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mardi, octobre 23, 2012

Ceci n’est pas une matraque : C’est la domination.

Comparativement à la brutalité policière tolérable, selon « l’opinion », en plein crise étudiante, la nouvelle récidive de la matricule 728 du Service de police de la Ville de Montréal sème visiblement l’émoi, alimentée par des témoignages sensationnels abondants dans les médias. L’Union Communiste Libertaire joint sa voix au flot de consternation. Mais, une fois de plus, l’empire du 1% a absolument « les deux mains sur le volant » pour contrôler et canaliser une contestation « raisonnable » vers la perpétuation de l’establishment. La plus grande forme de violence, disait Emma Goldman, c’est l’ignorance. Contrairement à la vision du monde négatrice imposée par la classe dominante, la société est marquée de nets conflits non moins violents dans l’écrasement et l’exploitation au quotidien des classes opprimé-e-s par les privilégié-e-s. Nous ne prétendons pas à la neutralité. L’UCL se portera toujours à la défense des classes opprimé-e-s.

Si nous encourageons la mobilisation populaire contre la brutalité policière, nous ne pensons pas moins que « l’incident 728 » est un nouveau fait divers de la domination en tant que rapport social. Depuis sa création, l’institution policière fut le bras armé de l’État pour maintenir un ordre factice, par une force corrélée à la pugnacité et l’indépendance des classes dominées. Autochtones et métis, femmes, pauvres, personnes immigrantes, rebelles anarchistes et socialistes, précaires et syndiqué-e-s, queers, chômeurs et chômeuses,… : les principales cibles désigné-e-s comme criminel-le-s, et ainsi profilé-e-s, taxé-e-s de tickets, harcelé-e-s, battu-e-s, puis emprisonné-e-s… pour la prospérité et la sécurité de quelques aristocrates plein de vanité, au sommet de cette pyramide sociale.

Le niveau d’expression et l’apparence physique de la policière ont soulevé un grand nombre de propos et « blagues » à caractère sexiste, homophobe et misogyne que nous ne dénonçons pas moins que l’incident en soi. Pour le Comité Femmes de l’UCL, celles-ci renforcent des rôles et rapports de genre dans lesquels les femmes sont les principales victimes de la violence, et pas seulement de la part de la police. Les hommes portant ces propos dénigrants sapent carrément le potentiel de mobilisation populaire. À ceux qui se disent favorables à l’égalité entre les sexes, nous leur disons que leurs prétentions ne valent rien du haut de leurs privilèges de genre. S’ils sont sincères, ils peuvent faire réfléchir les autres hommes qui portent de tels propos et jugements.

À l’heure où c’est la police qui enquête sur la corruption des partis politiques, nous devrions nous questionner sur la culture mafieuse existant au sein même de celle-ci. L’absence de recours face aux abus de la police laisse ses victimes sous la coupe de celle-ci. Que penser d’un système de déontologie où des agents se permettent de refuser des plaintes lorsqu’il en est de leur intérêt. Un système où, dans un même poste de police, un agent « enquête » sur ses collègues. Où, dans très peu de cas, les plaintes ont pour conséquence des blâmes, et dans pratiquement aucun (même quand la police assassine), ne mettent un terme à la carrière des dangereux. Le cercle de discussion policier, racontée par une témoin, dans lequel la matricule 728 a changé la version des événements avec une dizaine de ses collègues, est tout à fait représentatif de la culture du silence dans la police (et son bien officiel « Serment de discrétion »). Rappelons seulement qu’en 2008, un agent du poste de Sept-Îles ayant rompu le silence face au trafic d’arme de son chef et ses collègues fut victime d’harcèlement et d’accusations (« menaces de mort ou de lésions corporelles à l'endroit d'un supérieur hiérarchique ») – une histoire beaucoup plus répandue que l’on pense.

Comme communistes libertaires, nous cherchons à construire une société dans laquelle nous pourrons supprimer la violence de nos rapports sociaux, une société dont l’ordre sera autorégulé par la combinaison de la pleine égalité et pleine liberté de chacune et chacun et de la gestion collective et fédérale par démocratie directe de nos défis. Malgré la nouvelle tendance de diffusion sur les médias sociaux, est-il nécessaire de rappeler que la plus grande partie de la brutalité policière continue de se passer dans l’indifférence et la tolérance quasi-générale? Que ce que les contestataires du printemps viennent de vivre est ce que beaucoup d’autres couches encore plus marginalisé-e-s de la population souffrent depuis des lustres? Il est vain d’attendre une réforme de la police. Demandez aux milliers de victimes de la sévère crise humanitaire causée par la police au G20 de Toronto, qui ont vu toutes leurs réclamations d'enquête indépendante tournées en ridicule! À travers de nouvelles crises sociales, nous ferons la gymnastique historique nécessaire pour développer l’auto-organisation populaire en mesure de rompre le mauvais sort.

Union Communiste Libertaire
18 octobre 2012

jeudi, août 23, 2012

Blanc bonnet, bonnet blanc

Je me souviens plus comment je suis tombé sur ça, mais je voulais le partager avec vous et puis, ça tombe bien, ce soir c'est le lancement de ce nouveau web magazine nommé Nous Autres d'où est tiré l'article.

Au delà de la loi en tant que tel, c'est le jeu politique derrière qui m'a fait le plus sourire; les acteurs, plusieurs encore sur scène, ont des positions opposées a celles d'aujourd'hui, on entends les mêmes bla-blas, les indignations creuses, les larmes de crocodiles et tout le tralala du triste spectacle politicien. Une autre époque, qui nous rattrape aujourd'hui avec la mise en application du fameux article 500,1 du code de la sécurité routière, mais aussi un aide mémoire pour nous rappeler que rouge ou bleu, ils nous saignent a blanc!

* * *

DE LA ROUTE À LA RUE : 
PETITE HISTOIRE POLITIQUE D'UN INSTRUMENT DE RÉPRESSION POLICIÈRE


Ministres et députés sont bien concentrés à débattre des virgules et des termes exacts d’un projet de loi qui pourra les protéger des moyens de pression populaires. Une déclaration récente du premier ministre témoigne de leur état d’esprit : « Il faut que les gens comprennent que ça ne sert à rien de se dresser contre un gouvernement, contre une population [1]».  Pour ces personnes au sommet de l’appareil étatique, il est hors de question que la rue dicte la conduite de l’État, même s’il faut que la Sûreté du Québec intervienne brutalement contre des regroupements citoyens ou que la Ligue des Droits et Libertés en vienne à condamner les méthodes excessives du gouvernement québécois [2].

On se croirait presque en 2012

Pourtant, lorsque ce scénario défile, ce sont les camionneurs indépendants qui dévient de la ligne droite de l’ordre établi, les grandes entreprises de transport qui leur mettent des bâtons dans les roues à coup d’injonctions, le Parti québécois qui tente de freiner leur élan et Lucien Bouchard qui a les deux mains sur le volant du pouvoir. Les enseignants enseignent et les étudiants étudient, après avoir eux-mêmes défié les anciens ministres de l’Éducation Pauline Marois en 1996 (menace de dégel des frais de scolarité) et François Legault en 1999 (contrats de performance universitaires). Nous sommes au printemps 2000 et le gouvernement péquiste se prépare à adopter sans opposition le projet de loi 130 [3] modifiant le Code de la sécurité routière (CSR) [4].

L’une des modifications en jeu, l’ajout de l’article 500.1, contient des dispositions et amendes semblables à la loi 12 (projet de loi 78) du printemps dernier [5]. En mettant en place cette nouvelle mesure législative, le ministre des Transports Guy Chevrette espère surtout qu’elle aura un effet dissuasif sur les camionneurs et, éventuellement, fournira au gouvernement un outil punitif pour réagir à de nouveaux blocages des voies de circulation majeures. Ce n’est qu’une douzaine d’années plus tard que l’article 500.1 sera utilisé abondamment pour justifier les arrestations par centaines de manifestants exprimant pacifiquement et publiquement leur mécontentement politique. Signe du destin, l’objet principal du projet de loi est de permettre et d’encadrer le virage à droite au Québec.

lire la suite ici

dimanche, septembre 12, 2010

Alerte : un assassin dans la ville

Gens de Montréal, prenez garde. Un meurtrier, impliqué à maintes reprises dans des histoires d'intimidation et de violence, a été aperçu récemment à vélo, au centre-ville. L'individu dangereux portait une arme à feu. On ignore qui sera sa prochaine victime, mais on sait que l'assassin a un faible pour les jeunes des communautés ethniques.

Si vous le voyez, nous vous invitons à contacter le 911 pour avertir la police des déplacements de cette charogne.

Restez sur vos gardes.


Mise à jour : on m'a informé qu'une ordonnance de non-publication interdisait de publier ou de diffuser tout renseignement permettant d'identifier le tueur. Drôle de justice... M'enfin, comme je suis un honnête citoyen et que je ne cherche pas à outrer les tribunaux, j'ai fait les corrections qui s'imposent.


jeudi, août 26, 2010

Quelques fausses notes dans le concert d’éloges envers le prochain chef de police

Un excellent texte d'Alexandre Popovic repris du site de la Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP).

Le 19 août dernier, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, annonça qu’il avait arrêté son choix sur Marc Parent pour succéder à Yvan Delorme au poste de directeur du Service de police de la ville de Montréal (SPVM). Depuis, les éloges ne cessent de pleuvoir sur celui qui sera vraisemblablement appelé à prendre les rennes du deuxième corps policier municipal en importance au Canada.

Identifié à « l’aile gauche » (?) du SPVM (1), Marc Parent serait à la fois apprécié des flics de terrain et des groupes communautaires tout en étant « bien vu des communautés culturelles ». Son éventuelle nomination à la tête du SPVM fut saluée par les représentants de l’opposition municipale, le syndicat policier montréalais et même par Brunilda Reyes, la dirigeante des Fourchettes de l’espoir, un organisme communautaire basé dans l’arrondissement de Montréal-Nord. (2)

mercredi, avril 28, 2010

La peur de l'étranger

Lettre ouverte d'Emmanuelle Lippé
L'auteure est une mère de famille qui réside à Montréal.

Dans La Paresse

Si mon fils avait fait ce que Dany Villanueva a fait dans sa supposée carrière de «grand criminel», savez-vous ce qui se serait passé? Il aurait sûrement reçu un sermon de la part de son directeur d'école, de ses professeurs les plus proches, de son père, de ma part et des autres adultes qui l'entourent. Il aurait peut-être été reconnu coupable sous des chefs d'accusation au criminel, fait des travaux communautaires et obtenu son pardon après cinq ans. Il aurait passé, comme on aime à le dire chez nous, un mauvais quart d'heure, ça oui! Mais c'est tout.

vendredi, mars 12, 2010

Jean-Loup Lapointe, un récidiviste dangereux


Le Devouar a obtenu un rapport du SPVM signé de la main de Jean-Loup Lapointe, à propos d'un événement semblable à celui qui a mené à la mort de Fredy Villanueva en août 2008. Le récit est plutôt ennuyant, mais, même pour les plus légalistes et aliénéEs, prouve au moins que le flic a menti.
Le policier Jean-Loup Lapointe a déjà été impliqué dans un intervention au cours de laquelle il a dû asperger de poivre de Cayenne six jeunes de 16 à 20 ans parce qu'il craignait d'être désarmé et d'être tué.

Cet épisode étrange est revenu hanter le policier Lapointe, en portant ombrage à sa crédibilité, hier lors de l'enquête du coroner sur la mort de Fredy Villanueva.

En effet, lors de son contre-interrogatoire aux mains d’Alain Arsenault, en février dernier, Lapointe a déclaré sous serment qu’il avait eu peur d’être désarmé et tué une seule fois dans sa carrière. C’était le 9 août 2008, lorsqu’il a abattu le jeune Villanueva à la suite d’une intervention qui a mal tourné, à Montréal-Nord.

Contrairement à ses dires, Lapointe a déjà évoqué la peur d’être désarmé et tué, par le passé, pour justifier une intervention à grands renforts de poivre de Cayenne auprès de quatre jeunes filles de 17 à 20 ans, un adolescent de 16 ans, et un jeune homme de 18 ans.
Un rapport d’événement du SPVM dont Le Devoir a obtenu copie laisse entrevoir la possibilité que le policier ait commis un parjure. Ce document est rédigé et signé de la propre main de Jean-Loup Lapointe.

mardi, juillet 21, 2009

Flics-assassins.net : mise à jour

[Veuillez afficher et transmettre cette mise à jour largement]

Le 9 août 2009 prochain marquera le premier anniversaire de la mort de Fredy Villanueva, 18 ans, à Montréal-Nord, aux mains de la police. Plus de vingt ans après que Anthony Griffin, 19 ans, ait été abattu à NDG par le SPVM, l’impunité sévit toujours.

Bien que, quotidiennement, les agents du SPVM harcèlent, injurient, recourent au profilage, attaquent et même tuent, leurs actions n’entraînent pratiquement jamais de réprimandes sérieuses. Lorsque les familles des victimes exigent que des comptes soient rendus et que les enquêtes sur ces abus soient menées en toute transparence, la police recoure à l’intimidation juridique pour tenter d’empêcher les enquêtes publiques (à preuve la récente tentative par la Fraternité des policiers et policières de Montréal de faire annuler une enquête du coroner sur les circonstances entourant la mort de Mohamed Anas Bennis à Côte-des-Neiges, le 1er décembre 2005). Et comme c’est toujours des policiers qui enquêtent sur les abus et les bavures d’autres policiers, ces derniers bénéficient systématiquement d’un traitement préférentiel (voir les premières étapes de l’enquête dans l’affaire Villanueva, où il été révélé que les enquêteurs de la SQ n’ont jamais interrogé les officiers impliqués dans l’assassinat de Fredy).

Depuis son lancement, en avril 2009, ce site a retenu l’attention de la police, dont les porte-parole n’ont pas hésité a qualifié l’initiative de « haineuse » dans les médias de masse. Leur réaction révèle surtout leur paranoïa et leur peur : la même paranoïa et la même peur qu’ils manifestent brutalement dans nos rues et dont les membres de nos communautés font les frais.

Ce site Internet est voué au souvenir et s’oppose à l’oubli : nous voulons que la résistance à la brutalité policière s’enracine dans la connaissance particulière des victimes de l’impunité. Nous avons tenté d’accomplir cela en documentant et en rendant publique une campagne de graffitis portant simplement le nom et l’âge des personnes assassinées par la police de Montréal.

La suite, et tout le nouveau contenu, sur flics-assassins.net.

lundi, mai 25, 2009

Pauvre tueur

Supposons que je me promène en voiture. Je décide de m'arrêter et d'aller voir un groupe de jeunes, par exemple, qui jouent aux dés dans un parc. Je les fais chier un peu, et l'histoire se termine avec une mort et des blessures, causées par les balles de mon arme à feu.

En temps normal, je me fais arrêter, et si on parvient à prouver que j'ai bel et bien tiré quatre coups de feu sur ces gens, je peux dire bonjour à une peine d'emprisonnement. Par la suite, pas grand'monde ne va se préoccuper de ma santé mentale ou de mon intégrité physique.

À moins bien sûr d'être flic au SPVM!


On apprenait aujourd'hui que Jean-Loup Lapointe, le porc qui a tué Fredy Villanueva, a reçu la permission de porter son arme en dehors de ses heures de travail, parce que le pauvre a dit être inquiet pour sa sécurité, malgré qu'il n'ait reçu aucune menace de quoi que ce soit. Et les gens, dans les parcs de Montréal-Nord et d'ailleurs, qui ressentent de l'inquiétude pour leur sécurité lorsque des flics s'approchent, est-ce qu'ils et elles ont le droit de porter une arme pour se défendre?

Au mois d'avril, les avocats des flics ont obtenu du tribunal une interdiction de publier des photos des assassins. J'pense que vous pouvez arrêter d'en rajouter : on l'a compris que les flics peuvent nous tuer en toute impunité. Malheureusement (?), leurs photos sont déjà un peu partout sur internet.

J'en profite pour vous inviter à aller lire la lettre de la Coalition contre la Répression et les Abus Policiers envoyée au coroner Robert Sansfaçon responsable de l'enquête sur la mort de Fredy Villanueva, qui explique les motifs de son retrait de l'enquête et d'une «désagréable impression que vous êtes animé d'un parti-pris en faveur de la police. »

mardi, janvier 27, 2009

Le SPVM veut se faire respecter

Le Service de Police de la Ville de Montréal fait face à un constat : le monde les aime pas. C'est d'ailleurs là-dessus que s'est penchée leur Fraternité. Normalement, dans un cas semblable, quiconque souhaitant être appréciéE davantage se poserait la question : «Ai-je fait quelque chose pour mériter ça?»

Hélas, faudrait pas leur en demander trop, à ces agentes et ces agents de la paix sociale. Se poser trop de questions ébranlerait la structure-même de leur fonction de chiens de garde de l'État. Ça fait qu'au lieu de se demander si leur harcèlement, leur profilage, leur brutalité, leurs meurtres, leurs tickets, leur intimidation et tous leurs privilèges peuvent avoir quelque chose à voir là-dedans, les «Cochon[s], poulet[s], mangeux d'beignes»1 tentent une fois de plus de faire passer une loi qui leur permettrait de remettre un constat d'infraction à quiconque les insulterait.

«Le but est d'inculquer la notion de respect envers les policiers, une notion qui se perd à Montréal», a affirmé M. Francoeur, président de la Fraternité.

Oui, M. Rancoeur, on en a plein le cul d'endurer les agissements abusifs de vos paramilitaires. Vous avez choisi de travailler à faire appliquer bêtement des lois qui nous font chier, qui servent d'abord et avant tout à protéger la sacro-sainte propriété privée de vos patrons pis d'leur gang; vous pouvez ben m'endurer, quand je vous croise, et que je m'exclame sur mon envie soudaine de bouffer des cuisses de poulet.

D'ailleurs, là-dessus, une suggestion (avec une mise en garde) tirée du site du Collectif Opposé à la Brutalité Policière : «Ce qui veut dire qu'il faut en profiter pour insulter les policiers car ce qui n'est pas (encore) interdit est (toujours) permis, bien que cela peut vous entraîner des désagréments tels que: tickets, brutalité, voire la mort.»


1 - Je ne fais que citer un article de cyberpresse, jamais je traiterais un policier ou une policière comme ça, hein!

samedi, octobre 25, 2008

Un policier cinglé a mis sans dessus dessous le Pro-Gym Serge Mongeau



Cette nouvelle a certainement eu un echo dans la population du quartier Hochelaga récemment. Un policier en dépression qui avait été réintégré dans ses fonctions (bravo le SPVM pour son évaluation des risques!) a forcé un gym et s'y est barricadé. Il a d'abord lancé quelques haltères puis s'est mis à tirer dans le plafond avec son arme de service. Jusqu'ici, tout est normal: un flic, c'est cinglé à la base, et d'en voir un déconner une fois de temps en temps c'est tout à fait normal (quoique innaceptable, on s'entend). Le problème vient après.

Généralement, quiconque voit un fou tirer dans le tas avec une arme et qui lui-même se retrouve armé va penser à raisonner de force la personne. Sauf le SPVM! Il a décidé d'y aller de main morte avec un de ses membres. Étrange, puisque depuis ces années, c'est le genre de salades qu'on nous sert pour justifier que le SPVM a tiré sur quelqu'un (à savoir: la présence d'une personne incontrôlable, potentiellement armée).

Parlons-en à la famille de Freddy Villanueva, lui qui a été tué alors qu'il n'était pas armé dans un parc de Montréal Nord. Quand le SPVM tue quelqu'un qui n'a pas la possibilité de tuer (parce que sans arme), il va amplifier la menace pour la rendre crédible, alors que si c'est un flic armé qui tire au hasard, ils minimisent la menace. Dans le fond, quand ils ne connaissaient pas la personne, le simple fait qu'elle soit une menace potentielle (elle peut-être armée!) en fait un danger de facto (en somme c'est un acte xénophobe). Quand ils connaissent bien la personne impliquée, alors là ça change tout! Deux poids deux mesures.

L'utilisation des balles de caoutchoucs contre une arme à feu (comme dans le cas du flic barricadé au Pro-Gym) semble un peu "hors normes"- généralement, ils utilisent une réplique proportionnelle. Mais ça se justifie: c'est un flic défendu par la Fraternité. Différent. C'est là qu'on voit que toute l'argumentation du SPVM fout le camp. Dans les cas de mort d'homme, ils invoquent toujours un danger imminent. Quant c'est un agent qui fait des conneries, ils plaident plutôt pour un surmenage.

L'affaire du Pro-gym nous démontre que les flics décident toujours de tuer ou pas quelqu'un, des moyens à employer pour contrôler la personne dépendant qui est cette personne, et non dépendant des circonstances. Quand un flic sort son arme pour se défouler dans le plafond d'un gym, ça passe. Quand un brave citoyen n'accepte pas d'être arrêté sans raison (comme Freddy Villanueva), on le tire, le matraque, l'arrête. etc...

Mais bon, on pourait oublier tout cela (en fait non, mais on prétenderait), si les flics avaient bien fait leur job et avaient mis en accusation le mec cinglé impliqué dans la fusillade. MAIS C'EST MÊME PAS LE CAS! Ils en sont toujours à étudier son cas, voir si il n'avait pas des troubles mentaux avant de l'accuser! Et Richard Barnabé? Et J.-P. Lizotte? Leur cas a-il été évalué? Faut-il rappeller que les deux souffraient de problèmes psychologiques lors de leur altercation avec les flics? Les flics du SPVM les ont exterminés parce que hors-normes. Ont-ils eu le droit à une quelconque considération? Les troubles mentaux n'ont jamais été une circonstance atténuante pour la police, ils ont toujours été un facteur aggravant. La seule circonstance atténuante, c'est que le dément du Pro-Gyms était un flic.

Le deux poids deux mesures, on n'en veut plus.