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MARSEILLE | Paul Chemetov








« A Marseille, le choix d’entretenir la ville ancienne n’a pas été fait. »


Regards.fr

Entretien avec Paul Chemetov (Grand Prix National de l'Architecture, 1980) 
par Pablo Pillaud-Vivien 

9 novembre 2018



Après l’effondrement de trois immeubles à Marseille, la gestion de l’urbanisme et du logement par la ville pose question. Pour en parler, l’architecte et urbaniste Paul Chemetov était l’invité de la Midinale.






MARSEILLE | Gaston DEFFERRE



Soulignons "informer"....


« Et les gens du G.a.m.s.a.u. et du C.e.r.e.s.m de poursuivre en accusant les pouvoirs publics d'avoir laissé se bidonvilliser ce quartier [Porte d'Aix], en précisant comment depuis cinquante ans les pouvoirs locaux refusent d'y faire des investissements.»
La Gueule Ouverte 
Pour Marseille, Defferre a choisi la « croissance »
juillet 1974, n° 21.


Marseille n’a hélas pas eu, dans son histoire récente, les maires qu’elle aurait du mériter ; son centre-ville populaire, ouvrier, a bien été au coeur des préoccupations des élus de la bourgeoisie municipale, qui s’attaquèrent sans relâche à  réaliser son embourgeoisement ; et ce depuis la destruction d’une partie du Panier pour ouvrir la fameuse rue de la République au milieu du 19e siècle, suivie de la destruction du quartier du « derrière » de la Bourse, au début du 20e siècle, précédant de peu la destruction partielle du quartier du Vieux-Port par l’administration de Pétain en 1943, et enfin, la destruction du quartier populaire de la Porte d’Aix dès après la guerre, conduite par le maire Gaston Defferre. Pourtant, ces opérations de Tabula rasa, d’une superficie considérable, n’auront guère entamé l’âme toujours et encore populaire du coeur de la cité phocéenne ; le maire Jean-Claude Gaudin, dans la lignée de ses prédécesseurs et de leurs héritages, pourrait bien y parvenir : son Opération Grand Centre Ville procède en ce sens, mettant à la portée des affairistes et spéculateurs, une batterie de dispositifs financiers et réglementaires ayant pour mission le « déguerpissage » des indésirables hors du centre-ville. Qui n’est pas sans rappeler, celle conduite par le maire socialiste et farouche anti-communiste Gaston Defferre (1953 – 1986) dont le programme pour la destinée du centre-ville, déjà, comportait, entre autres :
1. la déprolétarisation du coeur ouvrier de la ville, c’est-à-dire l’évacuation de l’électorat communiste (les immigrés y seront cependant tolérés car sans droit de vote, ceci expliquant cela [1]) au profit des employés de bureaux et fonctionnaires ; qui impliquait la construction des grands ensembles d’habitat social dans les quartiers nord pour les expulsés du centre ;
2. la construction d’un centre d’affaires - Centre Méditerranéen de Commerce International ou la porte de l'Eurafrique (l’on songe à Euromed…) - d’où devait rayonner autoroutes et rocades urbaines ; sur les décombres de la ville ancienne abandonnée ;
3. dans une volonté « d’adapter Marseille à l’automobile » ; au détriment des transports publics ;
4. et asseoir l’indépendance municipale contre les méga-projets de l’État, en particulier Fos (Defferre, ministre de Mitterrand, sera d’ailleurs l’architecte de la décentralisation).

Nous publions à la suite, deux articles du mensuel écolo, présentant la situation de la ville en milieu de mandat du maire Defferre.

La Gueule Ouverte
Pour Marseille, Defferre a choisi la « croissance »
juillet 1974, n° 21.
HORS Photographies et Illustrations

TZIGANES & AVANT-GARDES ARCHITECTURALES



Superstudio
A Journey from A to B
1972



C'est un anniversaire oublié ou passé sous silence car 
il y a 600 ans, en 1418, les premiers « Bohémiens » arrivèrent en France [1] ; 
ils campent vers Aubervilliers en 1427 [2] et ils attirent les foules parisiennes curieuses de les découvrir : six siècles nous séparent, mais les chroniques, la vox populi d’alors s’accordent parfaitement, sont au diapason de celles d’aujourd’hui : l’évêque les chasse de la capitale, au grand soulagement de la population. Les préjugés ont la vie longue et dure...

ANTI-URBANISME et ECOLOGIE | Chronologie





« Non ! le présent ne songe qu'à lui.
Il se moque de l'avenir aussi bien que du passé. Il exploite les débris de l'un et veut exploiter l'autre par anticipation. Il dit : ''Après moi le déluge !’' ou, s'il ne le dit pas, il le pense et agit en conséquence. Ménage-t-on les trésors amassés par la nature, trésors qui ne sont point inépuisables et ne se reproduiront pas ? On fait de la houille un odieux gaspillage, sous prétexte de gisements inconnus, réserve de l'avenir. On extermine la baleine, ressource puissante, qui va disparaître, perdue pour nos descendants. Le présent saccage et détruit au hasard, pour ses besoins ou ses caprices .»
Auguste BLANQUI
La critique sociale
1885


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téléchargez cet article au format PDF  
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Le présent ouvrage est une chronologie sommaire de l’histoire des rapports entre l’Homme, la Ville et la Nature en France, pour cette large période débutant de la construction de Versailles - ville neuve verte - qui appartient pleinement à la doctrine anti-urbaine, pour se clore avec le gouvernement de Pétain, allié des nazis, également urbaphobes - et urbicides, sur le modèle irréel de Mussolini, précurseur moderne de l’anti-urbanisme autoritaire. D’aucun pourront considérer qu’il est d’une ambition démesurée ; mais, plus modestement, et de manière plus pragmatique, fidèles en ce sens au bricolage inter-trans-disciplinaire que nous avons déjà éprouvé, cette esquisse a été conçue selon les propos de Fustel de Coulanges :
« À en croire certains esprits, il faut borner le travail à un point particulier, à une ville, à un événement… J’appellerai cette méthode le spécialisme. Elle a son mérite et son utilité, elle peut réunir sur chaque point des renseignements nombreux et sûrs. Mais est-ce bien là le tout de la science ? Supposez cent spécialistes se partageant par lots le passé de la France ; croyez-vous qu’à la fin ils auront fait l’histoire de la France ? J’en doute beaucoup : il leur manquera au moins le lien des faits, or ce lien est aussi une vérité historique. » (L’esprit de doute, le spécialisme. Leçon d’ouverture à la Sorbonne).

Un des liens les plus remarquables qui émerge et qui marque cette longue période, est la doctrine anti-urbaine, déclinée sous sa forme la plus radicale en utopies, ou avec plus de modération ou de réalisme en idéologies. L’anti-urbanisme n’est pas une critique contre la ville, mais bien contre leur développement sans fin, leur gigantisme, c’est une remise en cause radicale du fait urbain en tant que tel, et surtout, des relations dépravées, dénaturées entre la trilogie Ville-Homme-Nature ; c’est une proposition alternative au développement urbain non maitrisé, une proposition d’harmonie ou d’équilibre entre Nature et Urbanité, d’une ville autre dotée d’une physionomie autre: lorsque Ebenezer Howard conçoit sa cité-jardin théoriquement habitée par 32.000 habitants, il s’agit bien là d’une ville - une cité - à part entière.


D’où la difficulté de rendre définissable et d’utiliser à bon escient le mot, ou plutôt la notion d’anti-urbanisme et ses dérivés : l’urbanophobie (ou urbaphobie), le désurbanisme, l’anti-croissance (no growth) ou la dé-croissance, la ruralophilie, le naturalisme urbain, la déconcentration urbaine, etc., et dans une moindre mesure l’agoraphobie, et dans un autre registre, l’urbicide et l’écocide. Il serait même possible de le définir dans certains cas, en tant qu’ « urbanisme organique », en référence à l’architecture du même nom - opposée à l’architecture dite fonctionnelle -, pour qui la Nature n’est plus seulement un objet de connaissance, ou bien de modèles, mais de responsabilité, et qui se veut d’être à la mesure humaine avant d’être humaniste.


AMSTERDAM en LUTTES


Photo : © Hans van den Bogaard

« Qu’est-ce que le néolibéralisme ?
Un programme de destruction des structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur.»
Pierre Bourdieu
L’essence du néolibéralisme
1998

La brochure au format PDF- 500 pages 168 MO - est disponible
ICI (via google drive sécurisé)


Amsterdam, la belle capitale rebelle du royaume des Pays-Bas est devenue sage et soumise. 
L’on peut juger, sans paraître excessif, que l’héritage de quatre décennies de glorieuses luttes urbaine et écologique, pour le droit au logement et au squat – entre autres luttes -, ce précieux héritage a été balayé en une dizaine d’années...


GODIN | Architecture Unitaire

  

Il ne s'agissait plus de trouver le remède

aux abus et aux erreurs de ce monde ;

il s'agissait de conserver au Peuple la patience

de la Pauvreté.

Jean-Baptiste André Godin  | 1870




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En 1880, l'industriel multimillionnaire Jean-Baptiste André GODIN lègue son empire, soit le capital, ses deux complexes Manufactures-Cités, les Familistères – de Guise en France et de Bruxelles -, leurs dépendances et les usines, puis sa fortune personnelle en héritage, à l'Association, une coopérative propriété des salariés. Un héritage historique, le seul à ce jour en France, fait par un industriel socialiste disposant d'une fortune considérable [1]. Critiqué par les marxistes, socialistes radicaux et anarchistes, son empire industriel ne représente pas moins un contre-modèle de l’entreprise capitaliste ; une société nouvelle, imparfaite qui a été dénaturée par la caste des coopérateurs privilégiés, l'aristocratie ouvrière, qui plutôt de prolonger et améliorer l'oeuvre sociale, préféra protéger ses acquis sociaux au détriment des Autres.


Dans cet affrontement, le Familistère occupe un rôle prépondérant. Car la part du capital que chaque salarié reçoit, annuellement, est calculée selon plusieurs critères, en fonction du mérite, de l'ancienneté, du poste occupé, etc., et pour les catégories les mieux avantagées, dont les « Associés », une des conditions imposées par Godin est d'habiter le Familistère depuis au moins cinq années. 

 

ARCHITECTURE | ECOLOGIE en FRANCE | 1944 - 1968 [Partie 1/3]


Mourenx Ville Nouvelle
Carte postale



Cette nouvelle analyse est découpée en trois parties, trois post, Blogger n'acceptant pas, techniquement, l'édition d'un aussi long texte, ponctué de nombreuses illustrations. Voici donc, la première partie. 
Une brochure au format PDF est disponible (650 pages, 100 MO)
ICI, gratuite, consultable et à télécharger (via Google Drive sécurisé).




PREAMBULE

Cette analyse se consacre à l'histoire des rapports entre l'architecture et l'écologie, de l'après seconde guerre mondiale à la crise de 1973. Ce n'est pas l'histoire des formes architecturales que nous présentons ici, mais ce qui a contribué à les faire émerger des débats, les conditions - politique, technologique - dans lesquelles les nouvelles architectures prenant en compte d'une manière l'autre des considérations écologiques et environnementales viennent à naître, à disparaître, à réapparaître, et tout ce qu'elles sous-entendent. Un exercice qui exige de superposer à l'histoire de l'architecture d'autres histoires d'autres domaines. Cette recherche historique se justifie, si elle doit l'être, car elle reste à écrire ; l’histoire de l'architecture, et aujourd'hui sa critique, se déclinent le plus souvent au travers d'études et d’analyses d’experts couvrant des domaines particuliers, des périodes limitées. Nous préférons un autre mode de lecture, celui de l'interaction des théories des avant-gardes architecturales, des grands esprits de l'époque, des mises en garde des écologistes et des aspirations populaires, de l'interaction du réel et de l'utopie là où l'Etat décide et commande ; de la nécessité de théoriser la complexité plutôt que la simplifier : il serait trop simpliste d'expliquer de manière automatique, rationnelle, tout ce qui a nourri l'émergence des nouvelles avant-gardes architecturales, le principe de cause à effet serait réducteur, comme il serait erroné d'isoler, de rendre autonome leurs pensées.

ARCHITECTURE | ECOLOGIE en FRANCE | 1944 - 1968 [Partie 2/3]



Seconde Partie
Première Partie : ICI.

Une brochure au format PDF est disponible (650 pages, 100 MO)
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ECOLOGY
OF
FREEDOM


1965 | Murray Bookchin
Pionnier du mouvement écologiste aux USA : pour lui, la logique « croissance à tout prix » du capitalisme entraîne nécessairement un « cancer de la biosphère » et la ruine écologique. En 1964, il prévient déjà :
« On peut raisonnablement soutenir que la couche de dioxyde de carbone devenant plus épaisse, elle interceptera la chaleur émanant de la terre, ce qui entraînera des températures atmosphériques plus élevées, une circulation plus violente de l’air, des orages plus destructeurs et éventuellement la fonte des calottes polaires (d’ici peut-être deux ou trois siècles) ainsi que la montée du niveau des mers et l’inondation de vastes territoires. »
Il porte un intérêt particulier à l’urbanisme, et publie en 1965 Crisis in our cities, puis The Limits of the City en 1973, et The Rise of Urbanization and the Decline of Citizenship en 1987.


ARCHITECTURE | ECOLOGIE en FRANCE | 1944 - 1968 [Partie 3/3]



Vladimir Kalouguine
Les HLM d'Angers. 
© Marie-Hélène Gompel 



3e Partie.


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ÉCOLOGIE
INSTITUTIONNALISÉE...


1970 | 100 Ecolo Mesures
Le gouvernement français publie son programme des Cent Mesures pour l’environnement, rédigé par un comité interministériel (quatorze départements ministériels et secrétariats d’État, régions) dirigé par Serge Antoine, né de la volonté du ministre Chaban Delmas qui souhaitait :
« Dans le cadre de la politique française d'aménagement du territoire, je vous demande de bien vouloir me soumettre, avant la fin de l'année, un programme d'action propre à assurer une maîtrise plus grande de l"environnement", par les moyens notamment de la lutte contre les nuisances, de la réduction du bruit, de l'élimination des déchets, de la sauvegarde des sites et des paysages, de la protection des grands espaces naturels, etc.[...] J'insiste pour que le programme d'action, qui me sera soumis et qui pourra comporter des mesures d'ordre réglementaire ou législatif ainsi que des actions d'enseignement et d'expérimentation, demeure compatible avec les dotations budgétaires des prochaines années et n'excède pas, en 1970, les moyens accordés aux divers départements ministériels. »

1971 | Le ministère de l’impossible
L’écologie politique se développe ainsi dans l’élan des nouveaux mouvements sociaux. Reconnaissance officielle par l’Etat qui crée le ministère de la Protection de la nature et de l’environnement, dans un souci évident de récupérer par un discours d’ordre rationnel, les réactions de la sensibilité critique du moment, et de freiner la menace des écologistes. Un ministre du gouvernement ironisait cependant ainsi :
« Quel beau ministère dont on a inventé le nom avant de connaître la chose ».

1944-2014 | 70 années d'HABITAT Public en France




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1944 - 2014
70 années d’Habitat public

70 années de politique de l’habitat depuis le premier Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme créé en 1944, ont fabriqué un système de pénurie permanente, un processus de reproduction des inégalités et de relégation spatiales dont les conséquences en 2014 irradient maints autres domaines de la société : crise exceptionnelle du logement touchant 10 millions de français, reléguant 3,5 millions de français dans des conditions de pénibilité résidentielle, 700.000 sans abri et très mal-logés dans les «zones grises» du logement (ces chiffres proviennent du rapport mal-logement 2014 de la Fondation Abbé Pierre), saturation des Centres d’hébergement et d’urgence, réapparition sous diverses formes de l’habitat précaire et de micro-bidonvilles, précarité énergétique, crise latente des quartiers dits «sensibles» irrésolue depuis 1981, mobilité résidentielle plus restreinte et réduction des surfaces habitables dans les programmes neufs de logements HLM, et au contraire augmentation des loyers des charges, et des temps de déplacement, etc., faisant contraste saisissant avec l’embourgeoisement des quartiers populaires des centres-villes, et les gated communities périphériques des classes aisées. À cet inventaire non exhaustif, s’ajoute encore un «cadre de vie» dégradé, régulièrement dénoncé par la presse et l’édition : celui d’une «France moche» ou «défigurée».

Comment et Pourquoi, la France, grande puissance économique, est-elle parvenue à de tels exploits ? Les historiens de l’économie urbaine - libéraux, marxistes et néo-marxistes - isolent ainsi les grandes causes de la révolution urbaine française et de ses maux, initiée après la seconde guerre mondiale :

Natacha CYRULNIK | Filmer une Cité


Extrait documentaire 
Les ouvriers, la zermi et la médiathèque | 2013
Cité Berthe, La Seyne-sur-Mer

Entretien avec Natacha CYRULNIK
Documentariste
Février 2017


Natacha CYRULNIK a une longue carrière de documentariste au sein de cités d'habitat social : pendant quinze années, elle a été à la rencontre de leurs habitants, pour "faire entendre leurs paroles"successivement au sein de la Cité Berthe à La Seyne-sur-mer, de la Cité Le Carami à Brignoles, à La Ciotat et enfin à la Cité Air Bel à Marseille. [1]


LUI : Admirable discours !
NC : C’est vrai que ce jeune philosophe qui t’explique la misère – la zermi – en sept minutes, t’as tout compris… Il t’explique la vie ! Les rencontres avec ce genre de personnes là, j’adore. Ce sont mes médailles …

PEROU | DICTATURE & ARCHITECTURE SOCIALISTES | 1968 - 1975





La brochure au format PDF
208 pages, gratuite* 
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En 1963, au Pérou, le candidat socialiste – et architecte – Fernando Belaúnde Terry est élu président de la République, mais plutôt que d’appliquer les belles promesses qu’il avait adressé au Peuple, il composera d’abord, puis pactisera ensuite avec l’oligarchie, les clans les plus libéraux et rétrogrades du pays, et son gouvernement décréta une série de lois à l’opposé de l’idéologie socialiste, programme politique critiqué au sein même de son parti (Acción Popular Socialista) [1], comme d’ailleurs les retentissants scandales politico-financiers symbolisant son alliance avec le diable. Les « injustices » sont telles, qu’elles décident de jeunes révolutionnaires [2], dès 1965, à s’engager dans la voie de l’insurrection armée, qui sera vite maîtrisée par les Forces Armées.

JOHN TURNER au PEROU




Il n’y a pas de 
société, 
il n’y a que des 
individus.

Margaret  Thatcher
Premier ministre, 
Royaume britannique 



If you wait for the authorities to build new towns you will be older than Methuselah before they start. 
The only way to get anything done is to do it yourself.

Ebenezer Howard to Frederic Osborn



Au Pérou, la politique des gouvernements démocratiques et des dictatures militaires qui se succèdent entre l’après seconde guerre mondiale et la révolution socialiste de 1968, pour ce qui concerne l’habitat social, peut être résumée simplement : laisser libre cours à la puissance et au marché privés, privilégier le propriétarisme «populaire» au détriment de l’habitat locatif. Confrontés à un déficit spectaculaire de logements, les millions de péruviens mal-logés et sans logis n’eurent guère d’autre choix, que d’entrer dans l’illégalité : pour échapper aux dangereux taudis urbains, infectés de maladies mortelles, des groupes solidaires parfois de plusieurs centaines de personnes déterminées, se constituèrent pour squatter des terres libres, et y bâtir leurs baraques, avec l’espoir d’obtenir une régularisation, et cela acquis, de réaliser leur rêve : construire une vraie maison. Généralement, le président, ou le dictateur y consentait, prouvant ainsi ses nobles intentions à l’égard de ses administrés-électeurs. De là est né ce que l’on nomme l’urbanisation populaire, l’urbanizacion de tipo popular [1], programme porté par le gouvernement ultra-libéral de Manuel Prado, basé sur les expériences de site and service et de self-help housing de l’après guerre, et adapté au contexte péruvien par de jeunes architectes et sociologues. C’est dans ce contexte que débarque le jeune architecte britannique déclaré anarchiste, John F.C. Turner, invité à venir travailler au Pérou. 


La brochure au format PDF
272 pages, gratuite* 
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est téléchargeable :
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FRANCE | EUROPA CITY




Europa City | BIG Architectes | 2012

Republication de ce post car débutera le 17 mars 2016 jusqu'au 30 juin, un débat public concernant le monstre Europa City, organisé par le promoteur (groupe Auchan) et la Commission nationale du débat public.

La compétition internationale entre les villes-états, impose à présent des nouveaux lieux de consommation, de plaisirs, de loisirs, de culture et d'oisiveté, non plus disséminés ou éparpillés dans la ville, mais agglomérés intimement et concentrés dans un même espace, pratiquement, sous un même "toit". Le gigantisme qui caractérise ces nouveaux complexes ludico-commerciaux en font des monuments touristiques à vocation internationale : parmi les plus remarquables, The Dubaï Mall dispose de 836.000 m² d'activités sur une aire de 1.200.000 m², le West Edmonton Mall au Canada s'étend sur 500.000 m², le New South China Mall aligne 660.000 m² d'un seul tenant [d'ailleurs quasi abandonné], concurrencé par l'ouverture prochaine de l'American Dream, Meadowlands près de New York, d'une surface de 700.000 m². En France, le plus imposant centre commercial, l'affreuse Belle-Epine en région parisienne, propose seulement, et sans autres attractions-distractions pour le chaland outre un multiplex, 140.900 m² de surfaces commerciales, banales, sans caractère, ni originalité. 


FRANCE | [Magnifique] VIEILLE VALETTE



La Vieille Valette

Ce village jadis abandonné, puis squatté - puis toléré - depuis 25 années est peut-être, sans doute même, la plus ancienne des "alternatives habitées" de France, la plus illustre car n'ayant pas perdue son âme libertaire, dans le sens large du terme, et son esprit communautaire, et, pour ne rien gâcher à l'histoire, la plus belle par ses demeures restaurées pas tout à fait à l'identique : sculptures et bas-reliefs, ferronneries artistiques soulignent l'originalité du lieu, et de leurs résidents permanents, qui se succèdent et laissent leurs demeures libres : pas de propriétaires ici !   Une pléiade d' "équipements communs" répondent aux habitations rebâties magnifiquement dont une grande scène extérieure, médiathèque, cuisine et cantine, salon, chambre d'hôtes, piscine, etc. L'autonomie recherchée est pratiquement faite : potagers, poulaillers, captage d'eau de source, et panneaux solaires assurent les besoins des résidents économes.


Alors la communauté de la Vieille Valette a-t-elle réussie là où tant d'autres, depuis plus d'un siècle, ont échoué ? Assurément oui, même si l'on reconnaît que la vie en communauté est un exercice quotidien difficile à gérer. 






GRUISSAN PLAGE







Les "chalets" de Gruissan-Plage rendus célèbres par le film 37,2 ° le matin forment un ensemble urbano-architectural unique en France : par la beauté du site, l'étendue et le nombre de baraques, près de 2000, et, surtout, par la tolérance ou complaisance architecturale que l'administration accorde volontiers aux habitants, les "chatelains". Trop certainement.

Car trente années après 37,2°, le charme splendide de Gruissan-Plage est rompu, les chalets d'antan se sont modernisés pour leur plus grande majorité, et plus grave, pour nombre d'entre eux, les rez-de-chaussées ont été clos : on peut ainsi juger que ce n'est plus qu'un vaste zoo architectural placé sous l'égide du sam'suffit, du mauvais goût, ou au contraire, s'émouvoir de l'imagination des chatelains pour améliorer l'habitabilité et apprécier le décorum de leurs demeures, l'architecture populaire, ou "sans architecte". Une chose est certaine : l'excentricité n'est pas de mise ici, pas de baraques peintes en rose bonbon ou de formes architecturales "alternatives" : les belles villas luxueuses, les chalets reconstruits sans âme assurent une normalité, une banalité navrante contrevenant avec le genuis loci, le génie du lieu, et son histoire peu communs. 

Mais ce même charme, certes très endommagé, résiste encore car une règle interdit aux habitants de clôturer leur propriété - et en principe les dessous des pilotis - et de s'approprier l'espace autour de leur maisonnée : outre les zones de chalets situés sur les grandes rues extérieures périphériques, aucune barrière, clôtures, haies, etc., ne vient morceler l'espace, ou enfermer la propriété, cas ou typo-morphologie urbaine rare en France, renforcée, encore pour un temps, par les pilotis des chalets. En somme, c'est une zone pavillonnaire mais sans jardins clos où il est possible d'errer entre les constructions de toute sorte et de toute époque ; librement ! L'expérience est stimulante, au-delà des garden cities anglaises, des mobil homes town des USA.



Bornes Urbaines Anti-Echec & Urbanautes


« Ceux qui disent ''la crise est conjoncturelle et tout va s'arranger'',
sont non seulement des menteurs,
mais comme vous dites des négationnistes. »
Paul Virilio | 1997

Un lecteur nous adresse ce texte-commentaire, concernant le concours d'architecture "Balises de Survie" organisé par l’urbaniste Paul Virilio et l’architecte Chilpéric de Boiscuillé en 1993-94, reproduit dans le chapitre intitulé Un témoignage. Nous rappelant qu'il y a 20 ans, la gente estudiantine pouvait encore réagir contre un tel degré Zéro de l'architecture : " Nous étions moins… comment dire ? moins feutrés !"


L'architecture de survie 
en milieux urbains hostiles


À l'orée des années 1990 est inventé un nouveau domaine particulier de l'architecture humanitaire, inconnu auparavant : l'architecture de survie en milieux urbains hostiles destinée aux sans-abris, qui se caractérise par une réduction drastique des échelles d'intervention, de temps et de coût. Des démarches isolées ou de concepteurs regroupés au sein d'associations, s'inspirent tout à la fois des pratiques ingénieuses observées dans la rue, et des propositions faites par les architectes italien, anglais et autrichien du mouvement « radical » qui, pour d'autres raisons, détournaient de leur fonction initiale les technologies de la Nasa, combinaisons spatiales, capsules Appolo, véhicules et autres équipements conçus pour la survie et l'autonomie de l'homme dans l'environnement spatial. Ainsi de nouveaux « objets » architecturés apparurent dépassant le stade des traditionnels abris auto-construits : l'habitacle, balise, living capsule et kit de survie, les niches mobile ou nomade, les combinaisons de protection individuelle, body capsules, habit-acles et habits-abris, les ready-made refuges, les maisons-valises, les Houseless pour Homeless, etc. 

ANTTI LOVAG : Architecte Anti-conformiste


Il fut un des architectes français des plus talentueux : Antti Lovag nous a quitté ce samedi 27 septembre 2014. 

L’architecture ne m’intéresse pas. C’est l’homme, l’espace humain, qui m’intéressent ; créer une enveloppe autour des besoins de l’homme. Je travaille comme un tailleur, je fais des enveloppes sur mesure. Des enveloppes déformables à volonté.
Antti Lovag

Antti Lovag, architecte-habitologue, personnage discret au contraire de ces maisons bulles, n'est pas un contestataire politique, ni même un polémiqueur, et seule son oeuvre présente un anti-conformisme architectural radical. Une radicalité qui s'est exprimée quasi exclusivement au service de riches mécènes avec une production centrée principalement sur l’habitat [1], Antti Lovag garde l’image d’un habitologue à la clientèle aisée voire richissime, dont notamment Pierre Cardin, propriétaire d'un magnifique palais-bulle. 

Mais cette clientèle ne doit pas occulter le fait que les techniques de construction imaginées peuvent être à la portée d'un simple particulier pas forcément fortuné. C'est ainsi que Joêl Unal, avec des moyens financiers limités, sur la base des principes constructifs lovagiens et du même style architectural, s'appliqua à auto-construire sa demeure.