Round Robin / mardi 10 décembre 2019
Note de Round Robin : voilà enfin ce texte. Juan nous en avait parlé dans des lettres. On pensait qu’il avait été censuré. En effet on a su que le juge d’instruction l’a saisi, le 4 octobre, en le considérant comme une « provocation aux crimes et délits » ou, au moins, une incitation à l’« activité anarchiste » et l’a saisi pour sauvegarder la sécurité des forces de l’ordre.
On partage la volonté de Juan de le diffuser et on vous demande de le relayer.
« Comment faire pour qu’une goutte d’eau ne sèche pas ? La laisser aller dans la mer »
Dans ce texte, je raconte comment s’est passé mon arrestation, le 22 mai 2019. Je le raconte comme un fait, non pas pour dénoncer l’illégalité des méthodes de la police ou comme un récit victimisant.
Ça ne me va surtout pas que la façon dont mon arrestation s’est passée et ce qui a eu lieu pendant mon transfert à Brescia soit un secret entre moi et les agents de la DIGOS qui m’ont interpellé. Sincèrement, je n’ai pas envie qu’il y ait quelque chose de partagé entre moi et eux. Je ne veux rien partager avec eux, encore moins mes angoisses et encore moins « ce que l’on ne peut pas dire », comme un tabou, comme un pacte entre des « chevaliers machos » qui pourrait porter atteinte à ma virilité (?!).
Et enfin les mots prononcé au commissariat par un agent de la DIGOS (probablement du commissariat de Turin, au vu de ce qu’il sait sur moi…) habillé en motard, qui me conseille, en « ami », tel un frère ou un père, d’écrire seulement des lettres personnelles à des amis et pas des communiqués publiques. Cela m’a fait penser que partager ce qui s’est passé est une bonne idée.
Continue reading