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lundi, avril 14, 2008

La grande révolution maoïste au Népal sera...une révolution capitaliste!

Au Népal, les ex-rebelles maoïstes sont en ce moment sur le point de devenir le premier parti de l'assemblée constituante, élue jeudi, qui permettra la transformation de la monarchie en République et contraindra le roi à abdiquer. Les maoïstes ont gagné ou sont en tête dans 98 conscriptions actuellement. Ils sont d'ailleurs sur le point d'obtenir une majorité simple, devançant même les vieilles formations politiques que sont le Congrès et le parti communiste du Népal marxiste-léniniste unifié (centre gauche). (source)

On se souviendra que la guerre populaire mené au Népal par le Parti communiste népalais d'obédience maoïste est considéré comme "(...) un brillant espoir non seulement pour les masses népalaises mais aussi pour l'ensemble du prolétariat international et des peuples opprimés (...)"!(PCR(Co)--Arsenal no.2).

Le Journal Le Monde, publiait cette semaine, un entretien avec le grand idéologue maoïste Népalais, Baburam Bhattarai, le bras droit du no.1 du parti. Selon cet entretien, l'un des points forts de leur programme révolutionnaire, serait d'ailleurs "(...) d'initier une politique transitoire dominée par la révolution capitaliste (...)"!Ah oui! La fameuse période de transition qui après des années de propagande finira par devenir la fameuse révolution tant souhaitée...

Après l'accord de paix en 2006, qui a mis fin au conflit qui a fait plus de 13000 morts en 10 ans, les maoïstes népalais proclament maintenant que leur but à court et à moyen terme n’est ni le socialisme, ni même une social-démocratie, mais bien d'ériger un capitalisme triomphant!!Pour une révolution encensée par les partis maoïstes, comme étant l'embryon de la nouvelle vague de la révolution mondiale qui se lève avec de plus en plus de force, et qui devait permettre de construire un nouveau monde enfin libre de toute forme d'exploitation, on peut dire que c'est plutôt mal parti.

Après Révolution, seule solution est ce que le modo des maoïstes népalais est devenu consommation seule solution?
Après Staline, Mao, Pol Pot etc..combien faudra-t-il encore d'exemple désastreux et de génocides afin de démontrer aux militants que le maoïsme n'est en rien un espoir pour les masses opprimées, mais bien une dictature instaurée et maintenue par la force?
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Voici l'article du journal le Monde...

Baburam Bhattarai reçoit dans une villa de trois étages aux tuiles rouges, située dans un faubourg de Katmandou où de modestes maisons en dur s'étagent à flanc de ravine. A observer la galerie de portraits de saints rouges qui orne son salon, on se dit que cet homme-là, numéro deux du Parti communiste népalais d'obédience maoïste (PCN-M), doit être un sacré dogmatique. Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao : l'affichage des références est clair. Yeux mi-clos, fine moustache coiffant une lippe sévère, Baburam Bhattarai affecte la sécheresse des anciens guérilleros modelés par la vie dans le maquis.

Et pourtant, l'homme maîtrise avec brio les contorsions de la dialectique. Ce n'est probablement pas un hasard si cet ancien étudiant en architecture, titulaire d'un doctorat à l'université Jawaharlal Nehru (JNU) de New Delhi, grand amateur de jeu d'échecs, passe pour l'idéologue du maoïsme népalais. A 53 ans, il est devenu un personnage-clé, au côté du numéro un du parti, Pushpa Kamal Dahal, alias "Prachenda" (le Terrible), de la recomposition de la vie politique du Népal autour d'un calendrier républicain qu'ils ont su imposer aux partis traditionnels sous la menace des armes.

M. Bhattarai respire la confiance. Il est sûr de son affaire : abolir la monarchie et accéder au pouvoir. Il est même si confiant dans la bonne étoile - rouge - du PCN-M, qu'il peut s'offrir le luxe de polir le jargon révolutionnaire. Puisque le pouvoir, croit-il, est proche et qu'il va encore falloir quelques utiles marchepieds pour s'en saisir, il faut savoir tendre la main, se montrer accommodant. Ainsi, si "l'abolition de la monarchie" et "l'élimination du féodalisme" reviennent comme des leitmotivs dans son discours, il parle assez étrangement peu du "socialisme".

"POLITIQUE TRANSITOIRE"

Certes, l'objectif demeure à "long terme", mais, en attendant, la priorité sera d'initier une "politique transitoire" dominée par la "révolution capitaliste". Ironie suprême, les maoïstes ont donc vocation, si l'on comprend bien M. Bhattarai, à implanter le capitalisme au Népal ! "Nous ne nationaliserons pas la grosse industrie et nous respecterons la libre entreprise", annonce-t-il. L'offensive de charme à l'endroit des patrons a d'ailleurs commencé : les dirigeants du PCN-M viennent de rencontrer le bureau de la Fédération de l'industrie et du commerce. " précise-t-il, Nous les avons rassurés,et ils sont prêts à travailler avec nous." Une telle ouverture n'est-elle pas en flagrante contradiction avec le marxisme-léninisme orthodoxe professé par le PCN-M ? "Absolument pas", proteste M. Bhattarai. "Marx, Engels et Lénine ont déjà écrit sur le sujet, explique-t-il. Entre le féodalisme et le socialisme, il y a le capitalisme. Or il n'y a pas encore de capitalisme au Népal. Il faut donc le développer."

D'ailleurs, l'idéologue du PCN-M se méfie désormais des modèles. S'il vénère toujours Mao - un buste en porcelaine du Grand Timonier trône sur une table du salon -, il dit vouloir "aller au-delà de Mao". "Nous devons élaborer notre propre modèle, souligne-t-il. Le marxisme n'est pas une religion, c'est une science. Nous voulons développer le marxisme." Et ce "marxisme à développer" s'accommodera-t-il de la démocratie ?

M. Bhattarai dit accepter le "système multipartite compétitif". Bien sûr, les maoïstes, critiques d'un système parlementaire de type Westminster, "source d'instabilité", veulent réformer les institutions pour instaurer un "régime présidentiel à la française". Mais M. Bhattarai assure n'avoir rien contre la démocratie. Intoxication ? Conversion sincère ? L'histoire jugera assez rapidement.

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Aussi, si cela vous intéresse, vous pouvez lire le message de solidarité du PCR(co) à l'occasion du 8ième anniversaire de la guerre au Népal, paru dans la revue
Arsenal...
Parlent-ils de la même révolution?

Chers camarades,

Nous vous adressons nos chaleureuses salutations à l'occasion du 8e anniversaire du déclenchement de la guerre populaire.

Partis de presque rien, mais armés de ce qui est le plus important - un Parti, une ligne idéologique et une ligne politique correctes, ainsi qu'un lien profond et soutenu avec les larges masses populaires - les combattantes et combattants de ce qui allait devenir la puissante et glorieuse Armée populaire de libération ont entrepris avec beaucoup de courage un combat long et ardu qui représente aujourd'hui un brillant espoir non seulement pour les masses népalaises mais aussi pour l'ensemble du prolétariat international et des peuples opprimés.

En avançant constamment dans la lutte contre les classes réactionnaires et les puissances impérialistes qui les soutiennent et en construisant, pas à pas, un nouveau pouvoir populaire, les masses opprimées népalaises dirigées par votre Parti ont établi une base d'appui solide au service de la révolution mondiale.

Les succès considérables que vous avez d'ores et déjà remportés prouvent une fois de plus, comme le disait Mao, qu'une cause juste bénéficie toujours d'un large soutien, et que lorsqu'elle est menée correctement, il est possible de combattre et de l'emporter même contre les ennemis les plus despotiques et dans les conditions les plus difficiles qui soient.

La guerre populaire que vous menez depuis maintenant huit ans constitue une démonstration vivante de la grande puissance du marxisme-léninisme-maoïsme, i.e. de l'idéologie du prolétariat international renforcée par l'expérience de plus de 150 ans de lutte pour le socialisme et le communisme.(Pour lire la suite).

Un peu paradoxal non??