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samedi, juillet 14, 2012

Anarchisme en Asie de l'Est (2/3) - Chine


Liu Shifu


En Chine, Shifu fut une figure de proue remarquable du syndicalisme révolutionnaire, et plusieurs des cercles auxquels il participa furent des pionniers syndicaux. En 1917, les anarchistes et syndicalistes avaient déjà fondé les premières organisations syndicales modernes en Chine. Celles-ci regroupaient au moins une quarantaine de syndicats dans la région de Canton en 1921.

Les anarchistes chinois faisaient face à plusieurs défis dans leur travail syndical. Outre la compétition et les initiatives de leurs rivaux nationalistes de la Guomindang, l'émergence du parti communiste chinois (PCC) commença à se faire sentir en 1920. Le PCC avait réussi à attirer dans ses rangs bon nombre d'anarchistes ou de personnes sympathiques à l'anarchisme - notamment le jeune Mao - et assura rapidement un rôle-clé dans le mouvement ouvrier de Beijing, Shanghai et Wuhan. Dans certains cas, les anarchistes ont constitué une part intégrante des premiers pas du mouvement communiste. Dans le noyau communiste de Beijing par exemple, des anarchistes furent initialement admis et s'occupèrent d'édition du journal.

Pendant ce temps, en Chine centrale, les anarchistes Huang Ai et Pang Renquan formaient l'Association des travailleurs de Hunan (Hunan laogon-ghui) dans la capitale provinciale de Changhsa. Ce syndicat eut jusqu'à 5000 membres.

La domination anarchiste des mouvements ouvriers continua ainsi à Canton et Chansha malgré les avancées du PCC, et ce jusqu'au milieu des années 1920. Les anarchistes chinois jouèrent également un rôle significatif dans la Fédération des syndicats de Shanghai (Shanghai gongtuan lianhe hui) qui avait pour but de former un syndicat révolutionnaire. La plupart de ses syndicats membres avaient été formés dans les années 1910 et 1920.


Extrait tiré de Black Flame (2009 : 168).





Décapitation publique d'anarchistes chinois (photo tirée de la page Wikipédia Anarchism in China)

vendredi, septembre 17, 2010

Le PCR serait-il devenu … le PCR ?


Par Marc-André Cyr – membre de l’UCL (Union communiste libertaire - Montréal).

La dernière édition du Drapeau rouge express est d’une absurdité telle qu’on se demande bien pourquoi les grands « cheufs » de l’organisation ne l’ont pas prestement censurée – ils ont ainsi raté une belle occasion de démontrer que la hiérarchie peut après tout avoir du bon. S’en prenant à un de mes articles publié dans Le Couac, Ian Karl Bakker (tant qu’à se donner un pseudo…) tente, quoique bien maladroitement, de faire passer l’UCL pour une organisation « conspirationniste », « réactionnaire » et « réformiste ».

Le tout, bien entendu, se fait sans le moindre soupçon de preuve ou d’argument. Normal : ce n’est pas ce que défend le texte. L’article « Bœuf, porc ou poulet : les nombreux visages de la police », qui n’est pas signé par l’UCL, analyse - trop brièvement - le comportement des forces de l’ordre lors des manifestations de cet été à Toronto. J’y soumets l’hypothèse que les policiers auraient laissé la casse avoir lieu sans intervenir afin de justifier les centaines d’arrestations à venir. Pour preuve, je retiens la facilité avec laquelle le Black Block a agit malgré le déploiement massif des forces de répression : à ma connaissance celui-ci a jouit d’une liberté de mouvement inédit lors de cette fin de semaine où il était pratiquement impossible de marcher deux coins de rue sans être interpellé ou fouillé; de même que les témoignages de policiers qui affirment avoir reçu l’ordre de « ne pas intervenir », ce qui est quand même probant. À ces faits, on peut également ajouter les fameuses voitures complètement laissées à l’abandon pendant de longues minutes .

Aucune condamnation de l’action directe n’est présente dans cet article; pas une ligne ni même un seul mot ne se porte à la défense de la non-violence ou du pacifisme. Ce texte tente de faire la lumière sur les agissements de la police. Or, sans doute à cause d’un excès de dressage partisan, Ian Karl Bakker trouve le moyen d’y voir le contraire

« … l’article semble ici être abordé d’un point de vue réactionnaire, puisque les questionnements de l'auteur paraissent être orientés afin d'éviter qu'une action de masse comme celle-ci se reproduise ».

Ainsi, je « semble-paraître-avoir-un-point-de-vue-orienté ». Bien entendu, absolument rien n’est dit pour prouver cette affirmation ridicule. On affirme, simplement, sans se donner la peine de donner un ancrage dans le réel à la dite affirmation. Après tout, la science et la vérité sont du côté du Parti, non ? Peut-être l’auteur attend-t-il que les conditions objectives soient favorables avant de donner quelque contenu à son article ? La rigueur du PCR, qui admire tant les maoïstes népalais, serait-elle en « phase transitoire » ?

Bakker ajoute : « [Marc-André Cyr] laisse croire que le Black Block n'est qu'un regroupement de policiers ». Où donc ai-je dit cela ? Encore une fois : nulle part. J’ai simplement souligné le fait que des policiers déguisés en Black Block avaient été repérés dans la foule, ce que tout le monde reconnait. Depuis quand affirmer que les policiers font de la provocation revient à dire que les radicaux sont des flics ? Encore une fois, j’ai condamné l’action de la police, et non de celle du Black Block. Bakker – sans grande surprise - comprend tout à l’envers.

Par ailleurs, si Bakker avait fait une toute petite recherche, il se serait rendu compte qu’en ce qui concerne la défense de l’action directe, j’ai quand même fait ma part – sûrement maladroitement, mais quand même – et ce à plusieurs reprises. Plusieurs de mes articles se portent à la défense de ce type d’action perturbatrice et tente d’en expliquer les fondements. Bien entendu, il s’agit d’articles relativement courts, l’analyse y est donc circonscrite et pose des pistes de réflexions plutôt que des analyses exhaustives. Mon point de vue sur le sujet est d’ailleurs, je crois bien, partagé par la majorité de mes camarades de l’UCL.

Si Bakker voulait réellement dénoncer les réformistes et les réactionnaires, il avait pourtant l’embarra du choix : Greeenpeace, le NPD, Naomi Klein et plusieurs syndicats ont dénoncé l’action directe de Toronto. Seulement, Bakker ne cherche pas à faire avancer le débat, mais bien à discréditer l’UCL - probablement considérée par les fins dialecticiens du PCR comme de la compétition indue sur le marché des idéologies. Le problème, c’est qu’il se défend si mal qu’il ne fait que mettre en relief la faiblesse de sa propre argumentation. Les maos auraient-ils perdu leur éternel et distrayant hochet trotskiste pour qu’ils sentent le besoin de s’en prendre ainsi aux communistes libertaires ? La phase de transition vers le socialisme népalais serait-elle plus longue que prévue, à un point tel que les maos québécois auraient des problèmes de loisirs à combler ?

La posture du PCR en ce qui concerne la violence politique est grossière, tellement que le moindre questionnement, voire la moindre analyse de celle-ci est jugée suspecte. À Toronto, plus de 1000 arrestations ont eu lieu, sans compter les passages à tabac dont plusieurs, y compris de nos membres, ont été victimes. À Toronto, les militant-e-s se sont littéralement fait marcher sur la gueule. Sans condamner la violence politique, bien au contraire, n’importe quelle organisation sérieuse se poserait des questions tactiques : Bakker, pour sa part, préfère y voir un « exploit » à répéter. Les policiers ont-ils laissé la casse avoir lieu ? Pas facile de répondre à une telle question - qui n’est évidement pas la seule qu’on doit se poser - mais si soumettre l’hypothèse que c’est peut-être le cas fait de nous des « conspirationnistes » et des « réactionnaires », alors la gauche radicale répétera en boucle les mêmes erreurs pour l’éternité. Le spectacle deviendra de plus en plus ennuyant et la répression de plus en plus efficace. Les maos, dans quelques centaines d’années, comprendront peut-être que leur spectaculaire tactique de show de boucane n’était peut-être pas, finalement, la meilleure. Pour cela, toutefois, il faudra qu’ils cessent d’astiquer leur folklorique totem « marxiste-léniniste-maoïste » en feuilletant le Petit Livre rouge et se mettent sérieusement à l’autocritique.

Notes:

Le texte du Drapeau Rouge --ici

Images montrant les voitures abandonnées... tellement longtemps qu’il y a presque formation d’une assemblée générale pour débattre de la casse

...et que certains transforment la scène en pièce de théâtre


Pour lire une analyse qui questionne intelligemment mon hypothèse, lire ici la réplique d’Alexandre Popovic .

lundi, mai 26, 2008

Une critique anarchiste du programme du PCR



Un de nos camarades du Collectif la Nuit (NEFAC-Québec) a récemment produit une brochure faisant la critique du PCR (Parti Communiste Révolutionnaire), un parti d'idéologie maoïste. La brochure est disponible sur le site de la NEFAC et en téléchargement.

Ils sont anticapitalistes et antinationalistes, boycottent les élections et l’État, se disent communistes et révolutionnaires. Ils sont très critiques de l’institutionnalisation des mouvements sociaux et conspuent les leaders de la gauche réformiste. Dans les manifestations, ils sont souvent masqués et n’hésitent pas à recourir à l’action directe. À priori, les maoïstes du Parti communiste révolutionnaire (PCR) sont proches des anarchistes. Et pourtant… Un fossé sépare nos conceptions du monde et de la stratégie révolutionnaire.

(brochure éditée en mai 2008 à partir de textes publiés sur le blogue Voix de faits et de nouveau matériel)

Pour lire la suite...

Pour télécharger

lundi, avril 14, 2008

La grande révolution maoïste au Népal sera...une révolution capitaliste!

Au Népal, les ex-rebelles maoïstes sont en ce moment sur le point de devenir le premier parti de l'assemblée constituante, élue jeudi, qui permettra la transformation de la monarchie en République et contraindra le roi à abdiquer. Les maoïstes ont gagné ou sont en tête dans 98 conscriptions actuellement. Ils sont d'ailleurs sur le point d'obtenir une majorité simple, devançant même les vieilles formations politiques que sont le Congrès et le parti communiste du Népal marxiste-léniniste unifié (centre gauche). (source)

On se souviendra que la guerre populaire mené au Népal par le Parti communiste népalais d'obédience maoïste est considéré comme "(...) un brillant espoir non seulement pour les masses népalaises mais aussi pour l'ensemble du prolétariat international et des peuples opprimés (...)"!(PCR(Co)--Arsenal no.2).

Le Journal Le Monde, publiait cette semaine, un entretien avec le grand idéologue maoïste Népalais, Baburam Bhattarai, le bras droit du no.1 du parti. Selon cet entretien, l'un des points forts de leur programme révolutionnaire, serait d'ailleurs "(...) d'initier une politique transitoire dominée par la révolution capitaliste (...)"!Ah oui! La fameuse période de transition qui après des années de propagande finira par devenir la fameuse révolution tant souhaitée...

Après l'accord de paix en 2006, qui a mis fin au conflit qui a fait plus de 13000 morts en 10 ans, les maoïstes népalais proclament maintenant que leur but à court et à moyen terme n’est ni le socialisme, ni même une social-démocratie, mais bien d'ériger un capitalisme triomphant!!Pour une révolution encensée par les partis maoïstes, comme étant l'embryon de la nouvelle vague de la révolution mondiale qui se lève avec de plus en plus de force, et qui devait permettre de construire un nouveau monde enfin libre de toute forme d'exploitation, on peut dire que c'est plutôt mal parti.

Après Révolution, seule solution est ce que le modo des maoïstes népalais est devenu consommation seule solution?
Après Staline, Mao, Pol Pot etc..combien faudra-t-il encore d'exemple désastreux et de génocides afin de démontrer aux militants que le maoïsme n'est en rien un espoir pour les masses opprimées, mais bien une dictature instaurée et maintenue par la force?
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Voici l'article du journal le Monde...

Baburam Bhattarai reçoit dans une villa de trois étages aux tuiles rouges, située dans un faubourg de Katmandou où de modestes maisons en dur s'étagent à flanc de ravine. A observer la galerie de portraits de saints rouges qui orne son salon, on se dit que cet homme-là, numéro deux du Parti communiste népalais d'obédience maoïste (PCN-M), doit être un sacré dogmatique. Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao : l'affichage des références est clair. Yeux mi-clos, fine moustache coiffant une lippe sévère, Baburam Bhattarai affecte la sécheresse des anciens guérilleros modelés par la vie dans le maquis.

Et pourtant, l'homme maîtrise avec brio les contorsions de la dialectique. Ce n'est probablement pas un hasard si cet ancien étudiant en architecture, titulaire d'un doctorat à l'université Jawaharlal Nehru (JNU) de New Delhi, grand amateur de jeu d'échecs, passe pour l'idéologue du maoïsme népalais. A 53 ans, il est devenu un personnage-clé, au côté du numéro un du parti, Pushpa Kamal Dahal, alias "Prachenda" (le Terrible), de la recomposition de la vie politique du Népal autour d'un calendrier républicain qu'ils ont su imposer aux partis traditionnels sous la menace des armes.

M. Bhattarai respire la confiance. Il est sûr de son affaire : abolir la monarchie et accéder au pouvoir. Il est même si confiant dans la bonne étoile - rouge - du PCN-M, qu'il peut s'offrir le luxe de polir le jargon révolutionnaire. Puisque le pouvoir, croit-il, est proche et qu'il va encore falloir quelques utiles marchepieds pour s'en saisir, il faut savoir tendre la main, se montrer accommodant. Ainsi, si "l'abolition de la monarchie" et "l'élimination du féodalisme" reviennent comme des leitmotivs dans son discours, il parle assez étrangement peu du "socialisme".

"POLITIQUE TRANSITOIRE"

Certes, l'objectif demeure à "long terme", mais, en attendant, la priorité sera d'initier une "politique transitoire" dominée par la "révolution capitaliste". Ironie suprême, les maoïstes ont donc vocation, si l'on comprend bien M. Bhattarai, à implanter le capitalisme au Népal ! "Nous ne nationaliserons pas la grosse industrie et nous respecterons la libre entreprise", annonce-t-il. L'offensive de charme à l'endroit des patrons a d'ailleurs commencé : les dirigeants du PCN-M viennent de rencontrer le bureau de la Fédération de l'industrie et du commerce. " précise-t-il, Nous les avons rassurés,et ils sont prêts à travailler avec nous." Une telle ouverture n'est-elle pas en flagrante contradiction avec le marxisme-léninisme orthodoxe professé par le PCN-M ? "Absolument pas", proteste M. Bhattarai. "Marx, Engels et Lénine ont déjà écrit sur le sujet, explique-t-il. Entre le féodalisme et le socialisme, il y a le capitalisme. Or il n'y a pas encore de capitalisme au Népal. Il faut donc le développer."

D'ailleurs, l'idéologue du PCN-M se méfie désormais des modèles. S'il vénère toujours Mao - un buste en porcelaine du Grand Timonier trône sur une table du salon -, il dit vouloir "aller au-delà de Mao". "Nous devons élaborer notre propre modèle, souligne-t-il. Le marxisme n'est pas une religion, c'est une science. Nous voulons développer le marxisme." Et ce "marxisme à développer" s'accommodera-t-il de la démocratie ?

M. Bhattarai dit accepter le "système multipartite compétitif". Bien sûr, les maoïstes, critiques d'un système parlementaire de type Westminster, "source d'instabilité", veulent réformer les institutions pour instaurer un "régime présidentiel à la française". Mais M. Bhattarai assure n'avoir rien contre la démocratie. Intoxication ? Conversion sincère ? L'histoire jugera assez rapidement.

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Aussi, si cela vous intéresse, vous pouvez lire le message de solidarité du PCR(co) à l'occasion du 8ième anniversaire de la guerre au Népal, paru dans la revue
Arsenal...
Parlent-ils de la même révolution?

Chers camarades,

Nous vous adressons nos chaleureuses salutations à l'occasion du 8e anniversaire du déclenchement de la guerre populaire.

Partis de presque rien, mais armés de ce qui est le plus important - un Parti, une ligne idéologique et une ligne politique correctes, ainsi qu'un lien profond et soutenu avec les larges masses populaires - les combattantes et combattants de ce qui allait devenir la puissante et glorieuse Armée populaire de libération ont entrepris avec beaucoup de courage un combat long et ardu qui représente aujourd'hui un brillant espoir non seulement pour les masses népalaises mais aussi pour l'ensemble du prolétariat international et des peuples opprimés.

En avançant constamment dans la lutte contre les classes réactionnaires et les puissances impérialistes qui les soutiennent et en construisant, pas à pas, un nouveau pouvoir populaire, les masses opprimées népalaises dirigées par votre Parti ont établi une base d'appui solide au service de la révolution mondiale.

Les succès considérables que vous avez d'ores et déjà remportés prouvent une fois de plus, comme le disait Mao, qu'une cause juste bénéficie toujours d'un large soutien, et que lorsqu'elle est menée correctement, il est possible de combattre et de l'emporter même contre les ennemis les plus despotiques et dans les conditions les plus difficiles qui soient.

La guerre populaire que vous menez depuis maintenant huit ans constitue une démonstration vivante de la grande puissance du marxisme-léninisme-maoïsme, i.e. de l'idéologie du prolétariat international renforcée par l'expérience de plus de 150 ans de lutte pour le socialisme et le communisme.(Pour lire la suite).

Un peu paradoxal non??