Nécessité d’un antiprogramme (1949)
7 aoûtPar les mille propagandes du socialisme, qu’il soit « critique », « utopique » ou « scientifique », chaque homme est invité à se poser la question suivante : « Que voudrais-tu que soient les circonstances extérieures de ton développement ? ». Et la réponse prend l’aspect du refus, du souhait ou de l’affirmation, mais toujours platonique et gratuit : « Je voudrais que les circonstances soient telles » — ou bien « Je prétends qu’elles seront nécessairement telles ». « Je les veux autres qu’elles ne sont (…)
Au petit matin, ce jeudi 3 août 2017, les flics ont défoncé les portes de plusieurs maisons (occupées ou louées) à Florence, Rome et Lecce, pour arrêter huit compagnons et compagnonnes anarchistes de Florence.
Le 1/08/2017, la Chambre du Conseil de Bruxelles a rendu son jugement quant au renvoi devant un tribunal correctionnel ainsi que les accusations. Avant qu’on a pu prendre connaissance de ce jugement, un communiqué de presse émanant de la Justice circulait déjà. Repris par des journalistes, les articles parus ensuite dans la presse ne contiennent que des erreurs, mélangeant cette enquête avec celle plus focalisée sur la lutte contre la maxi-prison, se référant à des faits qui se sont passés en dehors de la période concernée par cette enquête et finalement se trompant totalement sur les accusations finalement retenues par la Chambre du Conseil.
Deux personnes ont été tués par les flics en l’espace d’un mois à Londres : lors d’un contrôle routier dans l’est londonien, « Edson » Da Costa, père de famille de 25 ans, a été arrêté et violemment frappé par les brutes en uniforme. Six jours plus tard, le 21 juin, il est décédé à la suite de ses blessures ; Rashan Charles, 20 ans, est mort le 22 juillet après avoir été poursuivi par les flics à Dalston, au nord-est de Londres.
La hideur mutilante de l’architecture carcérale racontée par un éternel mutin
31 juilletRien n’a changé dans la sphère pénitentiaire, quoi qu’en disent les beaux phraseurs, les théoriciens, les technocrates. Les murs sont plus hauts, les miradors mieux disposés, les systèmes de sécurité améliorés. La solitude demeure, on en meurt… Vos prisons nouvelles, messires les architectes, ne sont pas réussies. Pas jolies. Sans merci… Car enfin, pour moi, qui à défaut de sens civique cultive le souci de l’esthétique, la prison idéale, dans une société résolument moderne, demeure celle dont on aurait, de force ou de gré, rasé les murs de très près…
En lisant la presse hélvétique, on apprenait que le chantier du nouveau centre de police et de justice avait été la cible d’un incendie dans la nuit du 2 au 3 juillet 2017. Retour sur cette nuit de flammes libératrices dans le journal anarchiste zurichois Dissonanz Nr. 50.
j’aimerais vous remercier à nouveau de la solidarité et du soutien que vous avez exprimés de différentes manières, depuis le début et particulièrement durant ce procès, aussi bien dans la salle du tribunal que de loin.
Par Friedrich Nietzsche (1876)
25 juilletTraquant les dangers inhérents aux études historiques, nous nous sommes trouvés plus que quiconque exposés à ces dangers ; nous portons nous-mêmes les stigmates des souffrances que l’excès d’histoire appelle sur les hommes d’aujourd’hui, et je ne me dissimule pas que ces pages, par la démesure de la critique et l’immaturité des sentiments, par leurs sauts fréquents de l’ironie au cynisme, de la fierté au scepticisme, trahissent la faiblesse de la personnalité qui caractérise l’époque moderne.
Je suis actuellement détenu dans la prison Bilwerder d’Hambourg. J’ai été arrêté vendredi 7 juillet à 19h30 dans les alentours du Rote Flora. Je suis accusé d’outrage à l’État, d’avoir mis en danger la sécurité publique, d’avoir joué un rôle actif au sein d’un groupe de 15 personnes qui a affronté la police, en particulier d’avoir tenté de blesser un agent de la section spéciale de Bloomberg habilité à effectuer des arrestation et à récupérer des preuves.
La chambre Nº 6 de l’Audiencia Nacional a rejeté le recours déposé par la défense de l’affaire Piñata et a décidé de maintenir la prolongation de 18 mois (maximum) de la phase d’instruction.
Dans la soirée du lundi 17 juillet à Athènes, les rues du quartier de Monastiraki se sont remplies de rage, notamment dans la rue Ermou, une des rues les plus huppées de la capitale. Cette explosion de colère fait suite au rejet de la cour d’appel de libérer Irianna, condamnée à 13 ans de prison sur la simple base d’un échantillon ADN partiel quasi-inexistant qui, selon les juges, prouve qu’elle a appartenu à un groupe anarchiste radical.
Lundi 17 juillet, se tenait une audience relais dans l’affaire de la voiture incendiée quai de Valmy. Le tribunal devait confirmer les dates de procès et statuer sur les mesures coercitives des 9 mis en examens.
Avant tout, je tiens à préciser que ma situation s’est compliquée ces derniers mois, depuis le moment où j’ai été conduit à la zone 7 du COC (Centre d’Observation et de Classification), comme forme de punition et de répression contre les actes de protestation et d’organisation qui s’effectuaient avec d’autres compagnons détenus dans cette prison.
Le 17 juillet à 13 heures 30 dans la 16ème chambre du tribunal de grande instance de Paris se tiendra l’audience relais sur la détention provisoire des personnes incarcérées et sur les contrôles judiciaires avant le procès en septembre, dans l’affaire de l’incendie de la voiture de flic à Paris en mai 2016.
Par Emma Goldman (1913)
13 juilletIl y a peu, j’ai assisté à un discours prononcé par Anthony Comstock, qui a été durant quarante ans le gardien de la morale américaine. Je n’ai jamais écouté un radoteur aussi incohérent et ignorant sur une estrade.
La question telle qu’est m’a apparue, moi qui écoutais le discours plein de poncifs sectaires de cet homme, était : comment un être aussi limité et inintelligent pouvait-il exercer le pouvoir de censeur et de dictateur dans une nation prétendument démocratique ? Certes, Comstock avait la loi (…)
À la rentrée prochaine, 9 personnes passeront en procès, accusées de l’attaque d’une voiture de flics quai de Valmy à Paris le 18 mai 2016. Trois attendent toujours en taule, pour certaines depuis plus d’un an, tandis que cinq autres sont sous contrôle judiciaire et qu’une est encore recherchée. Ce jour là, en plein mouvement contre la « loi travail », des policiers se sont rassemblés place de la République pour geindre contre la « haine anti flics ». Une vrai provocation après deux mois de manifestations (…)
Bref retour sur une lutte contre la machine à expulser
9 juilletPour faire suite à quelques-unes des questions posées dans le texte sur la prison (voir ci-contre), il nous semblait intéressant d’illustrer ce que nous entendons par « luttes autonomes ». Les lignes qui suivent n’ont pas la prétention de dresser un tableau exhaustif de la lutte en question, mais d’en partager certaines facettes riches de possibilités.
Par André Prudhommeaux (1955)
5 juilletSi l’on nomme « pudeur » la tendance à cacher aux autres (et à soi-même) certains faits, actes, impulsions ou pensées appartenant à notre « domaine privé », à notre « vie intime », on ne tarde pas à constater que toute pudeur est, au fond, celle de l’âme.
La pudeur s’exprime par la recherche des lieux clos ou isolés, « où l’on se sent chez soi » – par l’usage du vêtement qui nous « protège » des regards et des contacts indésirables en même temps que des intempéries – par la réserve personnelles de langage et (…)
Dans la matinée du 21 juin 2017 dans le quartier « Eimsbüttel » de Hambourg, une personne a été suivie à distance et abordée par un flic en civil du service de « protection de la constitution » [services secrets].
L’agent de protection de la constitution a tenté d’établir la confiance en se faisant passer pour une connaissance. Il a appelé la personne par son nom et a insisté sur le fait qu’il connait la personne en raison de son activité dans le « contexte PKK ». Puis il s’est présenté en tant que (…)
Un tract contre la machine à expulser de septembre 1998
4 juilletParce que seule la libre circulation des prolétaires de tous les pays peut empêcher le triomphe de ce monde urbain incolore, inodore et sans saveur qu’on veut nous préparer,
le parfum de liberté qu’ont ramené dans l’air les mouvements sociaux de ces dernières années, que ce soit les mouvement des sans-papiers ou celui dit « des chômeurs » ont beaucoup de points communs, en particulier l’affirmation de la liberté de circulation. Cela signifie refus des contrôles de toutes natures et réappropriation de la (…)
Le procès concernant l’affaire de la voiture brûlée en mai 2016 se tiendra du 19 au 22 septembre prochains. D’ici là, une audience de fixation va se tenir le 17 juillet.
Par Emma Goldman (1925)
2 juilletSamuel Gompers 1850 – 1924 Syndicaliste américain, président de la Fédération américaine du travail (AFL) de 1886 à 1924. Le « gomperisme » se caractérise par une approche conservatrice qui veut améliorer la condition ouvrière au sein du système capitaliste. Il combattra farouchement les Industrial Workers of the World.
Par Klaus Mann (1934)
29 juinTout cela est connu ? Nous savons tout cela depuis longtemps ? Mais dans le pays que nous voudrions voir le plus éclairé, le plus progressiste du monde, la forme d’amour que nous évoquons est dorénavant passible d’une affreuse répression. Et dans n’importe quel journal de gauche, on lit des blagues idiotes sur les arrière-trains, alors qu’en même temps, à Berlin, sont organisées « des razzias nocturnes contre les homosexuels », envoyés ensuite dans des camps de travail.
En 2013, six anarchistes ont été arrêtés pour un double braquage dans la ville de Kozani, à Velventos. Un an plus tard, ils ont été condamnés à des peines allant de 11 à 16 ans de prison ferme. Au début du mois de mars 2017 a débuté le procès en appel dans la prison de Korydallos, où ils sont incarcérés depuis leur arrestation. On trouvera de nombreux articles traduits du grec à propos de cette affaire : Solidarité avec les compagnons arrêtés suite aux braquages de Velvento/Kozani
Au début de l’année paraissait chez Libertalia l’ouvrage La fabrique du musulman, de Nedjib Sidi Moussa, travailleur précaire de l’Enseignement et de la Recherche dans le domaine des Sciences politiques (c’est ainsi qu’il est présenté), et sympathisant libertaire.
Aujourd’hui se tenait l’audience de ce premier procès qui constitue l’aboutissement absurde de l’instruction tentaculaire construite en répression des mobilisations contre les frontières et la machine à expulser, en solidarité, notamment, avec la révolte qui a mené en 2008 à la destruction par le feu du centre de rétention de Vincennes en réponse à la mort d’un retenu par défaut de soins. On pourra consulter un dossier récapitulatif des luttes et de la répression autour des centres de rétention entre 2008 et 2013 autour de cette affaire ici. Nous ne ferons pas de suspens, la justice s’est fait plaisir.
J’exige la restitution immédiate de tous les scellés, de tous les ordinateurs, livres et matériel volés par vos enquêteurs le long des années. J’exige la relaxe immédiate de tous les inculpés, puis de l’humanité, des baleines et du vivant qui réglera moins mal ses affaires sans vous, ainsi que l’arrêt immédiat de la construction de nouvelles prisons. La révolte s’occupera des anciennes.
A propos de luttes et de révoltes à l’intérieur et à l’extérieur des centres de rétention, de la solidarité avec les inculpés de l’incendie du CRA de Vincennes, des répressions qui s’ensuivirent et d’autres choses… 2008 - 2013
Par Simone Weil (1937)
21 juinNous vivons dans un âge éclairé, qui a secoué les superstitions et les dieux. Il ne reste attaché qu’à quelques divinités qui réclament et obtiennent la plus haute considération intellectuelle, telles que Patrie, Production, Progrès, Science. Par malheur, ces divinités si épurées, si affinées, tout à fait abstraites comme il convient à une époque hautement civilisée, sont pour la plupart de l’espèce anthropophage. Elles aiment le sang. Il leur faut des sacrifices humains. Zeus était moins exigeant. Mais c’est (…)
Discussion croisée autour des livres La Fabrique du Musulman (Nedjib Sidi Moussa) et La Race comme si vous y étiez ! (Les amis de Juliette et du printemps), vendredi 30 juin 2017 à 19h aux Fleurs Arctiques.
Toute la misère, tous les migrants, les marginaux, les criminels, les rebelles sont d’ores et déjà repoussés en périphérie de Bâle, très loin des yeux de la masse qui réussit. Jour après jour, des gens sont enfermés à « Bässlergut », leurs rêves enterrés sous des murs froids. Semaine après semaine, ici, des gens sont déportés contre leur volonté.
Le 23 juin 2017 se tient le procès de 4 personnes accusé-es de collage d’affiches et de tags contre des entreprises collaboratrices de la machine à expulser les sans-papiers ainsi que de refus de prise d’ADN. Ces actes qualifiés de « dégradations » ont été accomplis en 2010 dans le cadre de la solidarité avec dix sans-papiers accusés d’avoir brûlé le centre de rétention de Vincennes le 22 juin 2008, suite à la mort d’un retenu, Salem Souli.
Quelques personnes à qui il est reproché d’avoir distribué le journal « Fernweh » il y a quelques temps à Munich sont sur le point d’être jugées. Les textes de lois des juges, leur bureaucratie et leurs cérémonies ridicules mettant en scène le pouvoir ne nous intéressent pas. Ce qui nous intéresse, c’est la révolte contre leur monde d’autorité, contre leur État divin, leur propriété sacrée et les frontières qu’ils imposent à nos vies dès la naissance. Les mots qui seraient mis en cause, se dirigent contre les (…)
Dans une ambiance insupportable, Léger poursuit sa boucherie : les deux témoins sont alors accusées de faux témoignages (ce qui peut être puni au maximum de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende), elles sont menottées en plein tribunal et conduites à l’étage pour être présentées devant un juge d’instruction.
A l’occasion d’une visite collective de l’ancienne colonie pénitentiaire pour mineurs du Luc, dans les Cévennes, nous avons édité un texte qui revient brièvement sur les bagnes d’enfants du Sud-Est de la France et sur quelques révoltes qu’ils connurent.
L’instruction de l’affaire de la voiture incendiée est close et neuf personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel. Parmi ces neuf, trois personnes, dont Kara, sont incarcérées et la juge d’instruction a demandé que ces personnes soient maintenues en détention vraisemblablement jusqu’au procès à l’automne.
Le 7 juin 2017 à 20h, environ 250 personnes se sont rassemblées devant la bibliothèque de la place Lesseps, dans le quartier de Gracia, pour exprimer leur rage face à la condamnation à 7 ans et demi de prison infligée à la compagnonne anarchiste accusée du braquage d’une agence de la Pax-bank en novembre 2014 dans la ville allemande de Aachen.
Le 16 juin 2017, le compagnon incarcéré en préventive depuis 4 mois à Fleury sera amené au TGI de Paris pour l’examen de l’appel de son maintien en détention. Même s’il est fort probable que le huis-clos soit décrété, ce sera de toute façon, une occasion de faire entendre notre solidarité.
Et si, pour étendre au domaine de l’art l’usage du référendum et du suffrage majoritaire, on obligeait l’artiste à se défendre devant le forum des esthètes passifs, on peut jurer d’avance qu’il serait condamné, non pas en dépit mais justement à cause de la solennelle allégeance de ses juges au canon de l’art monumental — c’est-à-dire, d’après ce que nous venons de dire, de l’art qui a de tout temps “fait de l’effet” ; alors que tout art non monumental, parce que contemporain, n’éveille en eux ni besoin, ni penchant, et ne jouit d’aucune autorité historique.
Un premier procès concernant une des instructions judiciaires sur la lutte contre la machine à expulser se déroulera le 23 juin 2017 à Paris, contre quatre personnes. Après diverses requalifications et autres non-lieu, trois sont accusées d’avoir « tracé en réunion des inscriptions sur des façades et mobiliers urbains » (soit des tags) en janvier 2011, et deux d’avoir « volontairement détérioré un distributeur bancaire au préjudice de la Banque Postale » (un collage d’affiches) en février 2010 lors d’une balade.
Un écho de chants de fête résonne depuis des terres lointaines. Ce sont les chants des Aguarunas sur les cendres de l’entreprise minière Afrodita dans la Cordillère du Condor, zone forestière à la frontière entre le Pérou et l’Equateur. Terres amazoniennes qui ont toujours inspiré tant les rêves que les cauchemars des prédateurs européens. Terres peuplées de gens qui en sont pas encore complètement soumis au rythme et à la grisaille de la production industrielle ni aux chaînes du contrôle technologique.
Retour sur le procès du 7 juin contre l’auteur du blog « Le Libertaire Bisontin », poursuivi pour « diffamation et injure publique » à l’encontre du secrétaire général de la Préfecture de Doubs, Jean-Philippe Setbon. Quelques heures avant, des passant-e-s ont pu remarquer quelques pochoirs faisant écho à cette affaire.
Aujourd’hui, le 7 juin 2017, la juge a rendu le verdict dans l’affaire contre nos compagnon-ne-s accusé-e-s d’avoir braqué une agence de la PaxBank à Aachen en 2014. Si le compagnon est ressorti libre, notre sœur et compagnonne a été condamnée à sept ans et demi de prison.
Un an après l’incendie bien mérité d’une voiture de police sur le quai de Valmy au cours d’une manifestation sauvage en réaction au rassemblement de flics qui se déroulait au même moment sur la place de la République, la Juge d’Instruction a clôturé l’enquête. La justice a traduit dans ses mots froids sa vision de cette histoire, et renvoie neuf personnes devant le tribunal correctionnel. Les juges Lucie Berthezene et Aline Batoz ont suivi les réquisitions du procureur qui désire venger les parties civiles, Kévin Philipy, Allison Barthélémy et Alliance, dont les avocats respectifs sont Michèle Lauynay , Sonia De Magalhaes et Delphine des Villettes, de la destruction de leur outil de travail.
Naissance d’une force
Peu après la naissance du Capitalisme moderne au XIXème siècle, et dans le cadre de larges luttes contre l’exploitation et l’État, le terme d’« anarchiste » tel qu’il est compris aujourd’hui commence à être utilisé par des révolutionnaires en rupture avec les logiques réformistes ou bourgeoises de leur époque.
Dans un contexte de révoltes de grande ampleur là où le Capitalisme s’est implanté, sous l’impulsion des nouvelles formes d’État, et après la révolution de 1848 en France, (…)