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dimanche, juin 24, 2012

Voir du pays natal jusqu'à loucher

Chanson écrite il y a encore plus longtemps dédiée à tous les imbéciles qui sont nés quelque part.

*   *   *

C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages
Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est être habités
Et c'est être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
La race des chauvins, des porteurs de cocardes
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
Empalés une fois pour toutes sur leur clocher
Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie
Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher
Qu'ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar
Ou même de Montcuq il s'en flattent mazette
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Le sable dans lequel douillettes leurs autruches
Enfouissent la tête on trouve pas plus fin
Quand à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches
Leurs bulles de savon c'est du souffle divin
Et petit à petit les voilà qui se montent
Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par
Leurs chevaux même en bois rend jaloux tout le monde
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

C'est pas un lieu commun celui de leur connaissance
Ils plaignent de tout cœur les petits malchanceux
Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence
La présence d'esprit de voir le jour chez eux
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Mon dieu qu'il ferait bon sur la terre des hommes
Si on y rencontrait cette race incongrue
Cette race importune et qui partout foisonne
La race des gens du terroir des gens du cru
Que la vie serait belle en toutes circonstances
Si vous n'aviez tiré du néant tous ces jobards
Preuve peut-être bien de votre inexistence
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part









Bonne Saint-Jean!

Notes sur la maudite question nationale québécoise


Texte écrit il y a quelque temps sur les libertaires et le nationalisme québécois.

*   *   *

Depuis maintenant près d’un demi-siècle, la question nationale est au cœur des débats qui agitent la gauche québécoise. S'il y a - et il y aura probablement toujours - des libertaires qui choisissent de prendre position en faveur de l’indépendance du Québec, d’autres positions sont évidemment possibles sans pour autant souhaiter la survie de l’État canadien. Nous faisons le choix de renvoyer dos-à-dos le nationalisme québécois et le nationalisme canadien sans pour autant nier la réalité de l’oppression nationale.
Les francophones ne partagent pas la même histoire que les autres communautés d’origines européennes sur ce continent. À partir de la Conquête, les francophones passent du statut de colonisateurs à celui de colonisés. Il y a eu une oppression nationale des francophones en Amérique du nord. Il y a, c’est indéniable, une volonté historique de nier aux francophones le statut de nation et de les maintenir dans une infériorité socio-économique. Le Canada tel que nous le connaissons a précisément été formé dans le but de faciliter l’assimilation des francophones en les noyant dans un ensemble politique majoritairement anglophone. En ce sens, le Canada est bel et bien « une prison des peuples », une « démocratie coloniale » prête à utiliser tous les moyens pour maintenir son « intégrité territoriale ». Le scandale des commandites et la loi de la clarté sont là pour nous le rappeler. S’il y a toujours des francophones au Québec, c’est qu’il y a eu une résistance au projet d’assimilation des britanniques.
Mais il n’y a pas que cela dans l’histoire du Canada. Ce pays s’est construit grâce à la « pacification » (par la force, il va sans dire) de populations entières, à commencer par les communautés autochtones et métis d’un océan à l’autre, mais aussi de la classe ouvrière, tant francophone, qu’anglophone ou allophone. La version nationaliste de l’histoire du Québec met presque exclusivement l’accent sur la résistance des francophones aux diktats du pouvoir central (ex : l’opposition à la conscription) sans expliquer qu’ailleurs au pays, des hommes et des femmes ont mené les mêmes luttes. Ce silence complice est celui du nationalisme, une grille d’analyse qui confère aux individus (toutes classes sociales confondues) les mêmes intérêts en fonction de caractères linguistiques, raciaux ou territoriaux.
Il y a eu des moments où question sociale et nationale ont fusionné dans une même lutte progressiste de libération, comme lors de l’insurrection des Patriotes de 1837-38 ou dans le mouvement indépendantiste des années 1960-70, mais ces moments sont très rares. L’idéologie nationaliste a surtout permis aux élites canadiennes françaises (puis québécoises) de créer un rapport de force face à la fraction monopoliste de la bourgeoisie canadienne, majoritairement anglophone. D’abord réactionnaire dans sa version ensoutanée, puis « progressiste » lorsqu’elle s’est arrimée aux mouvements populaires, pour ensuite devenir platement néolibérale après quelques années au pouvoir, l’idéologie nationaliste a été en mesure d’adapter son discours pour traverser toutes les époques. Ce n’est malheureusement pas le cas de la gauche.
L'idée voulant que la question nationale soit la clef de voûte du changement social au Québec, que libération nationale et libération sociale soit indissociables et participent d'un même mouvement, date des années 1960. À l'époque, les preuves que les francophones étaient systématiquement dans une position d'infériorité socio-économique chez-eux et par rapport aux anglophones du reste du Canada foisonnaient. Une simple marche à pied d'ouest en est, à Montréal, suffisait pour se rendre à l'évidence de l'oppression. C'est la revue Parti Pris qui, dans un contexte international de décolonisation, a analysé la situation du Québec comme étant une colonie à libérer. Leur programme politique formait un tout et reposait sur trois piliers: laïcité, indépendance et socialisme. Parti Pris pensait régler les questions nationale et sociale dans une même révolution socialiste à saveur anticolonialiste. À partir de là, toute une littérature s'est développée pour analyser le Québec sous le prisme de l'oppression nationale. On a par la suite introduit l'étapisme --c'est-à-dire l'indépendance d'abord, le socialisme ensuite-- et le programme de transition --une série de revendications "justes" devant provoquer une prise de conscience et mener à une rupture avec le capitalisme.
Depuis 30 ans, l'action conjuguée du mouvement syndical et d'un parti souverainiste au pouvoir a permis de corriger les plus grossières manifestations d'oppression nationale. Il n'y a plus d'écart salarial entre les québécoisES et les ontarienNEs travaillant pour une même compagnie. On retrouve maintenant des francophones à tous les échelons et dans tous les domaines économiques. Malgré quelques ratés, le français est maintenant respecté comme langue commune du Québec. De nets progrès ont été réalisés dans tous les domaines sociaux où le Québec accusait un retard par rapport au reste du Canada (jusqu'à faire l'envie de bien des progressistes du ROC...).
Reste la question de l'indépendance politique. Une analyse honnête des mouvements de libération nationale qui ont inspirés les initiateurs de la stratégie de l'indépendance progressiste devrait pourtant souligner qu'ils ont tous échoué. Malgré la prise du pouvoir, malgré l'indépendance formelle, la décolonisation a échoué et il n'y a eu ni réelle libération nationale, ni libération sociale. Le néocolonialisme domine partout, comme hier le colonialisme. Les pays qui avaient échappé un temps à l'orbite impérialiste y reviennent sous les coups de boutoirs de la mondialisation. Ceux et celles qui, à gauche, pensent qu'un Québec souverain pourrait suivre une voie indépendante du néolibéralisme se trompent lourdement. Si des pays comme le Brésil, l'Afrique du sud ou la France ne le peuvent pas, comment un petit État dont les principaux partenaires économiques sont signataires de l'ALENA le pourrait-il?
L'un des aspects centraux de la critique révolutionnaire du nationalisme est qu'il s'agit d'une idéologie essentiellement bourgeoise qui a pour but d'unir deux classes aux intérêts antagonistes dans la compétition contre d'autres nations, tout en donnant le leadership de la lutte politique à une fraction de la classe dominante. C'est exactement ce qui s'est passé et ce qui continue de se passer sous nos yeux au Québec. Il n'y a que dans les pays sans bourgeoisie nationale et sans classe politique professionnelle que des révolutionnaires ont pu prendre la direction de mouvements nationalistes. Or, grâce aux transfuges du Parti libéral du Québec qui ont fondé le Mouvement souveraineté-association puis le Parti Québécois, nous avons maintenant les deux au Québec. Ça fait 30 ans que des révolutionnaires tentent de prendre la direction du "mouvement national québécois" pour lui donner une orientation progressiste. Pourtant, la gauche est encore et toujours la "mouche du coche". Peut-être est-ce parce qu'il est impossible de rompre avec le P.Q. sans rompre avec le nationalisme? Il y aura toujours des Pierre Falardeau et des Pierre Dubuc qui diront qu'il faut appuyer le P.Q. si on est souverainiste parce qu'en dernière analyse le P.Q. est le seul parti capable de faire la souveraineté. Et ils ont raison!
EntraînéEs dans ce mouvement par leurs « élites » religieuses, syndicales et politiques, bien des prolétaires ont consacré leur vie à défendre la seule solution envisageable pour régler « une fois pour toute » ce conflit identitaire: la souveraineté du Québec. Fausse solution à de vrais problèmes, comme celui de l’inégalité sociale, économique et politique qui est le fruit de la domination d’une classe de parasites sur toutes les autres. Car il faut bien le constater, ce sont surtout les politiciens et les chefs d’entreprise qui ont bénéficié en tout premier lieu du nationalisme à la sauce québécoise, pas les classes ouvrières et populaires (entre 1960 et 1990, la propriété des entreprises entre les mains des francophones passe de 15% à 65%).
Pourquoi continuer à parler de la question nationale en 2004 (et en 2012!)? Parce qu’à gauche, l’indépendance, assortie d’un État fort et responsable, est souvent perçue comme une condition sine qua non du progrès social. Parce que dans les mains de la bourgeoisie, le nationalisme est un poison qui alimente la xénophobie, voire le racisme, pour créer des divisions et forger des alliances factices entre la classe dominante et le reste de la population. Le projet « historique » des classes ouvrières et populaires, ce n’est pas le nationalisme, mais le socialisme internationaliste. La réponse à l’inégalité ne viendra jamais d’un État, quel qu’il soit, mais bien d’une ré-appropriation de la richesse collective par celles et ceux qui la produisent.
Tout engagement révolutionnaire digne de ce nom trouve sa source dans une révolte contre toute forme d'injustice, d'oppression et d'exploitation. Partant de ça, il est aisé de comprendre pourquoi presque toute une génération de révolutionnaires ont donné leur appui à la lutte pour l'indépendance du Québec. Partant de la même prémisse, il est tout aussi aisé, pour qui veut bien retirer ses oeillères, de comprendre pourquoi de plus en plus de révolutionnaires, dont nous sommes, ne font plus de l'indépendance du Québec un axe central de leur stratégie.
Nous sommes certes pour la destruction complète de l'État fédéral canadien, qui n'est qu'une fiction politique, et le droit à l'autodétermination de tous les peuples qui en sont prisonniers, mais pourquoi s'arrêter là? Nous sommes également pour la destruction complète, dans un même mouvement, de tous les autres États de la région (à commencer par l'américain). Il reste encore des traces d'oppression nationale, notamment au niveau de la structure économique du Québec (pourquoi avons-nous hérité du textile et l'Ontario de l'auto?), mais il n'y a plus à de quoi fouetter un chat. Par contre, la question sociale reste entière. Or, que vaut le droit à l'autodétermination sans l'égalité économique et sociale? On nous pardonnera de nous concentrer là-dessus.
http://www.causecommune.net/publications/ruptures/4/notes-sur-la-maudite-question-nationale-quebecoise


vendredi, juin 17, 2011

C'est une excellente question, M. Labeaume

Soucieux de ne pas voir sa ville ridiculisée sur les ondes de CNN suite au 24 juin, le petit maire avec une grosse tête a annoncé que ses chiens municipaux allaient empêcher le monde de boire dans la rue le soir de la St-Jean, comme c'était d'usage de le faire depuis belle lurette.

Dans ces conditions, la répression, alcoolémie aidant, risque fort d'attiser le feu. Et advenant que des troubles surviennent, opposant buveuses et buveurs à la flicaille, tu viendras nous vomir que c'est regrettable, qu'il y a de ces gens qui ne comprendront jamais, que la police aura eu raison sur toute la ligne.

lundi, mai 16, 2011

Le Plan Nord et le développement inégal au Québec

[Repris de nos camarades du Collectif Emma Goldman]



Comme majorité blanche privilégiée au Québec, nous avons tendance à très facilement oublier que le tracé limitant ce qui est considéré comme « territoire québécois » est un symbole colonial de l'accaparement de terres dont une très faible proportion a réellement été habitée par cette majorité privilégiée dans l’histoire. Convoités depuis des siècles afin de permettre aux grands capitalistes d'en exploiter la manne de ressources naturelles, les « arrière-pays » ceinturant le St-Laurent et ses basses-terres ont ainsi connu un lent développement avec l'apparition de régions périphériques comme le Saguenay-Lac-St-Jean, la Matapédia et bien plus récemment, la Côte-Nord et l'Abitibi. Cette expansion, depuis les territoires de monopoles des fourrures au 17e siècle, s'est continuellement réalisée dans le non-respect des peuples autochtones et de leur mode de vie, chassés et réprimés brutalement d'hier à aujourd'hui lorsqu'ils refusaient de se résigner aux velléités coloniales. De concert avec les intérêts de la grande entreprise, l'Église catholique au Québec moussait continuellement cette expansion au nom d’une « humanisation » et du nouvel eldorado pour les classes ouvrière et paysanne, qui rendues sur place se retrouvèrent devant une misère sans nom, pour développer de nouveaux territoires pour le bénéfice éhonté de grands propriétaires quasi-hégémoniques. Avec le temps, force est de constater que les conditions de vie se sont améliorées pour les habitant-e-s de ces régions. Mais, une chose est sûre c'est que ceux et celles-ci demeurent toujours assujetties à quelques grands monopoles possédant un pouvoir de vie et de mort sur l’activité économique régionale et que les différences continuent d'être marquées, particulièrement au niveau du taux de chômage.

Le concept de « développement inégal », formulé dans la deuxième moitié du 20ième siècle par plusieurs socialistes dont Samir Amin, différenciant au niveau géopolitique des pays centraux privilégiés et des pays périphériques dominés dans le système capitaliste, apporte un éclairage intéressant à la question, dans la mesure où l'on peut le reconceptualiser en fonction des critiques en rapport au côté trop schématique de l’approche d’Amin. Déjà, le géographe anarchiste Élisée Reclus, au 19ième siècle, observait ces inégalités au niveau spatial en prenant en compte de multiples échelles, que ce soit les situations nationales, régionales et locales, pour montrer toute la complexité des situations concrètes et leurs contradictions (Béatrice Giblin, L'homme et la terre d'Élisée Reclus, Tome 1, p.91). En effet, le développement inégal gagne à être observé à plusieurs échelles et même à l'intérieur d'une région pour comprendre les inégalités et le rôle occupé par le système capitaliste dans la reproduction de celles-ci. Le capitalisme devant continuellement étendre son exploitation des ressources naturelles afin de satisfaire les besoins sans cesse croissants du marché, c'est ainsi par exemple, que l'uranium des Monts Otish et les minéraux du « Nord-du-Québec » soulèvent maintenant un intérêt grandissant pour les minières, non sans la complicité d'un gouvernement prêt à bafouer l'environnement et les droits des autochtones pour leur accorder pareille chose.

Le Plan Nord annoncé récemment par le gouvernement provincial s'inscrit ainsi dans une longue série de promesses vides de sens de développement de périphéries au Québec : des maisons pour les autochtones, des emplois et des bonus pour l'industrie touristique - alors qu'au Saguenay-Lac-St-Jean par exemple, l'industrie forestière demeure dans une crise profonde, les autochtones demeurent au prise avec un système raciste qui empêche leur plein épanouissement, des usines ferment et l'exode est continuel. L'archaïque loi minière du Québec donne le champ libre aux minières pour exploiter un large territoire avec des redevances tellement minimes pour la province qu'elles ne comblent même pas les coûts sociaux d'une telle exploitation. Dans son rôle de médiateur suprême des rapports sociaux, l'État parle de développement, et même « durable », alors qu'il s'agit en fait d'un vol prémédité et éhonté auquel le gouvernement accordera des milliards de dollar pour la facilitation du projet. Le voilà le pot aux roses. Comme l'histoire se répète, pour la création de quelques milliers d'emploi, les communautés autochtones et l'ensemble de la population de la province sont sommées par l'ensemble de la classe dirigeante d'assister au projet de cette république de banane coloniale sans contestation.

Battons le fer tant qu’il est chaud! Seule une rupture révolutionnaire avec le système capitaliste et l'État raciste permettra d'en finir une fois pour toutes avec ces formes de planification chaotiques, toujours orientées en fonction du seul impératif du profit de quelques multinationales. Voilà encore pourquoi, nous sommes communistes libertaires!

vendredi, mars 25, 2011

Une nouvelle émission de radio anarchiste à Gatineau...

(Repris de nos camarades de Voix de Faits)

Une nouvelle émission hebdomadaire anarchiste vient de voir le jour à Gatineau. Nous souhaitons bonne chance à nos camarades libertaires.
Émission de radio anarchiste, traitant de sujets politiques et sociaux, avec musique, interviews et plus. C'est diffusé en direct, tous les mardis à 22h30, sur les ondes de Réel-Radio.

Pour télécharger les fichiers audio
Le lien Facebook

vendredi, mars 04, 2011

Les multiples grimaces de la même grosse face

Par Marc-André Cyr*

Sans les contours rationnels dont tentent de l’habiller ses courageux porte-paroles, le capitalisme n’aurait que très peu de légitimité. Ce mode de production ne vise pas à combler les besoins des gens, il n’a même rien à voir avec la création de richesse réelle : sa finalité, c’est la création de valeur abstraite, l’argent. Notre société produit de plus en plus de marchandises inutiles tout en courant tout droit vers la crise écologique; elle produit à la fois des travailleurs devant s’activer parfois sept jour sur sept, des millions de chômeurs, des centaines de millions d’affamés et un gaspillage incroyable – selon l’Université du Texas, aux États-Unis, le quart de la nourriture produite chaque année est gaspillée, soit 2 150 000 milliards de kilojoules par année.

Pour accepter de vivre dans une telle société, il nous faut croire que la vie est faite de souffrance, de sacrifices, d’obéissance, de travail et de châtiments, tout comme il nous faut croire que les formes actuelles de vivre ensemble ˗ Marchandise, Valeur, Salaire, Argent… ˗ sont rationnelles et éternelles. Ces croyances forment le socle sur lequel repose la légitimité du système. Personne ne peut les remettre en cause sans passer pour extrémiste ou fou.
Partant de ces quelques croyances, l’idéologie dominante québécoise se décline en trois grandes et sages familles : la famille sociale-libérale (de type troisième voie à la Blair), la néolibérale et la conservatrice. L’extrême droite, à travers le Réseau Liberté Québec, quelques intellectuels et quelques animateurs radio consanguins de Québec, a également voie au chapitre en tant que critique de ces trois tendances principales.

Aucun spectre en vue

Et la gauche ? Le Parti québécois n’est-il pas un parti de gauche? Soyons sérieux, la gauche n’a qu’un seul député, un social-démocrate qui n’a rien d’un radical et qui désire prendre le pouvoir (avant la fin du monde, si possible) afin de redistribuer la richesse produite en société. Son programme ressemble à celui du Parti québécois des années 1970, mais malgré sa grande modération, QS se situe à la frontière de l’acceptable et ce n’est que du bout des lèvres qu’on reconnait sa légitimité dans l’espace public. Les épithètes à son égard sont des plus grossiers : « extrémiste », « islamiste », « ultragauchiste »… La social-démocratie classique, qui s’étendait massivement sur l’Occident au sortir de la deuxième guerre avant qu’elle ne prenne le virage néolibéral des années 1980, est désormais considérée, du moins au Québec, comme la frange « extrême » de la gauche parlementaire.

S’il existe quelques personnalités publiques progressistes dans le monde universitaire et médiatique, ces derniers ˗ contrairement à leurs homologues de droite ˗ sont extrêmement nuancés et modérés. Ils sont la crème de jour, le mascara de la grosse face du capital. L’humour les aide généralement à faire passer leur message, et c’est précisément parce qu’ils ne critiquent pas la loi marchande, mais bien ses effets « excessifs », qu’on tolère leur présence.
Le pouvoir n’a donc pas plusieurs visages, mais un seul, unique en réalité et pluriel en apparence. Il cligne de l’œil, morve et bave un peu, mais ses contours restent finalement toujours les mêmes. Il répète constamment les mêmes balivernes et son vocabulaire ne tient qu’en quelques mots-clés. Ces quelques concepts publicitaires agissent comme des pistons ponctuant son discours ennuyant: Démocratie, Marché, Croissance, Nation, Civilisation... contre Totalitarisme, Chômage, Communisme, Islamisme…

La dite grosse face

Bleu, rouge ou brun, les différences sont donc négligeables, à un point tel que les personnalités publiques en deviennent interchangeables. Prenez … Jean Charest, enfoncez-lui un peu de social-libéralisme dans le cervelet, il deviendra Pauline Marois, ministre de l’Éducation et de la Santé pendant les belles années du déficit zéro. Cette dernière, si on lui retire une jambe (dans un hôpital qu’elle n’a pas fermée) et quelques espoirs envers la souveraineté du Québec, deviendra Lucien Bouchard, cet ancien conservateur qui se disait social-démocrate tout en coupant dans les services sociaux. Faites renaître ce dernier dans le comté de Duplessis, il se transfigurera alors, odeur de campagne et nouvelle jambe en prime, en Mario Dumont. Ce régionaliste démagogue, une fois sa balade en 4X4 terminée, pourra achever son doctorat en sociologie (c’est plutôt facile, même si ça coute de plus en plus cher) et devenir, vous l’avez deviné, le chanoine Bock-Côté, cet élégant défenseur du Front national et subtil pourfendeur d’immigrants.

Et si vous n’en avez pas encore assez… alors reprenez l’espèce de dindon nerveux de l’UQAM, enlevez-lui le drapeau du Québec qu’il a de coincé quelque part (procédez délicatement, quand même, il pourrait en sortir quelque Facal) et faites-le travailler quelques années pour la CIA, il deviendra ce radical porte-parole du marché un tantinet fêlée… Eric Duhaime. En un délicat claquement doigt, ce dernier se transforme ˗ attention cœurs sensibles ˗ en Richard Martineau, ce voleur de job imbécile, réactionnaire et prétentieux. Remettez le drapeau à sa place (délicatement ou non, c’est selon), et le Martineau deviendra à son tours Jacques Brassard, ce néoconservateur radical bien de chez nous qui considère que le réchauffement de la planète est une invention de gauchistes. Faites-lui gagner des élections fédérales (désolé, mais il faudra encore une fois retirer le drapeau… et en insérer un autre), et il deviendra, en un tour de poignet… Stephen Harper, notre très cher premier ministre.

À bien des égards, le capitalisme est un système absurde. Dénudé de ses fables et mis à nu par la critique, ses contours de plastique suintent le sang, la sueur et la médiocrité. Comme il est de moins en moins facile de transfigurer ce sang en vin, cette sueur en marchandise et cette médiocrité en mode de vie, ses portes paroles deviennent plus intolérants, et poussent la critique à la rue. Reste à espérer que cette dernière repartira un jour à l’assaut du ciel pour en déboulonner les mythes.

* Texte publié dans le journal Le Couac du mois de mars

vendredi, février 04, 2011

Eric Duhaime et la liberté du huissier*

Le libéralisme, autrefois chargé d’aspirations profondes pour l’humanité, a les mêmes racines étymologiques que la générosité. Cette qualité s’est cependant étiolée dans le processus historique qui a mené l’idéologie dominante au sommet de sa puissance. Les bourgeois sont devenus de plus en plus gras et leur cerveau de plus en plus paresseux. C’est pourquoi les frontières de la doctrine se referment désormais précisément là où commençait la générosité qui l’animait auparavant: la Raison, jadis outil d’émancipation, est désormais froide et calculatrice, elle transforme l’humain en statistique et le critère moral en critère d’efficacité. D’idéologie vivante, le libéralisme est devenue mort, sans vie, sans mouvement, sinon celui dicté par les impératifs de la Croissance infinie.

Les propos tenus par Éric Duhaime, ˗ celui qui est tellement fendant qu’il en a la voix fêlée** ˗ du Réseau Liberté Québec, sont une éloquente preuve de cette dégénérescence de la pensée libérale. ‎Dans la revue L’Actualité, il affirme, en décembre 2009 : « Traditionnellement, les politiciens ont toujours joué au Père Noel. Mais ce temps est révolu. Le prochain type de politicien dont on a besoin, c'est un huissier. Un gars qui va défoncer des portes, casser des jambes et aller chercher des chèques ». Nous sommes loin, avec ce genre de propos, des généreuses idées de liberté et de bonheur individuels qui menèrent les Lumières à la critique des autorités divines, tous en conviendront.

En 2009, devant la Commission parlementaire du gouvernement du Québec à propos du régime des rentes, il ajoute ceci

"Il y a trente ans, le Chili se dirigeait vers le même trou que le Québec d’aujourd’hui (…) le Chili a permis à ses concitoyens de choisir comment gérer leur cotisations (…) Chaque travailleur chilien est toujours obligé de cotiser mais il peut décider où investir son argent. Chacun a son propre compte et l’assurance qu’il recevra ce qu’il a versé avec les rendements générés par ses avoirs"***

C’est donc à titre de « Consultant en développement démocratique » que M. Duhaime prend le Chili de Pinochet comme exemple à suivre pour le Québec. Devant ses propos, Sam Hamad, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, n’a pu retenir son malaise : « C’est bien de Pinochet dont vous parlez ? ». M. Duhaime précisera que le Chili peut-être inspirant en ce qui concerne « certains aspects » même s’il ne l’est pas en matière de droits humains.

Ces paroles, bien entendu, ne firent aucun scandale. Jamais il ne vint à l’esprit d’aucun journaliste de faire les liens entre les paroles de M. Duhaime, le régime de Pinochet et la « Constitution de la Liberté », ainsi nommé en hommage à Friedrich von Hayek, cet incontournable philosophe de la droite libertarienne. Non seulement ses propos ne furent pas traités de « dangereux » ou d’ « extrémistes », ils furent tout simplement ignorés.

Imaginons maintenant la réaction médiatique face à des déclarations semblables, mais cette fois-ci de la part de la gauche. Imaginez un peu le tollé si Françoise David défendait les programmes sociaux de Pol Pot, combien de chroniques vilipenderaient les propos d’un Jack Layton soutenant les politiques autogestionnaires de Tito et pendant combien de temps parleraient-on de M. Khadir s’il défendait le régime universel de santé en citant l’exemple « miraculeux » de la Chine de Mao ?

La droite libertarienne, qui aime à voir des « communistes » et des « islamistes » ˗ parfois même les deux en même temps!˗ chez les sociaux démocrates et les Musulmans, devrait, si les journalistes « de gauche » dominaient réellement le monde médiatique tel qu’elle le prétend, avoir des comptes à rendre. Or, c’est précisément l’inverse qui se produit, et ce sont ceux et celles qui critiquent les rapports de domination et d’exploitation qui doivent se défendre d’être des ennemis de la liberté. Comme dirait Guy Debord, en société capitaliste avancée, le vrai est un moment du faux.

* Article publié dans le journal Le Couac de janvier 2010.
** Quoiqu’il soit possible que ce soit l’inverse, on ne sait plus trop.
*** Source : Vers un Régime de rentes du Québec renforcé et plus équitable. CAS – 005M, C.G.

vendredi, janvier 07, 2011

Duhaime, la liberté et Pinochet

Eric Duhaime, vous savez le gars de Québec qui est tellement fendant qu’il en a la voix fêlée, Monsieur Liberté en personne ne se gêne pas pour se porter à la défense de… Pinochet. Nous reproduisons ici ses propos tenus lors d’une commission parlementaire à propos du Régime des rentes du Québec

Sam Hamad – Le miracle chilien dont vous avez parlé, c’est bien en 1980. C’est Pinochet, c’est le miracle de Pinochet ? Est-ce que c’est ça ?

Eric Duhaime – Bien écoutez, monsieur le ministre en tout respect.

Sam Hamad : Est-ce que c’est ça?

Eric Duhaime : Oui, c’est ça. Je voudrais juste répondre à ça. Je peux vous dire qu’en matière de droit de la personne, ce n’était pas un gouvernement qui était recommandable, vous avez tout à fait raison et je partage votre opinion, mais je ne pense pas que parce qu’un gouvernement a des failles à un niveau qu’on ne peut pas regarder ce qui est fait de positif ailleurs, et qu’on doit se limiter à regarder juste ce qui s’est fait au Québec depuis 40 ans.

Certains y verront une contradiction flagrante avec les idées de « liberté » prônées par le capitaine America de la belle province, mais il n’en est rien : Pinochet avait nommé sa Constitution de la Liberté en hommage au grand papi du néolibéralisme, Friedrich von Hayek. Il n’y a donc là rien de surprenant, et Duhaime est en parfaite concordance avec sa filiation idéologique.

Si nous avions les mêmes contacts que Duhaime avec l’Empire, nous pourrions faire grand cas de ces déclarations. Imaginez un peu qu’Amir Khadir appuie un argumentaire sur la politique stalinienne ou que Jack Layton affirme s’inspirer du régime de Tito, vous croyez que les journalistes s’enfargeraient dans la mise en contexte et les nuances ? Absolument pas. Cela leur couterait probablement leurs élections. On crierait - et pour cause! - au nom respect des victimes de ces régimes de terreur. Malheureusement, notre campagne de salissage à nous est trop humble, et elle est à la hauteur des rapports de force en présence. Éric Duhaime, cet espèce de Bock-Côté fédéraliste au régime, est de la droite économique radicale, et c’est précisément pour cette raison qu’on l’entend partout.

Finalement, je révise ma position, j’avais tout faux, ce n’est pas parce qu’il est fendant qu’il a la voix fêlée, mais bien parce qu’il est totalement fêlée qu’il a une voix fendante.
Lien

mercredi, janvier 05, 2011

Pour bien commencer l’année

Toujours la tête haute et l’âme pleine des sentiments les plus nobles qui soient, les journalistes québécois, poursuivant leur historique et courageuse quête de vérité objective, nous en promettent des belles pour 2011. En fait, si la tendance se maintient, nous auront droit à tout autant d’objectivité qu’en 2010.
Parmi la quantité infinie de sujets pertinents à traiter, Le Soleil nous éclaire déjà de sa lumineuse contribution à l’échafaudage de la pertinence (édition du 5 janvier). Comment diantre ? Mais avec cette nouvelle, ma foi on ne peut plus excitante et trépidante, qui veut que le Réseau Liberté Québec (RLQ), selon ce qu’affirme sa porte-parole, la subtile Mme Marcotte, prendra pour cible, dans les mois qui s’en viennent, le Parti québécois. « On n’a pas encore trouvé la salle, mais c’est certain que notre assemblée se tiendra à Montréal. Et le plus près possible du Palais des congrès, où sera le PQ », explique Marcotte, cofondatrice du RLQ.

A seulement trois mois de la dite rencontre, il faut dire que le temps presse. La confondatrice ajoute qu’il ne faudrait pas que la course à la chefferie nuise à la diffusion de ses idées : « J’espère que les médias ne parleront pas que de cela. Ça n’intéresse pas les citoyens, ces choses-là. Au pis aller, les gens vont voir que, pendant que le PQ déblatère sur le leadership de Pauline Marois, nous parlons d’idées politiques, de liberté et de responsabilité individuelle ».

Ne soyez pas inquiète Mme Thatcher, les journalistes tiennent à leur emploi, ils vous donneront la parole. Ils connaissent les liens que vous entretenez avec l’empire Quebecor . Et si jamais ce n’est pas assez (« sky is the limit », on le sait), vous pourrai toujours demander à votre ami, M. Duhaime, cet homme persécuté qui écrit seulement dans le Journal de Québec, le National post, sur Canoë, sur le blogue Les analystes.ca, qui est chroniqueur à Dumont 360, à Radio-Pirate et à CHOI de vous donner un coup de main dans la diffusion de vos idées pleines de glaciale fraîcheur. Même si votre quête est celle de la raison instrumentale et de l’égoïsme, M. Duhaime saura certainement vous donner un coup de main pour l’avancement d’une cause si noble.

Et si jamais vous manquez d’argent pour le payer, vous pourrez toujours faire une quête auprès de vos amis de l’Institut Fraser, de l’Institut économique de Montréal ou - pourquoi pas? - aller sonner directement à la porte de vos contacts chez Péladeau ou Koch industries. Quoi ? C’est déjà fait… Alors, allons, je vous en pris, arrêtez de vous en faire… Le temps travaille pour vous, comme on dit. Et contrairement aux travailleurs, il ne demande pas de congés parentaux et de pauses syndicales.

dimanche, novembre 21, 2010

Pour en finir avec la tête de pus

Voici le texte qu'un camarade a présenté lors du Gala Ostie d'raciss présenté par le groupe de défense des droits des immigrants Les Apatrides anonymes vendredi soir dernier à Montréal.

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Richard de Mar…Tineau est un réactionnaire-valet-des-notables-à-la-pensée-atrocement-atrofiée-par-la-peur-des-étrangers.

Tout le monde sait ça.

Richard de Mar…Tineau est aussi un démagogue-puant-le-provincialisme-moyenageux-édenté-des-bleus-québécois.

Mais ça aussi, tout le monde le sait.

Richard de Mar… C’est tout à la fois le nationalisme obtu du j’ai-trop-reçu-de-weggie-quand-j’étais-p’tit-de-Bock-Côté-d’Outremont, c'est la finesse d’analyse et l’infatigable verve de Gilles Proulx, c’est l’infinie culture de Mahée Paiement et l’ouverture d’esprit de Jeff Fillion et de ses petits copins de la radio de Québec.

Mais ça, tout le monde sait ça.

Chaque soir, Richard de Mar …Tineau pose les yeux sur le monde. Il prend le réel. Le vire à l’envers. L’aplatit pour être sur de comprendre. En fait une galette plate, qu'il trempe dans une espèce de sauce-grise-beige-brune-qu’on-sait-pas-trio-c’est-quoi-mais-ça-pogne-entre-les-dents, et mange la galette. Pendant la nuit, la nature travaille pour lui. Le lendemain matin, grâce à la magie de la convergence et de la déforestation, les restants de la galette sont étendus sur des centaines de milliers de papiers tachant les doigts.

Mais ça, encore une fois, tout le monde sait ça.

Tout le monde sait ça, mais alors pourquoi les gens le lisent encore? Les gens parlent de lui. Discutent de lui. Débattent de lui. Pourquoi? C’est qu’au fond il se trouve une toute partie de nous même qui aime encore généreusement Martineau. Peut-être est-ce parce qu’en le lisant on se sent inévitablement intelligent. Peut-être est-ce parce qu’au fond de nous se trouve un petit bourgeois en accord avec ses réactions schizophréniques.

Quoiqu’il en soit, il faut remédier à ce problème, qui, vous en conviendrez, a assez duré. Je vais donc, et vous me le pardonnerai puisque c’est pour votre bien, vous faire passer une thérapie-choc. Nous allons faire une overdose de Richard de Mar… Nous allons ce soir en finir une fois pour toute avec Richard de Martineau.

Je vais donc vous lire quelques uns des extraits les plus marquants tirés de ses papiers.Pour être certain de ne pas manquer mon coup, je serai accompagné par la pire musique du monde, soit d’une flute de pan enrobée d’une ambiance année 1980 (synthétiseurs et guitares avec trop de reverb), et je prendrai un accent de type français-répondeur-on-est-en-attente-qui-nous-fait-incontestablement-penser-à-Denise-Bombardier. (Comme vous l’avez peut-être remarqué, ce n’est pas tout à fait mon accent naturel alors je vais devoir croquer dans un citron pour parfaire ma diction).

Alors : musique! Et mets-la en boucle pour être certain qu’il n’y ait pas de temps mort :

« Villanueva avait un frère accoquiné à des gangs de rue. Il a été abattu parce qu'un flic se sentait en danger.

« La vérité est que si Dany Villanueva était un citoyen honnête, son frère serait encore en vie.

« La gauche «domine» l'information; la droite est «trop sévèrement» critiquée; il est impossible de «mettre un pied devant l'autre sans l'aide de l'État»; on vit dans une société dominée par les «valeurs féminines»; il est impossible de critiquer les syndicats sans être « brûlé sur la place publique » (les critiquer serait un geste « révolutionnaire »); le principe d'autorité est désormais « tabou »; les musulmans pourraient bientôt «anéantir» l'Occident.

« À quand une école pour gais qui enseigne la grammaire en utilisant le répertoire de Village People? », pourquoi ne créerait-on pas une « Ligue des Blancs du Québec »?

Je sens qu’on commence à toucher à quelque chose mais on y est pas tout à fait… Encore un p’tit effort :

« Tous les hommes savent que les femmes recherchent des mâles protecteurs, c'est un secret de polichinelle vieux de plusieurs milliers d'années […] S'il y a autant d'hommes dominateurs, c'est peut-être parce qu'il y a beaucoup de femmes qui aiment se faire dominer

« Vous en avez ras le bol d'être taxé de misogyne et de macho dès que vous critiquez les dérapages de certaines féministes? » , « C'est ça, le Québec […] Les hommes sont toujours bourreaux. Les femmes sont toujours victimes », Je déteste les doubles standards.

«Il faudrait parler de la violence des patrons, mais pas de celle des syndicalistes? De la violence des hommes, mais pas de celle des femmes? De la violence des Blancs, mais pas de celle des Noirs?

Ça commence à faire effet, mais on y a pas tout à fait encore… allons, un peu de courage, on va y arriver…

« Les militants purs et durs souffrent souvent de presbytie. Ils sont prêts à tout pour aider des inconnus, mais se foutent des gens qui sont près d'eux... Ils veulent changer le monde, mais gâchent la vie de leur propre famille. Au lieu de se jeter dans le travail ou dans l'alcool pour fuir la réalité, ils se jettent dans une cause.

« Entre vous et moi, qui peut dire ce qui est de droite ou de gauche, aujourd'hui? Créer de la richesse pour mieux la distribuer, c'est de droite? Défendre la liberté de religion des extrémistes, c'est de gauche? Demander des peines plus sévères pour les criminels dangereux, c'est de droite? S'agenouiller devant des dictateurs socialistes, c'est de gauche? Critiquer les excès du féminisme, c'est de droite? Défendre des programmes sociaux universels qui bénéficient aux biens nantis, c'est de gauche?

« Quoi qu'en pensent les anti-PPP, le système public a besoin du privé pour se sortir du bourbier où il s'est enfoncé.

Alors… C’est crois que c’est assez. La torture a assez durée. Nous avons arraché le char de Mar… qui se trouvait en chacun de nous. Il faut maintenant refaire le plein de générosité, d’amour et d’intelligence. La question, désormais, n’est donc plus, quoi faire de Richard de Mar…Tineau, mais bien, comment se débarrasser de son cadavre. Il y a quelque temps je vous aurais proposé de le déposer dans une valise de char (avec un oreiller sous la tête juste pour fucker le chien un peu), mais bon… ça fait un peu trop « années soixante ». Laissons-le donc sur le trottoir, en putréfaction, se décomposer, lentement, ça fait une maudite belle cible pour les mouettes et l’odeur de décomposition nous rappellera que si Richard de Martineau est mort, la stupidité, l’ignorance et le racisme, quand à eux, sont toujours bien vivants.

jeudi, août 12, 2010

Carl Gauthier nous a quitté

Repris du blogue de nos camarades de Québec :

Le mouvement libertaire et plus largement la gauche sociale de Québec est en deuil. Nous avons perdu un camarade et ami, quelqu'un que nous avons côtoyé dans toutes les luttes depuis de nombreuses années. Voici le communiqué diffusé par ses ami-e-s les plus proche.

Il aimait le fast-food, le hockey, le Red Champagne, les jeux de table, le tai-chi, Nietzsche, Foucault et la bande dessinée.

C'est avec courage et entêtement que Carl Gauthier a combattu pendant plus de 2 ans un cancer. Il s’est éteint à l’Hôpital l’Enfant-Jésus, mardi le 10 août 2010, entouré de celles et ceux qui l’aiment.

Salut à toi Carl Gauthier.

Vous êtes invitéEs à venir dire un dernier au revoir à Carl, ce samedi, le 14 août 2010 de 10h30 à 16h30. Famille et amiEs recevront vos voeux de sympathie au Centre funéraire des Érables 950, avenue des Érables à Québec, dès 10h30, moment qui sera suivi à 15h30 d’un dernier hommage à Carl.

Les enfants sont les bienvenus et sont invités à amener des dessins. Chacun et chacune sont invitéEs à amener ce qu’il veut bien amener : dessins, messages, objets significatifs, souvenirs, couleur.

Une réception est prévue par la suite dans un lieu qui reste à confirmer.

Ceux et celles qui le souhaitent peuvent compenser l’envoi de fleurs par un don à la librairie sociale autogérée « La Page Noire », 265, rue Dorchester, Québec (Québec), G1K 5Z6, projet dans lequel Carl s’est beaucoup impliqué et qui lui tenait à coeur.


Merci de faire circuler largement l'information,

Chantal, Jiména, Benoit, Robin, Maxime, Hélène, Hélène, Rozenn, David, Evelyne, Julien, Marie-Josée, Alex et Véronique.


mercredi, juin 02, 2010

L’anticapitalisme : perspective essentielle aux luttes sociales ?

Un texte de réflexion écrit par un camarade de l'UCL-Québec dans le cadre d'une journée d'étude  sur l'anticapitalisme et publié initialement sur Presse Toi à Gauche.

Le 15 mai dernier, je faisais la conférence de clôture d'une journée d'étude sur l'anticapitalisme organisée conjointement par le Centre Justice et Foi et le site web Presse-toi à gauche. Voici l'essentiel de ma présentation. Si vous avez des commentaires, vous pouvez les faire ici, c'est impossible sur PTÀG.

En regard du titre de la conférence qu’on m’a demandé de prononcer, je serais tenté de répondre « non ». Non, l’anticapitalisme n’est pas une perspective essentielle aux luttes sociales actuelles. La preuve ? Il y a plein de luttes sociales qui se mènent sans perspective anticapitaliste. C’est même le cas de la majorité des luttes au Québec. Ce qui ne veut pas dire, évidemment, qu’une perspective anticapitaliste n’a aucun intérêt, au contraire. Il faut juste remettre les choses en perspective : nous ne sommes pas essentiels.

Quel intérêt ?

Il faut comprendre et expliquer le monde et les phénomènes sociaux si on veut s’inscrire dans la réalité et influer sur elle. On peut comprendre le monde de plusieurs façons, en utilisant plusieurs grilles d’analyse différentes (nationaliste, libérale, réformiste, etc.). Toutefois, si on veut aller au fond des choses, il faut être radical et aller à la racine des problèmes. Et, dans le cas des problèmes sociaux, la racine c’est souvent le système capitaliste, d’où l’intérêt d’une perspective anticapitaliste.

Une perspective anticapitaliste est essentielle parce que dans le système économique actuel, la véritable justice sociale et l’égalité sont impossibles. On peut corriger des injustices, redresser des situations inégalitaires mais, fondamentalement, on ne peut espérer avoir la justice et l’égalité pleine et entière dans le système capitaliste. Tout simplement parce que le fonctionnement même du capitalisme produit de l’inégalité et de l’injustice. C’est dans sa nature. Pas d’exploitation de la force de travail, pas de capitalisme. Pas d’inégalité entre les salariéEs et les patrons, pas de capitalisme. Et ainsi de suite.

Il y a aussi la question de la transformation sociale. Comment obtient-on des avancées, comment fait-on des gains ? Notre société ne fait pas de cadeau aux perdants. C’est une société extrêmement dure. Si on redresse une situation d’injustice, si on donne plus à un groupe, forcément c’est qu’on enlève à un autre. Si on augmente la proportion de la richesse produite qui revient au travail, c’est forcément au détriment du capital (et vice-versa). Il faut comprendre qu’il y a des intérêts contradictoires qui sont en jeu. Il faut comprendre que la transformation sociale implique un rapport de force. Il ne s’agit pas de dialogue social mais de lutte sociale. Ce n’est pas la même chose. Dans ce contexte aussi, une perspective anticapitaliste est utile.

vendredi, mai 21, 2010

Québec: L’écart entre les riches et les pauvres s’accentue


Les écarts entre les riches et les pauvres se sont creusés au Québec, alors que les plus pauvres travaillent plus pour gagner moins et que les 70% les plus pauvres reçoivent moins qu’il y a 30 ans, conclu une récente étude.
L’écart actuel entre les revenus des riches et les revenus des autres Québécois.e.s est le plus grand jamais observé depuis 30 ans et pourrait bien croître à cause de la récession, selon cette étude, co-publiée par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) et le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), qui trace le portrait des inégalités entre les familles du Québec ayant des enfants de moins de 18 ans.


Les chercheur.e.s y font la démonstration que les inégalités n’ont cessé de croître entre 1976 et 2006. En fait, si l’on compare avec la génération précédente, 70% des familles du Québec d’aujourd’hui reçoivent une plus petite part de l’ensemble des revenus.

« Les Québécois.e.s ont travaillé plus et l’économie a crû de 71% pendant cette période, pourtant ce n’est pas tout le monde qui en a tiré les mêmes bénéfices. La part du lion revient au 10% le plus riche, alors que la majorité des Québécois.e.s – les premiers 70% – reçoivent moins de revenus », souligne Bertrand Schepper, chercheur à l’IRIS et co-auteur de l’étude.

Les mesures de redistribution de la richesse aident à réduire les écarts entre les riches et les pauvres, souligne l’étude, mais la mauvaise nouvelle est que les mesures de réduction des dépenses publiques, les baisses d’impôt pour les riches et l’augmentation de la tarification des services publics ont pour effet de s’attaquer à une partie du revenu des travailleurs.

Quelques conclusions marquantes de l’étude :
- Les familles québécoises travaillent en moyenne 321 heures de plus par année depuis 1996, ce qui représente huit semaines complètes de plus.
- L’augmentation du temps de travail a surtout été réalisée par la moitié la plus pauvre de la population alors que les revenus de ces familles ont diminué par rapport à la génération précédente.
- Les familles du décile le plus riche gagnent plus aujourd’hui qu’il y a 30 ans sans avoir à passer plus de temps au travail. Plus on grimpe l’échelle des revenus, plus les gains en revenus sont importants par rapport à la génération précédente.

L’étude est disponible gratuitement en français à www.iris-recherche.qc.ca et en anglais à www.policyalternatives.ca

vendredi, avril 09, 2010

Les économistes, ça n’existe pas

Un bon petit texte, gracieuseté de Anne Archet... absolument a lire! 


Je suis moins conne que j’en ai l’air : quand on m’explique lentement, avec des mots de moins de trois syllabes, je finis toujours par comprendre. J’en veux pour preuve l’interview que Pierre Fortin et Claude Montmarquette (que je surnomme affectueusement « L’ÉcoMomie » à cause de son teint de pêche) ont si gracieusement daigné accorder à Christiane Charette ce matin.
J’ai appris un tas de choses, notamment qu’il n’y a pas de riches au Québec. Les riches, c’est quelque chose qu’on trouve aux États-Unis — ou peut-être en Ontario et en Alberta, à la rigueur. Les riches, on le sait, portent des chapeaux haut-de-forme et des moustaches en guidon. Vous avez déjà vu un riche ailleurs que sur une planche de Monopoly? C’est bien la preuve que ça n’existe pas. Dans ces conditions, inutile d’espérer financer les services publics avec l’argent des riches; j’ai moi-même déjà essayé de payer mes pois chiches en boîte avec de l’argent de Monopoly et ça ne fonctionne pas du tout. J’avais donc tort de croire que le dernier budget du gouvernement Charest favorise les riches, puisqu’ils sont comme le monstre du Loch Ness : mythiques et introuvables.
J’ai aussi appris que les entreprises privées, ça n’existe pas. Idiote que j’étais, je croyais que l’économie était dominée par des corporations transnationales. Nenni! Les entreprises, c’est vous, c’est moi, c’est monsieur Rivard qui vend des chips dans son dépanneur, c’est madame Bigras qui retire de l’argent de sa caisse de retraite, c’est Steve le squeegee au coin de la rue qui après tout, est un travailleur autonome et donc, ipso facto, une entreprise à lui tout seul. Si on taxe une entreprise, qu’est-ce qu’elle va faire? Elle va refiler la facture à ses clients, elle va couper les salaires de ses employés. Ou alors, elle va quitter le Québec — probablement pour rejoindre les riches dans leur royaume féérique et magique. Qui alors paierait pour les pubs rigolotes qui nous divertissent tant pendant le téléjournal?
Jeu idiot de la semaine: trouvez le riche et gagnez un voyage aux îles Caïman.
Mieux : j’ai enfin compris que l’évasion fiscale, c’est une affaire de pauvres et de travailleurs. Ce sont les crottés qui font des jobines au noir qui fraudent le fisc et ils le font par manque de sens civique, voire de sens moral. On doit, comme l’a dit l’ÉcoMomie, « faire la chasse aux bandits », mais seulement quand le coût en vaut la peine — autrement dit, il ne faut pas essayer d’aller chercher l’argent que les riches (qui n’existent d’ailleurs pas) ont planqué dans des paradis fiscaux, ces îles lointaines et magiques où il fait si chaud que le fonctionnaire n’arrive pas à mettre un pied devant l’autre pour se rendre jusqu’à la banque. Le billet d’avion coûterait trop cher et puis le fonctionnaire risquerait de ne plus jamais revenir.
Bref, c’est Jacques Dofny et Marcel Rioux qui avaient raison (même s’ils étaient marxistes, beurk, ouache, caca) dans les années soixante lorsqu’ils disaient que les Québécois sont tous pareils et qu’ils forment une classe-ethnique. Sauf qu’au lieu d’être tous des « prolétaires luttant pour leur libération sociale et nationale » (lol, lol et lole) nous sommes tous des « contribuables de la classe moyenne qui doivent lucidement contribuer au risque de leur santé à la santé des finances publiques » et assurer la compétitivité des entreprises québécoises (qui n’existent pas) sur la scène internationale (l’endroit où se trouvent les riches).
J’ai eu ma leçon : dorénavant, je me renseignerai auprès des autorités crédibles et compétentes avant de dire des âneries. Tiens, la prochaine fois, je demanderai à Mgr Marc Ouellet quelle est la meilleure façon de lutter contre le sida et la pédophilie, je suis certaine qu’il me dira quelque chose de génial, comme « les pédophiles, ça n’existe pas » ou « le sida, c’est vous, c’est moi ».

mardi, mars 30, 2010

Notre résumé du budget

À l'occasion du dépôt du budget 2010-2011, le collectif de Montréal de l'UCL a engagé une équipe spécialisée en économie politique afin de décortiquer, analyser et résumer, rien que pour vous, les tenants et aboutissants du plan financier de l'État.

mardi, mars 23, 2010

Blocus d'usine à Beaupré

Un billet intéressant tiré du blogue de nos camarades de la Nuit (Qc).



Selon les médias régionaux, une centaine de travailleurs et de travailleuses d'AbitibiBowater bloquent l'entrée de l'usine de Beaupré depuis 6h ce matin. Le blocus vise à empêcher la compagnie de sortir du matériel de l'usine. Le plus récent bulletin disait qu'une vingtaine de personnes étaient encore sur les lieux en soirée. Une vigile permanente est installée sur les lieux.

L'usine est fermée mais la compagnie doit encore de l'argent à ses ancien-ne-s employé-e-s (12M $ en primes diverses!). Comme AbitibiBowater s'est placée sous la protection de la «loi sur les arrangements avec les créanciers», la seule garantie qu'ont les gens de la région d'être payé un jour c'est d'empêcher le démantellement des machines. C'est là leur ultime rapport de force.

Le geste est qualifié de symbolique par le président du syndicat local. Pourtant, il s'agit bel et bien d'action directe. De tels blocus --parfois agrémenté de menaces diverses de détruire le matériel-- ont donnés des résultats un peu partout dans le monde (de la France à l'Ontario). C'est peut-être pas «légal« mais c'est tout à fait légitime! Lâchez pas le morceau!

Y'a des vidéos sur le site de LCN et sur celui de Radio-Canada (Le Soleil a aussi fait un papier sur le sujet).

Notons que la reprise des activités de l'usine sous contrôle capitaliste s'avère très improbable (et ce n'est pas faute d'avoir essayé, notamment avec un comité de relance appuyé par les élites locales!). Curieusement(!), personne ne semble avoir pensé à la relancer sous contrôle ouvrier, comme ça se fait en Argentine, au moins en attendant le versement des sommes dues. Une idée à creuser?

lundi, février 22, 2010

Lagacé, à quoi tu sers?

Réagissant aux propos homophobes tenus sur les ondes d'une radio white trash de Québec, Lagacé nous offrait ce matin, dans la Paresse, son analyse du phénomène. Oui, c'est vrai, la propagande réactionnaire populiste va bon train dans la capitale. Mais passons au point intéressant.

En guise de conclusion, Lagacé nous informe que
C'est David Desjardins, de Voir Québec, qui a le mieux résumé l'essence de cette radio fâchée-fâchée, qui flatte son auditoire dans le sens du poil comme une fille de joie: «Au fond, sa seule véritable fonction est économique: régurgiter jour après jour aux auditeurs ce qu'ils veulent entendre afin de justifier leur colère et ainsi les garder à l'antenne jusqu'à la prochaine pub.»

Pis toi, Lagacé, à quoi tu sers?

vendredi, janvier 08, 2010

Le parc de logements privés en plus mauvais état qu'on le pense




...et c'est la «plus grande association de propriétaires de logements locatifs» qui le dit! L'illustration est composée de la une du premier numéro de «Proprio», le nouveau journal de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (décembre 2009).

dimanche, novembre 29, 2009

Pendent ce temps à Fermont: ça sent l'éviction.


Tiré du blogue du Collectif Emma Goldman
À Fermont, ville minière du Nord de la Côte-Nord, la multinationale du Luxembourg, Arcelor Mittal, qui emploie 2000 travailleurs, ne trouve plus de logement pour les familles de 47 nouveaux employés. Pour éviter de payer pour la construction de nouveaux logements, la compagnie a eu un "éclair de crosseur". Pourquoi ne pas forcer les travailleurs retraités à vendre et quitter Fermont! Et bien, aussi stupéfiante que l'affaire puisse sembler, la compagnie a modifié en 2005 les contrats d'achat des maisons des travailleurs. Les modifications stipulaient notamment que les travailleurs devraient dorénavant vendre leurs maisons lorsqu'ils prendraient leurs retraites. Dans l'émission La Facture, à radio-canada, on notait qu'à la signature du contrat en question, le responsable des services communautaires de l'époque avait promis verbalement aux travailleurs qu'ils pourraient demeurer dans leur maison durant leur retraite.

Des retraités affirment vouloir rester dans leurs maisons malgré les mises en demeure qu'ils ont reçu et consultent leurs avocats. Le dossier est à suivre...


Source: Radio-canada, Forcés de vendre leur maison

jeudi, novembre 26, 2009

Hostie d’vieux monde ! L’anarchisme au Québec

Un texte provenant de la Sociale, le périodique du Groupe D’Anarchistes de Lille et Environs, membre de la Coordination des Groupes Anarchistes. Un texte écrit par un camarade français qui résume bien "l'état des lieux" du mouvement anarchiste au Québec.

Depuis le début des années 2000 le mou­ve­ment liber­taire au Québec reprend force et vigueur. Soit qu’elles le reven­di­quent expli­ci­te­ment dans leurs prin­ci­pes, soit qu’elles le reconnais­sent en pra­ti­que, les orga­ni­sa­tions d’affi­lia­tion anar­chis­tes par­sè­ment la société civile et ten­dent à gagner en visi­bi­lité, mal­gré leur mor­cel­le­ment rela­tif.

Première remar­que, les par­tis d’extrême gau­che sont à peu près inexis­tants. Sur la scène poli­ti­que, le seul parti véri­ta­ble­ment à gau­che, Québec Solidaire (QS), s’avère être une struc­ture oppor­tu­niste, créée en 2006, qui tente de pros­pé­rer sur l’insa­tis­fac­tion géné­rée par les poli­ti­ques néo-libé­ra­les et l’ampleur gran­dis­sante des mou­ve­ments sociaux. Débarrassé des para­dig­mes de la gau­che marxiste, QS incarne le pro­jet de renou­veau de la gau­che électorale au Québec, enchâs­sée dans la logi­que du bipar­tisme nord-amé­ri­cain. Son objec­tif est de “fé­dé­rer les for­ces pro­gres­sis­tes de gau­che” [1]. dans la pers­pec­tive de jouer, à terme, le jeu de la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive. Ses pre­miers résul­tats électoraux étaient pro­ches de 4% à l’échelle pro­vin­ciale.