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12 avril 2017 3 12 /04 /avril /2017 13:57

 

Cinglant, clair comme le verre et solide comme l'acier, il n'y a vraiment pas un mot à ajouter à ce masterpiece...

Sinon peut-être, pour éclairer nos lecteurs plus avant sur les enjeux qui n'y transparaissent pas encore tout à fait clairement, le fait qu'une partie de ce courant philosophique postmoderne (déjà ancien, et dont les références sont assez mondialement connues), souvent déguisée en "communistes", a concrètement muté en un POSTMOFASCISME ouvertement lancé dans une offensive mondiale, coordonnée via le petit monde merveilleux des réseaux sociaux, contre le matérialisme communiste ; sous la forme de campagnes provocatrices destructives contre toute organisation semblant un peu trop être sur la "bonne voie", marcher "un peu trop fort" et dans le "bon sens" au regard des objectifs de la nouvelle vague révolutionnaire mondiale qui se lève partout dans le monde.

Une offensive dont il n'est, sans doute, pas indispensable d'identifier clairement qui se tient derrière pour imaginer que ce ne sont certainement pas les intérêts des sections les plus opprimées des Peuples travailleurs dont ces gens se gargarisent pourtant et se prétendent les porte-paroles, vite-fait "concerné-e-s" ou pas un brin (mais c'est pas grave).

Il est vraiment, vraiment, proprement hallucinant à quel point nous avons pu reconnaître des cas de notre propre expérience dans pratiquement chaque paragraphe, à chaque détour de phrase...

Sans qu'il soit nécessaire, ni sans doute souhaitable et souhaité, d'en dire plus, contentons-nous donc de SAVOURER les points mis ici magistralement sur les i, au-delà des quelques désaccords que nous pourrions avoir (nous ne pensons pas par exemple que dans un État multinational et/ou doté de colonies intérieures, les révolutionnaires de l'ensemble des nationalités puissent être organisé-e-s dans un même Parti en étant simplement "vigilants" à la "représentation des plus opprimé-e-s" dans la direction ; même si bien sûr les différentes avant-gardes révolutionnaires nationales de l’État doivent tisser entre elles la plus solide coordination de travail possible ; quant aux luttes de genre qui traversent toutes les classes travailleuses et les nationalités opprimés, elles ne peuvent pas faire l'économie d'organisations autonomes de masse sur la ligne de l'antisexisme révolutionnaire prolétarien) ; et le tocsin de la CONTRE-OFFENSIVE qui ouvre à nouveau devant nous le chemin resplendissant de la Marche vers le Communisme, expédiant cette engeance opportuniste et provocatrice fasciste pourrie vers sa nouvelle et dernière demeure aka les poubelles de l'histoire (à moins que ce ne soit, comme leur finalement précurseur d'il y a 10 ans le 'p''c''mlm', après un spectaculaire retournement de casaque, du côté de la "gauche réac" qui est également rapidement évoquée dans le texte... parce que l'ultra-gauchisme décompo qui finit par tomber ouvertement dans la réaction, ce n'est pas tout à fait un phénomène nouveau hein).

Ce document fait finalement un peu écho à ce que nous avons déjà pu écrire ici : http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/breves-considerations-pour-une-approche-materialiste-des-oppressions-s-a126291476

Bonne lecture.

À propos de l'opportunisme identitaire



Le postmodernisme et son influence dans le mouvement communiste des métropoles impérialistes.


La chose la plus commune à toutes les personnes en ce bas-monde est que leur intellect est désormais perpétuellement submergé par une vision du monde nombriliste étroite, absolument incapable de les conduire aux idées justes.

La véritable unité ne peut s'établir que sur la base des intérêts du prolétariat révolutionnaire. Le nombrilisme et le subjectivisme sont deux erreurs récurrentes contre lesquelles les communistes doivent se cuirasser, étant donné que depuis le jour de notre naissance nous sommes encouragés par tous les poisons de la société bourgeoise à adopter une vision du monde qui ne reflète pas notre véritable intérêt de classe, une idéologie suicidaire qui nous incite à nous placer comme individus déconnectés de tout au centre du monde, toute interaction humaine et toute analyse étant guidée par le seul mot d'ordre "qu'est-ce que je vais pouvoir en tirer ?". Toute personne impliquée dans le projet communiste révolutionnaire s'efforce de changer cela, transformant le monde et se transformant elle-même dans le processus.

Le maoïsme n'est pas une identity politics armée

Le postmodernisme, bien qu'il puisse plonger ses racines plus d'un siècle en arrière, dans ses habits actuels, puise largement à la source de la philosophie de Nietzsche, père philosophique du fascisme hitlérien.

Le postmodernisme a connu une impulsion majeure du fait du vide intellectuel résultant du reflux temporaire du communisme, de l'effondrement de l'URSS et de la contre-révolution en Chine, et du recul des mouvements de libération nationale qui avaient connu leur apogée dans les années 1960 et 70. Dans l'atmosphère de pessimisme qui en a résulté, le postmodernisme a pu se trouver des milliers de partisans jusque dans les rangs des marxistes démoralisés par ces reculs.”—Siraj

Dans le processus décrit ici par Siraj, le postmodernisme a établi sans le moindre doute son hégémonie dans les centres académiques-universitaires de gauche des pays impérialistes, devenant la grille d'analyse par défaut de beaucoup de mouvements sociaux et pénétrant profondément les cyber-espaces et les médias sociaux. C'est là une pomme empoisonnée, dont beaucoup s'emparent désespérément lorsqu'ils ou elles ne trouvent pas de méthode révolutionnaire facilement accessible pour analyser et contextualiser les diverses oppressions spécifiques affrontées par des groupes sociaux particuliers.

Tel que nous l'employons ici, le terme d'identity politics désigne une méthode d'analyse qui place l'identité comme principale au-dessus de la ligne politique. C'est-à-dire, qui traite les opinions exprimées par des individus subissant une oppression comme la vérité indiscutable. Il va sans dire que cette méthode d'analyse prive de tout accès fiable à la vérité, aux idées justes, en rejetant par-dessus bord la possibilité que l'opinion de l'individu ou du groupe en question puisse être contredite par une analyse scientifique du capitalisme impérialiste, étayée par une large et profonde étude des faits historiques.

Le maoïsme, dans son analyse des relations dialectiques entre la base économique et la superstructure, comprends que l'oppression de classe engendre et est influencée à la fois par un certain nombre d'identités. Ces identités étant formées sur le terreau d'une société patriarcale et suprématiste blanche, c'est une erreur défaitiste que de prétendre développer une ligne politique principalement sur la base de celles-ci. De fait, si ces identités peuvent contribuer à forger la ligne politique ("fournir" des idées justes), le principal reste la ligne politique elle-même et non les identités. Au regard de cela, toute forme d'"identity politics" doit être critiquée et extirpée dans l'intérêt d'une analyse matérialiste et d'une politique communiste. Le maoïsme reconnaît l'existence d'oppressions spécifiques et "croisées" dans le cadre d'une analyse nuancée des classes et de leur lutte entre elles.

Depuis le début de la fin du reflux général du communisme décrit par Siraj, on observe un regain d'intérêt pour le communisme non seulement comme réponse plus ou moins consciente aux débuts de l'administration Trump et aux échecs du Parti démocrate, mais aussi plus largement du fait des conditions matérielles de l'impérialisme US et de la montée du populisme de droite causée par la crise du néolibéralisme. Ces conditions matérielles offrent une opportunité de gagner des secteurs de masse au MLM. Mais dans le même temps, en l'absence d'un Parti maoïste, nous ne sommes pas capables d'offrir une éducation communiste suffisante à toute personne gravitant autour du mouvement communiste. De par ces facteurs objectifs et subjectifs, beaucoup de celles et ceux qui se proclament maoïstes, ou disent adhérer au MLM, font en réalité preuve de profondes incompréhensions et confusions au sujet du véritable caractère de cette idéologie à laquelle ils et elles s'identifient.

Dans ce texte nous ne pourrons parler que de la situation aux États-Unis, mais nous pensons que ces analyses pourront être utiles dans d'autres pays impérialistes où le postmodernisme et autres idéologies bourgeoises ont acquis une influence hégémonique dans les milieux universitaires et étudiants. Cette influence hégémonique a également pénétré à peu près tous les cyber-espaces, particulièrement les réseaux sociaux tels que Facebook ou Tumblr, qui comme tous les médias d'importance sous le capitalisme sont contrôlés par la classe dominante et fonctionnent comme une partie de l'appareil idéologique d’État pour reproduire l'idéologie bourgeoise. Il n'est dès lors pas surprenant qu'en conséquence de cela, beaucoup de personnes soient amenées à croire faussement que MLM = identity politics + militantisme ou lutte armée. Rien ne peut être plus éloigné de la vérité, mais nous devons néanmoins examiner attentivement ce phénomène pour tenter de corriger ces idées fausses.


Dans le contexte historique récent aux États-Unis, le mouvement marxiste-léniniste a très largement souffert d'une politique ouvriériste... qui est en réalité elle-même une identity politics axée autour de la vision eurocentrique du travailleur comme homme blanc travaillant à l'usine ; échouant par conséquent à prendre au sérieux et analyser correctement des modes d'oppression tels que la suprématie blanche ou le patriarcat. Ce sont les erreurs de l'eurocentrisme, du sexisme, du colonialisme et de la suprématie blanche qui ont conduit par le passé beaucoup d'autoproclamés marxistes à littéralement effacer les groupes opprimés de leurs analyses. Il n'y a guère pire en la matière que les trotskystes, la "gauche communiste" et autres marxistes "orthodoxes" qui regardent dogmatiquement vers le passé et tirent leur soi-disant "science" d'un petit panel soigneusement choisi de "classiques"-prophètes.

Les maoïstes se sont employés à corriger ces erreurs, analysant le colonialisme et l'histoire des États-Unis, et prêtant toute l'attention requise à une compréhension correcte des colonies intérieures, des genres et autres groupes sociaux opprimés.

Cette nuance s'adresse immédiatement à celles et ceux que l'on peut qualifier de postmodernes : ils et elles gravitent autour du maoïsme mais ne l'ont toujours pas compris comme ce qu'il est, une méthode d'analyse et un guide pour l'action ; et au lieu de cela le voient de la manière dont ce libéralisme idéaliste et anti-dialectique les encourage à le voir - un catalogue de positions auxquelles, si vous adhérez globalement, vous pouvez vous qualifier vous-mêmes de maoïstes. Nous rejetons catégoriquement ce principe et rappelons qu'être maoïste n'est pas seulement concevoir le maoïsme comme une méthode d'analyse MAIS AUSSI le mettre en pratique de manière organisée, et que seulement ainsi l'on peut se qualifier de maoïste.

Nous ne devons pas, comme le font certains révisionnistes, rejeter mécaniquement l'identity politics sans discussion. Si le postmodernisme a acquis sa popularité dans le sillage de la défaite temporaire du communisme, alors nous devons nous confronter à cet échec tout en tentant simultanément de comprendre à la fois les limites de l'identity politics et les raisons de son succès. Pour cela, ne devons rechercher le fond d'idées justes, de bonnes questions cachées au fond de l'identity politics postmoderne.

L'une des manifestations les plus communes de l'identity politics est l'analyse qui identifie chaque oppression comme son propre système indépendamment enraciné, au lieu d'identifier correctement l'oppression de classe (mue par le besoin du capitalisme impérialiste d'exploiter) comme la racine de toutes les oppressions. Ce point de vue tente parfois de se corriger (et y échoue...) par des mécanismes tels que l'intersectionnalité qui ne sont pas non plus ancrés dans une analyse matérialiste de classe. Tout le monde est capable de voir que les oppressions se croisent et chevauchent, mais la théorie postmoderne ne peut identifier scientifiquement pourquoi il en est ainsi, sans parler de ce qui peut être fait contre...

Le noyau critique d'idées justes à dégager de ces analyses est que l'oppression de classe fonctionne fréquemment à travers des modes d'oppression tels que le patriarcat ou la suprématie blanche, et que le capitalisme impérialiste tel qu'il existe dans le monde se reproduit continuellement dans les conditions matérielles produites par ces oppressions. Pour autant, il faut comprendre que l'oppression de classe est l'oppression principale qui dirige l'entièreté du système. La lutte de classe doit être prise comme la clé pour mettre fin à toutes les oppressions, même si nous comprenons les autres modes d'oppression comme des aspects du fonctionnement de l'oppression de classe au sein du capitalisme impérialiste, comme des moyens de rendre l'exploitation continuelle possible.

Concomitamment, ces modes d'oppression rétroagissent sur l'oppression de classe, la transformant encore et encore, modifiant et actualisant constamment les méthodes bourgeoises de coercition comme d'obtention de l'assentiment populaire. Un exemple de cela est peut-être la manière dont la classe dominante a fièrement mis en avant que le commandant d'un des deux navires ayant lancé la récente frappe de missiles contre une base aérienne syrienne est... une commandante, une femme. De fait, l'impérialisme US lui-même a embrassé l'identity politics et l'intersectionnalité comme un moyen efficace de couvrir son action et d'obtenir l'assentiment des Américain-e-s, tandis qu'il massacre et pille tout autour de la planète.

Tous les communistes doivent reconnaître que les personnes authentiquement concernées par l'abolition de ces oppressions doivent également devenir concernées par l'intégralité du projet humain de libération, et que même avec leurs erreurs nous devons les regarder comme des camarades et être patients, ayant à l'esprit que ces personnes sont mues par des aspirations progressistes et ont donc un fort potentiel révolutionnaire.

L'opportunisme identitaire et ses manifestations dans la “gauche”

Ce texte ne se considère pas en capacité d'aborder tous les défauts et les limites du marxisme qui ont permis aux erreurs précédemment mentionnées d'acquérir leur importance actuelle, mais sera dédié à affronter spécifiquement les manières dont le postmodernisme a pollué nos mouvements actuels, et dont il entre en contradiction avec la loi basique voulant que les masses font l'histoire et doivent être organiquement impliquées dans le projet communiste.

L'identity politics est devenue si méprisée dans les milieux communistes que même certains de ses plus opportunistes tenants vont désormais faire mine de rejeter et fustiger la notion. Comme peut l'être le mot "révisionnisme", "identity politics" est souvent employé d'une manière peu rigoureuse qui sert la confusion plutôt que la clarté. Étant donné que ce sont de terriblement réelles racines politico-économiques qui ont engendré et reproduisent continuellement chaque groupe spécifique de personnes opprimées, nous devons chercher à faire fonctionner notre organisation de telle manière que les groupes sociaux opprimés soient représentés dans la direction de notre mouvement, en extrayant les éléments les plus avancés des sections les plus opprimées de notre société.

En réalité, l'identity politics la plus fréquemment pratiquée n'est pas un ensemble cohérent de conceptions politiques provenant d'un désir consistant de libération, mais plutôt un inconsistant et vulgaire opportunisme de l'identité.

Les opportunistes identitaires sont celles et ceux qui utilisent l'identity politics uniquement lorsque cela convient à n'importe quel agenda qu'ils ou elles se seraient fixé-e-s à un moment donné, à tout ce qui accommode le mieux leur intérêt personnel carriériste ou leur quête des feux de la rampe. Un tel comportement individualiste et nombriliste a toujours été vu comme sans principes et inacceptable par les communistes authentiques. Cependant, contrairement à d'autres formes d'opportunisme, cet opportunisme identitaire passe souvent "crème", non-contesté par beaucoup de ces authentiques communistes pour essentiellement deux motifs sincères et compréhensibles : chez les plus récents adhérents au communisme, une hésitation due à leur incertitude quant à ce qu'est la véritable analyse marxiste de l'oppression ; et, cette fois y compris chez des communistes plus chevronnés, une volonté d'éviter de répéter les erreurs chauvinistes, racistes, anti-féministes et homophobes, bref "réacs de gauche" des générations précédentes de marxistes. Mais l'opportunisme identitaire trouve aussi le renfort d'une forme de flagornerie dont nous traiterons ultérieurement.

Les opportunistes identitaires peuvent ainsi clamer, par exemple, que tout un collectif d'activistes chicanos est contrôlé par un homme blanc, où qu'ils ou elles n'ont pas à accepter la direction d'une femme noire parce que celle-ci aurait subi un "lavage de cerveau" par des hommes blancs ; usant ainsi consciemment ou non de stéréotypes racistes et patriarcaux en contradiction totale avec ce qu'ils ou elles prêchent. Nous avons authentiquement été témoins de ces deux exemples d'attaques par des opportunistes du camp révisionniste.

Ces opportunistes existent à l'intérieur du mouvement communiste mais aussi autour de celui-ci. Beaucoup d'entre nous ont vu ou entendu parler de libéraux déconseillant l'action directe au nom de la présence de personnes sans papiers dans les mobilisations, en dépit du fait que ce soit souvent parmi ces personnes sans papiers que l'on trouve les éléments les plus intéressés à la confrontation. Un fait très simple est que la révolution est quelque chose qui va bénéficier aux plus opprimés, et ainsi l'opportunisme identitaire est souvent une excuse pour éviter le militantisme qui est matériellement le plus bénéficiable pour ces groupes opprimés. Par essence, comme tous les opportunistes, les opportunistes identitaires ne se préoccupent en réalité de pas grand-chose d'autre que d'eux-mêmes et de leurs petits intérêts personnels — au diable les masses réelles qui font face à toutes les sortes d'oppressions et expriment, parfois, leur volonté de les combattre.

Une autre, extrêmement pénible manifestation de l'opportunisme identitaire est l'affirmation insistante que les camarades blancs politiquement organisés ne subissent pas la répression. Cette ligne, qui est en substance un refus de soutenir tout camarade faisant face à la répression, puisque celle-ci selon ces opportunistes n'"existerait pas", ne sert tout simplement qu'à livrer ces camarades à l’État. Personne ne niera jamais que les militants noirs ou bruns [et même les non-militants, pour le coup] font face à une répression beaucoup plus dure, et même aux assassinats par la main de l’État. Mais, en ayant bien ceci à l'esprit, nous ne devons pas tirer de ce constat objectif de privilège la conclusion erronée que l’État capitaliste-impérialiste hésiterait à tuer ou emprisonner des communistes de groupes privilégiés qui seraient, concrètement, devenus des "traîtres" au colonialisme et à la suprématie blanche. L’État, particulièrement à l'étape proto-fasciste, ne peut laisser et ne laissera pas la voie libre à aucun militant communiste véritable.

Le maoïsme soutient qu'il y a une réalité objective, qu'il y a des idées justes et des idées fausses, et que les idées les plus conformes à cette réalité objective sont les plus correctes (justes) tandis que les plus éloignées ou contraires à celle-ci sont des idées fausses. Au contraire, les opportunistes identitaires seront prompt-e-s à prescrire une chose pour elles/eux-mêmes et une autre pour les autres. Leur opportunisme est si profondément enraciné qu'ils/elles seront généralement incapables de combattre les idées incorrectes qui pourraient être émises par des personnes d'identité opprimée — aussi longtemps, en tout cas, que cela fait leurs petites affaires.

La culture de la mise en cause n'a rien à voir avec les principes de la critique communiste


Rodchenko.-Lilya-Brik-1925

L'un des pires aspects du postmodernisme dans la gauche radicale est sa distorsion de l'outil maoïste de la critique pour en faire une culture de la mise en cause, de l'attaque publique destructive et sans principes. L'opportunisme identitaire, en particulier, sera toujours prompt à utiliser un langage maoïste pour maquiller ses concepts contre-révolutionnaires.

Tandis que la critique légitime procède d'un authentique intérêt pour ce qui est le mieux pour le peuple et le détachement révolutionnaire avancé de celui-ci, la culture de la mise en cause et de l'attaque destructive rejette ce principe et cherche au lieu de cela à rabaisser ou détruire les autres dans le but d'y gagner un avantage personnel. Tandis que la culture de la mise en cause se manifeste en général par le fait de répandre des rumeurs ordurières, le plus souvent dans le dos de la personne concernée, la critique au sens maoïste est directement adressée à celle-ci. La culture de l'attaque destructive vise les individus et non les idées dans leurs têtes, recherchant des boucs émissaires et non de véritables explications, nuancées, aux échecs dans le mouvement ; reposant par conséquent sur beaucoup de mensonges et de demi-vérités.

Cette culture est intrinsèquement et profondément BOURGEOISE. Consciemment ou pas, la motivation qui se cache derrière est la recherche de l'avancement personnel de celles et ceux qui s'y livrent, cherchant par-là à montrer à l'assistance qu'ils ou elles sont suffisamment "avancé-e-s" pour identifier les erreurs de tout le monde et n'importe qui, et assez audacieux pour se permettre une dénonciation "sans concession". La culture de la mise en cause repose sur le subjectivisme et l'individualisme. Elle cherche des cibles au lieu d'investiguer la réalité dans toute sa difficile complexité, et se lance ainsi dans des conclusions hâtives en confondant inévitablement l'ami et l'ennemi. La méthode communiste de critique, au contraire, est authentiquement prolétarienne car elle comprend que le tout est supérieur à la partie, le collectif est supérieur à l'individu et les masses elles-mêmes sont les véritables héros. Pour surmonter ce subjectivisme, chacun et chacune doit avoir une bonne compréhension de la relation dialectique entre théorie et pratique, telle qu'exposée par Mao dans De la pratique.

La quête de "points à marquer" et le harcèlement des personnes ne doivent pas avoir leur place dans notre mouvement, et doivent être éradiqués de notre manière de penser. Personne, communiste ou non, ne doit se voir attendre de lui de se joindre à ce type d'attaques même lorsqu'elles sont maquillées de "critique". Au contraire, ce type de pseudo-critique doit être rejeté fermement et utilisé pour démasquer les motivations opportunistes de la personne qui le pratique. Dans les faits, ces attaques sans principes ne font que tracer une ligne de démarcation entre révolutionnaires et contre-révolutionnaires. La culture de la mise en cause destructive est paresseuse, vindicative et insipide, et doit être correctement comprise comme au-dessous des hautes exigences morales auxquelles les maoïstes doivent aspirer.

Cette culture est particulièrement endémique parmi celles et ceux qui n'ont pas de vie politique en dehors des réseaux sociaux. Leur erreur est d'autant plus "librement" nocive qu'elle est sans conséquence en l'absence de comptes à rendre devant une véritable structure organisationnelle, et qu'il n'y a personne à qui réellement se confronter pour lancer ainsi des "critiques" qui ne bénéficient à personne d'autre qu'elles ou eux-mêmes (et, objectivement, au Pouvoir bourgeois).

Les plus vils pratiquants de cette culture de l'attaque sont des individus destructeurs et non-organisés qui se posent ou se rêvent en leaders du mouvement avec une arrogance qui serait comique si elle n'était pas aussi destructive. La plupart de ces individus s'imaginent que leurs mises en cause d'autres peuvent matériellement isoler ceux-ci (ou des organisations entières) qui seraient "dans l'erreur". Mais ce n'est pas ainsi que l'isolement politique fonctionne. Il faut bien comprendre que la décision d'isoler une personne ou un groupe ne doit non seulement pas être prise à la légère, mais ne peut de toute façon être mise en œuvre sans pouvoir : pour isoler, vous devez être capables d'affronter et de mettre en application le verdict.

Lorsque l'ennemi bénéficie plus que les masses d'une telle attaque, celui ou celle qui la lance a trahi le peuple et changé de camp. L’État n'apprécie rien plus que les Trotsky du monde dénonçant le Mouvement Communiste International tout en prétendant en faire partie.

Pour les personnes rencontrant de grandes difficultés à s'organiser politiquement là où elles se trouvent (ou, plus communément, refusant d'essayer...), passer beaucoup de temps sur les réseaux sociaux de gauche est quelque chose de très commun. Et pour ces personnes accordant autant d'attention aux autres gauchistes en ligne, verser dans la culture de la mise en cause destructive est un risque permanent : parce que c'est normalisé, et parce que c'est plus facile (à court terme) que de rester ferme sur les principes et faire les choses comme il convient. Ici, "comme il convient" signifie investigation, pratique et liens d'unité noués à travers la lutte, tout ceci nécessitant patience, recherche et dévouement appliqué.

Les flagorneurs complaisants : l'auto-dépréciation n'a rien à voir avec l'autocritique

La plupart d'entre nous qui ont passé quelque temps sur les réseaux sociaux gauchistes auront observé, tournant autour de ces guérillero-a-s internétiques livrant leur "guerre sainte" contre les privilèges qu'ils perçoivent, des individus mâles blancs qui s'efforcent comme de "marquer des points" avec les personnes de nationalité opprimée (ou subissant toute autre forme d'oppression) en disant amen à tous leurs points de vue, au point de devenir de véritables flagorneurs qui ne font même plus semblant d'essayer d'assumer une ligne politique par eux-mêmes. Implicitement ou explicitement, ceux qui font preuve de cette complaisance sont incapables (ou refusent...) de comprendre que si les privilèges existent dans les hiérarchies des différents modes d'oppression, privilège et exploitation sont deux choses différentes. À partir de cette erreur, ils craignent d'être, ou au contraire annoncent avec une espèce de fierté étrange qu'ils sont par essence toujours et automatiquement "l'ennemi". Que ce soit dû à des erreurs de bonne foi, ou à un grossier opportunisme, ces personnes ont peur de montrer leur désaccord même sur des bases de principe avec les lignes incorrectes et les idées erronées émises par leurs vis-à-vis opprimé-e-s.

Ceci n'est pas ce que nous encourageons lorsque nous parlons de la nécessité de représentation des groupes sociaux opprimés dans la direction de notre mouvement. Il faut le proclamer ici haut et fort : cette complaisance est raciste, ou sexiste. Elle est une forme de paternalisme, car elle voit les camarades de ces groupes opprimés comme trop "fragiles" pour être confronté-e-s à leurs propres points de vues erronés, se remettre en question et corriger leurs erreurs. Elle prive de toute chance de sérieuse rectification celles et ceux à qui l'on dit ainsi amen à tout. Il est impossible, dans ces conditions, de lutter pour la ligne correcte ; et l'organisation (ou plutôt, en règle générale, la petite cyber-bande de potes) tourne perpétuellement en rond.

Le maoïsme soutient qu'il y a une ligne correcte et que celle-ci ne peut être trouvée qu'à travers la lutte contre les idées erronées ; idées erronées que chaque personne prise individuellement apporte avec elle dans le mouvement communiste. Et même cette ligne correcte doit être systématiquement rectifiée, testée et reformulée. Les flagorneurs ne peuvent pas lutter ; ils ne peuvent pas être des éléments utiles à aucun mouvement de libération, que ce soit de libération nationale ou pour mettre fin à l'oppression patriarcale. Bien plus souvent, ils se font les instruments des idéologies petites-bourgeoises qui existent dans les groupes opprimés. Ils ont en essence abandonné le projet révolutionnaire, et la vérité révolutionnaire qui dit que un se divise en deux, pour devenir ce qu'ils s'imaginent être de bons alliés. Mais être un camarade veut dire en réalité se tenir les uns les autres pour responsables, se soutenir les uns les autres, et se CRITIQUER les uns les autres lorsque nous commettons des erreurs.

L'envers de la corruption de l'autocritique en culture de la mise en cause, est que l'autocritique des flagorneurs "bons alliés" devient généralement un acte d'auto-dépréciation purement performatif. Dans les rangs de celles et ceux qui persistent à penser que MLM = identity politics + lutte armée, l'autocritique ne consiste le plus souvent qu'en de plates excuses, une auto-dépréciation ou alors un rapide acte d'apaisement à l'adresse des personnes de l'assistance qui n'ont pas leurs privilèges.

Ils en font une formalité creuse, non seulement sans utilité, mais concrètement dommageable pour la tâche de se transformer soi-même. L'autocritique performative fait passer en contrebande les erreurs jusqu'à la prochaine crise. Elle peut toucher, ou même aller un peu au fond des erreurs pour les besoins de la performance, mais elle n'offre aucun changement significatif ni durable. On n'observe pratiquement jamais une véritable dissection d'eux-mêmes en deux — c'est, en essence, un refus de la rupture. Un peu comme quand une personne toxicomane admet devant ses proches qu'elle a un problème, afin de ne plus les avoir sur le dos et de continuer à consommer en paix, mais sans réellement admettre avoir perdu le contrôle face à la drogue et donc avoir une compréhension rationnelle de leur addiction. Les organisations et collectifs doivent lutter fermement contre l'autocritique performative, en la dénonçant systématiquement.

La nature de cette société prend racine dans l'exploitation capitaliste, si bien que les tentatives par défaut d'autocritique de la part de cadres insuffisamment formés vont généralement prendre cet aspect performatif de par l'influence assumée de l'entourage et une tendance sociale à la mauvaise foi dans la critique et au manque de confiance dans le processus de critique. Les personnes s'engageant dans cette erreur se sous-estiment (ainsi que leurs camarades) et resteront prisonnières de leur intérêt nombriliste étroit tant que la rupture avec la part bourgeoise d'elles-mêmes n'aura pas lieu.

L'autocritique purement performative est endémique parmi tous les opportunistes identitaires et n'est pas spécifique aux flagorneurs, mais est aussi fréquemment observable chez celles et ceux que ces derniers caressent dans le sens du poil.

La véritable autocritique communiste vise à séparer le bon du mauvais, le bourgeois du prolétarien, le correct de l'incorrect, et ainsi de suite. L'autocritique repose totalement sur les lois du matérialisme dialectique et pour cette raison ne peut pas être mise en œuvre négligemment, en l'absence de perspectives théoriques, et elle requiert le plus souvent une structure organisationnelle. Nous ne pourrons pas, ici, expliquer de fond en comble la manière de mener la critique et l'autocritique communiste ; nous invitons donc nos lecteurs à étudier attentivement l'ouvrage A Basic Understanding of the Communist Party of China, que nous avons rendu disponible sur demande pour nos sympathisants afin qu'il puisse servir de manuel à tous les révolutionnaires souhaitant de tout cœur faire du maoïsme leur idéologie-guide.

[En réalité, le problème de l'"autocritique" évoquée ici, c'est surtout que dans la call-out culture (que nous avons traduite approximativement par "culture de la mise en cause par attaque destructive online") elle n'est même pas véritablement attendue. L'objectif est de détruire la cible de l'attaque (personne ou groupe), au service de ses propres intérêts personnels ou affinitaires (ou peut-être de commanditaires "de l'ombre" - dans tous les sens du terme - que nous découvrirons peut-être un jour) ; ou plus prosaïquement de "disqualifier" son contradicteur sans se casser le Q à développer un argumentaire compliqué ; mais pas, en tout cas, d'en obtenir une véritable évolution dans le "bon" sens (le sens de servir le mouvement communiste et la révolution mondiale) ; et toute la meilleure volonté autocritique que pourraient déployer les mis en cause n'y changera strictement rien.]

Élitistes donneurs de leçon et petits professeurs online de langage parfait

Le marxisme n'a pas besoin d'accolades de la part d'intellectuels s'adonnant à quelque exercice d'illusionniste, ce qui n'augure rien de bon pour les masses enchaînées dans la pauvreté et l'exploitation, ou les peuples soumis aux assauts de l'impérialisme.”—Siraj

Une erreur persistante dans la "gauche" US, particulièrement évidente parmi celles et ceux qui se veulent communistes mais ne font partie d'aucun groupe réellement existant en dehors d'internet, est la tendance à se focaliser sur le choix des mots, coupant les cheveux en quatre au lieu d'analyser la véritable substance des lignes et des contenus politiques. Ce genre de personnes rivalise d'efforts pour trouver toutes les manières de dire les mauvaise choses de la bonne manière, admonestant celles et ceux qui ne sont pas formés à leurs codes de langage hyper-critiques et élitistes. Ceci aboutit en pratique à une condamnation des masses, dont la façon de parler et les mots employés sont souvent motif d'anathème pour ces petits cyber-profs de langage "parfait".

Pour ces gens, les "munitions" argumentaires peuvent être trouvées absolument partout ; et leur petite perception individuelle est ce qui détermine la "réalité", se plaçant elles/eux-mêmes au centre de toutes choses. Indépendamment de toutes les intentions qu'ils ou elles peuvent afficher, ces personnes ne se lient en pratique que rarement avec la masses : leurs méthodes ne peuvent les conduire qu'à former de petites cliques isolées, en lieu et place des solides liens dialectiques avec les masses nécessaires pour construire le Parti. Gare à quiconque commet une erreur ou se voit qualifié de "problématique", sous peine d'être "isolé" ! Ceci n'a rien à voir avec le principe communiste de SERVIR LE PEUPLE ; c'est tout simplement faire du langage populaire en tant que tel une "violence", et détourner les masses de l'étude et de l'apprentissage de la politique révolutionnaire.

La véritable tragédie est que ces coupeurs de cheveux en quatre n'ont elles/eux-mêmes pratiquement aucune maîtrise des positions communistes, et pourtant se posent en autorités morales quant à la manière dont les autres doivent parler et se comporter. C'est là une attitude détestable et répulsive, anti-démocratique et contre-révolutionnaire qui ne peut conduire qu'au favoritisme, à la faillite ou à s'autosatisfaire dans une sorte de "compétition olympique des oppressions".

Les communistes doivent prêter attention au contenu de ce qu'exprime une personne et chercher à en extraire l'essence, et ne doivent pas s'autoriser des réactions instinctives ou des pinaillages techniques.

Les communistes doivent de tourner vers les masses avec foi et confiance, pour les pousser de l'avant au lieu de leur imposer des codes de conduite incohérents et irréalistes par en haut. La société sera transformée par une violente révolution contre sa base économique, et encore continuellement par la suite au travers d'une révolution continue dans la superstructure, une révolution culturelle.

Nous avons déjà pu voir des exemples de conceptions arriérées charriées par des révolutions dans l'histoire, comme par exemple des paysans chinois favorables au bandage des pieds des filles (pour les maintenir tout petits), mais ayant fini par rejoindre l'Armée rouge. Nous pouvons également assumer, vu d'aujourd'hui, que certaines méthodes de communication des communistes de Chine étaient "problématiques", étant donné qu'ils ne pouvaient tenir à distance ou s'isoler de la paysannerie comme base sociale de la révolution : s'ils l'avaient fait, il n'y aurait tout simplement pas eu de révolution et les capitalistes et impérialistes auraient triomphé très facilement.

Ce coupage de cheveux en quatre conduit inévitablement à traiter les masses en ennemies, et échoue à comprendre la relation entre culture et capitalisme impérialiste. Qu'ils l'admettent ou non, ces individus agissent comme s'il était possible de transformer la société autrement que par une révolution armée et sans la participation des masses. Ils ne recherchent pas l'unité, et ce n'est "pas leur boulot" d'éduquer les masses...

Nous avons même pu voir de tels communistes autoproclamés demander à être... payés avant de bien vouloir expliquer les mécanismes d'oppression à de nouveaux adhérents aux idées communistes. Ici, ces chiens montrent avoir pris la voie capitaliste dès le début, échouant instantanément à être des communistes, pour n'être rien d'autre que des élitistes contre-révolutionnaires.

En conclusion sur l'opportunisme identitaire

Les plus grands crimes de l'opportunisme identitaire reposent sans aucun doute sur sa capacité à se camoufler et à intoxiquer les camarades les uns contre les autres. Il utilise des méthodes d'ultra-gauche pour mettre en avant des lignes de droite. Pour ces raisons, l'opportunisme identitaire est nuisible aux groupes opprimés dont il utilise l'oppression de manière opportuniste pour servir ses objectifs individualistes étroits.

La seule chose qui est véritablement dans l'intérêt des opprimé-e-s aux États-Unis est la construction simultanée et concentrique des trois instruments de la révolution : le Parti, l'Armée du Peuple et le Front uni ; et l'opportunisme identitaire ne fait que gravement desservir et empêcher cette construction.

Rejeter la discipline, chercher des excuses, et qualifier d'“abusifs” ceux qui essayent d'aider à progresser

L'opportunisme identitaire, comme toute manifestation du postmodernisme dans la gauche, rejette la discipline communiste. Des idées telles que "ne pas policer les corps des toxicomanes ou leur choix de se droguer" [ou de se prostituer, pour prendre une autre exemple...], ou encore "les enfants sont capables de consentement sexuel" [dire le contraire pourrait bien, en effet, être qualifié d'"âgiste" par d'aucun-e-s...], reposent toutes sur un individualisme extrême devenu totalement et ouvertement réactionnaire.

Les communistes ne sont pas des libertins. Nous ne sommes pas des libertariens qui placent l'individu au-dessus du collectif ; nous plaçons au contraire le collectif, le Parti et les masses au-dessus de tout.

De par ces principes, nous devons nous soumettre à la discipline ; nous ne devons pas chercher des excuses pour ne pas le faire, ou chercher à nous prévaloir de notre identité pour excuser nos manquements à cette discipline. Même celles et ceux d'entre nous souffrant de handicaps, d'invalidités ou autres troubles savent parfaitement que nous devons nous autocritiquer lorsque nous commettons des erreurs ; que nous ne pouvons pas refuser la tâche de corriger ces erreurs en raison de ces handicaps ou troubles comme les opportunistes identitaires cherchent perpétuellement à le faire. Nous utilisons nos oppressions personnelles et nos expériences vécues pour nous pousser nous-mêmes en avant dans la cause de la libération ; jamais comme des excuses pour ne pas accomplir le travail que tout communiste doit accomplir. Nous nous confrontons à l'ennemi régulièrement et ne plaçons pas notre intérêt personnel au-dessus des intérêts des masses.

La discipline communiste est indispensable. Elle est un aspect majeur des succès historiques du projet révolutionnaire, et sans elle, rien ne peut être accompli. Nous avons acquis la conviction, à travers l'expérience pratique, que chacun et chacune peu importe ses capacités est capable d'élever son niveau de discipline.

Nous cherchons à comprendre et transformer notre société, pas à devenir des extrémistes antisociaux insupportables aux yeux des masses. Nous ne cherchons pas à agir comme si les interactions sociales existaient en dehors du système capitaliste. Et pour résoudre la contradiction de vivre dans et être influencé-e-s par un monde pourri que nous voulons transformer de fond en comble, nous ne pouvons pour ainsi dire nous appuyer que sur la discipline : nous nous soumettons à la majorité et à la direction de notre organisation.

Ceci étant dit, il est également vrai et doit être affirmé clairement que la majorité n'a pas toujours raison juste parce qu'elle est majorité. Dans beaucoup de situations historiques, une minorité a pu détenir la ligne correcte ; par exemple, dans les années 1960, la Chine et l'Albanie avaient raison contre l'immense majorité du mouvement communiste international qui restait soumise au révisionnisme moderne de l'URSS.

Ainsi, même si la majorité des collectifs de notre mouvement prônait les principes erronés de l'opportunisme identitaire (ce n'est heureusement pas le cas), nous n'y cèderions pas ni n'abandonnerions notre idéologie : nous ne ferions que lutter pour rectifier les choses, et améliorer encore notre discipline. L'adhésion aux valeurs du centralisme démocratique sert notre mouvement tout entier ; et de la même manière, il est absolument ridicule de prétendre que nous devrions nous soumettre au magistère de dilettantes inorganisé-e-s. Une telle chose serait profondément droitiste, bien qu'il existe effectivement des personnes qui, sur la base de l'identity politics, pourraient la revendiquer.

Le prolétariat n'a rien à gagner dans le postmodernisme et l'opportunisme, et une claire ligne de démarcation doit être tracée entre nous et eux, dans l'intérêt inébranlable de la classe.


[Une partie reste encore à traduire, importante, sur les problématiques liées à l'ère internet ; elle viendra compléter cet article lorsqu'elle sera prête. Mais l'essentiel est déjà dans ce qui précède]

(cette image est de nous, elle n'est pas tirée de l'article de RGA)

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Published by Servir_Le_Peuple
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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 07:51


Vu la dimension prise par leur praxis politique faite de calomnies, diffamations et semi-poucave... mais aussi de menaces, intimidations voire agressions physiques de militant.e.s, il est temps, après le 'p''c''mlm', de mettre fin dans le mouvement communiste hexagonal à une autre supercherie politique :


Organisation "communiste" Futur Rouge :
une critique politique en règle

 

Et ne nous y trompons pas, LÀ est la raison des bruits de chiotte qui peuvent courir (notamment) sur Servir le Peuple et tout un ensemble de personnes ; LÀ est ce qui peut valoir à un communiste d'être menacé par deux individus patibulaires en bas de chez lui, pratiquement sous les yeux de ses enfants ; car LÀ est leur véritable TERREUR : être démasqué.e.s politiquement ; et non le démenti de leurs calomnies contre tel ou tel individu et/ou tel ou tel groupe, chose à laquelle nous ne perdrons même pas un quart de seconde ici (ces calomnies ont de toute façon pour ORIGINE le fait que les personnes ou les groupes visé.e.s SAVENT tout ou partie de ce qui va être exposé ci-après, et les conséquences politiques qui en ont été tirées).


Née fin 2012 – début 2013 d’une scission avec le marxisme-léninisme "orthodoxe" et poussiéreux du ROCML (marxisme-léninisme "albanais"), l’Organisation "communiste" Futur Rouge [il importe de souligner ici que l'organisation actuelle ne compte plus qu'une petite partie des effectifs de cette époque, les éléments politiquement sérieux et conséquents ayant progressivement "taillé la zone"...] a rapidement évolué vers un positionnement postmodernoïde de "Parti de tout ce qui bouge", courant désespérément et (pour tout dire) lamentablement après toutes les questions et luttes qui depuis quelques années, rompant avec l’orthodoxie "puro-classiste", "universaliste" et finalement… républicaine française de la majeure partie du mouvement révolutionnaire anticapitaliste, s’affirment dans le débat politique et ont incontestablement (et de plus en plus) le vent en poupe.

Mais sans pour autant, comme nous allons le voir, avoir rompu le moins du monde avec leurs conceptions "stalino-albanaise" ("marxistes-léninistes ossifiées") d’origine ; que ce soit par la propension à transformer très vite toute "contradiction au sein du peuple" (enfin, plutôt, tout désaccord politique avec elleux) en guerre totale avec l’ennemi "contre-révolutionnaire" ; ou – surtout – par leur soif quasi-maladive de contrôler, diriger, tout placer sous leur direction, ne soutenant et participant aux luttes que dans cette optique et usant lorsque les choses leur échappent, en lieu et place de la réflexion et (éventuellement) la remise en question de leur pratique politique, de la calomnie la plus abjecte – sans oublier la langue de bois, c’est-à-dire l’usage, dans ce but d’attirer à elleux, de discours politiquesqu’illes ne pensent même pas, de positions contraires à ce qu’illes pensent en réalité. 

Ce groupuscule s’illustre notamment par une comédie de "soutien" aux Luttes de Libération des Peuples niés d’Hexagone (basque, breton, occitan, corse etc.) ainsi qu'à l'antiracisme autonome décolonial porté par les premier.e.s concerné.e.s (les nationalités populaires, en somme, "importées" de l’Empire colonial/néocolonial pour leur force de travail et soumises en Hexagone à l’oppression nationale très spécifique qu’est le racisme structurel, la colonialité).

Ces positions sont bien entendu une HYPOCRISIE OPPORTUNISTE totale dans le but de "massifier", "rameuter" autour d'eux, toujours dans leur perspective de grand Parti marxiste-léniniste DE FRANCE qui une fois construit aura la magnanimité de "tenir compte" de toutes ces problématiques ; dans une posture démonstrative de "court-après-tout-ce-qui-bouge" qui peut donner l'illusion d'être plus "avancée" (voire "la plus avancée" de l’État français !) que celle d'organisations ayant (peut-être, aussi...) les prudences de rigueur vis-à-vis de mouvements qui restent à déblayer de moult imprégnations petites-bourgeoises, réformistes ou au contraire ultra-radicalistes postmodernes, etc.

[Pour résumer à l'extrême, mais de manière complète et compréhensible : il y a un ensemble de gens qui se sont détachés du ROCML, fin 2012, pour donner naissance à l'organisation "Futur Rouge" ; mais pas tou.te.s pour les mêmes raisons. Il y avait par exemple une rupture avec le jacobinisme, la négation de la plurinationalité réelle de l'Hexagone "français", commune à tou.te.s en apparence, mais d'une sincérité variable selon les personnes. Surtout, il s'agissait pour un certain nombre d'aller vers le maoïsme et le soutien aux Guerres populaires dirigées par des Partis maoïstes à travers le monde  (démarche aboutissant dans l'actuel Parti communiste maoïste - PCM) ; tandis que d'autres (celleux qui sont resté.e.s sous le nom de "Futur Rouge") rejetaient cela, pour y préférer le soutien sans recul critique à "tout ce qui bouge" ou à "celui qui a la plus grosse" dans tel ou tel pays (comme le MLKP et son alliance avec le PKK en Anatolie), etc. etc., et avaient en réalité surtout rompu avec le "conservatisme" dogmatique du ROCML au profit du postmodernisme qui est son alter ego, son Némésis, l'autre mâchoire de l'étau qui enserre le matérialisme dialectique. Et plus cela avançait et les contradictions s'aiguisaient (mais c'était déjà largement le cas à l'intérieur du ROC...), plus l'opportunisme politique sans limites des seconds (l'actuel "Futur Rouge") se traduisait en pratique par des méthodes proprement fascistes. Méthodes comprenant notamment les "bruits" abjects que vous lecteurs avez peut-être pu entendre sur telles ou tels personnes ou groupes, dont le blog Servir le Peuple...]

Avoir été en contact avec ces gens depuis un certain nombre d'années permet très aisément d'en apporter les preuves. 

Voici par exemple une petite recension de propos tenus (par mail ou de vive voix) : 

- Extraits de mails d'un sympathisant de l'organisation (exclu du PCmF au premier semestre 2013 pour ENTRISME – il avait infiltré celui-ci avec un autre individu pour en attaquer de l’intérieur les positions fondatrices ; et resté TRÈS proche des personnes de Futur Rouge depuis – globalement, les calomnies sur le "centralisme démocratique à deux" et le "front populaire révolutionnaire à cinq" au sujet du PCmF, vrai boulot d’indic au demeurant si seulement c’était vrai, ça vient de lui) :  

"Les nombreuses nationalités exploités, opprimées dans leur droits par le tsarisme sont pour toi comparable avec la Bretagne, l'Occitanie et l'Alsace. Tu confonds des nations et des peuples assimilés sur la seule base que subsiste une langue dans une région donnée, bien que le développement historique aille vers le dépérissement de ces langues en question. Ton autre justification est l'histoire. Comme si qui que ce soit pouvait nier le Soviet de Strasbourg ou les traditions de lutte du prolétariat et de la paysannerie de l'Occitan. Mais ce n'est pas avec le passé que l'on forge la ligne politique qui doit répondre aux conditions actuelles." 

"j'imagine le mur auquel tu vas te heurter si tu tentes de faire la propagande parmi les ouvriers d'un parti qui reviendrait à leurs yeux à la création d'un Parti régional" (on imagine que c'est la même chose pour "racial", si on va au bout du raisonnement...)

"ton Occitanie fantasmée" 

etc. etc.

- Extrait d'un mail d'un membre de l'organisation (très récent là pour le coup) [dans le registre "absence de tout principe" de cette organisation, il faut préciser ici que cet individu dit régulièrement et dira probablement encore ne pas faire partie de Futur Rouge... ce qui ne l'empêche pas de s'en présenter comme membre dans divers évènements où il se rend, y compris à l'étranger, pour y déverser (d'ailleurs) les habituelles calomnies de ce groupuscule à l'encontre de ses adversaires politiques ; ou encore de passer un temps assez incommensurable (pour quelqu'un ayant supposément une activité professionnelle ET militante, ainsi qu'une vie de couple) à prendre leur défense par des dizaines de mails alliant persuasion, envolées lyriques et menaces à peine voilées ; il est par ailleurs selon toute vraisemblance le commanditaire d'actions d'intimidations contre des communistes opposés à Futur Rouge (nous avons, si cela est nécessaire, des mails de ses menaces)] :

"À l'époque quand je disais à ma mère que je militais avec des occitans, elle me demandait s'ils venaient en armure aux réunions de cellule. Mais ça doit être la propagande de l’État français qui meurt de trouille." http://ekladata.com/OLshVXZiBIQmwKOf-IjCNX9aoBo.png 

"A priori la ligne de l'OC-FR, c'est qu'on était d'accord avec tout ce qui permettait d'affaiblir l'impérialisme français" => et bim !!

C'est là le typique exemple de ce que de très nombreuses personnes révolutionnaires, libérationistes des Peuples ou anticolonialistes pourfendent depuis des années : la THÈSE UTILITARISTE. "Soutenir" les luttes parce que ça "affaiblit" notre ennemi, autrement dit parce que ça nous SERT. Exactement le même raisonnement que tou.te.s celleux qui, depuis le Komintern comme l'"Opposition de Gauche" des années 1930 jusqu'à nos jours, ont pu dire "Vive les luttes des Peuples colonisés"... parce que ça affaiblit la bourgeoisie chez nous, notre ennemi direct. JAMAIS pour les Peuples opprimés qui luttent en tant que tels, parce que c'est JUSTICE, parce que c'est le sens de l'Histoire (la strangulation des Centres capitalistes par les Périphéries exploitées)... Parce que c'est la colonne vertébrale du système que nous disons combattre ; parce que (petits Blancs occidentaux vis-à-vis des Peuples colonisés d'outre-mer et des racisé.e.s ici même, petits bourgeois "dans le mouv" des métropoles vis-à-vis des "sans-dents" et des "illettré.e.s" des territoires relégués) nous aurions compris que le secret de notre impuissance est que notre râtelier, notre petit confort repose sur leur servitude et que (en véritables révolutionnaires) nous serions prêt.e.s à TRAHIR, à RENONCER à cela pour soutenir sans prétendre leur dicter leur agenda ces luttes nécessaires pour dynamiter ce système – et arracher l'humanité et la planète à la perdition vers laquelle il les précipite.

Non, toutes ces luttes ne seraient en réalité (dans le fond) que des "notes discordantes dans le processus révolutionnaire (que l'on) voudrait contrôler"[1] ; des problématiques "gênantes" (des "cailloux dans la chaussure") dont il faudrait faire en sorte de se débarrasser au plus vite, en en "tenant compte" et en leur donnant "quelque chose comme ce qu'elles veulent" ; sans jamais cesser de chercher, bien sûr, à imposer son agenda au leur à la première occasion... et sans hésiter à les poignarder dans le dos lorsqu'elles ne veulent pas s'y prêter (ce qu'il s'est typiquement passé avec Libertat en Béarn, organisation qui "aurait dû" - puisque Futur Rouge "soutient" la lutte sur la question occitane - se joindre au projet de "grand Parti marxiste-léniniste DE FRANCE", ou du moins s'en faire les auxiliaires zélés et silencieux... rigolo, vraiment rigolo d'ailleurs que toujours le même zigue, toujours dans le même échange de mails, ait le culot de nous comparer au PC de Thorez "silenciant" les "questions de sexisme dans la classe ouvrière" mais aussi "l’Étoile nord-africaine et le mouvement breton", alors que la manœuvre ici est précisément un copié-collé exact de ces deux derniers cas de figure : "détruire" une organisation nationale indépendante qui ne veut pas "se soumettre" au "Parti révolutionnaire de toute la classe ouvrière de France", par le biais de calomnies ignominieuses - à l'époque thorézienne, c'était plutôt "hitlérisme" qui était à la mode). 

Et d'ailleurs : "ma révolution est intersectionnelle"  

=> Voici ce qu'en dit le PIR (dont on pourra dire beaucoup de choses, mais pas qu'il n'est pas l'"usine" d'un blindage idéologique particulièrement efficace contre ces logiques de récupération) :

Une critique POLITIQUE de "Futur Rouge"

http://indigenes-republique.fr/vacarme-critique-les-indigenes-la-faillite-du-materialisme-abstrait-2/ 

Ou encore ce masterpiece d’Houria Bouteldja (trop long pour être reproduit ici en intégralité, mais à lire absolument) :

http://indigenes-republique.fr/race-classe-et-genre-une-nouvelle-divinite-a-trois-tetes-2/ 

Bref, l’"intersectionnalisme" peut avoir un sens – son sens originel – lorsqu’il est mis en avant par des femmes racisées ; mais dans la bouche de Blanc.he.s (même femmes, même LGBT !!) il faut se résoudre à l’appeler par son nom : une arme de récupération massive.

Raison pour laquelle le mot d'ordre de la plupart de ces "intersectionnel.le.s" pourrait être résumé par "Vive l'antiracisme politique... sans le PIR" :

http://ekladata.com/IpDbvnFZJ8jKDuJPA.png - http://ekladata.com/CE0WcrQ4JDw4.png 

Comme article intéressant à ce sujet, on peut aussi conseiller Des complices, pas des alliés - Abolir le complexe industriel de l’Allié :

https://antidev.wordpress.com/2015/01/25/des-complices-pas-des-allies/  

Et de fait, toujours de ce même zigue "révolutionnaire intersectionnel"... voici par exemple ce mail d'il y a quelques années où il attire l'attention sur la ("dangereuse") présence de "pas mal de barbus à Saint-Fons" (banlieue lyonnaise à côté de Vénissieux) : qctEEMOoB9Nja2asxUyrFmkhYp0.png ; invitant à venir en nombre pour "protéger" une réunion-débat avec les réformistes de gauche afghanes[2] de RAWA. 

Ou celui-ci dans lequel il attire et appelle à attirer l'attention sur la présence de l'"affreux" Tariq Ramadan à un meeting consacré à Gaza, un an après Plomb Durci :

http://ekladata.com/j_xzvvybCkz_Acu-149t2-BVTJc@1235x789.png 

Bel exemple de ce qui s'appelle le ''whitesplaining'' (aller expliquer la life aux non-Blancs du haut de ses Lumières de Blanc qui sait tout). 

En gros : prenons novembre 1938, lendemain de la Nuit de Cristal en Allemagne (nous ne prenons VOLONTAIREMENT pas plus tard, l'Holocauste, histoire qu'on ne vienne pas me dire ''comment j'ose comparer'' - la Nuit de Cristal, on va dire que c'est comparable en violence avec Gaza). Des Juifs et des personnalités bourgeoises antifascistes organisent un meeting pour s'y inquiéter de la tournure que prennent les choses outre-Rhin. 

Eh bien ce qui est proposé là, ça revient à dire ''allons-y, c'est important d'y aller, mais attention il y a ce type-là, le rabbin Machintruc, faut expliquer aux gens en quoi et combien ses propos sur la place de la femme ou l'homosexualité dans la religion israélite sont abominables''... 

On notera aussi que curieusement, la présence du ponte grand bourgeois Stéphane Hessel à la même réunion ne semble pas du tout l'émouvoir autant, ni nécessiter un "classplaining" quant au caractère alter-impérialiste en mode "tiers-mondisme gaulliste-de-gauche" du bonhomme. 

Ou encore (beaucoup plus récemment, là), cette "white validation" (fait pour un Blanc de saluer bruyamment par des "hourras !" lorsque des racisé.e.s vont selon lui dans le sens de ce qu'il a envie d'entendre, de l'agenda qu'il veut secrètement leur dicter - genre là "youhouuu ! Houria elle prend ENFIN en compte la question du féminisme"... euuuh oui... t'es sûr que c'était pas déjà le cas, mais à sa façon ?) :

http://ekladata.com/0CdRncQ9cPN2b00mXOssDItjNd8.png 

On pourrait encore parler du même auteur de ces mails lorsque celui-ci, vers 2008, s'est senti comme investi d'une mission divine à l'encontre d'une petite secte politique aux positions effectivement très tordues, mais dont surtout personne n'a jamais entendu parler : l’Église réaliste. 

Le problème, c'est que le gars (par ailleurs militant syndical) sur qui il est tombé à bras raccourcis n'en faisait à cette époque déjà plus partie ; il avait été "excommunié" après avoir (sans doute) compris le niveau de n'importe quoi du truc ; le gourou ayant rendu public un texte halluciné, sans doute rédigé sous peyotl, à ce sujet. 

Du coup, son super-dossier-de-la-mort-qui-tue ne pouvait être que ce qu'il a été : un MONUMENT d'islamophobie (oui car ce qui le dérangeait tant dans cette secte politique plutôt qu'une autre, c'était son "islamo-gauchisme"...), de style policier post-NKVDesque et même de pures affabulations, puisqu'il se trouve que nous connaissions vite fait ces gens, le gars et le prétendu "harem de femmes voilées" censé l'entourer, et nous pouvons attester qu'il n'en était absolument rien (de "harem", de "burqas" des pieds à la tête etc. etc.). 

Même les lambertistes orthodoxes du CCIT et les vieux ML naphtalinés de l'URCF, peu suspects d'"islamo-gauchisme", avaient trouvé le procédé totalement scandaleux... 

La violence pour cet individu, traversant alors une passe très difficile comme tout rescapé de secte, et plus encore la violence RACISTE ressentie par les personnes musulmanes de son entourage affectif (le fameux "harem", en réalité sa compagne et les sœurs, cousines ou amies de celle-ci), a dû être tout simplement indescriptible...

- Citations de mémoire de la dirigeante de l'organisation :

"Nan mais franchement, l'Arpitanie, ça parle à QUI dans les masses ???" (ben en l'occurrence, en Savoie, à plus de monde qu'on ne le croit : bien que le terme soit un néologisme, il désigne une réalité culturelle tout à fait présente et ancrée dans les classes populaires de ce territoire "français" depuis seulement un siècle et demi, où il s'agissait - pour expliquer le contexte de ces propos - de créer une Action antifa "des Alpes arpitanes", pas un mouvement indépendantiste... et par ailleurs, l'antiracisme politique décolonial "ça parle à qui", le féminisme radical "ça parle à qui", et même, osons le dire, la lutte de classe pour la dictature du prolétariat et le communisme, "ça parle à qui" ?? "vos conneries n'intéressent personne, pas même les premier.e.s concerné.e.s" n'est-il pas l'argument classique de tous les réactionnaires face aux expressions politiques rupturistes radicales ?).

(au sujet d'un militant occitano-basque) "Je suis sa secrétaire nationale, il m'obéit c'est tout" (ben non, si t'es lyonnaise t'es pas sa secrétaire "nationale"...).

"Si tu veux faire de l'antifa, tu cherches pas, tu vas voir direct les Noirs et les Arabes, tu parles qu'à eux" (ouais genre gros gibier de recrute quoi... puant de paternalisme ! et chose que nous n'avons au demeurant jamais constatée dans notre activité politique personnelle : déjà ces jeunes prolétaires "noirs-et-arabes" ne parlent pratiquement jamais de fascisme mais de RACISME, qu'ils voient à juste titre comme un phénomène politique beaucoup plus large que la seule extrême-droite... l'"antifa" en toute franchise ils s'en battent un peu la race, sans mauvais jeu de mots, et à bien des égards ils n'ont pas totalement tort !).

"Les banlieues c'est pas le prolétariat, c'est le lumpen prolétariat" (CQFD)

Il y avait eu aussi CETTE POSITION (dont elle était très vraisemblablement la rédactrice principale)... de merde en fait, quand on y pense bien, en faisant abstraction de combien elle paraissait surnager au-dessus du torrent de merde qui rugissait à cette époque : http://futur-rouge.overblog.com/2013/11/communiqu%C3%A9-en-r%C3%A9ponse-au-communiqu%C3%A9-du-rocml-carhaix-et-quimper-deux-manipulations.html.

Il s'agissait d'une réponse au ROCML (dont Futur Rouge venait de se séparer une dizaine de mois plus tôt) sur la question du mouvement des ouvriers et des paysans bretons de l'automne 2013, mouvement dit ''des Bonnets Rouges'', sur lequel le blog Servir le Peuple (aux côtés de camarades occitanistes, indépendantistes bretons de Breizhistance bien sûr, etc. etc.) a pu par exemple produire une longue, profonde et conséquente analyse (en SOUTIEN) :

http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/reflexions-communistes-sur-le-mouvement-des-bonnets-rouges-nov-2013-a114085890

Le ROCML appelait à se joindre à la (scandaleuse, et ridicule en termes de mobilisation) contre-manif de Carhaix ; ce à quoi Futur Rouge répondait qu'il fallait au contraire être à la vraie manif du mouvement à Quimper, ''avec les masses'' : http://rocml.org/carhaix-et-quimper-deux-manipulations/

Le site Servir le Peuple, là encore, s'était alors permis une modeste ''critique'' (qui se voulait amicale et constructive) de cette réponse qui ne semblait pas assez "percutante" face à ce qu'il fallait bien appeler un monument de merde jacobine (la position du ROC) : http://servirlepeuple.over-blog.com/article-appel-de-la-gauche-independantiste-bretonne-breizhistance-pour-le-30-novembre-121348023.html

Il s'agissait de commentaires sur Facebook, en présence de militant.e.s de Futur Rouge d'ailleurs, et qui avaient ensuite été retranscrits sur le blog. Et là, DIRECT, un froid polaire s'était abattu sur les relations entre l'organisation et le "crew" autour de ce site d'information maoïste ; "crew" dont faisait d'ailleurs partie le gars (le "leader charismatique s'il en est") de Libertat attaqué nommément dans le communiqué de calomnies du 5 mai dernier... Il a, en fait, encore fallu pas mal de temps pour réaliser qu'en réalité ces ''modestes réflexions'' sur leur réponse au ROC les DÉMASQUAIENT ; qu'elles démasquaient leur supercherie de ''soutien'' aux luttes des Peuples et territoires périphériques d'Hexagone.

Servir le Peuple avait SOUTENU ce mouvement malgré la FNSEA et les petits patrons de PME, comme un ''nouveau Languedoc 1907'' ou un ''LKP d'Europe'', sur la base d'une véritable analyse politique en béton... alors que Futur Rouge, en réalité, ne reprochait au ROCML que d'avoir une position le conduisant à "s'isoler", au lieu d'être "aux côtés des masses"... pour pouvoir leur retourner le cerveau et embrigader quelques recrues dans l'orga.

Orga qui dans un cas comme dans l'autre n'en reste pas moins un projet de Grand Parti marsiss'-léniniss' de ''laclassouvrière'' DE fRANCE (projet voué au demeurant au plus lamentable échec, quand on connaît les baltringues). Simple question de stratégie, quoi.

Finalement le même raisonnement qui les oppose aujourd'hui aux ''niqueurs de race'', aux ''racialisateurs go home'' qui se coupent et se posent même en ennemis vociférants d'un mouvement antiraciste décolonial en pleine dynamique, alors qu'il faut bien APPROCHER ce mouvement (ce que fait Futur Rouge) si l'on veut pouvoir espérer le ''gagner'' à soi et à ses idées (que l'on suppose si "supérieures" aux siennes)...

Nous n'avions pas réalisé à quel point ces quelques petites remarques se voulant constructives et (surtout) la critique au vitriol de la position du ROCML, critique censée les soutenir dans cette polémique, portait en réalité une charge explosive colossale contre leur propre démarche politique d'imposteurs, de vrais faux amis des masses populaires (bretonnes/occitanes/basques & co ou racisées) en lutte ; charge dont elleux avaient par contre parfaitement ressenti la menace ; raison pour laquelle déjà à cette époque les relations avaient commencé à se faire froides...

Et puisque l’on parle de relations "se faisant froides" à cette époque (fin 2013), dans la catégorie "absence de tout principe" cette fois-ci, on pourrait parler par exemple de cette Déclaration internationaliste de soutien aux paysans en lutte du Brésil ; signée par tout un ensemble d’organisations communistes ou révolutionnaires des Peuples en Lutte ; DONT Futur Rouge et le PCmF alors en processus d’unification au sein du "Bloc Rouge"… Sauf que voilà :

- Là où le PCmF a bien reproduit sur son site L’ENSEMBLE des organisations et collectifs signataires, en indiquant bien lesquels en étaient à l’initiative http://drapeaurouge.over-blog.com/2013/12/appel-%C3%80-d%C3%89noncer-le-gouvernement-br%C3%89silien.html

- Futur Rouge a simplement laissé en signatures "OCFR / PCmF" http://futur-rouge.overblog.com/2013/12/appel-%C3%A0-d%C3%A9noncer-le-gouvernement-br%C3%A9silien.html

Et ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres de la "dialectique" permanente entre pompage/pillage et invisibilisation (du pompé/pillé) qui caractérisait Futur Rouge à cette époque ; par exemple vis-à-vis du blog d’information et d’analyse communiste-maoïste Servir le Peuple ; parallèlement à la manœuvre de parasitisme politique ("stratégie du coucou" : squatter une orga ou un "processus unitaire" comme moyen de recruter large, puis la/le quitter en embarquant le maximum de recrues avec soi) alors en cours vis-à-vis du PCmF, qui succédait en cela au ROCML (nous reviendrons sur cela plus loin).

Un camarade s’était vu par exemple demander, par une militante de Futur Rouge, qui elle pouvait citer comme travail d’analyse marxiste sur l’Occitanie dans son travail politique (réunions, discussions avec les gens etc.) ; celui-ci avait naturellement répondu "ben, Servir le Peuple…" et celle-ci lui avait alors ouvertement dit "ah non, pas Servir le Peuple justement !"… ce qui ne la/les empêchait pas dans le même temps de lire quotidiennement et de pomper régulièrement ce site, mais attention hein, pas question de lui faire de la pub ! Voilà pour donner un autre exemple. Absence totale de principes…

De même, l'organisation "Futur Rouge" se réclame du marxisme-léninisme et même du "maoïsme" mais ne parle concrètement JAMAIS du Pérou (et même pour ainsi dire jamais de l'Inde, très peu vite-fait des Philippines... et même très peu de la Palestine en fait – seulement trois entrées sous ce tag en 4 ans sur leur site). Leur grand truc c'est Rojava, où des indigènes kurdes au projet politique certes très intéressant affrontent d'autres indigènes... "horribles z'islamistes", avec ce qu'il faut bien appeler le plus gros soutien matériel occidental dans le conflit syrien toutes factions confondues, et la menace évidente d'un terrible "retour de bâton" dès lors qu'ils ne serviront plus ces buts de guerre occidentaux (et qu'il faudra ménager l’État fasciste turc, ou encore le régime bourgeois comprador du Kurdistan d'Irak). Plus on y réfléchit, plus il apparaît impossible d'y voir autre chose qu'une répulsion instinctive envers une Guerre populaire (celle du Pérou, 1980-2000) fondamentalement anticolonialiste et secouant les fondements mêmes du Pouvoir blanc mondial (d'autant plus quand, en réponse aux critiques faites ici, est "envoyé" troller une publication à ce sujet un individu qui va attaquer cette expérience révolutionnaire sur l'air de "raciste", "génocidaire" et surtout... "narco-terroriste", soit mot pour mot la propagande impérialiste occidentale à son encontre !) ; et au contraire une fascination fantasmatique pour une lutte qui, sans préjudice de ses aspects positifs unanimement reconnus, semble littéralement (ou qui est... peut-être ?) étudiée pour plaire à la gauche radicale occidentale – une "révolution intersectionnelle par excellence" en quelque sorte, en référence à ce que nous avons vu plus haut sur ce sujet.

De même qu'en Inde, aux Philippines ou encore en Afghanistan (où la Guerre populaire en est au stade "préparatoire"), des indigènes maoïstes affrontent des pouvoirs "indigènes" fantoches mais avec une position léniniste DÉMOCRATIQUE et dialectique vis-à-vis des populations musulmanes qui affrontent ces mêmes pouvoirs sous la bannière de l'islam... Rejetant, dans le cas de l'Afghanistan, les positions telles que celle de RAWA qui reprochent, en gros, à l'occupation impérialiste d'avoir mis au pouvoir des seigneurs de guerre "islamisants" et non des "progressistes" qui eurent alors été de "bonnes" marionnettes. Là encore, "cherchez l'erreur" (dans la totale ou relative absence d'expression de "Futur Rouge" là-dessus). On notera aussi la signature par Futur Rouge, en septembre 2015, d'une déclaration de l'ICOR qui reprend mot pour mot dans un passage tout le discours sur le "nazislamisme" ; outil d'analyse particulièrement inepte (euro-centré) du phénomène quelle que soit l'horreur que celui-ci peut nous inspirer. Servir le Peuple et les maoïstes d'Hexagone soutiennent Rojava, oui, et les volontaires communistes ou libertaires turcs et internationaux qui combattent à ses côtés ; mais pas de manière tonitruante et acritique, comme s'illes avaient "enfin" trouvé "la" lutte "safe" à soutenir dans cette partie du monde(lire ici). Illes n'iront pas, comme des membres de l’Église réaliste (toujours selon le même olibrius des "barbus de Saint-Fons"), faire l'apologie des GIA devant un parterre d'Algérien.ne.s à un meeting décolonial d'Houria Bouteldja ; mais illes n'iront pas non plus, pour autant, mettre l'"islamisme" au même niveau que la coalition fasciste forgée lors de la Guerre d'Espagne en 1936 (coalition de puissances impérialistes – Allemagne, Italie – et de courants fascistes d'autres bourgeoisies impérialistes, dans l'opposition ceux-là, mais qui fournissaient également de l'aide à Franco). Les "bonnes" et les "mauvaises" luttes d'une organisation prétendument communiste sont quelque chose qui en dit souvent très long sur celle-ci...

De même que lorsque des hommes blancs... mais aussi des femmes, et même des féministes (comme une certaine Caroline F...), et même des féministes radicales (pourquoi pas) attaquent sous l'angle de l'antisexisme l'organisation politique indépendante des indigènes intérieurs d'Hexagone, ce n'est pas quelque chose qui ne doit "pas trop intéresser"... mais quelque chose qui doit être DÉNONCÉ comme RACISTE, comme une défense du privilège blanc et une quête d'égalité (de genre, en l'occurrence) ENTRE BLANC.HE.S sur le dos des prolétaires du monde que sont les racisé.e.s. Et qui peut l'être (dénoncé) y compris par des hommes blancs si ceux-ci sont suffisamment conscients et formés politiquement pour le faire... ou faut-il alors "fusiller" Julien Salingue (pour ne prendre qu'un exemple) ??

De même que toute mise en avant d'un discours de type "Women are the 'niggers' of the World" ("les femmes sont les 'nègres' du monde" - mais enfin, les femmes racisées savent très bien depuis leur naissance qu'elles le sont, racisées, ce discours n'émane et n'intéresse donc que des femmes blanches...), alors que l'actualité du moment est à des crimes de guerre coloniale intérieure contre les jeunes des quartiers prolétaires à majorité non-blanche... est proprement indécente, point à la ligne. La liste pourrait encore être longue, malheureusement le nombre de caractères (en version HTML) dans les articles est limité...

Bien que ne faisant pas partie de "Futur Rouge", un autre petit groupe décompo leur sert de fait d’"antenne" sur la place militante de Montpellier ; en particulier dans la "croisade" contre les éléments locaux du Bloc Rouge devenu PCM, qui co-gèrent avec des militant.e.s libertaires le bar associatif "Le Barricade" :

https://fr-fr.facebook.com/lestricoteusesenfurie/posts/838080356248865

https://fr-fr.facebook.com/lestricoteusesenfurie/posts/939455599444673

Il s’agit des "Tricoteuses en Furie", dont voici un exemplaire de la campagne de provocations et de calomnies destructives contre ledit bar asso :

https://www.facebook.com/lestricoteusesenfurie/posts/1100953523294879

"Féminisme marxiste queer décolonial classe // race // genre"... ou plutôt, mieux dit, blancouilles lèche-décolonialisme à un point à peine imaginable (pire que "Futur Rouge", on pensait que c'était pas possible ben si, là pour le coup c'est "vive l'antiracisme politique avec le PIR" et même "plus piriste que le PIR" lol), mais qui ne voient toujours pas le problème quand une meuf vient leur expliquer par A + B (très calmement et poliment : ici ici ici) qu'il n'y a dans cette affaire du Barricade aucune "agression homophobe" d'aucune sorte mais bien, par contre, une violence et des préjugés racistes-classistes inouïs contre le soi-disant "agresseur" ; dont le bar a eu tout à fait raison de prendre la défense (sans être, pourtant, des gens disons très "réceptifs" aux thèses antiracistes politiques... comme quoi !). [Lire aussi ici les explications de l'Alternative Libertaire locale qui gère principalement le bar, avec une petite chronologie détaillée des évènements – parce que se baser toujours sur une seule version des faits, ça va bien deux minutes mais voilà...]

Ou le problème... de ce commentateur qui emploie le "splendide" terme raciste de "basanés" ; ce qui ne suscite absolument aucune réaction de la part de nos "marxistes queers décoloniales" en carton ; les joies et la bonne humeur de l'"intersectionnalisme" sans doute ! [Voir ce qui a été écrit plus haut à ce sujet]

Il est clair qu'il faut gratter un peu pour trouver que "en majorité racisées" ou pas (mais nos sources sur le terrain semblent plutôt indiquer le contraire…), ce groupe ultra-gauchiste décompo n'a aucune cohérence ni conséquence dans sa posture antiraciste décoloniale affichée. Le fond de la pensée, par définition, ce n'est pas la surface. Mais puisque telle est la tragique destinée de celleux qui cherchent la merde, alors grattons ; et en grattant voici par exemple ce que l'on trouve :

http://ekladata.com/AbmUPy_wAcIjRAOs9Pp2G2MujDE.png

... un splendide "merci !" à un dessinateur "Charlie" jouant les ethnologues avec les jeunes-de-banlieue, qu'il fait ensuite parler "petit arabe" dans ses dessins (l'info nous a coûté... une recherche Google, deux minutes chrono en main).]

Ces "Tricoteuses", soutenues en cela par Futur Rouge, sont également connues pour leur soutien au STRASS ("Syndicat des Travailleurs du Sexe"), "syndicat" qui sous couvert de dénoncer et de lutter contre les violences et en particulier la persécution policière subie par l'activité prostitutionnelle, et de mettre en avant des considérations de "survie" et la "reconnaissance comme travailleur-euse-s pour pouvoir reconnaître qu'il y a lutte de classe", vise en fait (ces personnes étant généralement des prostitué.e.s "de luxe", relativement "libres" dans leurs choix, leurs prestations et leurs tarifs) à instiller l'idée d'une prostitution "métier comme un autre", relevant d'un "libre choix de fournir un service sexuel" selon la "loi de l'offre et de la demande", et sur lequel tout regard critique relèverait de la "putophobie", sorte de forme aiguë de toutes les conceptions patriarcales (misogynie, homophobie, transphobie etc.) ; tout ceci au plus profond mépris, bien sûr, des millions de personnes dans le monde pour qui cette activité est une forme indicible d'exploitation, un esclavage aux mains de réseaux mafieux ou une activité de survie poussée par la plus terrible misère, quelque chose dont l'existence ne peut se concevoir dans un quelconque projet révolutionnaire de société.

Et ce (ce soutien au STRASS) bien avant que (aux dernières infos) les contradictions entre les "anticapitalistes" (comme l'assez connue Morgane Merteuil qui prône en substance une "autre prostitution", "émancipée" et collectiviste dans une société libérée du Capital, ce qui peut à la rigueur se discuter) et les "libertariens" aient explosé, conduisant à la purge des premierEs... et prouvant par là, au passage, que cette organisation était (donc) bel et bien le lobby libéral-"libertaire" "capitaliste uberisé" contre lequel des centaines et des centaines de personnes de tous les courants politiques révolutionnaires mettaient en garde (et se voyaient pour cela vouées aux gémonies "putophobes"). Voilà donc un peu, là encore, le niveau d'opportunisme et d'inconséquence politique ; et voilà sans doute aussi l'une des, sinon la principale raison du conflit avec Alternative Libertaire (qui co-gère comme on l'a dit le Barricade), organisation qui a émis dès la fin des années 2000 des positions assez fermes vis-à-vis de ce discours.

L'on pourra lire ici les débats à ce sujet sur ce forum anarchiste :

forum.anarchiste-revolutionnaire.org/viewtopic.php?f=75&start=15&t

forum.anarchiste-revolutionnaire.org/viewtopic.php?f=75&t=4152

et ici la position d'Alternative Libertaire http://www.alternativelibertaire.org/?Prostitution-Le-Strass-syndicat-ou ou ce dossier de 2010 dans leur mensuel (à la fin, ce sont les 7-8 derniers articles) http://www.alternativelibertaire.org/?-No-197-juillet-aout-2010-

Pour notre part, nous aurions tendance à rester fidèles aux "bonnes vieilles" positions de Lénine ou Alexandra Kollontaï sur la question (hypocrisie et contre-productivité de toute politique bourgeoise réglementariste comme répressive, nécessité d'organiser les prostitué.e.s pour lutter comme tou.te.s les opprimé.e.s, mais objectif de disparition de cette activité sous le socialisme) :

https://www.marxists.org/francais/kollontai/works/1909/00/akoll_1909_prosti.htm

https://www.marxists.org/archive/kollonta/1921/prostitution.htm (en anglais)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandra_Kollonta%C3%AF#Prostitution_.28abolitionnisme.29

http://www.wikirouge.net/Prostitution#L.C3.A9nine

L'idée de Morgane Merteuil d'une "autre prostitution", sans contrainte ni violence et sans exploitation ni piétinement de la dignité humaine, mérite sans doute qu'on y réfléchisse mais c'est quelque chose qui a pour condition le socialisme, qui ne peut exister ni même être réellement pensé dans le cadre capitaliste où nous vivons, et qui n'aura quoi qu'il en soit rien à voir avec la prostitution telle qu'elle existe actuellement (dans 95% des cas du moins) et pour laquelle la seule position révolutionnaire possible est qu'elle doit disparaître, sans même la moindre considération moraliste pour le caractère sexuel de la chose mais tout simplement au même titre que le travail des enfants, le travail domestique esclavagiste "au black" (ou simplement la surexploitation domestique de la femme dans un couple...), les activités poussées par la misère telles que le ramassage et recyclage des ordures, ou encore tout simplement, et dans toute la mesure du possible n'importe quel travail aux conditions pénibles et dangereuses, "inhumaines" comme on dit.

Opportunisme, inconséquence politique caractérisée et ramifications affinitaires... jusqu'à un milieu particulièrement pestilentiel


Il faut aussi souligner pour conclure que ces gens sont TRÈS PROCHES (des "heures lumineuses et fraternelles" auraient été passées avec elle, toujours selon un mail) de la personne dont le nom est effacé ici :

http://ekladata.com/KlrWQzO-TDZcfCKZ1UNmWCtX2is/DenizNR.pdf

Cette personne (sur laquelle des choses plus graves encore ont été apprises depuis, comme le fait qu'elle rabattait ACTIVEMENT des clients - prisonniers - vers l'avocate et épouse de Carlos, "icône" du nationalisme "révolutionnaire" fasciste... ce qui est tout de même férocement "cocasse" au regard de ses esclandres "anti-confusionnistes" plus récents !) joue manifestement un rôle trouble dans l'infiltration du mouvement révolutionnaire par les fascistes, limite barbouzes, que mentionne le document (nationalistes "révolutionnaires" ayant plus ou moins évolué par la suite vers l'occidentalisme islamophobe pseudo-"gauchiste", et rejoignant là... d'anciens membres du Betar avec qui ils se cassaient la bouche dans les 90's LOL[3]), soit pour y foutre la merde (comme elle l'a fait à un meeting de racisé.e.s des quartiers populaires il y a quelques années, au nom de l'"anti-confusionnisme"), soit pour collecter du renseignement soit les deux. 

"Futur Rouge", qui reprend d'ailleurs le nom d'un ancien blog pro-'p''c'F'mlm' aujourd'hui inaccessible https://futurrouge.wordpress.com/ (et qui avait tout du pot de miel...), pourrait très bien être à ce jeu-là leur nouveau "sous-marin" (plus ou moins conscient de l'être) dans cet objectif, en remplacement du 'p''c'F'mlm' qui était lui aussi très lié à ces individus, mais qui a été "grillé" précisément par le document dont ceci est un extrait, et s'est enfermé depuis dans des positions ouvertement réactionnaires qui ne font plus du tout illusion (donc n'ont plus d'intérêt).

[Ici le doc complet : http://ekladata.com/VtZIU2OFK5YnRpgjM0W37ikW3GA/veritepcmlm-autres.pdf

Et si cela ne vous suffit toujours pas et qu'il vous faut encore mettre les doigts dans les trous de clous de ce brave Jésus pour y croire, voici sur un forum de discussion http://forummarxiste.forum-actif.net/t97-forums-antifa#5728 (deuxième quote du post) un extrait du site (aujourd'hui disparu) d'un individu de cette mouvance, ici le screenshot : http://ekladata.com/rmShBqggbISN1f8pLqawtKA0qWY.jpg ; individu connu aussi par ailleurs, à cette époque, pour fréquenter assidument la VLAAM HUIS de Claude HERMANT, oui oui, le "patron" incontesté de toute la fafaille de ch'Nord, actuellement enchristé pour avoir vendu des armes (entre autres) à Amedy Coulibaly...  [sans même parler, affaire sortie récemment, des MEURTRES d'antifascistes, racisés ou homosexuels retrouvés noyés dans la Deûle, faits se déroulant strictement à cette même époque 2010-2011 !!]

Des personnes liées à ce gars et à sa mouvance ("Global Antifa" si ça parle à quelques ancien.ne.s ici présent.e.s, ou encore l'"Action Antifasciste Artois", et bien sûr toujours le fameux 'p''c'F'mlm' du "dossier confidentiel" et son site "lesmaterialistes.com") figurent en bonne place dans les contacts Facebook (contacts likeurs/commentateurs, "intervenants" et vraiment affinitaires, pas "passifs" "qu'est-ce-que-je-fous-là")... de plusieurs membres de "Futur Rouge".

Une mouvance très liée au mouvement dit "antideutsch" d'Allemagne, caractérisé par son islamophobie, son soutien à Israël et à l'impérialisme occidental (ce rappeur de Berlin en parle assez longuement dans cette interview : http://www.bboykonsian.com/Interview-de-Kaveh_a3558.html) ; Allemagne que connaît bien le leader du 'p''c'F'mlm' (il est né en Autriche et parle couramment la langue), mais où a aussi longuement vécu et milité... une militante (co-dirigeante pour ainsi dire) de Futur Rouge, dans ce milieu ultra-gauche totoïde (donc) que le rappeur Kaveh décrit comme hégémonisé par ce courant d'idées. Une mouvance, également, plutôt présente dans le Nord de l'Hexagone, la région lilloise... où "Futur Rouge" déclarait être implantée à l'époque de ses "journées de formation" communes avec le PCmF en août 2013 (nous n'avons plus connaissance aujourd'hui de gens de "Futur Rouge" par là-bas, mais ce n'est pas impossible non plus qu'il y en ait).

On pourrait encore ajouter, comme témoignages plus "directs" (de l'auteur même de ces lignes, à l'époque où l'actuel "Futur Rouge" faisait encore partie des JCML et du ROCML), le fait que si le ROCML en tant que bonne vieille organisation stalino-albanaise ossifiée ne cachait pas son souverain mépris pour le 'p''c''mlm' (qui donnait à l'époque dans un gauchisme presque postmoderne...), et que celui-ci le lui rendait bien, les personnes qui forment actuellement "Futur Rouge" étaient beaucoup plus "tièdes" dans ce combat que SLP menait alors sans relâche ; que deux individus incités par ces personnes à m'attaquer, le premier en août 2010 afin que mes réponses servent de prétexte à un "conseil de discipline" du ROCML/JCML me donnant le choix entre arrêter Servir le Peuple ou quitter l'organisation (ce que j'ai fait), le second quelques mois après cette démission au printemps 2011 (celui-ci, qui m'avait menacé physiquement et avait même commencé à balancer identité et adresse en ligne, en pleine vague d'agressions fascistes sur mon secteur, s'est excusé depuis et a reconnu avoir agi en service commandé), se disaient parallèlement à l'époque "sympathisants" du 'p''c''mlm' (sans que ça ne semble trop poser de problème pour le second, pourtant membre de la JCML, donc en flagrant délit de double allégeance !!) ; que Monsieur "les barbus de Saint-Fons" (encore et toujours...) racontait avoir lui aussi été sympathisant et vendu la revue "Front Social" (de ce qui allait devenir le 'p''c''mlm') au début des années 2000 ; que les calomnies lancées de part et d'autre ("balance" du côté du 'p''c''mlm', pour avoir participé à les démasquer, et "mec tout seul derrière un clavier, inorganisé et sans pratique" du côté de Futur Rouge, pour avoir refusé de rejoindre leur n'importe-quoi politique) ont souvent tendance à s'entremêler dans les attaques que nous recevons de temps en temps ; la proximité déjà évoquée avec l'amie des fafs NR et de l'avocate-épouse de Carlos devenue saboteuse "anti-confusionniste" de meetings décoloniaux en région lilloise, etc. etc.

Bref, vraiment beaucoup de choses se recoupent… "Futur Rouge" n'assume évidemment pas de telles positions ouvertement, et a même publié des papiers assez corrects sur la question de la Palestine ; cela dit il y avait encore dans ses rangs en 2014 beaucoup de gens qui n'y sont plus, ainsi qu'un pompage récurrent des analyses du blog Servir le Peuple(que l'on retrouve d'ailleurs largement dans leurs articles sur l'offensive contre Gaza et les manifs ici à l'époque), et de toute façon nous avons vu le gouffre qu'il peut y avoir entre leur discours public... et le fond réel de leur pensée lorsqu'on les connaît bien. Et puis illes sont aussi très proches de cette petite organisation basque qui en revanche, à l’été 2014, a assumé cette position : http://ipehantifaxista.blogspot.fr/2014/07/palestine-rassemblement-bayonne.html. Une position de renvoi dos-à-dos du système colonial israélien, qui se réduirait à son "gouvernement d'extrême-droite" (quid de la "gauche" sioniste ?) et... de la résistance palestinienne "islamiiiiiste" et "fasciiiste" qui n'est pas atypique, on va dire, pour des gens se revendiquant libertaires ; mais évidemment franchement choquante pour les marxistes-léninistes et maoïstes anti-impérialistes conséquent.e.s que nous sommes, dont la position de principe est assez bien exposée ici : À propos du mouvement de solidarité avec la Palestine et du Hamas [cette position (celle du groupe anar-antifa) avait soit-dit-en-passant passablement fait jaser dans le mouvement abertzale basque, dont la solidarité internationaliste avec les résistances des peuples est un pilier de l’identité politique].

Marxistes-léninistes que revendiquent être les gens de Futur Rouge… qui n’ont pour autant jamais critiqué cette position de leurs grands potes (avec qui illes manifestent annuellement, par exemple, pour... Georges Ibrahim Abdallah) ; laquelle pourrait bien être en réalité leur véritable position, le vrai fond de leur pensée, vous savez, lorsqu’illes n’essayent pas de tromper l’auditoire en pompant les blogs des autres…

Il y a aussi ceci, communiqué par MP sur FB (mais sans source malheureusement) : http://ekladata.com/nnLjk5roBg3UJ_W35WWlHkPjAjo.png "Futur Rouge travaillait aussi localement (sur la campagne Lucie) avec une meuf qui publie des textes comparant les Palestiniens à des animaux"...

Ou encore (décidément... on en trouve tous les jours) que la dirigeante de Futur Rouge partage régulièrement, vraiment pas qu'une seule fois des publications de l'organisation dans un groupe Facebook, "Mouvement anti impérialiste", où 90% des posts consistent plus ou moins en les joyeusetés suivantes :

http://ekladata.com/0dgoZ0mQp6SgKNOWEGLov1WYHEw.png

http://ekladata.com/6hhqIIeddRVFZhWc_hnLvBHk9dY.png

http://ekladata.com/W_gmUFCZLpAgmfT3LtObzwY6Ye0.png

http://ekladata.com/ez3QT9bPpz47O9bIcxEGwQKEZuQ.png

Bref le truc qui pue le faf à mort quoi...

Il semblerait que la proximité de tels individus la dérange beaucoup moins que celle des maoïstes (idéologie dont elle se réclame) du PCmF, ou des occitanistes (lutte dont se revendique sa pote de Béarn) de Libertat, et qu'il y ait là encore moins matière à tracer une "ligne de démarcation" que sur la question de l'"universalité de la guerre populaire" dans le mouvement communiste... Quel libéralisme, quel opportunisme !

En tout cas, cela aura au moins pour effet d'anéantir la grande et classique ligne de défense des démasqué.e.s, j'ai nommé la "sécurité" et la "poucave" ("tu exposes nos identités aux flics et aux fafs qui rêvent d'éclater du gauchiste à balles réelles" blablabla), vu que là, elle publie dans ce groupe manifestement truffé de fascistes (y compris sous faux blazes musulmans, on connaît la technique) via son profil FB que NOUS nous avons caviardé, mais qui donne énormément d'infos sur elle (ainsi que sur ses contacts dont la liste est publique) ; donc "camembert" quoi... LOL. Mais a-t-elle vraiment tant que cela à craindre, vu pour qui ses agissements destructifs dans le mouvement révolutionnaire "roulent" (au moins) objectivement en réalité ?]

Il va sans dire que c’est dans tout ce que nous venons de voir, toute cette inconséquence politique et indigence idéologique, décomposition postmodernoïde et absence complète de principes, opportunisme le plus total et même (pour le dire clairement) foutage de gueule des groupes sociaux et des luttes qu’illes disent soutenir ; et non dans les calomnies immondes que vous avez peut-être entendues et peut-être même crues sur tels ou telles ; qu’il faut chercher les raisons des conflits les opposant à telle ou telle organisation politique (sachant qu’il existe aussi beaucoup de conflits et d’hostilités, ou en tout cas de gens et groupes/orgas qui ne peuvent plus les voir en peinture, sans que cela ait fait l’objet de communiqués publics).

Ce que nous venons de voir c’est-à-dire, en laissant de côté la vase malodorante dans laquelle leur opportunisme les conduit à tremper les guiboles, cette conception d’elleux-mêmes comme les futur.e.s Lénine de demain, l’avant-garde qui DOIT un jour prochain (qui n’arrivera jamais mais c’est pas grave) diriger la révolution en Hexagone[4] et à laquelle tout le monde doit avoir l’amabilité de se subordonner ; ou alors s’attendre à être "DÉTRUIT", "balayé" de leur chemin par les calomnies les plus abjectes voire… le tabassage physique à l’occasion.

Ce n'est tout simplement pas une autre "philosophie" que celle-là qui a conduit "Futur Rouge" à calomnier puis multiplier les attaques physiques contre le Bloc Rouge (devenu depuis PCM) ; processus d’unification des maoïstes d’Hexagone qu’illes ont tenté de squatter/parasiter en 2013 (début 2014 c’était fini de chez fini…) avant de se retrouver (pour coup) gros-jean-comme-devant.

Leur texte "À bas les sectes, vive le communisme" est à ce titre un modèle du genre (ce pourrait même être un excellent texte si c’était réellement un texte anti-sectes, et non un texte de secte ayant perdu la partie !) ; et les références (vrai boulot d'indics, soit dit en passant) à la faiblesse numérique initiale du PCmF disent tout ce qu'il y a à dire : illes avaient le nombre, illes pensaient n'en faire qu'une bouchée et récupérer dans l'organisation à naître (qu'illes dirigeraient, bien évidemment) les contacts et la crédibilité internationale de leur "hôte" qui en revanche leur faisaient défaut (c'était ce qui les intéressait, apparemment aujourd'hui ça y est, illes ont trouvé à parasiter l'ICOR https://www.facebook.com/OCFuturRouge/posts/1362747630443606... c'est déjà ça !).

Sauf que voilà, le nombre ne peut rien contre la justesse des positions ("Futur Rouge" n'a PAS d'idéologie, AUCUNE analyse sur rien et ne fait depuis sa création que rabâcher des lieux communs, et les deux premières années 2013-2014 pomper le blog Servir le Peuple) ; les positions du PCmF se sont avérées les plus justes... et non seulement illes n'ont pris le contrôle de que dalle, mais illes ont vu l'essentiel de leur effectif, notamment la très prolétarienne section de Clermont/Auvergne (le joyau de la couronne !!), les larguer pour poursuivre le processus d'unification vers ce qui est aujourd'hui le PC maoïste (PCM). C'est aussi simple que cela.

Une autre version, donnée celle-ci... par un membre de l'organisation, est que ce seraient les éléments qui y sont restés et qui l'ont conduite à son terme qui auraient dès le départ poussé à l'unification avec le PCmF ; tandis que les éléments actuellement membres de Futur Rouge, ayant rompu avec le ROCML pour son orthodoxie poussiéreuse sur les "questions démocratiques", n'étaient pas du tout enthousiastes SAUF à réussir à imposer leurs vues anti-maoïstes, ce qui était bien entendu impossible. Mais cela revient de toute façon plus ou moins au même...

Nous n'épiloguerons pas ici sur ce que nous pensons de cette absurde quête de l'"unité" entre l'eau et l'huile qui est un leitmotiv du mouvement communiste en Hexagone, alors que travailler en bonne intelligence avec des gens aux opinions différentes (et, en quelque sorte, "que le meilleur gagne" pour "prendre la direction" de la lutte) n'a jamais posé le moindre problème et constitue même (à notre humble avis) la seule manière de faire avancer la révolution au 21e siècle (c'est ce que viennent de faire, par exemple, tout un ensemble d'organisations en Turquie-Kurdistan). Bref.

Et ce n’est pas autre chose non plus (donc) qui les a conduit à poignarder dans le dos l’organisation de gauche révolutionnaire occitaniste Libertat ; à une date (fin avril – début mai 2016) DÉLIBÉRÉMENT choisie pour "torpiller" le "congrès de refondation" de cette organisation qui devait se tenir à ce moment-là, annonciateur d'une dynamique qu'il s'agissait de tuer dans l’œuf : "déblayer" le terrain béarnais d'une organisation historique gênante qui n'allait pas se laisser facilement embobiner par leur pseudo "soutien aux Luttes de Libération des Peuples", ne visant en réalité qu’à embrigader petit à petit ces luttes dans leur projet qui reste et demeure un Parti marxiste-léniniste DE FRANCE qui "tiendrait compte" ("gentiment") de ces problématiques "régionalistes".

Dynamique que venaient notamment de rejoindre des gens, DONT la cible première des attaques calomnieuses, auparavant proches d'elleux (jusqu'à la mi-2015, en gros) et ayant là encore fini par larguer les amarres... Ceci pouvant aussi (peut-être) expliquer cela.

Un moment où, par ailleurs, l'organisation révolutionnaire occitaniste était (et est encore) localement passablement dans le collimateur de la répression ; moment "idéal", vous en conviendrez, pour lancer un communiqué public d'accusations abjectes et (surtout) nominales contre certains de ses membres au vu et au su de toute la flicaille, des renseignements etc. etc. ; bref...

Il y avait sans doute aussi une volonté de vengeance par rapport au milieu tournant autour de la Tor deu Borrèu, local/bar alternatif dont Libertat a (toujours vers cette époque) récupéré les clés après les avoir prêtées pendant presque deux ans de l'"Action antifasciste" locale, faux-nez de Futur Rouge (il y a eu d'autres tentatives, ayant généralement fait pschitt - heureusement - contre ce lieu et son milieu, notamment un musicien d’un groupe punk-ska-oï qui s'y produit souvent)… Enfin bref, on n'a jamais dit (non plus) que ça volait très haut tout ça, hein !

Un coup de poignard dans le dos, pour le coup, totalement dans le style du PCF de Thorez, au milieu des années 1930, à l’encontre des "indociles" mouvements autonomistes breton ou alsacien ou encore de l’Étoile nord-africaine ; à cela près que l’infâmie du "sexisme" y remplace celle de l’"hitlérisme"… et que comme tout cela ne boxe pas vraiment dans la même catégorie, c’est même encore pire : Thorez, "au moins" (dira-t-on), c’était au nom de l’antifascisme, des 40 heures et des congés payés pour les ouvriers blancs (conception blanco-ouvriéro-centrée quoi). Là, c’est au nom de RIEN sinon de l’égotrip, de l’excitation de soi sur le piédestal imaginaire que l’on s’est inventé…

Et un coup de poignard dans le dos, disons-le clairement... comme n'importe qui "frayant" politiquement avec elleux est susceptible d'en recevoir un un jour ou l'autre : nul ne pourra prétendre ne pas avoir été prévenu.

Tout cela, dans un cas comme dans l’autre comme dans tous, pour une seule et même raison simple : face à l’ANALYSE, à la RÉFLEXION POLITIQUE POUSSÉE, ou simplement à un travail politique sérieux, Futur Rouge n’avance plus, n’arrive plus à pousser ses pions et à étendre son emprise sur les gens ; car Futur Rouge est dans la pure agitation, et son socle intellectuel est en réalité extrêmement limité (un léninisme "basique" on va dire, saupoudré d'un bon demi-kilo de postmodernisme). Même les corpus théoriques, discutables ou pas mais en tout cas étoffés, des "luttes nouvelles" après lesquelles illes courent (décolonialisme, féminisme radical, queer), illes ne les maîtrisent pas vraiment.

Et ne parlons même pas de démarches qui ne sont pas à proprement parler organisationnelles, telles que Servir le Peuple, qui sont à leurs yeux de véritables aberrations, des monstruosités d’outre-monde : il est tout simplement inconcevable pour elleux que des individu.e.s non-organisé.e.s (même pas beaucoup moins nombreux qu’elleux, quand on y pense… mais pas proclamé.e.s "orga"), comprendre pas soumis à l’autorité de chefaillons pathologiques comme elleux, puissent leur être qualitativement supérieurs dans l’analyse et la réflexion communiste sur le monde… [selon les mots d'un maoïste les ayant rencontré.e.s : "il faut arrêter de croire qu'un encarté est mieux formé que quelqu'un qui ne l'est pas, il y a même clairement une part de mépris du peuple dans cette démarche d'entre-soi encarté" – en l'occurrence, les crasses contre l'"aberration" Servir le Peuple n'ont concrètement pas cessé depuis 2010].

Incapables, face à ces cas, de soutenir la moindre controverse sur un plan strictement politique, il ne leur reste alors tout naturellement que les attaques personnelles et les calomnies ad hominem, jusqu’aux plus abjectes, et bien sûr totalement ou à 90% mensongères ; afin de faire appel à l’émotionnel et à cet air du temps de la "post-vérité" internétique, où l'info circule de manière virale et où tout le monde peut prétendre se forger une "opinion" sur la base de purs ressentis devant des récits totalement subjectifs/partiaux voire mensongers, à des centaines de kilomètres des faits et des protagonistes donc sans aucune connaissance de ceux-ci…

La plupart des personnes ayant véritablement connu de près, "pratiqué" les gens de Futur Rouge (en particulier les deux co-dirigeantes) les qualifieront de "givré.e.s" ou de "toxiques", mais si l’on veut dé-psychologiser les choses et les renvoyer à ce qu’elles sont généralement, à savoir l’attitude paranoïaque comme expression aiguë d’une conscience pas tranquille et la perversion narcissique comme mutation obsessionnelle de la "volonté de puissance" dans une société capitaliste qui carbure à cela (mais frustre cette soif dans 90% des cas, ce qui donne des quêtes de pouvoir sur les autres particulièrement virulentes et malsaines), alors il n’y a pas chercher plus loin que dans tout ce qui vient d’être écrit.

De toute façon, comme déjà le 'p''c''mlm' avant lui, ce groupuscule va finir totalement isolé, pour ne pas dire broyé par ses contradictions. Car si l'on veut jouer sur une corde postmodernoïde, décompo, ultra-gauche, pas idées justes ou idées fausses (parce que démontrées justes ou fausses) mais "j'ai raison parce que je suis ceci-cela, et si on me dit que j'ai tort c'est parce qu'on est un dominant qui m'opprime", on finit forcément rejeté par les marxistes authentiques, les léninistes et a fortiori les maoïstes : ainsi par exemple, les marxistes les plus avancé.e.s, les maoïstes (dans la lignée de forces comme le Black Panther Party aux États-Unis) considèrent le racisme comme une forme particulièrement brutale et déshumanisante d'oppression nationale, d'oppression de Peuples travailleurs, qui doivent donc mener une lutte de libération qui ne peut être menée par d'autres à leur place (comme si, par exemple, la lutte de libération irlandaise était une affaire d'Anglais de Londres ou de Birmingham : tout le monde trouverait cela absurde, n'est-ce pas ?). Ils considèrent aussi, dans la conception du féminisme révolutionnaire prolétarien, que le capitalisme a renforcé une (préexistante) norme sociale hétéro-patriarcale (les hommes au-dessus, les femmes au-dessous et les LGBT qui "ne devraient pas exister") et que le socialisme révolutionnaire doit battre en brèche celle-ci ; tout ceci étant des idées justes car démontrées. Mais illes n'en considèrent pas moins que la contradiction principale du débat politique est celle entre idées justes (permettant d'avancer vers le communisme) et idées fausses, vérité et contre-vérité, et non une affaire d'"identités" et de "paroles situées" qui auraient soit toujours raison (et ne pourraient être contredites) soit toujours tort (absurde lorsque l'on pense que les "archi-dominants", disons les hommes bourgeois blancs occidentaux, valides et dans la fleur de l'âge, éduqués et cultivés, beaux et sportifs ne sont que quelques % de la population mondiale, tout le reste pouvant tout à fait revendiquer une ou plusieurs oppressions, mais en étant aussi le plus souvent des dominants partiels http://servirlepeupleservirlepeuple.eklablog.com/breves-considerations-pour-une-approche-materialiste-des-oppressions-s-a126291476, des "petit.e.s" privilégié.e.s oppresseur.se.s !) ; bien que le principe d'enquête implique aussi que vivre une situation sociale (une oppression) donnée est a priori la meilleure enquête possible sur celle-ci (mais la bonne connaissance, "dans sa chair", d'un sujet ne donne pas forcément raison sur tout, une juste conception totale du monde... et dans tous les cas, n'est pas un blanc-seing ni un "bouclier" pour dire ou faire tout et n'importe quoi !).

Et si l'on se revendique haut et fort, dans le même temps (et de manière particulièrement a-critique), de Staline et Mao, on est un "mao-stal" que les ultra-gauches rejetteront également (pour cette raison) tôt ou tard... Il n'est pas possible de jouer sur les deux tableaux, ceux-ci étant incompatibles. Tout comme il est incompatible de "soutenir à fond" les luttes de libération des Peuples opprimés (blancs périphériques comme racisés), et en même temps de promouvoir la fondation d'un Parti ultra-centralisé dont le cadre géo-social serait la construction historique capitaliste "France" (et non les Peuples en question, dont cette construction est la "prison")... etc. etc.

Le terme psychologisant de "schizophrénie" ne désigne en dernière analyse que l'expression aiguë, l'EXPLOSION des contradictions entre choses incompatibles que l'on s'acharne à concilier – dans la vie personnelle, l'existence "lambda", mais aussi dans la vie politique (toutes les "familles" à la ligne politique erronée rencontrent tôt ou tard de telles contradictions, puisque leurs idées sont en conflit avec la réalité ; et donc cette forme de "schizophrénie" politique ; mais à la rigueur, mieux vaut encore avoir une ligne politique complètement pourrie mais cohérente avec elle-même, comme par exemple les "puro-classistes" anti-"racialisateurs" et négateurs des Peuples !!).

EN RÉSUMÉ ET CONCLUSION, "Futur Rouge" c'est l'opportunisme politique poussé à un tel niveau qu'il ne leur reste que les méthodes fascistes (calomnies odieuses, intimidations et menaces y compris... de viol contre des meufs, agressions dignes de nervis, poucave sous les yeux des flics du monde entier) pour exister politiquement ; D'AUTANT PLUS (quand on parle de fascisme) qu'ils ont avec des éléments plus que troubles des liens qui mériteraient encore d'être investigués plus avant.


VOILÀ.

À voir maintenant – mais nous nous permettons d’en douter fortement… – ce que "Futur Rouge" aura éventuellement à répondre à ce démontage POLITIQUE en règle de sa petite mascarade…

Ou s’illes préfèreront (ce qui est beaucoup plus probable) recourir une nouvelle fois encore, encore et toujours, à la calomnie au-dessous de la ceinture… ou carrément au tabassage dans les manifs ; ou (pourquoi pas carrément, comme c'est arrivé dernièrement à un camarade) à l’envoi d’une paire (ou plus) de ces "gros bras" recrutés pour leur style vestimentaire et pour leur physique imposant, et qu'illes prennent ouvertement pour des imbéciles d'ailleurs (dixit une source les connaissant très bien et de très près) ; recrutés au travers par exemple, au hasard, d'une certaine activité de "marchands de sommeil rouges" (le pouvoir que donne le fait de "tenir" un squat, fournissant à des gens cette nécessité humaine primordiale qu'est un toit)…

BREF.


Quelques petits annexes (car l'eau a encore coulé sous les ponts depuis décembre...) :

- Pour comprendre le "bouclier" anti-critique de Futur Rouge, L'OPPORTUNISME IDENTITAIRE (se réfugier derrière une identité "opprimée" censée donner "toujours raison" et interdire toute contradiction) : Red Guards Austin sur le postmodernisme et l'identity politics

À lire absolument, ce texte des Red Guards Austin (maoïstes du Texas) a été publié suite à une autre campagne de calomnies similaires à celles que nous connaissons ici, visant cette fois une organisation norvégienne ("pilier" assez important du mouvement maoïste international) ; campagne dans laquelle ses instigateur-rice-s ont littéralement cherché à embarquer la planète entière ; et rejointe coooomme par hasaaaard au bout de quelques jours par notre "chère" dirigeante de Futur Rouge avec ses propres attaques contre le PCM.

Futur Rouge, c'est ni plus ni moins que le 'p''c''mlm' (dont nous avons parlé plus haut) d'il y a 6 ou 7 ans avec "femme" (les deux principales cheffes de file) et "sexisme" comme bouclier identitaire anti-critique en lieu et place de "juif" et "antisémitisme" : vous ne pouvez pas nous critiquer en vertu de ce que nous sommes...

- BALANCES DES FLICS

La dirigeante virée du groupe de discussion international "Communism 101" pour y avoir balancé les identités des membres d'une organisation attaquée (ce groupe de discussion est évidemment scruté par tous les services de renseignement de la planète) :

Une critique POLITIQUE de "Futur Rouge"

Suite à la publication de cette critique, et à l'intimidation (en conséquence) d'un camarade par deux sbires de Futur Rouge en bas de chez lui, je demande des comptes à ce sujet à Monsieur "les barbus de Saint-Fons" (dont nous avons suffisamment parlé plus haut). Réponse de ce dernier :

Une critique POLITIQUE de "Futur Rouge"

- La magie d'appeler à boycotter les élections présidentielles, MAIS de dire que c'est tout de même un peu un "privilège" de pouvoir s'abstenir, ET DONC appeler à... voter Macron en "offrant" son droit de vote à un étranger qui en est privé (comme inconséquence politique, et manipulation honteuse de la ségrégation politique d'autrui, on fait difficilement mieux !) : futur-rouge.overblog.com/2017/04/macron-et-l-imperialisme-decomplexe-ou-le-pen-et-l-imperialisme-decomplexe.html

Une critique POLITIQUE de "Futur Rouge"

Une critique POLITIQUE de "Futur Rouge"

Et d'ailleurs :

Une critique POLITIQUE de "Futur Rouge"

Lolooooool !!!

- Quand on sait très bien qui tes manœuvres destructrices servent (et qu'aux dernières nouvelles t'appelles à voter Macron soi-disant "au nom" d'un étranger privé de droit de vote), forcément... t'as les soutiens que tu peux ! (rigolo, aussi, quand on sait qu'une prétendue "collaboration" avec OLF fait partie des reproches de leur appendice les "Tricoteuses" à la mouvance communiste libertaire de Montpellier...) http://ekladata.com/kmaCVcIzu-W3xsF8b3CNF3a6_68/Alliance-avec-Osez-le-Feminisme-pro-Femen-et-compagnie-on-a-les-amis-qu-on-peut.pdf

- La merde, ça attire les mouches : quand les 3/4 de tes publications sont dédiées à calomnier ignominieusement les orgas politiques conséquentes d'Hexagone, forcément, quand tu ouvres un débat sur la soldate israélienne qui joue Wonder Woman au cinéma, voici toute la faune sionarde "de gauche" bien connue de Facebook qui débarque et c'est open bar : "c'est un État raciste comme un autre, mais entre le projet régressif du Hamas et la démocratie bourgeoise israélienne je préfère la seconde" (raisonnement totalement antideutsch !), "Israël n'exécute pas ses opposants" (nooon juste 100 à 200 Palestiniens abattus extra-judiciairement par an, dont des enfants, et encore hors grosse campagne militaire comme à Gaza en 2014, une "broutille" quoi...), "le Likoud (dont des cadres éminents parlent OKLM de nettoyage ethnique) n'est pas un parti fasciste", etc. etc. – vous noterez la mollesse avec laquelle elle défend une vague position léniniste internationaliste (assaisonnée d'un petit coup d'intersec quand même, pour faire bonne mesure !), alors que n'importe qui de décent aurait déjà purgé cette merde de ses contacts ; mais comme elle en a besoin pour soutenir et relayer ses calomnies, forcément, vous comprenez... Festival-sionard-mur-Sinaasappel.png (et concrètement, ne nous leurrons pas, ces gens n'en ont strictement rien à battre du fond des attaques qu'elle lance contre telle ou telle organisation : ils se saisissent simplement de ce qui leur permet de déchaîner leur haine du communisme authentique - "maos", "stals", "mao-stals" etc., du matérialisme, de l'anti-impérialisme conséquent etc.).

Parmi ces zigues en voilà un, soutien particulièrement actif et décrit par la dirigeante comme un "vrai camarade" (en dépit de son vomi permanent sur les "maos" et les "stals", autrement dit tout ce qui est d'un anti-impérialisme un peu conséquent) : http://ekladata.com/Lemilitant-l-hallu-pro-sioniste.docx

Elle a donc beau jeu de déclarer mollement "ne pas être d'accord du tout" avec ces positions sur la Palestine : elle fraye avec ces personnages, cette engeance bien connue de nous depuis 2014 et les massacres de Gaza, qui la soutiennent dans ses campagnes destructives contre des organisations révolutionnaires. Elle n'est "pas trop d'accord" avec eux mais ce ne sont pas des "ennemis", contrairement à nous qui la "harcelons" (oui oui parce que maintenant, critiquer politiquement une organisation et ses pratiques c'est "harceler" des personnes - grosse défense victimiste caractéristique, quoi). La vérité c'est que la merde va toujours croupir avec la merde ; point à la ligne.

La guerre ultra-opportuniste et provocatrice de type fasciste déclarée contre les organisations et autres démarches matérialistes par "Futur Rouge" ne pouvait matériellement pas terminer ailleurs qu'aux côtés de cette mouvance contre-révolutionnaire.

Sa proximité avec cette petite mouvance pro-sioniste, dont certains éléments (Logan Shafir etc.) sont bien connus des utilisateurs de Facebook, se confirme de jour en jour et là HOULÀ, chaud quand même, la catégorisation de Raqqa comme "sale ville de réacs", même si elle se rattrape ensuite en mode "oui avec les Kurdes ça se passera bien, les pro-Assad massacreraient tout le monde et ça j'ai pas envie"... Sur le mur de son "vrai camarade" "Lemilitant" qui lui, souhaite carrément une intervention israélienne dans le Sud de la Syrie, on a là un exemple passablement flagrant de ce sinistre soutien gaucho-impérialiste aux Kurdes de Rojava (que nous pensons toujours qu'il faut soutenir comme "école de révolution" pour toute la région, mais dont, outre les critiques que l'on peut adresser à leur idéologie "confdem", ce genre de soutien en mode gaucho-impérialiste à leur cause est vraiment un problème qui se fait de plus en plus préoccupant...) : https://img.over-blog-kiwi.com/1/44/92/52/20170724/ob_be9e1b_ob-78a036-raqqa-opportunisme-total.png

- Témoignages divers et variés ("TW" comme qui dirait !) :

Une critique POLITIQUE de "Futur Rouge"

Une critique POLITIQUE de "Futur Rouge"

- Et puis pour finir... le "mot" de la FIN ? (article publié mi-mai 2017)

Une critique POLITIQUE de "Futur Rouge"

Ainsi donc, "ce ne sera pas eux" le "noyau" du Parti dont la révolution en fRrrance a besoin... "ni aucun groupe ML actuellement existant". Et les attaques calomnieuses destructives, qui connaissent un nouveau déchaînement ces temps-ci, sont certainement là pour s'en assurer ! "Si je n'ai pas (telle chose), personne ne l'aura", ça fait un peu, genre...


[2] Telles que les décrivent leurs compatriotes maoïstes du PCmA : XT6RdMU.png


[3] Les NR "pro-arabes" antisémites sont des fafs, les complotistes sont des fafs, les islamophobes qui voient en Israël un allié objectif sont des fafs... et la navette entre ces positionnements est absolument permanente !! La plupart des Identitaires d'aujourd'hui (dont la... LDJ assure parfois le SO !) étaient dans les années 90 dans l'entourage de Christian Bouchet, Luc Michel et j'en passe. Ils peuvent tenir les pires propos masculinistes, et le lendemain exalter la "liberté" de la femme occidentale par rapport à "l'oppression" (supposée) de ses sœurs du Sud. La vérité c'est qu'ils s'en foutent. Tout ce qui les intéresse, c'est la défense de l'Europe blanche impérialiste. Tout le reste n'est que recherche d'alliés-pigeons de circonstance... ou simplement (nous le croyons de plus en plus) FOUTRE LA MERDE. Semer le trouble. Bordéliser le camp anticapitaliste et anti-impérialiste véritable pour l'empêcher de se structurer et de grandir... Et dans cet objectif, les IDIOTS UTILES sont facile à trouver dans cette HÉGÉMONIE actuelle à l'extrême-gauche que sont les paumé.e.s décompos ultra-gauche sans véritable idéologie, analyse matérialiste ni compréhension sur rien…


[4] Des "personnes qui, ayant assimilé le matérialisme dialectique, ayant compris que la révolution est inévitable, se demandent comment, dans le processus révolutionnaire, elles vont réussir à rester sur le dessus du panier ; être les "cadres" de la future société ; et se sentir important.e.s, s'exciter sur leur piédestal d'ici-là". (Servir le Peuple)

Au besoin en tentant par tous les moyens de "migrer" vers une condition prolétarienne à laquelle elles sont (de naissance) étrangères : "Se déclasser, se mettre au RSA, ouvrir un squat, s’acheter un jogging, se mettre au graffiti et se faire des tatouages [ou bosser à l’usine avec un bac +4 ou 5 en poche, ou ponctuer toutes ses phrases de "wesh", ou adopter un pitbull...] ne suffiront donc pas à vous transformer en ce lumpen viril [ou cette ch’tite n’ouvrière "intersectionnelle"…] que vous rêvez d’être. Vous n’êtes pas, et vous ne serez jamais, un jeune de banlieue. Ouvrir un squat dans un quartier populaire en voie de gentrification [comme un certain foyer de jeunes travailleurs à l’abandon en petite couronne parisienne ?] pour y monopoliser l’espace politique en déclarant qu’il s’agit de VOS quartiers (vos parents sont dans l’immobilier ?) n’y changera rien. Jamais." https://mignonchatonblog.wordpress.com/2016/08/29/pour-en-finir-avec-le-mot-racialisateur/ [il y aurait long, vraiment looong à dire sur les origines sociales de la plupart des membres actuel.le.s de Futur Rouge ; mais nous nous en tiendrons à notre promesse : pas d’ad hominem…]

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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 10:27

 

Retrouver Servir le Peuple sur son NOUVEAU SITE
servirlepeuple.eklablog.com

 

Comme Rémi Fraisse et bien d'autres encore de ce côté-ci de l'Atlantique (et donc dans un contexte de grande agitation hexagonale contre les crimes du "maintien de l'ordre"), un jeune prolétaire (en l'occurrence de la colonie intérieure afro-descendante) avait été abattu par la police pour simple "apparence suspecte" (port d'une capuche) dans la ville de Ferguson (Missouri) l'été dernier... et "une fois n'est pas coutume", le flic s'en tire avec un non-lieu et une tape sur les doigts ! La colère du Peuple a donc explosé une nouvelle fois dans la petite ville mais s'est aussi étendue très rapidement au reste de l’État yankee, dans un mouvement rappelant les émeutes de 2005 ici en Hexagone.

Presse bourgeoise :
USA : nuit d'émeutes à Ferguson
Émeutes à Ferguson : la police cible de 150 coups de feu, des immeubles incendiés
Mort de Michael Brown : nuit d'émeutes à Ferguson
Ferguson : des milliers d'Américains disent leur colère dans les rues du pays
Nuit du 26 novembre : 170 Maïdan aux États-Unis

Et puis encore une fois l'internationalisme : Après le non-lieu de Ferguson, l'indignation traverse l'Atlantique

Des rassemblements ont aussi eu lieu en Hexagone, où les victimes de "bavures" policières ces dernières années se comptent par dizaines : « En France aussi il y a des Michael Brown »

Brigade Anti-Négrophobie :
M. BROWN : « LA SUPRÉMATIE BLANCHE M’A TUER Â» ! La négrophobie était l’arme du crime !

Site d'Alain Bertho :

Michael Brown : émeute à Feguson après la relaxe du policier – 25 novembre 2014

Michael Brown : affrontements à Oakland et New York après la relaxe du policier – 24 novembre 2014

Ferguson Tiananmen

Voici l'article publié par les maoïstes new-yorkais du Nouveau Parti communiste (Comité de Liaison) [NCP(LC)] :

Peu importe ce que dit l’État : l'officier Darren Wilson est coupable !

La nouvelle d'hier annonçant la décision du grand jury du comté de Saint Louis (Missouri) de ne pas poursuivre l'officier de police blanc de Ferguson, Darren Wilson, pour le meurtre de l'Afro-américain désarmé de 18 ans Michael Brown n'est en rien une surprise. En dépit d'un grand nombre de témoins, y compris l'ami de Michael Brown - Dorian Johnson - qui était avec lui au moment du crime et l'a clairement vu mettre les mains en l'air ; en dépit des enregistrements audio et vidéo qui contredisent totalement la version de l'officier ; en dépit de l'autopsie indépendante mandatée par la famille Brown, qui infirme toutes les affirmations initiales comme quoi Michael aurait été abattu après avoir agressé Wilson ; en dépit de toutes les preuves irréfutables contredisant les déclarations et autres récits de la police de Ferguson ; le comté de Saint Louis a décidé de ne pas poursuivre le policier.

Mais malgré les tentatives de la police de Ferguson pour discréditer la victime en diffusant une vidéosurveillance d'un homme en train de voler à l'étalage et en prétendant qu'il s'agissait de Brown, les masses de Ferguson et leurs alliés ne sont pas dupes de ces manœuvres suprématistes blanches. Ce qui est arrivé à tant d'autres jeunes hommes afro-descendants comme Oscar Grant, Trayvon Martin et bien d'autres encore a une fois de plus été tenté contre Michael Brown ; mais n'a une fois de plus trompé personne.

Tout au contraire, le comté de Saint Louis (Missouri) et l'appareil répressif d’État US ont démontré encore une fois et devant de plus en plus d'opprimé-e-s et d'exploité-e-s états-unien-ne-s que nous sommes voués à être brutalisés, pourchassés, tirés comme des lapins, systématiquement discriminés et systématiquement assassinés.

FergusonLe fait que l'officier Wilson, comme d'innombrables avant lui et sans doute encore des centaines d'autres à l'avenir, puisse s'en aller libre de toute charge après un meurtre de sang froid résonne terriblement dans les communautés nationales opprimées des États-Unis. Alors que nous luttons déjà contre la pauvreté, le manque d'emploi et les carences dans l'éducation scolaire, la discrimination dans tous les aspects de la société américaine, notre lutte est encore exacerbée par une police au service de la bourgeoisie qui exerce une oppression nationale et raciale claire comme le jour aux yeux de tous ; particulièrement claire lorsque l'on voit le gouverneur du Missouri - Jay Nixon - déclarer l'état d'urgence immédiatement après la décision du jury et faire déployer la Garde nationale, la Patrouille routière, la Police du comté et la Police métropolitaine de Saint Louis à Ferguson sous le prétexte cynique de "protéger les droits des citoyens".

Mais les masses n'en peuvent plus de l'oppression.

Ce qui va sûrement, ce qui est même déjà en train d'arriver, c'est une colère insurrectionnelle persistante à Ferguson et dans tous les USA. Les opprimé-e-s ont raison de se révolter ! Mais ce qui est maintenant plus que jamais nécessaire, c'est une compréhension révolutionnaire de ces quelques points :

1) Les États-Unis sont un Empire capitalo-colonialiste contenant des colonies intérieures/nationalités opprimées, parmi lesquelles la Nation noire afro-descendante. Cet antagonisme est violent et meurtrier et le prolétariat des nationalités opprimées aux côtés du prolétariat euro-américain doit s'unir et former un Front uni pour combattre non seulement l'oppression et le chauvinisme euro-américain mais aussi le capitalisme lui-même. Ce processus implique la création du Parti marxiste-léniniste-maoïste du prolétariat multinational US.

2) Les masses ne peuvent pas compter sur la police (ni sur une quelconque autorité étatique) pour une véritable protection et un véritable service : ce n'est pas dans l'intérêt de la police au service du Capital que de protéger et servir nos communautés.

3) Les nationalités opprimées, en particulier les personnes afro-descendantes, ont toujours été ciblées et brutalisées ; Michael Brown n'est pas un phénomène unique dans l'histoire colonialiste-capitaliste-impérialiste des États-Unis.

4) Les masses nécessitent leur propre protection prolétarienne ; nous avons besoin de nos propres bases, nos propres forces, notre propre mouvement de contre-hégémonie : notre propre DOUBLE POUVOIR. Les masses ont besoin d'une Armée populaire et cette armée ne peut être dirigée que par le Parti communiste, ce pourquoi nous devons construire le Parti communiste maoïste. Les différentes luttes locales doivent constituer des groupes d'autodéfense pour tenter de développer une résistance, comme des groupes de copwatch pour faire contrepoids à la violence policière ; en étant bien conscients que ces groupes sont limités en termes d'impact et d'objectif, mais néanmoins nécessaires pour apporter un certain appui matériel aux masses qui souffrent des formes les plus brutales d'oppression et d'assassinats extra-judiciaires.

Nous sommes et serons solidaires des masses de Ferguson (Missouri) et de tous les USA qui s'organisent et s'organiseront contre la terreur policière. Nous soutenons pleinement les masses opprimées en révolte qui exigent un changement radical. Nous apportons notre soutien sans équivoque à tou-te-s ceux et celles qui voient dans ces injustices une nouvelle preuve, une nouvelle évidence et une nouvelle charge contre la nature capitaliste-impérialiste et suprématiste blanche des USA.

Vive les masses insurgées de Ferguson !

Vive les Peuples opprimés des États-Unis !

À bas le capitalisme et l'impérialisme !

Arms Up, Shoot Back ! (Aux armes, rendons coup pour coup !)

armsupshootback170 villes-1b973Tutto il mondo sta splodendo

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Published by Servir_Le_Peuple - dans Amérique du Nord
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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 09:08


Ici sur Democracy & Class Struggle : http://democracyandclasstruggle.blogspot.fr/2014/11/nepal-cpn-maoist-general-secretary.html

Comme nous l'avions pressenti dès la naissance du nouveau PC maoïste népalais en 2012 et comme nous l'enseigne - en réalité - tout simplement le maoïsme (un se divise en deux), en dépit des délires de certains qui s'en réclament (comme quoi tout serait "mort et enterré" depuis 2006 dans ce pays), une nouvelle scission vient de se produire dans le mouvement maoïste de la jeune république himalayenne.

Nous attendons bien évidemment d'en savoir plus dans les prochaines semaines. Ce que nous savons pour le moment, c'est que la scission est emmenée par Netra Bikram Chand "Biplab" que nous avons toujours vu comme l'un des éléments les plus à gauche du maoïsme népalais, ayant produit de très intéressantes analyses sur la dérive révisionniste et capitulationniste du Parti d'origine (U'c'PN-'m') dirigé par Prachanda et Bhattarai. Nous ignorons en revanche si Indra Mohan Sigdel "Basanta", qui a également produit des analyses extrêmement brillantes (ici et ici), est lui aussi "de la partie". A contrario, la direction de l'"ex-nouveau Parti" représentée principalement par Mohan Baidya "Kiran" semblait être essentiellement sur une ligne de réconciliation par tous les moyens avec l'U'c'PN-'m' de Prachanda (entre temps balayé, et c'est bien compréhensible, aux dernières élections il y a un an), de "retour aux principes des Accords de 2006" qui auraient simplement été "trahis" (et non été une manœuvre liquidatrice et institutionnaliste en eux-mêmes, dans l'esprit "calife à la place du calife" qui s'était emparé de Prachanda) et de développement des liens avec l'ultra-capitaliste nouvel impérialisme chinois, dans une logique de "contrebalancer" la tutelle historique de l'Inde.

Affaire à suivre...


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* Cela ne semble hélas pas être le cas et Basanta a même (finalement) durement critiqué la scission de Biplab, qu'il qualifie de "carriérisme" et d'"esprit de faction". Entre l'une des plus brillantes intelligences du mouvement maoïste népalais, qu'est le premier (mais malheureusement, semble-t-il, englué dans la "frilosité" caractéristique de la "vieille garde"), et la fouge juvénile du second (au prix peut-être, en effet, d'un certain "aventurisme" et manque d'"esprit collectif"), c'est donc une non-jonction qui aura sans doute - selon nous - des conséquences regrettables, retardant l'essor du nécessaire nouveau cycle révolutionnaire que doit connaître le Népal, alors que le sympathie pour les maoïstes est en très net recul dans les masses populaires. Des arguments développés par Biplab (qui n'est pas non plus une "buse" intellectuelle et a produit des documents très intéressants) dans sa lettre de rupture avec le Parti formé par Kiran en 2012, nous n'avons de connaissance que ce qu'en dit Basanta dans sa critique. La plupart des points que mentionne ce dernier (pour les critiquer) nous semblent plutôt justes (malgré des formulations se voulant "novatrices" et parfois maladroites) et nous feraient plutôt donner raison au "fractionniste", tandis que Basanta se pose en gardien intransigeant des "principes fondamentaux" du marxisme-léninisme-maoïsme... que le Parti dans lequel il a décidé de rester n'applique pas, ou dévoie dans sa pratique concrète. Un point peut en effet sembler fortement critiquable : Biplab reprocherait à Prachanda d'avoir "échoué dans sa recherche d'un partage du pouvoir", ce qui signifierait que Biplab veut relancer une lutte révolutionnaire "musclée" dans le seul but de parvenir à un tel "partage du pouvoir" et non à une révolution de nouvelle démocratie (dont Basanta se fait le défenseur). Mais il est impossible de savoir si c'est réellement ce qu'a dit Biplab, ou si c'est ce que Basanta déduit (avec plus ou moins de malhonnêteté intellectuelle) de sa critique adressée à Prachanda.

MàJ : des rares nouvelles que nous ayons eues ultérieurement du Parti mené par Biplab, nous pouvons citer fin décembre 2014 des rassemblements dans lesquels semblent ressortir les mêmes vieilles chimères de "mener le processus constituant à son terme" que lors de la scission kiraniste de 2012, en dénonçant la représentativité de l'Assemblée constituante et en appelant à un "consensus politique national" incluant les forces en dehors de celle-ci (toutes choses qui ne nous semblent pas franchement aller dans le bon sens...) ; puis au début de 2015 des tentatives de prélèvement d'impôt révolutionnaire sur diverses personnalités ou entreprises, l'agression d'un haut fonctionnaire au mois d'août et enfin, fin septembre, des menaces contre les véhicules en provenance d'Inde ayant conduit à une fermeture temporaire de la frontière (l'Inde utilisant encore et toujours les revendications des Madheshis pour conserver son hégémonie historique sur le Népal).

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 15:50

 

Les "sorcières" et la "sorcellerie" sont un thème qui exerce une fascination certaine sur une grande partie de la jeunesse européenne et occidentale de notre époque, attrait véhiculé par une quantité innombrable de films, séries ou bouquins (sans oublier la fête d'origine anglo-saxonne d'Halloween) et pouvant aller de l'engouement pour l'enfantin et inoffensif Harry Potter jusqu'à de véritables (et moins sympathiques) pratiques de "magie noire" ou de "satanisme" dans les cimetières (la nuit), s'accompagnant parfois d'actes franchement spécistes à l'encontre des félins ou autres gallinacés.

À la source de ce mythe de la "sorcière" - au féminin - se trouve un sinistre ouvrage dont la rédaction commençait voici un peu plus de 5 siècles : le Malleus Maleficarum ou "Marteau des Sorcières" en latin (marteau de l’Église contre les sorcières). Il s'agit là d'un de ces ouvrages dont il est possible de dire, aux côtés de Mein Kampf, du Code noir et d'autres encore, qu'ils dégoulinent de sang : le sang des innombrables victimes innocentes de la mise en œuvre de ce qui y est écrit.

witch2Le 5 décembre 1484, le pape Innocent VIII fait paraître une bulle (sorte d'instruction ou de "circulaire" destinée au clergé) dénonçant le (soi-disant) "développement de la sorcellerie" et demandant à deux inquisiteurs dominicains, Jacob Sprenger et "Institoris", de s’attaquer au problème. Ces derniers - en fait, surtout le second - rédigent donc dans la foulée cet épais traité de plusieurs centaines de pages qui, terminé à la fin de l'année suivante, passera alors immédiatement à l'imprimerie (cette nouveauté de l'époque en Europe) de Strasbourg et connaîtra une diffusion massive et rapide sur tout le continent européen tout au long des siècles suivants, où il fera "autorité" en la matière auprès des catholiques comme des protestants...

La première partie traite de la nature de la "sorcellerie" elle-même en insistant sur le fait qu'elle soit essentiellement pratiquée par des femmes, que leur "faiblesse" et "l’infériorité" de leur intelligence prédisposeraient par nature à céder aux tentations de Satan ; allant pour cela jusqu'à "bidouiller" la langue latine en faisant dériver femina (femme) de "moindre foi" (fe minor). Le Malleus Maleficarum jouera donc là un rôle essentiel pour "donner un sexe" à la "sorcellerie", en tout cas pour théoriser (à coup d'"arguments" théologiques) ce caractère ultra-principalement féminin conformément à la tendance pratique de l'époque, alors qu'auparavant hommes et femmes étaient beaucoup plus indistinctement accusés de "sortilèges" et autres pratiques "maléfiques". La seconde partie, quant à elle, est un manuel de procédure judiciaire exposant en détail la manière d'obtenir témoignages et - surtout - confessions de la présumée "sorcière", en recourant bien sûr sans états d'âme à la torture (qui garantissait les aveux à 99%, on imagine) jusqu'à l'aboutissement final du bûcher : là, l'ouvrage reposait de manière très concrète sur la pratique de l'auteur principal lui-même durant ses années de "service".

"Institoris", de son vrai nom Heinrich Kramer, était un natif de Schlettstadt/Sélestat (Alsace) entré de prime jeunesse dans l'ordre des dominicains, les sinistres "chiens de Dieu" (domini canis) comme ils se surnommaient eux-mêmes, qui fournissaient alors le gros des troupes de l'Inquisition. Il sévira essentiellement dans l'Empire germanique, de l'Alsace qui en faisait encore partie (pour deux petits siècles) jusqu'à l'Autriche en passant par le sud de l'actuelle Allemagne, faisant sans doute exécuter plusieurs centaines de personnes avant que son ouvrage ne devienne - on l'a dit - une "référence" continentale. Pour la petite histoire, il aurait été un pervers narcissique et un obsédé sexuel qui, éconduit par les victimes de ses avances et souvent rappelé à l'ordre par sa hiérarchie, aurait développé une haine inextinguible envers les femmes et leurs "maléfices" (autre nom pour l'attirance impossible à assouvir qu'il éprouvait envers elles)...

Quant à Jacob Sprenger - à qui, dit-on, la main aurait pu être un peu forcée pour signer le Malleus - c'était un éminent théologien de l'Université de Cologne (apportant donc sa caution "intellectuelle" au texte), portant lui aussi le titre d'inquisiteur mais qui n'aurait pas été très actif dans cette fonction.

Witch BurningMais à côté de la petite histoire il y a la "grande", celle des classes, de leur lutte et des États appareils de domination des classes dominantes dans cette lutte ; cette "grande" histoire que les petites - et souvent minables - trajectoires individuelles ne font finalement que servir, d'un côté ou de l'autre de la barricade...

Contrairement - encore une fois - à une idée répandue, la "chasse" aux sorcières n'est pas un phénomène du plus profond du Moyen Âge, de l'An Mille, époque où l’Église avait plutôt (au contraire) tendance à s'affirmer contre l'aristocratie guerrière (chevalerie) au travers d'une solide alliance de classe avec les masses productrices (principalement paysannes), en favorisant pour "gagner les cœurs et les esprits" un très fort syncrétisme avec les croyances "païennes" (animistes, polythéistes) ancestrales : c'est ainsi que les innombrables "saints" et "saintes" aux noms biscornus qui peuplent nos riantes campagnes sont, on le sait, des "christianisations" de divinités tutélaires locales.

Non, la "chasse" aux sorcières est un phénomène qui émerge au tournant des 13e-14e siècles et s'étend jusqu'au 17e voire même 18e ; autrement dit un phénomène strictement parallèle et indissociable de l'affirmation et de l'édification de l’État moderne et d'une Église devenue complet instrument de cet appareil de domination [1], totalement appuyé sur cet appareil politico-militaire moderne au service (même inconscient) de l'accumulation primitive du Capital et sur les "révolutions" technologiques de l'époque - ainsi l'imprimerie, mise au point en 1450 par Gutenberg à Mayence, permettra la diffusion rapide et massive du Malleus. Un ouvrage très largement inspiré de ce dernier (sa "version française" en quelque sorte) sera d'ailleurs la Démonomanie des Sorciers de... Jean Bodin, ce grand juriste angevin de naissance bourgeoise qui se trouve également être (avec ses Six Livres de la République) l'un des grands théoriciens de l’État absolutiste moderne ! [une citation du bonhomme orne notamment aujourd'hui encore la couverture du très réactionnaire Valeurs Actuelles...]

On a donc torturé atrocement (conformément aux instructions du Malleus) et (généralement) brûlé vives sur le bûcher beaucoup plus de personnes à la "Renaissance" et au "Grand Siècle" (règnes - en "France" - d'Henri IV, Louis XIII et Louis XIV) que durant le "sombre et gothique" Moyen Âge... Mais bien sûr, cet aspect est soigneusement effacé de ces pages de l'histoire par la classe qui les écrit, la BOURGEOISIE qui y a vu naître sa "civilisation" - raison pour laquelle les sorcières brûlant sur le bûcher sont encore aujourd'hui associées à l'époque médiévale dans le "sens commun" des masses.

 

witch1 Même le protestantisme (qui avait pourtant lui aussi connu les bûchers pour son "hérésie") reprendra - bien que dans une moindre mesure - la pratique : c'est ainsi dans le canton suisse protestant de Glaris que sera exécutée l'une des dernières "sorcières" connues à l'être en Europe (par la "justice" d’État, en laissant de côté les lynchages populaires) ; et ce sont également des protestants qui - épisode archi-connu - amèneront la "chasse" jusqu'en Amérique du Nord, à Salem dans le Massachusetts.

Tout ceci s'inscrivait en fait (entre beaucoup d'autres choses) dans le processus de subsomption, d'anéantissement et de transformation en pure force de travail productrice de plus-value de la communauté populaire laborieuse (auparavant dans un lien purement tributaire avec la féodalité aristocratique et ecclésiastique, hormis bien sûr les véritables serfs héritiers "améliorés" des esclaves antiques, mais ceux-ci avaient pratiquement disparu au 13e siècle) par l'affirmation du Capital et des appareils étatiques modernes à son service –  le "volet féminin", en quelque sorte, de cela.

Une communauté populaire "ancestrale" qui avait (encore à l'époque) très largement gardé les traits MATRIARCAUX du "communisme primitif", accordant aux femmes - dans le cadre de la division "sexuelle" du travail - un rôle essentiel pour sa stabilité et sa pérennité : c'est ainsi que la persécution ne touchera certes pas exclusivement (des milliers de "sorciers" et autres "guérisseurs" seront eux aussi exécutés) mais néanmoins principalement les femmes, raison pour laquelle on parle encore aujourd'hui de "chasse aux sorcières" au féminin. Pour prendre un simple exemple, à cette époque où l'institution scolaire était encore peu répandue, s'en prendre aux femmes revenait aussi à s'en prendre à la transmission du savoir, de la culture et des valeurs populaires qu'il s'agissait d'anéantir. La scolarisation des enfants (comme "formatage" des esprits au service de l'ordre dominant) se développera de manière strictement parallèle et sera bien sûr, à cette époque, principalement confiée à l’Église. 

Quant aux fameux "pactes avec le Diable" et autres "sortilèges" dont étaient accusé-e-s, plus ou moins à tort ou à raison, les malheureux/euses promis-es aux flammes, il ne s'agissait de rien d'autre que de ces pratiques populaires traditionnelles parfois de pure "superstition" mais parfois aussi très sérieuses (maîtrise médicinale des plantes etc.) et reliées dans tous les cas au communisme primitif (un lien entre l'espèce humaine et les forces de la nature en quelque sorte), ce que pouvait tolérer la "vraie féodalité" de l'An Mille (qui se contentait de prélever son "tribut", "sa" part de la production populaire) mais pas la féodalité-nid-du-capitalisme des 15e-16e-17e siècles.

Vu sous cet angle de la transmission des cultures et savoirs populaires, l'aspect de guerre contre les cultures populaires nationales-réelles, dans le cadre de la construction brutale et meurtrière des États-"nations" du Capital, apparaît bien sûr de manière évidente ; comme notamment (par exemple) au Pays Basque en 1609, où le retour des hommes partis pêcher fera déguerpir les inquisiteurs (leur sentiment n'était donc pas vraiment que les bûchers de femmes "servaient" leur privilège masculin)... La "langue du diable" des condamnées n'était bien souvent rien d'autre que la langue vernaculaire locale, incompréhensible pour les juges laïcs ou ecclésiastiques français ou francisés venus de la ville ; et une carte des exécutions pour sorcellerie dans le Royaume de France (par exemple, au hasard, sur la première moitié du 17e siècle), si elle existait, serait sans doute à cet égard édifiante.

Au demeurant, la même lutte sévira dans les colonies (dès lors qu'elles existeront) contre les pratiques culturelles ancestrales des Peuples indigènes ou importées d'Afrique par les esclaves (vaudou, santeria etc.) - le bûcher y sera d'ailleurs une méthode d'exécution pour les esclaves rebelles jusqu'au... 19e siècle (!), employée par exemple par les troupes de Napoléon lors de la reconquête de la Guadeloupe en 1802. Le strict parallélisme de logiques entre la soumission du premier cercle de périphéries (les "provinces" des États européens eux-mêmes) et les entreprises coloniales au-delà des mers apparaît ici de manière évidente. Et d'ailleurs aujourd'hui, alors que le continent africain impérialisé connaît lui aussi une subsomption extrêmement forte et rapide par la logique capitaliste comparable à ce qu'a pu connaître l'Europe entre le 15e et le 18e siècle, on y observe exactement le même type de phénomènes, certes "seulement" de l'ordre du lynchage populaire mais (très certainement) non sans complicités des autorités locales - qu'elles soient étatiques ou "coutumières" (on qualifie en "jargon" maoïste ces pays de "semi-féodaux" mais le terme approprié serait peut-être qu'ils en sont au stade de l'accumulation primitive capitaliste, de manière subordonnée et au service des Centres impérialistes occidentaux, russe ou extrême-orientaux). La "magie" et les "guérisseurs", autrement dit le lien ancestral des hommes et des femmes avec la nature qui les entoure cesse peu à peu de faire "partie du paysage" social en Afrique ; et les révolutionnaires du monde entier doivent appeler haut et fort les Africain-e-s à rejeter cette auto-mutilation sociale et culturelle.

witch3La "chasse aux sorcière" aura donc été, en dernière analyse, un outil parmi d'autres pour imposer l'autorité de l’État moderne et de la classe émergente qu'il servait (et sert encore sous sa forme contemporaine), la grande bourgeoisie capitaliste ; et notamment imposer l'un des aspects essentiels de la société capitaliste moderne : le PATRIARCAT, la primauté absolue de l'homme père et chef d'une famille érigée en cellule de base de la société (la "première entreprise" en quelque sorte) et la transformation des femmes en purs outils de reproduction de la force de travail (cf. Silvia Federici plus bas). La persécution, dont le bilan est estimable à quelques centaines d'exécutions par an, ne visait certes pas l'"extermination" des femmes (comment le genre humain se serait-il reproduit ?) mais bel et bien à les soumettre par la terreur à ce nouvel ordre des choses, socle même de l'accumulation capitaliste première.

En termes de bibliographie, l'ouvrage que l'on peut qualifier de référence sur le sujet est certainement Caliban et la Sorcière de la féministe marxiste italo-états-unienne Silvia Federici, sur lequel voici (en documentation) quelques petits liens :
http://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/DESQUESNES/50775
http://paris-luttes.info/rencontres-avec-silvia-federici
http://www.contretemps.eu/interviews/origines-capitalisme-patriarcal-entretien-silvia-federici
https://www.ensemble-fdg.org/content/dtruire-les-femmes-pour-construire-le-capitalisme-un-ouvrage-essentiel-de-sfederici

La "chasse aux sorcières" frappera bien sûr durement l'Occitanie, conjointement à la persécution des "hérétiques" cathares, béguin-e-s, vaudois puis huguenots (protestants) et bien sûr des Juifs ; et plus encore le Pays Basque où la culture, les antiques croyances et l'organisation socio-politique (très "républicaine") populaires étaient restées particulièrement vivaces, tant du côté "espagnol" (Zugarramurdi, 1610) que "français" (chasse aux sorcières du Lapurdi en 1609, conduite par le collabo souletin Pierre de Rostéguy de Lancre et l'Occitan traître Jean d'Espagnet - lire notamment ici).

Bien sûr, il faut le souligner, tout cela ne pouvait pas exister de manière purement "verticale" et nécessitait un certain concours de la population. Ce concours ne sera pas difficile à trouver dans un contexte d'affirmation de la logique capitaliste tendant à faire de chaque famille une "petite PME" : les inquisiteurs pourront allègrement utiliser les concurrences, rivalités, jalousies, rancœurs et autres règlements de compte (y compris politiques entre clans de notables[2]) afin d'obtenir les indispensables témoignages et dénonciations de "sorcières" et "sorciers" ; la croyance witch6encore ultra-majoritaire au "Diable" et aux "maléfices" faisant le reste - en Lapurdi cependant, le retour des hommes partis pêcher de longs mois à Terre-Neuve verra un début d'insurrection populaire et le départ précipité de Rostéguy, mettant fin à la persécution...

Au total, entre la première publication du Malleus Maleficarum et les dernières exécutions à la toute fin du 18e siècle (soit sur environ trois siècles), ce seront entre 50.000 et 100.000 hommes et surtout femmes qui auront péri brûlé-e-s vif-ve-s, décapité-e-s, pendu-e-s ou sous d'autres supplices encore sous l'accusation de "sorcellerie". Et au terme du même laps de temps historique (pas seulement pour cette raison bien sûr, mais celle-ci a fait partie du processus), la communauté villageoise médiévale (relativement) égalitaire et (surtout) "solidaire" aura presque totalement disparu, remplacée par une masse de petits producteurs indépendants (pour quelques générations encore...) et concurrents et surtout par cette grande masse de "loueurs" de force de travail que l'on appellera bientôt prolétariat. Le rapprochement est bien sûr évident pour tout raisonnement marxiste un peu sérieux.

Il n'y a pas à chercher plus loin que dans ce qui vient d'être exposé la raison de la fascination qu'exercent la "sorcellerie", la "magie", les pratiques plus ou moins "païennes" ou "satanistes" sur les masses populaires à notre époque de renversement du capitalisme et de ses constructions étatiques à l'ordre du jour (quand bien même cela tendrait ensuite vers une pensée réactionnaire, de la "fascination pour le Mal" à la sympathie pour le nazisme par exemple, dans le nihilisme qui caractérise également notre époque).

Quant à nous, à la face de tous ces appareils politico-militaires de domination du Capital (avec son corollaire le patriarcat) et de toutes leurs religions d’État y compris "républicaines" et "laïques", nous clamons plus que jamais haut et fort : sèm tots dei Albigès, que venjarem a tot-a-s l@s cremats !

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[1] Nous avons déjà vu par exemple comment l’Église catholique et son Inquisition furent de fait la première "police politique" connue et subie par notre Occitanie après la Conquista capétienne, avec déjà les sinistres domini canis combattus par l'héroïque franciscain Bernard Délicieux... ou liquidés comme il se doit par le faidit Pierre-Roger Bélissen à Avignonet (1242) - dans le même esprit mais quelques siècles plus tard, on peut encore citer l'exécution de l'abbé du Chayla par les Camisards au Pont-de-Montvert en 1702.

[2] Ainsi en Lapurdi la dénonciation initiale des "faits de sorcellerie" auprès d'Henri IV provenait de deux nobles, les seigneurs d'Amou et d'Urtubie ; or l'on sait que la noblesse labourdine [issue de la période anglaise où elle était déjà en conflit avec la population se revendiquant alleutière ; plutôt romane (gasconne) de langue et de culture et par la suite francisée (après l'annexion en 1450) face à une paysannerie de langue euskara ; regardant vers Bordeaux où toute réussite impliquait de "monter" etc. etc.] n'était pas représentée à l'assemblée locale, le Biltzar (véritable émanation de la communauté populaire et de l'identité nationale basque), ce qui peut laisser supposer un contentieux avec celui-ci et une volonté d'"attirer" l'autorité royale dans la province pour y "briser" le pouvoir roturier euskaldun (cette thèse tendrait à être confirmée ici)... Il semblerait aussi qu'en l'absence des hommes (partant pêcher de longs mois au large du Canada) les femmes du Labourd prenaient trop d'indépendance et de pouvoir aux yeux des "mâles dominants" de l'aristocratie, du patriciat bourgeois, de l’Église et bien sûr de l’État au service de ces trois classes alors dominantes (+ se surajoutant encore à ceci une "embrouille" commerciale capitaliste entre le sieur Dugua de Mons, gentilhomme saintongeais à qui Henri IV avait confié le monopole du commerce des fourrures avec les Algonquins du Canada, et les pêcheurs labourdins qui exerçaient précédemment ce monopole et ne souhaitaient pas le lâcher - les Amérindiens refusant de traiter avec qui que ce soit d'autre).

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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 14:28

 

Depuis plusieurs mois maintenant - en fait, depuis le début de l'été qui a également vu la terrible offensive de bombardements contre Gaza etc. - la tension est à son comble dans la ville de Jérusalem/Al-Qods et en particulier dans sa partie orientale (dite "arabe").

palestinien jeruLes affrontements, quasi-quotidiens, ont déjà fait plusieurs dizaines de mort-e-s ; principalement - il va sans dire - du côté palestinien, ce que tentent de nous faire oublier les médias en mettant en avant les quelques actions-suicides ayant frappé des Israéliens.

En toile de fond de ces affrontements, il y a bien sûr (comme le rappelle le FPLP, lien tout en bas) l'occupation, la colonisation et l'apartheid imposés par le sionisme en Palestine depuis 65 ans ; mais il y a plus spécifiquement un phénomène bien particulier de cette occupation-colonisation : un phénomène que l'on peut qualifier de "gentryfication ethnique" ou "gentryfication coloniale".

C'est à dire que nous avons finalement affaire comme dans nos métropoles européennes ou nord-américaines (voir ici et ici) à phénomène de "repoussement" et d'expulsion-"nettoyage" d'une population pauvre/défavorisée au profit de l'habitat d'une population nettement plus aisée - ici, en ce qui nous concerne, à grands coups de "réhabilitations" où l'explosion du prix du mètre carré vaut bien toutes les armes de guerres, mais aussi par des moyens de "quadrillage" et de harcèlement policier visant à rendre la vie impossible aux habitants de classe populaire. Mais à la différence (et donc avec un NIVEAU DE VIOLENCE BIEN SUPÉRIEUR, soulignons-le bien face aux "professionnels des procès d'intentions") que nous sommes en Palestine sur une ligne de front directe entre "Nord" et "Sud", dans une situation coloniale où une population de "Blancs occidentaux" sociaux dotée de forces productives supérieures s'est emparée du territoire d'une population indigène sociale moins "développée" - ces deux populations, à savoir les Israéliens et les Palestiniens, remplaçant les "catégories aisées" et les "revenus modestes". Donc avec une dimension "ethno"-nationale-coloniale et (on l'a dit) un niveau de violence sans comparaison : violence d'une armée et d'une police colonialistes et violence de la résistance populaire qui lui répond en conséquence, avec déjà plus de 80 ans d'héritage de lutte derrière elle. Mais nous sommes cependant bel et bien dans la même logique.

Dans cette perspective, les éléments extrémistes religieux et ultra-sionistes qui brandissent l'argument de la "promesse divine au Peuple juif" jouent simplement un rôle d'"avant-garde" ou d'"éclaireurs" : des éléments plus "laïcs" et moins politisés (et souvent aussi plus aisés !) ne tarderont pas à suivre... et le marché capitaliste qu'ils représentent avec eux, puisque c'est de cela qu'il s'agit en réalité - les autochtones palestiniens n'étant pas un "bon marché", un marché palestinien-pierre-manif_sn635.jpgsuffisamment lucratif (houla attention ! nous avons employé les mots "marché", "capitaliste" et "lucratif" beaucoup trop près du mot "juif" et cela - vous allez voir - va nous valoir les anathèmes de quelques bandes de conneaux bien connus...).

En réalité, les "arguments" historiques et religieux de part et d'autre donnent au conflit palestinien sa dimension passionnelle, mais pas son existence. La racine de ce qu'il se passe en Palestine (comme dans bien d'autres endroits du monde !) n'est tout simplement pas autre chose que la logique même du capitalisme : EXPANSION PERPÉTUELLE du marché/base d'accumulation comme condition de la REPRODUCTION DU CAPITAL et extension permanente du "domaine" des "gagnants" de celui-ci (ceux qui assurent, en produisant comme en consommant, un taux de profit optimal) au détriment des "perdants". Ceci dans une situation (on le répète) un peu particulière qui est une situation coloniale, c'est-à-dire "pipée dès le départ" : le déséquilibre intercontinental des forces productives au profit des arrivants-colons fait que ces derniers arrivent déjà gagnants.*

Nous avions déjà montré comment le sionisme n'était finalement qu'un sous-produit idéologique (à destination d'une population spécifique : la minorité juive opprimée d'Europe) et une expression spécifique locale (en Palestine) de cette logique intrinsèque du capitalisme dans un article consacré à la "mise en valeur"  - dans une logique absolument identique !! - des Landes de Gascogne au 19e siècle : créer une base d'extraction de plus-value (par la production ou la consommation ou les deux) en investissant et en "capitalisant" un territoire dont la population est soit transformée en force de production et/ou de consommation, soit chassée/reléguée soit même carrément liquidée. On pourrait également établir un parallèle (mais là encore attention aux procès en "antisémitisme", donc précisons bien qu'il s'agissait d'un projet particulièrement radical et d'ailleurs jamais réalisé) avec le Generalplan Ost nazi qui prévoyait de "tisser", jusqu'aux confins de la Sibérie et du Caucase, une "toile" de "cités idéales" germano-aryennes (marché/base d'accumulation "idéale") dans les interstices desquelles la population slave (les "perdants") aurait été vouée pour moitié à constituer une masse "hilote" (de force de travail esclave) et pour l'autre à mourir de faim - les Juifs et les Rroms étant quant à eux, à de rares exceptions près, des "improductifs indésirables" à faire disparaître. Rien de tel certes (gardez donc vos procès d'intentions !) en Palestine, où les plans les plus radicaux ne prévoient pas d'exterminer mais "simplement" de faire partir (en rendant la "vie impossible" par laisrael-bulldozer-palestine-mosque.jpg brutalité des troupes d'occupation, les bombardements meurtriers etc.) le plus possible de Palestiniens en ne gardant qu'une minorité prête à courber l'échine (produire de la plus-value) sans broncher ; mais le rapprochement avec la "toile" "tissée" par les colonies (reliées entre elles et au mainland par des routes réservées, séparées des Palestiniens par des murs et rétrécissant toujours plus leur espace disponible) peut toutefois laisser songeur...

Ceci NON PAS parce que "sionisme = nazisme" ; mais parce que sionisme comme nazisme (avec une barbarie sans comparaison dans ce dernier cas) comme colonialisme dans les Amériques, en Afrique et ailleurs, comme "Conquête de l'Ouest" par les États-Unis et même construction et "mise en valeur" des États modernes en Europe elle-même obéissent en dernière analyse à la MÊME LOGIQUE que nous venons d'exposer ! [sur ce sujet d'"Israël-Palestine comme microcosme des rapports Nord-Sud", l'on peut voir ici une traduction résumée de l'idée-force de cet article en anglais]

Ce qui fait - finalement - la particularité de la Palestine, c'est que son histoire très particulière (qui en fait la terre "sainte" des trois grandes religions "du Livre", regroupant ensemble plus de la moitié de l'humanité) ainsi que l'histoire particulière des parties en présence lui vaut un "éclairage" médiatique particulier ; lequel éclairage va "tomber" pile poil sur des mécanismes à l’œuvre de manière particulièrement flagrante... qui sont les mécanismes au fondement même (hier comme aujourd'hui !) du monde capitaliste dans lequel nous vivons tou-te-s !

Voici une petite revue de presse au sujet des actuels évènements à Jérusalem/Al-Qods :
Jérusalem occupée : qui a vendu les appartements de Silwan aux-colons ?
Des colons s'emparent de 23 appartements à Silwan
En photos et en détail : 26 maisons aux mains des colons à Silwan
Jérusalem en danger pendant que le monde dort
Colonies israéliennes : la construction de 78 logements approuvée à Jérusalem-Est
L'adolescent de Jérusalem blessé par un soldat israélien la semaine dernière est mort de ses blessures
58 mineurs palestiniens derrière les barreaux après un été de protestation à Jérusalem-Est
Vifs affrontements à Jérusalem
Affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes dans le nord de Jérusalem
La révolte de la jeunesse à Jérusalem conduira-t-elle à un soulèvement ?
Jérusalem brûle
Israël fait d’Al-Aqsa une poudrière
La judaïsation de Jérusalem

Lire aussi : L'occupation est responsable de l'escalade à Jérusalem (FPLP)

Au sujet de ce qui vient d'être dit, nous ne pouvons aussi que vous inciter à découvrir la géographie sociale marxiste de David Harvey


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* Et c'est ce qui fait que, quels qu'aient été les idéaux généreux voire "socialistes" dont il a pu se parer à l'origine et le caractère ultra-opprimé des Juifs quittant l'Europe pour s'installer en "Terre promise" (toutes choses qu'aiment tant mettre en avant ses défenseurs "de gauche" voire "d'extrême-gauche"), le sionisme ne POUVAIT PAS DEVENIR AUTRE CHOSE que ce qu'il est devenu aujourd'hui. Car ce qui compte en dernière analyse, c'est ce déséquilibre des forces productives entre l'arrivant et l'autochtone (raison pour laquelle d'ailleurs, n'en déplaise à l'argumentaire des Le Pen et Zemmour et consorts, l'immigration n'est PAS une "colonisation inversée") et non le caractère opprimé de l'arrivant dans son pays d'origine.

Pour nous, Occitans, le fait que des opprimés partis vers une terre lointaine puissent s'y transformer en oppresseurs n'a rien de surréaliste puisque la communauté afrikaner d'Afrique du Sud REGORGE de descendants de huguenots occitans chassés par les persécutions de Louis XIV : le nazi Eugène Terre'Blanche (originaire de Provence), le docteur Malan (un fondateur et idéologue de l'apartheid) ou encore le "docteur de la mort" Wouter Basson (le Mengele sud-africain...)... C'est sans états d'âme que leurs ancêtres, victimes d'une répression atroce dans leur pays natal pour avoir représenté (l'espace d'un siècle) un intolérable contre-pouvoir occitan face à l'État centralisateur parisien, se transformèrent une fois au pays des "Cafres" en colons impitoyables persuadés de leur "droit divin" (que la "Divine Providence" leur avait "offert" cette terre...). 

L'on pourrait encore citer l'Australie où la plupart des colons massacreurs d'Aborigènes étaient des sous-prolétaires anglais, irlandais ou écossais déportés là-bas pour avoir enfreint les lois de leurs exploiteurs et (dans le cas des Irlandais, Écossais ou Gallois) de leurs occupants. Et c'est sans même parler du cas (peut-être) le plus sidérant et emblématique : celui des esclaves afro-descendants libérés aux États-Unis et "renvoyés" en Afrique pour y fonder le Libéria, un protectorat colonial (de fait) pour leurs anciens maîtres et tortionnaire, dédié notamment à l'extraction du caoutchouc et où ils formeront la caste dominante de cette "république" proclamée en 1847, privant les autochtones de tout droit civique...

Dans la plupart des colonies "françaises", l'appareil de domination était très largement constitué d'agents issus des Peuples "provincialisés" et périphérisés de "métropole" (Occitans, Corses, Bretons, Basques etc.), presque aussi méprisés (lorsqu'ils "montaient" travailler à Paris) que les immigrés maghrébins ou africains aujourd'hui mais se transformant tout naturellement en "race supérieure civilisatrice" (pour reprendre les mots de Jules Ferry, d'ailleurs lui-même lorrain, Peuple annexé et "provincialisé" à la fin du 18e siècle) lorsqu'ils abordaient les rivages d'Algérie, du Gabon ou du Tonkin.

L'on peut citer à ce titre l'(assez marxisant) historien belge Jacques R. Pauwels, parlant de l'Empire colonial de son pays : "Les gens trop pauvres, on pouvait s’en débarrasser en les envoyant dans les colonies. L’impérialisme était donc aussi une manière de résoudre les problèmes sociaux. Les pauvres pouvaient faire carrière dans ces colonies. De la sorte ils se muaient en patriotes, au lieu de rester des emmerdeurs. En les laissant intervenir de façon agressive dans les colonies, ils ne posaient plus le moindre problème dans la métropole. Il y avait par exemple pas mal de fils de fermiers sans travail, et ce du fait que l’agriculture devenait trop productive. Ces gars, on pouvait les envoyer au Congo comme missionnaires. On a expédié là-bas une vingtaine de missionnaires de chaque bled agricole flamand. On leur a collé un uniforme sur le dos et, dès lors, ils ont pu aller jouer au patron chez les Noirs."

Tout simplement parce que le statut d'opprimé, de relégué, de périphérisé voire pratiquement... de colonisé (Irlandais) du colon dans son pays d'origine est inopérant (à de rares exceptions près) une fois arrivé dans le pays à coloniser : c'est le rapport de force découlant de la possession (ou de la capacité d'appropriation rapide) de forces productives qui détermine la constitution mentale en "race supérieure" et (par conséquent) celle de l'autochtone en "race inférieure" (tout ceci s'enrobant par la suite d'"argumentaire" tant religieux que "scientifique"). Les États "métropoles" puis les Empires capitalistes, en tant que bases d'extraction de plus-value, se sont ainsi construits et développés en cercles concentriques de périphéries autour des Centres du pouvoir bourgeois ; et tant que les masses n'ont pas compris cela, un "cercle" de périphérisation plus proche du Centre peut se montrer (en apparence) plus oppresseur vis-à-vis d'un cercle plus "lointain" que le Centre en question lui-même, qui s'abrite confortablement dans ses tours d'ivoire et délègue les basses besognes.

 

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16 novembre 2014 7 16 /11 /novembre /2014 18:52

 

Tandis que les médias impérialistes occidentaux annoncent à cors et à cris une énième "invasion russe dans l'Est de l'Ukraine" (en réalité, la Russie qui joue son rôle de base arrière de la rébellion dans le Donbass comme depuis le début), nous avons déniché encore une fois du côté de Borotba ces quelques analyses très intéressantes quant à la NATURE DE CLASSE du mouvement "séparatiste pro-russe", qui confirment nos impressions depuis le début et notre léger penchant en faveur du mouvement en question (sans pour autant nous aveugler quant à ses plus-qu'importants aspects réactionnaires) :

Workers World [organisation marxiste-léniniste états-unienne très "campiste" et évidemment à fond sur le Donbass NDLR] : Une des principales revendications du mouvement de Maïdan était l'adoption d'un accord d'association avec l'Union européenne. Quelles forces en Ukraine poussaient en faveur d'une telle intégration à l'UE ? Quel impact vont avoir les mesures d'austérité impulsée par l'UE et le FMI sur la lutte en Ukraine ?

Victor Shapinov : Certaines personnes pensaient que la prétendue "intégration européenne" apporterait les standards de vie occidentaux en Ukraine. Mais pour voir la réalité en face, il faut regarder la situation en Grèce. L'UE n'apporte pas de hauts standards de vie mais un régime d'austérité coupant dans les dépenses sociales de l’État.

030314 borotbaBorotba a été l'une des principales forces politiques à prendre position contre l'intégration européenne. Nous avons publié une importante et profonde analyse des conséquences du traité d'association et de l'intégration dans le système économique de l'UE. Pour des pays comme l'Ukraine, cela signifie tout simplement livrer sur un plateau le contrôle de leurs marchés à l'impérialisme ouest-européen.

Prenez par exemple l'agriculture. L'Ukraine a une très importante et conséquente production agricole. Mais les produits agricoles venant d'Europe sont moins chers, car ils bénéficient de très grosses subventions de l'Union - entre 40 et 50% dans certains cas. L’État ukrainien ne peut tout simplement pas donner autant d'argent aux agriculteurs, et ces derniers seront acculés à la faillite.

C'est la même chose pour l'industrie. L'Ukraine va être inondée de produits bon marché importés de l'UE et, dans le même temps, elle aura perdu le marché russe et des autres pays de l'union douanière.

Des pays comme la Grèce, l'Espagne ou le Portugal qui vivent aujourd'hui sous des régimes d'austérité sont la périphérie des pays "centraux" de l'UE. L'Ukraine, elle, sera carrément la périphérie de la périphérie, comparable aux pays en développement du Tiers Monde.

Tout ceci est très mauvais pour l'économie ukrainienne, mais très bénéfique pour certaines branches de l'industrie et les gros oligarques. Du fait de la crise capitaliste, ils recherchent le soutien de l'Ouest et des garanties pour la sécurité de leur capital. Ils ont été très actifs pour promouvoir l'intégration européenne.

Quand le mouvement de Maïdan a commencé, toutes les chaînes de télévision étaient en sa faveur. Ianoukovitch était le mal incarné et Maïdan le camp du bien. Pratiquement toutes les chaînes de télé en Ukraine sont la propriété privée de groupes d'oligarques. Tous ont fait la promotion de Maïdan, une énorme propagande en sa faveur.

Lorsque le coup d’État maïdaniste a triomphé, ils ont milité pour l'accord de libre-échange et celui-ci a été signé par l'Ukraine et les Européens. Mais il n'entrera en vigueur qu'en 2016 : même pour l'Europe, les choses ne sont pas si faciles.

Mais si nous parlons des réformes néolibérales en échange des prêts du FMI, celles-ci commencent déjà à être mises en œuvre. La principale figure de ce processus est le Premier ministre Arseniy Iatseniouk, qui est très pro-occidental. Il a annoncé fièrement le plus vaste programme de privatisation du secteur public de toute l'histoire de l'Ukraine.

Nous assistons en Ukraine à la naissance d'une formule politique totalement nouvelle : fondamentalisme de l'économie de marché dans une main, nationalisme et fascisme dans l'autre. L'un et l'autre marchent maintenant main dans la main.

Au début, beaucoup de personnes ont pu dire que Maïdan était un mouvement populaire contre la corruption etc. Mais quelle était la direction politique de ce mouvement ? C'était ce bloc de néolibéraux et de fascistes.

Dès le début du mouvement de Maïdan, le pronostic de Borotba a été que la victoire de celui-ci amènerait ce bloc au pouvoir. Ce sont là comme les deux mains du Capital monopoliste qui tente de préserver son pouvoir politique et économique. Telle était la base politique et sociale du mouvement de Maïdan.

Ianoukovitch n'était pas très efficient pour les monopoles capitalistes. Auparavant ils devaient s'arranger avec lui, mais maintenant - depuis Maïdan - ils détiennent le pouvoir politique direct, comme les oligarques Igor Kolomoïsky (devenu gouverneur de Dniepropetrovsk) ou encore Serhiy Taruta, devenu gouverneur de Donetsk - ce dernier a cependant été chassé par la République populaire.

Certaines personnes de gauche ont qualifié Maïdan de mouvement populaire. Mais le peuple est divisé en classes. Ce n'est pas qu'une question de langue, qu'une partie de la population parle russe et l'autre ukrainien, mais aussi une question de classes. La classe moyenne et la ci-nommée "classe créative" (les petits entrepreneurs free lance, la "nouvelle économie" de start-ups des grandes villes etc.) ont été le noyau dur de Maïdan. Même dans les villes du Sud-Est, vous pouvez trouver des positions pro-Maïdan exprimées par ces couches sociales.

1MaiBorotbaEn Russie il y a eu une soi-disante "marche pour la paix" à Moscou le 21 septembre ; en réalité, pas vraiment pour la paix mais plutôt pour soutenir le pouvoir de Kiev. Elle était très inspirée par la propagande pro-occidentale et dirigée par les libéraux russes. Sa base sociale était là encore la "classe créative".

Ces couches sont liées au capitalisme occidental. Certains de leurs membres travaillent directement dans l'économie contrôlée par les entreprises occidentales, d'autres se tournent vers l'Ouest par leur mode de vie et de consommation. Ils adoptent cette idéologie et pensent que quiconque est contre eux ou n'est pas aussi pro-occidental qu'eux est quelqu'un d'arriéré et primitif.

WW : Quelles sont les forces de classe à l’œuvre dans la résistance au coup d’État - le mouvement anti-Maïdan et les Républiques populaires du Donbass ?

VS : Nous pouvons voir que les personnes qui sont liées à ce qu'on peut appeler l'activité productive réelle - les usines, les mines etc. - sont plutôt impliquées dans le mouvement anti-Maïdan ou partagent ses sentiments.

Nous ne pouvons bien sûr pas dire que c'est une pure contradiction de classe, que c'est simplement la bourgeoisie d'un côté et le prolétariat de l'autre. C'est plus compliqué que cela.

L'agenda politique de Maïdan ne met pas en avant une claire orientation de classe. Il parle plutôt d'un "choix de civilisation". Ils disent que l'Ukraine doit faire un "choix de civilisation" en faveur de l'Europe et de l'Ouest, contre l'Est et la Russie. Même des forces de gauche versent là-dedans et adoptent ce type de langage politique.

Lorsque Borotba était à la tête du mouvement anti-Maïdan à Kharkov, nous avons toujours dit que le mouvement était d'abord et avant tout un mouvement contre les oligarques, avant même d'être antifasciste, parce que ce sont les oligarques qui ont nourri les fascistes, qui les ont soulevé et appuyé, et maintenant nous les voyons même les armer et former des bataillons pour les envoyer dans le Donbass. Nous nous sommes toujours efforcés de mettre en avant un point de vue de classe.

Mais parfois, même sans l'influence de Borotba ou d'autres révolutionnaires, il y a un développement spontané de la conscience de classe.

Prenez Alexeï Mozgovoï, commandant du Bataillon Fantôme dans l'Armée populaire dans le Donbass. Il est très socialisant, anti-oligarques et anti-bureaucrates [NDLR SLP : après recherche internet sur son compte (et en tenant compte du fait que les informations trouvées sont pour beaucoup propagande contre propagande), son "progressisme" réel reste à démontrer (selon nos critères occidentaux en tout cas). Nous avons donc préféré traduire "leftist" par "socialisant" plutôt que "de gauche". Ce dont on est sûr c'est qu'il est violemment en conflit avec les autorités dirigeantes du Donbass qu'il considère comme des traîtres négociant avec Kiev et servant les oligarques et leurs propres intérêts financiers, ce qui peut effectivement être le point de départ d'une évolution politique intéressante]. Son idéal est l'auto-gouvernement du Peuple, comme - selon ses propres dires - dans les soviets (conseils ouvriers) des débuts de la Révolution soviétique.

redstardonbassCe n'est pas parce qu'il a lu des ouvrages, mais simplement parce qu'il a été inspiré par ce mouvement et qu'il a fait ses propres analyses. À présent il y a une bonne base pour travailler avec lui.

Il y a aussi bien sûr une forte influence de la Fédération de Russie et de ses forces. Dans un certain sens c'est une bonne chose, car sans le soutien russe la résistance dans le Donbass aurait déjà été violemment écrasée.

Au départ le mouvement n'avait pas de leaders, pas de structures, rien. C'est un miracle qu'ils aient survécu et construit une véritable armée capable de battre l'ennemi. Sans l'appui de la Russie cela n'aurait pas été possible. C'est une simple réalité.

Mais la Russie n'est pas un pays socialiste, pas même un pays démocratique. Elle tente d'utiliser le mouvement pour servir ses propres objectifs, et elle tente aussi d'imposer des points de vue idéologiques qui désarment les masses contre le capitalisme, comme la religion orthodoxe ou les idées nationalistes russes.

WW : Comment décririez-vous ce nationalisme russe dans le Donbass ?

VS : En Occident, si vous soutenez les Républiques populaires du Donbass vous vous retrouverez toujours face à l'argument que ce ne sont que des nationalistes russes, que le conflit en Ukraine n'est qu'une guerre entre deux nationalismes.

Mais si vous parlez avec des gens du Donbass qui se disent nationalistes russes, les choses sont assez différentes.

Si quelqu'un à Moscou vous dit être un nationaliste russe, il y a 90% de chances pour que ce soit un fasciste. Mais si quelqu'un à Donetsk vous dit être un nationaliste russe, cela veut simplement dire qu'il est pour plus de droits pour la population russophone, pour le droit à l'enseignement en langue russe, et ainsi de suite. Ou simplement qu'il est contre Bandera [nationaliste ukrainien et collaborateur nazi de la Seconde Guerre mondiale] devant sa porte. D'un point de vue économique, c'est un socialiste.

Pavel Gubarev [un leader de la résistance de Donetsk], par exemple, dit être un nationaliste russe mais il dit dans le même temps être un "socialiste orthodoxe" [NDLR : nous ignorons ici s'il fait référence à l'orthodoxie politique ou à la religion orthodoxe, comme on dirait "socialiste chrétien"]. Beaucoup de gens ont ainsi des conceptions hétéroclites et contradictoires.

La lutte idéologique n'en est qu'à ses tous premiers pas. Qui l'emportera et quelle idéologie claire va s'imposer est une question de travail politique, de lutte.

Il est vraiment très regrettable que Borotba ait toujours eu une faible implantation dans les régions de Donetsk et Lugansk. C'est là que le mouvement est le plus fort, si bien que nous n'avons pas eu une très grande influence sur celui-ci. Mais il y a des tendances de gauche dans la direction politique, par exemple le chef du Soviet suprême de Donetsk, Boris Litvinov. Il a dit vouloir "construire une république avec des éléments de socialisme". C'est un ancien membre du PC d'Ukraine [le 8 octobre, Litvinov est devenu président du nouvellement formé Parti communiste de la République populaire de Donetsk].

Nous savons que beaucoup de combattant et commandants de l'Armée populaire sont de gauche voire communistes, pas seulement Mozgovoï mais aussi d'autres qui sont membres du Parti communiste ou se définissent eux-mêmes communistes. Il y a des bataillons dont l'insigne est l'étoile rouge. Beaucoup d'unités combattent sous le drapeau rouge.

Ukr redflagburningC'est là toute la différence... Lorsque j'ai une discussion avec quelqu'un d'extrême-gauche qui me dit "Vous devez soutenir Maïdan ou alors ne soutenir aucun bord", je lui réponds : "Vous ne pouviez pas aller avec un drapeau rouge à Maïdan, par contre il y a des drapeaux rouges partout - et en nombre ! - dans les rassemblements anti-Maïdan". Et ce n'est pas seulement par nostalgie du passé soviétique : c'est aussi le point de vue politique des gens. Les pro-Maïdan ont toujours voulu détruire les monuments de Lénine, et les anti-Maïdan les ont protégés. Même des personnes se définissant comme "monarchistes" sont descendues dans la rue pour protéger les monuments de Lénine. Comme nous pouvons le voir, la situation est extrêmement complexe.

**************************************************************************************

La situation en effet, c'est le moins que l'on puisse dire, est complexe et cette analyse de classe du conflit par Borotba nous a amené les réflexions suivantes : de fait, la Russie et les territoires russophones de l'ex-URSS sont au jour d'aujourd'hui - de par leurs caractéristiques historiques et sociales - les terrains les plus favorables au monde à une mobilisation de masse de type national-socialiste.

Tous les "ingrédients" sont réunis : des pays autrefois deuxième superpuissance mondiale, vaincus et humiliés au terme de la Guerre froide et où s'est développé en réaction un très virulent nationalisme anti-occidental qui met souvent en avant les "valeurs slaves" contre la "décadence occidentale" (avec tout ce que cela peut impliquer de contraire à certaines valeurs que nous considérons progressistes ici : antisexisme, anti-homophobie, critique des religions etc.), accompagné d'un puissant rejet d'un capitalisme très durement subi ces 25 dernières années mais analysé de manière idéaliste-populiste (à grand et fréquent renfort de "socialisme des imbéciles" antisémite) et de la recherche d'une "voie intermédiaire" entre celui-ci et un socialisme que l'on aurait "connu pendant 70 ans" et qui n'aurait "pas marché"... Une figure typique de ce "national-socialisme" populaire semble être par exemple cet Alexeï Mozgovoï cité dans l'entretien, dont on peut voir un aperçu des positions ici (bien finalement dans l'"esprit cosaque" local, mêlant convictions égalitaristes radicales - il se réclame même de Makhno ! - et valeurs parfois conservatrices).

628x471Et lorsque l'on a compris en marxistes ce qu'est le national-socialisme, il faut alors évidemment s'attendre à voir émerger un ou plusieurs leaders "charismatiques" qui se mettront au service du Capital monopoliste russe, dans une démarche de "réaffirmation" impérialiste ultra-agressive (ce que l'on observe déjà, au demeurant, depuis une quinzaine d'années avec Poutine). D'ailleurs les fascistes des pays impérialistes ouest-européens déclinants, qui prétendent eux aussi "régénérer" ces derniers et en combattre la "décadence", ne s'y trompent pas en faisant généralement de la Russie et de son nationalisme leur modèle (comme potentielle alliée ou carrément maîtresse), quand bien même les fascistes ruthènes du Pravyi Sektor ont aussi leur fan club (et de fait, on a beau se pignoler sur les "rouges-bruns" et autres "NR" et leur "poutinophilie", la première fois que des nostalgiques ouverts du IIIe Reich accèdent à des postes de responsabilité en Europe depuis 1945 c'est bel et bien dans le cadre d'une "révolution" et d'un régime à fond pro-occidental, pro-UE et pro-FMI... c'est ballot hein ?).

Mais faut-il alors - pour autant - rejeter en bloc tout ce qui "bouge" dans ces pays, ou (du moins) tout en dehors d'une certaine "scène" plus ou moins anarcho-gauchiste très occidentalisée ?  Certainement pas : ce serait considérer que tout-e un-e chacun-e "sort" pour ainsi dire communiste ou fasciste "tout-e armé-e" de la cuisse de Jupiter. La réalité, c'est que les consciences politiques individuelles sont de la matière brute qui doit être travaillée en permanence par les deux "pôles", les deux intellectuels organiques collectifs que sont le Parti communiste et la fraction la plus agressive et réactionnaire du Grand Capital. Qui suivra ou pas les petits führer embauchés par le Grand Capital de Moscou dépendra PRINCIPALEMENT - en dernière analyse - de l'activité et du travail politique des communistes ;Entretien avec un responsable de Borotba : la guerre en Ukraine dans une perspective de classe et c'est en cela que Borotba a 100% RAISON dans son approche matérialiste dialectique de la situation en Ukraine, en recherchant et appuyant dans le mouvement populaire de résistance contre la junte de Kiev les tendances qui peuvent être gagnées à la conception communiste du monde et constituer un secteur d'avant-garde (tout en reconnaissant que malheureusement, leur capacité d'action dans le Donbass proprement dit est réduite).

Nous l'avons déjà dit et répété : nous ne soutenons pas les "Républiques populaires" du Donbass en tant que telles ; en revanche nous soutenons à 200% Borotba, nos camarades les plus proches là-bas, et leur position MATÉRIALISTE vis-à-vis de ces "Républiques" et de la situation en général. Et surtout - plus globalement encore, nous subordonnerons toujours la dénonciation de ce "national-socialisme" d'ex-URSS à la lutte implacable contre les premiers responsables de la situation : les "vainqueurs" de la Guerre froide qui ont plongé ces Peuples dans une misère et une désespérance sans nom !

Nous ne reproduirons pas l'erreur parfois commise par nos prédécesseurs communistes des années 30-40 du siècle dernier : nous ne nous rallierons pas à la défense du "bon" impérialisme "démocratique" occidental contre les "monstres" ("rouges-bruns" slaves ou "djihadistes" musulmans) qu'il a lui-même engendré par sa politique de pillage et de dévastation ; ce qui ne nous empêchera pas de combattre également ces derniers sans la moindre concession*, notamment - bien sûr - s'ils se convertissent en un nouveau phénomène de type hitlérien (comme c'est déjà un peu le cas "en miniature" avec l'"État islamique" au Proche-Orient, face auquel nous défendons la "Stalingrad kurde" de Rojava). C'est fini, de laisser l'impérialisme "démocratique" occidental se cacher derrière le petit doigt de sa docte bonne conscience** ! "Ni atlantistes ni 'eurasistes' ni neutres" : un seul camp, le CAMP DU PEUPLE pour le triomphe du drapeau rouge !

En définitive, il se peut bien qu'avec ce conflit en Ukraine nous soyons confrontés à l'occupation de la Ruhr de notre époque : de l'attitude de solidarité claire des communistes que nous sommes et de l'absence totale d'ambiguïté de notre part vis-à-vis de nos propres impérialismes qui ont appuyé le génocidaire social Eltsine et ses oligarques à la Berezovski hier et l'alliance des ultra-libéraux FMIstes et des nostalgiques de Stepan Bandera en place à Kiev aujourd'hui, dépendra la voie progressiste ou réactionnaire/fasciste que suivront les masses populaires ukrainiennes en résistance contre ces derniers.


À lire aussi absolument : Le marxisme et la guerre dans le Donbass (ou "De l'internationalisme à géométrie variable d'une certaine extrême-gauche"), par le même Victor Shapinov (septembre 2015).


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* En fin de compte, ce que perdent (ou font semblant de perdre) de vue les gauchistes à la "Révolution permanente", "mondialisme.org" (Yves Coleman) ou "lesmaterialistes.com" dans leur analyse des phénomènes réactionnaires (ou en tout cas bourgeois) du "Tiers Monde" (islamisme, nationalismes africains à la Gbagbo, populismes sud-américains à la Chavez etc.) ou d'Europe de l'Est ("eurasisme", "national-bolchévisme")... c'est la plus élémentaire notion de cause-à-effet : ces phénomènes sont les PRODUITS de la situation que l'impérialisme occidental impose à ces pays, et ils ne peuvent pas être critiqués et combattus sans tenir compte de cela ! Le Hamas est un produit de l'occupation sioniste en Palestine, l’"État islamique" est un produit de 10 ans de guerre impérialiste en Irak et les nationalistes russes "eurasistes"/"rouges-bruns" du Donbass sont le produit de 25 ans d'offensive occidentalo-FMIste pour dépecer et piller les anciennes républiques soviétiques, en encerclant la Russie suivant les thèses de l'impérialiste Brzezinski ! Mais que voulez-vous : pour cette "extrême-gauche" de petits bourgeois, l'impérialisme occidental c'est aussi son râtelier !! Alors, il est tellement plus commode de dénoncer ses adversaires...

** Quelque part la Chine, l'Iran ou encore le Capital arabe suraccumulé du Golfe (qui finance le djihadisme) sont un peu dans la position du Japon de la première moitié du 20e siècle : des acteurs qui ÉMERGENT de manière agressive sur la scène internationale ; tandis que la Russie, ancien social-impérialisme soviétique vaincu et humilié au terme de la Guerre froide, serait plutôt dans la position de l'Allemagne du Traité de Versailles, cherchant à se RÉaffirmer. Dans tous les cas, nous voyons bien que face à ces "menaces" agressives dont les actions - en effet - sont souvent fort peu défendables, la tentation d'une "union sacrée" avec nos propres impérialismes occidentaux est une menace très concrète.

 

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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 13:12


Le pays est toujours en proie à la colère du Peuple, un mois et demi après l'enlèvement et l'assassinat atroce de 43 étudiants de classe populaire paysanne dans l’État de Guerrero (région d'Acapulco également appelée Mixteca).

Presse bourgeoise :
Mexique : la colère ne s'apaise pas après le massacre de 43 étudiants
Disparus au Mexique : le siège régional du parti au pouvoir incendié
Mexique : manifestations violentes après l'annonce du massacre d'étudiants
Disparus au Mexique : des manifestants bloquent l'accès à l'aéroport d'Acapulco
Étudiants disparus au Mexique: le siège régional du parti au pouvoir incendié
Pourquoi le Mexique s'enflamme-t-il ?

Presse petite-bourgeoise progressiste (Slate.fr) :
Affaire des «43 d’Ayotzinapa»: comment le Mexique s'est rêvé en nouveau Brésil pour se réveiller en nouveau Nigéria

Site d'Alain Bertho :


Au dernières nouvelles, les insurgés auraient carrément incendié le Parlement de l'État !


 mexique-emeutes-11301751yynae 171320141111-Mexique-RONALDO-SC

931670-manifestations-colere-succedent-mexique-depuisMex siègePRI burn mexic_burn.jpgmexicburn.jpg

Mexic_4x4.jpg burn_parl_guerrero.jpg


Par ailleurs, un peu partout dans le monde la magnifique solidarité internationale révolutionnaire s'est levée :

antifa Mars sol MexSolMexItAyotzinapa Barcelona 22 oct


À bas le vieil État mexicain semi-colonial, capitaliste bureaucratique, comprador, terrateniente et mafieux ! À bas ses maîtres impérialistes européens et nord-américains ! Guerre populaire jusqu'au communisme !


                     Se-los-llevaron-vivos-los-queremos-vivosg 2025 

 

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11 novembre 2014 2 11 /11 /novembre /2014 11:04


Traditionnellement considérée comme une "terre de droite", l'Alsace est pourtant la seule "région" de "France" à avoir connu, à l'issue de la Grande Boucherie de 14-18... des évènements révolutionnaires dignes de la Révolution bolchévique russe. Elle faisait en effet partie à l'époque (depuis 1871) de l'Empire allemand, où des évènements de ce type avaient éclaté dès le 29-30 octobre par une mutinerie des marins de Kiel (sur la Baltique).

Quelle meilleure, quelle plus belle et lumineuse réponse que la RÉVOLUTION au cauchemar capitaliste-impérialiste traversé par des centaines de millions d'hommes et de femmes pendant 4 ans et 3 mois (dont bien sûr les 70 millions de mobilisés, avec près de 10 millions de morts et le double de blessés, mais on oublie souvent que près de 9 millions de civils ont également péri) !? Ce fut la réponse que jetèrent à la face de la dictature des monopoles les Peuples de l'Empire russe et de l'Empire allemand, les Hongrois ou encore les Irlandais...

Mais le Novembre rouge alsacien sera hélas de courte durée : dès le 22 du mois, l'Armée française reprend possession de la "province perdue"* (qui trônait depuis 47 ans peinte en noir sur les cartes de l'école de Jules Ferry...) pour y rétablir l'ordre "républicain" de la bourgeoisie bleu-blanc-rouge. Pour ceux qui pensent et proclament encore que la construction de l'entité "France" n'a mis fin qu'à des "féodalités locales" : un siècle et demi après avoir écrasé en Corse (1768-69) une révolution démocratique bourgeoise, l'État français annexait et écrasait en Alsace-Moselle ni plus ni moins... qu'un Peuple en pleine révolution prolétarienne**. CQFD...

le-drapeau-rouge

Voici un article publié en mars 2010 par l'Action antifasciste d'Alsace :


Drôle de date pour un nom de rue : le 22 novembre


Les festivités organisées en novembre 2008 à Strasbourg donnent lieu à un dossier spécial 14-18 publié dans le numéro 197 du mensuel de la ville « Strasbourg Magasine ». On y apprend que « le 22 novembre 1918, Strasbourg redevenait française après avoir été durant quarante huit ans la capitale du Reichsland Elsass-Lothringen. Une euphorie extraordinaire régnait, une foule innombrable accueillait les troupes françaises, avec à leur tête le général Gouraud, dans une ville entièrement pavoisée de drapeaux tricolores. La rue Neuve, première réalisation de la grande Percée, en 1912, allait accueillir ce défilé triomphal dont elle a gardé la mémoire en devenant… rue du 22 Novembre. »
Strasbourg Magazine, n°197 - Dossier spécial 14-18

Cependant le passant qui arpente cette rue notera qu’aucune année n’est précisée sur le panneau et aucune explication n’est donnée. Ce 22 novembre évoque donc la « libération » de Strasbourg en 1918. L’armistice ayant été signée 11 jours plus tôt, pourquoi la ville a été « libérée » aussi tard – après l’armistice, et de qui avait elle besoin d’être « libérée » ? Pour comprendre les faits qui se sont déroulés entre le 11 et le 22 novembre, il faut revenir au mois d’octobre 1918 et aux évènements qui ont eu lieu en Allemagne. À cette époque l’Alsace et la Moselle faisaient partie intégrante de l’Empire germanique : c’était le Reichsland Elsass-Lothringen.

En ce mois d’octobre 1918, des généraux de l’état-major allemand, qui n’admettaient pas une défaite pourtant imminente, ont décidé d’envoyer la marine dans une tentative de « tout pour le tout » et donc de sacrifier les marins. Les marins choisissent alors la désobéissance : une mutinerie éclate le 30 octobre dans le port militaire de la ville de Kiel. Cette mutinerie est l’évènement déclencheur de la Révolution allemande.

Parmi les marins, on comptait environ 15000 Alsaciens et Mosellans. Ayant eux-mêmes rejoint la mutinerie, ils sont rentrés en Alsace et en Moselle pour y faire vivre cette révolte.

Le 7 novembre, des manifestations ont lieu à Strasbourg contre la garnison et contre la prison pour exiger la libération des insoumis et des déserteurs

Le 8 novembre, la République soviétique de Bavière (en allemand Bayerische Räterepublik ou Münchner Räterepublik) est proclamée : cette nouvelle se répandit rapidement dans toute l’Allemagne, y compris à Strasbourg

Le 10 novembre un train contrôlé par des marins insurgés est bloqué sur le pont de Kehl, et un commandant loyaliste ordonne de tirer. Un insurgé, le soldat Fir, est tué, mais les insurgés prennent le contrôle de la ville de Kehl. Les premiers insurgés avaient déjà atteint Strasbourg : ils avaient été rejoints Place Kléber par des milliers de Strasbourgeois. Le soviet est proclamé par les marins qui sont soutenus par les ouvriers de la ville.


10 novembre 1918, place Kléber à Strasbourg, proclamation du soviet.


Ce soviet de soldats se transforma rapidement en soviet de soldats et d’ouvriers. Les murs de la ville sont couverts d’affiches qui proclament : « Nous n’avons rien de commun avec les États capitalistes, notre mot d’ordre est : ni Allemands ni Français ni neutres. Le drapeau rouge a triomphé ».

Des mesures sont immédiatement prises : augmentation des salaires, amélioration des conditions de travail, libération des détenus, liberté de presse et d’expression, levée de la censure sur le courrier, droit de manifester. Des commissions organisent la vie quotidienne : transports, finances, ravitaillement, démobilisation, justice… Des grèves radicales éclatent, surtout parmi les cheminots. Des soldats arrachent leurs insignes aux officiers et distribuent des vivres aux passants affamés.


Le soviet de Strasbourg instaure la « République d’Alsace-Lorraine ».


15 novembre 1918 : une réunion du Soviet des ouvriers et soldats au Palais de Justice.


Au même moment, la bourgeoisie allemande de Strasbourg fait appel aux troupes françaises pour qu’elles mettent fin au soviet. Un slogan court les quartiers bourgeois : « Plutôt français que rouges ! ». Les socialistes proclament « la République Française ». Deux gouvernements cohabitent.


Le 13 novembre, le drapeau rouge flotte au sommet de la cathédrale.

Le dirigeant social-démocrate strasbourgeois Jacques Peirotes, qui siégeait au soviet des soldats et des ouvriers, fait appel au Grand Quartier Général français et demande aux généraux de « hâter leur entrée à Strasbourg, la domination des rouges menaçant de prendre une fin tragique ». Tragique pour les bourgeois, car on craint une propagation du mouvement sur tout le territoire français. L’entrée dans la ville était prévue pour le 25 : les troupes françaises entrent dans la ville et écrasent les soviets le 22 novembre.

La première décision du commandement militaire est l’abrogation des décrets des soviets.

Début décembre 1918, Clemenceau et Poincaré entérinent le retour de l’Alsace-Moselle à la France. Le commandement militaire perdure jusqu’à la signature du traité de Versailles en juin 1919.


La Révolution, 1918-1919, René Beeh


En plus de l’abrogation des décrets des soviets, une politique de francisation forcée est mise en place. Après presque 50 ans de domination germanique, il était maintenant interdit de parler allemand ou le dialecte alsacien, à l’école ainsi que dans les services publics. La méthode d’enseignement utilisée à l’école était dite « d’enseignement direct », c’est-à-dire que le français est employé sans transition. Ceci a été rendu possible par l’envoi d’enseignants uniquement francophones sur le territoire alsacien et mosellan.

Parmi les décisions administratives, un arrêté du 14 décembre divise le peuple en 4 classes, notées A, B, C ou D sur leur carte d’identité. Ce classement a été établi en fonction de l’origine, c’est-à-dire de l’ascendance et de la caractéristique supposée du degré de francophilie. Selon la classe, les droits civiques étaient différents :

Classe A : personne dont les parents auraient été Français si l’annexion n’avait pas eu lieu en 1871. Cette carte permet au détenteur de circuler dans toute l’Alsace-Moselle, et de bénéficier d’un taux de change de 1,25 francs pour 1 mark.

Classe B : personne ayant un seul un parent « français de souche »

Classe C : étrangers qui ne sont pas de nationalité allemande, autrichienne, ou issus d’un de leurs alliés pendant la guerre.

Classe D : citoyens d’origine allemande, autrichienne ou d’un pays allié. Il leur est interdit de circuler en dehors de la ville. Taux de change pour les détenteurs de la carte : 0,80 franc pour 1 mark.

Une politique d’épuration est mise en place par les autorités françaises, ainsi que des commissions de triage chargées des l’examen individuel des Alsaciens selon les propos, les positions prises ou leur attitude supposée. Résultat : 112 000 résidents alsaciens, décrétés « allemands » ou insuffisamment francophiles, sont expulsés [NDLR ce qui représente près de 10% de la population de l'époque, un véritable nettoyage ethnique !!!] .

L’exemple d'Albert Schweitzer – pas encore lauréat du prix Nobel de la paix – illustre bien cette politique : bien que la nationalité française lui ait été attribuée, il est fiché comme « dangereux autonomiste ». En conséquence, il est surveillé par la police secrète française jusqu’à la fin de l’année 1920 : un espion était en permanence posté devant son lieu d’habitation.

Strasbourg n’est pas la seule ville ayant connu les soviets lors de ce mois de novembre 1918, il y eut aussi Colmar, Haguenau, Molsheim, Mulhouse, Neuf-Brisach, Ribeauvillé, Saverne, Sélestat.

Dans le contexte de fin de guerre, l’Alsace-Moselle a connu quelques jours de liberté aux travers de cette expérience des Soviets et de la « République d’Alsace-Lorraine ». Ces Soviets ont pris des mesures de protections sociales inédites. Ceci a été possible grâce au retour des mutins de la marine impériale et au soutien immédiat et sans faille des ouvriers. La bourgeoisie, après 50 ans de prospérité dans l’Empire allemand, a opportunément demandé l’aide de l’armé française qui a massacré les soviets, autrement dit « libéré » la ville, le 22 novembre.

Précision : Alsace-Moselle ou Alsace-Lorraine ?

En français Alsace-Moselle désigne les 3 départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle. En allemand Elsass-Lothringen (traduit littéralement par Alsace-Lorraine), désigne également le territoire couvert par les 3 départements. Alsace-Moselle désigne donc le territoire géographique, alors qu’Alsace-Lorraine désigne un territoire administratif que ce soit au sein de l’Empire germanique ou dans le terme « République d’Alsace-Lorraine ».


L'on pourra aussi lire cet article publié ces derniers jours sur le site de Solidarité Ouvrière :


10 novembre 1918 : Le drapeau rouge flotte sur Strasbourg


cathedraledp.jpg



* Lors de leur annexion par le tout nouvel Empire allemand en 1871, l'Alsace et la Moselle n'étaient nullement "françaises depuis toujours" mais seulement depuis deux gros siècles pour la première (1648 pour les terres impériales habsbourgeoises, 1679 pour la "Décapole", 1681-97 pour Strasbourg et même 1798 pour Mulhouse !), encore qu'avec un statut assez particulier ("à l'instar de l'étranger effectif") jusqu'en 1789, et à peine un peu plus d'un siècle pour la seconde qui est la partie de langue germanique (francique ou platt) de la Lorraine, devenue "française" en 1766.

** Le mouvement ouvrier alsacien digèrera de fait très mal cette réannexion à la France ; le Peuple travailleur étant notamment attaché au système social bismarckien (rien de tel n'existant alors dans l’État français), de manière un peu similaire à ce que l'on peut observer chez les partisans de la Russie en Ukraine, ainsi qu'aux langues alsacienne et allemande (la plupart ne parlant pas un mot de français, langue seulement entretenue par les milieux bourgeois francophiles pendant près d'un demi-siècle). Durant la première décennie de leur existence (années 1920), conformément aux principes léninistes de la 3e Internationale, le PCF-SFIC et la CGTU défendront d'ailleurs le droit à l'autonomie voire à l'autodétermination des "nouveaux départements" d'Alsace-Moselle. Emmenés par Charles Hueber et Jean-Pierre Mourer, les communistes locaux s'empareront notamment de la mairie de Strasbourg en 1929 avec l'alliance des autonomistes (y compris "cléricaux", conservateurs), faisant flotter sur celle-ci le Rot un Wiss (drapeau rouge et blanc alsacien) en lieu et place du drapeau tricolore français. Mais, désavoués et exclus par la direction centrale de Paris, ces dirigeants connaîtront ensuite une tragique dérive pro-allemande et même pro-nazie qui se terminera dans la collaboration ; perdant entre temps les élections municipales suivantes (1935) au profit du républicain-démocrate (libéral) Charles Frey, qui hissera à nouveau les trois couleurs bleu-blanc-rouge sur l'hôtel de ville - cette victoire constituant en quelque sorte une "deuxième reconquête de Strasbourg" par la République française, après celle de 1918 et avant la dernière en novembre 1944. Après la Seconde Guerre mondiale, Hueber et Mourer seront bien sûr voués aux gémonies et le PC alsacien deviendra bien jacobin et tricolore comme il se doit... mais d'un poids politique pour lequel "faible" est déjà un grand mot. Avant de qualifier un peu rapidement (comme beaucoup le font) l'Alsace de "repaire de droitards et de fachos" (et son mouvement d'affirmation nationale encore plus), voilà le genre de faits historiques  (et pour appeler un chat un chat, de faute politique majeure de la part du PCF) qui méritent d'être médités...

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Published by Servir_Le_Peuple - dans Histoire
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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 15:30

... C'EST QUAND QU'ON PENSE LES FAIRE TOMBER ?

Palestine occupée :

Mur israélien 1MurIsraelMurpalestinemur israel1

Frontière USA-Mexique :

MurUSMexMur USMex2mur usa-mexiqueMur mexique USA

Melilla, enclave "espagnole" du "rêve européen" sur la côte marocaine :

murmelillaMurmelilla 01Mur-frontiere Melillamur mellila-le-24-avril-

Ou encore... (passez votre souris sur les photos) :

MurBelfast.jpgMurArg.jpgMurArg2.jpg

Ou alors il faut croire qu'ils ne dérangent personne ?

Pourtant ils étaient sympas les "communistes" : ils empêchaient eux-mêmes leurs propres immigrés de venir ! Mais il faut croire qu'il y a de bons et de mauvais immigrés : un ingénieur est-allemand sur-formé qui vient engraisser le Capital de l'Ouest et l'indice DAX de la Bourse de Francfort plutôt que la bourgeoisie bureaucratique "socialiste" de RDA, c'est sûr que c'est pas la même chose qu'un Mexicain ou un Congolais qui vient bouffer nos allocs... ou un Palestinien (ou un Irlandais, ou un Argentin...) qui ne demande qu'à vivre et circuler librement dans son pays.  #25AnsDeLaChuteDuMur   #HypocrisieBourgeoiseDeMerdeTotale

[Sur l'évènement historique en lui-même, rien à ajouter à notre article d'il y a 5 ans :
9 novembre 1989 : une défaite pour le révisionnisme soviétique, une victoire pour personne... sauf l'impérialisme !]


Pas de Murs entre les Peuples, pas de Paix entre les Classes !

 

À lire : Le mur meurtrier de la Méditerranée - L’assassinat institutionnel de masse de l’Union européenne

Voir ici une carte des "Murs de la Honte" et autres barrières dans le monde.

 

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DOSSIER PALESTINE (conflit de juillet 2014) :
Sionisme, islamisme et ennemi principal : quelques précisions
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Le sionisme, "fils de France"
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Deux clarifications importantes
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Flash info - importance haute : la manifestation pro-palestinienne de demain à Paris est INTERDITE
Le problème avec la Palestine...
Grande manif contre les crimes sionistes à Paris (13/07)
Magnifique manifestation pour la Palestine à Tolosa, capitale d'Occitanie occupée
Petites considérations sur le sionisme et l'identification-"obsession" palestinienne
Considérations diverses : une mise au point nécessaire sur nos positions internationalistes et aux côtés des Peuples

juin 2014

POSITION DES COMMUNISTES RÉVOLUTIONNAIRES DE LIBÉRATION OCCITANE SUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES ET EUROPÉENNES DES PROCHAINS MOIS

L'affaire Dieudonné-Valls :
Plutôt bon article sur la ‘Déclaration de guerre de la République à Dieudonné’ (la pseudo-controverse réactionnaire entre l’antisémite dégénéré et les gardiens du temple républicain)
Quelques mises au point complémentaires (et conclusives) sur la ‘‘question Dieudonné’’ (et Dreyfus, le Front populaire, l’antisémitisme etc.)
Réflexion théorique : loi Gayssot, lois antiracistes et "mémorielles", "antifascisme" bourgeois etc., quelle position pour les communistes ?

Dossier Breizh :
Breizh : comment l'étincelle écotaxe a mis le feu à la lande
"Esclave", "identitaire", chouan, cul-terreux arriéré de service : pour paraphraser Césaire, "n'allez pas le répéter, mais le Breton il vous EMMERDE"
Considérations diverses – en guise de ‘‘petit debriefing’’ de ces derniers mois : Bretagne, fascisme, ‘‘Lumières’’ et Kaypakkaya… (point 1)
Considérations diverse (26/11/2013) : eh oui, Servir le Peuple a toujours quelques petites choses à vous dire ;-) (point 1)
Appel de la gauche indépendantiste bretonne (Breizhistance) pour le 30 novembre (avec notre critique de la position du ROCML)
Le Top Five des drapeaux qui n'ont PAS été inventés par un druide nazi  (mortel !)
Et en guise (provisoire) de conclusion : La Gauche indépendantiste bretonne revient sur la mobilisation de Karaez/Carhaix

Comité de Construction du PCR des Terres d'Òc : Déclaration du 11 Novembre

La phrase du moment :

"La tyrannie cessera parmi mon peuple ; il n'y aura que liberté, liberté toute nue, sans déguisement. Bouleversements d’États entiers : je les renverserai de fond en comble, il n'y aura rien de reste. Il va y avoir de terribles renversements de conditions, de charges et de toutes choses. Je veux faire un monde nouveau, je veux tout détruire. Je veux appeler à moi la faiblesse, je veux la rendre forte. Pleurez gens du monde, pleurez grands de la terre, vos puissances vont tomber. Rois du monde, vos couronnes sont abattues !"

Élie Marion, "prophète" et guérillero camisard cévenol, 1706.

Amb l'anma d'un Camisart, Pòble trabalhaire d'Occitània endavant !

 

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CEDEMA - actualité des mouvements armés en Amérique latine (+ qqs documents historiques)

 

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Fil d'actu "Amérique latine" du Secours Rouge - APAPC

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Récapitulatif des "grandes thèses" de Servir le Peuple


À lire également, les Considérations Diverses, petits "billets" trop courts pour faire un article et donc regroupés par trois, quatre ou plus, exprimant notre CONCEPTION DU MONDE sur toute sorte de sujets. 


En finir avec la 'France', appareil politico-militaire et idéologique de nos oppresseurs ! (1) et (2) 

En finir avec la 'France' (3) : l'État bourgeois contemporain et nos tâches

Même étude sur l'État espagnol (1 et 2) ; le Royaume-Uni (1 et 2) et l'Italie.

 

APRÈS 8 SÈGLES… (Huitième centenaire de la bataille de Muret 1213 & DÉCLARATION FONDATRICE de notre Comité de Construction du PCR-Òc)

 

V. I. Lénine : "Il y a deux guerres" 

 

Le 18 Juin, une date symbolique pour les fascistes


Réflexion sur la déviation ouvriériste – Avant-propos

Réflexion sur la déviation ouvriériste : la classe ouvrière, le prolétariat et la révolution. 


Sur le Gouvernement de Bloc Populaire

Rectificatif sur le Gouvernement de Bloc Populaire

Encore une fois sur le "Bloc populaire" et la QUESTION ELECTORALE


Harry Haywood contre la Théorie des Trois Mondes et les dérives réactionnaires des « prochinois »


TKP(ML) : On ne peut pas être communiste sans défendre le maoïsme


La Question nationale au 21e siècle 

Considérations diverses : un (gros) pavé sur la Question nationale...

Clarification sur l'encerclement du 'Centre' par la 'Périphérie'

 

Pour comprendre la Tempête arabe, avoir une analyse de classe correcte de la situation

(n)PCI : La révolution démocratique anti-impérialiste des pays arabes et musulmans

 

2011 : un point indispensable sur le fascisme et l'antifascisme pour les années à venir

 

Thèses fondamentales pour la construction partidaire


Sur le processus révolutionnaire

Sur le processus révolutionnaire (2) : vers le communisme

 

La "négation de la négation" et le maoïsme


Considérations diverses : Sur la question du SECTARISME

 

(Conception du monde) Le Parti révolutionnaire : ARTISAN conscient... ou 'accompagnateur contemplatif' du mouvement historique ?


Sur la 'révolution permanente' et le trotskysme

 

Le 'centre mlm' de Belgique, la Guerre populaire et le (n)PCI (sur la stratégie révolutionnaire en pays impérialiste) ; et dans la continuité :

Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (1ère partie)

et Gramsci et la théorie de la Guerre populaire en pays capitaliste très avancé (2e partie)

 

 

Sur le document "Expériences, débats et perspectives" du PC d'Équateur - Comité de Reconstruction, adressé au Mouvement communiste international

 

EXCLUSIF : Lotta Continua - "Prenons la Ville !" (1970) [avec un salut rouge et fraternel à l'AA Bordeaux ]


Pages : Histoire

Manifeste Programme du (n)PCI

Présentation

du chap. 1 du Manifeste pour les lecteurs/trices francophones (valable pour tout le Manifeste)

 

(Chapitre I): PDF - WORD

 

Le Plan Général de Travail ((n)PCI)

 

 MANIFESTE COMPLET

(version non-définitive ; chap. 4 et 5 pas encore validés par les camarades italiens)

 

IMPORTANT pour la compréhension du Manifeste :

La crise actuelle, une crise par surproduction absolue de capital (en PDF)

article de 1985 paru dans Rapporti Sociali n°0

[en bas de la page en lien, icône
PDF - Télécharger le fichier pour télécharger le document]

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Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 2e partie

Sur la liquidation réformiste en Euskal Herria, 3e et dernière partie  

 

 

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Considérations diverses : Encore une fois sur la question du fascisme (22/10/2012)

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Considérations diverses 03-2013 - et un peu de polémique/critique, ça fait pas de mal ! (sur Chavez, le 'bolivarisme', le 'fascisme' de celui-ci et autres choses...)


Sur le capitalisme bureaucratique des pays dominés et le prétendu 'fascisme' de certains régimes réformistes bourgeois


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25 avril 1945 : le Peuple italien terrasse le fascisme

25 avril 1974 : la Révolution des Oeillets met fin au salazarisme

 

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La dictature militaire argentine de 1976 - 1983

 

Pierre Mulele, héros et martyr d'Afrika


Thomas sankara, leader d'un authentique processus révolutionnaire

Le 15 octobre 1987 tombait thomas sankara, le "che" africain 

 

Etudions l'histoire de la Révolution chinoise


Bref panorama historique révolutionnaire des Amériques


Quand Argala répondait (par anticipation) à certaines "lumières éclairées" du "marxisme" le plus social-chauvin...


Document historique : Déclaration "Aux Peuples d'Amérique latine" par la Junte de Coordination Révolutionnaire (Tupamaros-MIR-ELN-ERP) - 1er novembre 1974


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Grande étude historique : du païs à la Commune populaire, de la communauté populaire précapitaliste à la société communiste

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Et en guise de récapitulatif/synthèse : Considérations diverses sur les États, les Nationalités, la Subsidiarité et le Pouvoir populaire ; ici (point 1) : Considérations diverses – fin octobre 2013 : État et révolution bourgeoise et ici : Considérations diverses : 1/ Le cÅ“ur des nations est aujourd’hui le Peuple