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mardi, septembre 21, 2010
[L'automne sera chaud] Une invitation du POPIR-Comité logement
L’AUTOMNE SERA CHAUD!
Face aux attaques contre notre quartier, il faut s’organiser...
Les attaques viennent de partout et touchent des acquis gagnés à la suite de longues luttes. On s’attaque au système de santé, à l’éducation, au logement, on nous impose des tarifs toujours plus élevés pour l’électricité et pour des services jusqu’à maintenant gratuits. Dans nos quartiers, alors que le coût des loyers nous laisse les poches vident dès le 1er jour du mois, les condos luxueux poussent comme des champignons.
Faces à ces attaques, nous ne pouvons garder les bras croisés ... il est temps de répliquer! Mais comment? Faut-il hausser le ton? Comment pouvons-nous nous organiser localement? Peut-on se joindre à un mouvement plus large?
Venez échanger avec quatre personnes qui s’impliquent et luttent de différentes façons, dans divers lieux et venez connaître les enjeux qu’elles trouvent importants : logement, droit des femmes, pauvreté, anti-capitalisme et autogestion.
Quand? LUNDI, 27 septembre 2010 18 h 00
Où? CEDA, 2515, rue DELISLE, MÉTRO LIONEL GROULX
Pour plus d’information, contactez le POPIR-Comité Logement 514-935-4649 ou visitez leur blog
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samedi, novembre 07, 2009
Turcot: Vie ou mort de nos quartiers.
Demain, nous vous invitons à venir manifester pour forcer le gouvernement du Québec à refuser le projet actuel de l'échangeur Turcot. L'avenir de nos quartiers en dépend !!
DIMANCHE 8 NOVEMBRE
13H30
Métro Lionel Groulx
Rejoignez-nous sous les drapeaux rouges et noirs.
Pour de l'infos sur la lutte qui se mène dans le sud-ouest contre la réfection de l'échangeur Turcot, vous pouvez consulter nos textes ici.
mardi, octobre 27, 2009
L'été est peut être terminé, mais l'automne sera chaud!
Un Cause Commune Express distribué hier, à près de 100 exemplaires, lors du débats des candidats aux élections municipales pour l'arrondissement du Sud-Ouest.
Voilà maintenant plus de deux ans que le Ministère des Transports du Québec (MTQ) a déposé son projet de réfection de l'échangeur Turcot (Montréal), le plus gros échangeur au Québec. Depuis, les citoyen-nes du sud-ouest, se sont fortement mobilisé-es afin d'empêcher ce projet, que l'État tente de nous imposer, sans que nous que nous puissions avoir notre mot à dire. Ce que le MTQ propose, c'est un nouvel échangeur qui pourra accueillir plus de 300 000 voitures par jour, soit 20 000 de plus quotidiennement. Un échangeur qui coûtera 1,5 milliard de dollars sur sept ans, aura un impact environnemental énorme et dont la construction provoquera l’expropriation d’environ 170 logements, soient près de 400 personnes, ceci afin d'assurer un réseau routier temporaire, à côté des structures actuelles, durant la construction qui durera plus de cinq ans.
Les deux dernières années ont vu naître une multitude d'initiatives des citoyen-nes du Sud-Ouest allant d'assemblées populaires de quartier à des regroupements de citoyen-nes et d'organismes de quartier au sein d'une coalition. Les gens du quartier, en plus des pétitions, ont organisé une manifestation et des actions de perturbations afin de se faire entendre. Malgré tout, deux ans plus tard, des gens de notre quartier sont toujours menacé-es d'expulsion par les bulldozers du MTQ. Et il faut le rappeler, dans un quartier ou 86% des résident-es sont locataires. Deux ans plus tard, l'état, les élu-es et les bureaucrates font toujours la sourde oreille à nos revendications et refusent d'admettre que leur projet aura des conséquences néfastes sur notre santé et notre environnement.
Par ailleurs, le Bureau pour les audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui tarde toujours à rendre publiques les conclusions du rapport, risque peu d’être utile à l’arrêt des travaux, et ce malgré une grande majorité de mémoires déposés qui réclamaient que le MTQ retourne faire ses devoirs. Évidemment, certaines politicien-nes en ont fait leur cheval de bataille pour les élections municipales, afin de nous donner l’illusion qu’ils participent activement à notre lutte. Alors que nous savons très bien que, sous ce couvert de consultations publiques, la partie est déjà jouée. Le BAPE, sous des aspects démocratiques et participatifs, ne donne que l’illusion à la population qu’elle se bat afin de préserver ses quartiers ou son territoire, mais ne sert qu’à individualiser les revendications de tous et toutes et à les empêcher de s’organiser et de lutter ensemble dans la rue.
Pendant ce temps, les politiciens et les bureaucrates gagnent du temps afin d'empêcher toute forme d'organisation populaire plus radicale, qui les forceraient à se mouiller politiquement. Bref, on nous divise pour mieux régner, en faisant ici et là quelques compromis. Malheureusement, aucun compromis n’est possible dans la logique du profit de leurs amis capitalistes. Le piège des promesses des politicien-nes peut parfois être tentant pour plusieurs, mais rares sont les luttes qui en ressortent victorieuses. La seule démocratie possible est celle des habitants du quartier, qui par des assemblées de quartier et des comités de citoyens et citoyennes décident ensemble et solidairement de l’avenir de leur quartier. N’est-il pas absurde qu’après deux ans de luttes, les seuls moments où les politicien-nes osent finalement prendre position, soient à la veille d’élections municipales ? On peut se douter que le 2 novembre ils auront déjà oublié leurs engagements ?
Avec les récents scandales impliquant les élu-es, la mafia et certains syndicats de la construction, il y a fort à parier que peu importe le parti qui sera au pouvoir le 2 novembre, les pressions, les pots de vin et les magouilles seront les mêmes, afin de forcer les différents paliers de gouvernement à aller de l’avant avec ce projet de 1,5 milliard de dollars d’investissements, pour la réfection de Turcot, que nous paierons tous et toutes ! C’est nous prendre pour des imbéciles que tenter de nous faire croire qu’un seul homme est responsable de la corruption municipale et que les autres partis, malgré leur présence au conseil municipal, n'étaient nullement conscients des différents enjeux lorsqu'ils votaient. Et si c’est le cas, alors les membres des autres partis sont des irresponsables chroniques qui ne devraient nullement nous représenter. Peu importe les raisons, le fiasco de élu-es municipaux ne mérite en rien la confiance des habitants du sud-ouest. De Turcot, à la modernisation de la rue Notre Dame dans l'est, en passant par le Casino à Pointe St-Charles, au recouvrement de l'autoroute Ville-Marie ou au démantèlement du Centre Social Autogéré de Pointe St-Charles, le bilan des 4 dernières années des partis au conseil municipal n'a été qu'une suite d'attaques envers nos quartiers populaires.
Qu’importe le résultat des élections, les citoyen-nes du Sud-Ouest doivent continuer de lutter contre le projet de réfection de l'échangeur Turcot, parce que le vrai pouvoir est dans la rue et non dans les mains de quelques élu-es dont le seul mandat devrait être de représenter la volonté de nous les citoyen-nes et non celle de quelques hommes d'affaires au portefeuille bien garni! La classe politique doit comprendre que si elle ne respecte pas notre volonté, alors elle aura des comptes à nous rendre.
C'est à nous maintenant de leur faire comprendre que la vraie démocratie est dans la rue, pas dans les urnes!
Pour télécharger le Cause Commune Express en .pdf
mardi, octobre 06, 2009
La lutte continue dans le sud-ouest.
Suite au simulacre de démocratie participative des audiences du BAPE sur la réfection de l’échangeur Turcot qui se sont déroulées en juin, les citoyen-nes du sud-ouest continuent de s’organiser contre ce projet que le gouvernement tente de nous imposer. L’UCL impliquée dans cette lutte depuis plusieurs mois*, lance une campagne d’affichage massif dans le sud-ouest montréalais. Cette campagne vise tout d’abord à dénoncer la précarité de plus de 400 habitant-es de St-Henri menacé-es d’expropriation. De plus, elle vise à rappeler aux élus et à l’État que la lutte dans le sud-ouest se poursuit et s’intensifiera dans les prochains mois s’ils continuent à maintenir ce projet et à refuser d’écouter nos voix.
C’est à nous, et non pas aux politiciens et aux technocrates, à décider de l’avenir de nos quartiers.
Non aux expropriations!
Des logements, pas du béton!
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jeudi, septembre 10, 2009
Échangeur Turcot: Des logements, pas du béton!
Un texte du Cause Commune no.25. qui vient juste de paraître.
En 2007, le gouvernement libéral, par le biais du Ministère des Transports du Québec (MTQ), imposait aux habitantes et habitants des quartiers Saint-Henri, Ville-Émard, Côte-Saint-Paul ainsi qu’à l’ensemble des quartiers du sud-ouest de Montréal, son énorme projet de réfection de l’échangeur Turcot. Un projet qui coûtera 1,5 milliard de dollars sur sept ans et aura un impact environnemental énorme en plus de provoquer l’expropriation d’environ 170 logements, soit près de 400 personnes. Ces locataires seront évidemment faiblement dédommagé-e-s (trois mois de loyer et les frais de déménagement) en plus d’être laissé-e-s à eux-mêmes dans un marché locatif en pénurie, alors que 86 % des familles dans Saint-Henri sont locataires. Pour couronner le tout, la principale raison des expropriations repose sur le fait que le projet du MTQ consiste à reconstruire à côté des structures actuelles et sans arrêter la circulation, un nouveau réseau routier, entrainant ainsi la destruction de ces logements. Un projet dont le manque de vision est largement dénoncé par divers urbanistes et architectes qui prônent plutôt une vision à long terme de développement urbain à l’exemple de villes telles que San Francisco. En fait, quoi de mieux qu’en période de crise que de créer des grands projets d’infrastructures aux frais de la population et au détriment de l’environnement afin de relancer la machine capitaliste?
Depuis l’annonce du gouvernement, les résidants et les résidantes se sont fortement mobilisé-e-s de différentes façons, entre autre au sein de la coalition Mobilisation Turcot, un regroupement de tables de quartier, de groupes communautaires et de citoyens, principalement de l’arrondissement du Sud-Ouest de Montréal. Mais aussi via des comités de quartier comme celui des possibles exproprié-e-s du collectif Cazelais Libre, composé de militantes et de militants libertaires et celui du Village des Tanneries, qui ont organisé des fêtes et des assemblées de quartier à quelques reprises regroupant jusqu’à une trentaine de personnes et reposant sur la base de la démocratie directe. Outre des pétitions, des consultations populaires, du tractage massif et une campagne d’affichage soutenue, ces groupes ont organisé une grande manifestation dans le quartier. De plus, ils ont été fortement présents lors des audiences du Bureau pour les audiences publiques sur l’environnement (BAPE), ce qui aura permis de retarder pendant 30 minutes le début des audiences par une intervention d’une poignée de militants et de militantes qui ont transporté les slogans entamés par le POPIR comité logement à l’intérieur de la salle d’audience. Quelques membres de l’UCL sont d’ailleurs activement impliqué-e-s dans les différents groupes depuis plusieurs mois, agissant ainsi concrètement et de manière conjointe avec les autres libertaires du quartier, afin de permettre une radicalisation de cette lutte populaire.
En septembre, lors du dépôt du rapport du BAPE qui risque d’être le coup de semonce pour une immense mobilisation populaire, les résidants et résidantes qui n’attendent rien de très positif de cette consultation, augmenteront potentiellement leurs moyens d’actions. On peut donc envisager un automne très chaud pour les élu-e-s du Sud-Ouest!
Pour plus de détails sur cette lutte, consulter le blogue de Montréal ou notre brochure «Le Capital en Déroute».
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lundi, mai 11, 2009
[Le capital en déroute] Chronique no.5: L’échangeur Turcot.
En 2007, le gouvernement libéral, par le biais du ministère des Transports du Québec (MTQ), imposait aux habitants des quartiers Saint-Henri et Côte-Saint-Paul (sud-ouest de Montréal), son énorme projet de réfection de l'échangeur Turcot. Un projet en partenariat public-privé qui coûtera 1,5 milliard de dollars sur sept ans et aura un impact environnemental énorme en plus de provoquer l'expulsion de centaines de foyers. (1) (2)
L'historique
L'échangeur fut mis en service en 1967, dans le sillage de l'exposition universelle de Montréal au coût de 24 millions de dollars (de l'époque) répartis entre les trois paliers de gouvernement. Érigé à l'époque par la firme Lalonde et Valois, devenue SNC-Lavalin, une firme d'ingénierie québécoise « respectable » et un fabriquant majeur de munitions au Canada, qui a depuis diversifié ses champs de compétence: du pétrole aux barrages, en passant par les projets dans les territoires cris et innus, la construction de réacteurs nucléaires en Chine, la biotechnologie et l'autoroute blindée dans la bande de Gaza. Bref, une firme qui depuis sa création a toujours fait passer le profit avant les gens.
À l'époque, la construction de l'échangeur avait causé la destruction d'une partie des quartiers Saint-Henri et Petite-Bourgogne et d'une multitude d'usines (3). Plus de 6 000 personnes furent alors expulsées, c'est-à-dire un quartier entier (4). Une logique d'urbanisme classique calquée sur la vision individualiste de nos voisins du sud, basée uniquement sur la voiture et qui n'était pas fondée sur des principes de développement durable. Une quarantaine d'années plus tard, l'échangeur reliant trois autoroutes névralgiques, soit la 20, la 720 et la 15, permet la circulation de plus de 280 000 véhicules par jour, un chiffre bien au-delà de sa capacité réelle. L'usure du temps et l'achalandage imprévisible en 1967 ont maintenant fait leur œuvre et il est nécessaire et urgent de faire des travaux majeurs afin d'éviter une catastrophe telle que l'effondrement du viaduc de la Concorde en 2006 qui avait causé la mort de cinq personnes. Un viaduc qui datait également des années 60.
Impacts du projet
Ce que le MTQ propose, c'est un nouvel échangeur qui pourra accueillir plus de 300 000 voitures par jour, soit 20 000 supplémentaires. Mais que représentent concrètement 20 000 voitures de plus?
En spéculant sur des émissions moins polluantes d'ici à 2016, la date de mise en service projetée de l'échangeur, le MTQ suppose que le niveau de pollution de l'air sera maintenu au même niveau (5). En plus de la pollution atmosphérique, ce projet provoquera une augmentation des gaz à effet de serre, des îlots de chaleur, de la pollution de l'eau, des sols et de la pollution sonore et un accroissement des dépenses énergétiques. À tout cela s'ajoute une absence totale de développement de transport en commun visant à diminuer le nombre de véhicules sur l'île de Montréal. En ce qui concerne le niveau de pollution atmosphérique, déjà élevé selon la Direction de la santé publique de Montréal (DSPM), il provoque un nombre accru de décès prématurés. De plus il est responsable d'une multitude de problèmes de santé, dont une hausse des problèmes respiratoires chez les enfants vivant à moins de 150 mètres d'un axe routier où circulent plus de 10 000 véhicules par jour et des hausses de 17 % des risques de naissance d'enfants de faible poids (1). D'ailleurs, la DSPM propose de « cesser d'augmenter la capacité routière » et « de réaliser une meilleure intégration de l'urbanisme et du transport ».
En parallèle aux conséquences négatives sur la santé, il est important de souligner que l'Agence de santé et des services sociaux de Montréal rapporte que la proportion de ménages à faibles revenus est beaucoup plus élevée le long des axes de circulation à grand débit (plus de 7 700 voitures/heure durant les périodes de pointe). Ce sont évidemment ces mêmes habitants des quartiers les plus pauvres qui furent expulsés et déplacés lors des grands chantiers d'autoroute, des années 60 et 70, à Montréal et en Amérique du Nord (6). En plus de subir les impacts sur la santé au quotidien, ils subissent l'affront d'être sans cesse déplacés au nom du développement économique. Encore une fois, l'État et ses amis capitalistes agissent en se foutant éperdument des populations précarisées par des années de néo-libéralisme.
Cette fois-ci, ce seront plus de 174 familles (plus de 400 personnes) qui seront expulsées au nom du profit, soit plus de 25 immeubles résidentiels, en plus de 36 commerces (5). Des familles qui seront faiblement dédommagées par trois mois de loyer et les frais de déménagement. Ridicule. Ils seront évidemment laissés à eux-mêmes dans un marché locatif en pénurie, et risquent donc de voir le pourcentage de leur revenu dédié au logement, déjà trop élevé, augmenter encore plus. Pour couronner le tout, le projet que le MTQ met en avant consiste à reconstruire, à côté des structures actuelles et sans arrêter la circulation, un nouveau réseau routier. Ce qui est la principale raison de ces expropriations!
Quand profit rime avec... profits
Ce projet de développement au coût de 1,5 milliard de dollars sur sept ans représente l'un des plus gros projets de partenariat public-privé à ce jour au Québec. Un projet effectué sans aucune consultation de la population, qui le paiera en bout de ligne par le biais des taxes et des impôts. Quoi de mieux, et de surcroît en période de crise, que de relancer la machine capitaliste par le biais de l'État? Les grands projets d'infrastructure, dont le gouvernement nous vante les mérites en termes de création d'emplois et tente de nous convaincre de la nécessité tant d'un point de vue sécuritaire qu'environnemental ou même esthétique, sont liés à la propriété foncière privée et aux grands monopoles de la construction. La dette publique, ennemi juré de l'État en période de croissance économique, redevient une source sûre pour le capital privé qui nécessite en ce moment une consolidation et une accumulation afin d'éponger les pertes liées au récent écroulement des marchés financiers. L'État sert alors de prêteur (sans intérêts) aux capitalistes qui construisent et qui lui refilent ensuite des factures supérieures à leur coût réel. Cet argent emprunté au système bancaire par l'État permet donc, tant par les intérêts engendrés au profit de la banque que par les profits privés générés par ces infrastructures, de faire fructifier le capital privé. Ce sera évidemment la population qui épongera cette dette publique, par le biais de taxes et impôts divers. Cette « relance de l'économie » est une tentative de protéger et d'accroître les capitaux à nos frais au détriment de l'environnement et de nos conditions de vie. De plus, avec les récents scandales dans les milieux de la construction impliquant des politiciens, des syndicats et le crime organisé, on peut se douter que les politiciens et les capitalistes vont se remplir les poches avec ce projet.
C'est à nous tous et toutes maintenant d'exiger autre chose!
(1) Mobilisation Turcot
(2) Cyberpresse
(3) wikipedia
(4) Village des Tanneries
(5) Radio-Canada
(6) Agence de la Santé et des Services Sociaux de Montréal
L'historique
L'échangeur fut mis en service en 1967, dans le sillage de l'exposition universelle de Montréal au coût de 24 millions de dollars (de l'époque) répartis entre les trois paliers de gouvernement. Érigé à l'époque par la firme Lalonde et Valois, devenue SNC-Lavalin, une firme d'ingénierie québécoise « respectable » et un fabriquant majeur de munitions au Canada, qui a depuis diversifié ses champs de compétence: du pétrole aux barrages, en passant par les projets dans les territoires cris et innus, la construction de réacteurs nucléaires en Chine, la biotechnologie et l'autoroute blindée dans la bande de Gaza. Bref, une firme qui depuis sa création a toujours fait passer le profit avant les gens.
À l'époque, la construction de l'échangeur avait causé la destruction d'une partie des quartiers Saint-Henri et Petite-Bourgogne et d'une multitude d'usines (3). Plus de 6 000 personnes furent alors expulsées, c'est-à-dire un quartier entier (4). Une logique d'urbanisme classique calquée sur la vision individualiste de nos voisins du sud, basée uniquement sur la voiture et qui n'était pas fondée sur des principes de développement durable. Une quarantaine d'années plus tard, l'échangeur reliant trois autoroutes névralgiques, soit la 20, la 720 et la 15, permet la circulation de plus de 280 000 véhicules par jour, un chiffre bien au-delà de sa capacité réelle. L'usure du temps et l'achalandage imprévisible en 1967 ont maintenant fait leur œuvre et il est nécessaire et urgent de faire des travaux majeurs afin d'éviter une catastrophe telle que l'effondrement du viaduc de la Concorde en 2006 qui avait causé la mort de cinq personnes. Un viaduc qui datait également des années 60.
Impacts du projet
Ce que le MTQ propose, c'est un nouvel échangeur qui pourra accueillir plus de 300 000 voitures par jour, soit 20 000 supplémentaires. Mais que représentent concrètement 20 000 voitures de plus?
En spéculant sur des émissions moins polluantes d'ici à 2016, la date de mise en service projetée de l'échangeur, le MTQ suppose que le niveau de pollution de l'air sera maintenu au même niveau (5). En plus de la pollution atmosphérique, ce projet provoquera une augmentation des gaz à effet de serre, des îlots de chaleur, de la pollution de l'eau, des sols et de la pollution sonore et un accroissement des dépenses énergétiques. À tout cela s'ajoute une absence totale de développement de transport en commun visant à diminuer le nombre de véhicules sur l'île de Montréal. En ce qui concerne le niveau de pollution atmosphérique, déjà élevé selon la Direction de la santé publique de Montréal (DSPM), il provoque un nombre accru de décès prématurés. De plus il est responsable d'une multitude de problèmes de santé, dont une hausse des problèmes respiratoires chez les enfants vivant à moins de 150 mètres d'un axe routier où circulent plus de 10 000 véhicules par jour et des hausses de 17 % des risques de naissance d'enfants de faible poids (1). D'ailleurs, la DSPM propose de « cesser d'augmenter la capacité routière » et « de réaliser une meilleure intégration de l'urbanisme et du transport ».
En parallèle aux conséquences négatives sur la santé, il est important de souligner que l'Agence de santé et des services sociaux de Montréal rapporte que la proportion de ménages à faibles revenus est beaucoup plus élevée le long des axes de circulation à grand débit (plus de 7 700 voitures/heure durant les périodes de pointe). Ce sont évidemment ces mêmes habitants des quartiers les plus pauvres qui furent expulsés et déplacés lors des grands chantiers d'autoroute, des années 60 et 70, à Montréal et en Amérique du Nord (6). En plus de subir les impacts sur la santé au quotidien, ils subissent l'affront d'être sans cesse déplacés au nom du développement économique. Encore une fois, l'État et ses amis capitalistes agissent en se foutant éperdument des populations précarisées par des années de néo-libéralisme.
Cette fois-ci, ce seront plus de 174 familles (plus de 400 personnes) qui seront expulsées au nom du profit, soit plus de 25 immeubles résidentiels, en plus de 36 commerces (5). Des familles qui seront faiblement dédommagées par trois mois de loyer et les frais de déménagement. Ridicule. Ils seront évidemment laissés à eux-mêmes dans un marché locatif en pénurie, et risquent donc de voir le pourcentage de leur revenu dédié au logement, déjà trop élevé, augmenter encore plus. Pour couronner le tout, le projet que le MTQ met en avant consiste à reconstruire, à côté des structures actuelles et sans arrêter la circulation, un nouveau réseau routier. Ce qui est la principale raison de ces expropriations!
Quand profit rime avec... profits
Ce projet de développement au coût de 1,5 milliard de dollars sur sept ans représente l'un des plus gros projets de partenariat public-privé à ce jour au Québec. Un projet effectué sans aucune consultation de la population, qui le paiera en bout de ligne par le biais des taxes et des impôts. Quoi de mieux, et de surcroît en période de crise, que de relancer la machine capitaliste par le biais de l'État? Les grands projets d'infrastructure, dont le gouvernement nous vante les mérites en termes de création d'emplois et tente de nous convaincre de la nécessité tant d'un point de vue sécuritaire qu'environnemental ou même esthétique, sont liés à la propriété foncière privée et aux grands monopoles de la construction. La dette publique, ennemi juré de l'État en période de croissance économique, redevient une source sûre pour le capital privé qui nécessite en ce moment une consolidation et une accumulation afin d'éponger les pertes liées au récent écroulement des marchés financiers. L'État sert alors de prêteur (sans intérêts) aux capitalistes qui construisent et qui lui refilent ensuite des factures supérieures à leur coût réel. Cet argent emprunté au système bancaire par l'État permet donc, tant par les intérêts engendrés au profit de la banque que par les profits privés générés par ces infrastructures, de faire fructifier le capital privé. Ce sera évidemment la population qui épongera cette dette publique, par le biais de taxes et impôts divers. Cette « relance de l'économie » est une tentative de protéger et d'accroître les capitaux à nos frais au détriment de l'environnement et de nos conditions de vie. De plus, avec les récents scandales dans les milieux de la construction impliquant des politiciens, des syndicats et le crime organisé, on peut se douter que les politiciens et les capitalistes vont se remplir les poches avec ce projet.
C'est à nous tous et toutes maintenant d'exiger autre chose!
(1) Mobilisation Turcot
(2) Cyberpresse
(3) wikipedia
(4) Village des Tanneries
(5) Radio-Canada
(6) Agence de la Santé et des Services Sociaux de Montréal
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