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URBANISME-S DE GUERRE | Vietnam

EDITION au FORMAT PDF
consultable et téléchargeable ICI
(Via Google DOC)


Tout l'enjeu des guerres du Vietnam fut le contrôle des populations rurales, de disputer à l’ennemi la confiance et l’estime des paysans, puis leur adhésion, leur soumission à un programme idéologique. Une guerre politique de « contrôle des corps », condition préalable au « contrôle des âmes », et selon le stratège Charles Lacheroy cette guerre a pour principal objectif le contrôle de « l’arrière » [1], c’est-à-dire de la population : « le problème numéro un, c’est celui de la prise en main de ces populations qui servent de support à cette guerre et au milieu desquelles elle se passe. Celui qui les prend ou qui les tient a déjà gagné. » Le Peuple plutôt que le territoire est à conquérir.

Afin d'y parvenir, le président dictateur du Sud Vietnam Ngô Đình Diệm décida d'une grande réforme rurale, dans le cadre plus large de sa révolution totale, imposant aux villageois des hameaux et villages isolés, un déplacement regroupement dans des Agrovilles, Agro-hameaux et Hameaux stratégiques fortifiés, remparts contre la propagande communiste. Entre 1957 et 1963, près de sept millions de paysans – près de la moitié de la population totale - ont été forcé d'abandonner leurs maisons et rizières pour rejoindre des « Centres de prospérité » les suspects étaient condamnés aux « Centres de ré-éducation ».


Chris Ealham | BARCELONE contre ses Habitants


Les ouvrages concernant l'urbanisme insurrectionnel, révolutionnaire sont rarissimes. Est aujourd'hui préférée la sacro-sainte question du Pourquoi, au détriment du Comment, question abandonnée à la science militaire-policière. L'ouvrage de Chris Ealham est donc bienvenu (remercions au passage l'éditeur !), par le thème abordé, « les aspects socio-temporels, symboliques, pratiques et spatiaux de l’urbanisme révolutionnaire à Barcelone » et une analyse remarquable. Passons sur ses références au Droit à la ville d'Henri Lefevbre, l'étude est objective car sans complaisance aucune, mais malheureusement bien trop courte, une centaine de pages seulement pour un aussi vaste sujet d'étude, concernant « la plus grande ville industrielle d'Espagne qui a connu plus de combats de barricades que n'importe quelle autre ville du monde » comme l'évoquait Engels dans Les Bakouninistes en action (1873). Cette culture de l'organisation insurrectionnelle de l'espace urbain, cet héritage transmis de génération en génération de luttes ouvrière et anarchiste, cette « mémoire sociale » servira les insurgés de juillet 1936, juge ainsi Chris Ealham. Ces vaillantes et victorieuses barricades, ces comités de quartier, entre autres, seront, pouvons-nous ajouter, les derniers sérieux obstacles érigés à Barcelone contre le fanatisme du capitalisme, et le terrorisme d'Etat.

Christopher ANDERSON | GAZA | BETHLEHEM

2007 | Palestinian day workers crowd into the corral that leads to the checkpoint to Jerusalem


Christopher ANDERSON

Bethlehem | Gaza




Darfour | Guerre Villes-Campagnes ?


Darfour | village traditionnel abandonné

Darfour : une guerre villes-campagnes ?

Marc Lavergne
Revue Géographique de l'Est | 2009

La guerre du Darfour, qui a entraîné le déplacement d’un tiers de la population, et un bouleversement général de l’économie agro-pastorale, a brutalement accéléré l’urbanisation de la région. Ce mouvement de regroupement de la population a été favorisé et rendu irréversible par l’intervention militaire et humanitaire internationale, la population déplacée étant désormais tributaire de l’aide et des modes de vie nouveaux qu’elle a introduit. Pour le gouvernement soudanais, les villes sont les lieux du contrôle de la population et de l’uniformisation des valeurs au niveau national, par l’éradication des identités et des sentiments régionaux, et les centres d’une économie coloniale d’un type nouveau, où la prédation de la caste dirigeante du centre se fait en fonction des impératifs et des contraintes de la mondialisation.

Le Maquis du Vercors




Traiter du maquis du Vercors, forme de guérilla en milieu rural, peut paraître bien anachronique ; d'autant plus que dans l'imaginaire collectif européen, la grande ville est considérée comme l'espace privilégié de l'insurrection et, peut-être, d'une Révolution marxiste future, un espace labyrinthique où il est encore matériellement et tactiquement possible d’affronter l'ultra technologie des forces armées : la jungle urbaine sera, à coup sur, le prochain maquis des insurgés, comme elle l'avait déjà été pour la Rote Armee Fraktion ou les Brigades Rouges. Aussi peux-t-on imaginer,  en Europe, des zones rurales où s'établiraient la révolution marxiste, laissant les villes aux insurrections sociales ?


Les Villes fantômes Khmers rouges



Phnom Penh, évacuée le 17 avril 1975


« Et qui devient Seigneur d'une cité accoutumée à vivre libre et ne la détruit point, qu'il s'attende d'être détruit par elle, parce qu'elle a toujours pour refuge en ses rébellions le nom de la liberté et ses vieilles coutumes, lesquelles ni par la longueur du temps ni pour aucun bienfait ne s'oublieront jamais. Et pour chose qu'on y fasse ou qu'on y pourvoie, si ce n'est d'en chasser ou d'en disperser les habitants, ils n'oublieront point ce nom ni ces coutumes....» 
Machiavel (Le Prince).
Cité par Guy Debord, dans la Société du spectacle


La première phase de la Révolution khmère rouge, celle de la guerre armée pour la conquête du territoire cambodgien, débuta officiellement le 18 janvier 1968 et se termine en avril 1975 par la prise des grandes villes et de la capitale Phnom Penh. Cette période n'est pas encore celle du génocide, malgré les premiers prémisses. Les paysans pauvres qui étaient soumis depuis des générations au servage apprécient les premières mesures de collectivisation des terres, leur nouvelle responsabilité au sein des villages et nombre d'intellectuels s'enthousiasment au programme politique khmer qui entend mettre en place un ordre nouveau où toutes les valeurs traditionnelles jugées aliénantes sont rejetées ; sur le modèle chinois ou vietnamien, pensaient-ils. Mais peu après la victoire, à peine quelques heures pour certains,  la radicalité des premières mesures prises et les violences faites aux citadins métamorphosera cette utopie agraire communautariste en totalitarisme génocidaire qualifié d’«utopie meurtrière», de « folie utopique ».

Parmi les mesures décidées par les élites khmères rouges, l'évacuation totale des habitants de toutes les villes du pays, est un cas unique dans l'histoire de l'humanité. Aucun régime quel qu'il soit n'avait procédé de la sorte. Les villes cambodgiennes sont vidées - littéralement - en quelques jours et pendant trois ans, huit mois et vingt jours, jusqu'à la défaite khmère rouge, resteront inoccupées.

VILLES | E-BOMB & GUÉRILLA URBAINE

New York | Block-out total 1965 / 1977 / 2003


Comment rendre inutilisable une ligne de TGV,
un réseau électrique ?

Le comité invisible
L'insurrection qui vient


Le Sunday Times, dans son édition du 9 septembre 2012, annonçait qu'Israël songerait à lancer une frappe IEM – plusieurs bombes à impulsion électromagnétique - contre l'Iran afin de contraindre ses dirigeants à mettre un terme au programme nucléaire. Une telle frappe, interdite par les traités internationaux, pourrait renvoyer l'Iran à l'« age de pierre » selon les experts militaires américains. 

Les métropoles mondiales n’ont jamais été aussi puissantes alors même que leur risque de vulnérabilité n’a jamais été aussi fort et aussi grand ; leur approvisionnement en électricité est l'un de leurs points névralgiques. Les Etat-majors militaires le place au centre de leurs recherches – les bombes à impulsion électromagnétique (IEM ou EMP electromagnetic pulse) –, de leurs stratégies – démoralisation des habitants -, mises en pratique notamment en Irak. En considérant les dernières guerres engageant un ou plusieurs pays de l'Occident, l'on constate cette même stratégie s'appuyant sur le concept de paralysie qui consiste à priver d'électricité les grands centres urbains, en prenant pour cibles, selon le degré de paralysie souhaitée, les centrales électriques, les transformateurs ou le réseau de distribution, ou tous à la fois.

VIETNAM | Guerre Écologique


LIFE | August 1972

Au Nord-Vietnam, les digues ont une importance vitale, car elles protègent des terribles crues des fleuves qui coulent au-dessus des plaines, sur une levée formée par les alluvions. Les bombardements de l'US Air Force auront ainsi pour objectif, leur destruction afin d'inonder des milliers d'hectares de terres agricoles, de rizières,  les villages et leurs habitants. La guerre du Vietnam, nouvelle forme de guerre que l'on a qualifié  d'«écologique», du fait des bombardements et plus encore, de la fabuleuse quantité de défoliants répandus méthodiquement, marque dans l'histoire une étape nouvelle : pour la première fois, des méthodes de destruction et de modification du milieu géographique, à la fois dans ses aspects «physiques» et «humains », ont été mises en oeuvre pour supprimer les conditions géographiques indispensables à la vie de plusieurs dizaines de millions d'hommes.


Vietnam : Offensive Révolutionnaire contre les Villes

Saigon, 1968, jeune réfugié et notable : richesse et pauvreté


Après une vingtaine d'années de guerre révolutionnaire [1946/1968],  dont la stratégie politico-militaire s'appuyait sur la guérilla rurale, les révolutionnaires vietnamiens, en janvier 1968, lancent une vaste offensive sur les villes ennemies du Sud-Vietnam. L’offensive du Têt, attaque frontale contre les forces armées sud-vietnamienne et américaine dans les villes, jusqu'au coeur de Saigon, dans l'enceinte même de la sacro-sainte ambassade américaine, est surprenante : s'attaquer aussi massivement contre les troupes ennemies des villes et villages allait contre toute logique. S'agissait-il de profiter d'un effet de surprise, d'impulser un soulèvement urbain généralisé destiné à accélérer la fin du conflit, ou bien de médiatiser au plus haut niveau, cette guerre interminable, en portant symboliquement et spectaculairement le conflit dans les villes ?

L’offensive du Têt, une bataille décisive de la guerre du Vietnam

LIFE , 9 février 1968
Phil Hearse 
L’offensive du Têt, une bataille décisive de la guerre du Vietnam

Menée en janvier et février 1968, l’offensive du Têt a scellé la défaite états-unienne dans la guerre du Vietnam. Paradoxalement les armées insurgées — l’Armée populaire du Vietnam (APL) et le Front national de libération (FLN) — n’ont atteint que peu de leurs principaux objectifs politiques et militaires et ont subi des lourdes pertes. Mais l’ampleur dramatique de l’offensive et les images des luttes urbaines visibles sur les écrans des télévisions du monde entier ont convaincu les opinions publiques mondiale et américaine que cette guerre ne pouvait pas être gagnée par les États-Unis. 

Vietnam : Cu Chi, une Ville Rebelle souterraine

Maquette de principe du complexe souterrain de Cu Chi.

« Personne n'a démontré plus d'habileté à cacher ses installations que le Viêt-công, une organisation de taupes humaines ».


Dans la bouche du général William Westmoreland, commandant en chef de l'armée américaine au Viêt Nam, il s'agit bien d'un compliment. Il n'est pas immérité : les vietnamiens ont creusé - de la guerre contre la France à la fin des années 1940 jusqu'à la victoire finale en 1975 - l'immense réseau souterrain de Cu Chi, qui devait permettre aux combattants vietnamiens de ravitailler depuis la piste Ho-Chi-Minh et d'implanter une zone de combat sans massif forestier -après les bombardements-  proche de Saïgon.

VIETNAM : Fragging et Mutineries dans l'U.S. amy

These battle-weary troops from the 1st Air Cav. had just staged a 'combat refusal' 


Dans le jargon de l'US army le fragging - qui se traduit littéralement par « fragmentation » - désigne un attentat contre un officier de la chaîne de commandement d'une unité dans l'intention de le tuer.

Kevin Keating
Traduction : Syndicat intercorporatif anarcho-syndicaliste, Caen


Un ami qui était dans l’armée américaine durant la guerre du Golfe Persique m’a raconté que lorsque Georges Bush avait visité les troupes en Arabie saoudite avant la guerre, beaucoup d’hommes et de femmes à proximité immédiate de Bush s’étaient vus retirer les munitions de leurs fusils et pistolets. Les chargeurs furent aussi enlevés de leurs fusils. S’il en fut ainsi, cela montre clairement que Bush et ses dirigeants de grandes sociétés ont pu être effrayés par les engagés que Bush allait bientôt envoyer au casse-pipe dans sa vaine campagne de réélection.

Vietnam : Victimes de l'Agent Orange

André Bouny : Agent Orange Apocalypse Viêt Nam


« ... Il n’y a peut-être aucun langage réaliste suffisamment puissant pour traduire les horreurs de la guerre du Viêt Nam (le bombardement des villages, la destruction de l’habitat rural, le massacre de millions de gens, la dévastation d’un paysage magnifique, les effets cruels de l’Agent Orange sur les adultes et les enfants)[...]»

Howard ZINN
Historien et intellectuel,

C’est un crime hideux

Noam CHOMSKY
Membre du Comité International de Soutien aux victimes de l’Agent Orange


Extrait du livre de André Bouny Agent Orange Apocalypse Viêt Nam  concernant les conséquences de l'agent orange. Dow Chemical, Monsanto, Diamond, Uniroyal... Découvrez les crimes impunis des marchands de la mort.


Mike DAVIS : Bombsville au Vietnam

 Da Nang, arrestation d'une Viet Cong en octobre 1972

En d’autres termes, la voiture piégée était tout d’un coup devenue une arme semi-stratégique comparable sous certains aspects à l’aviation dans sa capacité de détruire objectifs militaires centraux et cibles urbaines critiques, ainsi que de terroriser la population de villes entières.
Mike Davis

Dès les premiers temps de la guerre, les révolutionnaires vietnamiens pratiqueront la propagande par le fait, en multipliant les assassinats et les attentats, qu'ils avaient déjà pratiqué contre l'armée d'occupation japonaise. Reprenant ainsi, les actions des résistants français durant la second guerre mondiale contre les occupants nazis et leurs collaborateurs. La réponse de l'armée française et de la police franco-vietnamienne, puis par la suite sud-vietnamienne, sera  la torture et les assassinats. La violence est dans les deux camps, jusqu'à la fin du conflit.
Plan d'attaque Vietcong contre un club militaire coréen à Saigon

Vietnam : la Guerre contre les Villes





Nous les bombarderons de telle façon, avec nos moyens aériens et navals, et non pas avec nos forces terrestres, qu’ils régresseront 
à l’âge de pierre.


Il faut tuer les gens, et quand vous avez tué assez, ils cessent le combat.

Le chef d’état-major de l’US Air Force au Vietnam, général LeMay

Malgré l'horreur et la vague de réprobation mondiale suscitées par les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, et le douloureux souvenir des villes allemandes et japonaises anéanties durant la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis reprennent en Corée, au Vietnam et au Cambodge, les bombardements aériens massifs contre des objectifs civils, qui seront au cœur de la stratégie militaire américaine. La guerre de terreur contre les populations civiles doit être menée en parallèle aux combats contre les effectifs militaires. Soit une forme de terrorisme. Gérard Chaliand affirme ainsi que, s'il on veut pleinement rendre compte du phénomène du terrorisme, qui consiste à inspirer ou à répandre la terreur, il faut évoquer les bombardements allemands sur Coventry, ou alliés sur Dresde, les bombardements américains sur Tokyo, et enfin et surtout, ceux de bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki.

CAMOUFLAGE CITY


En 1942, les autorités militaires des Etats-Unis, craignant des bombardements par l'aviation japonaise sur la côte Pacifique, décidèrent de camoufler les usines d'aviation Loockheed de l'aéroport Burbank. Les studios cinématographique d'Hollywwod, spécialisés dans les effets spéciaux seront mis à contribution, initiant le début d'une longue histoire d'échanges entre Hollywood et l'armée américaine. L'idée fut de recouvrir l'ensemble de cette zone industrielle, soit plusieurs hectares, de treillis au-dessus des toitures, figurant un quartier résidentiel. Les cheminées étaient camouflées en bosquets d'arbres. En fait, la terrible menace japonaise qui pesait sur la côte Ouest était bien mince et l'aviation ennemie n'arriva jamais à atteindre les Etats-Unis.


Vue aérienne du complexe industriel avant camouflage


Le complexe camouflé




NE Tirez Pas : l'Armée face à la Révolution

Tardi, Le cri du Peuple


L'armée : le point faible des gouvernements démocratiques et des dictatures contre une révolution, le maillon fragile entre les gouvernants et les gouvernés. L’histoire montre que les plus grandes révolutions ont été possible que par la condition de rébellion, de mutinerie des troupes et de leur fraternisation avec les révolutionnaires. Le cas exemplaire étant bien sûr la révolte et la mutinerie des troupes russes pendant la révolution de 1917. Pour cette raison et par volonté de propagande, Fidel Castro exigeait de ses troupes l'interdiction de tuer les prisonniers et au contraire de soigner les blessés puis de les libérer. Cette possible fraternisation est sans aucun doute une des raisons qui explique que les armées de métier soient devenues la norme dans les plus grandes démocraties industrialisées du monde. Mais ce n'est pas seulement la soldatesque qui peut être susceptible de trahir et de passer à l'ennemi ; d'autres révolutions ont été accomplies par des officiers, notamment la Révolution des Œillets de 1974 au Portugal contre la dictature. Dans cette catégorie, le plus souvent, les militaires jouent un rôle dans le processus de démocratisation ou bien d'adoption de réformes radicales sans pour autant instituer le socialisme. Dans d'autres cas, l'état major peut décider d'une passivité ou non-intervention, comme ce fut le cas en 2011 en Égypte.

Guerres Révolutionnaires Rouges / 2011



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EDITION du 2 septembre 2011



Répertoire des guerres révolutionnaires communistes en 2011, sous réserves d'erreurs et d'omissions. Six guerres révolutionnaires se déroulent actuellement en :

  • Inde
  • Philippines
  • Pérou
  • Colombie
  • Kurdistan 
  • Paraguay 

Les groupes révolutionnaires armés [ plusieurs factions possible par pays] se sont tous développés à partir des années 1960 ou sont issus de regroupements de factions opérant à cette période. Exception faite du PKK Kurde, les groupes ont adoptés la stratégie de la guerre populaire prolongée et la tactique de la guérilla rurale avec, pour certains, une implantation et des actions dans les grandes villes. Les groupes armés se sont implantés, mis à part le PKK, dans des régions rurales pauvres et isolées du pays et ils bénéficient du soutien de leur population malgré leur lassitude en Colombie et au Pérou, au contraire des groupes armés de l'Inde qui semblent se développer du fait des conséquences de l'industrialisation et de l'urbanisation du pays. A l'instar de l'EZLN au Chiapas [organisation politico-militaire marxiste à l'origine] et des Chemises rouges [ mouvement socialiste réformateur] en Thaïlande.

Villes et Révolutions rouges [ Partie 1 ]







Nous partons d’un point d’extrême isolement, d’extrême impuissance. Tout est à bâtir d’un processus insurrectionnel. Rien ne paraît moins probable qu’une insurrection, mais rien n’est plus nécessaire.

Comité invisible
L’insurrection qui vient. (219/391)

Chapitre 1 : Les principales stratégies révolutionnaires Rouges

L’aboutissement de toute insurrection se situe forcément là où se tient et s’exerce le pouvoir, c’est à dire dans les grandes cités et capitales. Mais pour parvenir à cet objectif, de multiples stratégies sont possibles : certains stratèges prônent au contraire la prise des campagnes avant celle des villes ; d'autres tentent de mener deux fronts parallèles en assignant à l'une et l'autre des tâches bien précises, d'autres s'installent uniquement dans les grandes villes, d'autres les évacuent complètement, d'autres encore, face à la difficulté, se contentent de territoire libéré, éloigné de la capitale.



GUERILLAS et TERRORISMES

Che Guevara "maquillé" et Fidel Castro


Gérard Chaliand

GUÉRILLAS ET TERRORISMES
– XXe- XXIe SIÈCLE –
Paris, Gallimard, 2008
Note de lecture de :
Étienne de Durand
Directeur du Centre des études de sécurité à l’Ifri



Les Guerres irrégulières – XXe- XXIe siècle représente à tous égards une véritable somme. Il s’agit en effet de la réédition du livre Stratégies de la guérilla, une anthologie de textes de référence sur le sujet, réunis et commentés par Gérard Chaliand, l’un des meilleurs spécialistes de la question. Alors que l’ouvrage d’origine se terminait par une suite d’essais et d’articles écrits par l’auteur au fil du temps, Les Guerres irrégulières incorpore un extrait de T.E. Lawrence dans l’introduction générale, et surtout s’achève sur une conclusion traitant des conflits actuels, suivie de trois chapitres consacrés au terrorisme, dont un de l’auteur. G. Chaliand livre ainsi au lecteur une analyse à la fois rétrospective et prospective, qui a pour ambition de rendre intelligibles les diverses formes de guerre irrégulière, en les rattachant au cadre historique et théorique de la guerre en général – d’où sans doute la dédicace initiale à Clausewitz.