Berlin, Allemagne : Marteaux, pierres et peinture contre l’imprimerie d’Etat et le groupe de presse « DuMont »
Lorsque les va-t-en-guerre des vingt États industriels les plus puissants du monde sont arrivés à Hambourg, on pouvait lire sur les couvertures de la presse du jour les termes de « Guerre civile et de terreur urbaine », « de partisans du chaos mus par la haine » et « d’incendiaires meurtriers ». Non pas pour désigner les criminels en costard-cravate dans leurs limousines blindées, mais pour diffamer, rendre illégitime et salir la révolte festive qui s’est enflammée contre le monde du G20. Presse bourgeoise, politicards et flics se sont mutuellement surpassés dans la compétition aux néologismes les plus créatifs, dans la bataille de propagande au sujet des événements. Le vocabulaire des dominants et de leurs scribouillards dociles de la presse poubelle avait pour but de nous diviser et de forcer les acteurs à agir dans la logique des criminologues afin de jeter les bases pour un traitement judiciaire des événements. Il en résulte désormais des procès-spectacle lors desquels les serviteurs de l’État appliquent « toute la sévérité pénale » pour en faire des exemples. Toutes les personnes qui ont participé à cette chasse portent la responsabilité d’avoir foutu en taule des gens à Hambourg et de les priver de liberté, probablement pour un long moment encore.