Il y a maintenant un peu moins d’un an était diffusé sur Arte le documentaire Ni Dieu ni Maître – Une histoire de l’anarchisme de Tancrède Ramonet. Dans une période de misère politique, alors que la main mise sur l’histoire des luttes et des mouvements révolutionnaire reste le dernier bastion auquel s’accroche le vieux Parti Communiste, ce documentaire qui se présente comme une « réhabilitation de l’anarchisme » a été accueilli plutôt positivement dans les milieux militants et institutionnels.En période de disette, tout n’est pas pour autant bon à prendre.
« En-dehors d’Israël, le mouvement sioniste nous avait fait de belles promesses - appartements, éducation, conditions de vie décentes. Or, si notre vie n’est pas pire que dans nos pays d’origine, on ne peut pas dire que beaucoup d’entre nous vivent mieux. Dans nos pays d’origine, il y avait très peu de délinquants juifs ; ici, il y a un fort pourcentage de Juifs orientaux dans les prisons. En-dehors d’Israël, nous avons été maltraités comme Juifs ; ici, nous sommes maltraités comme Sépharades. Même s’il (…)
Par James Carr (1975)
6 janvierJ’étais ce que les flics appellent un "incorrigible". J’avais passé deux semaines peinard avec les autres, et puis je m’étais fait piquer à me servir un supplément de steak, au dîner, où on avait chacun son petit bout de viande. Le jour où on m’avait renvoyé au Trou, les Musulmans [Black Muslims] avaient tenu congrès dans la cour annexe. Ils vous assenaient leur salade raciste, et se débinaient dès qu’il y avait de la bagarre. Ils vous expliquaient cet assez lâche comportement en prétendant que le diable (…)
Tout nous motive, rien ne nous satisfait
2 janvierIl est nécessaire de préciser que nombreux sont ceux se retrouvant impliqués dans les révoltes des jeudi 14 et lundi 18 décembre 2017 n’étaient pas là pour arrêter les réformes des retraites en soutenant des mesures légalistes, et encore moins en défendant les droits de la citoyenneté. Nous étions là pour tout, nous étions là pour rien.
Alfidel est emprisonné à Fresnes depuis le 25 octobre pour une tentative de squat, considérée par la justice comme une tentative de cambriolage. Pour rappel, nous racontions dans un précédent texte :
Par Albert Libertad (27 décembre 1906)
1er janvierAh ! Ah ! C’est le jour de l’an !
La voix claire de l’enfant et la voix cassé du vieillard entonnent la même ballade : la ballade des vœux et souhaits.
L’ouvrier à son patron, le débiteur à son créancier, le locataire à son propriétaire disent la ritournelle de la bonne et heureuse année. Le pauvre et la pauvresse s’en vont par les rues chanter la complainte de la longue vie.
Par Albert Libertad (24-30 décembre 1899)
25 décembre 2017Il était une fois, il y a bien longtemps de cela, vers l’an 1900, un gros amas de pierres et de boue que les naturels d’alors appelaient Paris. C’était la capitale d’un pays favorisé par un climat tempéré et où les céréales, les vignobles, les plus beaux fruits poussaient en abondance.
Athènes, 22.12.2017. Un attentat à la bombe a dévasté la cour d’appel d’Athènes dans la nuit de jeudi 21 au vendredi 22 décembre 2017. L’explosion de la bombe a causé de sérieux dégâts au bâtiment, contraignant les autorités à fermer le tribunal pour la journée et à annuler ainsi tous les procès qui devaient s’y dérouler. Personne n’a été blessé lors de l’explosion. L’attentat n’a pas été revendiqué pour le moment.
Par Georges Darien (1890)
22 décembre 2017Ah ! ils n’ont pas oublié la faim dans l’arsenal des peines atroces dont ils peuvent disposer, les tortionnaires ! Ils n’ont pas dédaigné ce châtiment infâme et et qui déshonorerait un bourreau, ces hommes qui osent dire à des citoyens libres, au nom d’un hypocrite patriotisme de caste : « Il faut être soldat ou crever ! »
Dans la soirée du 15 décembre, un compagnon a été arrêté à Schilderswijk à La Haye. Il a été arrêté pour avoir prétendument diffusé un tract au sujet de l’affaire de Mitch Henriquez. Il est accusé « d’incitation à l’émeute » et sera donc placé en garde-à-vue cet après-midi. Il est pour le moment détenu au commissariat de De Heemstraat.
Récit du rassemblement en solidarité avec les migrant-es et contre l’appel d’un collectif de riverains pour défendre leur quartier à manifester ce lundi 18 décembre 2017 au métro Jaures devant la PADA.
Ci-dessous une affiche collée dans les rues de Besançon, en solidarité avec les migrants, les pauvres et autres indésirables qui font face au rouleau-compresseur du capital et de l’autorité.
De Pierre Sidos à Olivia Zémor et Houria Bouteldja
Comment un mot d’ordre marqué au coin du complotisme anti-juif le plus éculé se répand, lentement mais sûrement, dans les rangs des amis de la Palestine.
Par Jean Richepin (1884)
17 décembre 2017Quand sur mon chariot, pour la première fois,
En courant l’univers, j’arrivai dans ces lieux,
Une ville y grouillait, avec ses vieilles lois,
Ses murs, ses ateliers, ses palais et ses Dieux.
Et quand je demandai, voyageur curieux,
Depuis quand florissait la superbe cité,
Un homme répondit, grave et l’orgueil aux yeux :
- C’est ma patrie. Elle a de tout temps existé.
Nous sommes le jeudi 2 août 2012, comme presque chaque jour depuis son arrivée difficile sur le territoire français huit mois plus tôt, Yuan’é Hu est là, sur le pavé bellevillois. Comme plusieurs centaines d’autres chinoises d’une quarantaine d’années, elle a quitté sa vie, sa fille, sa famille et ses amis pour la grande traversée. L’Europe et ses promesses, la promesse d’un salaire « décent », de conditions de travail moins dures, d’une « liberté » mise en scène sur les rares médias occidentaux qui n’ont pas été filtrés par les autorités du Parti Communiste Chinois. Mais comme tant d’autres, Yuan’é Hu, à qui un passeur promettait un travail comme les autres et un salaire qui lui permettrait de renvoyer un peu d’argent au pays, et peut-être un jour des papiers, s’est bien faite avoir. C’est ainsi qu’elle finit sur le trottoir à vendre son corps dans des conditions de misère, à partager une chambre avec huit autres femmes à qui, comme elle, on a refusé toute dignité.
Que penser du « plus vieux métier du monde » lorsqu’on veut détruire le travail ?
14 décembre 2017Dans le film La Marcheuse, on suit le parcours d’une prostituée chinoise à Belleville en situation irrégulière. Cette fiction naturaliste a été conçue suite à un travail d’enquête et d’entretiens avec des prostituées de Belleville. Se posent alors différents problèmes et différentes questions liées à la prostitution mais aussi au travail en général, à la précarité, et à l’immigration irrégulière. On y voit bien comment la prostitution n’est pas une question séparée, mais comme toute les formes d’exploitation, elle (…)
Tu as raison, toute critique de la gauche, de ses tics de langage et de sa langue de bois postmodernes peut sembler faire le jeu de la droite ou plus généralement des réactionnaires. C’est un risque, mais l’attitude contraire (ne jamais critiquer la gauche sous prétexte de ne pas renforcer la réaction) a fait de tels ravages depuis la dégénérescence de la révolution russe et le stalinisme qu’il faut savoir courir très consciemment ce risque. Tout en se démarquant bien sûr de la droite comme de la gauche républicaine, xénophobe, nationaliste et pseudo-universaliste, qui monte aussi au créneau contre le « féminisme » et l’écriture inclusive pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les miennes.
Par Ba Jin (Septembre 1921)
13 décembre 2017La société chinoise est au stade le plus sombre maintenant. Dans de telles circonstances, les jeunes deviennent impuissants et faibles sans pouvoir résister à la corruption. Même les plus courageux ne peuvent que se taire et se soumettre au destin. Quand c’est vraiment insupportable, le suicide est la seule issue. La Chine est paralysée ; Où pouvons-nous trouver le bonheur ? Certains jeunes conscients croient que la seule façon d’améliorer la situation actuelle de la Chine est de promouvoir le « (…)
Jeudi 7 décembre 2017, 3 personnes sont passées en procès pour « tentative de vol par effraction en réunion », « provocation à s’armer contre l’état » et « refus de signalétique ». Elles avaient été arrêtées à Montreuil le 16 novembre.
Le 6 décembre, des personnes encapuchonnées sont descendues dans les rues en mémoire active du meurtre d’Alexis Grigoropoulos qui a déclenché l’insurrection de 2008. A Thessalonique, les combats de rue ont été particulièrement sauvages cette année, avec des affrontements s’étendant au-delà de la rue principale habituelle d’Agio Dimitriou.
Y’a beaucoup de maisons vides à Montreuil. Beaucoup de spéculateurs, d’héritages en indivision, de maisons juste abandonnées ou attendant le nouveau métro. Beaucoup de grues aussi, des algecos vendant le bonheur à deux pas du périph’, en mode éco-responsable, bio-coopératif, citoyen-vigilant.
Par Willy Huhn (1952)
10 décembre 2017Ainsi, tandis que s’exprimait cette critique fondamentale du prolétariat russe à l’égard de la dictature du parti bolchevique, Trotsky ne se trouvait pas du tout aux côtés des critiques, mais aux côtés des critiqués. Et il était déjà prêt à répondre à l’aide d’une Armée rouge, quelque peu défraîchie par ses aventures polonaises, à la critique pratique des ouvriers, soldats et paysans de Cronstadt, en mars 1921.
Affiche de solidarité au sujet de la violence révolutionnaire
8 décembre 2017Si nous acceptons le fait que chaque acte de violence se ressemble, nous consentons alors à réduire notre opposition à ce que l’Etat et l’ordre dominant trouvent acceptable : nous sommes pacifiés.
Par Louise Michel
6 décembre 2017Dies irœ, Dies illa
Solvet scelum in favilla.
Jamais ne viendra donc la fin ?
Dorment-ils tous, les meurt-de-faim ?
Jamais, jamais le dernier jour
Ne les jettera-t-il à leur tour
Dans les angoisses de la mort,
Ces bandits que la rage mord ?
Le 16 novembre 2017, 3 personnes ont été incarcérées une semaine à la prison des femmes de Fleury-Mérogis, puis libérées suite à une demande de mise en liberté. Le jeudi 7 décembre elles passent en procès pour « tentative de vol par effraction en réunion », « provocation à s’armer contre l’État » et « refus de signalétique », à la 17e chambre du TGI de Bobigny.
Ce texte a été diffusé sur Marseille en octobre/novembre 2017. Il se veut une contribution à la lutte contre les frontières, le contrôle et l’enfermement en tant que tel, dans un contexte de mobilisation contre les expulsions de personnes considérées par l’État comme indésirables. Des Hautes-Alpes à Vintimille, en passant par la vallée de la Roya et Marseille, nombreux-ses sont celles et ceux qui organisent un soutien matériel, pour aider le passage des frontières et ouvrir des espaces d’hébergement qui ne dépendent pas des logiques de tri et de gestion des institutions et de leurs supplétifs associatifs/humanitaires.
Jeudi 30 novembre 2017, vers 16h, environ une dizaine d’agents en uniforme et en civil de la police cantonale de Zurich ont forcé l’accès aux locaux de la bibliothèque anarchiste Fermento située Josephstr., 102, à l’aide d’un mandat de perquisition. Le délit reproché : « incitation publique à commettre des crimes et des actes de violence ».
Hans Niemeyer a enfin réussi à sortir de prison, après avoir été arrêté en novembre 2011, quand avait explosé prématurément une bombe devant une agence de la banque BCI, dont Hans a gardé un traumatisme auditif. Le bureau du procureur a rapidement construit une affaire, lié Hans à d’autres attaques, et demandé près de 19 ans de prison sous le coup de la loi anti-terroriste :
Par Épicure (342-270 av. J.-C.)
4 décembre 2017Même jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher. Ni, même au seuil de la vieillesse, se fatiguer de l’exercice philosophique. Il n’est jamais trop tôt, qui que l’on soit, ni trop tard pour l’assainissement de l’âme. Tel, qui dit que l’heure de philosopher n’est pas venue ou qu’elle est déjà passée, ressemble à qui dirait que pour le bonheur, l’heure n’est pas venue ou qu’elle n’est plus. Sont donc appelés à philosopher le jeune comme le vieux. Le second pour que, vieillissant, il reste jeune en biens par (…)
Par André Colomer (1925)
2 décembre 2017Voici le Mur. Il ne cesse de clamer l’héroïque martyre des insurgés de la Commune, tombés debout dans leur révolte. Nous y venons. Oui, nous aussi, anarchistes, avec tout notre individualisme de pensée ; nous plus que tout autres, compagnons de l’ « Insurgé », — fils intellectuels de ce Jules Vallès qui sut combattre avec les fédérés de la Commune.
Par Georges Darien (1890)
2 décembre 2017—Mets-y un clou, eh ! cafard ! gueule Hominard qui a porté la main à sa cartouchière ; mets-y un clou, ou je te fous une balle dans la peau ! Les assassins n’ont qu’à fermer leur boîte, ici, ou on leur crève la gueule comme à des klebs !
Samedi 11 novembre, après la qualification du Maroc pour la Coupe du monde 2018, plusieurs centaines de personnes se sont déployées dans le centre de Bruxelles, détruisant, pillant et incendiant. Vingt-deux policiers ont été blessés et aucune interpellation n’a eu lieu. Voici un tract distribué ces derniers temps à Bruxelles.
Cycle de projections à Paris les 27 novembre & 18 décembre 2017
27 novembre 2017Pourquoi regarder ensemble des films de gros monstres, ou kaîju ega, du nom de ces films de genre qui, après King Kong en 1933, deviendront à partir du premier Godzilla (1954) une spécialité japonaise ? Pour le plaisir, d’abord, celui des effets spéciaux, du carton pâte et des maquettes, pour la magie du gigantisme. Et puis parce que ces gros monstres viennent des abysses ou du plus profond de la terre pour renvoyer à l’humanité l’image incarnée de la crainte que lui inspire son propre orgueil, sa propre démesure. Les ravages des kaijū sont la réalisation fatale de la nécessité de détruire un monde qui sans eux n’en finirait pas de perdurer, et finit grâce à eux par s’écrouler dans une apocalypse cathartique.
Le vendredi 24 novembre à la Sorbonne avait lieu une table ronde autour des « droits de l’Homme en prison » organisée par l’association Farapej. Une dizaine de personnes ont perturbé leur « dialogue » avec entre autres Patrice Bourdaret, directeur de la prison de Villenauxe-la-Grande (Aube).
Par Jules Vallès (18 mars 1871)
25 novembre 2017Tandis que nous étions à la tribune, un coup de feu avait été tiré, et soudain des armes étaient sorties de toutes les poches. On croyait à une attaque des soudards de l’empire non désarmés, et l’on allait crânement engager la bataille, à coups de pistolet ou de couteau. Les armes disparurent sur un signe, dès qu’il fut entendu qu’il n’y avait pas à se battre.
Dans la nuit de lundi 20 à mardi 21 novembre à Grenoble, le bâtiment appartenant à la municipalité et abritant le centre de culture scientifique technique et industrielle (CCSTI), plus connu sous le nom de la « Casemate », a été dévasté par un incendie. Trois départs de feu ont été constatés au niveau du premier étage qui abrite le showroom, le « Media Lab » et le « Fab Lab ». Les machines, les outils et matériaux ont fondu ou sont partis en fumée. Ce serait principalement le premier étage qui aurait la plus grosse partie des dégâts (poutrelles tordues par la chaleur, vitres explosées, objets et meubles calcinés…). Il y en aurait pour d’ores et déjà plusieurs millions d’euros de dégâts.
Nous nous trouvons face à vous pour être jugés. Coupables ou innocents ? Mais quelle est l’accusation contre nous ? Dans les milliers de pages que la procureur a produit on trouve vingt ans d’histoire de la lutte anarchiste en Italie et pas seulement. On parle de faits spécifiques pour donner un peu de valeurs aux suppositions et aux conjectures, mais cette montagne de papiers, en réalité, de quoi veut-elle nous convaincre ? Elle veut nous convaincre que nous sommes anarchistes. Que nous (…)
Pour rappel, elles avaient été arrêtées à côté d’une maison inoccupée à Montreuil et incarcérées à la prison de Fleury-Mérogis le 16 novembre en attendant leur procès. Elles passaient aujourd’hui devant la 17e chambre du TGI de Bobigny pour une demande de mise en liberté.
Nous sommes contre la prison, parce que le bruit de la clé dans la serrure d’une cellule est une torture quotidienne, l’isolement une abomination, la fin du parloir une souffrance et le temps enfermé un sablier qui tue à petit feu.
De la maternelle à l’université, jusqu’au tombeau, l’école cherche à nous adapter à ce monde, à nous faire accepter la place qui nous y est réservée, à nous caser là où on sera le plus rentable. Cet objectif, on voudrait nous le faire intégrer sous le nom de réussite. Et pour qu’on réussisse, on nous oriente. Pour ne pas perdre de temps et d’argent, on nous sélectionne et on veille à nous éviter l’échec et le redoublement. L’État et ses algorithmes savent ce qui est bon pour nous. C’est bien ça la réforme des (…)
Dans l’affaire de l’incendie de la voiture de flic Quai de Valmy, jugée en septembre dernier, deux personnes restaient en détention. L’une d’elles, Kara a été libérée mardi 14 novembre. L’autre, toujours détenu a été placé depuis samedi au Quartier Disciplinaire (mitard) de Fleury-Mérogis.
Jeudi 16 novembre 2017, 3 camarades ont été incarcérées à la prison des femmes de Fleury Mérogis en attendant leur procès le 7 décembre pour « tentative de vol par effraction en réunion », provocation à s’armer contre l’état et « refus de signalétique ». Elles ont été arrêtées à Montreuil à proximité d’une maison inoccupée. Les copines ont fait des demandes de mise en liberté et au moins l’une d’entre elles passera devant la 17e chambre du TGI de Bobigny ce jeudi 23 novembre.
On s’était dit rendez-vous dans deux mois pour remettre ça mais en journée cette fois. Nous étions une trentaine, ce dimanche 19 novembre sur le lieu de rencard, déter’ à nous approcher de la Maison d’Arrêt des Hommes de Fleury.
Après une rapide caravane de voitures, nous nous rassemblons. Bien que repéré.e.s par les keufs, nous pénétrons dans la forêt et nous nous approchons du bâtiment. Nous n’hésitons pas longtemps avant de franchir l’orée du bois qui débouche sur la pelouse bordant le chemin de ronde. (…)
L’hiver avance. Le sol sur lequel pourrait germer la possibilité d’un autre futur se dessèche. A nous de trouver dans les interstices d’un présent appauvri de quoi nourrir d’autres perspectives, et les partager au-delà des vieilles chapelles qui, de jour en jour, perdent leur sens en s’accrochant pitoyablement à leurs petits potentats, et au-delà des nouvelles communautés réelles et virtuelles qui, de jour en jour, nous étouffent et nous atomisent un peu plus dans des constructions identitaires illusoires. C’est avec une patience sans illusion et une détermination pleine d’espoir qu’on propose ici quelques occasions de reprendre en main des morceaux de passé et des bouts de présents. Toute initiative qui irait dans ce sens sera bienvenue et pourra venir compléter ce programme.
Ayant vu le massacre immense, le combat,
Le peuple sur sa croix, Paris sur son grabat,
La pitié formidable était dans tes paroles ;
Tu faisais ce que font les grandes âmes folles,
Et lasse de lutter, de rêver, de souffrir,
Tu disais : J’ai tué ! car tu voulais mourir.