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dimanche, novembre 15, 2009

Quand Adbusters appelle à la grève sauvage?

Vous connaissez le Buy Nothing Day? Lancée en 1992 par un canadien et rapidement reprise par Adbusters dans quelques pays, l'idée se voulait de créer une journée annuelle - fin novembre - de « manifestation non-violente de boycott des achats, pour protester contre l'excès de consommation. »

J'ai toujours été un peu déçu face à cette décroissance passive, partageant un peu une critique adressée en 1999 à Adbusters par « l'Ombre noire », des anars de Montréal, et trouvant hautement plus intéressante leur proposition pro-active d'un Steal Something Day. Parce qu'au fond, la journée sans achats s'inscrit dans la même lignée que toute la game de la consommation responsable, de la simplicité volontaire bio-équitable et de la mode éco-citoyenne en général. Non seulement l'impact réellement positif de tout ça demeure incertain, sinon carrément inexistant, encore faut-il avoir les moyens d'accéder à ces symboles d'égalité factice pour gens aisés en mal d'un monde moins pire. On se sent comment, vous pensez, de voir ce beau monde jouer au pauvre pendant une journée, quand le pouvoir d'achat, c'est à l'année longue qu'on l'a pas?

"Unlike the misplaced Buy Nothing Day notion of consumer empowerment, Steal Something Day promotes empowerment by urging us to collectively identify the greedy bastards who are actually responsible for promoting misery and boredom in this world. Instead of ignoring them, Steal Something Day encourages us to make their lives as uncomfortable as possible.


As we like to say in Montreal: déranger les riches dans leurs niches!"


Adbusters, c'est d'abord un magazine. Le projet se présente comme activiste, anti-consummériste, mais c'est à peu près tout. On se demande parfois où mène leur engagement, qui ne s'affirme ni de gauche, ni de droite, et si leurs détournements sont quelquefois intéressants, ils sont généralement plus divertissants que subversifs..

Bref, pour l'édition du Buy Nothing Day 2009, Adbusters a lancé un appel dont le titre m'apparaissait intéressant... jusqu'à ce que je le lise au complet.


Une grève sauvage, c'est quand des prolos décident collectivement, spontanément, de bloquer le travail sans l'approbation des petits chefs syndicaux et bien évidemment au grand dam des patrons. J'étais donc sceptique qu'un tel appel soit lancé par un groupe réformiste, idéologiquement plutôt flou, et externe à la classe ouvrière... Comme de raison, après un paragraphe à se péter les bretelles pour l'ingéniosité du Buy Nothing Day, l'appel se résume encore à réduire momentanément notre consommation, mais en débordant cette fois-ci du cadre stricte de la transaction commerciale.
"This year we’re calling for a wildcat general strike. On November 27/28 we’re asking tens of millions of people around the world to bring the capitalist consumption machine to a grinding – if only momentary – halt. We want you to shut off your lights, your televisions and other nonessential appliances. We want you to park your car, turn off your phones and log off your computer for the day. We’re calling for a Ramadan-like fast. From sunrise to sunset, we abstain en masse."
C'est peut-être moi qui a manqué quelque chose, mais je ne vois vraiment pas comment tout ça mène - et ce sont les derniers mots de leur texte! - à la « première révolution globale ». Qu'on joue aux primitivistes pendant 24 heures ne changera concrètement rien au capitalisme, qui poursuivra sa surproduction destructrice.

D'ailleurs, détourner nos propres moyens de lutte, c'est-tu comme de l'anti-subversion?!

mardi, février 05, 2008

Le Pouvoir d'Achat, quand une simple expression devient un outil idéologique...


Nos camarades français de l'OCL (Organisation Communiste libertaire), ont publié un excellent texte sur la définition et le changement de connotation du concept de "pouvoir d'achat". Un concept qui à la base était de nature syndicale, il est devenu un outil idéologique des politiciens et des chantres du néolibéralisme.

L’expression « pouvoir d’achat » était au départ un terme technique, neutre, si du moins un terme technique peut être neutre. De revendication syndicale, c’est devenu un terme fétiche des politiciens de tous bords, dont le sens a changé pour se charger d’idéologie libérale et occulter la notion d’exploitation.

Pour lire la suite

Vous pouvez aussi lire l'encart en bas de page sur l'inflation qui résume bien ce concept parfois nébuleux.