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vendredi, mars 18, 2011

Cause Commune no. 31 - Printemps 2011

Chaque jour, le show des nouvelles est ponctué d'émeutes, de grèves, de résistance contre les plans d'austérité et de relance économique des gouverne­ments. Ailleurs, les peuples se réapproprient la rue, osent paralyser l'économie et attaquer – même symboliquement – l'autorité étatique. Au Québec, la situation est quelque peu différente. Si le portrait global des attaques contre la population est assez semblable à ce qui se fait dans d'autres coins du monde, comment expliquer la déconcertante tranquillité qui règne ici? Sommes-nous plus dociles qu'ailleurs? Tandis que des millions de voix s'élèvent pour réclamer un peu de solidarité et d'humanité, ici, on bêle doucement. Nous adressons donc ces quelques propositions aux syndiqué-e-s du Québec, car nous croyons que le mouvement syndical peut – et devrait! – réapprendre à montrer les crocs.

Lire la suite dans le Cause Commune!

Sommaire

jeudi, février 10, 2011

Cause Commune #30

Le no 30 du journal Cause commune est maintenant en ligne sur notre site fédéral.

Au sommaire:

  • Tunisie : La révolution n'est pas finie!
  • Entretien avec deux militants tunisiens
  • Perspectives libertaires : Nommer les choses pour ce qu'elles sont
  • Le bourbier médiatique au Québec
  • Québec : CKIA respire mais n'est pas tirée d'affaire
  • Des héros, vraiment?
  • Le test de Bechdel : Cachez ces femmes que je ne saurais voir
  • Tous et toutes surveillé-e-s
  • Electrolux et le labor made cheap

Pour lire les textes ou télécharger le PDF c'est par ici...

mercredi, janvier 19, 2011

Archives en-ligne des publications francophones de la NEFAC


Avec la publication récente des numéros 1, 2 et 3 de la revue Ruptures sur notre site web, CauseCommune.net, celui-ci contient désormais la collection numérique complète de la revue francophone de la NEFAC, la Fédération des communistes libertaires du nord-est, dont l'UCL est aujourd'hui héritière.

On y retrouve aussi en format numérique tous les numéros publiés du journal Cause Commune, fondé par l'Union régionale de la NEFAC il y a sept ans, en 2004.

Les archives de ces deux publications peuvent être accédées à :

Pour l'occasion, nous avons élaboré une liste de suggestions de lecture tirées des sept premiers numéros de la revue Ruptures. Ces textes ont été choisis pour leur qualité et les débats qu'ils ont suscité tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de notre organisation.

Ruptures #1 : Question d'organisation : NOUS SOMMES PLATEFORMISTES!
Ruptures #2 : Les femmes, l'État et la famille
Ruptures #3 : La question de l'organisation révolutionnaire anarchiste
Ruptures #4 : Notes sur la maudite question nationale québécoise...
Ruptures #4 : Retour vers le passé : Portrait de l’extrême droite au Québec
Ruptures #5 : Chemin faisant, nous apprenons - Les cinq premières annéesde la NEFAC
Ruptures #5 : La gauche révolutionnaire et les mouvements sociaux
Ruptures #6 : Position de la NEFAC sur le syndicalisme et les luttes surles lieux de travail
Ruptures #7 : Une certaine conception de la Nature: Quand l’extrêmedroite se mêle de santé et d’environnement
Ruptures #7 : Autodéfense : la domestication de la violence commestratégie d'émancipation

D'autres textes sont aussi disponibles sur notre site web dans la
section « Éditions Ruptures », où des nouvelles brochures seront
ajoutées au fil du temps.

Bonne lecture!

jeudi, septembre 23, 2010

Cause Commune #29

Ce numéro est spécialement dédié au dernier budget du gouvernement Charest, les fausses et les vraies alternatives ainsi que la lutte qui reste à finir pour contrer les mesures néfastes.

* * *

Pour vous mettre l'eau à la bouche, voici l'édito-sommaire de cette édition.

Un budget pour les riches!

S'il y a une chose que les vacances et le beau temps n'ont pas permis de nous faire oublier, c'est le fameux budget Bachand, déposé à l'Assemblée nationale en mars dernier. Les reculs surprenants que celui-ci fait subir à la société québécoise, notamment par la mise en place de la tarification des services publics, ainsi que les scandales de corruption qui ne cessent d'éclabousser le gouvernement, ont une chose en commun. Ils illustrent parfaitement une vérité que bien des gens ont déjà saisie : l'État est au service des riches et des puissants.

Entre autres mesures inacceptables et indécentes, ce budget tente d'imposer de nouveaux frais pour les soins de santé (25$ dès 2010, 100$ en 2011 et 200$ en 2012). Cette contribution serait accompagnée de ces fameux tickets modérateurs visant à faire payer ceux et celles qui "consomment" trop de services de santé. Ajoutons une hausse prévue de la TVQ (de 7,5% à 9,5%), une hausse des tarifs d'électricité, une hausse de la taxe sur l'essence, une hausse des frais de scolarité, sans oublier, bien entendu, de nombreuses coupures dans les différents programmes sociaux. Si les banques et les entreprises - qui sont nombreuses à engranger des profits records - sont également mis à contribution, c'est strictement par le biais des nombreuses enveloppes brunes qu'elles glissent sous les portes des ministres libéraux en période électorale: absolument rien dans ce budget ne vise à aller chercher ne serait-ce qu'un sou dans leurs coffres.

Le tout, bien sûr, se fait alors que banques et entreprises subventionnées par l'État font des profits records. Face à l'arrogance de ce gouvernement corrompu et devant cette – énième – offensive contre la qualité et l’accessibilité des services publics, la lutte et l'éducation populaire constituent les leviers de résistance les plus prometteurs. Ces deux formes d’action sont d’ailleurs étroitement liées : après tout, on ne s’investit dans un projet de société que lorsqu'on le comprend bien, et cette implication nous aide en retour à élever notre capacité d’agir sur les relations de pouvoir.

À notre avis, la seule attitude possible face à cette offensive des classes dirigeantes se trouve dans une opposition autonome et sans compromis. Pour contrer la mise en place d’une redistribution encore plus inégale de la richesse, l’Union communiste libertaire s’est jointe l’hiver dernier à la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics. Composée en majeure partie d’organisations communautaires, mais aussi de syndicats locaux et d’associations étudiantes, la coalition se fait rassembleuse mais peine à sortir d’une vision bon enfant de l’État. Paradoxal, pour une organisation anarchiste, de défendre les services publics? Publiquement nôtres présente les raisons qui nous poussent à défendre les services sociaux, et ce malgré notre rejet de l'État et de sa logique marchande.

Parmi les organisations politiques de la coalition se trouve le véhicule de la gauche sociale-démocrate : Québec Solidaire, qui soutient la participation au spectacle parlementaire. Pourquoi les anarchistes s’entêtent-ils à refuser de s'engager dans le jeu électoral? Sociale-démocratie et gauche électorale se propose de répondre à la question en présentant cette posture fondamentale des libertaires.

Parallèlement, dans le contexte de la négociation de leur convention collective, les employés de l'État se font proposer de nouveaux reculs à leur conditions de travail. La complaisance des grandes centrales syndicales les amène à recommander l'adoption des propositions réactionnaires du gouvernement. Ils font fausse route, et c'est pourquoi notre texte Rejet de l’entente appelle au rejet par les assemblées générales des syndicats locaux de l’entente avalisée par la direction du Front commun.

Enfin, les mouvements sociaux québécois ne sont pas seuls à s’opposer aux attaques contre les services publics. Trois regards sur de récents événements internationaux permettent d'en apprendre sur les luttes menées ailleurs: Martinique et Guadeloupe en lutte présente celles menées dans les Antilles françaises, La leçon grecque celles menées dans la péninsule hellénique et Le plan des patrons: faire payer les vieux sur la résistance française.

La conjoncture est dure, et l'assaut du gouvernement contre la population d'une intensité rare. Une action de masse pour contrer ce gouvernement et ses politiques capitalistes s'impose. La Coalition contre les tarifs est un premier pas dans l'intensification de la contestation populaire. Espérons que le mouvement ouvrier et syndical saura reconnaître la complaisance de ses dirigeants et dirigeantes et qu'ils se joindra à ce mouvement de contestation essentiel.

 Téléchargez le pdf

mardi, septembre 21, 2010

Lancement du Cause Commune #29 Spécial Budget

Quoi?L'Union Communiste Libertaire vous invite au lancement du 29e numéro de son journal Cause Commune à la Brasserie le Cheval Blanc. Ce numéro est spécialement dédié au dernier budget du gouvernement Charest, les fausses et les vraies alternatives ainsi que la lutte qui reste à finir pour contrer les mesures néfastes.

Venez discuter de tout ça avec nous et prendre votre exemplaire du journal.

http://www.causecommune.net/

Quand? Mercredi, le 22 septembre à partir de 19h.

Où?Cheval Blanc, 809 Ontario Est

Agrandir le plan

lundi, mai 03, 2010

Cause Commune no.28


Le numéro 28 de Cause commune, le journal de l'Union communiste libertaire (UCL), est maintenant disponible sur le web.
3500 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantes et des militants libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Vous pouvez soumettre un texte ou nous faire part de vos commentaires en écrivant à journal@causecommune.net. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de l’UCL le plus près de chez-vous (voir la liste sur http://www.causecommune.net).

Au sommaire du numéro 28:

mardi, mars 09, 2010

Cause commune no 27

Le numéro 27 de Cause commune, le journal de l'Union communiste libertaire (UCL), est maintenant disponible sur le web.

3500 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantes et des militants libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Vous pouvez soumettre un texte ou nous faire part de vos commentaires en écrivant à journal@causecommune.net. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de l’UCL le plus près de chez-vous (voir la liste sur http://www.causecommune.net).

Au sommaire du numéro 27 :

mercredi, janvier 27, 2010

Cause Commune Express: Tournée "Usines sans patrons"

Argentine : De la crise à l'insurrection

En mai 2000, le gouvernement de la Rua annonce une série de mesures afin de rendre l'État argentin conforme aux volontés néolibérales du FMI: baisse de 12 à 15% des salaires des fonctionnaires, réduction majeure des dépenses, privatisation, etc. Le tout plait effectivement aux bonzes du FMI puisqu'ils allouent 40 milliards de dollars en prêts à l'État argentin. Mais la crise semble indomptable puisque déjà l'année suivante le pays en est à son onzième plan d'austérité approuvé par le FMI et les seuls résultats palpables de ces mesures semblent être le nombre grimpant de manifestations, d'émeutes, de grèves et de coupures de routes (les piqueteros). Pendant cette période, on évalue à 2000 le nombre d'individus par jour passant de la "classe moyenne" à la "classe pauvre" et à 25% le taux de chômage; sans compter que le spectre de la banqueroute n'est jamais bien loin, à un point tel que le 1er décembre 2001 les liquidités des banques sont épuisées et que le gouvernement doit limiter par la loi les retraits des particuliers.

En décembre 2001, les émeutes comptent plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de pillards (pauvres, chômeurs ou membres déchus de la classe moyenne) qui s'en prennent aux supermarchés, aux entrepôts, aux boutiques, etc.) Les troubles sont si préoccupants que l'état de siège est décrété par les forces de l'ordre: tout regroupement public de plus de deux personnes est interdit et que la censure est rigoureusement appliquée aux médias. La répression, qui a déjà fait quelques morts, se fait sentir au maximum, mais les émeutes continuent de plus belle et sont désormais doublées de cette pratique qui avait fait grandement pression sur la dictature militaire dans les années 1970, les "concerts de casseroles" (cazerolazos) qui regroupent, chaque jour et partout à travers le pays, plusieurs milliers d'individus.

Dans la soirée du 19 décembre, une manifestation spontanée regroupant plus d'un million de personnes a lieu à Buenos Aires. Devant le palais présidentiel, la foule en colère réclame la démission des hommes politiques. Le tout se termine dans la nuit par une émeute majeure qui balaiera les institutions bancaires et les multinationales et lynchera plusieurs policiers. Lors de ces troubles, plusieurs milliers de messagers à moto (motoqueros) participent aux affrontements; ces derniers, par leur connaissance de la ville et leur mobilité, amorcent ainsi un mode d'action qui allait être reconduit à de nombreuses reprises.

Des évènements semblables ont lieu dans au moins une douzaine de villes du pays. À Cordoba, la mairie est occupée. On y tient une assemblée avant d'y mettre le feu et de dresser des barricades. Le lendemain matin, la révolte se poursuit, un manifestant raconte: " Les gens allaient, venaient, les cortèges se recyclaient, les avenues se vidaient puis se remplissaient à nouveau d'hommes, de femmes, de familles avec leurs chiens... C'était quelque chose d'impressionnant parce que totalement spontané... ". Cette journée sera ponctuée par une foule d'évènements majeurs semblables à la veille… combats de rues, pillages, assaut d'une foule en colère contre la maison du président, etc. À l'évidence, la révolte devient insurrection.

Mais ces manifestations de souveraineté populaire attirent évidemment son contraire : la répression, qui est à la hauteur de la réputation qu'elle s'est forgée pendant la dictature. De ces quelques semaines d'affrontement, on compte 35 tués, des centaines de blessés et des milliers d'arrestations (officiellement 3273). Plusieurs témoins racontent que des tueurs en civils se faufilaient dans la foule afin d'abattre des militants-e-s d'une balle dans la nuque. Les autorités ne savent décidément pas comment réagir: le président de la Rua démissionne et doit être évacué par hélicoptère. Le nouveau président, Adolfo Rodriguez Saa promet un moratoire sur le paiement de la dette extérieure et la création d'un million d'emplois.

Mais les manifestations se poursuivent… et l'année 2001 se termine par la démission du président Saa, bientôt remplacé par Duhalde. Les concerts de casseroles, les coupures de routes, les émeutes et les manifestations reprennent dès janvier. Dans la ville de Mosconi, les émeutiers prennent la garnison du commissariat en otage et brulent l'édifice. À Junin, 600 manifestants brulent la maison d'un député. Le 28 janvier, plus de 15 000 piqueteros soutenus par les assemblées de quartier convergent au centre de Buenos Aires. Le nombre de piqueteros - et de piqueteras, puisque les femmes sont très nombreuses lors de ces actions: elles forment jusqu'à 70% des effectifs - est d'ailleurs depuis le début de la crise leurs regroupements sont en pleine expansion: de 1383 qu'ils étaient en 2001, ils passent à 2336 en 2002.

Les émeutiers délaissent désormais les supermarchés pour mieux s'en prendre aux banques, sans compter que les assemblées de quartiers, progressivement, se fédèrent entre elles afin de coordonner l'insurrection. Ces assemblées, qui se comptent par centaines, transfigurent la critique en acte et en parole. Réunissant parfois plusieurs milliers de personnes, elles permettent au peuple de reprendre tout ce qui le concerne en main, sans avoir recours à la médiation de l'État ou d'une quelconque institution bourgeoise. Fonctionnant de façon horizontale et non hiérarchique, elles prennent une telle ampleur que les dirigeants politiques croient devoir rappeler qu'aux termes de la constitution:

Le peuple ne délibère pas et ne gouverne que par l'intermédiaire de ses représentants... Il faut arrêter la fantaisie des gens dans la rue qui disposent de ce qui doit ou ne doit pas se faire... Il... faut adresser des pétitions aux autorités... de façon ordonnée et sensée au lieu de les livrer en pâture aux agitateurs habituels...

Cette insurrection a pris tout le monde par surprise, aucun syndicat, aucun parti n'en est à l'origine. C'est de la population elle-même, spontanément, qu'est venue la résistance, et c'est cette même population qui a donné à cette résistance une forme si originale et efficace. La révolte populaire fut accompagnée par un vaste mouvement d’autogestion des entreprises en faillite. Autour du slogan « Occuper, résister, produire », entre 8000 et 10 000 postes de travail dans plusieurs secteurs industriels (métallurgie, textile, imprimerie, hôtellerie, alimentation, etc.) ont ainsi été sauvés par les travailleurs et travailleuses dans des entreprises récupérées et remises en marche par leurs propres ouvriers et ouvrières, alors même que la crise financière de décembre 2001 avait poussé les patrons à les abandonner à leur propre sort. Sans contredit, il s’agit de l’un des faits marquants de la réponse des classes populaires qui mérite d’être souligné.


Si le contexte québécois de 2010 diffère largement de celui argentin de 2001, quelques rapprochements sont tout de même possibles. D'abord, la crise qui a touché durement l'Amérique du Nord a fait passer le taux de chômage de 7,2% (le plus bas niveau en 32 ans) à un niveau qui atteindra possiblement 10% en 2010. Pour la région de Montréal seulement, le taux de chômage a déjà atteint les 10,5%. Certains économistes craignent même une seconde crise financière dans un avenir très rapproché. Par ailleurs, l'État et le patronat, sous prétexte de relance économique, se lancent dans une grande offensive néolibérale - en sabrant dans les services sociaux, les conditions salariales et en remettant à l'ordre du jour différents plans de privatisation. Pour couronner le tout, tant les syndicats que les mouvements sociaux sont moribonds et sont en mode survie plutôt qu'en mode combattif, laissant ainsi l'État manœuvrer à sa guise. Dans un tel contexte, que peut-on tirer de l'expérience argentine afin de s'organiser ici et maintenant?

Contre le capitalisme

La première nécessité semble être l'élaboration d'un projet social et politique extra-parlementaire qui aurait pour fondation une authentique démocratie. Peu importe les mesures que les politiciens prendront, ce ne sera qu'en faveur du marché et ce sera nous (les travailleurs, les travailleuses, les étudiants et les précaires) qui en paieront le prix.

L'expérience de récupération d'usine dans un contexte de crise économique serait, dans un premier temps, une nécessité qui permettrait aux travailleurs et aux travailleuses de conserver leurs emplois. On n'a qu'à penser à l'exemple récent de la grève d'Alcan à Jonquière en 2004. Les travailleurs, réalisant les limites de la grève légale, ont relancé la production sous contrôle ouvrier, poussant ainsi le patronat à la négociation - entre autres puisqu'il ne pouvait plus revendre l'électricité non utilisée pour amortir les pertes causées par la grève. Bien que l'expérience argentine soit critiquable à plusieurs niveaux, elle permet à la population de renouer avec une véritable démocratie que la rationalité et le productivisme capitaliste nous ont fait oublier depuis fort longtemps. La réussite d'un tel projet, l'autogestion généralisée, ne peut à long terme réussir sans une lutte globale pour une transformation libertaire et socialiste de la société. Dans un tel contexte, l'auto-organisation des chômeurs et des précaires est indissociable de la lutte des travailleurs et des travailleuses pour l'autogestion de leurs milieux de travail et la solidarité entre les différentes luttes parcellaires est plus que jamais nécessaire.

Contre l'État

L'autre aspect crucial est le principe des Assemblées de quartier et la mise en place de mécanismes de démocratie populaire. Dans un contexte de crise sociale et politique, dans lequel les gens n'ont plus confiance aux politiciens et aux partis, la démocratie par la base est plus que jamais nécessaire. Que ce soit pour des enjeux de quartiers, le logement, la précarité, l'éducation populaire ou la santé (on peut penser au modèle des cliniques populaires des années 1960-1970), seule notre force collective, par la mise en place de mouvements de quartiers, peut amener un réel changement.

L'attente de réformes ou de promesses électorales, la manipulation par les politiciens et les bureaucrates et toutes les formes de concession minent à long terme nos luttes populaires. C'est pourquoi dans le contexte de notre campagne sur la crise nous jugeons important de partager des expériences de luttes collectives afin d'entamer ou de poursuivre une réflexion collective sur les façons de s'organiser ici et maintenant.

pour connaitre chaque arrêt de la tournée, cliquez ici.

jeudi, décembre 10, 2009

Cause Commune no 26

Le numéro 26 de Cause commune, le journal de l'Union communiste libertaire (UCL), est maintenant disponible sur le web.

4000 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantes et des militants libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Vous pouvez soumettre un texte ou nous faire part de vos commentaires en écrivant à journal@causecommune.net. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de l’UCL le plus près de chez-vous (voir la liste sur www.causecommune.net).

Au sommaire du numéro 26:

mardi, septembre 15, 2009

Cause Commune #25


Le numéro 25 de Cause commune, le journal de l'Union communiste libertaire (UCL), est maintenant disponible sur le web.

4000 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantes et des militants libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Vous pouvez soumettre un texte ou nous faire part de vos commentaires en écrivant à journal@causecommune.net. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de l’UCL le plus près de chez-vous (voir la liste sur http://www.causecommune.net).

Au sommaire du numéro 25:




vendredi, septembre 11, 2009

L’anarchie de A à Z: «W» comme Wobblies



Un article du no 25 de Cause commune qui vient juste de paraître.

Depuis quelques mois, un «nouveau» syndicat révolutionnaire fait parler de lui au Québec: le Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses (SITT). Il s’agit de la section locale des Industrial Workers of the World (IWW) aussi connu sous le nom de wobblies. C’est le mouvement qui soutient la syndicalisation des cafés Starbucks dont nous parlons ailleurs dans ces pages.

Les wobblies sont apparus aux États-Unis, au tournant du siècle dernier (à Chicago, en 1905, pour être plus précis). Il s’agit d’un mouvement syndical qui s’est développé en réaction au conservatisme et à la corruption du syndicalisme d’affaire américain. La grande innovation des wobblies était de pratiquer un syndicalisme industriel fondé sur l’action directe, généralement non-violente, dans une perspective de classe. Les IWW furent la première centrale syndicale américaine à organiser les salarié-e-s non-qualifié-e-s de la grande industrie et à refuser la ségrégation raciale. Les wobblies avaient comme objectif ultime d’organiser toute la classe ouvrière dans un grand syndicat pour renverser le capitalisme par la grève générale.

À leur apogée, les wobblies étaient de toutes les luttes de la classe ouvrière américaine et ont pris la tête de plus de 150 grèves héroïques. Refusant l’institutionalisation et les conventions collectives, considérées comme des «trêves» dans la guerre de classe, les IWW ont pu syndiquer jusqu’à un million de prolétaires au cours de leurs vingt premières années d’existence, sans jamais avoir plus de 100 000 membres à la fois. Une répression inouïe, et dans une moindre mesure des dissensions stratégiques internes, ont provoqué une chute dramatique du mouvement dans les années 1920 et son éclipse progressive comme mouvement de masse jusque dans les années 1950.

Aujourd’hui, les IWW sont surtout concentrés en Amérique du nord et regroupent environ 2000 membres. L’organisation ne compte qu’une poignée d’accréditations syndicales reconnues mais continue d’attirer plusieurs libertaires intéressé-e-s au syndicalisme et à la solidarité ouvrière. Depuis quelques années, malgré l’absence de stratégies communes, les wobblies jouissent d’un certain regain de vie et sont à l’initiative de plusieurs campagnes intéressantes. Il s’agit sans conteste du principal réseau libertaire «lutte de classiste».

L’implantation contemporaine des wobblies au Québec est récente (1). Pour l’instant, les syndicalistes révolutionnaires semblent se situer dans la continuité de l’action du Réseau de solidarité avec les travailleurs et les travailleuses (RSTT). L’objectif est encore et toujours de relancer le syndicalisme de combat en articulant l’action directe ici et maintenant (campagne «Réclame ta paie»), solidarité et information avec les luttes syndicales en cours et syndicalisation éventuelle de groupes de travailleurs et de travailleuses précaires.

Les avis sont partagés sur les chances de succès de cette stratégie syndicaliste révolutionnaire. Pour l’instant, la ligne est mince entre la pratique d’un groupe comme les wobblies et celle d’une organisation politique solidaire des luttes sociales comme l’UCL. Seul l’avenir nous dira si les wobblies sauront impulser des luttes syndicales autonomes au Québec. Si c’était le cas, il serait alors du devoir des communistes libertaires de les appuyer.

(1) L’IWW a été présente au Québec à différents moments (1905-1914, 1968-1970, 1999-2000). Voir notamment le livre «Sur les traces de l’anarchisme au Québec (1860-1960)».

jeudi, septembre 10, 2009

Échangeur Turcot: Des logements, pas du béton!


Un texte du Cause Commune no.25. qui vient juste de paraître.

En 2007, le gouvernement libéral, par le biais du Ministère des Transports du Québec (MTQ), imposait aux habitantes et habitants des quartiers Saint-Henri, Ville-Émard, Côte-Saint-Paul ainsi qu’à l’ensemble des quartiers du sud-ouest de Montréal, son énorme projet de réfection de l’échangeur Turcot. Un projet qui coûtera 1,5 milliard de dollars sur sept ans et aura un impact environnemental énorme en plus de provoquer l’expropriation d’environ 170 logements, soit près de 400 personnes. Ces locataires seront évidemment faiblement dédommagé-e-s (trois mois de loyer et les frais de déménagement) en plus d’être laissé-e-s à eux-mêmes dans un marché locatif en pénurie, alors que 86 % des familles dans Saint-Henri sont locataires. Pour couronner le tout, la principale raison des expropriations repose sur le fait que le projet du MTQ consiste à reconstruire à côté des structures actuelles et sans arrêter la circulation, un nouveau réseau routier, entrainant ainsi la destruction de ces logements. Un projet dont le manque de vision est largement dénoncé par divers urbanistes et architectes qui prônent plutôt une vision à long terme de développement urbain à l’exemple de villes telles que San Francisco. En fait, quoi de mieux qu’en période de crise que de créer des grands projets d’infrastructures aux frais de la population et au détriment de l’environnement afin de relancer la machine capitaliste?

Depuis l’annonce du gouvernement, les résidants et les résidantes se sont fortement mobilisé-e-s de différentes façons, entre autre au sein de la coalition Mobilisation Turcot, un regroupement de tables de quartier, de groupes communautaires et de citoyens, principalement de l’arrondissement du Sud-Ouest de Montréal. Mais aussi via des comités de quartier comme celui des possibles exproprié-e-s du collectif Cazelais Libre, composé de militantes et de militants libertaires et celui du Village des Tanneries, qui ont organisé des fêtes et des assemblées de quartier à quelques reprises regroupant jusqu’à une trentaine de personnes et reposant sur la base de la démocratie directe. Outre des pétitions, des consultations populaires, du tractage massif et une campagne d’affichage soutenue, ces groupes ont organisé une grande manifestation dans le quartier. De plus, ils ont été fortement présents lors des audiences du Bureau pour les audiences publiques sur l’environnement (BAPE), ce qui aura permis de retarder pendant 30 minutes le début des audiences par une intervention d’une poignée de militants et de militantes qui ont transporté les slogans entamés par le POPIR comité logement à l’intérieur de la salle d’audience. Quelques membres de l’UCL sont d’ailleurs activement impliqué-e-s dans les différents groupes depuis plusieurs mois, agissant ainsi concrètement et de manière conjointe avec les autres libertaires du quartier, afin de permettre une radicalisation de cette lutte populaire.

En septembre, lors du dépôt du rapport du BAPE qui risque d’être le coup de semonce pour une immense mobilisation populaire, les résidants et résidantes qui n’attendent rien de très positif de cette consultation, augmenteront potentiellement leurs moyens d’actions. On peut donc envisager un automne très chaud pour les élu-e-s du Sud-Ouest!

Pour plus de détails sur cette lutte, consulter le blogue de Montréal ou notre brochure «Le Capital en Déroute».

lundi, avril 27, 2009

Cause Commune no 24

Le numéro 24 de Cause commune, le journal de l'Union communiste libertaire (UCL), est maintenant disponible sur le web. 5000 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantes et des militants libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Vous pouvez soumettre un texte ou nous faire part de vos commentaires en écrivant à journal@causecommune.net. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de l’UCL le plus près de chez-vous.

Au sommaire du numéro 24:

vendredi, avril 24, 2009

Nous cotisons, vous placez... ILS EMPOCHENT!


[ce texte est paru en première page de notre dernière parution du Cause Commune bientôt disponible sur le web ou à la Librairie l'Insoumise]

Depuis quelques semaines, la Caisse de dépôt et placement du Québec [CDPQ] a fait couler beaucoup d’encre. L’annonce des résultats de rendement de la Caisse a fait l’effet d’un puissant séisme, tant chez les financiers que pour la classe politique. Les travailleurs et les travailleuses, qui étaient déjà inquiets et inquiètes face aux conséquences de la crise économique, ont maintenant peur des répercussions sur les fonds de retraites administrés par la Caisse.

Les grands médias et les partis d’opposition se sont surtout attardés aux résultats récemment dévoilés. Mais la Caisse, c’est plus que ça ! Cette institution est en fait l’un des principaux vecteurs du développement du capitalisme québécois, en particulier sous sa forme financière. La Caisse de dépôt, c’est l’utilisation de l’argent des travailleurs et des travailleuses à des fins de rentabilité et d’accumulation de capital sans aucune autre considération.

Des résultats catastrophiques


Les résultats récents de la Caisse ont été fouillés à fond par les médias de masse, les économistes et nos politicien-ne-s. La Caisse a investi, comme beaucoup d’autres gestionnaires de fonds publics[1], dans les fameux PCAA (papiers commerciaux adossés à des actifs) ce qui s’est avéré un véritable désastre. En effet, lorsque les ménages américains surendettés ont commencé à ne plus être en mesure de rembourser leurs hypothèques, les banques ont subi une crise de liquidité et n’ont plus été en mesure de rembourser leur PCAA. Dans toute cette opération, la Caisse a enregistré une perte de 25% de ses actifs, soit 40 milliards de dollars. Ces milliards de dollars, ce sont en fait ceux de travailleurs et de travailleuses dont les fonds de retraite sont déposants à la caisse. Il y a 25 fonds de retraite déposants, dont le Régime des rentes et le Fonds des employé-e-s du gouvernement du Québec.

Des placements qui profitent de l’exploitation et de la pollution ?


La Caisse se comporte comme une entreprise privée de gestion de portefeuille : sa seule et unique considération, c’est le rendement de son capital. Il s’agit d’argent public, mais le comportement, lui, est celui de tous capitaux financiers. En ce sens, la Caisse est un vecteur essentiel du développement capitaliste du Québec, mais aussi du développement de l’impérialisme québécois et canadien. Un examen rapide des compagnies ayant des participations quelconques de la Caisse, permet de constater à quel point cette institution contribue à enrichir des entreprises antisyndicales, polluantes et impérialistes.

Premièrement, les mises à pied réalisées, depuis deux ans, par les compagnies où la CDPQ est présente s’élèvent à plus de 30 000 travailleurs et travailleuses partout dans le monde. À elle seule, la compagnie pharmaceutique américaine Pfizer a licencié près de 15 000 employé-e-s en deux ans. À cela il faut rajouter 5000 pour Microsoft, 2000 pour BHP Billiton, 2000 pour Nokia, 1500 pour Bombardier, etc. Il faut aussi mentionner que la CDPQ a des parts chez Québecor Media, les mêmes qui mettent en lockout les travailleurs et les travailleuses du Journal de Montréal.

Deuxièmement, il faut montrer la participation à des compagnies pétrolières comme Exxon Mobil, que l’on accuse notamment d’être derrière l’invasion de l’Irak. Exxon Mobil est aussi responsable de nombreuses études réfutant les changements climatiques. La CDPQ a des parts également chez Total, compagnie pétrolière française accusée de soutenir la junte militaire du Myanmar et aussi responsable de la catastrophe maritime suite au naufrage du Erika au large de la Bretagne. On retrouve aussi des placements chez des compagnies pétrolières russes, comme Lukoil et Gazprom, qui ne sont pas étrangères à la guerre en Géorgie à l’été 2008 ; de même que des entreprises chinoises, britanniques.

Au secteur énergétique, on doit aussi ajouter le secteur minier. La Caisse est présente dans plus d’une dizaine d’entreprises aux pratiques douteuses et agressives notamment en Afrique, comme par exemple les compagnies canadiennes (CNR et Barrick) ou coréenne (POSCO), etc. La société aurifère Barrick, mieux connue comme la Barrick Gold, est d’ailleurs responsable d’un baillon légal (SLAPP) contre la maison d’édition Écosociété qui a publié un livre sur les pratiques antisociales et anti-environnementales de la compagnie (chut !!! en espérant ne pas se faire poursuivre !).

La Caisse possède de nombreuses actions de grandes banques étrangères, dont la Citigroup, la Bank of America, JPMorgan and Chase. Ce sont, en partie, ces trois grandes banques américaines qui sont responsables du fiasco des « subprimes» et des PCAA. De plus, la Citigroup est soupçonnée de contribuer à l’évasion fiscale en facilitant l’accès à des comptes offshores dans des paradis fiscaux des Caraïbes ou d’Europe.

À ce bilan, il faut ajouter des participations dans des compagnies comme Microsoft, accusées de pratiques monopolistes, comme la prise de contrôle de la bannière ISO pour bloquer l’émergence du logiciel libre ; Google, qui est responsable d’un stockage d’information en quantité inimaginable ; Nestlé, souvent pointée du doigt pour ses pratiques antisyndicales et pour ses négligences coupables dans le dossier de la nourriture pour bébé ; etc.
Il ne s’agit ici que d’un bref coup d’œil sur la composition du portefeuille de la Caisse de dépôt et placement du Québec et pourtant, il est déjà possible d’affirmer que cette institution profite de pratiques douteuses, agressives, expansionnistes, polluantes, déstabilisatrices et antisyndicales du capital privé. À l’heure du soi-disant «développement durable», servi à toutes les sauces par les politiciens et les politiciennes de tout acabit, il y a tout lieu de se questionner.

Le 1er mai, allons exiger ce qu’ils nous ont volé!


En plus de jouer au poker avec l’argent des travailleurs et des travailleuses, le gouvernement et ses sbires de la finance profitent de l’exploitation éhontée et de la destruction de la nature. Nous ne sommes pas complices et c’est pour cela que nous irons nombreux et nombreuses, le 1er mai à Montréal, dénoncer cette institution, fleuron du capital québécois.

mardi, mars 10, 2009

Lancement du Cause Commune #23

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Mardi, 17 mars à partir de 17h
Yer'Mad, 901 Maisonneuve est
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En ces temps de marasmes économiques où le capitalisme montre ses contradictions au grand jour, nous vous invitons au lancement du 23e Cause Commune, le journal d’agitation communiste libertaire de l’UCL. Ce sera l’occasion de vous procurer la dernière parution de Cause Commune mais aussi de siroter une bière et de discuter avec les membres du collectif montréalais de l’Union Communiste Libertaire (UCL).

mardi, mars 03, 2009

Cause Commune #23

Le numéro 23 de Cause commune, le journal de l'Union communiste libertaire (UCL), est maintenant disponible sur le web. 4000 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantEs libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Vous pouvez soumettre un texte ou nous faire part de vos commentaires en écrivant à journal@causecommune.net. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de l’UCL le plus près de chez-vous.

Au sommaire du no 23

lundi, octobre 13, 2008

Venez fêtez au lieu de voter!Lancement du Cause Commune no.22.

Quoi?Lancement du Cause Commune no.22 et soirée électorale. Venez remplir votre urne avec de la bonne bière fraîche.
Où?Yermad, 901 Maisonneuve Est
Quand? 5-7 le mardi 14 octobre, qui risque de se poursuivre plus tard, puisque nous aurons un téléviseur, afin de suivre en direct une excitante soirée électorale.
Et si la bière n'est pas le meilleur argument alors lisez ceci!

mercredi, octobre 08, 2008

Cause commune no 22



Le numéro 22 de Cause commune, le journal de la NEFAC au Québec, est maintenant disponible sur le web. 4000 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantEs libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de la NEFAC le plus près de vous.

Un pdf à basse résolution --format tabloïd-- est disponible.

Au sommaire du no 22 (format HTML)


mercredi, octobre 01, 2008

Anarchy from A to Z: U for Unity

An invitation to refound organized anarchism
The Quebec collectives of NEFAC are re-organizing themselves. Basically, the Quebec and American sections of the Federation have decided to form two solid but independent organizations. On 22 and 23 November, we will be holding a congress at the Métropole where the manifesto and constitution of a new Quebec-specific anarchist communist organization will be adopted. We will be taking the opportunity to begin a dialogue with comrades who are close to us and see whether it is possible to integrate more militants in this process which will affect all parts of Quebec.
Our basis for unity
Over the past decade of struggles, we have been successful in establishing a serious anarchist communist organization in Quebec. That in itself is a victory but there is still a long way to go, in our opinion, before we can begin to see the type of organization that we have in mind emerging in the province. To ensure the development of organized anarchism in Quebec, a strategy for the many different tasks to be carried out is required. This will demand the establishment of a militant, revolutionary organization for the radical social movements and for the emergence of a wide, open libertarian left.

But first, what type of organization are we talking about? As we see it, it is part of the social struggles. It is a collection of militants on the same wavelength, a meeting-place for debate and the sharing of ideas and experiences, both social and political. It is not a secret group, a private club or an affinity group, but a public organization which anyone who shares its positions can join. Organization is essential in order to share our resources, break with localism and maximise the impact of our libertarian practices by coordinating our political activities. Experience has led us to adopt the platformist principles of organization, i.e. an effective organization is one that is based on:

* theoretic and tactical unity
* federalism and direct democracy
* collective responsibility.

We do not have a dogmatic approach to the "Organizational Platform of Anarchist Communists", the document which "platformism" is based on; it is the starting point of our practice, not the end point. In concrete terms, the search for unity and consistency is a permanent process which takes place through internal debate. Federalism and direct democracy allow us to achieve a certain balance between autonomy and collective force. What is common to us all is collectivized and controlled democratically by the whole organization, but members maintain their full political and organizational autonomy in their local work. Collective responsibility means that the members of the organization participate in the internal debates and decision-making but will adopt the majority position. In short, agree with the positions and campaigns that are adopted and participate in them.
Winning back a social base
Each time anarchism played a role in other countries, there were organized anarchists with deep roots in their societies. It was the case in Spain, in Ukraine, France and Mexico, where organized anarchism had a presence in the majority of localities and in every district of the larger cities, carrying out intense activity in the various social movements and enjoying a lively, diversified press. It could be said that everywhere anarchism made a difference, it was rooted in the movement and had a strong social base. This is something that is lacking in Quebecois anarchism, and something we want to change.

For a long time now, the Quebec anarchist movement has been a generational phenomenon concerning mostly young people. Every new generation of militants drives out the preceding one and has to practically re-invent the wheel. If anarchist communists are to win back a social base, we will have to face the double challenge of rooting ourselves in the social movements on both a medium and long-term basis. And we will have no chance of doing this unless we are unable to develop a militant presence in the struggles of our class. It is time to reconsider a fundamental form of militancy: the mass action of the social movements in our neighbourhoods, schools, campuses, workplaces, etc. It may be somewhat less glorious than certain other forms of "radical" militancy, but we cannot ignore it if we are to be successful in the long term in building an open movement based on the realities of our class.

Organized anarchism cannot confine itself to militant ghettos. It must move out into the neighbourhoods and the places of our daily lives. The anarchist movement must also leave the big cities and establish itself throughout the land. To consolidate anarchism in our class, we are ready to go to places we have practically never been - in the smaller towns of the province.

We will do our best to support, materially and morally, anyone who wants to join an existing group in the new organization or to develop one in their town. Refounding organized anarchism and turning it into a force to be reckoned with in society is no mean task... But if you're interested and if you want your say too, now's the chance. All contributions are welcome!

Article from "Cause Commune", No. 22 (October 2008).

Translation by FdCA - International Relations Office
Related Link: http://www.nefac.net

L'anarchie de A à Z, «U» comme Unité


Une invitation à refonder
l’anarchisme organisé


Les collectifs québécois de la NEFAC sont en pleine redéfinition. En effet, les sections québécoises et américaines de la fédération ont décidé de former deux organisations solidaires mais indépendantes. Les 22 et 23 novembre, nous tiendrons un congrès dans la Métropole qui sera l’occasion d’adopter le manifeste et la constitution d’une nouvelle organisation communiste libertaire québécoise. Nous voulons profiter de l’occasion pour entamer un dialogue avec des camarades proches de nous et voir s’il est possible de faire un bout de chemin ensemble et d’intégrer plus de militantEs au processus dans toutes les régions du Québec.

Notre base d’unité

En une petite décennie de luttes, une organisation communiste libertaire sérieuse a enfin réussi à s’implanter au Québec. En soi c’est déjà une victoire, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire, selon nous, avant de voir émerger dans la province le type d’organisation révolutionnaire que nous préconisons. Pour assurer le développement de l’anarchisme organisé au Québec, une stratégie impliquant plusieurs tâches à mener de front s’impose. Il s’agit d’enraciner une organisation révolutionnaire militant pour des mouvements sociaux combatifs et pour l’émergence d’une gauche libertaire large et ouverte.

Mais d’abord, de quel type d’organisation parlons-nous? L’organisation, telle que nous la concevons, est l’un des moments des luttes sociales. C’est une assemblée de militantEs sur la même longueur d’onde, un lieu de confrontation et de synthétisation d’idées et d’expériences sociales et politiques. Ce n’est pas un groupe secret, un club privé ou un groupe d’affinité mais une organisation publique dont on peut devenir membre si on est d’accord avec ses positions. L’organisation est nécessaire pour partager des ressources, rompre avec le localisme et maximiser l’impact des pratiques libertaires en coordonnant nos activités politiques. L’expérience nous a amené à adopter les principes d’organisations plateformistes, c’est-à-dire une organisation efficace qui repose sur:

  • L’unité théorique et tactique
  • Le fédéralisme et la démocratie directe
  • La responsabilité collective.


Nous n’avons pas une approche dogmatique de la «Plateforme d’organisation des communistes libertaires», le document de base du «plateformisme»; c’est le point de départ de notre pratique et non le point d’arrivée. Concrètement, la recherche d’unité et de cohérence est un processus permanent qui se vit au travers de débats internes. Le fédéralisme et la démocratie directe nous permettent d’atteindre un certain équilibre entre autonomie et force collective. Ce qui est commun est collectivisé et contrôlé démocratiquement par l’ensemble de l’organisation mais les militantEs gardent leur pleine autonomie politique et organisationnelle dans leur militantisme local. La responsabilité collective signifie que les membres de l’organisation participent aux débats internes et à la prise de décision mais doivent se rallier aux positions majoritaires. Bref, les militantEs sont solidaires des positions et des campagnes adoptées et y participent.

Reconquérir une base sociale

À chaque fois que l’anarchisme a joué un rôle dans d’autres pays, il y avait des anarchistes organiséEs et profondément enracinéEs. Que ce soit en Espagne, en Ukraine, en France ou au Mexique, on trouve un anarchisme organisé présent dans la plupart des localités et tous les quartiers des grandes villes, une activité intense dans tous les mouvements sociaux, une presse vivante et diversifiée. On peut dire que dans tous les cas où l’anarchisme a compté, il y avait un enracinement et une base sociale au mouvement. C’est ce qui fait défaut à l’anarchisme québécois et c’est ce que nous voulons changer.

Il y a longtemps que le mouvement anarchiste québécois est un phénomène générationnel impliquant essentiellement des jeunes. Chaque nouvelle génération militante chasse la précédente et doit pratiquement réinventer la roue. Pour réussir à reconquérir une base sociale, les communistes libertaires doivent relever le double défi de l’enracinement et de l’insertion sociale sur le moyen et long terme. Si nous n’arrivons pas à développer une présence militante dans les luttes de notre classe, nous n’avons aucune chance. Il est temps de reconsidérer une forme de militantisme fondamentale: l’action de masse des mouvements sociaux dans les quartiers, les écoles, les campus, les lieux de travail, etc. C’est peut-être moins glorieux qu’un certain militantisme «radical» mais c’est incontournable pour s’inscrire dans la durée et construire un courant ouvert sur l’ensemble des réalités de notre classe.

L’anarchisme organisé n’a pas à être confiné aux ghettos militants. Il doit s’épanouir dans les quartiers et les lieux de la vie quotidienne. Le mouvement anarchiste doit aussi sortir des grandes villes et s’implanter sur tout le territoire. Pour consolider l’anarchisme dans notre classe, nous sommes prêtEs à aller là où nous ne sommes pratiquement jamais alléEs : dans les petites villes de la province.

Nous nous engageons à soutenir matériellement et moralement quiconque voudra intégrer un groupe existant de la nouvelle organisation ou en développer un dans sa ville. Refonder l’anarchisme organisé et en faire une force qui compte dans la société n’est pas une mince affaire... Si ça vous intéresse et que vous voulez avoir votre mot à dire, c’est le bon moment. Toutes les contributions sont les bienvenues!


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Extrait du numéro 22 du journal Cause commune (à paraître début octobre)