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URBANISME-S DE GUERRE | Vietnam

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consultable et téléchargeable ICI
(Via Google DOC)


Tout l'enjeu des guerres du Vietnam fut le contrôle des populations rurales, de disputer à l’ennemi la confiance et l’estime des paysans, puis leur adhésion, leur soumission à un programme idéologique. Une guerre politique de « contrôle des corps », condition préalable au « contrôle des âmes », et selon le stratège Charles Lacheroy cette guerre a pour principal objectif le contrôle de « l’arrière » [1], c’est-à-dire de la population : « le problème numéro un, c’est celui de la prise en main de ces populations qui servent de support à cette guerre et au milieu desquelles elle se passe. Celui qui les prend ou qui les tient a déjà gagné. » Le Peuple plutôt que le territoire est à conquérir.

Afin d'y parvenir, le président dictateur du Sud Vietnam Ngô Đình Diệm décida d'une grande réforme rurale, dans le cadre plus large de sa révolution totale, imposant aux villageois des hameaux et villages isolés, un déplacement regroupement dans des Agrovilles, Agro-hameaux et Hameaux stratégiques fortifiés, remparts contre la propagande communiste. Entre 1957 et 1963, près de sept millions de paysans – près de la moitié de la population totale - ont été forcé d'abandonner leurs maisons et rizières pour rejoindre des « Centres de prospérité » les suspects étaient condamnés aux « Centres de ré-éducation ».


VIETNAM | Guerre Écologique


LIFE | August 1972

Au Nord-Vietnam, les digues ont une importance vitale, car elles protègent des terribles crues des fleuves qui coulent au-dessus des plaines, sur une levée formée par les alluvions. Les bombardements de l'US Air Force auront ainsi pour objectif, leur destruction afin d'inonder des milliers d'hectares de terres agricoles, de rizières,  les villages et leurs habitants. La guerre du Vietnam, nouvelle forme de guerre que l'on a qualifié  d'«écologique», du fait des bombardements et plus encore, de la fabuleuse quantité de défoliants répandus méthodiquement, marque dans l'histoire une étape nouvelle : pour la première fois, des méthodes de destruction et de modification du milieu géographique, à la fois dans ses aspects «physiques» et «humains », ont été mises en oeuvre pour supprimer les conditions géographiques indispensables à la vie de plusieurs dizaines de millions d'hommes.


Vietnam : Offensive Révolutionnaire contre les Villes

Saigon, 1968, jeune réfugié et notable : richesse et pauvreté


Après une vingtaine d'années de guerre révolutionnaire [1946/1968],  dont la stratégie politico-militaire s'appuyait sur la guérilla rurale, les révolutionnaires vietnamiens, en janvier 1968, lancent une vaste offensive sur les villes ennemies du Sud-Vietnam. L’offensive du Têt, attaque frontale contre les forces armées sud-vietnamienne et américaine dans les villes, jusqu'au coeur de Saigon, dans l'enceinte même de la sacro-sainte ambassade américaine, est surprenante : s'attaquer aussi massivement contre les troupes ennemies des villes et villages allait contre toute logique. S'agissait-il de profiter d'un effet de surprise, d'impulser un soulèvement urbain généralisé destiné à accélérer la fin du conflit, ou bien de médiatiser au plus haut niveau, cette guerre interminable, en portant symboliquement et spectaculairement le conflit dans les villes ?

L’offensive du Têt, une bataille décisive de la guerre du Vietnam

LIFE , 9 février 1968
Phil Hearse 
L’offensive du Têt, une bataille décisive de la guerre du Vietnam

Menée en janvier et février 1968, l’offensive du Têt a scellé la défaite états-unienne dans la guerre du Vietnam. Paradoxalement les armées insurgées — l’Armée populaire du Vietnam (APL) et le Front national de libération (FLN) — n’ont atteint que peu de leurs principaux objectifs politiques et militaires et ont subi des lourdes pertes. Mais l’ampleur dramatique de l’offensive et les images des luttes urbaines visibles sur les écrans des télévisions du monde entier ont convaincu les opinions publiques mondiale et américaine que cette guerre ne pouvait pas être gagnée par les États-Unis. 

Vietnam : Cu Chi, une Ville Rebelle souterraine

Maquette de principe du complexe souterrain de Cu Chi.

« Personne n'a démontré plus d'habileté à cacher ses installations que le Viêt-công, une organisation de taupes humaines ».


Dans la bouche du général William Westmoreland, commandant en chef de l'armée américaine au Viêt Nam, il s'agit bien d'un compliment. Il n'est pas immérité : les vietnamiens ont creusé - de la guerre contre la France à la fin des années 1940 jusqu'à la victoire finale en 1975 - l'immense réseau souterrain de Cu Chi, qui devait permettre aux combattants vietnamiens de ravitailler depuis la piste Ho-Chi-Minh et d'implanter une zone de combat sans massif forestier -après les bombardements-  proche de Saïgon.

VIETNAM : Fragging et Mutineries dans l'U.S. amy

These battle-weary troops from the 1st Air Cav. had just staged a 'combat refusal' 


Dans le jargon de l'US army le fragging - qui se traduit littéralement par « fragmentation » - désigne un attentat contre un officier de la chaîne de commandement d'une unité dans l'intention de le tuer.

Kevin Keating
Traduction : Syndicat intercorporatif anarcho-syndicaliste, Caen


Un ami qui était dans l’armée américaine durant la guerre du Golfe Persique m’a raconté que lorsque Georges Bush avait visité les troupes en Arabie saoudite avant la guerre, beaucoup d’hommes et de femmes à proximité immédiate de Bush s’étaient vus retirer les munitions de leurs fusils et pistolets. Les chargeurs furent aussi enlevés de leurs fusils. S’il en fut ainsi, cela montre clairement que Bush et ses dirigeants de grandes sociétés ont pu être effrayés par les engagés que Bush allait bientôt envoyer au casse-pipe dans sa vaine campagne de réélection.

Vietnam : Victimes de l'Agent Orange

André Bouny : Agent Orange Apocalypse Viêt Nam


« ... Il n’y a peut-être aucun langage réaliste suffisamment puissant pour traduire les horreurs de la guerre du Viêt Nam (le bombardement des villages, la destruction de l’habitat rural, le massacre de millions de gens, la dévastation d’un paysage magnifique, les effets cruels de l’Agent Orange sur les adultes et les enfants)[...]»

Howard ZINN
Historien et intellectuel,

C’est un crime hideux

Noam CHOMSKY
Membre du Comité International de Soutien aux victimes de l’Agent Orange


Extrait du livre de André Bouny Agent Orange Apocalypse Viêt Nam  concernant les conséquences de l'agent orange. Dow Chemical, Monsanto, Diamond, Uniroyal... Découvrez les crimes impunis des marchands de la mort.


Mike DAVIS : Bombsville au Vietnam

 Da Nang, arrestation d'une Viet Cong en octobre 1972

En d’autres termes, la voiture piégée était tout d’un coup devenue une arme semi-stratégique comparable sous certains aspects à l’aviation dans sa capacité de détruire objectifs militaires centraux et cibles urbaines critiques, ainsi que de terroriser la population de villes entières.
Mike Davis

Dès les premiers temps de la guerre, les révolutionnaires vietnamiens pratiqueront la propagande par le fait, en multipliant les assassinats et les attentats, qu'ils avaient déjà pratiqué contre l'armée d'occupation japonaise. Reprenant ainsi, les actions des résistants français durant la second guerre mondiale contre les occupants nazis et leurs collaborateurs. La réponse de l'armée française et de la police franco-vietnamienne, puis par la suite sud-vietnamienne, sera  la torture et les assassinats. La violence est dans les deux camps, jusqu'à la fin du conflit.
Plan d'attaque Vietcong contre un club militaire coréen à Saigon

VIETNAM : Villes et révolutions [ Partie 4 ]


Cette quatrième partie de notre série Villes et Révolutions * présente en plusieurs articles ** le rôle des villes dans la guerre révolutionnaire et anti-coloniale du Vietnam contre le colonat français, puis contre les forces armées sud-vietnamiennes et américaines. Un rôle tout aussi primordial, pour les dirigeants révolutionnaires nord-vietnamiens : les deux combats sont inséparables, la guerre doit être partout et en même temps, sur tous les fronts, menée par le Peuple dans sa totalité. 

Ce qui invalide la légende largement admise qui affirme que le retour ou l'avènement de la guérilla urbaine s'est effectuée via les organisations révolutionnaires de l'Amérique du Sud [Uruguay, Brésil] puis de l'Europe [RAF, Brigades Rouges, Action Directe, etc]. L'attentat à la bombe, la voiture piégée seront dès 1949, largement pratiqué par les révolutionnaires vietnamiens.

Vietnam : la Guerre contre les Villes





Nous les bombarderons de telle façon, avec nos moyens aériens et navals, et non pas avec nos forces terrestres, qu’ils régresseront 
à l’âge de pierre.


Il faut tuer les gens, et quand vous avez tué assez, ils cessent le combat.

Le chef d’état-major de l’US Air Force au Vietnam, général LeMay

Malgré l'horreur et la vague de réprobation mondiale suscitées par les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, et le douloureux souvenir des villes allemandes et japonaises anéanties durant la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis reprennent en Corée, au Vietnam et au Cambodge, les bombardements aériens massifs contre des objectifs civils, qui seront au cœur de la stratégie militaire américaine. La guerre de terreur contre les populations civiles doit être menée en parallèle aux combats contre les effectifs militaires. Soit une forme de terrorisme. Gérard Chaliand affirme ainsi que, s'il on veut pleinement rendre compte du phénomène du terrorisme, qui consiste à inspirer ou à répandre la terreur, il faut évoquer les bombardements allemands sur Coventry, ou alliés sur Dresde, les bombardements américains sur Tokyo, et enfin et surtout, ceux de bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki.

KTT à Hanoï | du communisme au capitalisme









Du COMMUNISME au CAPITALISME

Le cas des 

Khu tap thé 

Unités d’habitations collectives


Avec les accords de Genève signés le 20 juillet 1954, prennent fin pour la France, 70 années de colonisation du Vietnam. La fondation de la République démocratique du Vietnam va lancer, idéologiquement dans un premier temps, puis pratiquement dans un second, la question de l'habitat collectif. Bénéficiant d'aides technique et conceptuelle venues des pays socialistes, ce programme de construction d'immeuble de logement collectif  a participé à la mutation de Hanoi vers une société urbaine socialiste. Ainsi, ces nouveaux logements construits dans des « unités de voisinages », inspirés des modèles soviétiques eux même issus d'une interprétation standardisée des principes du Mouvement moderne, ont été le fer le lance de la transformation de Hanoï en une ville socialiste. Le modèle KTT se singularise par la collectivisation des pièces de service : cuisines, bains et toilettes.

HANOÏ, sans touristes





HANOÏ, le quartier de la gare


Le quartier de la gare de Hanoï est récent, au départ des colons français en 1954, quelques baraquements s'éparpillaient entre les lacs. Il est le produit des conséquences de la guerre du Vietnam contre les USA qui avait contraint le pays à une économie de guerre, puis de la crise du logement chronique, puis enfin de la libéralisation de l'économie. Les habitants profitèrent de l'assouplissement des lois et des règles d'urbanisme, des lois concernant le lieu de résidence assigné pour chaque citoyen et d'une forme admise de corruption généralisée à l'ensemble des institutions, pour agrandir, surélevé, étendre, reconstruire. Les façades, par endroit, se touchent pratiquement formant ainsi des tunnels, des passages étroits dignes des cités médiévales.

 Carte postale sublimant le chaos urbano-architectural d'un quartier pauvre ? Non. Car, aujourd'hui, les nouvelles classes moyennes de Hanoï préfèrent, malgré toutes les vicissitudes, habiter ce quartier central plutôt que les nouveaux quartiers modernes périphériques et confortables.