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Walter Benjamin | Passagenwerk




La ville, lieu stratégique de l'affrontement des classes

Michael Löwy

Insurrections, barricades et haussmannisation de Paris
dans le Passagenwerk de Walter Benjamin
2005


L'espace urbain comme lieu du combat entre les classes : voici un aspect souvent négligé par les travaux savants sur le thème de la ville dans le Passagenwerk. Pourtant, il occupe une place de choix dans ce projet inachevé. Le traitement du sujet par Walter Benjamin est inséparable de sa méthode historiographique, qu'on pourrait tenter, provisoirement, de définir comme une variante hérétique du matérialisme historique, fondée (entre autres) sur deux axes essentiels :
a) une attention systématique et inquiète pour l'affrontement des classes, du point de vue des vaincus - au détriment d'autres topoï classiques du marxisme, comme la contradiction entre forces et rapports de production, ou la détermination de la superstructure par l'infrastructure économique ;
b) la critique radicale de l'idéologie du Progrès, sous sa forme bourgeoise, mais aussi dans ses prolongements dans la culture politique de la gauche.

Eric Hobsbawm | La ville et l'insurrection


Paris | Barricades

Les révolutions sont déterminées par des situations politiques et non par la structure des villes plus ou moins propice à l'insurrection. Encore qu'une insurrection urbaine ou un soulèvement spontané puissent être l'étincelle qui met en route le moteur de la révolution.

Eric Hobsbawm
La ville et l'insurrection
Espaces et sociétés / 1970

Quelles que soient les différentes manières de définir la ville, 
celle-ci est, entre autres, un lieu de concentration de gens pauvres et, dans la plupart des cas, le foyer du pouvoir politique qui gère leur existence. Historiquement, ces populations urbaines ont été des foyers de manifestations, d'émeutes et d'insurrections sans compter l'exercice d'une pression directe sur les autorités qui sont parvenues à opérer en leur sein. Le citadin moyen se préoccupe fort peu de savoir si le pouvoir de la cité est simplement local ou s'il s'étend au niveau régional, national ou même au-delà. Cependant, que ces villes soient ou non des capitales (ou, ce qui revient au même, des cités-indépendantes) ou le lieu des sièges sociaux des entreprises géantes nationales ou internationales, ce problème affecte directement à la fois les plans des autorités et ceux des mouvements politiques visant le renversement des gouvernements, le champ d'implication des révoltes et insurrections urbaines étant évidemment d'autant plus étendu que la zone d'influence de la cité dépasse le cadre purement local.

FRANCFORT | Aéroport et Luttes Écologiques | 1964 - 2018



Evacuation de la ZAD
Novembre 1981
© Barbara Klemm


C’est le Notre-Dame-des-Landes allemand : l’aéroport de Francfort-sur-le-Main, fief de la Lufthansa et premier aéroport du pays, oscillant sur le podium européen entre la 2e et 4e place. A chaque décision prise par les autorités de son extension, et ce depuis 1964, un vaste mouvement populaire y répond, et la lutte continue encore en 2018, comme d’ailleurs dans d’autres villes menacées par leur aéroport dévoreur d’espaces le plus souvent boisé ou cultivé. A ce titre, les années de lutte des résistants de Francfort sont considérées en Allemagne comme une sorte de monument historique car en plus d’être la première de ce genre, de par sa longévité somme toute exceptionnelle – avec un âge d’or se situant dans les années 1980 -, de par le nombre de personnes opposées aux projets impliquées dans les dizaines de collectifs occupant plusieurs générations, cette longue lutte ainsi est présentée comme ayant contribué, avec celles des collectifs anti-nucléaires à l’émergence de l’écologie politique et à la naissance des Verts en tant que parti. Et nul n’oublie en Allemagne que cette lutte fut endeuillée par la mort d’un manifestant en 1981 puis de deux policiers tués par un militant en 1987.

AMSTERDAM en LUTTES


Photo : © Hans van den Bogaard

« Qu’est-ce que le néolibéralisme ?
Un programme de destruction des structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur.»
Pierre Bourdieu
L’essence du néolibéralisme
1998

La brochure au format PDF- 500 pages 168 MO - est disponible
ICI (via google drive sécurisé)


Amsterdam, la belle capitale rebelle du royaume des Pays-Bas est devenue sage et soumise. 
L’on peut juger, sans paraître excessif, que l’héritage de quatre décennies de glorieuses luttes urbaine et écologique, pour le droit au logement et au squat – entre autres luttes -, ce précieux héritage a été balayé en une dizaine d’années...


Eloge de la Révolte



 Puerta del Sol | Madrid (España) | 2011

Post de 2012, remonté ici, actualité invite, 
concernant :

Le Campement illégal 
de la Puerta del Sol 
récompensé par un Prix 

Le Prix européen de l'espace public urbain est une initiative du Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB) et de grandes institutions européennes qui, tous les deux ans, récompense une opération de réhabilitation d'espace public ; le seul Prix, en Europe, dont l'ambition est de reconnaître et de promouvoir le caractère public des espaces urbains (accès libre et universel) et leur capacité de cohésion sociale. Les réalisations primées sont, selon les organisateurs, des interventions "chirurgicales" en milieu urbain, ayant fortement "améliorées les conditions de vie des citoyens" ; et le Prix exalte l'architecture à vocation sociale plutôt que des interventions spectaculaires ou esthétisantes.

En 2012, le jury a attribué un Prix spécial au campement des "indignés" de la Puerta del Sol à Madrid, érigé lors des évènements de mai 2011, qui se composait de constructions éphémères et légères faites de cordes, câbles, toiles tendues au hasard, de matériaux de récupération, de tentes : des structures ingénieuses construites illégalement - mais n'infligeant aucun dommage au sol et aux bâtiments - devant abriter de la pluie et du soleil, les besoins logistiques tels que les services de santé, les espaces d'intérêt collectif, les représentations des organisations, les cantines populaires, le centre de presse, etc : une véritable ruche. Le mot d'ordre des manifestants fit le tour du monde : Toma la Plaza [Prends la Place]. [1]

Acampada en la Puerta del Sol | Madrid (España) | 2011

URBANISME-S DE GUERRE | Vietnam

EDITION au FORMAT PDF
consultable et téléchargeable ICI
(Via Google DOC)


Tout l'enjeu des guerres du Vietnam fut le contrôle des populations rurales, de disputer à l’ennemi la confiance et l’estime des paysans, puis leur adhésion, leur soumission à un programme idéologique. Une guerre politique de « contrôle des corps », condition préalable au « contrôle des âmes », et selon le stratège Charles Lacheroy cette guerre a pour principal objectif le contrôle de « l’arrière » [1], c’est-à-dire de la population : « le problème numéro un, c’est celui de la prise en main de ces populations qui servent de support à cette guerre et au milieu desquelles elle se passe. Celui qui les prend ou qui les tient a déjà gagné. » Le Peuple plutôt que le territoire est à conquérir.

Afin d'y parvenir, le président dictateur du Sud Vietnam Ngô Đình Diệm décida d'une grande réforme rurale, dans le cadre plus large de sa révolution totale, imposant aux villageois des hameaux et villages isolés, un déplacement regroupement dans des Agrovilles, Agro-hameaux et Hameaux stratégiques fortifiés, remparts contre la propagande communiste. Entre 1957 et 1963, près de sept millions de paysans – près de la moitié de la population totale - ont été forcé d'abandonner leurs maisons et rizières pour rejoindre des « Centres de prospérité » les suspects étaient condamnés aux « Centres de ré-éducation ».


Pointe-à-Pitre | Mé 67




Mai 67 à Pointe-à-Pitre : des gendarmes mobiles ouvrent le feu sur un rassemblement d'ouvriers du bâtiment en grève, puis, pendant trois jours la ville connaît une guérilla urbaine faisant entre 10 et 100 victimes civiles, incroyablement leur nombre reste inconnu, ou détenu dans les archives de la police. Pour évoquer cette tragédie, nous publions un très beau texte romancé du poète Ernest Pépin, Manman lagrev baré mwen Mai 67 raconté aux jeunes, suivi d'un entretien de Jean-Pierre Sainton, jeune témoin alors des événements.

Manman lagrev baré mwen
Mai 67 raconté aux jeunes

Ernest Pépin | 2007
via Potomitan

Jeune homme! Viens m’aider à mettre de l’ordre dans mes papiers!
La voix de mon grand-père sonna comme un coup de clairon. Je ne pus m’empêcher de réprimer un mouvement de mauvaise humeur. J’avais mes affaires à faire et je sentais que cette voix là n’aurait toléré aucune discussion ni aucune dérobade. Il me fallait m’exécuter. Depuis qu’il est à la retraite, grand-père n’arrête pas de remuer de vieux papiers, des souvenirs, comme si, pour lui, l’heure était venue de passer en revue les grands moments de sa vie. Rien d’extraordinaire à mes yeux. C’était un Guadeloupéen comme les autres. Il portait bien ses 70 ans avec le corps de quelqu’un qui n’avait jamais couru devant le travail et qui savait ce qu’il voulait sur cette terre où nous ne faisons que passer. On pouvait lire sur son visage une certaine fierté d’avoir honoré son contrat avec sa famille, son pays et lui-même. N’avait-il pas, né au plus bas de la misère, réussi à élever dignement ses deux enfants, à construire une belle villa entourée d’un superbe verger, à aimer sa femme Anadine d’un amour solide qui se passait de grandes démonstrations mais qui coulait en eux comme l’eau d’une rivière. Parfois, je le voyais s’envoler dans de longues méditations ponctuées de gros soupirs. Je devinais alors qu’il revivait un mauvais moment, une passe difficile dans laquelle certains hommes se perdent.

SONACOTRA | l'APARTHEID en France



Carte postale propagande Sonacotra | 1970s

SONACOTRA 
l'APARTHEID en France
LUTTE des FOYERS [1974 - 1980]


Prétendre qu'il existe des populations aux caractéristiques telles qu'il est nécessaire de construire pour elles des logements spécifiques c'est poser que ces caractéristiques sont données et qu'elles isolent et distinguent définitivement ces catégories du reste de la population. […]
Ainsi le thème d'une « nature » particulière supposée rejoint les thèmes principaux de l'idéologie raciste.
Mireille GINESY-GALANO | 1984


Banalisée par le temps, acceptée de fait par les partis politiques, les syndicats et la société française, un quasi consensus normait  la mise à l'écart du prolétariat immigré célibataire – une spécificité française, le foyer d'immigrés-isolés n'existe dans aucun pays européen proche de la France [1]. Il était normal que les immigrés vivent là. La longue lutte des résidents des foyers-hôtels Sonacotra débute en 1974 pour se terminer en 1980. Au plus fort de la lutte, 130 foyers se déclarent en « grève », soit 30.000 résidents immigrés exigeant des conditions de vie plus décentes et plus dignes humainement.

La première grande lutte d'ampleur en France de grève des loyers – et la dernière -, d'une étonnante longévité, ayant réussi le double pari improbable de solidariser 27 nationalités qui auparavant au mieux s'ignoraient, au pire s'opposaient, et dans le même mouvement, de fédérer nombre de foyers-hôtels. Monique HERVO considérait que cette lutte était à l'avant-garde, « très en avant par rapport aux luttes urbaines françaises. » Mais cette lutte fut aussi celle des associations citoyennes, pour la défense des immigrés, souvent créées depuis peu, interpellées et réactives : un élan de générosité, de dévouement de leurs militants anonymes qui soutenaient solidairement et bénévolement les grévistes en leur offrant leur temps et  leurs compétences (avocats, juristes, magistrats, médecins, cinéastes, artistes et architectes). Elle fût celle des organisations politiques de l'extrême gauche, qui ont initiées le mouvement et apportées un soutien sans faille. Il s'agit de la première grande mobilisation politique anti-raciste franco-immigrée.

G. Aimé | Mai 68





Nanterre La Folie

Gérard Aimé

Rares sont les Révolutions, les guerres de Libération, les insurrections, depuis l'après guerre et dans le monde entier, qui n'ont pas comme noyaux ou détonateurs, et principaux protagonistes, la jeunesse étudiante et les plus jeunes universitaires. Des exceptions confirment bien sûr la règle, mais c'est bien une caractéristique commune pour la plus grande majorité d'entre elles. En 1966, Gérard Aimé est étudiant dans la nouvelle université de Nanterre, témoin des préludes contestataires de 1967 qui annoncent janvier 68 (mai 68 commence à Nanterre, et non à la Sorbonne, Baudrillard), puis mai 68. Ses clichés illustreront par la suite la presse underground et gauchiste (La Cause du Peuple, Rouge, Révolution, etc.). Ces précieux témoignages, des centaines, sont regroupés dans une photothèque, à cette adresse :
www.gerard.aime.com 





Révolution | Moyens et Méthodes



Ce que peut et doit être la guerre populaire prolongée dans les pays impérialistes

Une contribution du Centre MLM de Belgique, à propos des moyens de la Révolution, “ question trop souvent expédiée avec quelques considérations générales."
Un programme ambitieux, au contenu forcément critiquable, notamment par le choix des exemples de guerres révolutionnaires qui abondent dans le sens idéologique du Centre MLM, d'autres pourraient contredire leurs propos. Mais les auteurs nous préviennent qu'il “n’était pas question pour nous de répondre en détail à toutes les questions posées par la problématique.”
Malgré d'importantes réserves, cette "approche scientifique" nous offre un document essentiel, précieux car inédit à ce jour, les têtes de chapitre sont définitivement posés avec clarté, prêts à s'enrichir, à être complétés, pour en faire un ouvrage magistral pour les uns, un instrument révolutionnaire pour les autres... 

Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste | Belgique
Revue Clarté Rouge Novembre 2012

2*. Les moyens de la guerre populaire
2.1. Les moyens non-spécifiques
Par "moyens non-spécifiques" de la guerre populaire, nous entendons tous les moyens qui ne relèvent pas de la guerre. C’est bien connu : « le marxisme ne répudie d'une façon absolue aucune forme de lutte » (Lénine), et ainsi, même dans le cadre de la guerre (ou de sa préparation), les formes de lutte non-violentes doivent être employées tant qu’elles peuvent l’être de manière utile. Les combinaisons entre le travail légal, paralégal, et illégal peuvent varier à l’infini, mais leur choix doit être dicté par l’analyse concrète de la situation concrète, et non pas quelque fétichisme que ce soit, de la légalité ou de l’illégalité.

Argentine | Le SANTIAGUEÑAZO


La politique économique de type néolibéral mise en oeuvre en Argentine dans la décennie 90 visait à réduire drastiquement le périmètre d’intervention de l’Etat. Les organismes multilatéraux de crédit exigeaient des mesures de rigueur fiscale de plus en plus dures comme condition du refinancement de la dette externe. Cette rigueur était présentée comme un remède nécessaire, le seul possible.

El SANTIAGUEÑAZO | Estallido Populare

L'Argentine, depuis maintenant des décennies, est un véritable laboratoire expérimental de formes inédites de révoltes, de luttes non conventionnelles, ou bien encore de méthodes déjà éprouvées mais portées à leur paroxysme ; depuis 1983, date du retour à la démocratie après la dictature, et de la libéralisation de son économie, le répertoire protestataire et subversif s'est enrichi : des concerts de casseroles, aux barrages routiers des piqueteros, et aux expropriations de terrains, entre autres, l'imagination de la révolte a été mise à rude épreuve. C'est en décembre 1993, qu'une forme plus ou moins inédite de révolte urbaine d'envergure embrase Santiago del Estero - 340.000 habitants : soit la population de Nice -, capitale régionale d'une province du nord de l'Argentine ; révolte que l'on baptisera par la suite du nom d'estallido populare, « explosion » populaire, ou sociale, estallido social. 

CIORAN | Grande Ville




Emil Michel CIORAN
Histoire et utopie | 1960

Quelle que soit la grande ville où le hasard me porte, j'admire qu'il ne s'y déclenche pas tous les jours des soulèvements, des massacres, une boucherie sans nom, un désordre de fin du monde. Comment, sur un espace aussi réduit, tant d'hommes peuvent-ils coexister sans se détruire, sans se haïr mortellement ? Au vrai, ils se haïssent, mais ils ne sont pas à la hauteur de leur haine.


Giorgio AGAMBEN | GÊNES 2001



À Gênes, on a vu comment on peut élever des grilles et des portails, et transformer le tissu urbain vivant en un espace mort qui rappelle celui des villes pestiférées et des camps de concentration.

Giorgio Agamben
Genova e la peste [Gênes et la peste]
Il Manifesto | 2001

La première question à se poser à propos de ce qui vient d'arriver à Gênes*, c'est :  Pourquoi les leaders des États les plus riches et les plus puissants ont-ils choisis de tenir leur réunion si contestée, non pas dans un lieu isolé - un château ou une de ces grandes demeures en pleine campagne qui ne sont pas bien difficiles à trouver en Europe -, mais dans une ville antique et populeuse, où les problèmes d'ordre et de sécurité étaient si importants qu'ils réclamaient la mise en place de moyens et de forces qui allaient nécessairement troubler la paix des habitants et impliquer des risques en tout genre ? Pourquoi placer inutilement une grande ville en état de siège ? Pourquoi ce gaspillage d'énergie et d'argent ? Pourquoi, enfin, avoir créé les conditions dans lesquelles des vies humaines risquaient d'être sacrifiées ?

CHINE | Wukan



Isabelle Zhang
Wukan : un symbole de la résistance populaire en Chine rurale
Contretemps | 2012

Les termes du débat sur l’avenir du système politique chinois sont souvent définis à partir de trois perspectives différentes : certains croient en une transition démocratique impulsée par des mouvements de citadins et d’intellectuels1, d’autres croient en un soulèvement populaire légitimé par les inégalités sociales et la corruption2, enfin certains pensent que l’on pourrait assister à une réforme guidée lentement par les élites du Parti communiste3. Ces trois perspectives portent en elles des visions différentes des racines des tensions et des rapports de force actuels dans la Chine contemporaine. Mais que soient mis en avant la classe ouvrière, les classes moyennes ou les élites politiques en tant que sujet des transformations politiques, un caractère commun à ces trois perspectives est de considérer la ville comme le lieu de changement.

MAYOTTE : Esclavagisme moderne et Bidonvilles

Tant qu'un homme pourra mourir de faim 
à la porte d'un palais où tout regorge, 
il n'y aura rien de stable dans les institutions humaines.

Eugène Varlin

Mercredi 19 octobre 2011 : Trois semaines de rassemblements et de manifestations à Mayotte, en France. Au cours d'une manifestation, Ali El Anziz est décédé suite à un tir de grenade lacrymogène de la police. Le  préfet, évoque un malaise cardiaque... [!] Mayotte, département français d'Outre Mer où s'érige, comme en Guyane, à Nouméa, les plus grands bidonvilles de France. 

Mike Davis les émeutes de Los Angeles 1992

Los Angeles riot, 1992

Rodney King ? Merde ! Tous les jours mes potes sont frappés comme des chiens par les flics. Cette émeute, c’est pour tous les copains assassinés par les flics, pour notre petite sœur tuée par les Coréens, pour les vingt-sept ans d’oppression... L’affaire Rodney King n’a été qu’un détonateur.
Un Blood d’Inglewood
Mike Davis
Los Angeles n’était qu’un début
Le bûcher des illusions

Los Angeles : un transport de troupes blindé occupe le coin de la rue — un gran sapo feo, un gros crapaud moche, comme dit Emerio, un gamin de neuf ans. Ses parents évoquent avec anxiété, presque en murmurant, les desaparecidos : Raul, de Tepic, ou le grand Mario, la fille des Flores ou le cousin d’Ahuachapan. Comme tous les Salvadoriens, ils savent, d’expérience, à quoi s’en tenir sur les “disparitions” ; ils se souviennent de la guerre, au pays, des corps sans tête et de l’homme dont la langue avait été passée par le trou ouvert dans sa gorge, lui faisant comme une sorte de cravate.

USA, Révoltes Urbaines


« Je lis ce rapport sur les émeutes de Chicago en 1919 et c'est comme si je lisais le rapport de la commission d'enquête sur les désordres à Harlem en 1935, le rapport de la commission d'enquête sur ceux de 1943, le rapport de la commission McCone sur les émeutes de Watts. Je dois sincèrement vous dire, Membres de la commission, qu'on se croirait dans Alice au pays des merveilles, avec le même film qu'on nous repasse éternellement : même analyse, mêmes recommandations, même inaction»
 Kenneth Clark [1]
1968
Durant la première moitié du vingtième siècle, plusieurs millions d’Afro-Américains quittent le Sud des États-Unis pour rejoindre le Nord, le Middle West et l’Ouest du pays dans un mouvement connu sous le nom de Grande migration (1916-1930). Ils espèrent échapper à la ségrégation et aux violences dont ils sont toujours victimes dans le Sud, accéder au droit de vote ainsi qu’à de meilleures conditions de vie. Le dynamisme industriel du Nord, les besoins en main d’œuvre consécutifs à l’intensification de la production militaire durant la Première Guerre mondiale offrent les conditions de cette vague migratoire. De 1910 à 1930, la population noire des seules villes de Chicago, New York et Philadelphie passe de 226 000 à 902 000 individus. La concentration des Noirs dans les grandes villes du Nord conduit à la formation de quartiers à forte majorité afro-américaine comme le South Side de Chicago ou Harlem à New York.

Le parfait petit manuel de l’émeutier / How to Protest Intelligently


Egypte : How to Protest Intelligently 
ou le parfait petit manuel de l'émeutier.


Après notre précédent article sur la paranoïa sécuritaire [Domus Paranoïa], nous présentons cette brochure qui a été distribuée en février 2011 lors de l'insurrection en Egypte. Un parfait petit manuel de l’émeutier, à la fois en langue arabe et en langue anglaise, intitulé How to Protest Intelligently, que les auteurs conseillaient de diffuser par courriel ou photocopies, afin d’« éviter qu’il tombe entre les mains de la police ou de la sécurité d’État ».