Flèche de Notre-Dame de Paris

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Flèche de Notre-Dame de Paris
Flèche Notre-Dame de Paris.jpg
Présentation
Type
Architectes
Matériau
Bois de chêne (d) et plombVoir et modifier les données sur Wikidata
Inauguration
Destruction
Hauteur
96 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Adresse
Coordonnées

La flèche de Notre-Dame de Paris est la flèche qui a surplombé la croisée du transept de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La première perdura entre 1230 et son effondrement au milieu du XVIIIe siècle, avant d'être ensuite démantelée une trentaine d'années plus tard. La seconde fut construite en 1859 et s'effondra en 2019 au cours d'un violent incendie. Le premier ministre Edouard Philippe annonce, le 17 avril 2019 un concours international d'architecture pour doter la cathédrale « d'une nouvelle flèche adaptée aux techniques et enjeux de notre époque »[1].

Historique[modifier | modifier le code]

La flèche d'origine[modifier | modifier le code]

La première flèche fut construite au-dessus de la croisée du transept au XIIIe siècle, vraisemblablement entre 1220 et 1230. Cette flèche d'origine était un clocher, qui a comporté au XVIIe siècle jusqu'à cinq cloches. Elle s'effondre au milieu du XVIIIe siècle puis est démontée de 1786 à 1792, après plus de cinq siècles d'existence.

La flèche de Viollet-le-Duc[modifier | modifier le code]

La cathédrale reste sans flèche jusqu’à la restauration commencée par l'architecte Jean-Baptiste Antoine Lassus, et, après sa disparition en 1857, dirigée par Eugène Viollet-le-Duc. Les travaux de la nouvelle flèche, inspirée de celle de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans[2] est réalisée par les entreprises d'Auguste Ballu (charpente en bois de chêne de Champagne), ayant déjà œuvré à Orléans, et les Ateliers Monduit (couverture métallique) au milieu du XIXe siècle.

La flèche inaugurée le 15 août 1859 est constituée d'environ 500 tonnes en bois de chêne et recouverte d'un manteau de plomb d'environ 250 tonnes[3]. Elle culmine à une hauteur de 96 mètres.

Elle est gardée à sa base entre chaque toiture par des statues monumentales des douze Apôtres, réalisées en cuivre repoussé. Ces statues sont disposées en quatre rangées — une à chacun des points cardinaux — de trois apôtres, ceux-ci étant placés les uns en dessous des autres, chaque groupe d'apôtres étant précédé par un animal symbolisant l’un des quatre évangélistes : le bœuf pour Luc, le lion pour Marc, l’aigle pour Jean et l’homme (ou l’ange) pour Matthieu. Ces statues sont l’œuvre de Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume et constituent un remarquable ensemble en pleine harmonie avec l’esprit du XIIIe siècle. Les apôtres sont tous tournés vers Paris, excepté l’un d’eux, saint Thomas, patron des architectes, qui se retourne vers la flèche et ressemble étrangement à Viollet-le-Duc, se retournant comme pour contempler une dernière fois son œuvre[4].

Enfin le coq situé au sommet de la flèche contient trois reliques : une petite parcelle de la Sainte Couronne, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève[5]. Le morceau de la Sainte Couronne placé là par Viollet-le-Duc en 1860 ; après la restauration du coq en 1935, est replacée par le cardinal Verdier, archevêque de Paris[6]. Le coq constitue ainsi une sorte de « paratonnerre spirituel » protégeant tous les fidèles qui œuvrent et pratiquent selon la loi de Dieu, dans le cadre de la cathédrale.

Destruction[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Incendie de Notre-Dame de Paris.

Le 15 avril 2019, un incendie se déclare dans la charpente de la cathédrale vers 18 h 50. Rapidement, le feu se propage à l'ensemble du toit et enflamme la flèche. La chaleur de l'incendie, estimée à plus de 800 °C[7], fait fondre le plomb qui entoure la flèche. Le plomb liquide se transforme ensuite en gaz, émettant des fumées toxiques et de nombreuses particules[8]. Pour parer aux risques d’intoxication, les habitations proches sont évacuées[8].

La partie haute de la flèche s'effondre vers 19 h 45[9]. Sa chute provoque destruction une partie des voûtes de la nef, notamment celle de la quatrième travée. L'effondrement de la partie basse sur elle-même entraîne la destruction de la croisée du transept.

Le coq au sommet de la flèche est retrouvé dans les décombres le lendemain de l'incendie[10]. Abîmé, il sera confié à la Socra pour être restauré, comme cela avait été prévu[11] (la descente du reliquaire avait été programmée pour le mois de juin 2019).

Les seize statues entourant la flèche n'ont pas été touchées par l'incendie, car elles ont été retirées quatre jours avant, le jeudi , et envoyées à la Socra pour restauration[12],[13].

Autres usages[modifier | modifier le code]

En 1999, la flèche est escaladée par des militants de la cause tibétaine pour commémorer le soulèvement tibétain de 1959, comme l'avait fait l'alpiniste Chantal Mauduit en 1997[14]. Sylvain Tesson l'a escaladée une centaine de fois dans les années 1990[15].

La flèche était un point géodésique dans le réseau géodésique français[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Notre-Dame: un concours international d'architecture pour reconstruire la flèche », sur FIGARO, (consulté le 17 avril 2019)
  2. https://www.larep.fr/orleans-45000/faits-divers/la-fleche-de-notre-dame-de-paris-etait-inspiree-de-celle-de-la-cathedrale-d-orleans-et-batie-par-le-meme-charpentier_13541781
  3. Edmond Renaudin, Paris-Exposition, ou guide à Paris en 1867, Paris, Delagrave, , p. 95 [lire en ligne].
  4. « Notre Dame - Les toits - Les apôtres », sur ndparis.free.fr : photo du groupe d’apôtres où Viollet-le-Duc prête son visage à saint Thomas.
  5. Marc Fourny, « Les dix secrets de Notre-Dame de Paris », sur Le Point, .
  6. Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, La France et la Terre sainte : Mille ans d'histoire, Parole et silence, , 284 p. (ISBN 978-2-84573-862-1), p. 64.
  7. « Notre-Dame de Paris : au cœur de l'incendie avec les pompiers », sur France Info, (consulté le 17 avril 2019).
  8. a et b « Incendie de Notre-Dame : le feu a-t-il pollué l’air de Paris ? », Le Parisien, .
  9. « VIDÉO - Incendie à Notre-Dame : les images de la flèche en train de s'effondrer », sur LCI.
  10. Claire Bommelaer et Jean-Baptiste Garat, « Notre-Dame : le coq de la flèche retrouvé parmi les décombres », Le Figaro, .
  11. RMC, « Le coq reliquaire de Notre-Dame retrouvé: « C'est une très bonne nouvelle! » », sur RMC (consulté le 17 avril 2019)
  12. Thomas Hermans, « Le spectaculaire déplacement des statues de Notre-Dame pour leur restauration », Le Figaro, (consulté le 15 avril 2019).
  13. France 3 Nouvelle-Aquitaine, « Dordogne : les statues de Notre-Dame de Paris restaurées à la Socra », sur YouTube, (consulté le 16 avril 2019).
  14. « Notre-Dame du Tibet », Libération, .
  15. Thomas Hermans, « Notre-Dame de Paris : la sidération et l’émotion de Jack Lang, Fabrice Luchini, Marion Cotillard... », Le Figaro, .
  16. Paris AO, site no 75056AO, IGN. Consulté le 2 juin 2012.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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