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ISTANBUL : Luttes Urbaines et Oppositions Politiques


Clémence Petit

Engagement militant et politisation
des mobilisations au sein des
oppositions urbaines à Istanbul

EchoGéo | numéro 16 | 2011

Tout au long de l’année 2010, Istanbul a célébré son statut de « Capitale Européenne de la Culture ». Outre le soutien de nombreux projets culturels et artistiques, l’Agence 2010 créée pour l’occasion avait en charge le développement du tourisme à Istanbul et la mise en oeuvre de projets de protection du patrimoine architectural [1]. Et c’est précisément la « Direction des projets urbains » qui a été le principal bénéficiaire du budget alloué par l’Union européenne, les administrations publiques turques (en particulier le Ministère de la Culture et du Tourisme) et plusieurs investisseurs privés. Mais si de nombreux projets de « restauration » ont ainsi été financés dans le cadre d’Istanbul 2010, l’événement a également joué un rôle de catalyseur pour des projets de rénovation urbaine consistant à transformer radicalement le tissu urbain et social de quartiers entiers, aussi bien dans les zones centrales historiques « dégradées » que dans les quartiers périphériques « informels ».

ISTANBUL Luttes urbaines

Istanbul, photo : Roemers


CONSTRUIRE POUR LES RICHES
DÉTRUIRE POUR LES PAUVRES

Capitale Istanbul

février 2011

Posée entre deux continents et foyer de multiples cultures, Istanbul est une ville qui change à toute vitesse : multiplication des résidences fermées, formatage international sur l’air de « capitale européenne de la culture » et de « ville globale »… La métropole turque n’échappe pas à la financiarisation que connaissent de nombreuses villes dans le monde. Journaliste à Express, un magazine stambouliote qui donne dans la critique sociale solide, drôle et argumentée, Ulus Atayurt est passionné par « sa » ville, qu’il connaît dans les moindres recoins : il nous propose ici une lecture critique et éclairée des dynamiques touchant aujourd’hui Istanbul.

ISTANBUL : Politiques d’urbanisation et résistances populaires


« Quartiers de contestation... 

quartiers d’exclusion »

Politiques d’urbanisation et résistances populaires à Istanbul


Gülçin ERDI LELANDAIS

L'Harmattan 2009/4 - n° 76

« La métropole est en quelque sorte un gigantesque mécanisme
de tri et de filtrage qui […] sélectionne infailliblement
dans l’ensemble de la population les individus les
mieux à même de vivre dans un secteur particulier et un
milieu particulier selon des voies que l’on ne saisit pas
encore complètement… »

Robert Park



L’exode rural qui se développe fortement en Turquie à partir des années 1950 a entraîné à la périphérie d’Istanbul l’apparition de gecekondu (bidonvilles), puis leur multiplication en raison à la fois de l’absence de politiques publiques d’aménagement urbain d’une part, et des calculs électoraux des responsables politiques de l’autre. L’ouverture des négociations avec l’Union européenne en 2006 et le choix d’Istanbul comme capitale culturelle de l’Europe pour l’année 2010 ont été l’occasion pour la Turquie de mettre sur pied un vaste projet de transformation urbaine dont un des aspects est la destruction des bidonvilles pour les remplacer rapidement par des cités d’immeubles construites par Toplu Konut Idaresi (TOKI), institution publique de construction de logements collectifs. Contrairement aux années 1980 et 1990 où ce type de construction était localisé dans les quartiers périphériques, il s’agit maintenant, au coeur des villes, de restructurer des zones considérées comme insalubres, mais à fort potentiel immobilier, pour y installer des populations socialement et financièrement aisées.