Discours du Représentant Résident du PNUD au Niger à la célébration de la 3ème édition de la journée nationale de la liberté de la presse

30 nov. 2016

Représentant Résident du PNUD au Niger prononçant son discours

Niamey – le 30 novembre 2015 - Maison de la Presse

Monsieur le Président de la Commission Nationale des Droits Humains,

Monsieur le Président du Conseil Supérieur de la Communication,

Honorables députés nationaux,

Madame la Ministre de la Communication,

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

Monsieur le Premier Secrétaire représentant Madame l’Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique au Niger,

Monsieur le Président de la Maison de la Presse,

Mesdames et messieurs les représentants du corps diplomatique et des organisations internationales,

Mesdames, Messieurs les membres du conseil d’administration de la maison de la presse,

Mesdames et messieurs les directeurs d’organes ou de groupes d’organes de presse,

Mesdames et messieurs les secrétaires généraux des syndicats de la presse,

Chers élèves journalistes,

Mesdames et messieurs les invités.

C’est un immense honneur et un grand plaisir d’être avec vous pour célébrer la 3ème édition de la journée nationale de la liberté de la presse. Je voudrais d’abord m’incliner devant la mémoire de tous ces journalistes décédés dans l’exercice de leur noble métier.

Même si je n’ai pas un diplôme de journaliste, je me considère de votre famille pour avoir été directeur de publication, éditorialiste et rédacteurs d’articles dans différents journaux de mon pays.

J’aimerais féliciter les membres du conseil d’administration de la maison de la presse pour les efforts qu’ils ne cessent de déployer pour animer ce cadre fédérateur des professionnels de la communication.

Comme le rappelait le Secrétaire général des Nations unies dans son message du 03 mai 2016 sur la journée mondiale de la liberté de la presse : « Les droits de l’homme, les sociétés démocratiques et le développement durable sont tributaires de la libre circulation des informations et le droit à l’information est fonction de la liberté de la presse. » En effet, La liberté de la presse est l'un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose sur la liberté d'opinion et la liberté d'expression. Du reste, l’article 11 de la Déclaration  des droits de l'homme et du citoyen de 1789 dispose que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. ». L’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme des NU stipule aussi que : Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »

Au Niger, le 30 novembre 2011, S.E. Issoufou Mahamadou, Président de la République a signé dans cette même salle la Déclaration de la Table de la Montagne (DTM) qui appelle à l’abolition des lois pénales concernant les délits par voie de presse. Un acte fort symbolique qui venait s’ajouter à la loi 2010-035 du 4 juin 2010 portant régime de la liberté de la presse au Niger.

C’est pourquoi, les professionnels de la communication du Niger célèbrent depuis le 30 novembre 2012, cette date comme celle de la journée nationale de la liberté de la presse. Comme l’a dit le Président Américain Thomas Jefferson « Notre liberté dépend de la liberté de la presse, et elle ne saurait être limitée sans être perdue. »

2016 est une année importante pour la presse avec le 250e anniversaire de la première loi relative à la liberté d’information au monde, dont le champ d’application englobait la Suède et la Finlande actuelles; le 25e anniversaire de l’adoption de la Déclaration de Windhoek sur les principes de la liberté de la presse; et la mise en application des objectifs de développement durable.

En cette année 2016, le thème de la journée : « six ans de dépénalisation quel bilan » vient à point nommé. En Effet, depuis six ans que la presse nigérienne jouit d’une liberté d’expression et d’exercice de votre noble métier, il est temps de faire un bilan, d’identifier les défis et de capitaliser sur les acquis.

Je constate avec vous que l’espace médiatique s’est élargi avec une dizaine de chaînes de télévisions, une centaine de titres de presse écrite et plus d’une centaine de radios dont les radios communautaires, sans compter une presse en ligne foisonnante.

Cependant, il faut plus. L’actualité ne s’arrête pas seulement à Niamey et n’est pas que politique même si le landerneau Nigérien, comme dans la plupart des pays Africains, est essentiellement friand des derniers remue-ménages voire remue-méninges politiques, des dernières rumeurs politiques ou des dernières joutes oratoires, voire d’informations insuffisamment vérifiées. Mais comme dit le proverbe : « la vérité peut faire des fleurs mais elle ne donne pas de fruits ».

Les citoyens ont besoin d’informations de qualité, fiables, crédibles et disponibles à temps sur les objectifs de développement durable, sur les engagements des dirigeants au plan national mais aussi local, sur les enjeux socio-économiques des territoires et du pays, sur les connaissances nécessaires à un mieux-être. C’est tout cela qui forge le citoyen afin qu’il joue son rôle comme gardien de la démocratie et de la reddition des comptes des dirigeants nationaux et locaux, comme participant aux prises de décisions y compris par le biais des élections pour choisir son dirigeant, pour débattre des problématiques sur population et développement, le terrorisme, les changements climatiques, le genre, les mariages précoces  et autres faits sociétaux, pour améliorer son comportement et contribuer ainsi à « promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous. » comme nous y incite l’objectif n°16 des ODD.

Quel vaste champ et quelles immenses opportunités pour des journalistes à la formation profonde et diversifiée (économie, politique, sports, droits de l’homme, sciences…), engagés dans la quête de la vérité et armés des principes fondamentaux de déontologie ! Il y en a ! Il en faut plus ! Il en faut beaucoup plus !

Pour conclure, laissez-moi vous dire que vous avez tout le soutien du PNUD pour renforcer votre action dans ce cadre, en citant trois exemples de notre action dans le secteur : (i) notre partenariat au cours des élections de 2016 avec le Conseil Supérieur de la communication et les journalistes ; (ii) notre partenariat, en synergie avec les autres agences du SNU, avec le SIMED pour la vulgarisation des ODD avec entre autres les concours de meilleures œuvres journalistiques organisé par le SIMED à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la presse le 3 mai 2016 ; la course cycliste organisé toujours sur 17 km symbolisant les 17 OOD le 4 juin 2016 ; et (iii) enfin notre partenariat avec le ministère de la communication pour le financement de 33 radios communautaires des 7 régions (hormis Niamey), la formation du personnel et la mise à disposition de volontaires des NU pour appuyer les communautés dans la mise en œuvre de leur stratégie de développement.

Mesdames, Messieurs,

Le 25 septembre 2015, les pays ont adopté l’agenda 2030 de développement durable pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous.

Dans le cadre de la vulgarisation  des 17 Objectifs de Développement Durable, la  presse nigérienne a déjà commencé des actions importantes. Il vous faut les consolider pour aider nos populations à comprendre et à adopter les ODD, l’agenda 2063 de l’UA, la stratégie de développement durable et de croissance inclusive, Niger 2035 et le Plan de développement économique et social PDES 2017-2021. C’est votre rôle et il est important et nécessaire. C’est pourquoi je vous exhorte  à maîtriser ces différents enjeux et stratégies et plans de développement et à leur rendre accessibles. 

Mesdames, Messieurs

Pour terminer un proverbe africain dit «N’oublie pas l’arbuste derrière lequel on s’est caché quand on a tiré sur un éléphant et qu’on l’a touché».

C’est vous Mesdames et Messieurs de la presse qui avez soutenu les forces vives pour l’instauration de la démocratie au Niger dans les années 90. Ce combat doit être continu, pour consolider la démocratie et construire un monde meilleur pour tous. C’est à ce prix que nous aurons la garantie de sociétés plus justes et une plus grande cohésion sociale et surtout … la paix.

Zaman Lahiya Yahi Zaman Dan Sarki ! Munatare ! Irgo Tcharbandi ! Nous sommes ensemble.

Je vous remercie.