Affichage des articles dont le libellé est féminisation. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est féminisation. Afficher tous les articles

samedi, novembre 28, 2009

Sur la lengue frenssèzeuh...


On assiste présentement à une surmédiatisation de ce que les spécialistes appellent (depuis 1990) la « nouvelle orthographe ». On peut lire, à peu près quotidiennement, les lettres ouvertes de braves gens, linguistes auto-proclaméEs et gérants d'estrade en tout genres plaidant pour ou contre l'offensive de rectification orthographique.

« Non! Je suis contre! J'aime ces difficultés et ces anomalies qui donnent son charme à la langue française! »

« Vous êtes borné, cher Môssieur; acceptez donc le progrès! La vie sera meilleure avec l'accent grave dans l'évènement et avec des traits d'union partout dans les nom-bres! »

« Vous gâchez la jeunesse en lui ôtant le plaisir-à-retardement d'apprendre les complexités du français. »

Ainsi de suite. Ad nauseam.

Les libertaires n'ont pas - à ce que je sache - l'habitude de se prononcer sur de tels sujets, probablement en raison de leur futilité profonde. Débattre de l'orthographe, c'est un peu comme les paris sportifs ou la prière : ce n'est ni intéressant, ni important, ni utile. Certains et certaines camarades auront peut-être une vision différente, mais est-ce que l'important n'est pas surtout de se comprendre? Est-ce que d'embarquer dans ce débat-là ne revient pas à jouer le jeu de l'intelligentsia, qui voudrait nous faire gober que la crédibilité - et, par extension, la justesse - d'une personne ou de ses idées est directement proportionnelle à sa capacité d'intégration des codes et des règles du langage officiel.

Quand bien même j'écrivais « que cé pas si important que sa décrire sans fer trop de faute », au final, vous comprenez l'essentiel. Non?

Et tant qu'à parler d'évolution de la langue, on pourrait pas aborder des trucs un peu plus concrets que des accents, des virgules et des traits d'union? Aux dernières nouvelles, nos chers Académiciens du progrès linguistique soutenaient encore que le masculin l'emporte sur le féminin...

samedi, février 28, 2009

Franchement...


Comme des milliers de Québécoises et de Québécois, je suis allé voir dernièrement le dernier film de Denis Villeneuve, Polytechnique. Ce film est basé, pour ceux et celles qui ne le savent pas, sur la tuerie survenue en décembre 1989 à l'école Polytechnique de Montréal. Un texte a déjà été écrit sur notre blogue à ce sujet → Mysogine, Lépine? Ben kin!

Si j'en reparle aujourd'hui, c'est qu'en le regardant j'ai été frappé par une grande colère. Bizarrement ce n'est pas en voyant un acteur tirer sur des femmes que c'est survenu (nous sommes peut-être un peu trop désensibilisé à cela, mais c'est un autre débat...) mais plutôt à la toute fin du film, juste avant le générique. On nous présente les noms des 14 femmes tuées cette journée, pour finir avec une petite phrase ressemblant à « ce film est aussi dédié à tout les étudiants et à tout les employés de l'école Polytechnique qui furent affectés par cet événement ».

Dites-le moi si vous trouvez que j'exagère, mais je trouve ça vraiment con de ne pas avoir pris la peine de féminiser cette petite phrase. On s'entend que les étudiantes et les employées étaient celles visées dans cette tuerie! Et que ce sont elles les plus « affectées par cet événement », même si je ne nie pas que des hommes témoins de ce carnage ont pu avoir des séquelles psychologiques. Il reste qu'entre être témoins et cibles, il y a une marge!

Les opposants (j'ai rarement parlé à des opposantes...) à la féminisation nous cassent toujours les oreilles en disant que cela alourdit le texte et en diminue la clarté, mais ici c'est une phrase seulement... C'est pour toutes ces raisons que je n'arrive pas à comprendre pourquoi ils (je suis presque certain que c'est des ils) ont pris la décision de ne pas féminiser cette petite phrase.

Le geste de Lépine était dirigé contre le féminisme. Sans comparer les deux, de refuser de féminiser nos textes pour des raisons obscures est aussi un geste contre le féminisme, car une toute petite phrase peut être très lourde de sens selon moi ; il reste énormément de travail à faire!

Petit texte de SUD Éducation (un syndicat français) sur la féminisation des textes :
Le pourquoi de la féminisation des textes

Divers textes à propos du drame de la Polytechnique :
sisyphe.org