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vendredi, avril 06, 2012

Mouvement étudiant : L'UCL dénonce la répression et appelle à défier les injonctions

Crédit photo: journal metro

« Le mouvement syndical est né dans l’illégalité, il a grandi dans l’illégalité et il devra continuer de vivre en marge de la légalité qui favorise une minorité au détriment d’une majorité »
- Michel Chartrand, 1972

C'est en 1972 que le syndicaliste Michel Chartrand fait cette déclaration alors que le gouvernement tente de mettre fin à la grève du Front commun des employé-e-s de la fonction publique québécoise par une loi spéciale forçant leur retour au boulot. Heureusement, cette loi spéciale fut défiée par les syndiqué-e-s, les chefs syndicaux furent emprisonnés et le résultat fut le déclenchement de la plus grande grève générale de l'histoire du Québec durant laquelle des villes entières telles que Sept-Îles et Joliette furent mises sous contrôle ouvrier.

Aujourd'hui, devant l'ampleur du mouvement étudiant, le gouvernement, ses sbires et son aile jeunesse réunie au sein du Mouvement des étudiants (sic) socialement responsables du Québec (MESRQ) tentent actuellement la même stratégie de judiciarisation de la grève étudiante à grand coup d'injonctions visant à rendre la grève illégale. Les étudiantes et étudiants du Cégep d'Alma, de l'Université Laval et de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) sont déjà sous le coup d'injonctions et la menace plane pour plusieurs autres institutions. Au sein du mouvement ouvrier, ces pratiques sont déjà très fréquentes et il fut possible de voir les employé-e-s d'Aveos à Montréal et de Rio Tinto Alcan à Alma en être les victimes.

Depuis le début de la grève étudiante, la stratégie du gouvernement est d'envoyer sa police sur les manifestations et lignes de piquetage. Le matraquage, les arrestations et la judiciarisation des grévistes n'ont cependant pas réussi à ébranler le mouvement étudiant. L'État a donc décidé de s'en remettre au système judiciaire et de laisser des individus attaquer devant les tribunaux des décisions prises collectivement et démocratiquement (certainement beaucoup plus que les élections qui ont permis à Jean Charest de prendre le pouvoir) par un mouvement de lutte.

L'Union Communiste Libertaire (UCL) tient à rappeler que les tribunaux et la « justice » dans une société capitaliste comme le Québec sont tout sauf neutres. Ils ne visent qu'à faire appliquer les lois qui, elles, sont votées par les membres du parlement. Les tribunaux et la police ne sont, en fait, que les chiens de gardes des intérêts de la classe dominante qui les contrôle politiquement. L'UCL croit donc qu'il est primordial pour les étudiantes et étudiants ainsi que les travailleurs et travailleuses de ne pas tomber dans le piège juridique que nous tend l'État et de demeurer sur le terrain politique de la rue, là où il est possible de bâtir un réel rapport de force face au gouvernement et aux patrons.

Par conséquent, l'UCL appelle les étudiantes et les étudiants à défier ces injonctions et à continuer la grève. Il apparaît clair que si on veut être assuré-e-s de perdre à un jeu, il suffit de jouer avec celui qui choisit les règles. L'UCL appelle également les travailleurs et travailleuses en lutte à défier les tribunaux et à faire front commun avec le mouvement étudiant. C'est en bâtissant une réelle solidarité au sein de l'ensemble de la classe ouvrière qu'il sera possible d'arracher des gains face au patronat et à leurs pantins que sont les politiciens et politiciennes. Il est important de rappeler que chaque gain, chaque « droit » qu'a acquis la classe ouvrière fut d'abord et avant tout arraché en faisant fi de la loi et en cherchant à construire un rapport de force dans la rue.

Après plusieurs semaines de grève, la seule compensation que le gouvernement a donné au mouvement est une maigre bonification, si on peut la qualifier ainsi, au régime de prêts étudiants. L'UCL soutient que pour une victoire totale, il est primordial que la lutte soit étendue à l'extérieur du simple cadre étudiant et que les travailleuses, travailleurs, chômeurs, chômeuses, sans-emplois, retraité-e-s s'y joignent en solidarité. Bref, il est temps de parler de grève sociale au Québec, car il est important de ne pas oublier que nous formons, ensemble, une seule et même classe d'opprimé-e-s et que c'est l'ensemble de cette classe qui doit réagir quand une attaque est portée contre elle.

L'union communiste libertaire

vendredi, octobre 29, 2010

Rassemblement en soutien à la grève sociale en France

Samedi 6 novembre, 14h30
Devant les bureaux de la Chambre de commerce française au Canada
1819 René-Lévesque Ouest / Métro Guy-Concordia
Montreal

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Les gouvernements profitent de la crise économique pour couper dans tous les services publics et abaisser les conditions de travail. « Nous avons dû donner beaucoup d’argent pour sauver l’économie » nous , disent-ils. Cependant, nous ne sommes pas dupes et nous comprenons très bien que ces coupures font partie d’une logique globale des capitalistes pour prendre toujours plus de pouvoirs sur nos vies.

Heureusement, nous, les travailleuses et les travailleurs, mais aussi les étudiants, étudiantes, chômeurs, chômeuses, retraité-e-s, bref le peuple, ne nous laisserons pas attaquer aussi facilement. Partout, en Grèce, en Espagne, en Roumanie, nous nous levons afin de nous opposer aux plans d’austérité que l’État met en place.

Démontrons notre solidarité avec nos camarades Français et Françaises qui osent lutter par la grève générale et la perturbation. Le 6 novembre, journée nationale d’action en France, nous serons dans la rue par solidarité, mais aussi parce qu’il y une lutte à faire, ici, au Québec et que nous sommes prêts et prêtes à la mener contre les politiques asociales du gouvernement Charest.

Grève sociale!
Solidarité avec le mouvement de lutte en France!

- Une invitation de l'Union Communiste Libertaire - Montréal

L'évènement sur Facebook

jeudi, mai 06, 2010

A propos des trois personnes décédées en Grèce...

Vous avez sans doute entendu parler dans la presse bourgeoise des trois personnes décédées dans l'incendie d'une banque mercredi 5 mai en Grèce, alors que le pays était paralysé par une grève générale d'une ampleur rarement égalée. Les lignes qui suivent restituent le contexte de cet évènement tragique est offrent une lecture des évènements tout à fait différente de celle qui nous est "vendue" dans les médias de masse.

Avant toutes choses, il faut avoir conscience que cet événement sert actuellement le gouvernement grec qui - à travers le médias - minimisent la mobilisation et ne parle que de la mort de ces 3 personnes. En ce qui nous concerne, il nous importe d'en dire au moins un mot: la mobilisation de ce mercredi 5 mai fut la plus grande depuis 10 ans dans le pays. Rien qu'à Athènes, entre 150 000 et 200 000 personnes ont défilé dans les rues pour s'opposer à la "stratégie du choc" mise en place par le FMI et les pays de la zone euro pour "sauver" l'économie agonisante du pays au moyen de politiques budgétaires réactionnaires. De plus, depuis mercredi, tout un espace politique (les anarchistes) est ciblé et calomnié (l'après-midi même s'est produite une invasion de flics dans un squat-local anarchiste avec à la clé plusieurs arrestations).

Un compte-rendu de la journée de mercredi: http://juralibertaire.over-blog.com/

***
Athènes - A propos de l’incendie mortel de la Marfin Egnatia Bank
(Texte traduit sur Indymedia Paris).

Les trois personnes décédées sont des employés de la banque Marfin Egnatia Bank. Il s’agit de Paraskeui Zoulia (35 ans), Aggeliki Papathanasopoulou (32 ans) et de Epameinondas Tsakalis (36 ans) : un homme et deux femmes, dont une était enceinte.

Cette banque est propriété du magnat grec Andreas Vgenopulos, surnommé le “nouvel Onassis”, est considéré comme un des hommes les plus riches du pays : propriétaire de Olympic Air et d’autres entreprises (Marfin Investment Group). On ne connaît pas encore les circonstances exactes de l’incendie. La porte d’entrée en bois aurait été touchée par un cocktail molotov et le feu se serait rapidement propagé dans les étages. D’après les témoins, les pompiers ont remarqué qu’il n’y avait pas d’extincteurs dans la banque et que la sortie de secours était fermée avec un cadenas! Alors que le pays était paralysé par la grève générale, que dans tout le quartier les magasins avaient leurs rideaux baissés, il semble que dans cette banque les employés avaient été contraints de travailler.

Le syndicat des employés de banque (OTOE) a appelé ce soir à une journée de grève pour demain jeudi.

Dans une lettre publiée ce soir mercredi sur le site Indymedia d’Athènes, un employé de la Marfin Egnatia Bank fait une déclaration, demandant qu’elle soit rendue publique.

« Je me sens dans l’obligation vis-à-vis de mes collègues qui sont si injustement morts aujourd’hui de témoigner de quelques faits objectifs. J’envoie ce message à tous les médias. Ceux qui ont encore une conscience le publieront. Les autres peuvent continuer à jouer le jeu dugouvernement.

« Les pompiers n’ont jamais reçu de permis d’exploitation pour le bâtiment en question. L’accord avait été conclu sous la table, comme cela arrive dans presque tous les commerces et entreprises en Grèce.

« Le bâtiment en question n’a aucun mécanisme de sécurité incendie en place, ni de plans pour en installer – c’est-à-dire qu’il n’a ni gicleur au plafond, sortie de secours ou tuyaux d’incendie. Il n’y a que quelques extincteurs portatifs qui, évidemment, ne peuvent en rien aider en cas de feu important dans un bâtiment qui est construit avec des normes de sécurité largement dépassés.


« Aucune agence de la Marfin Bank n’a de membre de son équipe entrainé pour gérer un incendie, ni même dans l’utilisation des rares extincteurs. La direction utilise également les coûts élevés d’une telle formation comme un prétexte et n’a même pas pris les mesures les plus élémentaires pour protéger son personnel.

« Dans toutes les agences de la Marfin Bank, il n’y a jamais eu d’exercice d’évacuation des employés ni d’exercice d’interventions des pompiers pour prévenir de telles situations. Les seuls entrainements qui aient eu lieu à la Marfin Bank concernent les scénarios d’action terroristes et plus précisément, l’évacuation des hauts membres de la direction de leurs bureaux dans une telle situation.

« Le bâtiment en question n’a aucun accord en cas de feu, même sa construction est très sensible et le bâtiment était rempli de matériel du sol au plafond. Matériel qui est très inflammable, comme du papier, des plastiques, des fils électriques ou des meubles. L’architecture du bâtiment ne convient objectivement pas à l’accueil d’une banque.

« Aucun membre de la sécurité n’a une quelconque connaissance des premiers secours ou d’extinction d’incendie et de toutes les façons, ils sont la majeure partie du temps chargés de la sécurité du bâtiment. Les employés de la banque devaient se tourner vers les pompiers ou la
sécurité de l’immeuble selon l’envie de M. Vgenopoulos [propriétaire de la Marfin Bank].

« La direction de la banque a formellement interdit les employés de quitter la banque aujourd’hui, bien qu’ils l’aient demandé avec insistance dès la première heure du matin – tandis qu’elle a aussi forcé les salariés à verrouiller les portes et a confirmé à plusieurs reprises par téléphone que l’établissement resterait fermé pendant la journée. Ils ont même bloqués les connections internet afin d’empêcher les employés de communiquer avec le monde extérieur.

« Depuis plusieurs jours, il y a eu une intimidation totale des employés concernant la mobilisation de ces jours : « soit vous travaillez, soit vous êtes viré ».

« Les deux policiers en civils qui sont affectés sur l’agence en question afin d’empêcher les vols ne sont pas venus aujourd’hui alors que la direction avait promis aux employés qu’ils seraient là.

« Enfin, messieurs, faites votre autocritique et cessez de faire semblant d’être choqué. Vous êtes responsable pour ce qui s’est passé aujourd’hui et dans n’importe quel État de droit (comme ceux que vous souhaitez utiliser de temps en temps comme les meilleurs exemples dans vos émissions de télévision) vous devriez avoir déjà été arrêté pour les raisons définies ci-dessus. Mes collègues ont perdus leurs vies aujourd’hui par préméditation : la préméditation de Marfin Bank et de M. Vgenopoulos qui a explicitement déclaré que quiconque ne viendrait pas travailler aujourd’hui [le 5 mai, journée de grève générale !] n’auraient pas à revenir le lendemain [car ils seraient virés] »

dimanche, septembre 13, 2009

Il y a 40 ans en Italie, l’automne chaud de 1969 : (1\2) Du mai rampant à l’automne chaud, un historique des luttes.

Cette semaine nous vous proposons le premier de 2 textes sur l’un des points culminants des mouvements de grèves et de lutte révolutionnaire de la deuxième moitié du 20ième siècle, l’automne chaud italien de 1969. Ces textes porteront dans un premier temps sur l'historique des luttes et dans un deuxième temps sur l'aspect politique des groupes militants qui ont pris part à ce mouvement. Il est évident que ces textes ne sont qu'un survol de la masse d'informations disponibles à ce sujet. C'est pourquoi les références à la fin des textes (dont certains bouquins incontournables sur le sujet), vous permettrons, si vous le désirez d'approfondir le sujet

Du mai rampant à l’automne chaud, historique des luttes.

Lorsqu’on pense à la fin des années 60, le mai 1968 français est l’image qui pour la plupart d’entre nous est la plus représentative du mouvement contestataire de cette époque. Cependant, lorsqu’on regarde de plus près les luttes sur le continent européen, on peut rapidement se rendre compte, que c’est du côté italien que le mouvement et les luttes se sont le plus radicalisés et ont eu le plus d’ampleur. Celles-ci débutant dès mars 1968, pour se terminer réellement qu’une dizaine d’années plus tard, mettant fin à la décennie des années 70 que l’on surnomma les « années de plomb », en raison de la lutte armée qui devint omniprésente dans ce pays.

L'amorce

Les prémisses des évènements de l’automne 1969, se retrouvent dans les premières contestations étudiantes de 1966 à Trente dans le nord de l’Italie à l’Institut supérieur des Sciences Sociales. Les luttes qui s'y dérouleront, même si elles ne touchent qu'une infime minorité d'étudiants-es, seront un peu le coup de semonce des luttes des années suivantes: grève de cours, occupation des locaux universitaires pendant plusieurs semaines, élaboration des premiers manifestes contre « l'université de classe », organisation de « contre-cours » etc. Dès 1967, ces luttes se radicalisent et font tâche d'huile un peu partout en Italie. En février, les étudiant-es de Pise occupent le Palais de Sapienza. En novembre, les étudiant-es de l'Université de Milan occupent leur université tandis que les étudiant-es de Turin occupent le siège des études littéraires et y mettent en place des « contre-cours » et des formes d'autogestion. Fin décembre 1967, tandis que le gouvernement présente son projet de réforme universitaire, la vague d'occupation touche les universités de Naples, Pavie, Cagliari, Salerne et Gênes. Le président Johnson, en visite à Rome, y découvre une ville en état de siège et devra même effectuer ses déplacements, afin d'assurer sa sécurité, en hélicoptère (1).

Le mai rampant


L'année 1968, marque comme ailleurs, le point culminant de cette vague contestataire étudiante, mais contrairement à la France, celle-ci ne sera pas principalement focalisée que sur la capitale. Dès janvier, une dizaine de villes universitaires de la péninsule seront en lutte. À Padoue, Venise, Pise, Milan et Florence, les affrontements entre étudiant-es et forces de l'ordre seront d'une violence extrême. À Florence, le recteur de l'université démissionnera même pour protester contre la brutalité policière (1).

Cependant, c'est lors du 1er mars à Rome que les affrontements les plus violents auront lieu. À la suite de l'évacuation musclée de l'université et au renversement d'un étudiant par un véhicule de la police (il sera grièvement blessé), des milliers d'étudiant-es affronteront les flics dans des combats de rue pendant plusieurs heures. La bataille de la Valle Guila, comparable aux barricades de la rue Gay-Lussac dans le mai 68 français, fera plusieurs centaines de blessés autant chez les étudiant-es que chez les flics. Cet événement sera la mèche qui permettra l'explosion du mai rampant et initiera plus de 18 mois d'agitation universitaire, dont les batailles de rue d'une rare violence de Turin (mars 1968), Rome (avril 1968), Pise et la prise de la gare (avril 1968), Turin (novembre 1968), Milan (décembre 1969) et Rome (janvier 1969).

Tous ces évènements mèneront à l'une des caractéristiques les plus spécifiques et intéressantes d'un point de vue révolutionnaire, soit la création de liens entre les étudiant-es et les ouvriers de quelques usines (tel que l'usine Lancia à Turin et St-Gobain à Pise) dès le printemps 1968. Ces liens deviendront permanents et produiront une forme innovatrice d'organisation et de démocratie directe, tel que la célèbre assemblée operai-studenti (ouvriers-étudiants) à l'usine Fiat de Turin. D'ailleurs dans les années suivantes, les différentes tentatives syndicales pour « chevaucher le tigre du mouvement ouvrier spontané » c'est à dire prendre le contrôle de ce mouvement spontané afin de le contrôler, mèneront à la formation de conseils ouvriers dans plusieurs usines (2).

Ces quelques années de radicalisation de la contestation mèneront à une montée des luttes ouvrières, qui même si elles existaient depuis le début des années 60, seront d'une ampleur presque inégalée dans la seconde moitié du 20iècle siècle. La classe ouvrière lasse d'être surexploitée, méprisée et d'avoir des salaires de misère, était maintenant en marche. Malgré les efforts acharnés des organisations syndicales pour maintenir les revendications sur le plan économique, l'automne chaud allait donner naissance à un mouvement qui remettait en cause l'exploitation capitaliste elle-même. À titre informatif, 4 grandes centrales syndicales représentaient majoritairement les ouvriers en 1969: la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, 3 millions d'adhérents-près des staliniens du Parti Communiste Italien), la CISL ( Confederazione Italiana dei Sindacati Liberi, 2 millions d'adhérents-près de la Démocratie chrétienne), l'UIL ( Unione Italiana del Lavoro, 1,5 millions d'adhérents-près des socialistes et des républicains) et la CISNAL ( Confederazione Italiana dei Sindacati Nazionali del Lavoro, 400 000 d'adhérents-syndicat fasciste) (3).

La contestation ouvrière s'intensifie.

« L’unique musique que le patron est capable d’entendre c’est le silence des machines à l’arrêt. » -Inscription sur un mur de la Mirafiori en 1971

Du côté ouvrier, l'automne chaud (Autunno caldo) prenait ses racines dès 1968. Le ras-le-bol s'amplifiait et débouchait fréquemment en affrontements avec les forces de l'ordre. Déjà quelques conflits importants, tels que ceux de Marzotto à Valdagno et de Pirelli à Milan, avait démontré que cette vague de revendications seraient beaucoup plus combatives que les précédentes. Par exemple, en avril 1968, les ouvriers de l'usine Marzotto abattirent, durant le conflit, la statut du fondateur de l'usine. Le paternalisme et le syndicalisme pro-patronal, typique à l'Italie de l'époque, étaient en voie d'être débordés par les éléments les plus radicaux qui émanaient d'une accumulation de grogne populaire. En avril 1969 à Battipaglia, dans le Sud, une manifestation contre la fermeture de l'unique industrie de la ville dégénéra en affrontements entre manifestants et policiers, faisant deux morts parmi les premiers (3). En parallèle les grèves se multipliaient chez Fiat à Turin. Celles-ci touchèrent d'abord la plus grande usine de la ville, l'usine Fiat-Mirafiori et puis touchèrent les autres usines Fiat dans la région, soit la Fiat-Lingotto et la Fiat-Rivalta. Les revendications surgissaient les unes après les autres, les grèves débordant de plus en plus les directions syndicales que ce soit contre les cadences de travail, les salaires ou les horaires (3,4).

Turin qui était une ville de 700 000 habitants en 1951 ; passera à 1 600 000 habitants en 1962. Les quartiers traditionnellement ouvriers débordent alors d’une masse prolétarienne sans précédent: Mirafiori Sud passe de 19 000 habitants en 1951 à 120 000 en 1960, Lingotto de 24 000 à 43 000 et Santa Rita de 23 000 à 89 000. Une immigration provenant principalement du sud de l'Italie (3). Durant les premiers mois de 1969 seulement, une quarantaine de conflits éclatèrent sur le seul motif de « changements de catégories » des ouvriers à la Fiat-Mirafiori. Une usine qui à ce moment était une réelle poudrière, en raison du roulement démentiel de personnel. L'usine Mirafiori avec ses 50 000 salariés (l'ensemble Mirafiori-Lingotto-Rivalta représentait plus de 90 000 salariés) était la plus grande concentration ouvrière de l'Europe. Il faut savoir que pour la seule année 1968, Fiat embauchera plus de 22 000 employés (5).

Le 3 juillet 1969, les ouvriers de Fiat proclamèrent une journée de grève générale sur un objectif extérieur à l'usine, la lutte contre la hausse des loyers. Mais ce jour devint un grand jour pour les travailleurs turinois, dont les cortèges qui furent rejoints par des cortèges étudiants, convergèrent sur l'usine de Mirafiori. Face à celle-ci, à l'entrée du Corso Traiano, de violentes bagarres éclatèrent avec la police, qui durèrent plusieurs heures et s'étendirent à d'autres quartiers de Turin. Cet affrontement sera le véritable point d'ancrage de l'automne chaud. Au même moment, les débrayages et les grèves se multipliaient dans de nombreuses entreprises. Dès la fin du mois d'août, lorsque les travailleurs rentrèrent de vacances, les grèves reprirent chez Fiat, chez Pirelli et bien d'autres (4).

L'automne chaud et les grèves de la Fiat

Au mois de septembre, ce sera la fin de l'assemblée ouvriers-étudiants et la création du groupe Lotta Continua ainsi que du journal du même nom, qui sera rejoint par la grande majorité du groupe. Une autre partie du groupe rejoindra le groupe Potere Operaio. Ces deux groupes se revendiquaient, du moins en 1969, de l'opéraïsme (operaismo) et donneront naissance un peu plus tard au marxisme autonomiste. De manière simple l'opéraïsme se caractérise essentiellement par un « retour à la classe ouvrière »dont les principaux théoriciens furent Mario Tronti et Tonio Negri. C'est une approche marxiste centrée sur les luttes de la base par opposition à ce qui était vu comme la politique et l'opportunisme de la gauche stalinienne dominante. Leur analyse de lutte de classe se prolongeait dans leurs actions à l'extérieur de leur lieu de travail. De plus, ils prônaient l'autoréduction (le refus de payer factures d'énergie, transport, logement). Lotta Continua était un groupe très informel : elle avait une forte capacité d’action mais la plupart de ceux qui participaient aux luttes qu’elle impulsait n’étaient pas des militants. De plus elle participait à une foule variée de lutte. Potere Operaio quand à elle était une structure plus petite et plus organisée (nous reviendrons sur ces groupes dans le second article).

Il serait laborieux de décrire en détails les nombreuses journées d'action de l'automne chaud, mais voici quelques moments chaud à titre d'exemple. Le 11 septembre, les métallurgistes appellent à la grève nationale et 98% des ouvriers de la Mirafiori sont en grève. Durant le mois suivant différents secteurs appelleront tour à tour à la grève nationale: les métallos (12 septembre), les ouvriers de la chimie et de la métallurgie du secteur d'État (17 septembre), les ouvriers du bâtiment et les métallos (8 octobre). Puis le 10 octobre, c'est une grève nationale de plus de 250 000 salariés dont 10 000 de la Mirafiori. Les ouvriers après avoir manifesté occupe l'usine jusqu'au changement d'équipe. Il y aura de nombreux affrontements contre les employés non grévistes et les jaunes dans plusieurs usines de Turin. Les 15 et 16 octobre ainsi que le 19 novembre, les ouvriers déclenchent la grève à Milan contre la vie chère et ce sera le théâtre de violents affrontements à chaque fois. Le 27 novembre, un cortège de plus de 1 000 ouvriers bloque la production et sera rejoint par 7 000 étudiant-es devant les grilles de la Mirafiori. Le 28 novembre, manifestation nationale des métallos à Rome. La lutte sera dure et les affrontements de plus en plus féroces au fur et à mesure que l'automne avançait (3,4).

Stratégies et revendications des opéraïstes

«J'ai finalement découvert maintenant que nous ne luttons pas seulement contre le patron mais contre tout »-Un ouvrier de Fiat, Lotta Continua, novembre 1969

La force des opéraïstes fut de faire éclater la tradition de lutte au nom des ouvriers professionnels (des ouvriers très qualifiés qui avaient souvent des postes d'encadrement des autres ouvriers « non qualifiés ») et de pousser la lutte avec les ouvriers spécialisés (OS), qui étaient en grande partie la nouvelle main d'œuvre de la Fiat, c'est à dire de jeunes travailleurs du sud. Tandis que l'ouvrier professionnel était généralement fier d'être syndiqué et de porter l'uniforme de la Fiat, le jeune OS s'en foutait et gueulait contre ses conditions de travail. Et ce fut d'ailleurs l'une des principales revendications des opéraïstes, que de réclamer des hausses de salaires égales pour tous, peu importe l'échelon ou le niveau de qualification et par la suppression de la catégorie de salaire la plus basse. Les syndicats en firent une revendication bien malgré eux, tout en sachant très bien qu'il serait presque impossible que d'obtenir la « fidélité » des jeunes ouvriers à leurs syndicats (3).

Cependant, les directions syndicales avaient alors eu le temps de prendre la mesure du mécontentement ouvrier et de mettre au point leur tactique. Cet automne de 1969 étant l'échéance des contrats collectifs de la métallurgie, de la chimie, du bâtiment et d'autres catégories. Les dirigeants syndicaux avaient ainsi un cadre tout trouvé permettant de canaliser l'explosion de mécontentement ouvrier. Ils décidèrent de fixer aux métallos l'objectif d'un « bon contrat » pour la métallurgie, aux travailleurs de la chimie celui d'un « bon contrat » pour leur catégorie, etc. Les directions syndicales mirent au point la tactique dite des grèves « articulées » : tel jour les métallos firent grève, tel autre les travailleurs de la chimie, tel autre le bâtiment. Des grèves « générales » purent aussi avoir lieu par province ou même par ville, contre la vie chère ou la hausse des loyers. Au niveau des entreprises les dirigeants syndicaux prônaient les grèves tournantes, un atelier après l'autre, sous prétexte de causer le plus de dommages possible aux patrons à moindres frais pour les ouvriers. Mais le but réel était d'empêcher que l'ensemble des travailleurs se retrouvent dans la même lutte (4).

En contre partie, les militants de Lotta Continua et de Potere Operaio, prônaient la stratégie de la grève à outrance. C'est à dire de grèves qui pouvaient être lancées à tout moment sans limitation de temps par simple mot d'ordre d'ouvrier ou de manière spontanée. Les ouvriers défilaient alors en cortège dans les ateliers voisins afin d'arrêter la production. Ils réussiront à imposer la grève sauvage tournante destinée à frapper le patron le plus durement et au moindre coût par le blocage de la production, la prolongation intempestive des heures de grève syndicale, l'arrêt sans avertissement des machines, les grèves tournantes par département qui créent des blocages monstres de la production, par des hurlements de slogans et de mots d’ordre menaçants envers l’ennemi de classe, par des cortèges internes pour nettoyer les ateliers réticents à entrer en lutte, par l'humiliation systématiques des petits chefs (patronaux et syndicaux) contraints d’ouvrir le cortège en brandissant le drapeau rouge, par des jets de têtes de lapins ensanglantées en direction des jaunes et des employés comme signe de leur trahison et par l'apparition de cercueils destinés aux membres de la direction. Mais leurs revendications remettront en cause bien plus que les salaires, ce sera aussi contre la chaîne de commandement patronal et syndical, contre la hiérarchie des chefs et contre les rythmes de travail inhumains (5).

La fin d'un mouvement et le début d'une nouvelle ère de lutte

Le 12 décembre 1969, une bombe éclate devant la Banque de l’Agriculture dans le centre de Milan, faisant 16 morts et une centaine de blessés. L'extrême-gauche sera accusée et plus de 400 personnes seront arrêtées par les forces de police. Suite à un interrogatoire musclé, Guiseppe Pinelli, un anarchiste sera lancé en bas du quatrième étage du commissariat et les flics tenteront de faire croire à un suicide. Cette vague de répression orchestrée par des groupes néofascistes, les services secrets américains et l'état, criminalisera la lutte et précipitera l'apparition des groupes de luttes armés. Ce sera en tout, plus de 14 000 personnes qui seront poursuivies par le gouvernement suite à l'automne chaud. Les politiciens et les capitalistes mènent alors une contre-offensive violente puisqu'ils craignaient que ce mouvement, que l'on peut qualifier de quasi « pré-révolutionnaire », ne dévaste tout sur son passage.

Néanmoins, l'automne chaud avec ses 300 millions d'heures de grèves, dont 230 millions seulement pour l'industrie, aura été la lutte ouvrière la plus massive et la moins contrôlée de toute l'histoire de l'Italie et du monde ouvrier en général. Un mouvement historique, qui malgré ses faiblesses, mérite d'être connu et dont tous les travailleur-euses en lutte devraient s'inspirer, puisqu'il remettait en cause, non seulement les conditions de travail, mais les fondements du travail et du capitalisme.

(1)Pierre Milza. Italie 1968 : "le mai rampant". Matériaux pour l'histoire de notre temps, 1988, vol. 11, n° 1, pp. 38-41.
(2)Luisana Passerini. Les années 68: évènements cultures politiques et mode de vie. Le cas Italien. Lettre d'information no. 7, 10 avril 1995.
(3)D. Giachetti et M. Scavino. La Fiat aux mains des ouvriers. L’automne chaud de 1969 à Turin. Les éditions Les Nuits Rouges, Paris, 2005.
(4)André Frys. Il y a trente ans : l'« automne chaud » italien de 1969. Luttes ouvrières, n°1639, 10 décembre 1999.
(5)Fiat-Mirafiori 1969:Surgissement et déclin de l'ouvrier-masse. Revue Mouvement Communiste no. 9, printemps/été 2002.

jeudi, juin 11, 2009

Massacre au Pérou


Après deux mois de grève générale et d’actions contre les nouvelles politiques du gouvernement d’Alan Garcia qui permettront d’exploiter plus facilement les ressources naturelles de l’Amazone, les 30 000 autochtones mobilisés ont du faire face aux attaques de la police et des militaires le 5 juin dernier. Les autochtones demandent simplement d’avoir droit sur leur terres ancestrales et communales, eux qui sont protecteur de la Terre-mère.

Entre 30 et 115 personnes sont mortes suites aux attaques et plusieurs autres sont blessés. Les rapports font état d’hélicoptères ouvrant le feu sur la foule, d’hôpitaux refusant les soins aux blessés et de corps jetés dans les rivières par les militaires.

On peut faire un lien entres ces tristes évènements et la signature du Traité de Libre-Échange entre les gouvernements Péruvien et Américain. Le libre-échange est toujours synonyme d’une augmentation de l’exploitation, dans ce cas-ci, des gens vivant dans la région mais aussi de la destruction de la forêt pour son bois et pour faire place a des cultures servant a fabriquer des bio-carburants et l’extraction de ressources pétrolières et minières.

La majorité des compagnies qui veulent prendre part au pillage des ressources sans tenir compte de l’opinion des gens qui y habitent sont américaines mais aussi canadiennes comme Pétrolifera une compagnie basé en Alberta.

On fait aussi état de plusieurs personnes « disparu » et de mandats d’arrestations dans une région maintenant en état de siège ou l’armée impose un couvre feu.

Les anarchistes Péruvien appel à la solidarité. Voici leur communiqué :

Déclaration internationale libertaire


Le communiqué suivant est une initiative de solidarité libertaire internationale avec les peuples originaires et amazoniens du Pérou dans leur lutte en défense de leurs terres et culture ancestrale. Celle-ci est atteinte et menacée par le gouvernement péruvien en alliance avec l’impérialisme, les multinationales et la droite (principalement l’APRA, l’Union nationale et le fujimorisme), à travers des décrets législatifs inconstitutionnels et violateurs, dans le cadre de la signature du Traité de Libre Commerce avec les Etats-Unis. ».

Nous, Unión Socialista Libertaria, exhortons les organisations anarchistes, libertaires et proches du monde entier à signer ce document, à le faire vôtre et à diffuser son contenu à travers vos espace virtuels, listes e-mail, journaux, revues, bulletins, communiqués, peintures murales, forums, actions publiques, culturelles, politiques, etc… avec l’objectif d’établir une claire position libertaire et militante sur ce qui se passe au Pérou

Pour cela nous appelons les camarades libertaires à organiser, en relation avec d’autres secteurs proches et en lutte, des mobilisations et des rassemblements devant les ambassades du Pérou dans chaque pays, pour dénoncer les actions de l’Etat et des multinationales dans notre pays.

Nous en appelons à la vocation solidaire qui nous caractérise comme révolutionnaires libertaires pour faire cause commune, pour nos frères amérindiens et pour leur faire savoir qu’ils ne sont pas seuls, que leurs luttes sont les nôtres, jusqu’à parvenir à la véritable société de pleine liberté, autonomie, progrès humain, sans exploités ni exploiteurs.


Solidarité avec la lutte des peuples de l’Amazonie du Pérou !


Les communautés amazoniennes et originaires de la forêt péruvienne (en particulier à Loreto, San Martín, Amazonas, Ucayali, Huánuco, Cuzco et Madre de Dios) font de nouveau sonner leurs tambours de lutte et de résistance contre les assauts du modèle économique néo-libéral préconisé par le gouvernement péruvien (avec le parti apriste à sa tête) et comme une moyen de force lancent l’appel à la rébellion populaire après la grève générale illimitée massivement suivie depuis le 9 avril de cette année. Ces communautés sont depuis plus de 50 jours engagées dans une lutte qui ne manquera pas de représenter un clair exemple de courage, d’héroïsme et d’organisation.

Ce processus intense de la lutte indigène et amazonienne a commencé après que l’État péruvien, en contradiction avec ses propres traités internationaux, ait violé systématiquement la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), qui prévoit une consultation préalable des peuples amérindiens ou originaires avant toute intervention dans leurs territoires par des instances étrangères à leurs propres communautés.

Cela signifie que le gouvernement apriste a lancé (ou plutôt, a relancé) une nouvelle phase de pillage et de vente au plus offrant auprès des multinationales des terres qui, de par la tradition et l’histoire, appartiennent à chaque communauté (Awajun-Wampis, Quechua , Arabela, Huaronis, Pananujuris, Achuar, Murunahus ou Chitonahuas, Cacataibo, Matsés, Candoshis, Shawis, Cocama-Cocamilla, Machiguenga, Yines, Ashaninkas, Yanesha et autres, y compris les “sans contact” ou isolés) qui affirment leur droit à l’existence et à la résistance.

lire le reste ici...

plus de photos ici...

vendredi, avril 03, 2009

Grève générale à l'UQAM


La débandade immobilière de l’UQAM, le sous-financement général des universités, le fameux plan de redressement adopté par le recteur Corbo et son conseil d’administration, l’augmentation des frais de scolarités des étudiant-e-s, sont encore sujets d’actualité pour la communauté uqamiène.

En effet, loin d’oublier et d’accepter de payer pour les erreurs d’un conseil d’administration d’intégrité douteuse et d’accepter que le gouvernement continue à se déresponsabiliser en finançant de moins en moins le système d’éducation, le corps professoral, suivi des associations étudiantes, vont de l’avant pour exiger le financement qui leur revient.

Le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ) a déclenché une grève afin d’obtenir le renouvellement de sa convention collective échue depuis déjà presque 2 ans (31 mai 2007) ! Parmi, les revendications des profs et maîtres de langues en grève, on retrouve principalement l’embauche de 300 nouveaux professeur-e-s afin de rattraper le ratio moyen professeur-e-s/étudiant-e-s des autres universités québécoises ainsi que des demandes d’augmentations salariales. Dans une lettre envoyée aux journaux, les membres du SPUQ soutenaient que « les enjeux de cette grève dépassent la seule question des salaires et des conditions de travail des professeurs. Il en va, croyons-nous, de l’avenir d’une institution qui, depuis sa fondation, a contribué à renforcer le visage francophone de Montréal et à démocratiser l’accès à l’éducation supérieure pour l’ensemble de la population québécoise. » (sources)

Ainsi, il semblerait qu’au-delà de l’attitude corporatiste habituelle du SPUQ, il y aurait une bonne volonté, dans la base, de remettre la mission sociale de l’UQAM à l’ordre du jour, ainsi que la question du réinvestissement massif en éducation.

Bref, c’est avec cet état d’esprit que plusieurs associations étudiantes ont décidé de rejoindre la grève initiés par les profs. Il y a en ce moment, 31 600 étudiant-e-s en grève sur un total de 39 235. Toutes les associations étudiantes à l’exception de sciences ont adopté un mandat de grève en assemblée générale. Les principales revendications des étudiant-e-s sont les suivantes (sources):

1. Appuyer les revendications du SPUQ, et plus particulièrementl’embauche de 300 professeur-e-s supplémentaires ainsi que ladiminution du ratio étudiant-e-s/professeur-e-s;
2. Dénoncer la mise en place d’une nouvelle gouvernance qui attaquedirectement les principes d’une gestion collégiale de l’université (projets de loi 107 et 110 et plan stratégique institutionnel del’UQÀM);
3. Revendiquer un réinvestissement public dans l’UQÀM afin d’empêcherl’augmentation des frais afférents et de favoriser une plus grandeaccessibilité aux étudiantes et étudiantes;
4. S’opposer à l’injonction dont fait l’objet le SPUQ et ses sympathisantEs.

Les étudiant-e-s sont maintenant de la partie, plusieurs actions et manifs ont été organisées afin de forcer le gouvernement et l’administration de l’UQAM à comprendre que c’est à eux de réparer les pots cassés et de mettre fin au sous-financement. D’ailleurs, l’administration de l’Université, fidèle à elle-même, a encore demandé une injonction à la Cour afin de miner le mouvement syndical.

Il reste maintenant à voir si l’idée de solidarité syndicale réussira à prendre le dessus sur le passé corporatiste associé au SPUQ, permettant ainsi au mouvement étudiant et professoral d’obtenir des gains concrets face à l’administration et au gouvernement.

mercredi, février 18, 2009

Grève générale en Guadeloupe


** Au moment d'écrire ces lignes, les gendarmes ont remplacés les négociateurs dans le conflit qui perdure maintenant depuis plusieurs semaines en Guadeloupe. Les temps troubles ne font probablement que commencer pour les manifestants et les manifestantes qui méritent tout notre appui. Pour présenter une perspective différente des revendications "listes d'épiceries" présentées dans les médias bourgeois, nous vous proposons ici des extraits d'un manifeste de neuf intellectuels antillais. **

C'est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social qui s'est installé en Guadeloupe, puis en Martinique, et qui tend à se répandre à la Guyane et à la Réunion. Aucune de nos revendications n'est illégitime. Aucune n'est irrationnelle en soi, et surtout pas plus démesurée que les rouages du système auquel elle se confronte. Aucune ne saurait donc être négligée dans ce qu'elle représente, ni dans ce qu'elle implique en relation avec l'ensemble des autres revendications. Car la force de ce mouvement est d'avoir su organiser sur une même base ce qui jusqu'alors s'était vu disjoint, voire isolé dans la cécité catégorielle –– à savoir les luttes jusqu'alors inaudibles dans les administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires, les entreprises, les collectivités territoriales, tout le monde associatif, toutes les professions artisanales ou libérales...

Mais le plus important est que la dynamique du Lyannaj – qui est d'allier et de rallier, de lier relier et relayer tout ce qui se trouvait désolidarisé – est que la souffrance réelle du plus grand nombre (confrontée à un délire de concentrations économiques, d'ententes et de profits) rejoint des aspirations diffuses, encore inexprimables mais bien réelles, chez les jeunes, les grandes personnes, oubliés, invisibles et autres souffrants indéchiffrables de nos sociétés. La plupart de ceux qui y défilent en masse découvrent (ou recommencent à se souvenir) que l'on peut saisir l'impossible au collet, ou enlever le trône de notre renoncement à la fatalité.

GRÈVE LÉGITIME

Cette grève est donc plus que légitime, et plus que bienfaisante, et ceux qui défaillent, temporisent, tergiversent, faillissent à lui porter des réponses décentes, se rapetissent et se condamnent.

Dès lors, derrière le prosaïque du "pouvoir d'achat" ou du "panier de la ménagère", se profile l'essentiel qui nous manque et qui donne du sens à l'existence, à savoir : le poétique. Toute vie humaine un peu équilibrée s'articule entre, d'un côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger (en clair : le prosaïque) ; et, de l'autre, l'aspiration à un épanouissement de soi, là où la nourriture est de dignité, d'honneur, de musique, de chants, de sports, de danses, de lectures, de philosophie, de spiritualité, d'amour, de temps libre affecté à l'accomplissement du grand désir intime (en clair : le poétique). Comme le propose Edgar Morin, le vivre-pour-vivre, tout comme le vivre-pour-soi n'ouvrent à aucune plénitude sans le donner-à-vivre à ce que nous aimons, à ceux que nous aimons, aux impossibles et aux dépassements auxquels nous aspirons.

(...)Quant à l'idée du "plein emploi", elle nous a été clouée dans l'imaginaire par les nécessités du développement industriel et les épurations éthiques qui l'ont accompagnée. Le travail à l'origine était inscrit dans un système symbolique et sacré (d'ordre politique, culturel, personnel) qui en déterminait les ampleurs et le sens. Sous la régie capitaliste, il a perdu son sens créateur et sa vertu épanouissante à mesure qu'il devenait, au détriment de tout le reste, tout à la fois un simple "emploi", et l'unique colonne vertébrale de nos semaines et de nos jours. Le travail a achevé de perdre toute signifiance quand, devenu lui-même une simple marchandise, il s'est mis à n'ouvrir qu'à la consommation. Nous sommes maintenant au fond du gouffre. Il nous faut donc réinstaller le travail au sein du poétique. Même acharné, même pénible, qu'il redevienne un lieu d'accomplissement, d'invention sociale et de construction de soi, ou alors qu'il en soit un outil secondaire parmi d'autres. Il y a des myriades de compétences, de talents, de créativités, de folies bienfaisantes, qui se trouvent en ce moment stérilisés dans les couloirs ANPE et les camps sans barbelés du chômage structurel né du capitalisme. Même quand nous nous serons débarrassés du dogme marchand, les avancées technologiques (vouées à la sobriété et à la décroissance sélective) nous aiderons à transformer la valeur-travail en une sorte d'arc-en-ciel, allant du simple outil accessoire jusqu'à l'équation d'une activité à haute incandescence créatrice. Le plein emploi ne sera pas du prosaïque productiviste, mais il s'envisagera dans ce qu'il peut créer en socialisation, en autoproduction, en temps libre, en temps mort, en ce qu'il pourra permettre de solidarités, de partages, de soutiens aux plus démantelés, de revitalisations écologiques de notre environnement... Il s'envisagera en "tout ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue". Il y aura du travail et des revenus de citoyenneté dans ce qui stimule, qui aide à rêver, qui mène à méditer ou qui ouvre aux délices de l'ennui, qui installe en musique, qui oriente en randonnée dans le pays des livres, des arts, du chant, de la philosophie, de l'étude ou de la consommation de haute nécessité qui ouvre à création – créaconsommation. En valeur poétique, il n'existe ni chômage ni plein emploi ni assistanat, mais autorégénération et autoréorganisation, mais du possible à l'infini pour tous les talents, toutes les aspirations. En valeur poétique, le PIB des sociétés économiques révèle sa brutalité.

Ernest Breleur, Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Gérard Delver, Edouard Glissant, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Portecop, Olivier Pulvar, Jean-Claude William

Vous pouvez lire le texte dans son intégralité sur le site de Rue89

jeudi, décembre 18, 2008

En Grèce, les travailleurs-euses commencent à s'organiser...


Voici la déclaration des travailleurs-euses grecs(Assemblée générale des travailleurs insurgés) qui occupent actuellement le bâtiment de la GSEE (Confédération générale des travailleurs de Grèce--un syndicat majeur et bureaucratique). La lutte s'intensifie et les travailleurs-euses commencent à s'organiser. Serions-nous à l'aube de voir émerger des instances révolutionnaires des travailleurs-euses?(source)

depuis le bâtiment libéré de la GSEE
mercredi 17 décembre 2008
Nous déterminerons notre histoire nous même ou nous la laisserons être déterminée sans nous.

Nous, travailleurs manuels, employés, chômeurs , intérimaires et précaires, locaux ou migrants, ne sommes pas des téléspectateurs passifs. Depuis le meurtre d’Alexandros Grigoropoulos le samedi soir, nous participons aux manifestations, aux affrontement avec la police, aux occupations du centre ville comme des alentours. Nous avons dû maintes et maintes fois quitter le travail et nos obligations quotidiennes de prendre les rues avec les lycéens, les étudiants et les autres prolétaires dans la lutte.

NOUS AVONS DECIDE D’OCCUPER LE BATIMENT DE LA CONFEDERATON GENERALE DES TRAVAILLEURS EN GRECE (GSEE)

Pour le transformer en un espace de libre expression et un point de rendez-vous pour les travailleurs,

Pour dissiper les mythes encouragés par les médias sur l’absence des travailleurs des affrontements, que la rage de ces derniers jours ne serait que l’œuvre de quelques 500 « cagoulés » (koukoyloforon), « hooligans », ou d’autres histoires farfelues, alors que dans les journaux télévisés les travailleurs sont présentés comme des victimes de ces affrontements, et alors que la crise capitaliste en Grèce et dans le Monde mène à des licenciements innombrables que les médias et leurs dirigeants considère comme un « phénomène naturel ».

Pour démasquer le rôle honteux de la bureaucratie syndicale dans le travail de sape contre l’insurrection, mais aussi d’une manière générale. La Confédération générale des travailleurs en Grèce (GSEE), et toute l’intégralité de la machinerie syndicale qui le soutient depuis des dizaines et des dizaines d’années, sape les luttes, négocie notre force de travail contre des miettes, perpétue le système d’exploitation et d’esclavage salarié. L’attitude de la GSEE mercredi dernier parle d’elle même : la GSEE a annulé la manifestation des grévistes pourtant programmée, se rabattant précipitamment sur un bref rassemblement sur la place Syntagma, tout en s’assurant simultanément que les participants se disperseraient très vite, de peur qu’ils ne soient infectés par le virus de l’insurrection.

Pour ouvrir cet espace pour la première fois, comme une continuation de l’ouverture sociale créée par l’insurrection elle-même, espace qui a été construit avec notre contribution mais dont nous avons été jusqu’ici exclus. Pendant toute ces années nous avons confié notre destin à des sauveurs de toute nature, et nous avons finit par perdre notre dignité. Comme travailleurs, nous devons commencer à assumer nos
responsabilités, et cesser de faire reposer nos espoirs dans des leaders « sages » ou des représentants « compétents ». Nous devons commencer à parler de notre propre voix, nous rencontrer, discuter, décider et agir par nous même. Contre les attaques généralisées que nous endurons. La création de collectifs de résistance « de base » est la seule solution.

Pour propager l’idée de l’auto-organisation et de la solidarité surles lieux de travail, de la méthode des comités de luttes et des collectifs de base, abolir les bureaucraties syndicales.

Pendant toutes ces années nous avons gobé la misère, la résignation, la violence au travail. Nous nous sommes habitués à compter nos blessés et nos morts - les soit disant « accidents du travail ». Nous nous sommes habitués à ignoré que les migrants, nos frères de classe étaient tués. Nous sommes fatigués de vivre avec l’anxiété de devoir assurer notre salaire, de pouvoir payer nos impôts et de se garantir une retraite qui maintenant ressemble à un rêve lointain.

De même que nous luttons pour ne pas abandoner nos vies dans les mains des patrons et des représentants syndicaux, de même nous n’abandonnerons pas les insurgés arrêtés dans les mains de l’Etat et des mécanismes juridiques.

LIBERATION IMMEDIATE DES DETENUS

RETRAIT DES CHARGES CONTRE LES INTERPELLES

AUTO-ORGANISATION DES TRAVAILLEURS

GRÈVE GENERALE

ASSEMBLEE GENERALE DES TRAVAILLEURS DANS LES BATIMENTS LIBERES DE LA GSEE Mercredi 17 décembre à 18 heures

L’assemblée générale des travailleurs insurgés

dimanche, décembre 14, 2008

Grève générale en Italie: Nous ne paierons pas pour la crise!

Communiqué traduit de Libcom.org (source).
Des centaines de milliers de travailleurs ont répondu à l’appel d’une grève générale de 4 heures et sont descendu dans la rue vendredi, en Italie, en scandant : "Nous ne paierons pas pour la crise!"

La grève appelée par la Confédération Générale des Travailleurs Italiens (CGIL), a interrompu les services postaux, le transport et le service aérien dans plusieurs villes. De plus,la grève a touché de nombreux manufacturiers automobiles. À plusieurs endroits de nombreux-euses grévistes ont été rejoints-es par des membres d’autres syndicats.

En dépit de la pluie diluvienne, des dizaines de milliers de travailleurs-euses ont marché dans les rues de Rome, 30 000 à Turin, 50 000 à Milan, 40 000 à Naples, 10 000 à Gènes ainsi que dans plusieurs autres villes.
Face à la crise, alors que l’Italie est officiellement en récession, les travailleurs-euses exigent des hausses de salaires, des meilleurs fonds de retraite et de meilleurs droits du travail.

À quand des grèves générales ici?

Solidarité avec les travailleurs-euses en lutte!!

vendredi, octobre 24, 2008

800 travailleurs-euses en grève générale chez Maxi.


Tiré du blogue de nos camarades de Québec-Voix de Faits)
Vers 10h mercredi matin, quelques 800 personnes ont quittés leur poste de travail en même temps pour rejoindre une ligne de piquetage. C'était le début d'une nouvelle grève générale illimitée. Rien de bien original là dedans... Et pourtant, il s'agit du plus fort mouvement de grève depuis bien longtemps dans le secteur des services. En effet, le mouvement touche treize épiceries Maxi de l'est du Québec et de la Mauricie (Les 13 magasins touchés se répartissent ainsi: sept dans la région de Québec, trois en Mauricie, un à Rimouski, un à Montmagny et un à Sept-Iles. ).

«On a donné pas mal de chances à la négociation. Mais un moment donné, il faut que ça arrête»
(un syndiqué cité dans Le Nouvelliste)

Les employéEs concernéEs négocient depuis plus de deux ans. Pourquoi la grève maintenant? La chaîne a cédé devant le syndicat à Baie Comeau et a offert des conditions qui ferait l'affaire des salariéEs. On parle entre autre d'une augmentation de salaire de 3% par année, ce qui ne serait que justice quand on sait que le maigre salaire des employéEs est gelé depuis... six à huit ans (dépendant des cas). Autres enjeux: une protection pour les employéEs régulierEs, la rotation pour la journée du dimanche, le choix des horaires par ancienneté. Bref, rien d'extraordinaire mais des trucs qui peuvent faire toute la différence dans la qualité de vie.

La stratégie syndicale dans cette négociation est relativement simple: le local 503 des TUAC veut uniformiser les conditions de travail dans un maximum de magasins et ne négocier qu'une seule convention collective (une demande d'accréditation unique pour 13 épiceries a d'ailleurs été déposée). Il s'agit d'une stratégie de syndicalisme industriel qui a fait ses preuves. Les patrons ne veulent rien savoir. Même s'il ne s'agit pas de franchisés, même si le travail est le même partout, ils s'entêtent à vouloir gérer le tout magasin par magasin, en fonction de la rentabilité des boutiques. Bref, ils veulent maintenir le précariat qui a fait leur fortune.

Non content de vouloir monter les syndiqués les uns contre les autres, la compagnie veut aussi monter les clientEs contre les employéEs. Dans une pub publiée aujourd'hui, Loblaws admet candidement que leur engagement d'offrir le panier le moins cher est directement lié aux conditions de travail. Bref, c'est grâce à l'exploitation honteuse de leurs salariéEs --qui gagnent en moyenne 11$ de l'heure-- qu'ils peuvent nous offrir ces offres imbattables et, par ricochet, engranger les profits que l'on sait.

Provigo exploite les bannières Maxi, Provigo, Loblaws, L'Intermarché, Axep, Presto. L'entreprise et ses marchands affiliés emploient près de 30 000 personnes au Québec.

La lutte s'annonce dure. Déjà, la menace de fermeture plane pour certaines épiceries. Pour faire changement, il serait bon de se ranger du côté de ceux et celles qui luttent. Partir en grève n'est jamais facile, nous saluons ceux et celles qui ont le courage de le faire.Si vous croisez une ligne de piquetage sur votre chemin, prenez le temps de vous arrêter pour jaser ou de klaxonner votre sympathie. Puisque la direction de l'entreprise soutient que ces magasins sont fermés jusqu'à nouvel ordre, n'allez pas faire vos emplettes aux autres commerces de leur chaînes en guise de solidarité (Maxi, Provigo, Loblaws, L'Intermarché, Axep, Presto). C'est bien le moins que l'on puisse faire...

==> le site du syndicat

mercredi, août 06, 2008

Arrestations de leaders syndicaux en Corée du Sud

Faisant suite aux mouvements de grèves déclenchés en protestation contre l'importation du boeuf américain, contre la privatisation des services publics et pour des mesure pour contrer la hausse généralisée du coûts de la vie en Corée du Sud, le gouvernement a décidé de passer à l'offensive en déclarant ces grèves illégales et "motivées politiquement". Des mandats d'arrêts ont donc été émis contre plusieurs leaders syndicaux. Alors que certains ont déjà été arrêtés, la plupart demeurent en cavale, la police de Séoul ayant récemment encerclé l'édifice de la Korean Confederation or Trade Unions (KCTU). Voici la traduction de quelques passages de leur appel à la solidarité :
Dans la foulée des vigiles à la chandelle appellant à une renégociation du Protocole du 18 avril sur l'importantion de boeuf américain, KTCU décidait de se mettre en grève générale le 2 juillet pour appeller à la protection du droit à la santé et à la renégociation du Protocole du 18 avril sur l'importantion de boeuf américain, afin de refléter l'inquiétude générale au sujet de la sécurité alimentaire. La Korean Metal Workers' Union (KMWU) joua un rôle d'avant-plan dans cette grève générale. Le procureur et le Ministre du Travail déclaraient cette grève clairement illégale, et avant même le déclenchement de celle-ci, le 30 juin, les 66 procureurs séniors convoquaient une réunion d'urgence où la grève générale fut qualifiée de "grève motivée politiquement" et où on annonça qu'ils lançaient une enquête contre les hors-la-loi.

Le procureur émit des mandats d'arrestation et procéda à l'arrestation du leadership de la KCTU, KMWU et Hyundai Motor Branch sous prétexte "d'obstruction aux affaires", de la section 314 du Code Pénal. Cela inclut Mr. Lee Suk-haeng (Président de KCTU), Ms. Jin Young-ok (Premier vice-présidentde KCTU), Mr. Lee Yong-shik (Scrétaire générale de KCTU), Mr. Jung Gab-deuk (Pésident de KMWU), Mr. Nam Taek-gyu (Premier vice-président de KMWU) et les 6 officiers principaux de la Hyundai Motor Branch (Mr. Yoon Hae-mo, Mr. Kim Tae-gon, Kim Jong-il, Mr. Jung Chang-bong, Mr. Joo In-koo, Mr. Jo Chang-min) qui avaient tous participé activement à la grève. Des mandats de perquisition aux domiciles de tous ceux visés par des mandats d'arrêts ont également été émis.


Depuis l'émission des mandats d'arrêts des leaders de la KCTU, le 24 juillet dernier, des centaines de policiers ont encerclé le siège social de la KCTU, et arrêtant et fouillant tous ceux qui entrent dans l'édifice. Puis, le 27 juillet, la police arrêta de Premier vice-président Jin Young-ok dans le centre-ville de Séoul, alors qu'elle allait rejoindre sa famille. Suite à l'émission des mandats d'arrêt, la police commença une surveillance à l'extérieur des domiciles des leaders de la KCTU, et ont pu ainsi suivre le mari de la Première vice-présidente et procéder à son arrestation. Elle est maintenant en détention au poste de police de Youngdeungpo.

Lire la suite (en anglais)...

L'Afrique du Sud paralysée par la grève


Tel qu'annoncé par la Congress of South African Trade Unions (COSATU), les quelques deux millions de membres de l'organisation syndicale sont tombés en grève aujourd'hui. Selon les médias, la grève massive affecte tous les secteurs de l'économie, avec la BBC affirmant que l'économie du pays est effectivement freinée.

Officiellement, l'appel à la grève fait suite à une hausse de 27,5% du prix de l'électricité (avec tout ce que ça implique pour les salaires de travailleurs et travailleuses et l'impact sur les plus pauvres) mais les grévistes mobilisés en ont plus gros sur le coeur, pour le moins dire...

En effet, mis à part cette hausse faramineuse du coût de l'électricité, les licenciements dans le secteur minier, la pénurie d'emplois et particulièrement la hausse généralisée des coûts de la nourriture et des carburants sont visés par la grogne générale. La COSATU étant une alliée traditionnelle du parti actuellement au pouvoir, l'African National Congress (ANC), en dit long sur l'ampleur du mécontentement des travailleurs et travailleuses qui était sans doute devenu très difficile à contrôler...

La grève devrait se terminer aujourd'hui mais la COSATU assure qu'une autre journée de grève générale aura lieu le mois prochain.

mardi, août 05, 2008

Menace de grève générale mercredi en Afrique du Sud....


Nos camarades sud-africains de ZACF (Zabalaza Anarchist Communist Front), ont envoyé un communiqué pour appuyer la grève générale du COSATU (Congress of South African Trade Unions), représentant plus de 2 millions de travailleurs-euses. Cette grève est une riposte à la crise de l'électricité (27,5% de hausse du prix-accepté par l'équivalent de leur régie de l'énergie), et contre les hausses désastreuses des prix du pétrole et des aliments. Plus d'infos à venir...

Pour lire leur communiqué(en anglais):

The Zabalaza Anarchist Communist Front (ZACF) expresses its solidarity with the rank and file workers of the Congress of South African Trade Unions (Cosatu), as their national campaign of rolling mass action against the electricity crisis culminates in a national strike and stayaway throughout the country on Wednesday, 6th August.

Mass action on one issue...
We share Cosatu's concern that Eskom's 27.5% increase in electricity prices (which can be increased still further by municipalities) as allowed by the National Energy Regulator of South Africa, to help fund Eskom's R343-billion expansion plans, will be felt most heavily by the poor and working poor. This increase in tariff will put thousands more jobs at risk as, already confronted by large increases in fuel prices and interest rates, companies will try to maintain their profit margins by retrenching workers, and may even be forced to close operations.

The decision by Eskom to reduce electricity supply to the mining and other industries, as well as their threat to oppose any new major construction initiatives, could likewise result in loss of jobs; it is probably already doing so. But as a result of incompetence by the state and Eskom, neo-liberal cost cutting and privatisation and a failure to properly invest in the nineties, these power cuts are probably unavoidable. Without them we would probably still have chronic and unpredictable load shedding hitting industry and consumers, rich and poor alike. Electricity cannot be wished into existence. The shortage is real and can't be bypassed. What we need is for the working class to take a lead in demanding alternate energy sources be explored and implemented as soon as possible, with a priority on supplying energy to poor communities and to industry to maintain - and increase - the number of jobs.

We therefore support Cosatu, as an organisation of the working class, in its endeavor to find a solution to the current crisis of power-cuts and power shortages, which affects not only all South Africans - as stated by Cosatu - but all people currently residing in South Africa, regardless of their nationality.

We are adamant that government’s programme for providing electricity to poor households, which is insufficient at best, must not be compromised by the electricity crisis and recent price increases and that the costs of the power-cuts not be borne by the poor and working poor.
...no action on others
In his statement of August 1st 2008, in response to accusations that the strike was demanding zero-rating of already zero-rated foodstuffs, Cosatu General Secretary Zwelinzima Vavi said that the current protest action is "essentially a protest against the 27% increase in the price of electricity", and not against rising food and fuel prices and interest-rate hikes. We have to ask ourselves then, if Cosatu is not taking action on these issues, why not? The working class is getting very seriously done in, as Cosatu well knows. Cosatu leaders must know that the market isn't going to solve this problem, and they certainly know that the interest rate hikes - which are meant to control inflation - aren't making things any better either. Why isn't the most powerful working class organisation in the country taking some action on this?

How does Vavi think the "separate processes in Nedlac on some of these issues" are going to deal with the food, fuel and interest-rate crises? What kind of workers' leader is this who calls for direct action on one issue but just sits and talks to the enemy about other intimately related issues? This confusion on the facts undermines the working class.
The market is the problem...
It is ridiculous that, in a food producing country, South Africa has such high levels of starvation and malnutrition, while big brands make millions on price speculation and starvation. When speaking of rising food prices it is important to acknowledge that the market is the problem. One aspect of the neoliberal era - beginning in the 1970s - is that food prices, along with other commodities and currency exchange rates, were allowed to move a lot more freely and with less regulation. This leads to increased vulnerability for consumers and small farmers, and to the dominance of big capital in the form of agribusiness (notably in the US), food processing companies (Tiger Brands in SA), and retailers. South Africa's abolition of apartheid-era agricultural marketing boards in the nineties was part of a global trend. While far from ideal, we believe that state regulation of prices and subsidies for farmers are preferable to a "free market" that gives speculators and cartels free rein.

Such regulation will only come about, however, as a result of mass direct action by the popular classes; and if the popular classes force the state to introduce such regulation, perhaps we could to some extent dictate its terms and make it serve the interests of the masses. This would be a campaign for Cosatu which we would fully support. It should be noted that this approach is in stark contrast to the position favoured by leading "third world" governments in the WTO talks, which now appear to have collapsed. Governments of so-called developing nations are attacking first world farm subsidies (which are indeed problematic as they tend to favour giant agribusiness) and, regrettably, pushing for more of a free market, the one thing that won't help workers and the poor. Perhaps all these complications - notably the need to attack the market directly, and even more the need to speak out against government policy - have something to do with Cosatu's failure to produce a proper analysis and programme of action.

All these issues tie in to the longer-term problems of the energy crisis and the environmental crisis. The immediate cause of the current disastrous food inflation is the rocketing price of oil - both because of transport and processing costs, and because of the trend towards biofuels. So-called experts differ on whether the oil problem is due to speculation, rent-seeking by Opec, or the approach of peak oil. But even if oil prices settle down for a while, it's clear that a huge crisis looms, and probably sooner rather than later.

Cosatu is right to call for renewable energy, but we are concerned with the risks of taking biofuels as the solution, and must warn against this.
...popular direct action the answer
We believe that Cosatu is on the right track with their demands, but that they do not go far enough; as the most powerful working class organisation in the country Cosatu should be spearheading a campaign for price-caps on all basic food stuffs, as well as for state regulation on prices and subsidies for smaller farmers.

We call on Cosatu to continue with its mass action until the government concedes to invest properly in alternate and sustainable energy sources, with a emphasis on electrification of poor communities and a proviso that the cost of electricity to those communities not be increased.

We call on Cosatu to support the service delivery campaigns of the popular social movements as a means to ensuring sustainable energy for all, and likewise urge the popular social movements, and the population at large, to actively support the Cosatu workers' struggle against the electricity crisis.
Workers and unemployed unite!
Fight for and win affordable food and sustainable energy for all with popular direct action!


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