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dimanche, février 27, 2011

Vous auriez dû rester chez vous!

L'émission The fifth estate, de la chaîne CBC, présente un dossier, huit mois plus tard, sur le G20 de l'été dernier, à Toronto : You should have stayed at home.

À travers les histoires individuelles de quelques personnes qui y ont été arrêtées, et avec tout un paquet d'images prises par des caméras et des cellulaires à partir de la foule, l'émission vient ajouter des preuves des abus de pouvoir dont les boeufs de Toronto ont fait preuve pendant le G20.

Et même si vous ne comprenez strictement rien à l'anglais, les nombreuses vidéos sont sans équivoque.

Disponible sur le site web de CBC.

mardi, octobre 19, 2010

Lettre d'un camarade en prison

Voici le message d'un de nos camarades emprisonné à Toronto (eh oui! les arrestations se poursuivent!). Cette lettre est un appel à la lutte et à la résistance que le camarade en question nous a écris quelques heures avant d'aller se rendre aux autorités, nous voulions la partager avec vous. Alors la voici...

J'aimerais pouvoir vous saluer de vive voix, et je le ferais si ce n'était que celle-ci s'est éteinte, comme tant d'autres, entre les murs de ma cellule. Aujourd'hui c'est moi qu'ils viennent chercher, hier c'était d'autres camarades et demain ce peut être n'importe qui. Dans un régime comme le nôtre, où le caractère policier est dissimulé derrière les tables de la loi ; où l'arbitraire côtoie l'impunité et l'injustice se gonfle de rituels absurdes, la résistance reste toujours un devoir. La révolte brûle dans nos cœurs et nos esprits : nous sommes la révolution. Ils peuvent nous emprisonner, mais ils ne pourront jamais nous changer. Ils essaieront de nous divertir, ils n'y arriveront pas. Ils essaieront de nous terrifier, ils n'y arriveront pas. N'ayons pas honte de ce que nous sommes : ce devrait plutôt être notre fierté.

Jean Cayrol, résistant et auteur français, écrivait que «même un paysage tranquille, même une prairie avec des vols de corbeaux, des moissons et des feux d'herbe, même une route où passent des voitures, des paysans, des couples, même un village pour vacances, avec une foire et un clocher, peuvent conduire tout simplement à un camp de concentration.»

C'est ce en quoi ils ont transformé nos vies, à Toronto comme ailleurs. Bien qu'auto-proclamé bienfaiteur de l'humanité et le seul garant de la légitimité, le capitalisme n'en a aucune sans ses armes : sans ses matraques, ses prisons, ses fusils, ses tanks et j'en passe. Le régime capitalo-parlementaire est liberticide. Il est son antithèse et, comme tous ceux de son espèce, criminalise la dissidence et marginalise les résistantEs. Nous naissons, travaillons et mourrons enchaînés. Pire que tout : nos liens sont notre consentement. C'est pourquoi, bien qu'enfermé, je suis plus libre que plusieurs.

Le spectacle de notre déchéance quotidienne est aussi violent que la répression de nos soulèvements. L'essence marchande de la société actuelle a réussi – et c'est avec effroi que je le constate- à accorder plus d'importance aux biens qu'aux êtres humains. Nos frères et nos soeurs meurent un peu partout dans le monde par notre faute, avec notre collaboration. Une vitre fracassé entraîne une réaction plus vive, un jugement plus prompt, qu'une jeune personne matraquée.

Les uniformes des milices ont changé, mais ils gardent toute leur signification. Ce sont tous nos vies qui tombent sous leurs balles et notre liberté qui flanche sous leurs coups. Leur mépris conforte leur ignorance, et vice-versa.

Si c'est là le piètre spectre de vie qu'il faut mener, alors il y a longtemps déjà que je suis enfermé dans une cage. Les murs ne sont pas toujours visibles.

Dehors, il y a des gens qui se battent encore et toujours, des personnes qui se sacrifient pour les valeurs les plus nobles qui soient. Mes pensées volent vers eux et elles. De Montréal à Toronto, de Vancouver à Berlin, de Paris au Chiapas, en passant par Athènes, ce sont des êtres animés d'une détermination sans faille et, armés de leurs rêves, brandissent le flambeau de leurs vies, seules révolutionnaires. Pouvoir côtoyer de telles personnes est un plaisir sincère.

Après toutes ces longues années, l'oppression continue d'être combattue. La résistance ne s'éteindra qu'avec la feu qui la consume.


Vive l'amour, vive la paix, vive la vie, vive l'Anarchie.



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vendredi, septembre 17, 2010

Le PCR serait-il devenu … le PCR ?


Par Marc-André Cyr – membre de l’UCL (Union communiste libertaire - Montréal).

La dernière édition du Drapeau rouge express est d’une absurdité telle qu’on se demande bien pourquoi les grands « cheufs » de l’organisation ne l’ont pas prestement censurée – ils ont ainsi raté une belle occasion de démontrer que la hiérarchie peut après tout avoir du bon. S’en prenant à un de mes articles publié dans Le Couac, Ian Karl Bakker (tant qu’à se donner un pseudo…) tente, quoique bien maladroitement, de faire passer l’UCL pour une organisation « conspirationniste », « réactionnaire » et « réformiste ».

Le tout, bien entendu, se fait sans le moindre soupçon de preuve ou d’argument. Normal : ce n’est pas ce que défend le texte. L’article « Bœuf, porc ou poulet : les nombreux visages de la police », qui n’est pas signé par l’UCL, analyse - trop brièvement - le comportement des forces de l’ordre lors des manifestations de cet été à Toronto. J’y soumets l’hypothèse que les policiers auraient laissé la casse avoir lieu sans intervenir afin de justifier les centaines d’arrestations à venir. Pour preuve, je retiens la facilité avec laquelle le Black Block a agit malgré le déploiement massif des forces de répression : à ma connaissance celui-ci a jouit d’une liberté de mouvement inédit lors de cette fin de semaine où il était pratiquement impossible de marcher deux coins de rue sans être interpellé ou fouillé; de même que les témoignages de policiers qui affirment avoir reçu l’ordre de « ne pas intervenir », ce qui est quand même probant. À ces faits, on peut également ajouter les fameuses voitures complètement laissées à l’abandon pendant de longues minutes .

Aucune condamnation de l’action directe n’est présente dans cet article; pas une ligne ni même un seul mot ne se porte à la défense de la non-violence ou du pacifisme. Ce texte tente de faire la lumière sur les agissements de la police. Or, sans doute à cause d’un excès de dressage partisan, Ian Karl Bakker trouve le moyen d’y voir le contraire

« … l’article semble ici être abordé d’un point de vue réactionnaire, puisque les questionnements de l'auteur paraissent être orientés afin d'éviter qu'une action de masse comme celle-ci se reproduise ».

Ainsi, je « semble-paraître-avoir-un-point-de-vue-orienté ». Bien entendu, absolument rien n’est dit pour prouver cette affirmation ridicule. On affirme, simplement, sans se donner la peine de donner un ancrage dans le réel à la dite affirmation. Après tout, la science et la vérité sont du côté du Parti, non ? Peut-être l’auteur attend-t-il que les conditions objectives soient favorables avant de donner quelque contenu à son article ? La rigueur du PCR, qui admire tant les maoïstes népalais, serait-elle en « phase transitoire » ?

Bakker ajoute : « [Marc-André Cyr] laisse croire que le Black Block n'est qu'un regroupement de policiers ». Où donc ai-je dit cela ? Encore une fois : nulle part. J’ai simplement souligné le fait que des policiers déguisés en Black Block avaient été repérés dans la foule, ce que tout le monde reconnait. Depuis quand affirmer que les policiers font de la provocation revient à dire que les radicaux sont des flics ? Encore une fois, j’ai condamné l’action de la police, et non de celle du Black Block. Bakker – sans grande surprise - comprend tout à l’envers.

Par ailleurs, si Bakker avait fait une toute petite recherche, il se serait rendu compte qu’en ce qui concerne la défense de l’action directe, j’ai quand même fait ma part – sûrement maladroitement, mais quand même – et ce à plusieurs reprises. Plusieurs de mes articles se portent à la défense de ce type d’action perturbatrice et tente d’en expliquer les fondements. Bien entendu, il s’agit d’articles relativement courts, l’analyse y est donc circonscrite et pose des pistes de réflexions plutôt que des analyses exhaustives. Mon point de vue sur le sujet est d’ailleurs, je crois bien, partagé par la majorité de mes camarades de l’UCL.

Si Bakker voulait réellement dénoncer les réformistes et les réactionnaires, il avait pourtant l’embarra du choix : Greeenpeace, le NPD, Naomi Klein et plusieurs syndicats ont dénoncé l’action directe de Toronto. Seulement, Bakker ne cherche pas à faire avancer le débat, mais bien à discréditer l’UCL - probablement considérée par les fins dialecticiens du PCR comme de la compétition indue sur le marché des idéologies. Le problème, c’est qu’il se défend si mal qu’il ne fait que mettre en relief la faiblesse de sa propre argumentation. Les maos auraient-ils perdu leur éternel et distrayant hochet trotskiste pour qu’ils sentent le besoin de s’en prendre ainsi aux communistes libertaires ? La phase de transition vers le socialisme népalais serait-elle plus longue que prévue, à un point tel que les maos québécois auraient des problèmes de loisirs à combler ?

La posture du PCR en ce qui concerne la violence politique est grossière, tellement que le moindre questionnement, voire la moindre analyse de celle-ci est jugée suspecte. À Toronto, plus de 1000 arrestations ont eu lieu, sans compter les passages à tabac dont plusieurs, y compris de nos membres, ont été victimes. À Toronto, les militant-e-s se sont littéralement fait marcher sur la gueule. Sans condamner la violence politique, bien au contraire, n’importe quelle organisation sérieuse se poserait des questions tactiques : Bakker, pour sa part, préfère y voir un « exploit » à répéter. Les policiers ont-ils laissé la casse avoir lieu ? Pas facile de répondre à une telle question - qui n’est évidement pas la seule qu’on doit se poser - mais si soumettre l’hypothèse que c’est peut-être le cas fait de nous des « conspirationnistes » et des « réactionnaires », alors la gauche radicale répétera en boucle les mêmes erreurs pour l’éternité. Le spectacle deviendra de plus en plus ennuyant et la répression de plus en plus efficace. Les maos, dans quelques centaines d’années, comprendront peut-être que leur spectaculaire tactique de show de boucane n’était peut-être pas, finalement, la meilleure. Pour cela, toutefois, il faudra qu’ils cessent d’astiquer leur folklorique totem « marxiste-léniniste-maoïste » en feuilletant le Petit Livre rouge et se mettent sérieusement à l’autocritique.

Notes:

Le texte du Drapeau Rouge --ici

Images montrant les voitures abandonnées... tellement longtemps qu’il y a presque formation d’une assemblée générale pour débattre de la casse

...et que certains transforment la scène en pièce de théâtre


Pour lire une analyse qui questionne intelligemment mon hypothèse, lire ici la réplique d’Alexandre Popovic .

mardi, août 31, 2010

Bœuf, porc ou poulet: les nombreux visages de la police

par Marc-André Cyr*

Les manifestations contre le G20 ont véritablement ameuté les forces de l'ordre et de la répression, du jamais vu depuis plusieurs décennies. Mais alors que des policiers de plusieurs provinces ont été mobilisés pour contrer les manifestants et que la répression et l'infiltration avaient commencé bien avant le sommet, une question demeure toujours sans réponse : comment les radicaux ont-ils malgré tout réussi à brûler quatre voitures de police et à fracasser les vitrines d'une cinquantaine de multinationales ?

Une première hypothèse — qu’on pourrait appeler l’ « hypothèse du poulet frit », du « rôti de bœuf » ou encore de la « côtelette de porc aux pommes » — suggère que les policiers aient été tout simplement déjoués par les militantes et les militants radicaux. Étant comme toujours en retard d'une guerre, les forces de l’ordre auraient stupidement appréhendé la répétition des événements d'avril 2001, soit des attaques quasi permanentes au mur de sécurité. À Québec, la casse ne cibla au total qu'une quinzaine de vitrines au profit d'attaques parfois spectaculaires contre les forces de l'ordre. La hiérarchie policière de Toronto aurait donc disposé la vaste majorité de ses effectifs autour du périmètre de sécurité, laissant le centre-ville de Toronto et ses fragiles vitrines à la disposition des militants anticapitalistes. Cette hypothèse est d'ailleurs logique avec la suite des événements. La police ayant été déjouée, il ne lui restait qu'à prouver, à retardement, qu'elle mettait tout en œuvre pour protéger la propriété. Ceci expliquerait l'intensification des arrestations et de l'intimidation qu'elle appliqua systématiquement après la tumultueuse manifestation de samedi.

Mais une autre hypothèse — qu'on pourrait appeler « l'hypothèse du simili-poulet » — est également plausible. Le 30 juin dernier, le Toronto Sun nous apprenait que les policiers de Toronto avaient reçu l'ordre de ne pas intervenir alors que le Black bloc et ses alliés passaient à l'action. N’attendant que le feu vert pour agir, un officier affirme avoir reçu l'ordre du centre de commandements de « ne pas engager » d'opération afin de mettre un terme à l'action directe.

Pourquoi la hiérarchie policière aurait-elle agi ainsi ? Comment interpréter cette inaction? Rappelons que les forces de l'ordre n'en sont pas à leurs premières « irrégularités » : on se souvient, entre autres, des agents provocateurs lors du Sommet pour le Partenariat sur la sécurité et la prospérité (PSP) à Montebello en 2007, de ceux présents dans le groupe Germinal en 2001, de même que du cas de Joseph Gilles Breault, alias Youssef Mouammar, indicateur de la police responsable de menace d'attentat dans le métro de Montréal.

Un retour sur le rôle des agents indicateurs lors des manifestations des années 1960 au Québec nous renseigne également sur les stratégies policières contre les mouvements sociaux. On se souvient du rôle des agents sans uniforme lors du fameux Lundi de la matraque en 1968 — les témoignages de l'époque rappellent tristement ceux des militants présents à Toronto . On se souvient également du rôle scandaleux des agents infiltrateurs dans les rangs du FLQ, les rapports gouvernementaux Keable et Macdonald les ayant minutieusement documentés : vol de dynamite et d'explosifs, incendies criminels, attentats, bombes incendiaires, publication de faux communiqués, cambriolages, holds ups … font toute partie des actions policières pour « combattre le terrorisme ».

Pour comprendre l'action de la police, il faut la situer dans son contexte politique. Son action, pas plus que la loi à laquelle elle répond normalement, ne peut être mise à l'écart des rapports sociaux — qui sont des rapports de domination et d'exploitation — structurant notre société. Les policiers ne défendent pas seulement la « loi » supposément neutre et abstraite, ils soutiennent l'État et son gouvernement, de même que les représentants de ces institutions et les décisions concrètes qu'ils prennent à ce titre. Ajoutons également que les policiers défendent l'institution à laquelle ils appartiennent et par laquelle ils ont un statut social, du pouvoir, des privilèges et un salaire. Compris ainsi, le travail des forces de l'ordre ne vise plus uniquement à faire respecter la loi, mais bien à légitimer — aux yeux du public et des grands médias — ses propres opérations, qui sont elles-mêmes à mettre en relation avec les politiques gouvernementales.

Les vidéos de policiers déguisés en Black block lors des manifestations contre le G20 à Toronto se multiplient et, d’après plusieurs témoignages de citoyens et de journalistes, la hiérarchie policière semble avoir délibérément laissé la « casse » avoir lieu sans intervenir. L'objectif était de légitimer le milliard dépensé en sécurité ? De justifier, avant même qu’elles n’aient lieu, le millier d'arrestations? Les forces de l'ordre auraient-elles préféré s'en prendre à des militants pacifistes pendant dans leur sommeil plutôt que d'affronter le Black bloc face à face ? D’où venaient ces ordres: du gouvernement fédéral, de la ville, du chef de police ?

Alors qu'on sait que le chef de la police a menti à propos de la loi concernant les fouilles autour du périmètre de sécurité et que nombre des « armes » déballées en grande pompe au public n'avaient en fait rien à voir avec les manifestations (où étaient simplement des jouets), cette hypothèse n’est pas à écarter. Non seulement les abus de force et de violence ont atteint des sommets historiques lors de cette fin de semaine, mais les nombreux mensonges commis par la police nous permettent de croire que son action a également atteint des sommets en termes de mensonges et de manipulation de l'opinion publique.

* Cet article a été publié dans numéro Le Couac de septembre.

mardi, juillet 13, 2010

Manifestation en solidarité avec les arrêté-e-s au G20 de Toronto

Samedi 17 juillet 2010 à 13h
Carré Phillips (Coin Sainte-Catherine et Place Phillips)

Face à la violence policière, aux attaques contre notre résistance et aux arrestations sans précédant des manifestant-e-s anti-G20, la Convergence des luttes anticapitalistes CLAC 2010 appelle l’ensemble des mouvements sociaux à se mobiliser en solidarité avec les victimes de l’appareil répressif tombé-e-s aux mains de l’armée policière.

La CLAC2010 exige la libération immédiate de tou-te-s les prisonnier-e-s politiques et l’annulation immédiate de toutes les accusations portées contre les personnes arrêtées lors du G20.

*Manifestation en solidarité avec les arrêté-e-s du G20 de Toronto, le 17 juillet 13h00 au Carré Phillips*

Environ 1090 arrestations ont eu lieu durant la fin de semaine du 25 au 27 juin à Toronto par kidnapping, profilage politique, raids dans des résidences privées et lieux d’hébergement, violence, brutalité, intimidation et harcèlement. C’est le plus grand nombre d’arrestation de masse dans l’histoire du Canada, et elles furent effectuées envers des manifestant-e-s qui n’ont fait qu’exprimer leur désaccord avec des politiques capitalistes, sécuritaires, sexistes, colonialistes et antisociales du G20 et des grands financiers de ce monde.

Ce dont nous avons été témoins à Toronto était une attaque en règle contre les forces progressistes dénonçant le G20 et ses politiques meurtrières. Cette répression sans précédant, ordonnée en haut lieu politique, visait à faire taire la dissidence et à criminaliser nos mouvements sociaux. Ce sont des tactiques bien connues pour diviser les populations, briser la résistance et imposer des politiques régressives. Nous avons franchi une nouvelle étape dans l’intensification de la répression policière et dans les concessions exigées des populations. À preuve, le chef de la police de Toronto a menti volontairement à la population en prétendant que sa police avait des pouvoirs étendus durant le G20 (Loi des travaux publics) et en exposant devant les médias des armes soit-disant "saisies" aux manifestant.e.s. Or, ces "armes" dont une arbalette et une scie à chaine n'appartenaient qu'à des passant.e.s et non pas aux manifestant.e.s anti-G20. Le mensonge et la suppression des droits humains est un premier pas vers un État totalitaire...

Il y a actuellement des centaines de personnes accusées, entre autres, de complot pour commettre des méfaits et des voies de fait sur des policiers, dont 17 avec des accusations plus sérieuses. Actuellement, 14 prisonniers.eres politiques croupissent toujours derrière les barreaux et se font mettre sur le dos tout ce qui s’est passé dans les rues de Toronto lors du sommet du G20, alors que la plupart ont été arrêtées avant même que les manifestations ne commencent. Si vous en doutiez encore, il y a bel et bien des prisonniers et prisonnières politiques au Canada!

La CLAC2010 veut donc dénoncer cette répression stratégique et politique et exprimer haut et fort sa solidarité avec tou-te-s les arrêté-e-s du G20 et surtout avec les 14 personnes qui demeurent encore incarcérées en attente de leur enquête sur le cautionnement. Nous exigeons la libération immédiate de tou-te-s les prisonnier-e-s politiques et l’annulation immédiate de toutes les accusations portées contre les personnes arrêtées lors du G20. Nous vous invitons à une manifestation en solidarité avec les arrêté-e-s de Toronto qui aura lieu le 17 juillet 2010 à 13h00 au Carré Phillips; pour réclamer leur libération, l'annulation des accusations et réaffirmer notre droit légitime à la dissidence politique.

Nous n’accepterons jamais la criminalisation de la dissidence.
Nous ne nous tairons pas face à la répression politique.
Libérez nos camarades!

NOUS EXIGEONS!
* Le retrait des accusations
* La libération immédiate des prisonniers.ères politiques du G20

Venez marcher avec nous!

Pour plus d'infos:
La Convergence des luttes anticapitalistes - CLAC 2010
www.clac2010.net

samedi, juillet 03, 2010

Le cœur de l'action directe

Ceux et celles qui, loin de leur téléviseur, se sont rendu à Toronto cette fin de semaine ont été témoins et victimes d'une violence policière et étatique d'une rare intensité, un cas unique dans l'histoire canadienne des dernières décennies. Les Québécois, qui gardent un très mauvais souvenir de la Crise d'octobre 1970, devraient aujourd'hui être scandalisés par un tel déploiement de violence et de terreur.

Mais alors que les hommes les plus puissants du monde s'arment de lois spéciales et de brutalité afin de développer des plans d'austérité dont souffriront de nombreux peuples de la terre, la seule violence qui fait l'unanimité dans sa condamnation n'est pas celle des princes et de leurs valets, mais bien, et évidemment, celle des manifestants radicaux. Bill Blair, le chef de police de Toronto, affirmait en fin de semaine: « Nous n'avons jamais vu un tel niveau de délinquance gratuite, de vandalisme et de destruction dans nos rues ». Le ministre canadien de la sécurité publique, Vic Toews, ajoute pour sa part : « Nous condamnons les actes de violence et de destruction insensés perpétrés par un groupe de bandits » et il ose même souligner le «professionnalisme» et la «constante vigilance» dont ont fait preuve les forces de l'ordre. Plusieurs groupes supposément progressistes comme Greenpeace et certains syndicats relayent également le message des forces de l'ordre en condamnant l'action directe.

Le message dominant est clair, cette violence est « apolitique » et « destructrice ». Reproduisant les sempiternelles préjugés de Gustave Le Bon sur l'irrationalité de la foule, qui tire ses racines de la fin du 19e siècle, l'élite en place, plutôt que de voir dans l'action directe une critique en acte de la société marchande, préfère la considérer comme motivée par un quelconque spasme libidineux déviant. En associant ainsi l'action directe à la violence des « voyous » et des « bandits », les porte paroles de la loi et de l'ordre tentent de se positionner — alors que l'État canadien a fait systématiquement fi des droits humains et que certains militants sont encore portés disparus — comme les seuls défenseurs légitimes de la raison et de la démocratie.

L'action des Black bloc et des autres groupes révolutionnaires est pourtant rationnelle. Parmi le répertoire presque infini d'actions qui s'offre à eux, les anarchistes vont choisir des cibles précises, stratégiques et politiques. Contrairement à ce que prétendent les forces de l'ordre, on ne verra jamais un militant radical attaquer les « citoyens ordinaires ». Dans la quasi-totalité des cas, les attaques ciblent visent l'État (c'est pourquoi ils ont brûlé quelques voitures de police), la marchandise (une cinquantaine de vitrines fracassées) et les médias (plusieurs voitures portant leur logo ont été attaquées). Principalement, l'action directe tente de s'attaquer, comme dirait le bon vieux Marx, à l'unité de base du capitalisme, à ce médiateur des rapports sociaux, la marchandise. En s'en prenant ainsi à ce fétiche moderne, l'action directe tente de briser le processus qui donne à de ces choses inanimées le pouvoir qu'elles ont sur nos vies. Pour les anticapitalistes, le pouvoir structurant de la marchandise n'est pas plus rationnel que les cantiques du Saint-Sacrement ou les incantations Voodoo.

Alors que l'État canadien s'est défait de ses apparats démocratiques afin de revêtir celui de l'État policier — rien de trop beau pour protéger les princes du monde venu chez nous discuter profit et rentabilité — les amis de l'État et autres fidèles défenseurs de la société marchande dénoncent en cœur cette violence, minime et symbolique, des militants radicaux. Guy Debord ne se trompait décidément pas lorsqu'il affirmait que dans la société spectaculaire marchande, « le vrai est un moment du faux ». Seule une société comme la nôtre peut ainsi renverser le réel au point de faire porter le fardeau de la violence sur ceux et celles qui la subissent.

Face à tant de mensonge et de brutalité, la violence des militants radicaux a minimalement le mérite de s'en prendre aux riches et aux puissants et non aux classes les plus pauvres de nos sociétés. Les quelques dizaines de vitrines brisées visaient à dénoncer, justement, la violence systématique de cette société de domination, celle qui réduit le vivant à l'état de marchandise et qui saccage systématiquement la planète. Cette action est destructrice, il est vrai, mais destructrice d'exploitation et d'injustice. C'est contre les banques, contre les multinationales et contre l'État canadien qu'est dirigée la violence des radicaux. En accordant systématiquement plus d'importance à cette violence minime et symbolique qu'à celle de l'État, incommensurablement plus vaste et brutale, les amis du régime démontrent que leur système de valeur est hiérarchisé de telle façon que la destruction d'objets inanimés est plus scandaleuse que la violence économique qui réduit des milliards d'êtres humains à la pauvreté, à la misère et à l'exploitation.

vendredi, juillet 02, 2010

Le G20 à Toronto: L'élégante matraque de la démocratie


Les mauvais mots sont toujours pour les mauvaises personnes, et les mauvaises personnes n'ont généralement… pas un mot à dire. La violence, en ce sens, n'est jamais celle de celui qui en parle. Jamais un politicien, un porte-parole policier ou militaire ou encore — ce qui revient pratiquement au même — un journaliste ne se portera à la défense de la violence. La violence, c'est toujours l'Autre qui l'exerce. Et comme les classes dirigeantes fondent leur légitimité sur la Démocratie et la Liberté, ils ne pourraient, eux qui sont si sensibles et généreux, être des vecteurs de violence.

Il faut analyser les choses objectivement, disent-ils. Notre société donne la parole aux citoyens: les plus timides consomment — que dis-je! — votent équitable et signent des pétitions, les plus éduqués écrivent des lettres dans les journaux, les nostalgiques fondent des syndicats, les arracheurs de dents peuvent se présenter aux élections et les plus taquins manifestent pacifiquement. Les plus audacieux peuvent même fonder leur propre entreprise citoyenne, organiser des épluchettes de blé d'Inde pour se financer, faire des macarons, passer des tracts… Ils vont bientôt attirer l'attention des forces de l'ordre, mais bon, s'ils n'ont rien à se reprocher, on se demande bien qui ça peut déranger … N'est-ce pas ça, la démocratie ?

Bien sûr, disent encore les gestionnaires du régime, certaines lamentations sont chroniques: des hippies, des anarchistes, des féministes et des révolutionnaires pas trop propres, il y en aura toujours. On se souvient de la violence « terroriste » du Black Bloc lors du Sommet des Amériques et de la violence « organique » des grévistes de l'ASSÉ qui avaient déféqué dans un bureau gouvernemental — ce qui était faux, mais avait quand même permis au ministre de se débarrasser des revendicateurs au profit d'interlocuteurs plus raisonnables, donc plus abrutis, que sont la FEUQ et la FECQ. Comble d'ironie, on se souvient aussi de la violence des « pacifistes » manifestant contre le départ des troupes canadiennes vers l'Afghanistan. Pour l'occasion, toujours bien en laisse, Mario Roy nous avait parlé, tout en se grattant le derrière de l'oreille avec la patte qui n'écrit pas, de « l'assaut de pacifistes guerriers » (La Presse, juin 2007).

Lors des manifestations contre le G20 à Toronto, malgré la très démocratique répression systématique, la présence de plusieurs milliers de flics (ils en importent de Montréal, c'est tout dire), les nombreuses d'arrestations, les gaz, le mur de plusieurs kilomètres, la méthodique campagne de dénigrement, d'espionnage et d'intimidation… La même chanson est sans surprise gazouillée à l'unisson par les amis de l'ordre, bien sûr, mais également par une certaine gauche réformiste désirant charmer l'opinion publique (cette somme abstraite et contradictoire d'électeurs-clients) en bichonnant son image de marque.
Comme toujours, la violence dépeinte par les scribouilleurs en laisse est attribuée à ceux et à celles qui la subissent. Selon les fins critères sensibles de l'esthétique bourgeoise, l'action directe n'aura jamais l'élégance d'un gracieux coup de matraque. Car si la répression policière a la possibilité de se transfigurer, comme l'eau en vin, en « opération de paix », en « maintient de l'ordre », voire en « protection des manifestants », l'action militante n'a pas ce privilège. Elle est et restera de la violence « apolitique », « irrationnelle » et « terroriste ».

Tout le monde le sait, mais comme beaucoup de gens — même de gauche — écoutent trop la télé, répétons-le encore une fois: dans le monde, les biens des 200 personnes les plus riches dépassent le revenu total de 41 % de la population mondiale — soit le revenu de plus de deux milliards et demi de personnes; au Canada, le salaire des plus grands dirigeants est de 174 fois plus élevés que celui du travailleur ordinaire et le salaire national moyen est gagné par les plus gras des PDG en une demi-journée de travail. Partout sur terre, des gens meurent parce que leur vie est inutile ou nuisible à l'accumulation du capital; d'autres sont tués par nos armées sans même que les journaux n'en fassent mention; des centaines de milliers d'enfants naissent, grandissent et meurent dans des dépotoirs; des millions de jeunes filles sont vendus sur le marché international… Ajoutons que l'étalage indécent des marchandises protégées par les sbires de l'État est violence pour celui qui ne peut se les payer. Et ajoutons encore, accessoirement, que la planète se dégrade à un tel rythme que l'époque grise et terne qui est la nôtre pourrait bien être … la dernière.

Le mandat officiel du G20 est de « promouvoir la stabilité financière internationale ». C'est contre cette stabilité de fosse commune que les gens vont manifester dans des sommets comme celui de Toronto. A la violence systématique, froide et calculatrice, ils opposent la force de leur propre volonté d'émancipation. Non seulement ils subissent la répression brutale des forces de l'ordre, mais doivent, à peine remis de leurs émotions, subir la matraque des flics de papiers, ceux que notre société appelle trop généreusement les « journalistes ».

Et si la gauche radicale utilise une certaine violence — minime et symbolique, du moins pour le moment — il ne faut pas perdre de vue que son action vise, justement, la fin de la violence. Elle est destructrice, il est vrai, mais destructrice de destruction. Négatrice de la négation, elle est affirmation de liberté et de dignité. Car il sera toujours moins violent de brûler une banque que d'en ouvrir une.

Mais ça, on n'en parlera pas à la tivi…

* Cet article a été écrit le 18 juin, soit quelques jours avant les manifestations contre le G20. Il est disponible dans le journal Le Couac de juillet.

mardi, juin 29, 2010

Dénonçons les 900 arrestations des résistant-e-s au G20

 (source:CLAC2010.net)

Du jamais vu dans l’histoire du Canada

Manifestation contre la répression et en solidarité avec les arrêtéEs du G20

Jeudi le 1 juillet – 12h au Carré St-Louis à Montréal

Face à la violence policière, aux attaques contre notre résistance et aux arrestations sans précédant des manifestantEs anti-G20, la Convergence des luttes anticapitalistes – CLAC 2010 - appelle l’ensemble des mouvements sociaux à se mobiliser en solidarité avec les victimes de l’appareil répressif tombéEs aux mains de l’armée policière.

Plus de 900 arrestations ont eu lieu durant la fin de semaine à Toronto par kidnapping, profilage politique, raids dans des résidances privées et lieux d’hébergement, violence, brutalité, inditimidation et harcèlement. C’est le plus grand nombre d’arrestation dans l’histoire du Canada, et elles furent effectuées envers des manifestantEs qui n’ont fait qu’exprimer leur désaccord avec des politiques capitalistes, sécuritaires, sexistes, colonialistes et antisociales du G20 et des grands financiers de ce monde.

MANIFESTATION JEUDI 1er JUILLET À MONTRÉAL

CLAC 2010 dénonce la répression policière d’une ampleur sans précédent au Canada intervenue à Toronto lors du Sommet du G20. À la violence policière s’ajoute l’annonce d’une série de mesures d’austérité économique (réduction de déficits, hausses de taxes, coupes dans les services sociaux), qui constituent autant de violences économiques dirigées contre les populations. Les travailleuses et les travailleurs sont appelés à payer la note pour la dernière crise financière, alors que les banques et le secteur financier, qui en sont les responsables et qui ont bénéficié de 20 000 milliards $ en plans de relance, ne se voient imposer aucune nouvelle régulation.

Les 900 arrestations arbitraires et politiques à Toronto sont du jamais vu dans l’histoire du Canada, soit près de trois fois plus qu’en octobre 1970. Les policiers ont violé les droits fondamentaux, détenu des gens durant des heures sans accusations formelles, sans recours à un avocat, sans nourriture et sans eau. Les policiers se sont montrés coupables d’entrée par effraction sans mandat, de profilage, d’intimidation et de harcèlement, de kidnapping, d’usage démesuré de la force sur des manifestantes, des manifestants ainsi que des journalistes. Nous voyons bien qu’État policier et violence économique vont de pair.

samedi, juin 26, 2010

G20 : les grands médias font leur boulot

Stéphane Paquet, un envoyé spécial de La Paresse à Toronto, nous a chié un bel article aujourd'hui. Particulièrement vide en analyse, son collage de vomissements d'idéologie dominante vient se rajouter au portrait déjà fort élégant de la couverture médiatique du G20.

L'éternelle question de la violence...
La « violence » de quelques chars de boeufs carbonisés (des choses, donc), dont l'image spectaculaire suffit à aveugler certaines personnes, est-elle même comparable à ce qui se trame, en huis clos, dans les coulisses du pouvoir, où l'on cherche les meilleures façons de renforcer un système axé sur l'exploitation du plus grand nombre?
Y'en a encore qui se souviennent de l'étymologie du mot démocratie et, le cas échéant, qui croient encore que c'est le terme approprié pour décrire nos sociétés? Sérieusement?

vendredi, mai 21, 2010

Communiqué de Common Cause sur l'incendie d'une banque en Ontario.

Via Voix de Faits

Nos camarades de l'organisation anarchiste Common Cause, en Ontario, ont réagi par voie de communiqué aux allégations médiatiques à l'effet que l'incendie d'une succursale de la Banque Royale de la région d'Ottawa soit l'oeuvre d'anarchistes.

21 mai 2010
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Incendie d'une succursale de la Banque Royale
Les anarchistes servent de boucs émissaires


Malgré les affirmations largement répandues dans les médias, il n'y a aucune indication que le récent incendie d'une succursale de la Banque Royale, à Ottawa, ait été perpétré par des "anarchistes".

Il n'est affirmé nulle part dans la déclaration ou la vidéo qui ont été publiées en ligne que les responsables sont des anarchistes.

Prétendre sans aucune preuve, comme le font les médias, que c'est l'œuvre d'anarchistes frise la calomnie et mérite la note F en journalisme élémentaire.

Nous n'avons aucune idée des convictions politiques de ceux et celles qui ont fait ça. Nous ne pouvons d'ailleurs pas exclure la possibilité que ce soit le fait d'agents-provocateurs.

"Cet acte devrait également être placé dans le contexte de la violence significative perpétrée sur une base quotidienne par l'État capitaliste comme la violence de la guerre, la pauvreté, le colonialisme et la destruction de l'environnement. Bien que nous cherchions à construire une résistance basée sur des mouvements populaires de masse, nous comprenons pourquoi les gens sont en colère contre les banques", dit Kyle James, membre de la section locale d'Ottawa de Common Cause.

L'anarchisme n'est pas la violence et le chaos. L'anarchisme veut créer une société hautement organisée et démocratique, libérée de la hiérarchie et de l'exploitation.

Comme anarchistes, nous soutenons la construction de mouvements de masse révolutionnaires et démocratiques, qui s'attaqueront directement au capitalisme par un travail d'organisation syndicale et communautaire en utilisant l'action directe de masse comme les grèves, les lignes de piquetages et les occupations.

Nous croyons en la puissance de millions de personnes de la classe ouvrière se tenant toutes ensemble debout contre les banquiers, les patrons, et leurs états. Nous avons besoin de grèves générales illimitées de tous les travailleurs et toutes les travailleuses partout au Canada et à l'étranger pour vaincre les attaques capitalistes contre la classe ouvrière.

Les travailleurs et les travailleuses, y compris les employé-e-s de banque, n'ont rien à craindre des anarchistes.

Unie, la classe ouvrière a le pouvoir de mettre le système capitaliste tout entier à genoux et de relancer le travail pour nos propres besoins plutôt que les profits des patrons.

Common Cause est une organisation anarchiste d'Ontario avec des sections locales à Ottawa, London, Toronto et Hamilton.

[Traduction: secrétariat externe de l'Union communiste libertaire (Québec)]

jeudi, septembre 24, 2009

Le G20 de Pittsburgh vu d'en bas


Dans le cadre du G20 qui a lieu aujourd'hui et demain (24-25 septembre) à Pittsburgh, le centre des médias indépendants du coin a mis sur pied le projet G-Infinity, qui rassemble articles, vidéos, photos et une « google map » offrant un portrait d'ensemble des différentes activités anti-G20 (allant jusqu'à l'annonce de certains déplacements de la police!).

À voir, par là.

mercredi, avril 08, 2009

Le G20 fait un mort (suite)


Y'a quelques jours, on partageait un texte du blogue de La Nuit, à propos des circonstances floues entourant la mort d'un homme pendant une manifestation anti-G20, à Londres.

Une vidéo diffusée hier montre que l'homme de 47 ans, un résident du coin, a été bousculé par des flics. On connait la suite : il aurait succombé quelques instants plus tard à un malaise cardiaque.




mercredi, avril 01, 2009

Le G20 fait un mort (... de plus!)

Sur Voix de faits, le blogue des camarades de Québec :


La fin de semaine dernière, plus de 40 000 personnes ont manifesté à Londres contre le g20. Ici une photo du bloc libertaire. Cliquez pour des photos des anars ou encore des photos en général.


Les médias mainstream rapportent la mort d'un manifestant anticapitaliste à Londres dans le cadre des manifestations contre le G20. Voici la dépêche de Reuters reprise par Le Monde:

Un mort lors d'une manifestation anticapitaliste à Londres
02.04.09 | 00h20

LONDRES (Reuters) - Un manifestant est mort au cours d'une manifestation anticapitaliste mercredi à Londres, à la veille du sommet du G20 qui regroupe les dirigeants des grandes puissances de la planète, a rapporté la police britannique.

Dans la soirée, la police britannique anti-émeute avait chargé plusieurs centaines de manifestants qui s'étaient massés devant la Banque d'Angleterre, au terme d'un après-midi d'échauffourées dans la City de Londres, à la veille de l'ouverture officielle du G20, dont les dirigeants ont pris part mercredi à un dîner.

Version française Eric Faye


Notons toutefois qu'Indymedia UK n'est pas en mesure de confirmer ni le décès, ni les circonstances. Selon la dépêche actuellement en 'une' du site de nouvelles alternatives, il semble que pour l'instant la nouvelle diffusée par les médias soit de source policière ou une rumeur. Autrement dit, personne n'a pu affirmer «j'étais là et voici ce qui c'est passé».

Selon nos sources, quelques milliers de personnes (de 5 à 7 000) ont manifesté aujourd'hui à Londres. Nous avons trouvé ces photos de la journée qui montrent que ça rockait pas mal (pour ceux et celles que ça intéresse).

Voici quelques autres sources britanniques d'informations alternatives:


D'autres sources d'informations un point moins «anarchiquement correctes» incluent le Socialist Worker (un hebdo trot's), The Morning Star (un quotidien communiste) et, évidemment, la BBC.

mardi, novembre 18, 2008

Anarkismo lance un communiqué international communiste libertaire sur la crise économique mondiale et la réunion du G20.

Communiqué international communiste libertaire sur la crise économique mondiale et la réunion du G20.

1. La crise actuelle est typique de celles qui apparaissent régulièrement dans l’économie capitaliste. La « surproduction », la spéculation et les krachs qui s’ensuivent sont inhérents au système. (Comme Alexander Berkman et d’autres l’ont fait remarquer, ce que les économistes capitalistes appellent surproduction est en fait de la sous-consommation : le capitalisme empêche un grand nombre de personnes de subvenir à leurs besoins, minant ainsi ses propres marchés.)

2. La solution à la crise proposée par les capitalistes et les gouvernements demeurera une solution capitaliste. Ce ne sera pas une solution pour la classe populaire. En effet, comme dans toutes les crises, les travailleurs, les travailleuses et les pauvres payent – tandis que le capital financier est renfloué avec des sommes énormes. Il est probable que cela continue. Aucun changement au sein du capitalisme ne peut résoudre les problèmes des classes populaires ; il est plus improbable encore qu’une telle solution vienne de politiciens comme Barack Obama. Tout ce que ces politiciens peuvent faire est de contribuer à offrir une échappatoire aux capitalistes, en laissant peut être quelques miettes à la classe populaire au passage.

3. Le renflouement des banques ne montre pas seulement les intérêts que l’Etat sert, mais aussi l’hypocrisie de l’attachement des capitalistes au libre marché. A travers l’histoire, les capitalistes se sont accommodés du marché quand il leurs convenait, et de la régulation étatique et des subventions quand ils en avaient besoin.

4. Aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et ailleurs, les plans de sauvetage ont pris la forme de nationalisations des institutions financières en détresse – avec le soutien total du capital. Cela montre que les capitalistes n’ont aucun problème fondamental avec la propriété d’Etat, et que les nationalisations n’ont rien à voir avec le socialisme. Cela peut être aussi une méthode pour semer le trouble au sein de la classe populaire. C’est nous, et non l’Etat, qui devons prendre le contrôle de l’économie.

5. Etant donnée la mondialisation du capital dans l’ère néo-libérale, la classe dirigeante reconnaît que la solution doit être globale. Le G20 s’est réuni le 15 novembre pour discuter de la crise. Cela est significatif. Les dirigeants des Etats-Unis, de l’Europe et du Japon en viennent à réaliser qu’ils ne peuvent faire face à la crise tout seul, qu’ils ont besoin, non seulement l’un de l’autre, mais aussi d’autres puissances, notamment la Chine (qui émerge en ce moment comme un des principaux producteurs industriel mondial, et est en passe de devenir la troisième économie mondiale). L’Inde, le Brésil et d’autres économies « émergentes » pourront également prendre part aux discussions. Cela pourrait marquer une reconnaissance – en discussion depuis plusieurs années – que le G8 n’est plus le seul décideur de l’économie mondiale. Cela signale peut-être un changement dans la conduite du système économique mondiale.

6. Nous ne plaçons aucun espoir dans l’inclusion de ces nouveaux pouvoirs capitalistes. Les dirigeants chinois peuvent bien prétendre être socialistes, d’autres, comme Lula au Brasil et mothlanthe en Afrique du Sud, peuvent bien se présenter par moment comme les idoles des pauvres. En fait, tous sont des défenseurs du capitalisme, exploiteurs et oppresseurs du peuple de leur propre pays et, de plus en plus, exploiteurs impérialistes ou sous-impérialistes des peuples d’autres pays.

7. Si l’on veut que la crise mène à quoique ce soit d’autre qu’à la défaite complète des classes populaires mondiales, la pauvreté, l’exploitation et la guerre, les classes populaires doivent mobiliser. Nous devons exiger des plans de sauvetage, pas pour les capitalistes, mais pour nous. En tant que communistes libertaires, nous nous battrons pour que ceux qui ont acheté des maisons avec des crédits hypothécaires à risque soit renfloués et puissent garder leur maison. Nous continuerons à nous engager et à soutenir les luttes pour un travail mieux payé, la réduction du temps de travail, le logement, les services publics, le système de santé, l’aide sociale et l’éducation, la protection de l’environnement. Nous nous battons pour l’arrêt des guerres impérialistes et pour l’arrêt des répressions contre notre classe et contre ses luttes.

8. Nous présentons ces revendications en réponse à la réunion du G20, et nous continuerons à les revendiquer dans le futur. A travers de telles revendications, et tout au long de l’action directe qui permettra de les réaliser, nous travaillerons à construire un mouvement mondial des classes populaires qui puisse conduire à la destruction du capitalisme, de l’Etat et des crises qu’ils engendrent.

Premiers signataires :
Alternative Libertaire (France)
Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Melbourne Anarchist Communist Group (Australie)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)

Source: Anarkismo