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CUBA | Villes et Révolution


Cuba, La Havane, image du film Soy Cuba de Mikhail Kalatozov

Les grandes villes n'aiment pas la Révolution, quelque soit leur nature, et les révolutionnaires apprendront à s'en méfier ; ainsi le Parti Communiste Chinois persécuté dans les villes, s'exilera en 1928 dans les campagnes les plus reculées, Ho Chi Minh opéra la même stratégie, face à la terrible répression à Hanoï et Saigon, faite par la police militaire française, et par la suite, l'armée nord-vietnamienne essuya une grave défaite lors de l'offensive du têt contre les villes ;  les combattants algériens du Front de Libération National, décimés par les mêmes tortionnaires militaires français, abandonnaient Alger, en 1957. Les zones rurales, de montagne et de jungle – d'accès et de contrôle difficiles, par leur étendue, au contraire de l'espace limité des centres urbains – constituaient des lieux de retraite et des refuges efficaces, puis les meilleurs sanctuaires pour les révolutionnaires, mais également un prodigieux réservoir de militants, et notamment de paysans pauvres. 

Les révolutionnaires cubains ne prendront guère exemple sur ces expériences : la stratégie politico-militaire initiale décidée par les dirigeants de la Direction nationale du mouvement du 26 juillet – le M-26 -, présidée par Fidel Castro, pour mener à bien la révolution à Cuba, était de s'appuyer sur une insurrection urbaine générale, un « coup de force » initié par les milices urbaines du M-26 de Santiago de Cuba et de La Havane, devant s'étendre,  par un effet de Domino irréversible,  à toutes les villes du pays, entraînant spontanément le peuple urbain dans leur révolution, rappelons-le, non-socialiste, anti-dictatoriale et exigeant une véritable démocratie.

Che GUEVARA | Arquitectura Socialista



Ernesto Che GUEVARA

Discurso del en la Clausura del Encuentro Internacional
de Profesores y Estudiantes de arquitectura.

La Habana | 29 de septiembre de 1963


Compãneros estudiantes y profesores de arquitectura del mundo entero : Me toca hacer el resumen -como se llama en Cuba-, o cerrar con unas palabras este Encuentro Internacional de Estudiantes.

Tengo que hacer una conclusión muy penosa para mi, como primera medida:
confesar una ignorancia atroz sobre estos problemas, ignorancia que llega al extremo de no saber que el Encuentro Internacional de Estudiantes que se celebró era apolítico. Yo creía que era un encuentro de estudiantes, y no sabia que era un organismo dependiente de la Unión Internacional de Arquitectos.

Por lo tanto, como político -es decir, como estudiantes que participan en la vida activa del país y además después de leer las conclusiones, se demuestra que la ignorancia era colectiva porque las conclusiones son muy políticas también...

La Havane | Protesto-Drome





Du rôle Révolutionnaire 
d'un ensemble urbano-architectural. 

Faisant face au seul bâtiment représentant les USA à La Havane, la tribune anti-impérialiste José Marti, le Protestodromo, constitue un excellent exemple d'urbanisme et d'architecture - unique au monde - devant servir comme il se doit, la propagande de la révolution, et s'opposer aux provocations contre-révolutionnaires des USA.  Nul autre lieu à La Havane, n'aurait pu aussi magistralement symboliser la lutte contre le capitalisme et l'impérialisme. 


En 1952, l'ambassade des Etats-Unis est construite sur le célèbre Malecon, la très belle baie de la Havane, face à la "Plaza de la Dignidad", la place de la Dignité. Paradoxal, car Cuba colonisée par la Mafia, n'est plus qu'un satellite  à moins d'une heure en avion de la Floride, offert aux divertissements sexuels, à la prostitution, aux casinos, tandis que les entreprises américaines entretiennent l'esclavagisme des populations rurales. 


Une ville et une Révolution | La Havane

Esquema de Plan director para La Habana, años 60

Instituto de Planificación Física.

Jean-Pierre Garnier
Une ville et une révolution, La Havane
De l'urbain au politique
Revue Espaces et Sociétés | n° 1, 1970


LA VILLE ENTRE PARENTHESES

« ... Notre capitale est une cité géante, compte tenu de la taille de notre pays. Si nous avions eu entre les mains le pouvoir de fonder la ville de La Havane, en vérité nous l'aurions fondée en un autre endroit où nous n'aurions pas permis que cette ville croisse tant. »
Fidel Castro
Le tournant décisif

Ville touristique et récréative, commerciale et consommatrice, tertiaire et bureaucratique, La Havane demeurait en 1963, en dépit ou à cause du bouleversement révolutionnaire, une ville productive, une ville parasitaire (1). Les habitants avaient pris possession de leur ville. Il restait au pays à s'approprier sa capitale. Peu en étaient conscients dans les années d'euphorie qui suivirent le triomphe de la rébellion. Il semblait normal que les masses exproprient leur ancienne classe dominante. On oubliait que de ce fait la population de la capitale risquait de se convertir en une sorte d'aristocratie urbaine aux dépens du reste du pays, maintenant avec lui des relations semi-coloniales. Refusant les conditions de vie dégradantes qui régnaient dans les campagnes, des flots d'immigrants venus des autres provinces grossissaient chaque jour la population de la capitale, dans l'espoir de participer aux avantages que pouvait leur offrir une ville désormais ouverte à tous. Un tel phénomène était incompatible avec les nécessités du développement, et c'est de cette contradiction que devait naître une première prise de conscience.

Architecture de la Révolution




L'architecture peut-elle être "révolutionnaire" ?
Une société révolutionnaire peut-elle produire une architecture qualifiée de révolutionnaire ? Quelle est la portée du terme « révolutionnaire » lorsque celui-ci s'applique à l'architecture, avec ses implications idéologiques, fonctionnelles, esthétiques, son contenu, etc.. Peut-on appliquer valablement un tel terme à une forme détachée de son contenu idéologique ? Comment s'exprime le contenu idéologique de la nouvelle société dans l'architecture qui la représente, c'est-à-dire, comment cette architecture est-elle révolutionnaire ? Peut-on parler d'une révolution architecturale en termes de forme-espace-technique- fonction, qui ait une incidence sur la transformation de la société ? En définitive, a-t-on le droit de postuler des formes, des structures ou des espaces « révolutionnaires » en dehors d'une fonction sociale révolutionnaire qui les précède et les motive ?


Roberto SEGRE
Signification de l'architecture cubaine
dans le monde contemporain
Revue Espaces et Sociétés | n° 1, 1970

HUMANISME, ARCHITECTURE
ET TIERS MONDE.

L'architecture, ou plus exactement la pratique architecturale (1), constitue un des niveaux de la praxis sociale globale. Ce n'est pas le lieu, ici, de postuler une hiérarchisation des niveaux, mais d'indiquer l'importance qu'elle revêt au sein de notre milieu physique.

L'architecture — conçue de nos jours comme environmental design (2) — constitue le cadre et la manifestation de notre vie sociale, depuis la cellule individuelle minimum, jusqu'à l'ensemble du territoire, que la main de l'homme a transformé. Si la forme construite et l'espace habitable constituent la réalité essentielle de l'architecture, celle-ci se rattache de façon indissoluble aux exigences fonctionnelles et esthétiques de l'homme en tant qu'être social. L'abstraction implicite qui identifie Homme et Architecture, en dehors de toute particularité sociale, caractérise la théorie architecturale qui s'inspire de la philosophie idéaliste. En accord avec l'affirmation d'une essence universelle de l'homme (3), on proclame l'existence de valeurs éternelles, immuables — tout particulièrement dans le domaine esthétique et dans celui de la signification —, valeurs qui seraient demeurées semblables à elles-mêmes tout au long du procès historique. Ce sont ces valeurs qui font apparaître le contenu « humaniste » de l'architecture — terme utilisé par Geoffrey Scott en 1914 (4) — et qui tout au long du xxe siècle n'a cessé d'être proclamé par les tendances les plus diverses (5). L'architecture rationaliste, dans la période qui va de 1920 à 1930, s'avère humaniste dans sa volonté d'assurer les conditions d'existence minimum indispensables à l'homme de la société industrielle ; il en va de même du courant qualifié de « post-rationaliste » des années cinquante, dans son désir d'atténuer la sécheresse technique antérieure (6). Humaniste, l'architecture « organique » l'est aussi dans son souci du milieu et des facteurs psychologiques (F.L. Wright), comme d'ailleurs son interprétation européenne, le « néo-empirisme Scandinave ». Les expériences utopiques actuelles, fondées sur les conquêtes techniques, qui créent un nouveau cadre de vie humain (s'opposant au cadre de vie naturel) ou reposent sur la récupération du passé (des périodes où il existait un équilibre entre l'homme et le milieu ambiant), afin de libérer la société de son actuelle aliénation dans la technique, peuvent aussi être qualifiées d' « humanistes » ; il en va de même pour l'orientation prise par l'architecture dans les pays socialistes européens (7).

Fidel CASTRO | Arquitectura Socialista




Fidel CASTRO
Discurso pronunciado en la clausura del VII congreso
de la Union Internacional de Arquitectos

La Habana | 3 de octubre de 1963

Señores de la presidencia, delegados e invitados :

Hace varios años ya surgió la idea de efectuar en nuestro país este Congreso de la Unión Internacional de Arquitectos. Ciertas circunstancias surgieron en el trayecto, que dificultaron, o crearon algunas dificultades para la celebración del congreso en nuestro país. De eso no tiene la culpa nadie; ni la tiene la Unión Internacional de Arquitectos, ni siquiera la tenemos nosotros, surgió la Revolución en Cuba (APLAUSOS).

Ernesto Che Guevara : Le Socialisme et l'Homme à Cuba


El Lissitzky, l'Homme Nouveau, 1923
   

Pour le ministre de l'Industrie, Ernesto Che Guevara, la question des stimulants, moraux et surtout matériels, celle de la "motivation", seront les fondements même à partir desquels pourra être façonné cet "Homme nouveau" plus sensible aux joies du travail créateur plutôt qu'à l'intérêt matériel : " Nous ne nions pas la nécessité objective du stimulant matériel " écrit Guévara, mais " Nous luttons contre sa prédominance quand il s'agit de l'utiliser comme levier essentiel car il finit par imposer sa propre force aux rapports entre les hommes".  L'attitude nouvelle qu'il espère de chaque individu est de refuser tout stimulant matériel pour n'obéir qu'à des incitations d'ordre moral au service du bien général. La "moralité" de l"'Homme nouveau", contre l'individualisme égoïste, contre la société de consommation excessive, aura été la problématique fondamentale de tous les gouvernements post-révolutionnaires communistes : " Pour construire le communisme, il faut changer l'homme en même temps que la base économique ", résume ainsi  Che Guévara.

Le Socialisme et l'Homme à Cuba
Ernesto Che Guevara
12 mars 1965

Cher camarade,

Je termine ces notes au cours de mon voyage en Afrique. Bien que tardivement, j'espère ainsi tenir ma promesse. J'aimerais le faire en traitant le thème du titre de cet article. Je crois que cela peut intéresser les lecteurs uruguayens.
 

Я - куба SOY CUBA





« Je pense que si ce film avait été montré en 1964, 

le cinéma aurait été différent dans le monde entier »

Martin Scorsese


Récompensé d'une palme d'Or à Cannes en 1958 
pour son film Quand passent les cigognes, Mikhaïl Kalatozov réalise en 1964 un chef d’œuvre sur la Révolution cubaine, Soy Cuba (Я - куба). Film maudit qui déplut tout autant à Cuba qu'à Moscou et qui sera interdit dans les cinémas américains pendant la guerre froide. Soy Cuba est exhumé par Coppola et Scorsese en 1993.