Le droit à un logement suffisant, reconnu dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (article 11), est malmené au Québec et au Canada. Bien que tous deux aient ratifié ce Pacte en 1976, 270 000 ménages locataires québécois ont des besoins urgents parce qu’ils vivent dans des logements insalubres, trop chers ou trop petits.
Cet automne, alors que le gouvernement fédéral doit présenter la première Stratégie canadienne sur le logement, Martin Coiteux, ministre québécois responsable de l’habitation, promet pour sa part une version améliorée d’AccèsLogis. Il s’agit d’occasions à ne pas manquer pour faire avancer substantiellement la reconnaissance du droit au logement et faire progresser les investissements dans le logement social.
Le FRAPRU s’explique mal que les investissements des deux gouvernements ne se traduisent que par 3000 nouveaux logements sociaux, en 2017-2018, pour tout le territoire québécois. Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU a d’ailleurs lui-même dénoncé dans son plus récent rapport « la pénurie de logements sociaux » au Canada et dans les provinces. Il recommande aux deux paliers de gouvernement « de prendre des mesures efficaces pour accroître considérablement le nombre de logements sociaux abordables disponibles » alors qu’on dénombre actuellement 41 149 ménages inscrits sur les listes d’attente des offices municipaux d’habitation pour un HLM.
Le FRAPRU et ses membres réclament :
- la réalisation de 50 000 nouveaux logements sociaux au Québec, en 5 ans;
- la préservation des logements sociaux existants;
- la reconnaissance formelle du droit au logement.
Pour faire entendre la voix des mal-logéEs et presser les gouvernements d’assumer pleinement leurs responsabilités, le FRAPRU organise, dès la fin de l’été, une tournée de cinq semaines qui s’arrêtera dans cinq régions du Québec, à Gatineau, Longueuil, Rouyn-Noranda, Trois-Rivières et Montréal. Ce sera l’occasion de recueillir des informations sur l’état du droit au logement et des témoignages de ménages mal-logés.
Leilani Farha, Rapporteur spéciale de l’ONU sur le logement convenable, Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie Internationale – section Canada francophone et Christian Nadeau, président de la Ligne des droits et libertés présideront l’une ou l’autre de ces audiences populaires. Lire la suite »