur ses pattes de derrière, capable d’utiliser un ordinateur et de chanter un poème de Rimbaud...

Pense à l’extraordinaire gisement de culture, de savoir-faire, et d’énergie que constitue l’humanité, aujourd’hui divisée par les fanatismes religieux, les guerres coloniales ou tribales, l’exploitation et la faim. Ce gisement n’est utilisé qu’à dix pour cent peut-être, et pour le seul bénéfice du capitalisme mondialisé. Il ne sera pas difficile de faire « moins pire » !

Je suis désolé, mais j’y crois pas !

Personne ne te demande de « croire » à la révolution, comme on croit au Diable, aux extraterrestres ou à la réincarnation. Il ne s’agit pas non plus d’une perspective lointaine et motivante, comme une espèce de super-carotte (bio !) à te suspendre devant le nez.

La révolution est le projet collectif de la libre association d’individus libres, qui commencent à changer le monde dès maintenant.

Il n’est que trop facile de trouver dans la lecture d’un journal ou le comportement de ses collègues des raisons de se replier dans le cynisme vulgaire : « Tous des cons ! ». Pour les plus atteints, le comble de la rancœur misanthrope vise telle catégorie particulière : les Noirs, les immigrés, les femmes...

Pour un révolutionnaire, « l’optimisme de la volonté » n’est pas un parti pris moral, il a un contenu dynamique et pratique : plus on éprouve la jouissance, et plus on aime faire l’amour ; plus on rencontre d’individus différents, et plus on est affamé de la diversité du monde ; plus on vérifie dans l’action ses capacités à changer la vie, et plus on se découvre de nouvelles raisons d’agir.

Vade-mecum II, Paris, (première version, mai 2002).
[1] Au PC ou à Attac, le postalinien (contraction du préfixe post et du qualificatif stalinien), n’a plus la faucille et pas toujours la carte, mais il assume le rôle historique du stalinien : nuire à la révolution par tous les moyens.
[2] Révolution, Flammarion, 2003, p. 72.

mardi, août 14, 2012

Déclaration finale à la Rencontre Internationale de l’Anarchisme, St-Imier 2012

Voici une proposition de Déclaration finale pour la Rencontre Internationale Anarchiste de St-Imier (Suisse) qui a durée 5 jours et qui s'est terminée avant-hier. Cette déclaration a été envoyée aux groupes qui ont participé à cette rencontre qui regroupait plus de 3 000 anarchistes venu-e-s partager, apprendre et débattre sur l'anarchisme.



Grâce au travail et à l’effort de nombres de volontaires ainsi qu’à l’accueil si chaleureux des habitant-e-s de St-Imier, nous avons pu, lors d’intenses débats, conférences, assemblées spontanées et autres évènements culturels, affirmer l’anarchisme comme une proposition politique vivante, ouverte et innovante.Qu’on se le dise : nous ne resterons pas à la marge !

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vendredi, juillet 20, 2012

À propos de l' ''anarchisme'' de la CLASSE

Article publié dans Le Devoir du 20 juillet 2012,  en réaction à un autre article écrit quelques jours plus tôt.

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Quelle ne fut pas ma surprise en lisant Le Devoir du 11 juillet de tomber sur la lettre signée par Louis Fournier, ce « vieux de la vieille ». Monsieur, qui se plaît à rappeler son statut de journaliste et de syndicaliste, nous offre un charmant petit billet… antisyndical et bien peu journalistique !

En s’appuyant sur « l’information » largement médiatisée de quelque chroniqueur de droite en manque de scandale, M.Fournier contribue à isoler et à diaboliser la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), la seule organisation étudiante actuellement à même de mettre le gouvernement libéral en échec. En tant que membre de cette « quasi clandestine » (ha !) Union communiste libertaire (UCL), je vous propose donc ces quelques éclaircissements sur l’anarchisme et, puisqu’il semble que ce soit nécessaire, sur le syndicalisme.

Anarchisme 101

L’anarchisme est un courant politique révolutionnaire ayant émergé au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, au sein de la Première internationale, et dont l’objectif est l’atteinte d’une société libertaire et égalitaire, débarrassée de toutes relations de pouvoir.

Tandis que la plupart des partisans du capitalisme et de l’institution étatique justifient la nécessité de ces systèmes coercitifs par une prétendue nature humaine foncièrement égoïste et lâche, nous croyons au contraire que l’être humain est d’abord le fruit de son environnement et de son éducation. Nous nous efforçons donc, dans nos milieux respectifs et chaque fois que l’occasion se présente, d’encourager et de susciter la réflexion critique, l’entraide et la solidarité. Nous savons bien que l’anarchisme a mauvaise presse, notamment grâce aux médias qui ne présentent généralement les anarchistes que comme de vulgaires vandales. Et pourtant, nous choisissons de revendiquer et d’assumer l’étiquette galvaudée.

Syndicalisme 101

Le syndicalisme n’a pas toujours été ce qu’il est actuellement au Québec, et M.Fournier, à titre d’ancien syndicaliste et de spécialiste des mouvements ouvriers, le sait certainement. Deux tendances principales ont marqué l’histoire de la province. D’une part, le syndicalisme dit « d’affaires », pleinement représenté par les grandes centrales syndicales d’aujourd’hui, où l’on croit notamment que la négociation se fait sur un pied d’égalité, que la crédibilité des chefs prévaut sur la mobilisation des membres et qu’il convient - discours à la mode par les temps qui courent ! - que chacun ait sa « juste part » du gâteau.

On retrouve, d’autre part, le syndicalisme de combat, prôné par exemple par la CLASSE, qui repose au contraire sur la reconnaissance que l’adversaire - État ou patronat - n’est pas neutre et a lui aussi des intérêts (généralement opposés aux nôtres), que notre meilleure arme est l’information et la mobilisation du plus grand nombre et que ce n’est généralement qu’en mettant suffisamment de pression qu’on réussit à faire plier une partie adverse intransigeante. Les syndicats de cette tendance ont toujours préconisé un fonctionnement authentiquement démocratique, où les décisions se prennent à la base, ainsi que leur indépendance de tout parti politique.

Et puis figurez-vous, M.Fournier, que même des syndicats révolutionnaires ont déjà existé, luttant à la fois pour l’amélioration immédiate des conditions de vie et pour le renversement de ce système économique qui engendre la misère, l’exploitation et la guerre ! Plusieurs centaines de milliers de membres, je vous dis ! Lux éditeur a récemment publié un excellent petit bouquin de Michael Schmidt à ce sujet-là.

La CLASSE et l'UCL

Pour conclure, je me contenterai de citer un extrait d’un communiqué publié sur notre site Web au mois de mai dernier, intitulé - tiens donc ! - « Rectificatifs sur les liens entre la CLASSE et l’UCL » : « En ce qui concerne le mouvement étudiant québécois, notre action est similaire à celle de bien d’autres militants : participation à des assemblées générales, manifestations, actions symboliques et de désobéissance civile, animation de réunions, d’assemblées, d’ateliers de formation, de conférences.

Notre approche n’est pas d’imposer des pratiques ou de “ noyauter ” des organisations en obtenant des postes de pouvoir (ce qui serait contraire à nos principes). Il s’agit plutôt de défendre la démocratie directe, d’insister sur le partage des connaissances et des responsabilités, d’inculquer une méfiance des dirigeants (étudiants ou autres), de promouvoir une vision non corporatiste de la lutte en allant au-delà de la défense des intérêts strictement étudiants, etc. »

Que des animateurs réactionnaires de radio-poubelle lancent une chasse aux sorcières contre la « terrible conspiration anarchiste », on peut le prendre avec humour, mais quand c’est repris par quelqu’un comme Louis Fournier, on se sent en droit de se poser des questions. On n’a peut-être plus les syndicalistes qu’on avait…

***
 
Jacques Phosphore - Militant lors de la grève étudiante de 2005 et membre de l’Union communiste libertaire

lundi, mai 07, 2012

7ième édition du Festival de théâtre anarchiste - 15 et 16 mai



Pour sa septième édition, le Festival international de théâtre anarchiste de Montréal (FITAM), le seul festival au monde dédié au théâtre anarchiste, présentera une trentaine d’artistes en provenance des Philippines, France, USA & Montréal pour deux soirées de théâtre socialement engagé et provocant, en français et en anglais, mardi 15 et mercredi 16 mai à La Sala Rossa, 4848 boul. St-Laurent, 19h30.
Les billets sont disponibles au coût de 12$ à la librairie anarchiste « L'Insoumise » située au 2033, boul. St-Laurent, (514- 313-3489) ou à la porte. Pas de sièges réservés.

Programme :

  • Le Pigeon voyageur, par Paul Gregoire (Montreal)
  • Out at Sea, by Slawomir Mrozek, joué par la troupe Dulaang Filipino (Manila, Phillipines)
  • Paris Banlieue, par Tom Nanty (Paris, France)
  • On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste (d’après L’An 01 de Gébé), par le collectif des Esprits Solubles (Lyons, France)
  • Texas Annie, par the Tooth and Nail Puppetry Front (Burlington, Vermont)
  • Anar Ecoute par Les Anarchistes Anonymes (Mtl)
  • Emma Goldman, where are you now? par All the Fixings (Mtl)
  • Science & Vie, Madame, par No fun marguerite (Mtl)
  • Plus des subversions, par le Bloc des auteur-e-s anarchistes / Anarchist Writers Bloc (Mtl)
Le FITAM fait partie du Festival de l’Anarchie de Montréal qui inclue notamment le Salon du Livre Anarchiste de Montréal, les 19 & 20 mai 2012.

vendredi, mars 25, 2011

Une nouvelle émission de radio anarchiste à Gatineau...

(Repris de nos camarades de Voix de Faits)

Une nouvelle émission hebdomadaire anarchiste vient de voir le jour à Gatineau. Nous souhaitons bonne chance à nos camarades libertaires.
Émission de radio anarchiste, traitant de sujets politiques et sociaux, avec musique, interviews et plus. C'est diffusé en direct, tous les mardis à 22h30, sur les ondes de Réel-Radio.

Pour télécharger les fichiers audio
Le lien Facebook

dimanche, mars 06, 2011

Sixième Festival international de théâtre anarchiste de Montréal

17 et 18 mai 2010,
 La Sala Rossa, 
4848 St-Laurent Montréal

Pour sa sixième édition, le Festival International de Théâtre Anarchiste de Montréal (FITAM),le seul festival au monde dédié au théâtre anarchiste, présente deux soirées de théâtre engagé en français et en anglais mardi 17 et mercredi 18 mai à la Sala Rossa, 4848 boul St-Laurent à 19H30.
Les billets sont disponibles au coût de 15$ à la librairie anarchiste «L'Insoumise » située au 2033, boul St-Laurent a partir du 15 mars (514- 313-3489) ou à la porte. Pas de sièges réservés.

Mardi le 17 mars:
- Extraits de ''Nicole c'est moi'' de Pol Pelletier (Montréal)
- Gate 11 du Studio Moroni /Omar Ghayatt (Suisse)
- Des femmes inconnues du Collectif les dés/articulées (Montréal)
- Par ailleurs de Raphaël Hubert (Montréal)
Mercredi le 18 mai :
- Extraits de ''Nicole c'est moi'' de Pol Pelletier (Montréal)
- The Miller of Potsdam du Theatre Tallercito (Allemagne)
- Anarchistes anonymes de les Anarchistes anonymes (Montréal)
- Subversions de Bloc des auteur-e-s anarchistes (Montréal)

Le FITAM fait partie du Festival de l’Anarchie précédant le Salon du Livre Anarchiste de Montréal.
        ***   
INFO: 514 -981 -5483

mercredi, janvier 19, 2011

Archives en-ligne des publications francophones de la NEFAC


Avec la publication récente des numéros 1, 2 et 3 de la revue Ruptures sur notre site web, CauseCommune.net, celui-ci contient désormais la collection numérique complète de la revue francophone de la NEFAC, la Fédération des communistes libertaires du nord-est, dont l'UCL est aujourd'hui héritière.

On y retrouve aussi en format numérique tous les numéros publiés du journal Cause Commune, fondé par l'Union régionale de la NEFAC il y a sept ans, en 2004.

Les archives de ces deux publications peuvent être accédées à :

Pour l'occasion, nous avons élaboré une liste de suggestions de lecture tirées des sept premiers numéros de la revue Ruptures. Ces textes ont été choisis pour leur qualité et les débats qu'ils ont suscité tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de notre organisation.

Ruptures #1 : Question d'organisation : NOUS SOMMES PLATEFORMISTES!
Ruptures #2 : Les femmes, l'État et la famille
Ruptures #3 : La question de l'organisation révolutionnaire anarchiste
Ruptures #4 : Notes sur la maudite question nationale québécoise...
Ruptures #4 : Retour vers le passé : Portrait de l’extrême droite au Québec
Ruptures #5 : Chemin faisant, nous apprenons - Les cinq premières annéesde la NEFAC
Ruptures #5 : La gauche révolutionnaire et les mouvements sociaux
Ruptures #6 : Position de la NEFAC sur le syndicalisme et les luttes surles lieux de travail
Ruptures #7 : Une certaine conception de la Nature: Quand l’extrêmedroite se mêle de santé et d’environnement
Ruptures #7 : Autodéfense : la domestication de la violence commestratégie d'émancipation

D'autres textes sont aussi disponibles sur notre site web dans la
section « Éditions Ruptures », où des nouvelles brochures seront
ajoutées au fil du temps.

Bonne lecture!

jeudi, mai 27, 2010

L'UCL passe au salon...

Comme à chaque année, l'Union communiste libertaire (UCL) sera présente en force au Salon du livre anarchiste de Montréal les 29 et 30 mai prochain. Au fil des ans, l'évènement est devenu l'un des plus gros, sinon le plus gros, du genre en Amérique du Nord. Nous invitons toutes les personnes intéressées par les idées et pratiques libertaires à passer au salon.

dimanche, mai 02, 2010

Les bonnes nouvelles du premier mai

Certains camarades profitent de cette période de l'année haute en signification et en lutte pour nous annoncer de bonnes nouvelles!

Nos alliés, dont certains étaient auparavant organisé autour du réseau de militants du Michigan-Minnesota Anarchist Group (MMG) ont finalement formé une organisation: le First of May Anarchist Alliance (M1). Basé dans le midwest américain, ils rejoignent enfin les autres fédérations anarchistes régionales comme Common Cause en Ontario, la NEFAC dans le nord-est des États-Unis, Common Action dans le nord-ouest et nous, l'UCL au Québec. Prochainement ils nous ferons part de leurs positions et de leurs campagnes courantes. Nous leur envoyons nos salutations les plus fraternelles!

Lisez leur communiqué

Puis, les camarades du Workers Solidarity Alliance en on profité pour lancer (ou plutôt relancer) leur périodique Ideas & action en format en ligne seulement cette fois-ci. Faut souligner que c'est un journal qui a déjà une certaine histoire puisque le premier numéros est sorti en 1981

Lisez leur communiqué

lundi, mars 22, 2010

Invitation à une assemblée publique de l'AEELI

Pour marquer les cinq ans de la reprise en main et du renouveau de la corporation à but non-lucratif «l'AEELI» débouchant, entre autre, sur la création de la librairie anarchiste l'Insoumise. Les membres de l'Association sollicitent tout groupes ou individus-es anarchistes, concernées et sympathisant-e-s de ce projet à venir s'exprimer lors de notre assemblée publique qui sera tenu le samedi le 24 avril 2010 au Centre Saint-Pierre. Le but de cette assemblée est de discuter de l’avenir de l’Association en s’appuyant sur les acquis actuels.

L'assemblée discutera des thèmes suivants: Bilan de l'AEELI et de la librairie des 5 dernières années; survol de la structure interne; relation et politique de location avec les locataires; l'avenir du bâtiment et de la librairie. Des présentations ou mémoires pourront être présentés et déposés, et les propositions déposés par toute personne ou groupe seront amenés ultérieurement à une assemblée régulière des membres de l’AEELI. . L'assemblée débutera à 10h pour se terminer à 18h et il y aura un repas gratuit servi par People's Potato.


L’AEELI qui permet l’existence et le développement d’une librairie anarchiste à Montréal, date de 1982, quand des libertaires ont achetés l'édifice qui abrite présentement l'Insoumise. Autrefois, le Collectif Alternative --qui existait depuis le début des années 70-- avait le mandat de gérer la librairie. Suite à plusieurs années de tensions et de problèmes à accomplir ce mandat, une large coalition de diffuseurs libertaires a réussi à dénouer cette impasse en 2004. Nous avons alors ouvert l'association à la participation importante de plusieurs tendances anarchistes et libertaires de Montréal. 



Ces bases élargies de participation, ainsi qu'une meilleure structuration et une décentralisation fédérée des forces et du travail, nous a permis de créer et animer la nouvelle librairie L’INSOUMISE . En même temps nous avons rénové modestement l'édifice, pour donner le lieu que nous connaissons aujourd'hui. Nous sommes particulièrement fier de la réalisation de notre mandat principal soit, une librairie qui foisonne d'une diversité inégalée à Montréal de livres anarchistes, une librairie accueillante et ouverte régulièrement, une librairie qui s'occupe autant d’avoir une gestion financière saine que de développer un lieu de diffusion, sans sectarisme, des textes anarchistes et libertaires à Montréal. 



Tout cela est loin d'être le fruit du hasard. Les accomplissements de l'association sont le résultat direct des changements importants et radicaux qui ont eu lieu en 2004. Mais après plus de 5 ans de travail continu à rebâtir le projet libraire et à partager et gérer l'édifice; il est temps, pour nous, de faire un bilan ouvert et collectif, de solliciter des propositions pour l'avenir à qui voudra participer parmi les groupes et individus-es anarchistes de Montréal qui considèrent ce projet comme important et en sont solidaires.

C’est un rendez-vous pour les anarchistes qui veulent débattre et proposer des idées et des actionspour l’avenir de la diffusion anarchiste à Montréal au sein de l’AEELI.


Au centre St-Pierre, 1212 rue Panet. Salle 304 : Marcellin-Champagnat, Samedi le 24 avril 2010 de 10h00 à 18h00. 
Un repas sera servi gratuitement.

L'inscription est encouragée pour la planification du repas et pour nous aider à évaluer la participation. Svp nous envoyer un courriel: osbl_aeeli@yahoo.ca

On peut aussi consulter les textes constitutifs de l'AEELI sur le blogue: aeeli.blogspot.com

L'AEELI est l’association responsable de la librairie l'Insoumise ainsi que de l'édifice du 2033 St-Laurent


samedi, février 13, 2010

LES JEUDIS DISCUSSIONS AU DIRA

Jeudi 25 Février 2010

à 18h30

La prochaine discution portera sur la thématique:

L’ANARCHISME ET LE SPORT


Le sport est un sujet peu ou pas traité par les anarchistes d’ici. Aujourd’hui, le sport est une industrie très lucrative et l’une des meilleures courroies de transmission des valeurs de la société capitaliste (esprit de compétition, nationalisme, sexisme, racisme, etc.). Actuellement, il y a un mouvement de dénonciation et de boycottage des Jeux Olympiques de Vancouver 2010 et nous pouvons dire que les anars d’ici soutiennent cette campagne. Pourtant, en dehors de l’événement olympique, il est courant de voir des anars, principalement des hommes, qui suivent, supportent ou évoluent dans des équipes sportives. Pourtant, la majorité des ligues sportives sont des Olympiques à petite échelle et font les mêmes ravages sociaux et économiques.

Quelle est notre position face aux sports en général? Pouvons-nous nous réapproprier les sports? Est-ce que sport et anarchisme sont compatibles et de quelle manière?

Vous avez une opinion sur le sujet, vous vous êtes penché sur la question, vous êtes partisan-ne d’une équipe professionnelle ou simplement curieux ou curieuse? Venez participer à cette discussion au DIRA, le jeudi 25 février à 18h30. Cette soirée discussion est ouverte à tous et toutes. Des rafraîchissements et des amuse-gueules seront disponibles.

25 Février 2010, à 18h30
2035 rue Saint-Laurent, 3e étage,(métro St-Laurent).

Des personnes feront une brève présentation pour lancer la discussion à la quel vous pourrez participer.

des rafraichissement seront disponible.

mercredi, novembre 25, 2009

Jeudi discussion au DIRA


Le DIRA, bibliothèque anarchiste, vous invite à venir discuter dans une ambiance amicale aux jeudis discussions

Prochaine date :
Jeudi le 3 décembre 2009, à partir de 18h30

2035 rue Saint-Laurent, 3e étage

Thème abordé ce mois-ci:

LES PRATIQUES FÉMINISTES DANS LE MILIEU ANARCHISTE

Les anarchistes sont féministes en théorie, mais le sont-ils en pratique?


info: dira@riseup.net

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DIRA (Documentations, Informations, Références et Alternatives)

DIRA a été créé dans le but de favoriser l’esprit critique afin de contrer la désinformation dont est victime la pensée libertaire. Il s’agit d’une bibliothèque libre et gratuite diffusant ces idées et contenant de nombreuses variétés de documents portant sur différents thèmes. C’est aussi un lieu fournissant un espace où les gens peuvent se rencontrer et discuter gratuitement.

maintenant sur le web
http://bibliothequedira.wordpress.com/

vendredi, octobre 30, 2009

[Brésil] Perquisition des locaux de la Federação Anarquista Gaúcha

Via Voix de faits.

Nous apprenons par voie de communiqué que les locaux de Porto Alegre de nos camarades de la Federação Anarquista Gaúcha, au Brésil, ont été perquisitionné par la police civile de l'État du Rio Grande do Sul le 29 octobre en fin d'après-midi. Le mandat de perquisition leur permettait de saisir du matériel de propagande politique accusant le gouvernement de corruption, des dossiers en lien avec le prêt de la Banque mondiale et le meurtre du paysan sans-terre Eltom Brum. Les policiers sont reparti avec du matériel imprimé, des dossiers et un ordinateur. Les camarades dénoncent là une pure provocation contre la gauche non-parlementaire par un gouvernement étant accusé de faits autrement plus graves (corruption, disparitions et meurtres).

Pour plus de détails: le site de la FAG (en portugais) ou Anarkismo (multilingue).

mercredi, octobre 07, 2009

Anarchisme, insurrections et insurrectionnisme.

Un texte intéressant écrit en 1996 par notre camarade Andrew Flood du Workers Solidarity Movement et qui vient d'être traduit en français.

L'insurrection - le soulèvement armé du peuple - a toujours été proche du coeur de l'anarchisme. Les premiers documents programmatiques du mouvement anarchiste ont été rédigés par Bakounine et un groupe d'insurrectionnistes républicains de gauche européens lorsqu'ils se rapprochèrent de l'anarchisme en Italie dans les années 1860. Cette démarche ne marqua pas une rupture avec l'insurrectionnisme mais avec le républicanisme de gauche, peu après que Bakounine eut participé à une insurrection à Lyon, en 1870.

La politique révolutionnaire européenne des cent années précédentes avait été dominée par des insurrections depuis que le succès de la révolution française en 1789 avait déclenché le processus qui aboutit au renversement de l'ordre féodal dans tous les pays. La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, avait montré le pouvoir du peuple en armes, et ce moment insurrectionnel a changé l'histoire de l'Europe alors qu'il mobilisa sans doute seulement quelques milliers de personnes.
Insurrection et politique de classe
1789 a aussi inauguré un modèle politique selon lequel, même si les travailleurs représentaient la masse des insurgés, c'était la bourgeoisie qui en recueillait les fruits et réprimait ensuite les masses lorsqu'elle mettait en place sa domination de classe. Cette leçon ne fut pas perdue pour ceux qui considéraient que la libération devait entraîner la libération économique et sociale de tous, et ne pouvait être réduite au droit d'une nouvelle classe à exploiter « démocratiquement » les masses.

Au cours des insurrections républicaines qui éclatèrent en Europe durant le siècle qui suivit, et en particulier en 1848, le conflit entre les capitalistes républicains et la petite et moyenne bourgeoisie, d'un côté, les masses républicaines de l'autre, devint de plus en plus aigu. Vers les années 1860, ce conflit aboutit à l'émergence d'un mouvement spécifiquement socialiste ; celui-ci comprit que la bourgeoisie républicaine n'allait plus combattre pour la liberté en faveur de tous, mais contre elle, y compris aux côtés des partisans de l'ordre ancien, si nécessaire. C'est l'expérience de l'insurrection polonaise de 1863, à la suite de laquelle il devint clair que les bourgeois républicains craignaient davantage une insurrection paysanne que la domination tsariste, c'est cette expérience donc qui convainquit Bakounine. Désormais le combat pour la liberté allait devoir être mené sous un nouveau drapeau - un drapeau qui chercherait à organiser les masses travailleuses uniquement pour leurs intérêts propres.

Les premiers anarchistes adoptèrent les nouvelles formes d'organisation ouvrière qui étaient en train de naître, et en particulier l'Association internationale des travailleurs, autrement dit la Première Internationale. Mais même s'ils reconnaissaient le pouvoir de la classe ouvrière organisée en syndicats, contrairement à la majorité des marxistes ils ne considéraient pas que cela signifiait que le capitalisme pouvait être réformé. Les anarchistes insistaient sur le fait qu'il faudrait encore des insurrections pour renverser la vieille classe dominante


Pour lire la suite

mercredi, juin 10, 2009

Du sexisme chez les anars?

En tant qu'anarchiste, je suis évidemment contre toutes formes d'oppression. Je suis aussi un homme, blanc, dans une relation hétérosexuelle. Je ne crois pas que ça m'empêche de lutter contre le sexisme, le racisme ou l'homophobie, mais je ne peux prétendre le faire de la même façon que les femmes, les non-blancHEs ou les LGBT. Dans ces exemples, je me retrouve du côté des privilégiés, et c'est en reconnaissant cette condition que je peux aspirer à m'en débarasser.

Pourquoi parler de tout ça? Simplement parce qu'on a tendance à croire que la situation serait moins pire dans les milieux progressistes; t'sais, on est de gauche, on a le coeur à la bonne place, nous autres. Et pourtant...

Et pourtant, on vit dans la même société que tout le monde, on a reçu la même éducation genrée, on peut reproduire les mêmes comportements oppressants pour ceux et celles qui nous entourent. Ce n'est toutefois pas caractéristique des anarchistes : c'est vrai aussi pour les maos, pour les trotskistes ou pour la gauche réformiste. Et des fois, une petite tappe sur la gueule ne fait pas de tort!

En fin de semaine passée se tenait à Londres une "Conférence du mouvement anarchiste". Dans l'appel adressé aux anarchistes britanniques, l'organisation disait :


We make no pretence. This is a conference by and for anarchists. And by anarchists, we mean those opposed to the state, all forms of nationalism, capitalism, sexual/race/gender oppression and all forms of exploitation and domination.
Dimanche après-midi, des féministes masquées ont jugé qu'une de ces petites tappes sur la gueule était de mise et ont fait irruption dans la conférence, interrompant les discussions pour dénoncer le sexisme de l'État, mais aussi celui du "mouvement". Elles ont également diffusé le court film que voici.



Si vous lisez l'anglais, vous pouvez consulter leur message intégral par ici : http://nopretence.wordpress.com/

mercredi, mai 20, 2009

Les nouvelles brochures de l'UCL


Vous ne pouviez pas être présents au Salon du Livre anarchiste en fin de semaine? Pas de problème! Toutes nos brochures sont maintenant disponibles à la Librairie l'Insoumise à Montréal (2033 boul. St-Laurent, métro St-Laurent). Que ce soit les rééditions ou les toutes neuves, courez vite vous les procurer!




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NOUVEAUTÉS
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Réflexions sur l’anarchisme, Maurice Fayolle:

Un texte fondateur du renouveau plate-formiste


Le capital en déroute, recueil de textes UCL:

Une chronique que vous avez pu lire sur le blogue


Les contre-pouvoirs, recueil:

Deux textes qui portent à réfléchir sur cette stratégie


L’anarchie de A à Z, recueil UCL:

Enfin! La somme de cette chronique parue dans Cause Commune de 2004 à 2009


L’impasse afghane, Stephane Boudreau UCL:

L'ensemble d'une chronique parue dans le mensuel d'Alternative Libertaire


La pratique du socialisme, Gaston Leval:

Comment pourrais être mis en pratique notre idéal


Daniel Guérin, recueil AL:

Deux textes parus dans Alternative Libertaire sur l'oeuvre de Daniel Guérin


De l’anarchisme à la gauche libertaire, Germinal:

Sur l'insertion des anarchistes dans les mouvements sociaux


Le Capitalisme et ses contradictions, René Berthier:

Une explication du capitalisme et de ses contradictions en utilisant le point de vue de Proudhon


Michel Bakounine, Amédée Dunois:

Une biographie de Bakounine ainsi qu'une courte analyse de son oeuvre


Anarchisme et marxisme, René Berthier:

Une réflexion sur l'anarchisme et le marxisme datant de la chute du mur de Berlin


Anarchisme et lutte de classe:

Un texte qui résume fort bien la position des anarchiste sur la lutte des classes


Actualité de Bakounine, René Berthier:

Une analyse de l'oeuvre de Bakounine sous forme de réponse au texte d'Amédée Dunois


ABC de l’UCL:

Tous les textes officiels de l'Union Communiste Libertaire



Et une une trentaine d'autres brochures disponible!


dimanche, mai 10, 2009

Lettre ouverte de l'AEELI aux anarchistes de Montréal

Nous avons décidé de publier une lettre ouverte à tout individu ou groupe qui s’intéresse au petit milieu de la diffusion des idées anarchistes parce que nous, membres de l'AEELI*, qui sommes impliqués dans un OBNL (Organisme à But Non Lucratif) dédié à cette cause, croyons qu’il est fondamental que non seulement nos idées, mais aussi nos actes, soient connus et débattus. Nous espérons alors qu’ils ne soient pas mal interprétés et que ces interprétations n’aboutissent pas à une désolidarisation de la part de certain-e-s. Nous ne pouvons ici traiter de manière exhaustive de l’histoire de notre association. Cependant, il nous faut vous dire que nous avons traversé des années difficiles, mais fécondes, et nous espérons que les années futures seront plus stables pour nous éloigner de notre précarité.




L’année 2008 a confronté l’AEELI à des tensions qui auraient pu avoir de graves conséquences. Des locataires qui partent sans payer plusieurs mois de loyers et qui refusent toute reconnaissance de dettes antérieurs ou de dommages à leur local en laissant l'Association financièrement précaire, et des militantEs avec la responsabilité de réparer les pots cassés. Voilà, sans vouloir ici entrer dans les détails, ce qui a provoqué des conflits et qui a soulevé d’importantes questions éthiques. C’est parce que nous avons constaté un manque de solidarité envers l’Association, voir même une opposition contre les gestes posés par celles et ceux qui luttent pour sa survie, que nous avons décidé de faire un peu le bilan historique de la nouvelle administration mise en place au printemps 2004. Ceci nous a permis de mettre en perspective les récents événements, d’exposer plus en détail notre situation financière et de défendre nos gestes pour susciter une réflexion ou un débat plus large.





Un peu d’histoire




La fondation de l’AEELI en 1982 et l’achat du bâtiment se sont réalisés dans l'objectif d’assurer la pérennité du projet libraire en lui offrant un local et une source de financement par la location de locaux commerciaux. La mission première de l’AEELI est d’assurer l’existence d’une librairie anarchiste; elle n’a pas pour objectif de simplement garder en état un bâtiment pour louer des locaux à des projets libertaires. Avec la fermeture de la librairie Alternative et les importants changements administratifs en 2004, l’AEELI s’est dotée d'une mission où nous soutenons des projets libertaires autre que la librairie: 





« l'AEELI a depuis ces débuts voulu que tous les locaux soient utilisés par des projets libertaires, pour ainsi réaliser un centre de diffusion anarchiste ayant comme premier projet une librairie. Pour y arriver, les projets libertaires abrités dans les locaux de l'AEELI sont appelés à contribuer selon leurs moyens aux dépenses communes de l'Association. »
-extrait de la Mission adoptée le 2 août 2004


Cependant, cette nouvelle mission n’a jamais mis en veilleuse la mission première de l’AEELI, mais a plutôt servie de complément à cette mission qui pourra se réaliser si nous arrivons non seulement à maintenir l’Association, mais surtout à la faire prospérer.





C’est aussi avec la nouvelle administration que la librairie (L'Insoumise) est devenue directement liée à l’assemblée de l’AEELI de la même manière qu’un comité de travail lié à une assemblée fonctionnant sur les principes de l'autogestion. Ce faisant, la nouvelle librairie, par son comité libraire permanent, s’est dotée d’un fonctionnement transparent et redevable qui a permis une importante implication de diverses tendances libertaires. C’est grâce à cette implication de qualité que la librairie a pu, entre autre, générer un revenu lui permettant, pour la première fois de l’histoire de l’AEELI, de contribuer mensuellement et de façon significative aux revenus de l’AEELI. Il est important ici de spécifier que la librairie n’est pas un locataire de l’AEELI, mais un projet de celle-ci, qui contribue selon ses moyens. La librairie est mise à contribution par l’AEELI et l’AEELI peut aussi contribuer à financer la librairie.





La nouvelle administration croit bon de privilégier la location des locaux aux projets libertaires ou qui sont considérés sympathiques à la cause anarchiste. Au lieu de privilégier des locataires commerciaux capables de payer le prix du marché, l'AEELI refondue en 2004 a cherché à offrir ses locaux en subventionnant une réduction significative des loyers relativement au prix du marché. Cette nouvelle condition économique de l’AEELI n'a cependant pas amélioré le sort de ses finances précaires. De sorte que l’AEELI n’a pas été en mesure depuis les quatre dernières années de se bâtir une réserve substantielle et de procéder à d’importantes rénovations. C’est aussi pour cette raison que les locataires n’ont pu compter sur l’AEELI pour financer leurs rénovations mineures qui ont pu être réalisées dans les locaux. Il est donc inadmissible de prétendre que le manque d’investissement de l’AEELI est de sa responsabilité, car c’est aux locataires « amis » que revient cette responsabilité étant donné leur loyer fortement subventionné. Quant aux rénovations majeures ou aux améliorations locatives, tel que l’aménagement de la cour arrière du bâtiment, l’AEELI considère aussi qu’il est du devoir de ses locataires membres de contribuer bénévolement à la gestion et à l'entretien du projet.





Un peu d’économie




La situation financière et légale de l’AEELI vaut la peine qu’on s’y attarde, car c’est à partir d’elle que nous pouvons juger du bien fondé des actions que pose son administration. L’AEELI est un OBNL qui ne fait pas de profit par obligation légale, qui ne paie pas ses administrateurs-trices, qui pratique une administration transparente et redevable et qui n’a donc rien à voir avec un propriétaire privé habituel. Les loyers payés par les locataires et la contribution de la librairie ne servent qu’à payer les comptes nécessaires à sa survie (taxes, électricité de tous les locaux, assurances). Depuis les dernières rénovations majeures en 1984, il y a eu très peu d'investissements pour maintenir ou accroître la valeur de l'édifice. L’AEELI doit donc mettre de l’argent de côté pour pouvoir se créer une réserve si nous voulons, entre autre, obtenir une hypothèque pour procéder à des rénovations majeures ou urgentes. Aucune banque ou caisse n’accepte de prêter à une association qui dilapide ses avoirs ou qui n'a aucune mise de fonds et qui n'a pas de revenus suffisants et prévisibles pour payer les mensualités hypothécaires. Avec des loyers aussi bas, l’AEELI ne peut se permettre d’avoir des locataires qui ne paient pas. Ajoutons à ce devoir de réserve (semblable au paiement d'hypothèque qu'avait l'AEELI de 1985 à 2005) que l’AEELI doit aussi avoir un budget pour procéder à des réparations ponctuelles. Enfin, l’AEELI n’est pas une association secrète et quiconque voudrait rencontrer le conseil d’administration pour obtenir les chiffres exacts est bienvenue.






En regard de cette situation, les locataires libertaires ou sympathisants qui abdiquent leurs responsabilités par manque d’organisation, manque de sérieux ou manque de sympathie se trouve fautif tant au niveau légal, car ils ont signé un bail, mais aussi au niveau de leur éthique, car ils nuisent à la pérennité du projet libraire et libertaire. Les locataires ont le devoir, lorsqu’ils décident de devenir locataires, d’avoir les reins suffisamment solides pour ne pas causer de problème, de mettre de l’argent de côté en cas de pépin et d’avoir des membres qui se portent garants des engagements que les groupes locataires prennent. L’AEELI ne peut pas non plus assumer des problèmes imprévus que peuvent avoir les locataires, mais elle est prête à prendre les arrangements nécessaires pour étaler le paiement d’une dette quand une telle situation se présente. Ce n’est que lorsqu’il y a rupture de confiance ou bris des engagements que l’AEELI n’a d’autres choix que de prendre de mesures légales pour exiger qu'un ancien locataire rembourse sa dette. L’AEELI peut difficilement se permettre de créer un précédent où un ancien locataire puisse fuir ses responsabilités. L’AEELI ne se rendra pas encore plus précaire en cultivant une réputation de laisser-faire. Nous prônons la solidarité, mais aussi la valeur de la responsabilité.



Un peu de droit


Certaines personnes pensent que nous ne devrions pas légalement obliger les anciens locataires de payer pour leurs dettes et leurs dégâts. Ces mêmes personnes sont aussi souvent d'accord pour dire que l'Association est responsable de fournir des locaux en bon état aux nouveaux locataires. De se voir obliger de payer pour les dommages, mais de se faire refuser que les responsables des dommages assument les coûts, est une recette certaine pour la faillite. Les nouveaux locataires préféraient-ils renoncer à tenir l'Association responsable des dommages et de négocier eux-mêmes avec les anciens locataires à l'origine de ces dommages?





Malgré que ce soit toujours une décision difficile, car notre association n’est pas monolithique, le débat s’est fait pendant longtemps et n’a pas fait l’unanimité. Si l'AEELI considère comme admissible le recours à des mises en demeure et la cour de petites créances, c'est que depuis la fondation de l'Association nous opérons dans un minimum de logique légaliste. Si l'AEELI ne paye pas ses comptes de taxes ou d'électricité, la Ville, le comité des taxes scolaires et Hydro-Québec ne se priveront pas de nous poursuivre, et en fin de ligne, si nous persistons, l'édifice serait saisi pour payer ces créances. Si l'AEELI se priverait par principe du recours à la loi pour obtenir des paiements, il serait alors mieux que l'AEELI se départisse de sa propriété avant que cette situation soit forcée sur l'Association. C'est seulement dans un monde où nos obligations légales ou monétaires auront disparu que nous pourrons offrir ces mêmes conditions. De refuser un tel réalisme libertaire reviens à se désolidariser d'avance et de conserver pour soi les valeurs dominantes d'irresponsabilité et de profiteurs-victimes (petits ou grands).




Enfin, des locataires soucieux d'avoir un bail détaillé, équitable et qui protège leurs droits en bout de ligne sont mal placés de se plaindre si l'AEELI consent à utiliser la cour. Sans la possibilité d'arbitrage par la cour, un bail n’est rien qu'un bout de papier qui met par écrit des pratiques et ententes mutuelles et volontaires. Dans ce cas, dès qu'une partie voudrait unilatéralement changer les termes de l'entente, rien ne l'empêcherait de le faire. L'engagement et la responsabilité, ainsi que les droits et la protection deviendraient des mots creux. L'AEELI ne s'attend pas à ce que ses locataires renoncent à leurs droits légaux dès qu'ils entrent en relation avec elle, ce qui serait une exigence impossible et immorale. Les locataires ou leurs ami-e-s ne devraient donc pas s'attendre à ce que l'AEELI renonce à ses droits légaux qui consistent à exiger le respect de nos ententes.





Un peu de politique




Bien au delà de nos obligations légales, les membres de l'AEELI ont tenté à plusieurs reprises de dialoguer et de résoudre nos différents avec les ex-locataires. Cela a résolue en partie nos différends, mais un des ex-locataires ne voulait franchement rien entendre. Après échec de toutes tentatives de négociation, les membres, en assemblée, ont décidé de procéder par une mise en demeure qui aurait pu aboutir devant la cour des petites créances. Nous n'acceptons pas de se faire dire que la responsabilité demeure toujours la nôtre d'essayer et d’essayer à nouveau de dialoguer. Lorsqu’on nous met au défi d'aller en cour pour mieux se désolidariser de nous, c’est une preuve de cette mauvaise foi qui explique cette absence de volonté de négocier. Par conséquent, les irresponsables qui entretiennent cette culture anti-solidaire, tout en voulant conserver leurs droits dans le cadre étatique, démontrent une attitude typique dans le cadre des relations capitalistes.





Le fait que nous ayons pris le risque de louer nos locaux à des groupes politiques, qui ne sont pas des entités lucratives comme des entreprises typiquement capitalistes auxquelles nous pourrions demander des références financières et d’important dépôt en argent pour garanti, ne rend pas ces groupes moins responsables. Au contraire, nous devrions nous attendre à une plus grande solidarité de leur part. Pourtant, certain-e-s favorables à la location de nos locaux à ces groupes, nous font porter la faute d’utiliser les procédures judiciaires en prétextant que nous aurions dû prévoir leur instabilité et ne pas leur louer nos locaux. Dans ce cas, si nous appliquons la même précaution à tout les groupes politiques, nous devrions les exclure d’emblée.

Notre association a la responsabilité de déterminer quel groupes d'éventuels locataires manifestent le sérieux nécessaire, mais cette clairvoyance a ses limites: tant que les projets locataires demeurent actifs et leurs membres motivé-e-s, ils ont évidemment intérêt a rester responsables face à leurs engagements. Qu'il soit plutôt un club social, un groupe politique ou un petit commerce, ce ne sont pas des indices fiables de qui sera plus responsable que l'autre, a priori. L'AEELI ne peut pas prédire le succès ou prévoir l'effritement d'un projet logé dans l'édifice, mais nous comptons nous prémunir contre de tels événements. Les locataires auront l’obligation de payer d'avance quelques mois de loyers en guise de sûreté et des individus dans le groupe devront se porter personnellement garants du bail.



Dans la mesure où les tensions de 2008 ont dégénéré en agressions et menaces, cela a aussi montré les limites de la négociation, et l'abandon d'une praxis libertaire des ex-locataires. Nos membres qui travaillent bénévolement font un travail ingrat. Il est complètement inacceptable que leur travail les expose à la violence. Il est également inacceptable de recourir à des méthodes extra légales de violence dans un cadre associatif ce qui est non seulement autoritaire, mais qui est aussi à haut risque d'attirer les foudres de la police.



Bien que composée de libertaires, l’AEELI n’en est pas moins une association légale qui est propriétaire d’un immeuble et nous n’évoluons toujours pas dans un système communal des biens. Dans ce contexte, il serait impossible de jouir des locaux de ce bâtiment sans se soumettre à bon nombre de règles du système légal. Cependant, certain-e-s anarchistes prétendent que ce système étatique nous permettrait de jouir d’une marge de manœuvre nécessaire pour se soustraire à certaines de ses règles tout en mettant en place un système parallèle de règlements de nos différents. Il faudra bien un jour que ces anarchistes aillent au-delà de la prétention de principe et en fasse la démonstration.
 




Nous reconnaissons que l'Association, ses membres et ses locataires devront toujours mettre plus d'efforts pour élaborer et approfondir d'avantage un cadre positif et alternatif aux habitudes typiques de recours aux droits et obligations dans une optique de gestion « d'intérêts opposés » qui caractérise les relations capitalistes. Cette élaboration d'une praxis proprement libertaire et communiste n'est pas uniquement de notre responsabilité, elle est un défi commun.


Adoptée par les membres en Assemblée générale le 22 avril 2009

*Association des espèces d'espaces libres et imaginaires