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samedi, mars 19, 2011

dossier alternatif sur le dernier budget provincial

Vous êtes déçu que le prix de la caisse de douze n'ai pas baissé? N'ayez crainte! Nos camarades de Voix de Faits ont produit quelques articles intéressants sur le budget et tout ce qui tourne autour...

Que faire avec le budget?
Budget 2011, les voix discordantes
Le budget 2011, plus pourrit que le dernier
Charest dégage! manif 12 mars

samedi, avril 10, 2010

Jamais «pour rien»

Lettre ouverte par Louise Authier, médecin de famille à Montréal.

Après 35 ans de travail comme médecin de famille, et encore fort ravie de rencontrer mes patients tous les jours, jamais je n'en ai rencontré un seul qui consultait «pour rien», qui consultait pour aucun malaise. D'où vient cette idée que les patients consultent pour rien et qu'il faut les modérer? Et qu'ainsi, on sauvera de l'argent?

vendredi, avril 09, 2010

Les économistes, ça n’existe pas

Un bon petit texte, gracieuseté de Anne Archet... absolument a lire! 


Je suis moins conne que j’en ai l’air : quand on m’explique lentement, avec des mots de moins de trois syllabes, je finis toujours par comprendre. J’en veux pour preuve l’interview que Pierre Fortin et Claude Montmarquette (que je surnomme affectueusement « L’ÉcoMomie » à cause de son teint de pêche) ont si gracieusement daigné accorder à Christiane Charette ce matin.
J’ai appris un tas de choses, notamment qu’il n’y a pas de riches au Québec. Les riches, c’est quelque chose qu’on trouve aux États-Unis — ou peut-être en Ontario et en Alberta, à la rigueur. Les riches, on le sait, portent des chapeaux haut-de-forme et des moustaches en guidon. Vous avez déjà vu un riche ailleurs que sur une planche de Monopoly? C’est bien la preuve que ça n’existe pas. Dans ces conditions, inutile d’espérer financer les services publics avec l’argent des riches; j’ai moi-même déjà essayé de payer mes pois chiches en boîte avec de l’argent de Monopoly et ça ne fonctionne pas du tout. J’avais donc tort de croire que le dernier budget du gouvernement Charest favorise les riches, puisqu’ils sont comme le monstre du Loch Ness : mythiques et introuvables.
J’ai aussi appris que les entreprises privées, ça n’existe pas. Idiote que j’étais, je croyais que l’économie était dominée par des corporations transnationales. Nenni! Les entreprises, c’est vous, c’est moi, c’est monsieur Rivard qui vend des chips dans son dépanneur, c’est madame Bigras qui retire de l’argent de sa caisse de retraite, c’est Steve le squeegee au coin de la rue qui après tout, est un travailleur autonome et donc, ipso facto, une entreprise à lui tout seul. Si on taxe une entreprise, qu’est-ce qu’elle va faire? Elle va refiler la facture à ses clients, elle va couper les salaires de ses employés. Ou alors, elle va quitter le Québec — probablement pour rejoindre les riches dans leur royaume féérique et magique. Qui alors paierait pour les pubs rigolotes qui nous divertissent tant pendant le téléjournal?
Jeu idiot de la semaine: trouvez le riche et gagnez un voyage aux îles Caïman.
Mieux : j’ai enfin compris que l’évasion fiscale, c’est une affaire de pauvres et de travailleurs. Ce sont les crottés qui font des jobines au noir qui fraudent le fisc et ils le font par manque de sens civique, voire de sens moral. On doit, comme l’a dit l’ÉcoMomie, « faire la chasse aux bandits », mais seulement quand le coût en vaut la peine — autrement dit, il ne faut pas essayer d’aller chercher l’argent que les riches (qui n’existent d’ailleurs pas) ont planqué dans des paradis fiscaux, ces îles lointaines et magiques où il fait si chaud que le fonctionnaire n’arrive pas à mettre un pied devant l’autre pour se rendre jusqu’à la banque. Le billet d’avion coûterait trop cher et puis le fonctionnaire risquerait de ne plus jamais revenir.
Bref, c’est Jacques Dofny et Marcel Rioux qui avaient raison (même s’ils étaient marxistes, beurk, ouache, caca) dans les années soixante lorsqu’ils disaient que les Québécois sont tous pareils et qu’ils forment une classe-ethnique. Sauf qu’au lieu d’être tous des « prolétaires luttant pour leur libération sociale et nationale » (lol, lol et lole) nous sommes tous des « contribuables de la classe moyenne qui doivent lucidement contribuer au risque de leur santé à la santé des finances publiques » et assurer la compétitivité des entreprises québécoises (qui n’existent pas) sur la scène internationale (l’endroit où se trouvent les riches).
J’ai eu ma leçon : dorénavant, je me renseignerai auprès des autorités crédibles et compétentes avant de dire des âneries. Tiens, la prochaine fois, je demanderai à Mgr Marc Ouellet quelle est la meilleure façon de lutter contre le sida et la pédophilie, je suis certaine qu’il me dira quelque chose de génial, comme « les pédophiles, ça n’existe pas » ou « le sida, c’est vous, c’est moi ».

vendredi, avril 02, 2010

15 000 personnes contre le budget à Montréal

(Via Voix de faits)
 http://2.bp.blogspot.com/_S5u0F-VMDjU/S7U-DbJl8_I/AAAAAAAAAj0/J9VonOy9nGU/s1600/2010-04-01+034.jpg

Le 1er avril 2010 quelques 15 000 personnes ont envahi le quartier des affaires à Montréal à l'appel de plus de 95 organisations syndicales, populaires, féministes et étudiantes. Première étape d'une riposte unitaire contre le budget libéral? Seul l'avenir le dira. En tout cas, c'était une belle manif de type grande procession populaire, très diversifiée, unitaire et combative (au moins au niveau du discours...).

mercredi, mai 20, 2009

La relance économique...


Alors que les imbéciles qui nous gouvernent ne savent plus quelles actions entreprendre pour relancer l'économie, j'ai eu vraiment du mal à digérer mon dernier biscuit "chinois"...Non mais!
Peut-être que c'est ça le secret d'Henri-Paul Rousseau
pis ses investissements dans les Papiers Commerciaux!

vendredi, avril 03, 2009

[Le capital en déroute] Chronique no.3: Le comité de gestion de la taxe scolaire de l'Île de Montréal


Une chronique que nous vous proposons, enfin que nous tenterons de produire de manière régulière, et qui aura pour thème l’analyse de la crise et ses effets sur les travailleurs-euses. Avec la crise à nos portes, malheureusement nous entendrons de plus en plus parler de restructuration, de pertes d’emplois, de licenciement technique et de précarité. Nous tenterons d’analyser à chaque chronique le cas d’une compagnie ou d’un exploiteur qui pour une raison ou une autre tente de maximiser son profit au détriment des travailleurs-euses du Québec. Nous ne nous proclamons pas comme des spécialistes de l’économie, mais bien comme des témoins de cette lutte sans relâche qui oppose le capital aux exploitéEs. Cette semaine, le comité de gestion de la taxe scolaire de l'Île de Montréal.

Depuis quelques mois déjà que les conséquences de la crise se font ressentir, perte d’emploi, fermetures d’usines, compressions salariales, etc. Les travailleurs et les travailleuses sont des victimes de cette crise, pourtant il n’en porte pas vraiment la responsabilité. Aujourd’hui, la crise vient de faire de nouvelles victimes, cette information semble passer inaperçue dans les médias et pourtant elle est on ne plus révoltante. En effet, on apprend aujourd’hui le 3 avril, que le CGTSIM (comité de gestion de la taxe scolaire de l’île de Montréal) prévoit cesser ses subventions aux écoles défavorisées. Ces sommes permettaient de payer des repas, des berlingots de lait ainsi que des professeurs spéciaux aux enfants des quartiers défavorisés. Pourquoi? Le CGTSIM a investi, tout comme la caisse de dépôt et de placement, dans les PCAA!

Le CGTSIM a pour mission, la « Gestion équitable et efficace des ressources, dont celles de la taxe scolaire fixée, perçue et redistribuée et dont les revenus de placement sont destinés au service des plus démunis dans les milieux défavorisés de l’éducation préscolaire, primaire et secondaire, en formation générale et professionnelle dans l’intérêt général des commissions scolaires de l’île de Montréal» (ici) Ce comité perçoit donc les sommes récoltées de la taxe scolaire et en fait la gestion, en la plaçant et en finançant certaines activités. On peut lire aussi dans leur rapport annuel 2007-2008 (ici), que le CGTSIM permet l’atteinte d’une plus grande justice sociale sur l’île de Montréal en égalisant l’effort fiscal entre les contribuables et en répartissant les revenus de façon plus équitable. On constate donc rapidement que le CGTSIM a un mandat de gestion de fonds publics dans l’intérêt de tous et toutes.

Le CGTSIM a un chiffre d’affaire (en 2007-2008) de 488 144 700 millions de dollars annuellement, dont 399 359 900 provient de la taxe scolaire. Avant août 2007, le CGTSIM s’était, à l’instar des grandes institutions financières, jeté dans les investissements risqués des PCAA et y a engouffré quelques 75 millions de dollars. Donc, débutant son terme financier avec un surplus de 15 540 600$, il termine l’année 2007-2008 (30 juin 2008) avec un déficit nette de 6 925 200$. Aujourd’hui, ce déficit serait de l’ordre de 16 millions selon un reportage de Radio-canada (ici). Or, en 2007-2008 le financement du CGTSIM aux écoles en difficultés s’élevait à 15 700 000$.

Devant ces résultats, le président du CGTSIM, Fernando Barberini, affirme être incapable de continuer à financer les secteurs défavorisés de Montréal. Ce que ça veut dire, c’est que pour pallier aux politiques de rentabilisation dans la gestion des fond public et pour réparer le tort causé par l‘incompétences crasse de quelques financiers, on préfère couper dans l’aide immédiate apportée aux enfants défavorisés! (sources)

Il s’agirait peut-être ici d’un moyen de pression face au gouvernement du Québec, afin que celui-ci se porte au secours de ce comité et des commissions scolaires. Bien entendue, le MEQ doit faire sa part dans le refinancement des institutions qui sont sous sa coupe, les commissions scolaires, l’UQAM, le CGTSIM, etc. Par contre, pourquoi couper dans ce poste budgétaire plutôt qu’ailleurs? Pourquoi ne pas réaliser un autre déficit, en forçant ainsi le MEQ à s’activer? Les dirigeants du CGTSIM ont-ils exploré l’avenue de la diminution de leurs salaires personnels ainsi que de leurs primes, où font-ils comme partout ailleurs et protéger leurs acquis au dépends des enfants innocents?

Le budget aux enfants défavorisés est un élément important pour l’éduction primaire et secondaire. La CSDM, dans un communiqué envoyé aujourd’hui (ici), se fait rassurante en insistant sur la non-diminution des services offerts aux écoles plus pauvres. Parfait, mais dans un contexte de crise économique, l’heure n’est pas à «assurer le maintien des services» mais plutôt à tout faire en sorte pour que ces services soient augmentés de façon substantielle!

Les ménages à faible revenu, principalement ceux sur l’aide sociale, doivent composer avec des budgets on ne peut plus serrés. La crise du logement des années 2000 et les hausses importantes du loyer contribuent pour beaucoup à l’appauvrissement des ménages à faibles revenus À Montréal, près d’une personne sur cinq consacre plus de 50% de son revenu à se loger (sources). Dans un budget normal, le logement ne devrait pas occuper plus de 30% et la nourriture un autre 30%. Or, actuellement les ménages les plus pauvres doivent couper dans le budget alimentation. Si vous ajoutez à cela les récentes augmentations du panier d’épicerie, on comprend facilement que des milliers d’enfants ne mangent pas dans les écoles.

Le CGTSIM lui-même identifie la pauvreté comme «[…] le point de départ et d’arrivée du cercle si difficile à briser dans lequel s’inscrit l’échec scolaire, […]» et d’ajouter «L’égalité des chances doit être poursuivie par une distribution ciblée des ressources dans le but de contrecarrer les facteurs de risques.» (sources) Belles phrases pompeuses venant de la bouche de financiers qui utilisent les ressources publiques comme du capital privé. Il faut insister sur le fait que c’est avec le sort des enfants défavorisés que ces financiers ont joué en investissant dans des opérations douteuses et risqués. Pas grave! Ce ne sont pas eux qui paient si les investissements se cassent la gueule, c’est le berlingot de lait d’un enfant pauvre d’hochelag ou de Parc-extension qui va être coupé!

mercredi, février 04, 2009

[Le capital en déroute] Chronique no.2:Le budget fédéral 2009



Une chronique que nous vous proposons, enfin que nous tenterons de produire de manière régulière, et qui aura pour thème l’analyse de la crise et ses effets sur les travailleurs-euses. Avec la crise à nos portes, malheureusement nous entendrons de plus en plus parler de restructuration, de pertes d’emplois, de licenciement technique et de précarité. Nous tenterons d’analyser à chaque chronique le cas d’une compagnie ou d’un exploiteur qui pour une raison ou une autre tente de maximiser son profit au détriment des travailleurs-euses du Québec. Nous ne nous proclamons pas comme des spécialistes de l’économie, mais bien comme des témoins de cette lutte sans relâche qui oppose le capital aux exploitéEs. Cette semaine le budget Flaherty…


Quand l'économie se porte mal, l'État est sollicité afin de soigner les plaies. Si en temps normal, on aime un État qui se complait dans l'inaction et la non-intervention face à la sphère économique, en temps de crise c'est tout le contraire. Un peu comme un fumeur se nourrisant de mal-bouffe et passant sa vie devant la télé demande à son docteur de le guérir de sa tumeur cancéreuse ou de ses maladies cardiaques, l'économie se présente face à l'État en ne demandant qu'un tout petit pansement lui permettant de reprendre de plus bel son régime dévastateur. Ce pansement, à l'échelle fédéral, c'est le budget Flaherty du 27 janvier 2009.

Le laisser-faire économique semble avoir atteint sa limite et, la bourgeoisie nationale ou internationale et leurs différents lobbys exigent une réaction vive de l'État. En effet, le FMI demande «[...]aux pays qui sont en mesure de le faire d’injecter dans leur économie une stimulation correspondant à 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) afin de réduire les effets dommageables de la récession mondiale.» (1)Aussi voit-on des groupes comme le conseil du Patronat se réjouir du budget fédéral, (2) tout en insistant sur l'importance de ne pas retourner aux déficits chroniques et sur le caractère temporairede ces mesures. «Plus d'une décennie de remboursement de la dette se trouve effacée avec les déficits prévus dans ce budget, et pour les quatre prochaines années. Tout en apportant un soutien à la croissance, le gouvernement canadien doit donc s'assurer que les mesures annoncées aujourd'hui demeureront limitées dans le temps, [...] » déclare Norma Koshaya, économiste au conseil du patronat. Certes, il y a toujours les idéologues incorrigibles, entre autre les déconnectés de l'Institut Économique de Montréal qui, par l'entremise d'une de leur porte-étendard, dénonçait le budget (3) parce que trop interventionniste. Elle accuse Harper d'avoir « [...] renié ses croyances pour satisfaire sa soif du pouvoir.»

Dans les faits, le budget Flaherty demeure une politique normale de temps de crise. Dans un premier temps, il tente de stimuler la demande des particuliers (consommation) puis celle des entreprises (investissements). Ensuite le gouvernement lance lui-même des projets d'infrastructure qui lui permettra de donner un élan à l'économie. Conscient du risque de voir s'enfoncer le gouvernement entier dans le «piège» de l'interventionnisme et des exigences de la bourgeoisie, le Ministre assure lui-même que «Le Plan d’action économique repose sur trois grands principes : la stimulation doit être rapide, ciblée et temporaire. [...] Temporaire: Le Plan d’action économique doit cesser progressivement lorsque l’économie se rétablira, afin d’éviter des déficits structurels à long terme.»

Pour s'assurer d'une stimulation de la consommation des particuliers, le Ministre Flaherty propose une baisse d'impôt de près de 20 milliards en 2008-2009 et pour les cinq années suivantes. Aussi, le gouvernement entend donner des crédits d'impôt aux ménages qui font rénover leur domicile ou bien à ceux qui achètent un premier domicile.

Afin de stimuler les investissements, le budget prévoit des allégements fiscaux, pour les compagnies, allant de 100% pour l'achat de nouveaux ordinateurs à 50% pour l'achat de machine de fabrication et de transformation. Ces allégements fiscaux s'additionnent aux différentes autres baisses d'impôt sur le revenu et aux aides sectorielles ciblées. Il ne faut pas oublié la diminution du taux d'intérêt de la Banque du Canada, qui vise à stimuler l'investissement productif.

Sur la question de l'accès au financement, le gouvernement prévoit dépenser quelques 200 milliards dans le «cadre de financement exceptionnel». Sur ce 200 milliards, les prêteurs (les banques) recevront près de 50 milliards pour leur permettre de garantir les hypothèques à long terme et ainsi favoriser l'accès au crédit au plus grand nombre de ménages et d'entreprises. Le reste de ce montant est alloué dans différents programmes et politiques visant à faciliter l'accès à un crédit supérieur.

Pour ce qui est des infrastructures, le gouvernement annonce le financement de plusieurs projets important dont entre autre 407 millions à Via Rails, 130 millions de dollars à Parc Canada pour l'autoroute transcanadienne, 212 million de dollars pour le Pont Champlain (Oui! Vous avez bien compris!) 323 millions de dollars pour rénover des immeubles fédéraux et aussi 2 millions pour une étude sur le manège militaire. Le Gouvernement fédéral prévoit aussi investir des sommes importantes dans le développement d'infrastructure provinciale et municipale, dans les infrastructures du savoir puis dans les infrastructures pour les autochtones. L'annonce de 2 milliards pour la rénovation du parc de logement social ainsi que les montants pour du logement social neuf, doivent être vu comme un moyen de stimuler l'économie plutôt qu'une volonté politique visant réellement à construire des logements sociaux.

Encore une fois, le gouvernement ne prévoit que peu de moyens pour aider les personnes démunis. Ils sont prêts à déployer l'artillerie lourde et à plonger le pays au cœur de déficits qu'ils ont si longtemps condamnés afin d'aider les grandes banques et les grandes compagnies qui vivent une crise ponctuelle, mais ne font rien pour aider ceux et celles qui vivent une crise permanente depuis longtemps. Le logement social n'occupe qu'une part insignifiante de ce budget, alors que les problèmes de mal-logés vont en croissance année après année. Faut-il rappeler qu'aucun HLM n'a été construit au Québec depuis 1994 , en raison d'un retrait du fédéral. Les 40 000 personnes sur les listes d'attente ne verront, en aucun moment, leur sort s'améliorer. D'ailleurs, le FRAPRU (4) dénonce le fait que le «[...] Québec devrait recevoir autour de 30 millions $ par année de cette enveloppe fédérale». François Saillant, porte parole de l'organisme déclarait d'ailleurs que « 30 millions $, ça représente tout juste l'équivalent des subventions pour 425 logements par année dans le cadre du programme québécois AccèsLogis, alors qu'il y a au Québec 203 000 ménages locataires consacrant plus de la moitié de leur revenu en loyer. C'est ridicule ».

Même son de cloche du côté de l'assurance-emploi. Alors que leur crise nous fait perdre de plus en plus d'emplois, rien n'est annoncé pour aider à assurer au plus grand nombre un accès à l'assurance-emploi. C'est toujours le même problème pour des centaines de milliers de travailleurs et de travailleuses qui se retrouvent sans emploi. Ils et elles cotisent toute leur vie, pour se voir refuser l'accès aux prestations le moment venu. Hugo Desgagné du MASSE (Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi) déclarait récemment:« À quoi, et surtout à qui cela sert-il de bonifier de cinq semaines la période de prestation s'il y a toujours près de 60 % des travailleurs et des travailleuses qui, d'une manière ou d'une autre, n'y auront pas accès lorsqu'ils ou elles perdront leur emploi? Toutes bonifications à l'assurance-emploi, bien que souhaitables, demeurent inefficaces si l'on ne s'affaire pas, dans un premier temps, à rétablir le caractère universel du régime.»

Dénoncé un peu par la droite et décrié par la gauche, ce budget est une démonstration éclatante du rôle de l'État dans la société capitaliste. Alors que l'État est souvent présenté comme le médiateur des tensions sociales comme le protecteur des citoyen-ne-s (État-providence), il n'est en fait que l'outil entre les mains de la classe dominante afin d'asseoir son pouvoir. Plusieurs études démontrent que le fardeau fiscal repose sur les épaules des contribuables et non sur les compagnies, or ce sont celles-ci qui bénéficient du secours rapide et sans limite de l'État. L'expression populaire « socialiser les pertes et privatiser les profits» prends ici tout son sens. Le patronat exige une intervention, temporaire! C'est dire, qu'une fois l'économie sur pied, l'État doit se retirer et laisser le marché reprendre son cycle jusqu'à la prochaine crise. L'État doit se contenter de donner toutes les ressources nécessaires afin de stimuler la croissance économique. De plus l'État doit investir dans des dépenses non-rentable-s aux yeux des capitalistes mais qui sont d'une grande utilité telles que les routes, les écoles, les ports et chemin de fer, les hôpitaux. Toutes ses infrastructures sont utiles pour l'accumulation du capital, mais non-rentables, alors il est préférable que ce soit l'État avec l'argent des travailleurs et des travailleuses qui les financent! Le budget Flaherty est la preuve que l'État n'est qu'un pantin au service de la classe dominante, peu importe qui nous gouverne!

(1)http://www.budget.gc.ca/2009/home-accueil-fra.asp
(2)http://www.cpq.qc.ca/index.php?id=31&content;_id=296
(3)http://www.iedm.org/main/show_editorial ... als_id=691
(4)http://www.frapru.qc.ca/Comm/Comm498.html

lundi, janvier 12, 2009

Le cambriolage du siècle

Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas l'intention de vous parler ici d'une histoire rocambolesque impliquant des « méchants voleurs » armés exécutant des perçages de coffre-forts ; le cambriolage dont je veux vous parler a été exécuté par des hommes d'affaires tout ce qu'il y a de plus « respectables », armés que de leur chéquier et de leurs très bonnes relations... Des fois c'est l'arbre qui cache la forêt, mais dans notre histoire c'est la cravate qui cache le crosseur!

Tout commence avec des années fastes. Dans les années '90 et au début des années 2000, les trimestres se suivaient et se ressemblaient pour les résultats du secteur financier. On nous claironnait à tue-tête les « résultats exceptionnels » par dessus les « profits records » et autres superlatifs du même genre. Les banques avaient le vent dans les voiles, et leurs analystes et autres experts économiques se permettaient même de nous faire la morale en nous répétant sans cesse « l'obligation » pour nos gouvernements de réduire leurs dépenses et d'éliminer les diverses réglementations économiques afin d'éviter ce qu'ils qualifiaient de « désastre en préparation » pour les états. Devant l'insistance des experts de la grande science économique, nos gouvernements se firent dociles et se mirent à couper tout azimuts afin de « sauver » nos programmes sociaux et accordèrent une très grande liberté d'action au secteur financier.

Puis, c'est le choc. Même si tout le monde apprend dans le cours d'Économie du secondaire qu'une période de récession suit de façon cyclique les périodes de croissances, nos grands manitous financiers au service des banques n'avaient rien vus venir et nous arrivent avec leurs déclarations alarmistes et leurs faciès surpris. A les entendre parler les grandes banques seraient sur le point de faire faillite, et on accuse le marché hypothécaire « à risque » de les avoir acculer au bord du gouffre.

Donc elles se sont aventurées sur un terrain dangereux dans l'espoir de faire gonfler leurs profits, et elles ont perdu gros. Pendant des années elles ont cachées le tout afin de ne pas faire tomber leurs actions sur le marché spéculatif, et maintenant elles nous demandent d'éponger les pertes parce-que ouf, c'est catastrophique pour elles. Mais ça tombe bien, nos gouvernements sont en bonne santé financière après avoir coupés partout, donc ils pourront facilement emprunter à d'autres institutions financières pour subventionner le secteur financier (!?!). Et c'est maintenant devenu nécessaire pour nos gouvernement de s'endetter! Mais rassurez-vous, en échange de ces dons gigantesques, les financiers font leur mea culpa et acceptent que des nouvelles réglementations viennent encadrer leur travail pour ne plus que la situation ne se répète.

On devrait se sentir tellement obligés de leur venir en aide que la préparation d'un téléthon pour amasser des fonds du public serait dans les plans... Vous y comprenez quelque chose à cette logique? Ben moi non plus, mais ne vous inquiétez pas car c'est très certainement voulu...

Tout ce scénario est tellement gros et honteux que l'on est en droit de se demander pourquoi il est avalé si facilement par une si grosse majorité de la population. Mais bon, cela vient peut-être confirmer la théorie du « Big Lie », qui dit que plus le mensonge est gros plus les gens seront enclins à y croire. Des fois je crois bien que même si un banquier s'exprimait de façon claire et honnête comme notre ami dans le vidéo ci-dessous pour expliquer comment ils veulent nous fourrer, il s'en trouverait pour trouver cela correct et nécessaire...

lundi, mars 31, 2008

À bas les restaurants!

La critique d'un travailleur de l'industrie alimentaire

À 60 pages, À Bas les Restaurants est un guide illustré à la vie quotidienne des travailleurs de restaurants, leur misère, stress et aliénation, mais aussi comment ils luttent contre cette vie. S'appuyant de plusiers idées anti-capitalistes, et une grosse tranche d'expérience personelle, c'est moitié analyse, moitié appel aux armes.


samedi, décembre 01, 2007

Quand le fric peut tout acheter!


Un article du Devoir, nous apprenait hier, que l'achat d'Alcan par la transnationale Rio Tinto nous prouve encore une fois l'absurdité du capitalisme. Il faut se rappeler que le consortium australo-britannique avait acheté plus tôt cet année, la compagnie québécoise Alcan pour la modique somme de 38,1 milliards de U$.

Bon vous me direz, un capitaliste qui en bouffe un autre qu'est ce que ça change? Mais le problème maintenant déborde du contexte économique puisque par cette acquisition, Rio Tinto a acquis six centrales électriques devenant ainsi propriétaire "légitime" d'environ 30 kilomètres de la rivière Saguenay et d'une grande partie des berges du lac Saint-Jean. Naïvement on pourrait croire que nos "représentants" ont tout mis en oeuvre pour empêcher ou du moins protéger minimalement ce qui devrait appartenir à tous et toutes. Mais non, les 2 paliers de notre belle démocratie représentative ont refusé d'intervenir. D'ailleurs, Isabelle Mignault, l'attachée de presse du ministre Bachand a répondu à cette question :

«Ce que je peux dire là-dessus, c'est que le Québec respecte les transferts des droits de propriété. On vit dans un régime de droit», et a ajouté qu'elle ne pouvait pas «commenter tous les détails de la transaction» mais que les intérêts du Québec avaient été protégés par la convention de continuité signée entre Alcan et Québec!!»

Aussi bizarre que ça puisse paraître, cet "achat" indirect de territoire s'explique par le fait qu'en 1904, une compagnie s'était fait céder «à perpétuité» des kilomètres du fond du Saguenay et de berges du lac Saint-Jean afin de les inonder. Cette "lacune" juridique a d'ailleurs été modifié en 1920 dans la Loi sur le régime des eaux, qui assure que les compagnies ne soient que des locataires du territoire. Dans le cas de Rio Tinto, ils n'auront donc pas de loyer à payer à l'État pour les barrages qu'ils possèdent maintenant sur la rivière Saguenay. Par contre, les résidents devront toujours payer un loyer au nouveau propriétaire (1$ symbolique mais tout de même absurde!).

Le porte parole de Rio Tinto a même le culot d'ajouter que le fait d'être propriétaire d'une partie de la rivière ne les dispense pas de payer 79 millions $ en taxes et redevances à l'État! Pauvre capitaliste, l'État néolibéral devrait être plus conciliant avec vous peut être? On devrait faire payer un loyer auX municipalitéS qui empiète sur les territoire de votre empire? Comme si une transnationale qui avait les moyens de payer 40 milliards U$ pour un concurrent, n'avait pas les moyens de payer 79 millions de $ alors qu'ils ont eu un chiffre d'affaire pour la seule année 2006,de 26 milliards U$, représentant 0,3% de ses revenus. Concrètement à notre échelle de chiffre, c'est comme si un prolo qui gagnait 20 000$ par année payait environ 60$ de taxe et d'impôt pour l'année!!!Wow, c'est ce qui s'appelle de la proportionnalité fiscale? Alcan quant à elle avait eu un chiffre d'affaire de 23,6 milliards U$ en 2006.

Le syndicat des TCA qui syndiquent les employés d'Alcan au Saguenay, est d'avis que le gouvernement devrait nationaliser la rivière. Ce à quoi Rio Tinto a répondu tout bonnement:«Nationaliser, ça donnerait quoi? Il faudrait que Québec négocie des baux sur les barrages existants. On ne voit pas l'intérêt que ça pourrait avoir». Ça donnerait au moins une minime impression que le territoire n'est pas qu'une marchandise et que les gens qui l'habitent ne sont pas seulement des locataires de vos empires! Il y a quand même des limites à se foutre de nos gueules. Je ne crois pas que Rio Tinto serait chaud aux idées prônés par le communisme libertaire d'autogestion ouvrière et de collectivisation du territoire!!

Pour finir sur une note enthousiaste d'un point de vue capitaliste, le plus gros groupe minier planétaire BHP Billiton se propose d'acquérir Rio Tinto pour la modique somme de 120 milliards U$. Ce qui en ferait la deuxième plus grosse transaction financière de l'histoire! La Chine, qui est un énorme consommateur de produits miniers s'oppose à cette transaction puisque le nouveau monstre capitaliste qui en résulterait serait en mesure de fixer les prix de l'acier à sa guise. La Chine pour se protéger serait donc en processus de faire une OPA de 200 milliards U$ via un consortium associant le sidérurgiste Baosteel et le fonds souverain chinois China Investment(ici). Vive le capitalisme d'État chinois!

Pendant ce temps, Rio Tinto est en voie de se départir de la division de produits usinés d'Alcan. Trois entreprises seront touchées au Québec, dont une à Shawinigan et deux au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Des régions comme la Côte Nord ou le Saguenay (Alcan/Rio Tinto), dont l'économie dépend en bonne partie des ressources minières qui sont maintenant détenus presque exclusivement par Rio Tinto, pourront elles survivre lorsque la maximisation du profit et la spéculation boursière s'enclencheront véritablement? Mais ça, nos gouvernements s'en foutent éperdument comme toujours. Gageons qu'ils proposeront bientôt de les subventionner afin de maintenir les emplois en région et perpétuer le traditionnel "privatisation du profit et socialisation des coûts".

La machine capitaliste est de plus en plus gourmande, c'est tous ensemble qu'il faudra l'arrêter. À quand l'autogestion généralisée?

jeudi, novembre 29, 2007

La sélection des immigrants...


Un bon texte de nos camarades français d'Alternative Libertaire sur la sélection des immigrants. Le texte parle du paradoxe de la fermeture des frontières à l'immigration dans les pays riches et qui en parallèle tentent de sélectionner seulements ceux et celles qui correspondent à des besoins de rentabilité dans certains secteurs d'activités économiques. Pour nous ici au Québec ce n'est rien de nouveau, puisque cette logique a été adoptée depuis de nombreuses années.

Exploitation : L'immigration choisie, ça n'existe pas !

Des tentatives de planification de l'immigration ont été mises en œuvre tout au long du XXe siècle. Ce rêve bureaucratique n'a jamais convaincu même le patronat. D'un côté, trier les entrants, de l'autre fermer les frontières. C'est une méthode qui se mord la queue.

Pour lire la suite

vendredi, novembre 23, 2007

Pétrole et banques: toujours plus d'argent!

Surprenant? Encore une fois, Statistique Canada révèle que l'industrie du pétrole et les banques canadiennes font de l'argent plus que jamais. Leurs bénéfices d'exploitation s'est soldé pour le troisième trimestre seulement a 67 milliards de $, une hausse des bénéfices de 5,8 %.

Notre pouvoir d'achat a augmenté de 15,5%!Pis quoi encore?


Une étude de Statistique Canada rapportée dans le Devoir, dont le titre est "Les Canadiens s'enrichissent plus vite", nous révèle qu'entre 2000 et 2006, le revenu réel par habitant canadien a augmenté de 15,5 % au Canada. Le revenu réel est définit comme : le revenu national net (RNN) réel, qui est une mesure du pouvoir d'achat réel du revenu qui reste au Canada après avoir pris en compte le rendement de l'investissement international et la consommation de capital.
Pour simplifier, pour ceux qui comme moi ne sont pas des économistes ou des spécialistes de la compatibilité :

Revenu réel = revenu primaire + prestations sociales - impôts - cotisations sociales (ici)

C'est donc ce qui nous reste dans nos poches après avoir payer nos impôts et nos cotisations diverses. En toute naïveté, on peut supposer que quelqu'un qui gagnait 10 000$ de revenu réel en 2000 (et dont le salaire n'a pas augmenté en 6 ans) a maintenant 1550$ de plus dans ses poches. Par contre, ce que cette étude ne calcule pas c'est l'augmentation démentiel du coût de la vie pour les choses de première nécessité tel que le logement. D'ailleurs, une enquête rapportait plus tôt cet année, qu’entre 2000 et 2006, le coût des loyers des logements a bondi de 25% dans la région de Montréal, 23 % à Québec, 22,6 % à Gatineau, 18,2 % à Trois-Rivières et de 17,8 % à Sherbrooke, 17,3% à Valleyfield et 26% à Granby.
En contre partie le salaire minimum entre 2000 et 2005 est passé de 6,90$ à 7,55$(ici).
Par ailleurs, nous rapportions plus tôt sur ce blogue que
le taux total d'imposition de taxes pour les 10% des canadiens les plus pauvres est passé de 25,5% en 1990 à 30,7% en 2005.

Sommes nous réellement plus riches? Les statisticiens et les journalistes devraient peut être avoir une conscience de classe plutôt qu'une pseudo objectivité, parce que la richesse se mesure à la qualité de vie et non à 3 colonnes de chiffres! Les statistiques de ce type me rappelle malheureusement trop la Novlangue d'Orwell et les statistiques aliénantes dans son roman 1984. Quand je lis des trucs du genre ca me donne le goût de vomir et ca me rappelle que la lutte des classes est encore et toujours notre seul salut...

vendredi, octobre 26, 2007

La consommation comme action politique. Critique d'une stratégie réformiste.

Ce texte est rédigé par un camarade de la NEFAC-Montréal. Il ne s'agit pas d'une position officielle de l'organisation mais bien d'un point de vue personel.

À la lecture de l’article sur les boycotts aux États-Unis, notamment celui de Wal-Mart, paru dans le dernier numéro d’Alternative Libertaire (France), il semble justifié de répondre afin d’indiquer les limites d’une telle stratégie qui malheureusement commence à prendre place dans l’univers militant nord-américain, Québec inclus. Il est possible d’affirmer qu’elle prend naissance dans un courant réformiste qui prétend que la consommation est une forme d’action politique, « Acheter c’est voter !» Tel est le mot d’ordre d’une gauche caviar, plus soucieuse de s’acheter bonne conscience que de régler radicalement le problème social.

À la base de se mouvement, il y a donc le postulat que la consommation peut contenir en elle, les germes d’un contre-pouvoir au capitalisme. Loin de n’être qu’un instrument de lutte, la consommation bien utilisée éthiquement, permettrait de voir l’émergence d’une société meilleure plus égalitaire. La consommation, serait même pour plusieurs, une façon de contrecarrer les effets néfastes d’une mondialisation néolibérale, comme la délocalisation, par l’incitation d’acheter national, « made in Québec (ou France peu importe)». C’est cette même vision, qui a permis l’émergence du commerce équitable et de la culture Bio.

C’est donc un mouvement porter principalement par une certaine gauche bien pensante et embourgeoisée et qui, malheureusement, prend racine chez certains éléments plus radicaux. Il y aurait deux façons de «voter» par la consommation, positivement ou négativement, c’est-à-dire par l’achat ou par le refus d’acheter (le boycott). Premièrement on cible quelques formes de commerces éthiques pour lesquels on encourage la consommation et d’un autre côté on attaque certaines compagnies soupçonnées de porter en elles tous les maux du capitalisme.

Cette idée d’une consommation éthique implique nécessairement la croyance en un capitalisme qui peut se transformer équitablement, un capitalisme à visage humain ! Actuellement ce capitalisme est dénaturé par la présence de grandes compagnies responsables de sa dérive inhumaine et injuste. De plus, il y a derrière cette vision, une certaine hiérarchisation des différents capitalismes, quelques uns d’entre eux jugés bons et éthiques et d’autres non. La production nationale est toujours préférable à la production étrangère ou encore l’artisanat préférable aux multinationales.

Le boycott, ou la menace de boycott est souvent utilisé dans des situations précises pour faire fléchir la politique d’une compagnie sur une pratique ou sur une de ses politiques. En occident c’est le travail des enfants qui retient souvent l’attention. Des compagnies sont attaquées dès qu’il y a un soupçon qu’elles emploient des enfants. Aussitôt que la compagnie a changé ses pratiques, la consommation peut revenir à la normale et la bonne conscience occidentale est préservée. Cependant, en aucun moment on s’inquiète à savoir que la perte du revenu de l’enfant pour la famille concernée est parfois dramatique. Ce n’est pas aux biens pensants occidentaux de mettre fin au travail des enfants, mais bien aux mouvements ouvriers des pays concernés, tout comme il en a été en occident.

La gauche radicale qui se rattache à cette vision de la consommation comme instrument de lutte, ne prétend pas, pour sa part, que le capitalisme est réformable. Dans leur cas, on considère le boycott ou la consommation responsable comme un pas à franchir vers la fin du capitalisme. Si Mc Donald tombe sous le poids du boycott, il y aurait possibilité de passer à une compagnie suivante pour ainsi ébranler l’ensemble de l’édifice capitaliste.

Bien entendu, toute cette vision est incohérente. Elle s’attaque au problème par la fin, c’est-à-dire par la consommation au lieu de la production. Tout comme le démontre Marx, la production est au cœur du fonctionnement d’un système économique. La consommation n’est que la façon d’échanger les marchandises produites, les rapports sociaux inégaux et l’exploitation sont le fait du mode de production. C’est donc par la lutte de classe, la lutte des travailleurs et des travailleuses que nous parviendrons à mettre le capitalisme en déroute. Parce que c’est au niveau de la production que se réalise l’accumulation de richesse, par le profit.

Il n’y a pas de hiérarchie de capitalisme, il n’y a pas de compagnies pires que d’autres et qui mériteraient plus l’objet de notre haine et notre refus d’y consommer. Chaque compagnie à sa place dans ce système, chacune d’entre elles exploitent. Autant la PME (petite et moyenne entreprise) que la multinationale doivent leur profit à l’exploitation de leurs employé-e-s. McDo est un symbole du capitalisme états-unien, un symbole de la malbouffe et des mauvaises conditions de travail mais le petit restaurant familiale au coin de la rue exploite tout autant ses employé-e-s, le fait d’être familial n’y change rien !

Le boycott ou la consommation comme moyen d’action politique est donc en désarticulation avec l’organisation des travailleurs et des travailleuses. Cette stratégie est vue comme une fin en soi et non pas un moyen de solidarité avec les travaileur-euse-s qui doit intervenir à des moments précis. Lorsque les employé-e-s entrent en conflit, il peut être stratégique d’appeler à un boycott, mais là encore c’est au niveau de la production, au niveau du travail que la décision doit se prendre. C’est la même chose par rapport au travail des enfants, lorsque le mouvement ouvrier des pays du sud jugera le moment venu d’attaquer sur cette question, les travailleur-euse-s occidentaux auront à être solidaires et à boycotter, toujours en articulation avec les principaux concernés.

Finalement, on le voit, la consommation comme action politique est le fait d’une gauche caviar bien pensante et surtout réformiste. Il s’agit d’une action individualiste puisqu’elle ne permet qu’à certaines personnes de s’acheter bonne conscience. Pour ce qui est de la gauche révolutionnaire qui défendent le boycott, cela ne tient pas la route puisqu’il n’y a pas d’articulation avec le mouvement ouvrier qui lui-seul peut attaquer l’accumulation de richesse et donc le capital. Nous disons donc : boycott, oui ! Mais bien intégré à une stratégie de lutte globale qui part de la base, donc à une véritable lutte de classe !

lundi, octobre 08, 2007

CRISE FINANCIÈRE:Paierons-nous les paris manqués de l’économie-casino ?

Voici un texte retransmis par nos camarades d'Alternative Libertaire. L'article traite de la récente crise économique à cause des hypothèque de risque.

Des difficultés de quelques ménages américains à la crise financière mondiale…
On aimerait pouvoirse passer du monde de
la Bourse
et de son verbiage technocratique.
Malheureusement le joujou des financiers est très fragile et, régulièrement, se sont nous
qui payons leurs paris manqués.

Début 2007, quelques milliers de ménages américains se sont retrouvés dans l’incapacité de rembourser des crédits subprimes* auprès de leurs banques. Leurs maisons ont été saisies, mais du fait de la saturation du marché de l’immobilier, les sociétés spécialisées dans les subprimes ont été incapables de les revendre et se sont donc elles-mêmes retrouvées en défaut de paiement vis-à-vis de leurs banques.

Conscients du fort risque de défaut de paiement associé aux crédits subprimes, la finance avait pris soin de titriser* ces prêts, pensant ainsi diviser un risque concentré sur une société en plusieurs petits risques amortis par plusieurs sociétés.

Mais il y a eu un grain de sable – prévisible par ailleurs : avec le boom immobilier, les agences spécialisées chargées d’évaluer le risque de chacun de ces titres ont été gagnées par l’enthousiasme pour les juteux crédits subprimes et ont largement minimisé ces risques. Ainsi, la titrisation a disséminé des risques d’ampleur inconnue sur tout le marché. Les premiers défauts de paiement se sont finalement étendus à vitesse éclair. Des sociétés immobilières mais aussi des banques se sont effondrées en quelques jours.

En août, on en était déjà à la crise de confiance généralisée : aucune banque ne voulait plus prêter d’argent aux entreprises et même aux autres banques, toutes étant suspectées d’être infestées de subprimes et de ne pas pouvoir rembourser l’argent prêté. Des sociétés spécialisées dans d’autres secteurs juteux mais suspects ont été gagnées par cette crise de confiance. Les banques centrales* ont été obligées d’injecter des liquidités, c’est-à-dire de prêter de l’argent en quantités considérables pour pouvoir relancer l’investissement. Le 9 août, la Banque centrale européenne (BCE) a injecté 94,8 milliards d’euros dans le marché.

Le 16 septembre, suite à une chute de près de 30 % du titre de la banque anglaise Northern Rock, 5e société anglaise spécialisé dans les subprimes, la banque centrale anglaise a été forcée de lui accorder un prêt sur le long terme. Cette intervention, si rare de la part de cette banque centrale, a provoqué un vent de panique : deux milliards d’euros ont été retirés par les épargnants, approfondissant la crise de la banque.

Le mythe de la régulation du marché

Cette crise n’est que la continuité d’une série de crises financières toujours plus importantes commencée à la fin des années 1980. Régulièrement, des bulles éclatent, les dernières en date étant la bulle des pays émergents en 1997-98 et la bulle Internet en 2001. On peut alors se demander pourquoi personne n’a été capable de prévenir et de désamorcer ces crises.

Pour les idéologues libéraux, ces crises sont en fait bénéfiques pour l’économie mondiale, car elles permettraient à la finance de « s’autoréguler » en faisant éclater ses bulles et à l’économie réelle de se débarrasser de ses « branches mortes » : les entreprises les moins dynamiques. Pour ces fétichistes du marché, celui-ci a une vie propre et finira toujours par surmonter ses crises. Ce point de vue cynique fait complètement abstraction des travailleuses et des travailleurs, de leurs conditions de vie, supposées pouvoir se dégrader à l’infini pour pouvoir absorber les chocs économiques. Il permet également de nier l’évidence : il n’y a personne au volant de cette machine folle qu’est le capitalisme mondial.

Incapables d’avoir une véritable influence sur le cours des évènements, Sarkozy et Merkel nous refont le coup du « manque de transparence ». En gros, pour éviter ces crises, il faudrait que les entreprises et les banques ouvrent leurs livres de compte. Les risques propres aux différentes actions émises seraient alors beaucoup mieux évalués. Se fâcher tout rouge lors des crises économiques est une des habitudes des politiciennes et des politiciens. Ces grosses colères aboutissent systématiquement à… rien. Le secret des comptes des entreprises est justement une des conditions de la spéculation et il est hors de question pour la finance internationale de revenir dessus, ce que savent très bien Sarkozy et Merkel.

Pourtant, si elle avait lieu, l’ouverture des livres de compte serait une avancée pour les salarié-e-s… et ne servirait pas juste aux politiciens à faire diversion.

Enrayer une crise… en amorçant la prochaine

De leur côté, les financiers et les médias bourgeois à leur solde n’ont eu de cesse de fustiger les banques centrales, qui refusaient de baisser leurs taux d’intérêts. Ceux et celles qui passent habituellement leur temps à critiquer le « trop d’État » dans l’économie, en viennent donc à implorer l’État de bien vouloir rattraper leurs paris ratés. Baisser les taux directeurs*, c’est faciliter les emprunts, donc permettre une relance de l’investissement des entreprises et recréer les conditions de la spéculation. Les entrepreneurs sont favorables à cette baisse, mais pas les banques centrales. À l’heure actuelle, la BCE n’a pas encore baissé ses taux et n’a accepté que de repousser la date de leur hausse.

Les banques centrales sont dans une situation délicate. Trop attendre peut approfondir la crise financière actuelle, au risque de provoquer une véritable crise économique. À l’inverse, trop baisser les taux sans avoir attendu que les « branches mortes » se soient bien cassées peut inciter des banques peu sûres à se relancer à corps perdu dans la spéculation. Si ces banques se retrouvent en défaut de paiement auprès des banques centrales, l’argent injecté est perdu dans la nature. Au vu des sommes en jeu, c’est la crise monétaire et l’inflation qui guettent, avec à la clé une crise économique due à la sous-consommation. Le risque d’une généralisation de la crise actuelle à l’économie est bien réel.

Les spéculateurs sauvés par l’argent public

Les banques centrales tentent de trouver un compromis entre les deux options. Dans tous les cas, c’est sans doute leurs prêts massifs aux banques, donc de celles-ci aux sociétés financières, qui vont permettre la sortie de crise à terme, confortant ainsi les financiers dans leur folie spéculative et recréant les conditions d’une prochaine crise.

Ceux-ci ont tout à gagner à faire des paris risqués : s’ils gagnent, ils s’en mettent plein les poches, s’ils perdent, les conséquences sont tellement importantes que les États sont forcés d’intervenir pour rattraper leurs erreurs avec l’argent public. On comprend mieux alors pourquoi les crises sont de plus en plus violentes.

Une seule chose est sûre : en cas de crise économique, se sont les travailleuses et les travailleurs qui paieront. Les crises économiques augmentent la pression des marchés sur les entreprises. Pour maintenir leurs bénéfices, celles-ci réduisent leurs coûts de production en baissant les salaires, en augmentant la durée de travail, en délocalisant, en se restructurant… Soit elles font faillite et les travailleurs sont au chômage, soit elles se maintiennent mais au prix de lourdes concessions des salarié-e-s. On entre alors dans le cercle infernal : la baisse des salaires entraîne la baisse de la consommation, donc plus de compétition entre les entreprises pour écouler leur production, donc une baisse des coûts de production etc. Ainsi la vie des travailleuses et des travailleurs dépend de la « finance-casino ».

Les crises augmentent les tensions entre les classes. En dernier ressort, ce ne sera donc pas le marché, les financiers ou les politiciens qui décideront de l’issue d’une crise économique éventuelle, mais bel et bien les travailleuses et les travailleurs, en réussissant ou non à imposer d’autres choix de société.

Grégoire Mariman (AL Paris-Sud)

Lexique boursier:

Subprimes : Crédits immobiliers américains destinés aux ménages « à risque ». Ces crédits donnent des facilités juridiques aux banques pour saisir les biens immobiliers en cas de défaut de paiement et sont indexés sur les taux de crédit généraux. Ainsi, une hausse d’un quart de point des taux d’intérêt de la banque centrale américaine peut faire passer les mensualités d’un ménage de 400 à 700 dollars.

Titrisation : transformation en titres boursiers : procédé consistant à mettre en bourse les dettes de particuliers. Si le particulier se retrouve en défaut de paiement, ce n’est pas un prêteur mais plusieurs actionnaires qui ne sont pas remboursés.

Banques centrales : La banque centrale d’un État est l’institution chargée de produire la monnaie du pays et d’en déterminer la politique monétaire. Elles sont en général indépendantes des institutions politiques du pays.

Taux directeurs : Les banques centrales « prêtent » de l’argent aux banques de second rang (BNP, Société générale, Banque postale…). Les taux directeurs sont les taux d’intérêts de ces différents prêts. En fait, comme les banques centrales produisent la monnaie, ces prêts sont avant tout virtuels : la banque centrale recrédite le compte de la banque de second rang.

mardi, septembre 25, 2007

Les forces du marché : une force pour l’égalité des sexes?



Selon une étude de la Banque Toronto Dominion, les « forces du marché » pourrait diminuer et même éliminer les écarts de salaires entres les hommes et les femmes (L'article de la Presse). On nous rapporte que d'ici les 10 prochaines années, les femmes se retrouveront de plus en plus dans les universités et dans le secteur des services, leur permettant d'assurer « la prospérité future au Canada ». Par contre, les spécialistes ont omis de mentionner si leurs salaires allaient augmenter ou si le nivellement par le bas des conditions de travail allait plutôt permettre un rattrapage inverse. De plus, les auteurs de cette savante étude mentionnent que «les employeurs deviendront de plus en plus dépendants des femmes pour combler leur pénurie de main-d'oeuvre qualifiée». Les femmes peuvent donc se réjouir, elles pourront combler les postes d’employés qualifiés avec des conditions aussi précaires que les hommes. Et comme si la farce n’étaient pas encore assez grosse, nos 2 éminents analystes mentionnent que «les marchés deviendront les meilleurs amis des femmes intéressées à travailler». Évidemment, travailler dans la précarité c’est la meilleure façon de devenir un-e ami-e du marché à condition de ne pas être syndiqués-ées. Pour conclure, l’étude mentionne que « certaines barrières sont toutefois demeurées intactes jusqu'à maintenant (...) les femmes n’occuperaient que 10 % des postes de supervision financière dans les entreprises, et ne compteraient que pour 12 % du membership des conseils d'administration ». Comme quoi l’amitié à toujours ses limite et le patriarcat est toujours aussi bien ancré.