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dimanche, août 12, 2012

Quelques blagues sur le vote en démocratie représentative


L’humour est une tentative de décaper les grands sentiments de leur connerie
Le journal intime de Sally Mara



Non seulement les campagnes électorales sont un moment avilissant de la vie politique et sociale, mais en plus nous devons nous taper les discours pompeux sur la sociale-démocratie... et tous les appels pressants et urgents à aller élire les personnes qui nous dirigeront (quel luxe!).

Pour égayer un peu l'atmosphère morose, voici quelques blagues sur les élections et les sociaux-démocrates qui sont parues l'année passée dans une brochure de l'Union communiste libertaire :).

*   *   *



Combien est-ce que ça prend d’électeurs et d’électrices pour changer une ampoule?
Aucun-e : ils et elles ne peuvent rien changer.

Combien est-ce que ça prend de personnes sociales-démocrates pour changer une ampoule?
Une seule, mais cette personne doit avoir été élue au sein d’un parti politique majoritaire dont le changement d’ampoules est au programme.

Combien est-ce que ça prend d’anarchistes pour changer une ampoule?
Aucun-e : l’ampoule doit se changer par elle-même.


Quelle est la différence entre seller une vache et attendrir un social-démocrate qui veut absolument que tu votes?
Aucune : beaucoup d’efforts, aucun intérêt.

Quel est à la fois le plus gros avantage et le plus inconvénient des élections?
Toutes les candidatures sont systématiquement éliminées, sauf une.

Quelle est la différence entre gratter un billet de loterie et remplir un bulletin de vote?
Avec le billet de loterie, on a tout à perdre et rien à gagner ; avec le bulletin de vote, c’est la même chose, mais le plaisir en moins.


Quelle est la différence entre les isoloirs des Églises et les isoloirs des bureaux de vote?
Les isoloirs d’Église sont le lieu où on se débarrasse de nos péchés ; les isoloirs de bureaux de vote sont le lieu où on les commet.

Quelle est la différence entre un député, un patron et une appendicite?
Aucune : les trois font très mal, mais une fois enlevés on se rend compte qu’ils ne servent vraiment à rien.






vendredi, juillet 13, 2012

La démocratie est dans la rue!

 
Ces dernières années, les attaques contre les « services » publics furent nombreuses : augmentation des tarifs d’hydroélectricité, imposition de la taxe santé, hausse des droits de scolarité…Face aux mesures d’austérité, seul les étudiant-e-s ont su créer un mouvement de contestation pour résister face à la bourgeoisie qui n’a pas hésité à user de tous les moyens pour tenter de faire avaler de force la hausse des frais de scolarité. Le mouvement étudiant n’a pas lutté sur un seul front, ce qui a permis d’élargir celui-ci. La lutte étudiante est devenue le déclenchement d’un mouvement social qui maintenant dépasse l’enjeu des frais de scolarité. En effet, la solidarité entre étudiant-e-s, travailleurs, travailleuses, chômeurs, chômeuses et sans-emploi augmente le rapport de force face à la violence de l’État. Nombreux sont les gens qui n’ont pas hésité à désobéir à la Loi 78. Ensemble dans la rue et dans les assemblées générales ou de quartier, nous sommes en train de redéfinir les priorités souhaitées en tant que société. Le changement social est en train de se réaliser parce que des gens s’impliquent pour le mener à terme. Plusieurs d’entre nous sommes sortis de nos salons pour aller vers les autres. Et voilà maintenant que plane sérieusement la menace du déclenchement des élections au début de l’automne. Déjà, j’entends que les élections vont tout changer. En effet, le chèque en blanc que certain-e-s espèrent, risque de changer qu’au nom des élections on abandonne le projet de société qu’on est en train de construire. 
 Charest le problème?
Si a plusieurs endroits dans le monde, on assiste aux mêmes problèmes : destruction de l’environnement, sabotage des politiques et protections sociales… Le responsable de tous ces maux n’est sans doute pas Jean Charest! Les injustices reposent non sur une seule personne mais sur un système. Ce système, c’est le capitaliste qui est basé sur des inégalités sociales qui permettent d’assurer le profit de quelques-uns. Les élections ne peuvent pas être une option pour lutter contre la racine du problème puisqu’il n’existe pas de Parti anticapitaliste égalitaire. Il existe que des Parti de « patchage » qui peuvent saupoudrer ici et là de l’argent dans des programmes sociaux sans jamais régler le problème et surtout, sans jamais consulter la population. En effet, l’élection représentative se veut d’un mandat de 4 années sans droit de regard.
Aussi, voter pour le parti le « moins pire » ne peut pas être une victoire. L’élection d’un parti n’est jamais une solution à une lutte précise.À bien y penser, vous ne trouvez pas que le vote du « moindre mal » ressemble à l’argumentation pour la hausse; soit «les frais de scolarité du Québec sont bien moins chers qu’ailleurs au Canada, acceptons la hausse »?  À mon avis, on doit rester proactif et proactive, poursuivre et mener des actions afin de viser le meilleur pour nous. Le vrai changement viendra de nous-mêmes.  L’abstention est un geste politique qui refuse la démocratie représentative et qui refuse ce système politique en place.Face aux élections, ne tombons pas dans le panneau,notre pouvoir n'est pas dans l'isoloir. La lutte doit continuer!

jeudi, décembre 08, 2011

Capsule littéraire - Octave Mirbeau




«Une chose m'étonne prodigieusement — j'oserai dire qu'elle me stupéfie — c'est qu'à l'heure scientifique où j'écris, après les innombrables expériences, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu'un ou de quelque chose.»

C’est par cette phrase coup de poing que s’ouvre La grève des électeurs d’Octave Mirbeau (1848-1917).  Tour à tour journaliste, critique d’art et romancier, il critique sans relâche à travers ces divers médiums la bêtise humaine, qu’elle soit capitaliste (Les affaires sont les affaires), religieuse (L’Abbé Jules), militaire ou politique.

La grève des électeurs sur Internet : http://www.homme-moderne.org/textes/classics/ mirbeau/greve.html



Quelques oeuvres d’Octave Mirbeau :
-  Les mauvais bergers (théâtre, 1897)
-  Le jardin des supplices (roman, 1899)
-  Le journal d’une femme de chambre (roman, 1900)
-  La grève des électeurs (court essai, 1902)
-  Les affaires sont les affaires (théâtre, 1903)
-  Farces et moralités (théâtre, 1904)

mercredi, avril 13, 2011

Élections : l'UCL en campagne pour l'abstention


Quand vient le temps des élections, la classe politique nous sert ses discours les plus doux et nous fait ses promesses les plus belles. Le cirque électoral et ses charlatans sont de retour pour nous vendre leurs salades : chaque député-e, de chaque parti, nous annonce avec conviction qu'un vote en sa faveur sera synonyme de grand changement! On connaît la chanson...

dimanche, novembre 01, 2009

Si la tendance se maintient...

De façon générale, ce n'est pas par cynisme que les anarchistes ne vont pas voter. En fait, dans le cas de la démocratie bourgeoise, le terme a tout simplement été récupéré par ces grosses têtes placardées pour accuser celles et ceux qui ne bêlent pas comme-il-faut-quand-il-faut. On nous répète inlassablement qu'il est de notre devoir citoyen d'aller donner sa voix (et donc, de se taire?), de signer un chèque en blanc à celui ou celle qu'on pense qui pourra faire la job la moins pire.

En gros, on nous demande d'aller consciencieusement faire un petit crochet tout simple dont la portée symbolique revient à un consentement à dire : « C'est vrai, je ne suis pas libre et ne désire pas l'être. Gère ma vie. »



Pis pour en revenir au cynisme, quand bien même je voudrais croire bêtement que les élections pouvaient avoir un impact positif sur nos vies, comment voulez-vous résister à l'envie d'ajouter, sur vos bulletins de vote, une petite case et de voter pour le joli Tony Accurso, vainqueur par défaut.


mardi, décembre 09, 2008

Les abstentionnistes toujours en tête de scrutin!

Une autre campagne de terminée, une autre s'enclenchera possiblement en janvier au fédéral. Une campagne qui fut éclipsée par la crise au fédéral et qui somme toute démontre le dégout des gens pour notre système politique. Un taux record depuis 1927 (44,62%) d'abstention soit 42,67%. En chiffres, ça signifie que 2 248 750 inscritEs sur 5 738 811 n'ont pas été voter. Ce qui est significatif de la déchéance de notre système politique alors que nous sommes en plein coeur d'une des pires crises du capitalisme.

Un gouvernement libéral majoritaire (42,05% des bulletins "valides") a obtenu dans les faits 24,1% des votes des inscritEs. Le PQ récolte quant à lui 20,15% du scrutin total. Encore une fois, l'absurdité du système est démontrée, le PLQ et le PQ ensemble n'ont même pas obtenu autant de voix que les abstentionnistes...

Autre bonne nouvelle, Mario Dumont, quitte l'ADQ. Nos camarades de Québec ont d'ailleurs écrit un billet à ce sujet. Serait-il possible que son refus de commenter la crise au fédéral et sa démission hier soir, camouflerait un passage au fédéral? On peut toujours s'amuser à spéculer. Mais avec une élections prochaine au fédéral, Mario serait-il tenté de passer au Conservateurs? De plus en plus de rumeurs circulent à ce sujet, mais les prochaines semaines nous en approndront plus...

Par ailleurs, l'élection du premier candidat de Québec solidaire, soit Amir Khadir, ne fera que démontrer une fois de plus l'inutilité d'une gauche parlementaire. Mais, à quand une première scission au sein du parti?

La désillusion des gens face au système politique et un gouvernement libéral majoritaire qui va tout faire pour reprendre son programme de coupures, ne peuvent qu'accroître la grogne des gens. Les mobilisations de masse et le début d'une guerre sociale semblent maintenant inévitables pour l'élite dirigeante...

lundi, décembre 01, 2008

Conférence-débat de samedi dernier

Comme on l'avait annoncé, samedi s'est tenue au 1710 Beaudry une conférence-débat pour tenter de répondre à la question : la voie parlementaire est-elle le terrain de lutte de la classe ouvrière?

Si vous n'avez pu y participer, nous vous offrons d'écouter l'intégralité de l'évènement tel que capté par un camarade sur place. Par ici.

samedi, novembre 29, 2008

Une porte-parole de l'UCL au Saguenay en entrevue sur l'abstentionnisme

(via le blogue du CRAC) Une porte-parole du collectif local saguenéen de l'Union communiste libertaire à accordé une excellente entrevue sur l'abstentionnisme sur les ondes de Radio-Canada cet après-midi. L'émission à été diffusé dans le cadre de l'émission "L'heure de pointe", une émission régional diffusée sur la première chaîne. Vous pouvez écouter l'émission ici sous le titre "N'allez pas voter!" dans l'émission du 27 novembre 2008.
source

vendredi, novembre 28, 2008

Rappel:Samedi--Conférence-Débat: La voie parlementaire est-elle le terrain de lutte de la classe ouvrière ?


Vous êtes tous et toutes convié-es à un panel de discussion. À quoi servent les élections ? Du point de vue des travailleurs et des travailleuses, la participation aux élections est-elle un piège ou peut-elle représentée un pas en avant ? C'est à partir de perspectives historiques, politiques, économiques, nationales et internationales, que nous débattrons de ce sujet en compagnie d'organisations qui se réclament de différents courants révolutionnaires.


Panel :

Sibel Ataogul (Socialisme international)
Richard St-Pierre (Groupe Internationaliste
Ouvrier)
François Jean (NEFAC)
David Mandel (Gauche Socialiste)


Samedi 29 novembre 2008, 15h00
Grande salle du Comité Social
Centre-Sud, 1710 Beaudry
Entrée gratuite, bienvenue à tous et à
toutes!

mercredi, novembre 05, 2008

Le cirque électoral recommence...

Un autre campagne à nos portes, les abstentionnistes risquent encore une fois d'être les gagnants à voir le peu d'intérêt que les gens démontrent face aux politiciens et à leur stagnation idéologique. Nos camarades du blogue Voix de Faits ont publié ce petit billet suite à l'initiative des militantEs du CRAC.

Ça y est, Jean Charest a rencontré le lieutenant-gouverneur et demandé la dissolution de l'Assemblée nationale. Oh, joie! Nous sommes à nouveau en période électorale. Pour souligner l'occasion, nos camarades du Collectif de résistance anti-capitaliste (le CRAC) viennent d'éditer une affiche.

Téléchargez une copie haute-résolution (JPEG)

Téléchargez une copie de l'affiche (PDF)

Oh, et comme il n'y a pas que les élections dans la vie, les camarades ont également édité une affiche et deux stickers contre l'occupation de l'Afghanistan.




lundi, octobre 27, 2008

Le cirque électoral...la suite!


Le 5 novembre, il est possible que des élections québécoises soient enclenchées. Tout indique que nous serons incitéE à aller aux urnes le 8 décembre alors que les panneaux électoraux fédéraux sont encore là pour nous rappeler le dernier cirque électoral.

Ce sera la 6ième fois depuis 2003, que les québécoisEs subiront des élections. En 2004, 2006 et 2008, le fédéral nous a imposé à coup de millions de dollars des élections pour se retrouver finalement avec un gouvernement minoritaire et un taux d'abstention record(40,9%). Rien de plus reluisant pour le palier provincial qui a déclenché des élections en 2003, 2007 et possiblement en 2008. On se rappellera d'ailleurs que les élections de l'an passé ont porté les libéraux minoritaires au pouvoir, ce qui n'était jamais arrivé depuis 1878. De plus, ce fut, à l'exception de 2003 (29,58%), le taux le plus élevé d'abstention depuis 1927 (43,62%), soit 28,77%. (source)

On peut d'ailleurs soupçonner que le bilan ne sera guère plus avantageux en 2008, pour une démocratie parlementaire qui semble de plus en plus en phase terminale. L'écart entre les riches et les pauvres est de plus en plus grand, on sabre dans les services sociaux, mais on se permet de flamber des centaines de millions de dollars pour des élire des politiciens qui n'ont plus aucune crédibilité face à la population. Avec une crise économique majeure, et une démocratie bourgeoise en dégénérescence un peu partout sur la planète, que peut-on encore espérer de ce système basé uniquement sur le profit aux détriments des droits les plus fondamentaux? Plus que jamais nous devons déserter les urnes et occuper la rue...

Nos camarades de Voix de Faits(NEFAC-Québec) ont écrit un billet intéressant sur ces possibles élections, que vous pouvez lire ici:


"Plusieurs sources ont confié à Radio-Canada que les Québécois devraient aller aux urnes le 8 décembre prochain. Le premier ministre Jean Charest devrait rencontrer le lieutenant-gouverneur, Pierre Duchesne, le 5 novembre pour dissoudre le Parlement."


Pour les optimistes qui osaient croire que nous aurions la paix pour quelques mois, c'est tant pis. Encore une fois, le cirque électoral va nous faire un boucan de merde et brûler encore quelques centaines de millions de plus. La défaite du parlementarisme est encore en vue, mais les constats seront toujours les mêmes. La population sera traitée de lâche et accusée de déserter son premier devoir que serait supposément celui d'aller voter.

Qui a dit, au fond, que c'était un devoir que d'aller voter. Pourquoi devrions-nous nous déplacer pour aller signer un chèque en blanc à unE parfaitE inconnuE? Qui sont ces gens qui disent nous représenter? Les dernières élections fédérales nous ont montré que la population, enfin la majorité, n'a pas été voter ou n'y avait tout simplement pas droit. Il est commun et accepté que les personnes mineures n'aient pas le droit de vote, mais les décisions illégitimes prises au parlement/à l'assemblée nationale auront un impact sur la vie de la population entière.

Encore une fois, les grands clowns de ce monde vous promettront ciel et terre afin que vous leurs offriez du boulot grassement payé, afin que vous leurs donniez une laisse pour contrôler votre destinée.

L'abstentionnisme, c'est refuser ce système de merde. C'est démontrer aux gouvernantEs de ce monde que nous ne leurs accordons aucun crédit. C'est un acte, contrairement à ce que les parlementaristes vous disent. S'abstenir, c'est dire aux candidatEs "allez vous faire foutre". C'est dire au parlement/l'assemblée nationale que ça ne représente rien pour nous.

Si vous êtes trop paresseux/euse pour commettre l'acte de vous abstenir, et bien aller donc voter pour celui ou celle qui vous plaît le plus, c'est ça le parlementarisme.

mercredi, octobre 15, 2008

Les abstentionnistes gagnent les élections!


Un résultat prévisible, les conservateurs l'ont emporté, mais sont minoritaires.Par contre, il s'agit de la plus faible participation à des élections fédérales canadiennes, depuis que la Confédération a été créée, il y a 141 ans. C'est à dire le plus fort taux d'abstention jamais obtenu soit 41,7%!
En regardant de plus près, on peut réaliser que le taux de participation aux élections générales du Canada a décliné ces deux dernières décennies, passant de 75% en 1988 à 61% en 2004, le niveau le plus bas de l'histoire du pays. Il a rebondi la dernière fois en 2006, frôlant les 65% pour finalement redescendre à 58,3% hier.

En faisant un calcul rapide, les Conservateurs ont obtenu 37,69% des voix, sur un taux de participation de 58,3%, ce qui indique qu'ils représentent 21,97% des voix de la population(15,31% pour les libéraux, 10,58% pour le NPD, 5,83% pour le Bloc, 4,22% pour les autres partis et 0,38% pour les indépendants)! En poursuivant cette logique si on additionne le résultat des 3 partis principaux(PLC, NPD et PCC) on arrive à une représentation de 47,86% de la population canadienne. On peut dès lors se demander qui le gouvernement pourra légitiment représenter?Aurions-nous atteint les limites de notre système parlementaire?
Il faut donc continuer à lutter, parce que seule la lutte rapporte. Les urnes n'y changeront jamais rien!

Nb. Le taux officiel selon élections Canada a été modifié durant la journée. Le taux de participation serait plutôt de 59,1% et non 58,3%.

mardi, octobre 14, 2008

Entrevue sur la campagne abstentionniste avec un porte-parole du Collectif de Résistance Anti-Capitaliste(CRAC).

Via le blogue du CRAC.

Une entrevue sur la campagne anti-électorale menés conjointement par le CRAC et la NEFAC à été diffusée hier soir sur les ondes de Radio-Canada à l'émission Macadam Tribus. L'entrevue est toutefois de qualité moyenne, disons que les citations sont un peu courtes et ne laissent pas entendre tout l'argumentaire qui soutient notre position, on fait ce qu'on peut avec les médias "mainstream"...

L'entrevue débute à la 14eme minutes de la deuxième partie de l'émission du 10 octobre.
source

mardi, octobre 07, 2008

Entrevue sur l'abstention de la NEFAC Montréal.


Des camarades de la NEFAC ont fait une entrevue à l'émission En Profondeur à CKUT, portant sur notre campagne abstentionniste.

Pour écouter l'entrevue (19 à 29 ième minute) ici.

samedi, septembre 27, 2008

L'abstentionnisme en chanson

Après l'abstentionnisme en humour, voiçi l'abstentionnisme en chanson. Il s'agit d'une chanson du groupe punk Ludwig Von 88. À défaut de pouvoir vous faire écouter cette chanson en ligne, je vous transmet le lyrics.

Ludwig Von 88
Cassage de Burnes


Cassage de burnes
Un bulletin dans une urne
Il reste une place vacante
A la tête d'une patrie
Démagogues prostitués
Aux oreilles d'une nation
Les mots passent comme des oiseaux
Mais ne laissent que du vide
Sous les yeux des projos
Sous les laves des volcans
Embrigader les uns
A massacrer les autres
Promettre l'impossible
Aux limites du crédible
En enculant les mouches
Pour sauver la patrie
Les vicissitudes
Des pulsions meurtrières
Des lois en décrets
Nous mènent droit à la guerre
Le pouvoir avilit
Et pousse au sénilisme
Le peuple est ébahi
Il reconnaît son guide
Les héros d'aujourd'hui
Sont les criminels d'hier
Bellicistes acclamés
Des foules en mal de schlage
Donnez-leur des flinues
Nous les feront danser
Aux rythmes terroristes
Qu'ils prétendent condamner
Une vengeance subséquente
D'aphasiques ébloquants
Physique pseudo-passible
De faire grimper les sondages
A bas les dictateurs
A bas les démocrates
Sus aux besoins bancals
Des larves nationales

vendredi, septembre 26, 2008

L'abstention en humour...

Un petit vidéo humoristique pour l'abstention électoral. Une vidéo qui est certes une position plutôt individualiste, qui n'appelle pas au changement par la rue, mais tout de même drôle en cette période de conneries électorales...

L’invention de la machine à remonter dans le temps conduit le Professeur Abbahoui sur le chemin de la découverte de l'irrationalité du vote, découverte susceptible de remettre en question la démocratie. A moins qu'une alternative existe...

jeudi, septembre 25, 2008

La grève des électeurs


Un texte écrit par Octave Mirbeau en 1888 et qui est encore et toujours d'actualité, comme quoi le changement ne proviendra jamais des urnes...

Sur le plan politique, Mirbeau s’est rallié officiellement à l'anarchisme en 1890. Mais, bien avant cette date, il était déjà révolté et réfractaire à toutes les idéologies aliénantes, radicalement libertaire, farouchement individualiste, irréductiblement pacifiste, résolument athée depuis son adolescence, anticlérical, antireligieux et antimilitariste.(source)

Une chose m’étonne prodigieusement ‹j’oserai dire qu’elle me stupéfie) c’est qu’à l’heure scientifique où j’écris, après les innombrables expériences, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu’un ou de quelque chose.

Quand on réfléchit un seul instant, ce surprenant phénomène n’est-il pas fait pour dérouter les philosophies les plus subtiles et confondre la raison ? Où est-il le Balzac qui nous donnera la physiologie de l’électeur moderne ? Et le Charcot qui nous expliquera l’anatomie et les mentalités de cet incurable dément ? Nous l’attendons.

Je comprends qu’un escroc trouve toujours des actionnaires, la Censure des défenseurs, l’Opéra-Comique des dilettanti, le Constitutionnel des abonnés, M. Carnot des peintres qui célèbrent sa triomphale et rigide entrée dans une cité languedocienne ; je comprends M. Chantavoine s’obstinant à chercher des rimes ; je comprends tout.

Mais qu’un député, ou un sénateur, ou un président de République, ou n’importe lequel, parmi tous les étranges farceurs qui réclament une fonction élective, quelle qu’elle soit, trouve un électeur, c’est-à-dire l’être irrêvé, le martyr improbable qui vous nourrit de son pain, vous vêt de sa laine, vous engraisse de sa chair, vous enrichit de son argent, avec la seule perspective de recevoir, en échange de ces prodigalités, des coups de trique sur la nuque, des coups de pied au derrière quand ce n’est pas des coups de fusil dans la poitrine, en vérité, cela dépasse les notions déjà pas mal pessimistes que je m’étais faites jusqu’ici de la sottise humaine, en général, et de la sottise française en particulier, notre chère et immortelle sottise, ô chauvin !

Il est bien entendu que je parle ici de l’électeur averti, convaincu, de l’électeur théoricien, de celui qui s’imagine, le pauvre diable, faire acte de citoyen libre, étaler sa souveraineté, exprimer ses opinions, imposer ‹ô folie admirable et déconcertante) des programmes politiques et des revendications sociales ; et non point de l’électeur "qui la connaît" et qui s’en moque, de celui qui ne voit dans "les résultats de sa toute-puissance" qu’une rigolade à la charcuterie monarchiste, ou une ribote au vin républicain. Sa souveraineté à celui-là, c’est de se pocharder aux frais du suffrage universel. Il est dans le vrai, car cela seul lui importe, et il n’a cure du reste. Il sait ce qu’il fait. Mais les autres ?

Ah ! oui, les autres ! Les sérieux, les austères, les peuple souverain, ceux-là qui sentent une ivresse les gagner lorsqu’ils se regardent et se disent : "Je suis électeur ! Rien ne se fait que par moi. Je suis la base de la société moderne. Par ma volonté, Floquet fait des lois auxquelles sont astreints trente-six millions d’hommes, et Baudry d’Asson aussi et Pierre Alype également."

Comment y en a-t-il encore de cet acabit ? Comment, si entêtés, si orgueilleux, si paradoxaux qu’ils soient, n’ont-ils pas été, depuis longtemps, découragés et honteux de leur œuvre ? Comment peut-il arriver qu’il se rencontre quelque part, même dans le fond des landes perdues de Bretagne, même dans les inaccessibles cavernes des Cévennes et des Pyrénées, un bonhomme assez stupide, assez déraisonnable, assez aveugle à ce qui se voit, assez sourd à ce qui se dit, pour voter bleu, blanc ou rouge, sans que rien l’y oblige, sans qu’on le paye ou sans qu’on le saoule ?

A quel sentiment baroque, à quelle mystérieuse suggestion peut bien obéir ce bipède pensant, doué d’une volonté, à ce qu’on prétend, et qui s’en va, fier de son droit, assuré qu’il accomplit un devoir, déposer dans une boîte électorale quelconque un quelconque bulletin, peu importe le nom qu’il ait écrit dessus ?...

Qu’est-ce qu’il doit bien se dire, en dedans de soi, qui justifie ou seulement qui explique cet acte extravagant ? Qu’est-ce qu’il espère ? Car enfin, pour consentir à se donner des maîtres avides qui le grugent et qui l’assomment, il faut qu’il se dise et qu’il espère quelque chose d’extraordinaire que nous ne soupçonnons pas. Il faut que, par de puissantes déviations cérébrales, les idées de député correspondent en lui à des idées de science, de justice, de dévouement, de travail et de probité ; il faut que dans les noms seuls de Barbe et de Baïhaut, non moins que dans ceux de Rouvier et de Wilson, il découvre une magie spéciale et qu’il voie, au travers d’un mirage, fleurir et s’épanouir dans Vergoin et dans Hubbard des promesses de bonheur futur et de soulagement immédiat.

Et c’est cela qui est véritablement effrayant. Rien ne lui sert de leçon, ni les comédies les plus burlesques, ni les plus sinistres tragédies. Voilà pourtant de longs siècles que le monde dure, que les sociétés se déroulent et se succèdent, pareilles les unes aux autres, qu’un fait unique domine toutes les histoires : la protection aux grands, l’écrasement aux petits. Il ne peut arriver à comprendre qu’il n’a qu’une raison d’être historique, c’est de payer pour un tas de choses dont il ne jouira jamais, et de mourir pour des combinaisons politiques qui ne le regardent point.

Que lui importe que ce soit Pierre ou Jean qui lui demande son argent et qui lui prenne la vie, puisqu’il est obligé de se dépouiller de l’un, et donner l’autre ?

Eh bien ! non. Entre ses voleurs et ses bourreaux, il a des préférences, et il vote pour les plus rapaces et les plus féroces. Il a voté hier, il votera demain, il votera toujours.

Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne se disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit. Ô bon électeur, inexprimable imbécile, pauvre hère, si, au lieu de te laisser prendre aux rengaines absurdes que te débitent chaque matin, pour deux sous, les journaux grands ou petits, bleus ou noirs, blancs ou rouges, et qui sont payés pour avoir ta peau ; si, au lieu de croire aux chimériques flatteries dont on caresse ta vanité, dont on entoure ta lamentable souveraineté en guenilles, si, au lieu de t’arrêter, éternel badaud, devant les lourdes duperies des programmes ; si tu lisais parfois, au coin de ton feu, Schopenhauer et Max Nordau, deux philosophes qui en savent long sur tes maîtres et sur toi, peut-être apprendrais-tu des choses étonnantes et utiles. Peut-être aussi, après les avoir lus serais-tu moins empressé à revêtir ton air grave et ta belle redingote, à courir ensuite vers les urnes homicides où, quelque nom que tu mettes, tu mets d’avance le nom de ton plus mortel ennemi. Ils te diraient, en connaisseurs d’humanité, que la politique est un abominable mensonge, que tout y est à l’envers du bon sens, de la justice et du droit, et que tu n’as rien à y voir, toi dont le compte est réglé au grand livre des destinées humaines.

Rêve après cela, si tu veux, des paradis de lumières et de parfums, des fraternités impossibles, des bonheurs irréels. C’est bon de rêver, et cela calme la souffrance.

Mais ne mêle jamais l’homme à ton rêve, car là où est l’homme, là sont la douleur, la haine et le meurtre.

Surtout, souviens-toi que l’homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu’en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu’il ne te donnera pas et qu’il n’est pas, d’ailleurs, en son pouvoir de te donner. L’homme que tu élèves ne représente ni ta misère, ni tes aspirations, ni rien de toi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens. Pour te réconforter et ranimer des espérances qui seraient vite déçues, ne vas pas t’imaginer que le spectacle navrant auquel tu assistes aujourd’hui est particulier à une époque ou à un régime, et que cela passera. Toutes les époques se valent, et aussi tous les régimes, c’est-à-dire qu’ils ne valent rien.

Donc, rentre chez toi, bonhomme, et fais la grève du suffrage universel. Tu n’as rien à y perdre, je t’en réponds ; et cela pourra t’amuser quelque temps. Sur le seuil de ta porte, fermée aux quémandeurs d’aumônes politiques, tu regarderas défiler la bagarre, en fumant silencieusement ta pipe.

Et s’il existe, en un endroit ignoré, un honnête homme capable de te gouverner et de t’aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fangeuse des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n’accordes jamais qu’à l’audace cynique, à l’insulte et au mensonge.

Je te l’ai dit, bonhomme, rentre chez toi et fais la grève.

source

Lettre d'un abstentionniste dans le journal Métro


(source)

Une lettre paru dans le journal Métro hier d'un lecteur qui défend l'abstention comme la seule option politique crédible...

Dans le Métro du 22 septembre, j’ai eu l’agréable surprise d’être interpellé par le sermon, la «Lettre aux abstentionnistes», de Stéphanie Leblanc. Sans présumer des motivations d’une part croissante de l’électorat, je sais que ce n’est ni par cynisme, ni par je-m’en-foutisme que, le 14 octobre, je ne me rendrai pas aux urnes.

Je ne saurais me résigner à choisir sur quel rond de poêle déposer ma main; je n’ai plus envie de signer de chèques en blanc aux bouffons du cirque électoral. Loin de tout cynisme, j’y vois une alternative réaliste : la démocratie directe. Une structure d’assemblées de travail, de quartiers, per-mettant enfin au «monde ordinaire» de reprendre le contrôle sur leurs vies. Que l’engrenage soit brisé : c’est au gouvernement de craindre le peuple.

N’est-il pas ironique, au fond, que vous votiez par cynisme, alors que mon
abstention m’apparaît porteuse d’espoir?
Philippe Fortier-Charette

mercredi, septembre 24, 2008

Notre campagne abstentionniste...




La NEFAC et le CRAC-Saguenay viennent de sortir des affiches abstentionnistes pour la campagne électorale fédérale.



lundi, septembre 22, 2008

Un ballet électoral en tutu rose

Des promesses, des promesses, encore des promesses, quelques affiches et un fétiche sur les chefs. Voilà en quoi se résume une campagne électorale. En période électorale, on se croirait sur Mars tellement le discours des chefs est différent de la réalité. Entre les milliards que Dion voudrait bien dépenser et le ton mièvre de Harper, quelques partis politiques insignifiants tentent en vain de sortir du lot. Qui veut vraiment changer les choses là-dedans? Pas grand monde.

Évidemment, on peut aussi voter pour des partis politiques marginaux, ridicules en soi, en prétendant que c'est mieux que l'abstention. Erreur! D'abord, il faut se lever le matin pour se rendre au bureau de scrutin, subir l'attente et la morosité propre à un isoloir. Tout cela pour rien. Ensuite, il est évident que plus il y aura de monde aux urnes, plus les médias le mentionneront et plus les partis politiques en feront leur affaire en déclarant qu'ils représentent une majorité claire. Vaut mieux prendre ces quelques heures pour arracher quelques affiches qui pourrissent notre vue.

L'abstention est et demeure la seule voie possible pour les gens qui contestent le système politique actuel. Le système électoral est organisé de telle manière qu'il concentre la vie politique en un seul moment, l'élection. Parfois même, il rend illégal le fait de contester les partis politiques tout en n'étant pas soi-même un parti (tout cela est considéré comme des dépenses électorales!). L'abstention est la façon de dire clairement qu'on refuse non-seulement que tel ou tel parti politique nous gouverne, mais aussi que l'on ne donne pas le droit au gouvernement de décider à notre place. Quiconque se présente aux urnes abdique son pouvoir personnel, son droit collectif de contester globalement le système. Quiconque va voter donne irrémédiablement l'illusion que des urnes peut sortir une solution. Chaque vote pour un parti politique, même celui le plus obscure, ne fait que donner l'impression aux militants de ces partis qu'ils ont raison dans leur démarche. Et chaque militant qu'un parti politique réussit à embrigader ne se retrouve plus dans la rue, dans les luttes autonomes, autrement que pour tenter de les récupérer. Ces gens sont nos ennemis.

Quelques-uns pensent alors voter pour tous les partis en se disant qu'en annulant au moins, leur vote est comptabilisé; grave erreur! C'est sans compter que la loi électorale est justement faite en ce sens qu'il est impossible de départir les votes rejettés de ceux annulés volontairement. C'est une sorte d'infantilisation politique, on nous dit très clairement: "si vous cochez plus d'une case, on considère que vous êtes des incapables, et votre vote ne vaut plus rien. Vous avez raté votre coup." Et, même si les votes annulés étaient pris en compte, qu'est-ce que ça changerait? Il n'y aurait pas plus de siège vide au parlement advenant une majorité de bulletin annulés, cette option ne serait pas une option politique, elle serait un unique chiffre dans une mer de données statistiques.

En fait, ce qui importe le jour du vote, c'est se dire qu'une élection n'est pas tant un choix politique qu'une énorme entreprise de démagogie et de récupération; en plus d'être une tentative de réunir, dans un espèce de rituel semi-religieux, le peuple autour d'un consensus bidon créé de toute pièce (ne dit-on pas vox populi, vox Dei -la voix du peuple est la voix de Dieu?). Ce n'est pas le jour des élections que les choses changent. La gestion quotidienne des affaires publique n'est pas abordée. On vote davantage sur l'image ou sur le style d'un chef que sur tout le reste. Chaque parti dit bien ce que la majorité veut entendre et cache le reste. Chaque chef est libre une fois élu d'appliquer ou non son programme, ses promesses. Ils sont aussi tous libres de refuser ou de réfuter une promesse, sous divers prétextes (la situation économique ne s'y prête pas, je n'ai pas un mandat clair, il nous faut plus de temps, etc...) ou même sans raison.

Que sait-on par ailleurs du reste? De ce qu'on nous cache? De ce qui ne sort jamais, ou au compte-goutte dans des scandales mis en scène par le parti adverse ou parfois même par certains protagonistes au sein du même parti? Nous parle-t-on de toutes les magouilles, les tromperies, les actions sales faites en sous-mains? Jamais.

Il n'est pas d'amis en politique. Chacun veut être chef à la place du chef, contrôler le plus possible l'appareil, occuper le plus de place. Les egos sont plus importants que les idées politiques. Chacun surveille son dos, parce qu'il n'y a pas d'attaque frontale. À combien de reprises avons-nous entendu tel ou tel personnage influent critiquer le chef, certains députés ou candidats, et cela contre l'intérêt du parti? Le jeu de la politique, c'est le jeux des alliances, des coups fourrés, des trahisons et des coups de force. Le bien-être collectif n'est abordé que pour mousser un capital politique. Les clowns de ce cirque n'attendent que nous comme spectateur, pas trop turbulent (s.v.p. ne pas quitter l'estrade), et en plus n'offrent qu'un spectacle médiocre, pire que la pire des parodies. Vaut mieux ne pas voter.

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Par ailleurs, on entend parfois parler du vote stratégique, parce que bien des gens ont peur de se réveiller le matin du 15 octobre avec un gouvernement conservateur majoritaire. Peur légitime s'il en est. Mais est-ce vraiment la solution? Une des meilleures preuve que ce vote stratégique ne change rien, c'est que même minoritaires, les Conservateurs ont réussi à faire des gains au sein d'une population qui était jadis hostile à leurs idées. Les abstentionnistes ne sont pourtant pas responsables de cette situation. Nous avons été en permanence sur le terrain, contre les politiques de ce gouvernement.

La vraie raison, c'est que ce ne sont pas les électeurs qui font un gouvernement, mais bien les médias qui sous les ordres de l'élite bourgeoise, rendent présentables des gens qui sont en fait des enfoirés de première. Un gouvernement qui aurait vraiment des alternative sociales et progressistes ne serait absolument pas possible parce que les grands médias mettent le paquet pour empêcher que ça arrive.

Et même en allant voter pour le parti adverse, on n'aide pas notre cause. Les Libéraux et le Bloc n'ont-ils pas fait durer le gouvernement conservateur en l'appuyant de façon répétitive, de peur de se retrouver en élection? Le NPD n'est-il pas une version légèrement modifiée du parti Libéral? Et qu'en est-il de la contrainte du pouvoir? À moins de vouloir remplacer complètement les fonctionnaires, les sous-ministres et tous les technocrates, comment est-ce possible d'imposer des changements majeurs? Seul un tour de force proche du coup d'État permettrait une telle démarche, certainement pas une victoire par les urnes. Et cette idée est inacceptable. Comment un gouvernement autocratique, même en prétendant gérer par et pour le peuple, peut-il être une option valable? Imposer des changements, dans ces conditions, revient évidemment à réprimer et étendre une hégémonie.

Et pour se convaincre qu'un gouvernement vraiment de gauche, socialiste, est une impossibilité, on n'a qu'à regarder l'Histoire. En occident, les partis socialistes ou de gauche ont été ceux qui ont su le plus facilement imposer les réformes néolibérales. Ces partis gouvernent en fonction de se maintenir au pouvoir; et pour y arriver, il faut respecter les diktats des grandes institutions économiques et de la grande bourgeoisie. De même, on pourrait être tenter de se tourner vers le modèle du socialisme sud-américain. Mais outre que l'imposition d'un tel modèle est pratiquement impensable en occident, château-fort du capitalisme, les résultats sont plutôt décevant. D'un côté, nous avons des pouvoirs qui se maintiennent en place en instaurant une quasi-dictature (Chavez et Morales), et qui malgré les immenses ressources pétrolières vénézuéliennes, n'ont pas enrayé la pauvreté, ni même la misère. D'un autre côté, nous avons les socialistes mous (Lula au Brésil et Bachelet au Chili), qui de peur de voir deux des trois plus grandes économies sud-américaines s'effondrer, se sont alignées sur le consensus néolibéral. Grosso-modo, ils n'ont pas fait mieux que les socialistes français, allemands ou espagnols.

Toute cette entreprise de la participation électorale de figures phares de la gauche dans les pays du Sud n'a que canalisé la contestation en l'envoyant sur une voie de garage. Loin de favoriser la révolution, cela n'a fait que maintenir le peuple dans un état avancé de détresse et de misère. Et le tout pour l'économie qui règne sur la planète a repris son droit rapidement dans ces pays.

À bien y penser, quiconque nous dira de voter "stratégique" ne veut-il pas en arriver là, nous faire taire? Notre victoire ne viendra que de la mobilisation. Seule la lutte changera le monde. Plus que jamais, "voter bien, c'est voter rien".