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mardi, juin 07, 2011

Lettre à Bombardier

Madame Bombardier,

Je vous écris en référence au "couple à la mode" sur lequel vous déverser votre fiel bien au-delà de ce qu'eût prescrit la bienséance qui semble vous avoir quittée l'espace d'un instant.

Je ne commente pas sur les accusations anticommunistes primaires. Et Amir, un "machiste"? J'eus pensé que vous le connaissiez mieux.

Qu'est-ce qui vous rend aussi aigrie? Est-ce de voir que la morale ne s'arrête pas à l'étiquette, et qu'elle peut aussi viser les puissants qui aiment à jouer impunément avec les ressources des peuples?

Ces puissants, vous semblez craindre de les voir renversés par le "commandeur d'un nouvel ordre moral" qui, partout, en lieu et place du colonialisme et du capitalisme sauvage, nous donnerait quelque chose comme le respect de nous-mêmes. René Lévesque était-il lui aussi un de ces genres de " branchouillés, de révoltés à la petite semaine et de rêveurs qui, sous couvert de progrès, nous ramèneraient à ce monde folklorique et doctrinaire du Québec d'antan.", quand il nationalisait l'Hydro-Québec et qu'on le traitait de communiste? Tiens, c'est vous qui vous mettez à parler comme ce québec doctrinaire d'antan, le québec du patronage et des petits copains du pouvoir.

Ceci dit, vous ne faites pas exception, on voit beaucoup de voix paniquées tenter d'empêcher la montée en popularité d'Amir, vous n'êtes pas la seule, il faut bien défendre son monde, ses privilèges et sa classe, comme aurait dit Mao Zedong.
Ce qui est le plus drôle, quand même, c'est qu'en plus de quitter votre traditionnelle grandeur morale pour faire dans le combat de rue et les coups envoyés sous la ceinture, vous nous servez une leçon d'économie: "Le Québec actuel que délaissent les touristes est une société frappée de paralysie qui peine à s'arrimer à l'économie en évolution. Tout projet de développement se heurte à un mur de refus: hier à Montréal le chantier dont le Cirque du Soleil aurait été l'icône, aujourd'hui l'exploration de nos ressources naturelles, demain le Plan Nord sans doute. Pendant ce temps, les industries des technologies nouvelles regardent ailleurs et la ville de Montréal stagne, donc périclite."

Je vous épargne de vous corriger sur la personnalité d'Amir: le temps montrera bien assez vite combien votre jugement s'est enrayé. Mais je ne peux pas m'empêcher de vous enjoindre, et je le dis par charité, de ne plus jamais aborder le sujet de l'économie. On vous imaginait déjà mal en jalouse, mais en économiste, vous sortez carrément du registre.

S'arrimer à l'économie en évolution? Mais qu'est-ce que vous connaissez à ces histoires de capital de risque, de bioéconomie et j'en passe? On n'y croit pas. Je vous épargne les détails, mais si vous connaissiez quoi que ce soit à l'économie, vous diriez: comment allons nous faire quand la crise s'aggravera? Que faisons-nous avec l'endettement des ménages? Vous voulez des cirques et des mines! Ha! Mais c'est le spectacle que vous aimez, il faut cesser de vous dissimuler: ce monde fonctionnerait encore si on y croyait juste un peu plus, le développement pourrait continuer, les catastrophes disparaîtraient...mais ça n'est pas de l'économie, c'est du spectacle!

Et surtout, pourquoi les Québécois-e-s devraient-ils aider une économie de la finance qui ne profite qu'à une seule minorité? Mais j'imagine que c'est de cette minorité que vous tenez vos informations, et que c'est elle que vous craignez de voir démasquée dans le nouvel ordre moral du commandeur Khadir. Comme il est difficile de défendre des privilèges quand on se met partout à poser des questions! J'imagine que c'est aussi pour cette minorité que vous écrivez. Mais pourquoi feignez-vous encore de vous adresser à nous. "J'écris pour les bourgeois et le capital financier, et nous n'aimons pas Amir Khadir". Voilà qui eût été plus franc et qui eût sonné moins faux.

Je suis désolé, toujours chagriné, de devoir vous l'apprendre: la petite bourgeoisie nationale n'est plus à la mode. Plus d'entre-deux: ou alors le grand capital étranger, ou alors quelque chose comme de la dignité retrouvée. C'est une occasion de vous refaire: plus vite vous cesserez de lamenter la perte de l'ancien monde, et plus vite vous pourrez devenir la championne des bonnes valeurs du nouvel ordre moral du commandeur khadir. Autrement vous pourriez finir oubliée, et je sais combien cela vous chagrinerait, enfin, j'arrive assez bien à frétiller d'empathie à votre endroit. Ne dites pas que je ne vous donne pas de conseils. Je suis sans doute trop familier, mais les temps sont troubles, et en pareille époque, il ne faut pas être chiche en matière de générosités. Comme on disait en mai 68: "Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi!".

Mes salutations anticapitalistes les meilleures,

lundi, juin 06, 2011

Politique québécoise: le relief du vide

Les positions d’Amir Khadir à l’Assemblée nationale en bousculent plus d’un : contre une motion chauvine et militariste se félicitant de la mort de Ben Laden, contre le financement public d’un projet privé, contre la monarchie… Les positions du député social-démocrate ne sont pas hors du commun, elles sont, sans grande originalité, typique de l’idéologie sociale-démocrate. N’importe quelle chambre démocratique traversée d’un équilibre gauche-droite verrait les positions de Khadir défendues par de nombreux députés. Si notre démocratie n’était pas strictement formelle, le malaise ne se trouverait pas dans les positions du député de centre-gauche, mais bien dans les réactions parfois hystériques qu’elles provoquent.

Car la complaisance du président de la commission, qui a coupé la parole au député pour remercier l’illustre Lucien Bouchard d’être parmi nous, de même que celle de la vice première ministre du Québec, Nathalie Normandeau, qui en a ajouté en cédant son droit de parole à l’industrie, ont certainement de quoi inquiéter. Est-ce toujours ainsi? Les députés sont-ils toujours si soumis lorsqu’ils reçoivent des représentants de la classe économique? Il n’y a donc personne dans cette Assemblée qui puisse questionner les liens entre les entreprises et les chefs d’État sans faire scandale?

Nos députés et notre élite sont englués dans une servitude si profonde qu’ils considèrent toute idée qui n’est pas totalement soumise à la loi du profit et au respect de la hiérarchie (même royale!) comme « dangereuse» et « radicale ». La chasse aux radicaux, de gauche bien entendu, est ouverte. Notre élite doit étouffer dans son éternel présent toute forme de critique et d’utopie. Entre le travail de dénonciation du député Khadir, qui participe d’une critique élémentaire des privilèges de la classe économique et politique, et les réactions parfois pathologiques qu’il provoque, c’est le vide caractéristique de l’idéologie dominante québécoise, qui prend, comme en creux, du relief.

mercredi, juin 01, 2011

La glaciale rationalité de l’Institut Fraser

Toujours radicalement fidèle à l’idéologie égoïste néolibérale qui l’excite et la finance, la dernière étude de l’Institut Fraser sur l’immigration est d’une insensibilité telle qu’elle devrait – nous avons bien dit : devrait – en faire frémir plus d’un. Or, il semble que ce soit tout le contraire qui se produise. Coiffée d’un titre à tout le moins obscène – « Nos immigrants coûtent trop cher » –, la nouvelle a même fait la manchette du quotidien le plus lu au Québec. Cette étude, soit disant « explosive », reprend essentiellement les arguments tirés d’une autre étude publiée par le même institut en novembre 2010*.

Dans son habituel style comptable, le généreux Institut fait pour nous le portrait du problème, qui est au fond bien simple : les immigrants ne sont pas rentables. Ils ont de moins bons salaires, paient moins d’impôts et ont pourtant droit aux mêmes « privilèges » que les vrais Canadiens. Beaucoup d’immigrants sont d’ailleurs « sous performants », ce qui occasionne, comme on s’en doute, des « coûts croissants » pour le Canada. Même leurs enfants (actuels ou futurs) sont déjà considérés comme un fardeau, normal : ils ne seront « pas en mesure de rembourser le coût monétaire de ce que leurs parents ont imposé aux Canadiens ».

Face à cette problématique quantifiable et mathématique, l’Institut ne revendique pas de meilleurs politiques d’intégration, d’embauche et d’emploi, ni de mesures condamnant la xénophobie de certains employeurs (qui trouveront d’ailleurs dans cette étude de quoi alimenter leurs préjugés). Bien entendu, ce sont les immigrants eux-mêmes qui sont responsables de leur malheur. Le fait que ce soit eux qui aient à subir les nombreux caprices du marché et l’incompétence de l’État n’y change rien : la responsabilité de l’injustice, selon cette logique, incombe directement à celui ou à celle qui la subit. L’objectif, la finalité de l’immigration, bien sûr, est de favoriser d’avantage l’accumulation de profit – on voit mal quel autres objectifs idéalistes elle pourrait bien servir! –, il nous faut donc des immigrants mieux adaptés, vous l’aviez deviné, aux « besoins des employeurs ».

L’Institut réclame donc du gouvernement des mesures afin de serrer d’avantage la vis aux nouveaux arrivants. Si les esprits de notre élite n’étaient pas contaminés par cette froide rationalité calculatrice, elle serait en mesure de voir toute l’horreur qui se trouve derrière ces propositions. Combien de déportations derrière ce « visa de travail » sans lequel, après trois mois de chômage, il faudrait « quitter le pays »? Combien de femmes et d’hommes expulsés puisqu’ils n’ont pas trouvé « un emploi dont le salaire atteint au moins la moyenne canadienne » ? Combien de familles brisées faute de ce « cautionnement couvrant les paiements pour les soins de santé et autres avantages sociaux »? Autrement dit : combien de malheurs et de violence devront subir les immigrants afin de contenter l’Institut et la classe économique dont elle est la porte-parole assermentée?

Selon cette logique, la raison n’est pas au service de la vérité ou du bien commun, c’est plutôt la vérité et le bien commun qui sont au service de la raison marchande. Elle considère ces hommes et ces femmes qui tentent de trouver ici refuge comme des équivalences sans qualité. En ce sens, la vie de l’immigrant n’a de valeur que dans la mesure où elle est monnayable, quantifiable et, finalement, rentable.

*Le coût des étrangers, Le Couac, novembre 2010.

vendredi, mai 20, 2011

Le populisme faux remède à la déchéance du capitalisme.

Notre camarade Martiniquais Nemo, celui qui a présenté une conférence pour l'UCL, intitulée Matinik Doubout, vient de publier un nouveau texte sur le populisme. Il y fait un portrait historique de cet arme du pouvoir utilisé tant par la gauche que la droite. Nous le publions ici en "quasi exclusivité"! Bonne lecture!
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Depuis quelques années on évoque la montée du populisme. Les ouvrages se succèdent. Phénomène social lié à la médiatisation, à rapprocher de ce que l’on appelle aussi déjà depuis un certain temps  la « pipolisation » ? Montée inquiétante d’un mouvement politique d’extrême-droite ?

Le populisme, un terme à signification évolutive.

Le populisme se caractérise par une volonté de critique radicale de l’ «establishment » politique, voire des institutions,  et la mise en avant d’un leader salvateur cristallisant les aspirations populaires. Au XIX siècle en France le général Boulanger est l’un de ces personnages marginaux  mis en avant par les bourgeois et soutenu par une partie des travailleurs.
Mais la signification du populisme a évolué dans l’Histoire. Dans les années 1930 il désigne encore des partis et organisations de centre droit qui usent avant tout de la démagogie en flattant les pauvres et les classes moyennes Le populisme transparait bien sûr dans les fascismes. Il va être vu aussi en France, avec l’UDCA de Pierre Poujade dans les années 1950, comme un prémisse de l’extrême-droite.
En Amérique latine Péron ou plus tard Chavez, s’ils peuvent représenter un populisme sans grande profondeur et donc un pouvoir fort (caudillisme), ne peuvent être assimilés à des fascistes même si le lider argentin s’en était inspiré.
Le populisme est donc avant tout basé sur la démagogie et non pas sur des analyses approfondies des faits économiques ou sociaux. Surgissant le plus souvent dans les moments de crise, il nie la lutte de classes en prétendant à un rassemblement derrière le chef. Il encourage  la xénophobie, fait appel à un passé mythifié en vue d’une unité. Mais il n’apporte aucune solution. Pire il laisse le pays où il a pu régner quelque temps, exsangue, encore plus désemparé qu’avant sa prise de pouvoir. Ainsi en a-t-il été après le départ de l’épouse de Peron successeuse du vieux dictateur défunt dans les années 1970. Car ayant pour politique  la conduite des affaires par une prétendue élite au dessus des « vieilles institutions démocratiques », se plaçant au dessus de toute démocratie, il ne prépare évidemment en rien les populations à prendre eux-mêmes leurs affaires en mains, tout au contraire. Il cultive l’attentisme, la passivité et l’irrationnel dont il se nourrit pour parvenir au pouvoir.
Mais aujourd’hui la signification du terme a évolué. En Europe ou aux Etats-Unis il caractérise des partis et organisations d’extrême-droite dont certains sont déjà sinon aux marches du pouvoir du moins très influents..

vendredi, mars 04, 2011

Les multiples grimaces de la même grosse face

Par Marc-André Cyr*

Sans les contours rationnels dont tentent de l’habiller ses courageux porte-paroles, le capitalisme n’aurait que très peu de légitimité. Ce mode de production ne vise pas à combler les besoins des gens, il n’a même rien à voir avec la création de richesse réelle : sa finalité, c’est la création de valeur abstraite, l’argent. Notre société produit de plus en plus de marchandises inutiles tout en courant tout droit vers la crise écologique; elle produit à la fois des travailleurs devant s’activer parfois sept jour sur sept, des millions de chômeurs, des centaines de millions d’affamés et un gaspillage incroyable – selon l’Université du Texas, aux États-Unis, le quart de la nourriture produite chaque année est gaspillée, soit 2 150 000 milliards de kilojoules par année.

Pour accepter de vivre dans une telle société, il nous faut croire que la vie est faite de souffrance, de sacrifices, d’obéissance, de travail et de châtiments, tout comme il nous faut croire que les formes actuelles de vivre ensemble ˗ Marchandise, Valeur, Salaire, Argent… ˗ sont rationnelles et éternelles. Ces croyances forment le socle sur lequel repose la légitimité du système. Personne ne peut les remettre en cause sans passer pour extrémiste ou fou.
Partant de ces quelques croyances, l’idéologie dominante québécoise se décline en trois grandes et sages familles : la famille sociale-libérale (de type troisième voie à la Blair), la néolibérale et la conservatrice. L’extrême droite, à travers le Réseau Liberté Québec, quelques intellectuels et quelques animateurs radio consanguins de Québec, a également voie au chapitre en tant que critique de ces trois tendances principales.

Aucun spectre en vue

Et la gauche ? Le Parti québécois n’est-il pas un parti de gauche? Soyons sérieux, la gauche n’a qu’un seul député, un social-démocrate qui n’a rien d’un radical et qui désire prendre le pouvoir (avant la fin du monde, si possible) afin de redistribuer la richesse produite en société. Son programme ressemble à celui du Parti québécois des années 1970, mais malgré sa grande modération, QS se situe à la frontière de l’acceptable et ce n’est que du bout des lèvres qu’on reconnait sa légitimité dans l’espace public. Les épithètes à son égard sont des plus grossiers : « extrémiste », « islamiste », « ultragauchiste »… La social-démocratie classique, qui s’étendait massivement sur l’Occident au sortir de la deuxième guerre avant qu’elle ne prenne le virage néolibéral des années 1980, est désormais considérée, du moins au Québec, comme la frange « extrême » de la gauche parlementaire.

S’il existe quelques personnalités publiques progressistes dans le monde universitaire et médiatique, ces derniers ˗ contrairement à leurs homologues de droite ˗ sont extrêmement nuancés et modérés. Ils sont la crème de jour, le mascara de la grosse face du capital. L’humour les aide généralement à faire passer leur message, et c’est précisément parce qu’ils ne critiquent pas la loi marchande, mais bien ses effets « excessifs », qu’on tolère leur présence.
Le pouvoir n’a donc pas plusieurs visages, mais un seul, unique en réalité et pluriel en apparence. Il cligne de l’œil, morve et bave un peu, mais ses contours restent finalement toujours les mêmes. Il répète constamment les mêmes balivernes et son vocabulaire ne tient qu’en quelques mots-clés. Ces quelques concepts publicitaires agissent comme des pistons ponctuant son discours ennuyant: Démocratie, Marché, Croissance, Nation, Civilisation... contre Totalitarisme, Chômage, Communisme, Islamisme…

La dite grosse face

Bleu, rouge ou brun, les différences sont donc négligeables, à un point tel que les personnalités publiques en deviennent interchangeables. Prenez … Jean Charest, enfoncez-lui un peu de social-libéralisme dans le cervelet, il deviendra Pauline Marois, ministre de l’Éducation et de la Santé pendant les belles années du déficit zéro. Cette dernière, si on lui retire une jambe (dans un hôpital qu’elle n’a pas fermée) et quelques espoirs envers la souveraineté du Québec, deviendra Lucien Bouchard, cet ancien conservateur qui se disait social-démocrate tout en coupant dans les services sociaux. Faites renaître ce dernier dans le comté de Duplessis, il se transfigurera alors, odeur de campagne et nouvelle jambe en prime, en Mario Dumont. Ce régionaliste démagogue, une fois sa balade en 4X4 terminée, pourra achever son doctorat en sociologie (c’est plutôt facile, même si ça coute de plus en plus cher) et devenir, vous l’avez deviné, le chanoine Bock-Côté, cet élégant défenseur du Front national et subtil pourfendeur d’immigrants.

Et si vous n’en avez pas encore assez… alors reprenez l’espèce de dindon nerveux de l’UQAM, enlevez-lui le drapeau du Québec qu’il a de coincé quelque part (procédez délicatement, quand même, il pourrait en sortir quelque Facal) et faites-le travailler quelques années pour la CIA, il deviendra ce radical porte-parole du marché un tantinet fêlée… Eric Duhaime. En un délicat claquement doigt, ce dernier se transforme ˗ attention cœurs sensibles ˗ en Richard Martineau, ce voleur de job imbécile, réactionnaire et prétentieux. Remettez le drapeau à sa place (délicatement ou non, c’est selon), et le Martineau deviendra à son tours Jacques Brassard, ce néoconservateur radical bien de chez nous qui considère que le réchauffement de la planète est une invention de gauchistes. Faites-lui gagner des élections fédérales (désolé, mais il faudra encore une fois retirer le drapeau… et en insérer un autre), et il deviendra, en un tour de poignet… Stephen Harper, notre très cher premier ministre.

À bien des égards, le capitalisme est un système absurde. Dénudé de ses fables et mis à nu par la critique, ses contours de plastique suintent le sang, la sueur et la médiocrité. Comme il est de moins en moins facile de transfigurer ce sang en vin, cette sueur en marchandise et cette médiocrité en mode de vie, ses portes paroles deviennent plus intolérants, et poussent la critique à la rue. Reste à espérer que cette dernière repartira un jour à l’assaut du ciel pour en déboulonner les mythes.

* Texte publié dans le journal Le Couac du mois de mars

vendredi, janvier 07, 2011

Duhaime, la liberté et Pinochet

Eric Duhaime, vous savez le gars de Québec qui est tellement fendant qu’il en a la voix fêlée, Monsieur Liberté en personne ne se gêne pas pour se porter à la défense de… Pinochet. Nous reproduisons ici ses propos tenus lors d’une commission parlementaire à propos du Régime des rentes du Québec

Sam Hamad – Le miracle chilien dont vous avez parlé, c’est bien en 1980. C’est Pinochet, c’est le miracle de Pinochet ? Est-ce que c’est ça ?

Eric Duhaime – Bien écoutez, monsieur le ministre en tout respect.

Sam Hamad : Est-ce que c’est ça?

Eric Duhaime : Oui, c’est ça. Je voudrais juste répondre à ça. Je peux vous dire qu’en matière de droit de la personne, ce n’était pas un gouvernement qui était recommandable, vous avez tout à fait raison et je partage votre opinion, mais je ne pense pas que parce qu’un gouvernement a des failles à un niveau qu’on ne peut pas regarder ce qui est fait de positif ailleurs, et qu’on doit se limiter à regarder juste ce qui s’est fait au Québec depuis 40 ans.

Certains y verront une contradiction flagrante avec les idées de « liberté » prônées par le capitaine America de la belle province, mais il n’en est rien : Pinochet avait nommé sa Constitution de la Liberté en hommage au grand papi du néolibéralisme, Friedrich von Hayek. Il n’y a donc là rien de surprenant, et Duhaime est en parfaite concordance avec sa filiation idéologique.

Si nous avions les mêmes contacts que Duhaime avec l’Empire, nous pourrions faire grand cas de ces déclarations. Imaginez un peu qu’Amir Khadir appuie un argumentaire sur la politique stalinienne ou que Jack Layton affirme s’inspirer du régime de Tito, vous croyez que les journalistes s’enfargeraient dans la mise en contexte et les nuances ? Absolument pas. Cela leur couterait probablement leurs élections. On crierait - et pour cause! - au nom respect des victimes de ces régimes de terreur. Malheureusement, notre campagne de salissage à nous est trop humble, et elle est à la hauteur des rapports de force en présence. Éric Duhaime, cet espèce de Bock-Côté fédéraliste au régime, est de la droite économique radicale, et c’est précisément pour cette raison qu’on l’entend partout.

Finalement, je révise ma position, j’avais tout faux, ce n’est pas parce qu’il est fendant qu’il a la voix fêlée, mais bien parce qu’il est totalement fêlée qu’il a une voix fendante.
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mercredi, janvier 05, 2011

Pour bien commencer l’année

Toujours la tête haute et l’âme pleine des sentiments les plus nobles qui soient, les journalistes québécois, poursuivant leur historique et courageuse quête de vérité objective, nous en promettent des belles pour 2011. En fait, si la tendance se maintient, nous auront droit à tout autant d’objectivité qu’en 2010.
Parmi la quantité infinie de sujets pertinents à traiter, Le Soleil nous éclaire déjà de sa lumineuse contribution à l’échafaudage de la pertinence (édition du 5 janvier). Comment diantre ? Mais avec cette nouvelle, ma foi on ne peut plus excitante et trépidante, qui veut que le Réseau Liberté Québec (RLQ), selon ce qu’affirme sa porte-parole, la subtile Mme Marcotte, prendra pour cible, dans les mois qui s’en viennent, le Parti québécois. « On n’a pas encore trouvé la salle, mais c’est certain que notre assemblée se tiendra à Montréal. Et le plus près possible du Palais des congrès, où sera le PQ », explique Marcotte, cofondatrice du RLQ.

A seulement trois mois de la dite rencontre, il faut dire que le temps presse. La confondatrice ajoute qu’il ne faudrait pas que la course à la chefferie nuise à la diffusion de ses idées : « J’espère que les médias ne parleront pas que de cela. Ça n’intéresse pas les citoyens, ces choses-là. Au pis aller, les gens vont voir que, pendant que le PQ déblatère sur le leadership de Pauline Marois, nous parlons d’idées politiques, de liberté et de responsabilité individuelle ».

Ne soyez pas inquiète Mme Thatcher, les journalistes tiennent à leur emploi, ils vous donneront la parole. Ils connaissent les liens que vous entretenez avec l’empire Quebecor . Et si jamais ce n’est pas assez (« sky is the limit », on le sait), vous pourrai toujours demander à votre ami, M. Duhaime, cet homme persécuté qui écrit seulement dans le Journal de Québec, le National post, sur Canoë, sur le blogue Les analystes.ca, qui est chroniqueur à Dumont 360, à Radio-Pirate et à CHOI de vous donner un coup de main dans la diffusion de vos idées pleines de glaciale fraîcheur. Même si votre quête est celle de la raison instrumentale et de l’égoïsme, M. Duhaime saura certainement vous donner un coup de main pour l’avancement d’une cause si noble.

Et si jamais vous manquez d’argent pour le payer, vous pourrez toujours faire une quête auprès de vos amis de l’Institut Fraser, de l’Institut économique de Montréal ou - pourquoi pas? - aller sonner directement à la porte de vos contacts chez Péladeau ou Koch industries. Quoi ? C’est déjà fait… Alors, allons, je vous en pris, arrêtez de vous en faire… Le temps travaille pour vous, comme on dit. Et contrairement aux travailleurs, il ne demande pas de congés parentaux et de pauses syndicales.

jeudi, décembre 30, 2010

Un spectre hante le Québec*

Le traitement réservé à Québec solidaire en cette fin d’année est révélateur de l’enfermement idéologique dans lequel baigne notre société. Son programme n’est pourtant pas plus radical que celui du Parti québécois à ses débuts. Il ne remet pas en cause le marché, ni l’existence des classes sociales : il ne désire qu’une distribution plus juste de la richesse par le biais du jeu parlementaire, de l’État et de la loi. Pourtant, la droite québécoise affirme sans rougir que QS est un parti d’ « ultragauche » en « opposition radicale à la démocratie occidentale et à la civilisation » (Mathieu Bock-Côté), qu’Amir Khadir est un « radical fanatique » (Lysiane Gagnon) et qu’il met de l’avant un « agenda islamique (sic) caché » (Éric Duhaime).

Ces tenants de la « liberté » se rendent-ils comptent que ce sont eux qui s’en prennent aux droits démocratiques les plus élémentaires en tenant en tel discours ? Quel genre de démocratie considère que le boycottage est un mode d’action « extrémiste » et que la social-démocratie est non conforme avec la civilisation ? Sont-ils seulement conscients que leurs propos ne font que trahir leur propre extrémisme?

Afin de projeter une image du réel conforme à ses croyances, – et c’est ce qu’elle a fait cette année sur toutes les tribunes de la province – la droite se doit de donner à l’expérience humaine une image fausse, inversée. Ce reflet mystificateur est indispensable à la perpétuation du statu quo économique et politique. Sans ce voile, sans ce que Luc Boltanski appelle « l’Esprit du capitalisme », la droite se révélerait directement comme la représentante des riches et des puissants. Cette position, bien entendu, ne serait pas tenable.

Seul ce renversement mensonger, et sa réception positive dans la population, peut lui permettre d’asseoir sa légitimité. Ce discours inverse les rapports de force qui animent l’expérience humaine. C’est ainsi seulement que la droite peut affirmer qu’il est grand temps que le Québec « sépare l’État de la mosquée » (Éric Duhaime), que les « grands médias capitalistes » sont « a priori sympathiques à la cause anticapitaliste » (Mario Roy) et que le Conseil du patronat n’est pas « de droite » (Johanne Marcotte). C’est également à ce prix qu’on fait d’Israël et des États-Unis des victimes de ceux qui en critiquent la puissance.

Notre univers politique, comme dirait Herbert Marcuse, se referme sur lui-même. Il est clos. En dialogue avec elle même, la droite ne fait que répondre à l’écho de sa propre mystification. Personne dans l’espace public ne lui donne la réplique, sinon elle-même. C’est cet enfermement qui permet aux plus éminents porte-paroles de la droite économique et morale (Bouchard, Facal, Brassard) d'affirmer que le PQ est trop à gauche alors qu’ils en ont tenu la direction pendant de longues années; c’est seulement dans cet univers - comme ce fut le cas en octobre dernier - qu’on peut faire grand cas de sondage à propos d’un parti de droite qui n’existe pas; et c’est encore grâce à lui que la droite radicale a pu affirmer sur toutes les tribunes de la province qu’elle n’était pas entendue.

Loin d’assister à la fin des idéologies, nous sommes plutôt les témoins du triomphe absolu de la droite morale et économique. Sous les fausses apparences du spectacle démocratique se consolident différentes techniques d’aménagement permettant à la Loi divine, celle de l’accumulation de richesse, de proliférer. Plus personne dans l’espace public ne peut remettre en question les croyances qui donnent forme à la société marchande. Du centre-gauche à l’extrême-droite, des patrons aux grandes centrales syndicales, toute pensée respectable se doit d’être en accord avec l’« irrationnelle-rationalité » du processus d’accumulation capitaliste, qui n’est rien d’autre qu’un vaste mouvement infini vers le vide et la destruction.

* Titre original changé par Cyberpresse.

dimanche, novembre 21, 2010

Pour en finir avec la tête de pus

Voici le texte qu'un camarade a présenté lors du Gala Ostie d'raciss présenté par le groupe de défense des droits des immigrants Les Apatrides anonymes vendredi soir dernier à Montréal.

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Richard de Mar…Tineau est un réactionnaire-valet-des-notables-à-la-pensée-atrocement-atrofiée-par-la-peur-des-étrangers.

Tout le monde sait ça.

Richard de Mar…Tineau est aussi un démagogue-puant-le-provincialisme-moyenageux-édenté-des-bleus-québécois.

Mais ça aussi, tout le monde le sait.

Richard de Mar… C’est tout à la fois le nationalisme obtu du j’ai-trop-reçu-de-weggie-quand-j’étais-p’tit-de-Bock-Côté-d’Outremont, c'est la finesse d’analyse et l’infatigable verve de Gilles Proulx, c’est l’infinie culture de Mahée Paiement et l’ouverture d’esprit de Jeff Fillion et de ses petits copins de la radio de Québec.

Mais ça, tout le monde sait ça.

Chaque soir, Richard de Mar …Tineau pose les yeux sur le monde. Il prend le réel. Le vire à l’envers. L’aplatit pour être sur de comprendre. En fait une galette plate, qu'il trempe dans une espèce de sauce-grise-beige-brune-qu’on-sait-pas-trio-c’est-quoi-mais-ça-pogne-entre-les-dents, et mange la galette. Pendant la nuit, la nature travaille pour lui. Le lendemain matin, grâce à la magie de la convergence et de la déforestation, les restants de la galette sont étendus sur des centaines de milliers de papiers tachant les doigts.

Mais ça, encore une fois, tout le monde sait ça.

Tout le monde sait ça, mais alors pourquoi les gens le lisent encore? Les gens parlent de lui. Discutent de lui. Débattent de lui. Pourquoi? C’est qu’au fond il se trouve une toute partie de nous même qui aime encore généreusement Martineau. Peut-être est-ce parce qu’en le lisant on se sent inévitablement intelligent. Peut-être est-ce parce qu’au fond de nous se trouve un petit bourgeois en accord avec ses réactions schizophréniques.

Quoiqu’il en soit, il faut remédier à ce problème, qui, vous en conviendrez, a assez duré. Je vais donc, et vous me le pardonnerai puisque c’est pour votre bien, vous faire passer une thérapie-choc. Nous allons faire une overdose de Richard de Mar… Nous allons ce soir en finir une fois pour toute avec Richard de Martineau.

Je vais donc vous lire quelques uns des extraits les plus marquants tirés de ses papiers.Pour être certain de ne pas manquer mon coup, je serai accompagné par la pire musique du monde, soit d’une flute de pan enrobée d’une ambiance année 1980 (synthétiseurs et guitares avec trop de reverb), et je prendrai un accent de type français-répondeur-on-est-en-attente-qui-nous-fait-incontestablement-penser-à-Denise-Bombardier. (Comme vous l’avez peut-être remarqué, ce n’est pas tout à fait mon accent naturel alors je vais devoir croquer dans un citron pour parfaire ma diction).

Alors : musique! Et mets-la en boucle pour être certain qu’il n’y ait pas de temps mort :

« Villanueva avait un frère accoquiné à des gangs de rue. Il a été abattu parce qu'un flic se sentait en danger.

« La vérité est que si Dany Villanueva était un citoyen honnête, son frère serait encore en vie.

« La gauche «domine» l'information; la droite est «trop sévèrement» critiquée; il est impossible de «mettre un pied devant l'autre sans l'aide de l'État»; on vit dans une société dominée par les «valeurs féminines»; il est impossible de critiquer les syndicats sans être « brûlé sur la place publique » (les critiquer serait un geste « révolutionnaire »); le principe d'autorité est désormais « tabou »; les musulmans pourraient bientôt «anéantir» l'Occident.

« À quand une école pour gais qui enseigne la grammaire en utilisant le répertoire de Village People? », pourquoi ne créerait-on pas une « Ligue des Blancs du Québec »?

Je sens qu’on commence à toucher à quelque chose mais on y est pas tout à fait… Encore un p’tit effort :

« Tous les hommes savent que les femmes recherchent des mâles protecteurs, c'est un secret de polichinelle vieux de plusieurs milliers d'années […] S'il y a autant d'hommes dominateurs, c'est peut-être parce qu'il y a beaucoup de femmes qui aiment se faire dominer

« Vous en avez ras le bol d'être taxé de misogyne et de macho dès que vous critiquez les dérapages de certaines féministes? » , « C'est ça, le Québec […] Les hommes sont toujours bourreaux. Les femmes sont toujours victimes », Je déteste les doubles standards.

«Il faudrait parler de la violence des patrons, mais pas de celle des syndicalistes? De la violence des hommes, mais pas de celle des femmes? De la violence des Blancs, mais pas de celle des Noirs?

Ça commence à faire effet, mais on y a pas tout à fait encore… allons, un peu de courage, on va y arriver…

« Les militants purs et durs souffrent souvent de presbytie. Ils sont prêts à tout pour aider des inconnus, mais se foutent des gens qui sont près d'eux... Ils veulent changer le monde, mais gâchent la vie de leur propre famille. Au lieu de se jeter dans le travail ou dans l'alcool pour fuir la réalité, ils se jettent dans une cause.

« Entre vous et moi, qui peut dire ce qui est de droite ou de gauche, aujourd'hui? Créer de la richesse pour mieux la distribuer, c'est de droite? Défendre la liberté de religion des extrémistes, c'est de gauche? Demander des peines plus sévères pour les criminels dangereux, c'est de droite? S'agenouiller devant des dictateurs socialistes, c'est de gauche? Critiquer les excès du féminisme, c'est de droite? Défendre des programmes sociaux universels qui bénéficient aux biens nantis, c'est de gauche?

« Quoi qu'en pensent les anti-PPP, le système public a besoin du privé pour se sortir du bourbier où il s'est enfoncé.

Alors… C’est crois que c’est assez. La torture a assez durée. Nous avons arraché le char de Mar… qui se trouvait en chacun de nous. Il faut maintenant refaire le plein de générosité, d’amour et d’intelligence. La question, désormais, n’est donc plus, quoi faire de Richard de Mar…Tineau, mais bien, comment se débarrasser de son cadavre. Il y a quelque temps je vous aurais proposé de le déposer dans une valise de char (avec un oreiller sous la tête juste pour fucker le chien un peu), mais bon… ça fait un peu trop « années soixante ». Laissons-le donc sur le trottoir, en putréfaction, se décomposer, lentement, ça fait une maudite belle cible pour les mouettes et l’odeur de décomposition nous rappellera que si Richard de Martineau est mort, la stupidité, l’ignorance et le racisme, quand à eux, sont toujours bien vivants.

mercredi, mars 10, 2010

Bouchard de mar…!

Lucien Bouchard, le vieux conservateur en canne, aurait reçu plus de 2,7 millions de dollars de l'UQAM pour ses services de négociateur dans le dossier de l'Ilot voyageur. Celui qui affirme que les Québécois et les Québécoises ne travaillent pas assez, alors qu'ils n'ont jamais travaillé autant, et que les étudiant-e-s devraient doubler, voire tripler leur frais de scolarité, semble parfaitement confortable dans la position du moraliste millionnaire et ne voit absolument aucune indécence à faire la leçon à ceux et celles qui ne gagnent pas le centième de son salaire.

Ajoutons que l'ancien « Cheuf » des bleus ne semble pas trop se tuer à l'ouvrage puisque le dossier qu'il a en main depuis trois ans n'est toujours pas réglé. Môsieur Bouchard serait-il plus performant dans son costume de moraliste que dans celui d'avocat ?

mercredi, décembre 16, 2009

Lois C46 et C47: Vers la fin de la vie privée au Canada.


Un texte intéressant qui traite du resserrement des lois sur la surveillance électronique par le gouvernement conservateur.Tiré de L'Anarcarnet - The Anarblog.

Il y a présentement un mouvement très fort au sein du gouvernement conservateur, appuyé par "l'opposition" libérale pour fortement resserrer les lois sur la surveillance téléphonique et informatique. En bref: vous allez être surveillés par votre police locale, provinciale, fédérale ou étrangère sans mandat et sans être averti. En tant qu'administrateur système pour le Réseau Koumbit où ma tâche est justement de m'assurer de la confidentialité et de la sécurité de vos données, ceci m'inquiète au plus haut point. Le Canada, jusqu'à maintenant épargné par cette folie, était considéré comme un symbole international de la liberté sur internet. Il rejoindrait maintenant la tendance internationale (en fait, américaine, européenne et chinoise) et embarquerait dans le bateau de la surveillance globale, style 1984.

Un projet de surveillance globale et arbitraire

Le gouvernement Canadien complote présentement à forcer les fournisseurs d'accès et de services Internet (les FAI/FSI, par exemple Koumbit, Bell Canada, Vidéotron, Google, Hotmail, etc) à vous surveiller sans mandat et sans vous avertir. Ces fournisseurs seront forcés par la loi de garder trace (les "journaux" ou "logs" en anglais) de toute activité de votre part. Voici les informations que les fournisseurs seront forcés de fournir, par la loi, à tout officier de police, ou "personne autorisée" par la loi, qui en fera la demande:


lundi, décembre 14, 2009

« Berlusconi déplore un climat de haine » (?!)

Une semaine après que plusieurs centaines de milliers de personnes aient pris la rue pour réclamer la démission de Silvio Berlusconi, ce dernier prenait un bain de foule et a été violemment agressé par ce que les médias se sont empressé de décrire comme un « fou ». Jusqu'ici tout va bien.



Aujourd'hui, la propagande médiatique allait un peu plus loin : oui, bien sûr, l'agresseur était un déséquilibré, mais la vraie responsable, c'est la tension politique italienne! Tous les médias italiens pointaient aujourd'hui du doigt ce « climat de haine », sorti on-ne-sait-trop d'où. À droite comme à gauche, le mot d'ordre est le même (et se résume par cet appel lancé par la Repubblica, journal dit de gauche) :
"Amis et adversaires, partisans et opposants doivent être solidaires (de Berlusconi), comme nous le sommes nous, sans aucune distinction", poursuit la Repubblica qui appelle à "se dresser contre l'insanité d'un tel geste", car "ce qui en jeu n'est rien moins que la liberté".
Le journal appartenant au Cavaliere a gratté un peu plus loin en tenant pour responsables de ce climat de haine et de violence toutes les personnes qui le critiquent, le traitant de fasciste, de tyran, de dictateur. Comme un chat qui gronderait quelques souris en leur reprochant de le traiter de félin..

Voici, brièvement, quelques citations du gredin. Et on se demande vraiment pourquoi il se prend des trucs par la gueule..?

  • « Nous devons être conscients de la supériorité de notre civilisation, un système qui a garanti le bien-être, le respect des droits de l’Homme et – au contraire des pays musulmans – le respect des droits religieux et politiques. »
  • « Les femmes de droite sont plus belles et plus diplômées. »
  • « Cela fait mal au coeur de parcourir des villes comme Rome, Naples et Palerme et de voir comment les graffiti et la saleté dans les rues font qu'elles ressemblent de plus en plus à des villes africaines qu'européennes. »
  • « Seul Napoléon a fait mieux que moi. »
  • « Le mieux serait de vous trouver un millionnaire. » (à une étudiante pauvre)
Il avait aussi sorti quelque chose comme : il y a trop de "jolies filles" en Italie pour les protéger du viol, faute de soldats pour les escorter.

C'est assez..?

mardi, août 11, 2009

Lettre ouverte à Richard Martineau


Vu sur Hoodstock.ca

Nous avons reçu ce courriel de la part d’une internaute qui en avait long à dire à M. Richard Martineau. Étant donné que le ton du message est de bon goût, nous lui donnons l’occasion de diffuser son texte à notre auditoire.

Bonne lecture.

L’équipe Hoodstock

M. Martineau,

Je comprends tout à fait votre obsession à toujours taper sur les mêmes clous. Votre paresse ou insuffisance intellectuelle y est sûrement pour quelque chose. Certains vous traiteront de raciste, mais je n’irais pas jusque là. Je ne crois pas que vous soyez raciste. Ce que je crois par contre, c’est que vous manquez de jugement et d’humanité.

En lisant votre dernier article “Pourquoi pas un concert pour Ellis”, je n’ai pu m’empêcher de réaliser à quel point l’Homme pouvait être méchant. Oui Danny Villanueva doit vivre avec ce lourd fardeau et il doit se sentir très coupable de la mort de son frère. Il n’a pas besoin de votre torchon pour se regarder dans la glace tous les matins et revivre ce terrible événement. Il n’a pas besoin de vos accusations et de votre ton moralisateur pour comprendre que la vie de son frère aurait pu être épargnée. Il n’a pas besoin que les millions de lecteurs qui lisent votre journal se mettent à l’unisson pour lui faire justice. Il est responsable de ces actes, mais ce n’est pas lui qui a appuyé sur la gachette !

Mais tout cela vous le savez ! Mais il faut vendre du papier à tout prix, n’est-ce pas ?

Quand à vos attaques à M. Mervil, je vous conseillerai d’arrêter, car cela ne fait qu’empirer la chose. Qui ne se doute pas que Luck Mervil est devenu votre cible, depuis votre passage à son émission 3950. À chaque fois que vous vous attaquez à lui, vous nous faites le plaisir de nous remémorer ce grand moment de télévision. On essaie d’oublier, mais vous n’aider en rien la cause. Vous avez été le seul responsable de votre humiliation, tournez la page maintenant…

Brièvement, car je doute que tout cela vous intéresse particulièrement. J’aimerais simplement vous parler du Hoodstock. A lire votre article, on pourrait croire que ces jeunes issus de Montréal-Nord et des environs, qui ont organisé cet événement à même leurs économies et sans l’aide de personne, soient des criminels notoires. À notez que le comité organisateur du Hoodstock est en grande majorité formé de jeunes haïtiens (je dirais à 95%). 15 000$ amassés en organisant un lave-auto, avec leurs maigres économies et avec l’aide de quelques organisations. Ils ont dû convaincre la ville, se prévaloir d’une assurance responsabilité de 3 millions de dollars (alors qu’une campagne de peur régnait dans les médias et que personnne ne voulait les assurer), ils ont convaicu la police et toutes les instances nécessaires pour mettre sur pied leur projet et avoir leur permis. Qui soit disant leur a été remis vendredi matin, la veille de l’événement. L’événement s’est déroulé dans le plus grand calme devant près de 1000 personnes, malgré tout ce que peut en dire la presse francophone, je précise francophone, car si l’on se fie à la couverture médiatique des médias anglophones, ils n’ont pas participé au même événement.

Les jeunes derrnière Hoodstock ont organisé le premier forum social à Montréal-Nord qui s’est tenu sur deux jours. Une première dans un quartier populaire. Lors de ces forums les questions sociales qui touchent la jeunesse à Montréal-Nord ont été abordées. Ils ont parlé des problèmes de gangs de rue (avec d’anciens membres de gangs qui lançaient un message positif). Il ont discuté des devoirs de la jeunesse et de la diaspora haïtienne (qui est souvent pointée du doigt). Ils ont proposé des dialogues pour que les citoyens de leurs quartiers se comprennent et travaillent ensemble pour une vie meilleure. Ils ont abordé la question de l’éducation alternative. Mais tout cela n’est pas important. Dans votre article, il n’est nullement question de cet effort fait par les jeunes et pour les jeunes pour améliorer les conditions de vie de tous les citoyens de Montréal-Nord. Mettre à disposition une plate-forme permettant à toute une communauté de s’exprimer ne semble pas vous faire réaliser que OUI les jeunes veulent du changement et que c’est tous ensemble qu’ils feront une différence.

Aussi, le fait de dire que Hoodstock passe sous silence les problèmes de gangs de rues est un gros mensonge. Il y avait parmi les gens présents qui ont participé au forum et qui tenaient un kiosque de sensibilisation, la famille Thermidor qui a crée le mouvement Wagner Thermidor. Vous avez parlé d’Ellis, je vous parle de Thermidor.

Né à Montréal le 10 juin 1981, Wagner était un jeune homme brillant avec un avenir prometteur. Il était à terminer des études en administration à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). D’origine haïtienne, Wagner a grandi dans une famille aux valeurs chrétiennes. Sa personnalité touchante et son grand cœur faisait de lui une personne inoubliable. Dans la nuit du 24 au 25 juin 2008, Wagner Thermidor fut atteint mortellement d’une balle perdue, lors d’un BBQ tenu à Varennes à l’occasion de la Fête de la Saint-Jean. Wagner fut une autre victime de la violence gratuite puisqu’il n’était nullement relié au phénomène des gangs de rue ou à toute autre activité criminelle. La famille était donc présente à Hoodstock pour soulever ce problème de société. Et ils ont passé leur message et les objectifs de leur mouvement qui est de : militer pour la paix, présenter aux jeunes les figures positives de notre communauté, sensibiliser le public à la cause de la non-violence, informer la communauté sur les différents moyens à prendre pour rapporter des faits, après avoir été témoin d’un incident. Voici ce qui s’est passé durant cette fin de semaine du Hoodstock. Ce n’était pas qu’un concert de musiques rap comme vous vous amusez à prétendre dans votre article. C’était une fin de semaine de sensibilisation et d’ouverture.

Le slogan du Hoodstock : S’organiser pour s’élever. Vous auriez au moins dû y mettre les pieds à ce forum avant d’écrire un texte incendiaire sans même explorer d’autres avenues. D’où mon entêtement à dire que vous êtes un journaliste paresseux. Qui quotidiennement nous sert la même sauce avec parfois de nouveaux ingrédients épicés.

En définitive, un criminel c’est quelqu’un qui a un casier judiciaire, ce qui n’était pas le cas de Fredy. Au pire vous pourriez dire que c’était un délinquant, mais en avez-vous la preuve? Je connais plusieurs de vos amis qui prennent de la coke quotidiennement et cela ne fait pas de vous un drogué à ce que je sache. Vous trainez avec eux, malgré que cet acte soit illégal! Qu’il puisse être avec son frère qui est connu des policiers ne fait pas de lui un criminel. Fredy et les autres n’étaient pas armés. Oui ils ont résisté à la police, ce qui est un délit. Mais chaque jour des hommes et des femmes résistent aux pratiques abusives de la police et on leur injecte pas trois balles dans le corps. Il y a la prison pour les criminels, pas la morgue. Nous avons un système judiciaire et pénal, non ? Le 3/4 des Hells est en cellule, ils sont pour la plupart armés lorsqu’on procède à leur arrestation, ils sont criminels, et ils sont en vie et on paye grassement leur séjour au purgatoire.

Qu’on arrête de dire qu’il n’y a pas eu bavure policière. La marche de dimanche n’était pas une marche pour Fredy uniquement, c’était une marche pour la justice et pour qu’arrête l’impunité policière. Tout le monde fait des erreurs, et il faut être capable de le reconnaître.

C’est ensemble qu’on améliora les choses et non en tentant de nous diviser. Vos articles ne font qu’alimenter la haine et nous divisent encore plus. Faites-nous part de solutions. Participez au débat de façon constructive. Faites des recherches, essayez de comprendre, allez plus loin que ce qu’on peut voir à la surface. Vous faites partie de la minorité capable d’avoir un impact intellectuel sur une grande majorité d’individus. Pourquoi ne pas utiliser ce privilège de façon constructive et non pour agrandir les fossés qui existent déjà ?

Carine, Montréal

lundi, avril 27, 2009

Taillon à l'ADQ!


J'offre par la présente tout mon soutien à Gilles Taillon, qui s'est lancé ce matin dans la course à la direction de l'ADQ! Fort d'une expérience non-négligeable à la présidence du Conseil du Patronat du Québec, Misteur T est indéniablement l'homme de la situation.

« Il faut aider les mieux nantis, les cerveaux de la société, pour éviter qu’ils ne partent vers un autre pays où les avantages fiscaux sont plus alléchants. »
- C'était vrai en 2003, ce l'est toujours en 2009. Surtout avec toute cette histoire de crise qui mine les profits de nos pauvres riches...

Avec des déclarations comme celle-là, on sait qu'on a affaire à un homme (ou qu'on a un homme d'affaires?) qui veut notre bien (et qui l'aura si on s'laisse faire!).

Voilà pour ma dose de sarcasme quotidienne.


mercredi, mai 28, 2008

Travail, famille, patrie : ADQ et Front National même combat?


Le no.1 de Casse Sociale, le zine du RASH-Québec et du RASH-Montréal est maintenant disponible. Pour savoir comment vous pouvez vous le procurer, visitez leur page---ici.

Pour vous mettre en haleine, un des collaborateurs au zine nous a fait parvenir ce texte, traitant des similitudes entre le Front National français et de l'Action Démocratique du Québec.

Au Québec, aucun des partis officiels à l’Assemblée Nationale se s’affichent ouvertement d’extrême droite comme certains partis européens, tels que le FN (Front National) français, le NPD (Parti national-démocrate d'Allemagne/Nationaldemokratische Partei Deutschlands) allemand ou l’UDC (Union démocratique du centre-dont le nom camoufle sa véritable identité d’extrême droite) suisse. Cependant, en regardant plus en profondeur on peut retrouver de nombreuses similitudes entre les plateformes de ces partis européens et celles de certains partis ici, en particulier celle de l’ADQ (Action Démocratique du Québec). Cependant, avec la montée de la droite populiste à la sauce Dumont, les radios X, Huntington, les accommodements raisonnables et tous les réactionnaires de services des médias bourgeois (etc..), on ne peut que constater une montée dangereuse d’une droite bien organisée, qui commence tranquillement à se créer une base au sein de la population qui relaie à son tour un discours xénophobe, identitaire et réactionnaire.

Travail, famille, patrie, était la devise des collaborateurs allemands du régime de Vichy et celle du Front National, un slogan qui s’applique à merveille au programme officiel de l’ADQ. Comparons donc sur ces 3 points clés de leurs programmes, soient le travail, la famille et la patrie, la plateforme du FN et celle de l’ADQ.

Travail

Les politiques de l’ADQ concernant les conditions de travail et l’économie ne sont en fait que l’écho de l’idéologie vomi par le patronat, les « bigs boss » de l’économie néolibérale, le Fond Monétaire Internationale (FMI) et la Banque Mondiale. Il est évident que l’ADQ a depuis longtemps laissé tomber la subtilité dans son programme officiel quant à ses positions sur le travail et les soit-disantes contraintes à la néolibéralisation de l’économie.

La section « Économie » de leur plateforme avance qu’il est primordial d’«alléger la réglementation du travail, particulièrement celle qui constitue une contrainte à l’emploi et à la productivité ». Il est aussi nécessaire d’avoir une « adaptation aux nouvelles conditions de la mondialisation et l’amélioration significative de la compétitivité de nos entreprises manufacturières ». Bref, l’ADQ prône une marginalisation des syndicats et des structures de protection des travailleurs afin de permettre les mises à pieds, les restructurations, la diminution des salaires, l’interdiction du droit à la grève et ouvre la porte à l’abolition de la formule Rand. De plus, ils clament que «l’État doit créer un environnement propice à l’activité économique plutôt que se substituer aux forces vives d’une économie libérale(…) », puisque le Québec est au 9e rang sur 10 parmi les provinces canadiennes en matière de « conditions propices » à la prospérité et à la croissance.

En comparaison, le FN, considère quant à lui, que l’économie française est entravée par trois maux principaux soient l’étatisme et la mondialisation ultralibérale qui place la France en queue de peloton parmi les pays européens pour la liberté d’entreprendre et le développement des entreprises. Et finalement, un « syndicalisme archaïque et non représentatif », qui serait la cause principale du blocage de l’économie et un obstacle majeur aux réformes nécessaires de la société française.

Bref, d’un côté un État à la solde des compagnies et des employeurs et de l’autre, des individus sans organisations particulières afin de faire valoir leurs droits, puisqu’un État fort et répressif empêchera toute contestation et désordre social qui pourrait nuire à l’économie de marché.

Patrie

Récemment, le chef de l'ADQ, Mario Dumont, déposait une motion à l'Assemblée Nationale afin d'empêcher que le PLQ (Parti Libéral du Québec) augmente de 10 000 le nombre de nouveaux immigrants au Québec.

Dumont, dans son plaidoyer, citait d'ailleurs une étude du démographe Marc Termote qui estime que les francophones seront minoritaires à Montréal dès 2021. De son côté le ministère de l'immigration vient de publier un rapport qui indique que la proportion de nouveaux arrivants parlant français est passée à 60 % comparativement à 37 % en 1995.

Dans un rapport, gardé "secret", l'OQLF (Office québécois de la langue française) concluait que "les gens qui ont le français comme langue d'usage deviendront rapidement minoritaires dans l'île de Montréal si le gouvernement conserve son objectif de 55 000 nouveaux immigrants par année."

L’ADQ, en plus d’attaquer le PQ (Parti Québécois) et le PLQ sur cette proposition, s’est opposé de manière catégorique contre la «hausse drastique» de l’immigration proposée par le PLQ.

Parallèlement, le PQ s'est défendu en rejetant la proposition de l'ADQ de freiner l'immigration. Le PQ propose en échange une "meilleure intégration" des nouveaux arrivants dans un milieu francophone en plus de prôner le renforcement de la loi 101, notamment dans les petites et moyennes entreprises. De plus le PQ invoque qu’il faut «également diminuer le taux de transfert vers l'anglais des immigrants et améliorer la qualité de l'apprentissage du français dans nos écoles». Comme si l'assimilation forcée était une alternative acceptable face au discours anti-immigration de l’ADQ!

Une guerre de chiffres idéologique qui autant d'un côté que de l'autre n'annonce rien de reluisant pour les immigrantEs actuels et les futurs immigrantEs. L'état sécuritaire, le discours anti-immigration, la protection de la langue et la culture, tous des éléments clé d'un discours populiste qui tranquillement se banalise et deviennent des enjeux électoraux cruciaux.
Sous ce "faux" débat parlementaire se cache un discours identitaire similaire, tant au PQ qu'à l'ADQ. Un discours que les médias de masse nous présente comme un débat entre 2 partis nationalistes, mais qui en fait ne représente que les 2 facettes d'un même discours à peine voilé et typique d'une droite nationaliste et identitaire. Ce qui est encore plus terrifiant, c'est que personne ne semble réagir aux discours de plus en plus réactionnaire et xénophobe des politiciens au pouvoir.

Parallèlement, il est étrange de constater que le programme politique du FN corrèle en tout point à l'amalgame de la position des péquistes et des adéquistes:

«La mise en œuvre d’une politique réaliste d’inversion des flux migratoires demeure pour le Front National une priorité comme doit l’être, une fois réalisé le préalable de l’arrêt de toute nouvelle immigration, la mise en œuvre d’une nécessaire politique d’assimilation de ceux qui respectent nos lois et nos coutumes, acceptent les devoirs qui découlent des droits accordés, et considèrent la France comme leur Patrie, à l’exception de toute autre. »

Mais bien sûr, ici l'extrême droite n'existe pas. Une droite peut être un peu nationaliste, mais après tout c’est afin de préserver notre culture et nos valeurs contre l'immigration et leurs valeurs « anti-démocratiques»!Ouais et quoi encore??

Famille

L’ADQ, afin de compenser pour sa politique ouvertement anti-immigration, propose une politique nataliste tout à fait original.

« (...) en plus de l'allocation de 100 $ par semaine par enfant ne fréquentant pas la garderie, l'ADQ proposera une prestation non imposable de 5000 $ pour le troisième enfant. Il suggère aussi une carte rabais pour permettre aux familles de trois enfants ou plus de profiter de certains rabais dans les transports en commun, au restaurant ou au cinéma. (...) ».

Bref, en plus de préconiser le remplacement des immigrants par des petites québécoises pures souches, l’ADQ met de l'avant une politique patriarcale datant du siècle dernier consistant à favoriser le retour des femmes à la maison, afin qu'elles s'occupent des enfants comme à la « belle époque ».

Encore une fois cette proposition semble tout droit calquée du programme du Front National, à même titre que leur discours anti-immigration. Voici ce que le FN propose quant à lui pour la relance de la natalité française:

« Création d’un revenu parental destiné à offrir, pendant la période souhaitée, aux mères ou aux pères de famille la possibilité de choisir librement entre l’exercice d’une activité professionnelle et l’éducation de leurs enfants. Description du dispositif : versement du SMIC pendant 3 ans pour le 1er enfant, renouvellement d’une durée de 3 ans pour le 2e enfant et d’une durée de 10 ans pour le 3e enfant. »

Les similitudes entre ces 2 discours nous démontre de plus en plus la radicalisation du discours idéologique de droite et la dérive de certains partis, tel que l’ADQ, vers une droite de plus en plus sécuritaire

Perspectives

Nous devons commencer à réaliser que sous ce vernis populiste, c'est notre liberté d'expression, notre liberté de circulation, le droit à la grève, nos acquis sociaux, et bien plus encore qui est en danger. Le flicage, la répression, la lutte au terrorisme, les politiques anti-immigrations (...) sont les outils de contrôle du néolibéralisme et de l'état policier, et on nous impose ces politiques sans que personne ne puisse ou ne veuille réagir.

Le totalitarisme des années 30, n'est pas apparu du jour au lendemain, il a tranquillement cheminé, en abrutissant les gens avec un discours toujours un plus réactionnaire, jusqu'à se transformer en état policier. Oui bien sûr, les démocraties bourgeoises des pays dits "démocratiques" ont combattu le nazisme et le fascisme, mais seulement quand ceux-ci les ont menacés dans leurs intérêts impérialistes et capitalistes. Mais en ce moment, ce sont ces soi-disant pays "démocratiques" et les partis populistes tels que l’ADQ qui tentent d'instaurer une version réactualisée de l'état policier.

En tant que communistes et libertaires nous devons lutter autant politiquement que dans la rue, afin d'empêcher la banalisation du discours identitaire et l'ombre totalitaire de réapparaître de nouveau.

Au nationalisme opposons l'internationalisme!!

Historiquement le fascisme ne s’est jamais combattu par les urnes. Par contre le fascisme est souvent arrivé au pouvoir par les urnes.

-Yves Peirat-membre des Franc Tireur et Partisan (FTP) et militant antifasciste marseillais condamné en février 2001 à 5 ans d’emprisonnement et plus de 700 000 francs de dommages et intérêts, pour une demi douzaine d’actions contre les locaux et matériel du FN à Marseille.-

Durruti

mercredi, mars 12, 2008

Patrie, famille, travail!!


C'est aujourd'hui que le chef de l'ADQ déposait sa motion à l'Assemblée Nationale afin d'empêcher que les libéraux augmentent de 10 000 le nombre de nouveaux immigrants au Québec. D'ailleurs plus tôt cette semaine un billet était paru sur le blogue à ce sujet (ici).

Dumont dans son plaidoyer cite d'ailleurs une étude du démographe Marc Termote qui estime que les francophones seront minoritaires à Montréal dès 2021. De son côté le ministère de l'immigration vient de publier un rapport qui indique que la proportion de nouveaux arrivants parlant français est passée à 60 % comparativement à 37 % en 1995.

Une guerre de chiffres idéologique qui autant d'un côté que de l'autre n'annonce rien de reluisant pour les immigrantEs actuels et les futurs immigrantEs. L'état sécuritaire, le discours anti-immigration, la protection de la langue et la culture, tous des éléments clé d'un discours populiste qui tranquillement se banalise et deviennent des enjeux électoraux cruciaux.

Par ailleurs, Mario Dumont, afin de compenser pour la diminution de l'immigration, nous propose une politique nataliste tout à fait original. En effet, le chef de l'ADQ propose que :

"(...) en plus de l'allocation de 100 $ par semaine par enfant ne fréquentant pas la garderie, l'ADQ proposera une prestation non imposable de 5000 $ pour le troisième enfant. Il suggère aussi une carte rabais pour permettre aux familles de trois enfants ou plus de profiter de certains rabais dans les transports en commun, au restaurant ou au cinéma.(...)".

Bref, en plus de préconiser le remplacement des 10 000 immigrants par des petits québécois pure souche, il met de l'avant une politique patriarcale datant du siècle dernier consistant à favoriser le retour des femmes à la maison afin qu'elles s'occupent des enfants comme à la belle époque.

Encore une fois cette proposition semble tout droit calquée du programme du Front National, à même titre que son discours anti-immigration. Voici ce que le FN propose quant à lui pour la relance de la natalité française:

" Création d’un revenu parental destiné à offrir, pendant la période souhaitée, aux mères ou aux pères de famille la possibilité de choisir librement entre l’exercice d’une activité professionnelle et l’éducation de leurs enfants. Description du dispositif : versement du SMIC pendant 3 ans pour le 1er enfant, renouvellement d’une durée de 3 ans pour le 2e enfant et d’une durée de 10 ans pour le 3e enfant. "

La similitude est presque troublante...

Il ne manque que le slogan du régime de Vichy "Patrie, famille, travail" et nous revoilà replonger dans le vieux discours d'extrême droite. Parions que la radicalisation du discours idéologique de droite de l'ADQ, du PQ et du PLQ nous dévoilera bientôt la vraie nature réactionnaire des partis à l'Assemblée Nationale.

lundi, mars 10, 2008

Dumont et Marois seraient-ils des frontistes qui s'ignorent?


La semaine dernière, le "cheuffe" de l'Action Démagogique du Québec, faisait une grande sortie médiatique afin de jouer la carte populiste une fois de plus. Dans un article de la grosse presse de vendredi, Mario a commenté le rapport de l'Office québécois de la langue française (OQLF) sur la situation linguistique au Québec.

Dans son rapport, gardé "secret" l'OQLF conclue que "les gens qui ont le français comme langue d'usage deviendront rapidement minoritaires dans l'île de Montréal si le gouvernement conserve son objectif de 55 000 nouveaux immigrants par année."

Ducont en a profité pour accuser la chef du PQ d'appuyer le gouvernement libéral sur la hausse du seuil d'immigration et de leur signer un chèque en blanc sur la question de l'immigration. Il a ensuite indiqué l'opposition catégorique de l'ADQ d'accepter une «hausse drastique» de 10 000 nouveaux immigrants par année proposé par le PLQ.

De son côté, le PQ s'est défendu en rejetant la proposition de l'ADQ de freiner l'immigration. Le PQ propose plutôt une "meilleure intégration" des nouveaux arrivants dans un milieu francophone. Et la grande aristocrate poursuit en mentionnant qu'il «faut renforcer la loi 101», notamment dans les petites et moyennes entreprises. Il faut également diminuer le taux de transfert vers l'anglais des immigrants et «améliorer la qualité de l'apprentissage du français dans nos écoles». Comme si l'assimilation forcée était la solution acceptable face au discours anti-immigration!

Sous ce "faux" débat parlementaire se cache un discours identitaire presque identique, tant au PQ qu'à l'ADQ. Un discours que les médias de masse nous présente comme un débat entre 2 partis nationalistes, mais qui en fait ne représente que les 2 facettes d'un même discours à peine voilé et typique d'une droite nationaliste et identitaire. Ce qui est encore plus terrifiant c'est que personne ne semble réagir au discours sécuritaire ambiant, qui dévoile de plus en plus sa nature réactionnaire et xénophobe.

Parallèlement, il est étrange de constater que le programme politique du Front National (parti d'extrême droite français) ressemble en tout point à l'amalgame de la position des péquistes et des adéquistes:

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La mise en oeuvre d’une politique réaliste d’inversion des flux migratoires demeure pour le Front National une priorité comme doit l’être, une fois réalisé le préalable de l’arrêt de toute nouvelle immigration, la mise en oeuvre d’une nécessaire politique d’assimilation de ceux qui respectent nos lois et nos coutumes, acceptent les devoirs qui découlent des droits accordés, et considèrent la France comme leur Patrie, à l’exception de toute autre." (source)

Mais bien sûr, ici l'extrême droite n'existe pas. Peut être un peu nationaliste, mais après tout c'est pour préserver notre culture et nos valeurs contre l'immigration...Ouais et quoi encore??

Nous devons commencer à réaliser que sous ce vernis populiste, c'est notre liberté d'expression, notre liberté de circulation, le droit à la grève, nos acquis sociaux, et bien plus encore qui est en danger. Le flicage, la répression, la lutte au terrorisme, les politiques anti-immigrations (...) sont les outils de contrôle du néolibéralisme et de l'état policier, et on nous impose ces politiques sans que personne ne puisse ou ne veuille réagir.

Le totalitarisme des années 30, n'est pas apparu du jour au lendemain, il a tranquillement cheminé, en abrutissant les gens avec un discours toujours un plus réactionnaire, jusqu'à se transformer en état policier. Oui bien sûr, les démocraties bourgeoises des pays dits "démocratiques" ont combattu le nazisme et le fascisme, mais seulement quand ceux-ci les ont menacés dans leurs intérêts impérialistes et capitalistes. Mais en ce moment, ce sont ces soit-disant pays "démocratiques" qui tentent d'instaurer une version réactualiser de l'état policier. Qui viendra nous sauver au nom de la liberté et de la démocratie?

En tant que libertaires nous devons lutter sur tous les fronts, qu'ils soient parlementaires ou dans la rue, afin d'empêcher la banalisation du discours identitaire et l'ombre totalitaire de réapparaître de nouveau. Au nationalisme opposons l'internationalisme...

No Pasaran!!