Le mois de juillet à Paris s’annonce très ballets avec trois monuments du grand répertoire classique tout en haut de l’affiche : Don Quichotte et Giselle, dans l’interprétation du Ballet de Cuba ; ainsi que La Sylphide, de Pierre Lacotte, par la troupe de l’Opéra national de Paris.
Une triplette de haut vol dans lequel il va être difficile de faire son choix, que l’on soit balletomane ou simple fan désireux de s’offrir « un bon grand ballet ». Car loin d'être désuète, la sortie « danse classique » opère un retour marqué du côté du grand public, pas mécontent de savourer une soirée étoilée. Etonnant à l'heure du numérique et de l'expérimental à tout crin ? Pas tant que cela.
Tout pour plaire
Le ballet concentre nombre d’attraits à la fois séduisants et solides. Rattrapé par la mode du spectacle XXL, il offre la magie assurée du grand divertissement avec décors, costumes et tout le tralala, qui en met plein les mirettes dans une ambiance festive toujours bonne à prendre.
De plus, en ces temps de chaos sémantiques et sociétaux, il tombe en plein dans la tendance « retour au récit » qui fleurit, entre autres, au théâtre et dans les séries télévisuelles. Le ballet possède une trame narrative rigoureuse, il raconte une histoire. Son récit possède un souffle épique intemporel, qui rendent ses problématiques toujours pertinentes des siècles plus tard : personnages tiraillés, quête d’amour et de sens, rapports humains conflictuels lestés par la trahison et les tromperies, rapport entre la vie et la mort... Ajoutons à cela que sa clarté narrative, souvent connectée à des contes fantastiques ou des œuvres littéraires emblématiques, plonge petits et grands dans le même bain d’émotions.
La musique comme langage universel
Si le théâtre ou l'opéra peuvent se heurter à la barrière de la langue, ce n'est pas le cas pour le ballet, qui transmet ses émotions par le geste ou la musique. Quoi de plus universel ? Voir pour la première fois une version de Giselle, sommet de romantisme tragique, n’entame en rien les autres représentations qui suivront. La mise en scène, l’interprétation des danseurs, l’évolution de chacun en tant que spectateur, se télescopent parfois pour faire surgir un autre point de vue, une lecture inédite.
Quant à la virtuosité classique, cette technique sublimée qui a fait la légende du ballet, qui lorsqu’elle est incorporée par des danseurs exceptionnels, semble couler de source, elle entraîne toujours l’adhésion par son côté véritablement extra-ordinaire, sa puissance et sa beauté. Elle rappelle aussi au passage la cause du travail, du dépassement de soi et de la volonté qu’elle implique.
Enfin, cette attraction irrésistible du ballet se nourrit également d'un côté people, incarné depuis quelques années par le couple glamour Benjamin Millepied-Natalie Portman ; mais aussi via Aurélie Dupont, troisième personnalité française sur cinquante parmi les plus influentes selon le magazine Vanity Fair, en 2016. Le ballet, vraiment, n'a pas fini de dépoussiérer la danse !