Aujourd'hui, la défense a pu mettre en évidence les nombreuses contradictions de ce témoignage.
Certains prévenus apparaissent à visage découvert sur de nombreuses vidéos, à des moments et des endroits où le policier les aurait vu "grimés" ; la description des vêtements est inexacte ; les affirmations sur le fait que certains prévenus aient agi en groupe ont été balayées du fait de l'absence manifeste d'image les faisant apparaître tous ensemble.
Dès lors que ces contradictions sont mises en évidence, il ne reste plus grand chose de cette affaire, hormis la construction d'un récit visuel des événements par les services de police et l'instruction judiciaire. Il a également été facile de montrer qu'un montage visuel, rapprochant des visages et des silhouettes diverses avec des clichés des prévenus au moment de la manif, est une opération de manipulation qu'on pourrait réaliser en ciblant de très nombreux participants au même rassemblement.
Les rares indices "concordants" se résument à des artefacts à vocation douteuse perquisitionnés sans cohérence, une paire de baskets noires, un jean "un peu foncé" et un k-way noir. C'est-à-dire le dress code de toute une nouvelle génération de manifestants, qu'on a vu de façon diffuse de Nuit debout aux luttes en solidarité avec les migrants.
Enfin, l'un des prévenus sera jugé sans défense et sans être présent au procès, sur les simples dires du renseignement suisse.
Cette affaire est manifestement fantoche ; elle relève d'un harcèlement répressif du renseignement de la préfecture de Paris ; elle est instrumentalisée politiquement par le syndicat Alliance pour faire pression sur le bloc au pouvoir, en faveur d'un agenda ultra-répressif et au profit de franges les plus radicalisées de la police.
Il est d'ailleurs à noter qu'aujourd'hui les membres d'Alliance et leurs soutiens ont procédé à des provocations, et n'ont pas hésité à intervenir physiquement, de façon unilatérale, pour intimider les soutiens des prévenus à l'intérieur de la salle d'audience.
Nous appelons à une présence massive demain vendredi 21 septembre, au Palais de justice 10 boulevard du Palais à Paris, métro Cité, à la 16e chambre salle 1, dès 10h du matin.
Nous invitons en particulier les forces du mouvement social Ă  venir apporter leur soutien.
Libérons-Les

Plusieurs centaines de personnes étaient présentes dans l’enceinte du tribunal pour témoigner leur soutien et leur solidarité avec les neuf personnes mises en examen, et pour dénoncer la tentative des forces de l’ordre de constituer un huis clos qui ne dit pas son nom. Nous avons été nombreux, et nous devons rester nombreux, à refuser que les flics remplissent la salle de leurs soutiens, de journalistes aux ordres et de militants d’extrême droite.
La mobilisation et le soutien ont fini par être salutaires. La présence massive a mis en évidence que la petitesse de la salle, rendait la situation intenable. La présidence n’a eu d’autre choix que de reporter la séance au lendemain, dans une salle plus grande, tant les conditions minimales d’une vraie mise en scène judiciaire et répressive n’étaient pas réunies.
Mercredi, jeudi, vendredi, notre détermination doit rester intacte. La tentative de huis-clos qui ne dit pas son nom a été mise en échec par la mobilisation, mais la présence policière ne va pas manquer de s’accroître de jour en jour.

Nous devons donc rester massivement présents toute la semaine, dès demain mercredi 20 septembre, 13H, en 16e chambre 1 du tribunal de Paris au métro Cité et notamment jeudi après la manifestation contre la Loi Travail XXL. Et dès ce soir, soyons nombreuses et nombreux au rassemblement Front social contre la répression à 19h devant le tribunal.