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ARGENTINE | Piqueteros




Pueblada de Cutral Co. 26 de junio de 1996.


"On peut penser qu’il n’est pas juste de couper la route aux autres citoyens, mais on rétorquera que ce n’est guère plus juste de ne pas pouvoir vivre dignement de son travail."

Mouvement Gilet Jaune en France d'aujourd'hui, hier, Movimiento Piquetero en Argentine : on ne peut évidemment pas comparer ces deux mouvements, tant les différences structurelles - historique, sociale, politique, économique, etc., divergent. Cela étant, quelques points communs émergent : dont le modus operandi, bloquer les routes, agir hors partis politiques au sein d'organisations de "ceux qui restent exclus des canaux traditionnels de la mobilisation collective" et leurs relations avec les différentes classes sociales de leurs pays, entre approbation et rejet. Denis Merklen, spécialiste de l'Argentine, nous éclaire.

Une nouvelle politicité pour les classes populaires
Les piqueteros en Argentine

Denis Merklen
Université Paris 7
TUMULTES, numéro 27, 2006

Octobre 2000, deux fédérations regroupant de petites organisations populaires, essentiellement des associations de quartier de la banlieue de Buenos Aires,
coupent pendant un mois la route n° 3, principale artère alimentant la métropole par l’Ouest. Initié cinq ans plus tôt par des barrages de routes dans des villes de province secouées par la fermeture d’usines pétrolières, le mouvement des piqueteros consolide ainsi sa présence dans le paysage politique national avec son arrivée dans la capitale. Un nouveau mouvement de protestation, de résistance et de mobilisation sociale émerge. L’Argentine inaugure son XXIe siècle. Après la fin des dictatures dans les années quatre-vingt, et vingt-cinq années de réformes brutales de l’économie et de l’Etat, les foules réagissent. Les piqueteros demandent davantage d’aide sociale et contestent les effets les plus dévastateurs de la mise en oeuvre des politiques néolibérales orientées par ce qu’on appelle le « consensus de Washington [1] ».

MARSEILLE | Rue d'AUBAGNE



Marseille, marche blanche, samedi 10 novembre 2018. 10.000 manifestants devant la mairie de Marseille.


Marseille, la rue d’Aubagne aujourd’hui tristement célèbre, c’est au domaine Ventre, en face des immeubles à terre, qu’est né et s’est établi pour un temps notre Laboratoire : tristesse et colère, donc, mais engagement déterminé pour que cessent les pratiques municipales d'un autre temps. Reconnaissons au vieil élu, qu'il ne peut être jugé comme seul responsable de cette incurie et de ce drame : l'Etat est autant pleinement coupable, la Fondation Abbé Pierre nous le rappelle chaque année, ou d'autres rapports impartiaux, comme celui de la Chambre Régionale des Comptes.


Peu avant le rapport accablant de Christian Nicol, Inspecteur général honoraire de l'administration du développement durable, daté de mai 2015 concernant « La requalification du parc immobilier privé à Marseille », qui concluait que le parc privé potentiellement indigne (PPPI) présente, un risque pour la santé ou la sécurité « de quelque 100.000 habitants » de Marseille, celui daté de 2013, rédigé par la très sérieuse Chambre Régionale des Comptes de PACA, concernant « la vérification des comptes et l’examen de la gestion de la Société d’Economie Mixte Locale Marseille Aménagement (SEMA) » est édifiant ; rapport qui met à jour une gestion et un fonctionnement internes calamiteux, des méthodes et des procédés illégaux, entre autres de la société d’économie mixte, Marseille Aménagement (devenue depuis Soleam), qui a permis en 2016, la condamnation de son directeur Charles Boumendil par le tribunal correctionnel à 6 mois de prison avec sursis pour "travail dissimulé". Ce rapport analyse avec précision et sans pudeur ou retenue – sa mission - les plus grands chantiers effectués entre 1998 et 2010, dont les opérations confiées à Marseille Aménagement dans le cadre de la réhabilitation du centre-ville de Marseille qui ce sont déroulées dans le cadre de Périmètres de restauration immobilière (PRI) et d’Opérations programmées d’amélioration de l’habitat (OPAH), incluant Noailles (PRI centre-ville). 

Courts extraits :

MARSEILLE | LE MUR de la PLAINE



Non. Nous ne sommes pas en zone industrielle en périphérie de Marseille, mais à La Plaine, face à la place Jean Jaurès emmurée, au coeur de la cité phocéenne, fin octobre 2018.


« C'est une apparence caricaturale d'appropriation et de réappropriation de l'espace urbain, que le pouvoir autorise, lorsqu'il permet des cortèges dans les rues, mascarades, bals folkloriques. Quant à la véritable appropriation, celle de la "manif" effective, elle est combattue par les forces répressives, qui commandent le silence et l'oubli. »
Henri Lefebvre. La révolution urbaine. 1970.



29 octobre 2018 : des opposants au projet, avec toute l'énergie du désespoir, ou de l'optimisme car sans autre arme que leurs corps, tentent de bloquer la rue Saint Savournin, là ou s'agite le va et vient incessant des poids lourds amenant le "Mur de la Honte" ; la réaction des Compagnons républicains de sécurité fut immédiate : matraquage, puis poursuite et lacrymogène à tout va. 

MARSEILLE | La PLAINE est pleine

Départ de la manifestation sous le grand auvent réfléchissant du Vieux Port

LA PLAINE
EPISODE 3
20 octobre 2018

Journée radieuse de grande manifestation pour les habitants de Marseille-Plaine et ceux, celles et les autres collectifs de la cité phocéenne osant s'opposer aux projets controversés de la municipalité : 4000 manifestants pacifiques, pas de heurts avec les CRS discrets -pour une fois en très large minorité, ceci expliquant cela - qui encore en ce moment, à la tombée de la nuit, sont rassemblés sur la place Jean Jaurès : La Plaine est pleine de monde de tous âges. Car une grande surprise les attendaient...

MARSEILLE | La coupe de La PLAINE

Un poète marseillais bien connu grimpé sur un arbre pour le défendre : il n'était pas le seul...
16 octobre 2018

LE MASSACRE URBAIN DE LA PLAINE
EPISODE 2
16 octobre 2018

Jour de pluie et de tristesse à Marseille sur la grande place Jaurès lorsqu'au matin, a débuté l'abattage de 87 arbres sains (lire notre précédent post).  Ce massacre, littéralement, végétal est signé de la Soleam, (Société locale d’équipement et d’aménagement de l’aire marseillaise), certes qui décide, mais massacre injustifiable qui a été surtout élaboré par l’agence de paysagistes (?) APS, sous la co-direction de Jean-Louis Knidel, en charge du projet, serviteur zélé de la municipalité pour embourgeoiser le quartier, et le vider de sa substance vivante - arbres, marché forain, véhicules, plèbe - et faire place nette. Exit sa promesse d'une transplantation des arbres (d'ailleurs peu crédible) et celle qu'il n'y aurait pas de bruit de tronçonneuse sur La Plaine :



MARSEILLE | La Coupe est PLAINE


L'urbanisme opératoire à Marseille : du gaz lacrymogène policier contre les opposants au projet de requalification lourde de la grande place Jaurès, prévoyant, entre autres aberrations, l'abattage sans état d'âme des arbres sains pour en planter d'autres... pour faire plus joli, selon les paysagistes en charge du projet.

LE MASSACRE URBAIN DE LA PLAINE

Marseille ; le quartier populaire de la Plaine en centre ville est en ébullition contre le projet de la ville de requalification – lourde - de sa Grand’place bien nommée, Jean Jaurès [ou la Plaine], l’une des plus grandes de la cité phocéenne avec 2,5 hectares ; ce 11 octobre 2018, les travaux de mise en place du chantier ont débuté, mais plus d’une centaine de manifestants – et autant de sympathisants – étaient présents, bien décidés à s’opposer au projet par tous les moyens : l’arrivée d’une escouade de CRS et les premières capsules de gaz lacrymogène tirées contre une foule certes turbulente mais pacifique marquent bien l’acte de naissance de ce que l’on nommait jadis « lutte urbaine » dans le sens du « Droit à la ville » d’Henri Lefebvre, aujourd’hui appelée « Zone à Défendre (ZAD) urbaine », car en effet se déroulant en milieu urbain dense, en centre ville, ce qui ne s’est jamais produit depuis des lustres. 

Jeudi 11 octobre 2018 | Marseille La Plaine : les CRS tentent de disperser manifestants et sympathisants.

IBIZA : Ile Paradis HIPPIE

IBIZA 1968, image du film MORE

Every day is my day

Pink Floyd


"Un des plus beaux spectacles auxquels on puisse assister est leur bain matinal qui ressemble à un rire. Celui qui les voit pense inévitablement que c'est ainsi que s'éveillaient nos ancêtres au Paradis."

Diario de Ibiza, 6 septembre 1969



Baignées dans les eaux méditerranéennes et espagnoles, les Iles Baléares ont été à plusieurs reprises la proie d'envahisseurs : phéniciens, grecs, romains, arabes, pirates, avant de connaître de nouvelles invasions pacifiques cette fois ; ce fut une terre d'exil pour les réfugiés fuyant l'Allemagne nazie, fréquentée également par l’intelligentsia européenne, tombée sous le charme de l’île : de grands écrivains français, en particulier, y vinrent, nous laissant de précieux témoignages. Comme Saint Tropez ou l’île de Capri, Ibiza est sur l’itinéraire de la jet-set des années 1950, stars du cinéma, de la chansonnette et milliardaires, portés par leurs yachts jettent l’ancre ici, profitant de la relative tranquillité d’une île sauvage encore préservée du tourisme ; ont-ils influencés les premiers freaks à venir la visiter ? 
Nul ne le sait exactement, mais en ce milieu des années 1960, commence l'invasion hippie. 


FRANCFORT | Aéroport et Luttes Écologiques | 1964 - 2018



Evacuation de la ZAD
Novembre 1981
© Barbara Klemm


C’est le Notre-Dame-des-Landes allemand : l’aéroport de Francfort-sur-le-Main, fief de la Lufthansa et premier aéroport du pays, oscillant sur le podium européen entre la 2e et 4e place. A chaque décision prise par les autorités de son extension, et ce depuis 1964, un vaste mouvement populaire y répond, et la lutte continue encore en 2018, comme d’ailleurs dans d’autres villes menacées par leur aéroport dévoreur d’espaces le plus souvent boisé ou cultivé. A ce titre, les années de lutte des résistants de Francfort sont considérées en Allemagne comme une sorte de monument historique car en plus d’être la première de ce genre, de par sa longévité somme toute exceptionnelle – avec un âge d’or se situant dans les années 1980 -, de par le nombre de personnes opposées aux projets impliquées dans les dizaines de collectifs occupant plusieurs générations, cette longue lutte ainsi est présentée comme ayant contribué, avec celles des collectifs anti-nucléaires à l’émergence de l’écologie politique et à la naissance des Verts en tant que parti. Et nul n’oublie en Allemagne que cette lutte fut endeuillée par la mort d’un manifestant en 1981 puis de deux policiers tués par un militant en 1987.

AMSTERDAM en LUTTES


Photo : © Hans van den Bogaard

« Qu’est-ce que le néolibéralisme ?
Un programme de destruction des structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur.»
Pierre Bourdieu
L’essence du néolibéralisme
1998

La brochure au format PDF- 500 pages 168 MO - est disponible
ICI (via google drive sécurisé)


Amsterdam, la belle capitale rebelle du royaume des Pays-Bas est devenue sage et soumise. 
L’on peut juger, sans paraître excessif, que l’héritage de quatre décennies de glorieuses luttes urbaine et écologique, pour le droit au logement et au squat – entre autres luttes -, ce précieux héritage a été balayé en une dizaine d’années...


Neil Smith | La Cité Revancharde



The New Urban Frontier. Gentrification and the revanchist city
Londres, Routledge, 1996.
NEIL SMITH (1954-2012)

La Cité Revancharde


Peu connu du grand public français, le géographe « radical » anglais Neil Smith, élève de David Harvey, a légué à la postérité nombre d’ouvrages majeurs concernant la gentrification, dont notamment The New Urban Frontier. Gentrification and the revanchist city. Aucun n’a été à ce jour traduit en français. Ce brillant essai est disponible en intégralité en anglais au format PDF :
= sur le site internet rohcavamaintenant.free.fr
= dans notre bibliothèque

Extraits choisis :

Revanche in French means revenge, and the revanchists comprised a political movement that formed in France in the last three decades of the nineteenth century. Angered by the increased liberalism of the Second Republic, the ignominious defeat to Bismarck, and the last straw—the Paris Commune (1870–1871), in which the Paris working class vanquished the defeated government of Napoleon III and held the city for months—the revanchists organized a movement of revenge and reaction against both the working class and the discredited royalty. Organized around Paul Déroulède and the Ligue des Patriotes, this movement was as militarist as it was nationalist, but also made a wide appeal to “traditional values.” “The True France, for Déroulède—the France of good honest men who believed in simple virtues of honor, family, the army, and the [new Third] Republic …would surely win out” (Rutkoff 1981). It was a right-wing movement built on populist nationalism and devoted to a vengeful and reactionary retaking of the country.

Robert GOODMAN | Guerrilla Architecture




« By looking at the alliance that has developed between politicians, planners and industry, it should now be clear that both liberal and conservative reforms within the existing structure of American society cannot change the inequities of that society. »


Robert Goodman
After the Planners
1971 


Robert Goodman (né en 1936) est architecte et professeur au Massachusetts Institute of Technology ; tout au long des années 1970, il a été un des fervents partisans de l’Advocacy planning au service des habitants pauvres, comme nombre de ses collègues, et il participa, avec parfois ses étudiants, à de nombreuses luttes urbaines et pour le droit au logement, initiant des méthodes de travail et de conception au contact de la population ; il est le fondateur de l’Urban Planning Aid, et théoricien version New Left (Nouvelle gauche) de « The Architect’s Resistance » et de la « Guerrilla Architecture », contre tout à la fois le « complexe urbano-industriel » lié à la guerre du Vietnam, contre « l’architecture de la répression » et l’urbanisme bureaucratique et autoritaire, pour ne pas dire, contre l’urbanisme et l’architecture capitalistes et les experts à leur solde. Dans le vaste mouvement architectural anti-système qui domine cette époque, il partage l’idéal d’auto-construction, en considérant que « l'efficacité des formes d'architecture les plus rudimentaires, comme les bidonvilles, par exemple, où l'expertise doit être partagée entre les professionnels et le peuple, voire -le cas est fréquent- être prise en mains complètement par la population, est qu'elle commence à ouvrir les yeux de celle-ci en détruisant la dépendance antérieure. La population sent qu'elle peu commencer à agir sur ses besoins sans attendre que le gouvernement et ses experts prennent soin d'elle » ; tout autant que l'architecture vernaculaire et  les « enseignements des cultures primitives  », où « la population est capable de créer des relations personnelles plus étroites avec son environnement  ».

En 1971, il publie son œuvre « After the Planners » ; il ne sera jamais traduit en français ; il est disponible en intégralité au format PDF en langue anglaise :

= sur le site memoryoftheworld.org
= dans notre bibliothèque



Les aventures de Red Rat


Johannes van de Weert
Les aventures de Red Rat
1980

Ré-édition Le monde à l’envers & Black-star (s) éditions
traduit du néerlandais par Willem
sélection patrimoine du festival d'Angoulème 2017 
2016 - 2017


Présentation de l’éditeur :

En 1980, Johannes van de Weert publia le premier volume de Red Rat, une BD sur un rongeur infortuné pris dans les émeutes survenues à Amsterdam lors du couronnement de la reine des Pays-Bas. Red Rat avait quelque chose du Néerlandais moyen. Il fut un temps un rat de bureau qui rejoignait la résistance basque pendant les vacances, à un autre moment squatter ou bien punk voyageur, mais souvent juste un passant outragé.
Van de Weert a été l’un des initiateurs de la scène punk néerlandaise. Il a chanté dans le groupe les Rondos, a participé au lancement du centre social autogéré de la Huize Schoonderloo à Rotterdam et pris part au collectif qui édita et produisit le journal Raket, mais fut également dans beaucoup d’autres projets politiques et culturels
toujours autour de l’humour, de la confrontation, du combat.

Interview de l’auteur :



New York | Quartier en guerre



Seth Tobocman
War in the Neighborhood
1999

Edité en français
par le Collectif des Métiers de l’Edition CMDE
Quartier en guerre
février 2017


Note de l'éditeur :
"Couvre-feu, violences policières, expulsions... Les politiques sécuritaires et la spéculation immobilière s’attaquent au quartier populaire du Lower East Side à Manhattan, au coeur des années Reagan. Ses habitants résistent : squats, manifestations sauvages, émeutes...
Ce roman graphique raconte une décennie de luttes par une succession de portraits où se croisent les vies tumultueuses d’immigrés, de sans-abri, de punks... des pauvres pour qui la solidarité et l’auto-organisation deviennent des armes.
Au plus fort de son art du reportage, Seth Tobocman signe un livre d’une rare finesse, écrit sur plus de dix ans, alors qu’il squattait lui-même à deux pas du centre mondial de la finance."


Seth Tobocman, compagnon de route de Peter Kuper et d’Eric Drooker, est un artiste majeur de la BD underground américaine. Il est l’auteur, entre autres, de You Don’t Have to Fuck People Over to Survive (AK Press), Landscapes and Disasters (AK Press), World War III Illustrated: An Anthology (PM Press) et de Len: A Lawyer in History (AK Press).

Présentation de l'auteur :
LOWER EAST SIDE POLITICS

ARCHITECTURE | ECOLOGIE en FRANCE | 1944 - 1968 [Partie 1/3]


Mourenx Ville Nouvelle
Carte postale



Cette nouvelle analyse est découpée en trois parties, trois post, Blogger n'acceptant pas, techniquement, l'édition d'un aussi long texte, ponctué de nombreuses illustrations. Voici donc, la première partie. 
Une brochure au format PDF est disponible (650 pages, 100 MO)
ICI, gratuite, consultable et à télécharger (via Google Drive sécurisé).




PREAMBULE

Cette analyse se consacre à l'histoire des rapports entre l'architecture et l'écologie, de l'après seconde guerre mondiale à la crise de 1973. Ce n'est pas l'histoire des formes architecturales que nous présentons ici, mais ce qui a contribué à les faire émerger des débats, les conditions - politique, technologique - dans lesquelles les nouvelles architectures prenant en compte d'une manière l'autre des considérations écologiques et environnementales viennent à naître, à disparaître, à réapparaître, et tout ce qu'elles sous-entendent. Un exercice qui exige de superposer à l'histoire de l'architecture d'autres histoires d'autres domaines. Cette recherche historique se justifie, si elle doit l'être, car elle reste à écrire ; l’histoire de l'architecture, et aujourd'hui sa critique, se déclinent le plus souvent au travers d'études et d’analyses d’experts couvrant des domaines particuliers, des périodes limitées. Nous préférons un autre mode de lecture, celui de l'interaction des théories des avant-gardes architecturales, des grands esprits de l'époque, des mises en garde des écologistes et des aspirations populaires, de l'interaction du réel et de l'utopie là où l'Etat décide et commande ; de la nécessité de théoriser la complexité plutôt que la simplifier : il serait trop simpliste d'expliquer de manière automatique, rationnelle, tout ce qui a nourri l'émergence des nouvelles avant-gardes architecturales, le principe de cause à effet serait réducteur, comme il serait erroné d'isoler, de rendre autonome leurs pensées.

ARCHITECTURE | ECOLOGIE en FRANCE | 1944 - 1968 [Partie 2/3]



Seconde Partie
Première Partie : ICI.

Une brochure au format PDF est disponible (650 pages, 100 MO)
ICI, gratuite, consultable et à télécharger (via Google Drive sécurisé).


ECOLOGY
OF
FREEDOM


1965 | Murray Bookchin
Pionnier du mouvement écologiste aux USA : pour lui, la logique « croissance à tout prix » du capitalisme entraîne nécessairement un « cancer de la biosphère » et la ruine écologique. En 1964, il prévient déjà :
« On peut raisonnablement soutenir que la couche de dioxyde de carbone devenant plus épaisse, elle interceptera la chaleur émanant de la terre, ce qui entraînera des températures atmosphériques plus élevées, une circulation plus violente de l’air, des orages plus destructeurs et éventuellement la fonte des calottes polaires (d’ici peut-être deux ou trois siècles) ainsi que la montée du niveau des mers et l’inondation de vastes territoires. »
Il porte un intérêt particulier à l’urbanisme, et publie en 1965 Crisis in our cities, puis The Limits of the City en 1973, et The Rise of Urbanization and the Decline of Citizenship en 1987.


ARCHITECTURE | ECOLOGIE en FRANCE | 1944 - 1968 [Partie 3/3]



Vladimir Kalouguine
Les HLM d'Angers. 
© Marie-Hélène Gompel 



3e Partie.


Une brochure au format PDF est disponible (650 pages, 100 MO)

ICI, gratuite, consultable et à télécharger (via Google Drive sécurisé).


ÉCOLOGIE
INSTITUTIONNALISÉE...


1970 | 100 Ecolo Mesures
Le gouvernement français publie son programme des Cent Mesures pour l’environnement, rédigé par un comité interministériel (quatorze départements ministériels et secrétariats d’État, régions) dirigé par Serge Antoine, né de la volonté du ministre Chaban Delmas qui souhaitait :
« Dans le cadre de la politique française d'aménagement du territoire, je vous demande de bien vouloir me soumettre, avant la fin de l'année, un programme d'action propre à assurer une maîtrise plus grande de l"environnement", par les moyens notamment de la lutte contre les nuisances, de la réduction du bruit, de l'élimination des déchets, de la sauvegarde des sites et des paysages, de la protection des grands espaces naturels, etc.[...] J'insiste pour que le programme d'action, qui me sera soumis et qui pourra comporter des mesures d'ordre réglementaire ou législatif ainsi que des actions d'enseignement et d'expérimentation, demeure compatible avec les dotations budgétaires des prochaines années et n'excède pas, en 1970, les moyens accordés aux divers départements ministériels. »

1971 | Le ministère de l’impossible
L’écologie politique se développe ainsi dans l’élan des nouveaux mouvements sociaux. Reconnaissance officielle par l’Etat qui crée le ministère de la Protection de la nature et de l’environnement, dans un souci évident de récupérer par un discours d’ordre rationnel, les réactions de la sensibilité critique du moment, et de freiner la menace des écologistes. Un ministre du gouvernement ironisait cependant ainsi :
« Quel beau ministère dont on a inventé le nom avant de connaître la chose ».

1944-2014 | 70 années d'HABITAT Public en France




La brochure au format PDF
consultable en ligne ou téléchargeable,
est ICI. (Via Google Drive sécurisé).


1944 - 2014
70 années d’Habitat public

70 années de politique de l’habitat depuis le premier Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme créé en 1944, ont fabriqué un système de pénurie permanente, un processus de reproduction des inégalités et de relégation spatiales dont les conséquences en 2014 irradient maints autres domaines de la société : crise exceptionnelle du logement touchant 10 millions de français, reléguant 3,5 millions de français dans des conditions de pénibilité résidentielle, 700.000 sans abri et très mal-logés dans les «zones grises» du logement (ces chiffres proviennent du rapport mal-logement 2014 de la Fondation Abbé Pierre), saturation des Centres d’hébergement et d’urgence, réapparition sous diverses formes de l’habitat précaire et de micro-bidonvilles, précarité énergétique, crise latente des quartiers dits «sensibles» irrésolue depuis 1981, mobilité résidentielle plus restreinte et réduction des surfaces habitables dans les programmes neufs de logements HLM, et au contraire augmentation des loyers des charges, et des temps de déplacement, etc., faisant contraste saisissant avec l’embourgeoisement des quartiers populaires des centres-villes, et les gated communities périphériques des classes aisées. À cet inventaire non exhaustif, s’ajoute encore un «cadre de vie» dégradé, régulièrement dénoncé par la presse et l’édition : celui d’une «France moche» ou «défigurée».

Comment et Pourquoi, la France, grande puissance économique, est-elle parvenue à de tels exploits ? Les historiens de l’économie urbaine - libéraux, marxistes et néo-marxistes - isolent ainsi les grandes causes de la révolution urbaine française et de ses maux, initiée après la seconde guerre mondiale :

Eloge de la Révolte



 Puerta del Sol | Madrid (España) | 2011

Post de 2012, remonté ici, actualité invite, 
concernant :

Le Campement illégal 
de la Puerta del Sol 
récompensé par un Prix 

Le Prix européen de l'espace public urbain est une initiative du Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (CCCB) et de grandes institutions européennes qui, tous les deux ans, récompense une opération de réhabilitation d'espace public ; le seul Prix, en Europe, dont l'ambition est de reconnaître et de promouvoir le caractère public des espaces urbains (accès libre et universel) et leur capacité de cohésion sociale. Les réalisations primées sont, selon les organisateurs, des interventions "chirurgicales" en milieu urbain, ayant fortement "améliorées les conditions de vie des citoyens" ; et le Prix exalte l'architecture à vocation sociale plutôt que des interventions spectaculaires ou esthétisantes.

En 2012, le jury a attribué un Prix spécial au campement des "indignés" de la Puerta del Sol à Madrid, érigé lors des évènements de mai 2011, qui se composait de constructions éphémères et légères faites de cordes, câbles, toiles tendues au hasard, de matériaux de récupération, de tentes : des structures ingénieuses construites illégalement - mais n'infligeant aucun dommage au sol et aux bâtiments - devant abriter de la pluie et du soleil, les besoins logistiques tels que les services de santé, les espaces d'intérêt collectif, les représentations des organisations, les cantines populaires, le centre de presse, etc : une véritable ruche. Le mot d'ordre des manifestants fit le tour du monde : Toma la Plaza [Prends la Place]. [1]

Acampada en la Puerta del Sol | Madrid (España) | 2011