CN PS 8 juillet : Cambadelis démissionnaire impose une direction provisoire, droitière, ni collégiale, ni efficace, ni légitime

Si l’on avait voulu un compromis provisoire digne, il  aurait fallu un collège resserré de moins de 10 personnes, au moins 5 de la gauche du parti choisis par la gauche du parti et représentant toutes ses sensibilités, et 5 choisis de même par la droite et le centre du parti qui avaient soutenu la politique du quinquennat sortant.

Cela aurait indiqué au moins une prise de conscience, et une ouverture à un changement de cap.

Là non, sur 28 membres, il y a 3 membres de la motion B c’est à dire de la gauche socialiste rassemblée au congrès de Poitiers, cette motion faisait 30 % des voix, là elle compte pour  10 %. Comme si la sanction des événements était de renforcer  les adulateurs de tout ce qui a fait plonger le parti dans la catastrophe historique où il est.  Un des porte-paroles choisi espérait jusqu’au bout aller au gouvernement et gobait tout de façon adulatrice, quatre sont des anciens ministres qui ont tout couvert jusqu’au dernier jour, les autres ont combattu la gauche en défendant la scélérate loi El Khomri. Pourquoi en rajouter à ce point-là ?

 


Dans cette salle du CN de l’ex PLM St-Jacques, on a vu des CN qui rassemblaient près de 400 personnes, là, il y en avait, ce dimanche 8 juillet,  90, et seulement 60 ont voté pour cette scandaleuse « direction », ça ne peut pas marcher comme cela, il faut que les militants s’en emparent, si c’est encore possible, soient consultés, votent pour un premier secrétaire provisoire jusqu’à un congrès rapproché.

On vérifie à ce CN qu’il n’y a même pas un début d’effort de lucidité consensuelle à la direction sortante pour essayer de sauver le parti en redressant la barre, ils osent continuer à dire que si on a perdu « c’est la faute aux frondeurs »  (pas un frondeur a la direction provisoire) et « à la gauche du parti qui n’a pas été loyale » ! (Doit on encore leur dire que ce n’est pas à cause de la division du parti mais a cause de la politique suivie que tout a été perdu ? Que la chronologie est claire, la mauvaise politique a précédé la défaite aux élections qui elle même a précédé la « fronde » laquelle a été trop tardive et pas assez ferme pour empêcher le désastre et sauver la gauche et le parti ? )

Ils ne tirent aucun bilan, ils nous enfoncent et ne combattent même pas Macron correctement : certes officiellement le PS est « dans l’opposition », mais seulement 5 députes sur 29 ont voté CONTRE la motion de confiance à la droite Edouard Philippe.

On ne peut pas dire que les 21 députés qui se sont « abstenus », et les 3 qui ont voté « pour », en dépit de la position de leur propre parti, ne savaient pas quelle était la nature réactionnaire très à droite de la politique économique anti sociale qui va être mise en œuvre par le gouvernement Edouard Philippe-Macron. .

 

Hélas, au moment du vote, dans ce CN, la gauche du parti s’est divisée, s’il y a eu 10 voix contre et 20 abstentions :  on ne peut que regretter les conditions dans lesquelles trois des nôtres ont été associés à cette direction scandaleuse et l’ont accepté. D’abord, ils ont accepté que ce soit Cambadelis qui choisisse qui d’entre nous y participait ce qui est sans principe et odieux. Ensuite, après avoir combattu seulement sur le fait que des « amis de Hamon » puissent y être (dans ce cas, le seul Régis Juanico) ils nous ont enfermé dans un piège absurde : Cambadelis affirmait qu’il y avait une symétrie entre les « amis de Macron » et les « amis de Hamon » et que ni l’un  ni l’autre ne devaient donc être au PS encore moins à sa direction. C’était nier que dans un cas, il s’agissait d’une clarification élémentaire, sans hésitation, de camp et de classe, contre la droite Macron. Dans l’autre, il s’agissait d’une question, certes très délicate, d’unité de la gauche à laquelle le parti devait trouver une solution au moins habile. Certes Hamon a décidé seul et dans des conditions inconnues pour nous de quitter le PS, ce n’est pas le choix, à ce stade de la grande majorité de la gauche du parti, tant que tous les combats politiques collectifs n’ont pas été démocratiquement menés à leur terme.

Alors,  en acceptant de façon « conciliabulesque », la présence de Régis Juanico « ami de Hamon », Cambadelis en « conte partie » imposa une « charte de loyauté » comme s’il fallait séparer le loyal Juanico du déloyal Hamon.

A notre surprise à  nous, D&S,  tout cela a été accepté par les autres représentants de la gauche, qui pourtant, en privé, disent s’interroger sur le sens de tout cela.  Nous leur disons qu’ils ne se sont pas correctement comportés et le leur reprochons. La candidature de Gérard Filoche avait été déposée, il n’a même pas été possible d’en discuter, ni démocratie, ni reconnaissance, alors que le Parti, s’il ne fait pas le choix d’une orientation à la Corbyn sera soumis au sort du Pasok. . Nous avons donc compté les 10 qui ont voté contre, et 20 de plus se sont abstenus sans doute a demi satisfaits de la vraie fausse concession de Cambadelis et de cette direction scandaleuse.

Est-il encore possible de sauver quelque chose de ce marasme un peu terrifiant ?  Nous sommes du genre à mener les combats jusqu’au bout, pas à moitié. S’il y a une chance d’aboutir, c’est en ne reconnaissant pas cette direction pseudo collégiale, qui n’est ni statutaire, ni efficace.

S’il y a encore une chance c’est de donner la parole aux militants, ce sont eux la seule et unique chance, par l’application des statuts, l’élection d’un secrétaire provisoire, la tenue d’un congrès rapproché. Nous le dirons au BN qui est maintenu, Nous en appelons aux militants. Et nous le disons au reste de la gauche socialiste, nous n’avons pas d’objection à des compromis, mais jamais de ce type, là c’est honteux.

 

 

 

La direction provisoire paritaire est composée de 16 membres (en fait de 28 personnes) :

8 femmes :

- Nadège AZZAZ

- Ericka BAREIGTS

- Carole DELGA

- Frédérique ESPAGNAC

- Nathalie KOENDERS

- Valérie RABAULT

- Laurence ROSSIGNOL

- Isabelle THIS SAINT-JEAN

8 hommes :

- Guillaume BACHELAY

- Luc CARVOUNAS

- Matthias FEKL

- Régis JUANICO

- Jean-Marc GERMAIN

- François KALFON

- Emmanuel MAUREL

- Rachid TEMAL

La direction provisoire est assistée du Trésorier du Parti, Jean-François DEBAT, ainsi que par trois collectifs :

Coordination des élu-e-s :

- Olivier FAURE (Président du Groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale)

- François REBSAMEN (Président de la FNESR)

- Christine REVAULT D’ALLONNES – BONNEFOY (Présidente de la DSF)

- En raison du renouvellement sénatorial, le/la prochain-e président-e du groupe socialiste au Sénat

Coordination des territoires :

- Hussein BOURGI

- Emmanuel GREGOIRE

- Mathieu KLEIN

- Pernelle RICHARDOT

Porte-parolat :

- Karim BOUAMRANE

- Sébastien DENAJA

- Julien DRAY

- Estelle GRELIER

La direction provisoire nommera des chargé-e-s de mission pour des tâches précises tout en veillant à ce que les secrétaires nationaux poursuivent leurs actions.

Les instances du Parti socialiste, dont le Bureau national, restent en place et suivront les travaux de la direction provisoire.

 

Est-ce que le code du travail a un effet sur l’emploi ?

Oui. Mais pas dans le sens où ils l’entendent.

L’INSEE a interroge 10 000 chefs d’entreprise. Seulement 18 % de ces patrons disent que le Code du travail est une barrière à l’embauche. Alors pourquoi Macron et le Medef veulent ils déréguler en priorité le code du travail ? Ce n’est pas pour l’emploi.

En quoi le code du travail a il un « effet emploi » ? 3 % des entreprises ont plus de 50 salariés, et il n’y a des comités d’entreprises, des CHSCT, des délégués syndicaux, que dans moins de la moitié de celles-ci. Sur 1,2 million d’entreprises,  il n’en existe que 44 000 qui ont un CHSCT : en quoi ça gêne l’emploi ?

Le droit à des délégués du personnel n’existe que dans les entreprises de plus de 11 salariés : seulement 20 % en ont. Un million d’entreprises de 1 à 10 salariés n’ont aucune institution représentative du personnel : en Allemagne, les délégués, c’est à partir de 5.

Le licenciement est extrêmement facile contrairement à ce qu’on nous dit : il suffit d’avoir un motif réel et sérieux. C’est pour cela que seulement 180 000 salariés (sur 18 millions) se plaignent aux prud’hommes. Pourquoi protéger les 1 % de patrons délinquants qui licencient de façon abusive et plafonner les sanctions qui les frappent légitimement ?

Porter le seuil de déclenchement d’un plan social à 30 licenciés au lieu de 10, ça ne sert qu’à faciliter le chômage : les patrons vont faire des « paquets » de 29 licenciés. Ca augmentera leurs marges sans qu’ils soient obligés de partager leurs gains de productivité.

En fait, Macron veut enlever les clapets, les freins, les droits qui empêchent les grandes entreprises de siphonner davantage les salaires afin d’augmenter leurs marges. Ses ordonnances, c’est pour abaisser les moyens juridiques de résistance et de protection des salariés et augmenter les dividendes.

En fait, c’est quand on renforce le code du travail et qu’on le contrôle qu’on crée de l’emploi. Il existe un milliard d’heures supplémentaires dissimulées, et c’est l’équivalent de 600 000 emplois. Fillon expliquait qu’en passant de 35 à 39 h, cela supprimait  500 000 emplois de fonctionnaires. Donc, en passant  de 35 h à 30 h on aurait fait 500 000 chômeurs de moins.

Exemple pratique : le patron d’une entreprise de nettoyage impose 250 h indues aux salariés au lieu de 151 h 66. Si l’inspection du travail dispose des moyens suffisants de contrôle et de sanction pour lui faire respecter les 35 h et les heures supplémentaires majorées, il est obligé d’embaucher 45 salariés simplement pour tenir ses chantiers. Plus les droits sont précis, contrôlés, respectés, plus le travail est partagé et, c’est facile à comprendre, plus il y a d’emplois.

Par contre, la flexibilité est l’ennemie de l’emploi, elle fait travailler plus longtemps en étant payés moins, ceux qui ont déjà un boulot au détriment de ceux qui n’en ont pas. Macron ce n’est pas le maitre des horloges, c’est le maître du chômage de masse et des petits boulots.

 

 

 

appel à toute la gauche

Montreuil, le 25 juin 2017 

À tou-te-s les député-e-s qui voteront contre la confiance le 4 juillet,
À celles et ceux qui sont ou non élu-e-s,
À tou-te-s les militant-e-s de la gauche politique, écologiste, associative, sociale, féministe, anti-raciste, encarté-e-s ou non, Aux syndicalistes et aux militant-e-s des organisations de jeunesse, des organisations au service des droits,
À toutes celles et à tous ceux qui se battent pour l’émancipation individuelle et collective au quotidien,
À toutes et à tous,

Lettre ouverte à toute la gauche

Maintenant, il faut construire notre unité

La séquence électorale qui vient de s’achever solde le bilan catastrophique du quinquennat de Hollande. Aujourd’hui, face à la majorité absolue de La République en marche (LRM) et au faible nombre de députés de gauche, il s’agit de reconstruire la gauche !

Une alternative majoritaire est nécessaire et indispensable. Elle doit intégrer toutes les sensibilités et répondre aux urgences sociales, écologistes, démocratiques ainsi qu’aux enjeux sociaux, économiques, démocratiques européens.

Rien ne sera possible sans la volonté de regrouper toutes celles et tous ceux qui partagent l’essentiel.

Nous proposons d’engager le regroupement de toutes les forces disponibles, courants ou individus au sein de collectifs communs non cartellisés dans les villes et départements (comme au plan national).

Nous proposons d’engager une dynamique vertueuse et de montrer la voie du rassemblement possible de toute la gauche écologiste, sociale, insoumise.

La question de l’unité de la gauche est une question centrale.

Elle ne peut se réaliser que sur la base d’orientations partagées qui tournent le dos à la politique du gouvernement néo-libéral Macron-Philippe ou des gouvernements précédents.

Il ne peut y avoir de neutralité, d’abstention positive face à ce gouvernement.

Les bilans des expériences précédentes doivent être tirés. Ils ne constituent pas un préalable, mais la nécessité de cadres ouverts doit être prise en compte pour la construction d’une offre politique nouvelle.

Ouvrir la perspective d’une coalition de la gauche démocratique, sociale, écologiste.

Pour que cette création soit rendue possible, il faut :

- Un engagement des principaux courants de la gauche et de l’écologie opposés à Macron. Cet enga- gement n’est possible, en l’état, que si chaque force a des garanties de maintien de son indépendance.

Ce serait un premier pas vers la constitution d’une fédération rose-rouge-verte. Pour que cette coalition puisse devenir le cadre de recomposition, il faut :
- Une déclinaison locale de ladite coalition

- Une politique unitaire permettant de mener des batailles politiques en commun et d’élargir la coalition

- La possibilité d’adhésions directes à cette coalition

À défaut de gagner la bataille pour une coalition de toute la gauche démocratique, écologiste, sociale, c’est un autre paysage qui peut se constituer fait de confusion, de divisions et de nouvelles défaites. Nous n’avons pas le droit de prendre ce risque. Nous devons avancer pour bâtir l’outil nécessaire à des avancées sociales, écologistes, démocratiques pour le salariat, la jeunesse, les retraités : c’est-à-dire pour l’écrasante majorité de la population.

Pour construire une dynamique unitaire, il y a besoin de mener des batailles politiques communes. Celles-ci peuvent prendre plusieurs formes et se mener sur différents fronts.

La première campagne commune tombe sous le sens : contre les ordonnances, nous appelons à construire une opposition majoritaire au projet de Macron.

Nous nous inscrivons pleinement dans les initiatives en cours : initiatives politiques, syndicales, associatives ou citoyennes. Toutes doivent converger pour permettre une issue positive.

Cette campagne contre les ordonnances et plus globalement contre le big-bang anti-social voulu par Macron s’engage maintenant. Le temps est compté. La mise en place de collectifs unitaires doit être rapide avec des échéances à proposer pour rythmer cette campagne : en juillet avant le vote de la loi d’habilitation, en septembre avec des réunions publiques, des meetings unitaires et une démarche participative qui pourrait déboucher sur une votation citoyenne.

Les questions des élections européennes comme des prochaines municipales vont structurer la vie politique et permettre de construire une alternative majoritaire à gauche.

Avec toutes les forces qui le souhaitent, nous proposons de préparer ces batailles dès maintenant.

Les élections européennes de 2019 peuvent être un facteur de division renouvelée.
Elles peuvent aussi permettre de construire une large coalition. La politique du gouvernement soutenant les recommandations de la Commission européenne (réformes structurelles, baisse des dé cits…) peut constituer le champ d’une campagne unitaire pour une autre Europe anti-austéritaire ayant le social au cœur, combattant la pauvreté partout où elle s’est développée.

Quant aux municipales, des contacts peuvent être pris localement pour reconquérir les municipalités passées à droite en 2014 ou conserver celles qui sont dirigées par la gauche. À ce titre, il sera nécessaire de constituer des listes de l’alternative de gauche en lien avec les quartiers populaires et sur la base de projets co-construits en termes de mesures sur les questions sociales et environnementales.

Voilà trois axes de batailles politiques communes qui permettent de construire, dans l’action concrète, une force nouvelle tout en débattant des solutions et des moyens à mettre en œuvre pour une politique alternative.

Débattons, dès maintenant, ensemble des conditions et moyens pour engager ce processus.

A toutes et tous, nous adressons nos chaleureuses salutations avec l’espoir de nous retrouver prochainement dans nos villes, nos campagnes, nos banlieues comme au plan national.

Pour le Conseil national de la Gauche Démocratique & Sociale

Gérard Filoche, Jean-Yves Lalanne, Claude Touchefeu

 

Cette lettre ouverte est notamment adressée à :

Clémentine Autain, André Chassaigne, Eric Coquerel, David Cormand, Alain Coulombel, Benoît Hamon, Yannick Jadot, Lucien Jallamion, Pierre Laurent, Marie-Noëlle Lienemann, Jean-Claude Mamet, Myriam Martin, Emmanuel Maurel, Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg, Christian Paul, Jean-François Pélissier, Christine Poupin, Philippe Poutou, François Ruffin, Danielle Simmonet, Marie-Christine Vergiat, Marie-Pierre Vieu…

GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Adresse nationale : GD, 4 Bds Pierre Jannon 42 400 Saint-Chamond

 

 

Macron ordonne : de CDI et CDD en contrats de chantiers, de mission, de projets, de tâches

Une salariée a enchaîné 1117 CDD en 12 ans dans le Nord : elle a travaillé entre le 1er janvier 2002 et le 20 février 2014 pour la Caisse autonome nationale de la Sécurité Sociale des mines et a signé un peu plus de 90 contrats par an. Selon la Voix du Nord :  »Je prenais un poste à 21 h et j’enchaînais à 6 h »  « Je faisais des journées aussi bien que des nuits, comme agent de service hospitalier. D’abord, j’ai fait le ménage. Ensuite, j’ai été veilleuse de nuit puis j’ai soigné des patients. Parfois je prenais un poste à 21 h et j’enchaînais avec un autre qui commençait à 6 h. Une fois, j’ai même fait 3 semaines sans une seule journée de repos. »

 

C’est un record. Mais on sait que ce n’est pas la première fois. Il y a des dizaines de milliers de cas. Les patrons voyous privés et publics  abusent de la précarité.

 

Joël Collado, célèbre présentateur de la météo sur France inter et France info, a été « viré » fin 2015 après 21 ans de bulletins météo en CDD : il avait signé 215 contrats de travail depuis 1995. Il a fallu qu’il aille aux prud’hommes pour requalifier cette relation de travail « en contrat à durée indéterminée » avec   »licenciement sans cause réelle et sérieuse », selon le jugement prononcé fin avril 2017.  Il a obtenu la requalification en CDI de ses contrats avec Radio France et le versement de 36.000 euros, notamment sous la forme d’une indemnité de licenciement conventionnelle, d’une indemnité de licenciement sans cause réelle et sérieuse, de dommages et intérêts pour préjudice moral, et de frais de procédure. (Macron veut plafonner ces indemnités légales infligées dans ces cas là).

 

Hollande, Valls, El Khomri et Macron avaient déjà permis la mise en œuvre de 3 CDD successifs en juin 2015. Ce qui frappait surtout les jeunes.

 

Mais les nouvelles ordonnances Macron vont légaliser cette délinquance patronale bien au delà et accroitre la précarité de ce type : le gouvernement compte assouplir, par convention ou accord collectif de branche, les CDD et l’intérim. Pourraient ainsi être négociés sans encadrement légal  les motifs de recours en emploi précaire, leur durée et leur succession sur un même poste ou avec le même salarié.

 

Les accords collectifs qui autorisent le recours au travail de nuit seraient aussi sécurisés, de même que le prêt de main-d’œuvre à but non lucratif « entre un groupe ou une entreprise et une jeune entreprise ». L’élargissement du recours aux CDI de projet, conclus « pour la durée d’un chantier » (actuellement réservés au BTP). Ces contrats pourraient être conclus « par accord de branche ou, à défaut, à titre expérimental ». Ce serait des CDD sans autre limite que le bon vouloir du patron qui définirait à sa convenance le moment de la « fin du chantier » de la « tâche » ou de « la mission ». Il n’y aurait même plus de terme précis pour interrompre le contrat, ni de procédure, le patron dirait « la tâche est finie ».

 

 

 

 

Adieu à la feuille de paie ?

 

Ils suppriment la feuille de paie papier pour une version électronique. En même temps ils veulent la « simplifier » au point qu’on ne verrait plus le salaire brut, ni le détail décisif des différentes cotisations pré affectées que nous mutualisons dans nos caisses sociales.

Que vise ce double souci affiché de progrès ou de simplification ? Pourquoi un bulletin informatisé devrait il être en même temps simplifié ? Est ce vraiment pour aider les entreprises ou embrouiller les salariés ?

Macron s’est engagé dans une manœuvre géante en vue des mois de janvier 2018 et 2019, pour modifier à la fois nos salaires, bruts et nets, nos cotisations et nos impôts.

Voilà un changement « technique » mis en œuvre bien opportunément par ceux qui ont intérêt à obscurcir nos moyens de contrôler la façon dont nos employeurs nous paient, dont nous cotisons à notre Sécu d’une part et dont l’impôt est prélevé par l’état d’autre part.

 

Les lois Sapin, Macron, El Khomri ont autorisé la dématérialisation de la feuille de paie… « sauf si le salarié refuse individuellement » et exige de recevoir une version papier. Qui utilisera ce droit ? Qui pourra l’imposer à son employeur ?

Un salarié sur 10 est déjà soumis à un bulletin de paie électronique. Comment sera assurée la sécurité de ces documents tellement essentiels, par exemple, pour le logement ou la retraite ?

26 % pensent déjà avoir perdu des bulletins de paie papier. Mais n’y a t il pas autant de risques pour l’informatique  que pour le papier ? Ceux qui ont un disque dur ou coffre fort virtuel sont 95 % à préférer le bulletin dématérialisé, mais 46 % n’ont pas de coffre-fort électronique ! 21 % ne veulent pas de bulletin dématérialisé, 5 % ne sont pas à l’aise avec les nouvelles technologies. 13 % ne sauront pas intégrer les anciens bulletins de paie dans un outil numérique et ni gérer une solution mixte. 45 % sont réticents à changer leurs habitudes et classent, mois après mois, leurs papiers dans un classeur ou toute autre solution non-numérique.

 

Le décret d’application paru au Journal Officiel décembre 2016 prévoit que « le salarié doit être informé 3 mois avant l’éventuelle fermeture d’un service en ligne, qu’il soit géré par l’employeur lui-même ou par un prestataire externe ». Combien, sur 25 millions de salariés concernés sauront récupérer les bulletins virtuels stockés ?

 

L’employeur est censé « garantir la disponibilité du bulletin de paie dématérialisé pendant 50 ans ou jusqu’aux 75 ans du salarié ». Bercy envisage déjà qu’on travaille 50 ans jusqu’à 75 ans ? Qui croit que ça marchera ? 70 000 entreprises disparaissent chaque année et autant se créent. Un million d’entreprises ont moins de 11 salariés et l’informatique y laisse à désirer.

 

Peut être vaut il mieux défendre encore nos bulletins de paie à la fois papier et bien détaillés ?

 

Gérard Filoche

 

 

 

Mon intervention au Conseil National du PS samedi 24 juin : s’abstenir face à Macron est indéfendable

Il faut, dans l’unité de toute la gauche,  combattre la politique anti-sociale de Macron :

Bonjour à toutes et à tous, bravo à la tribune,  franchement bravo, merci encore pour les conditions de mon intervention, merci vraiment, bien joué…

Bien. Vu les circonstances, je vais droit au fait sans fioriture : oui nous devons continuer au maximum à travailler ensemble pour reconstruire le parti socialiste, mais dans le bilan, le changement et la clarté. En votant contre la confiance au gouvernement Macron-Philippe. Sinon ce sera fini.

Nous devons « continuer à travailler ensemble » – pour répondre à la question posée expressément par Jean Christophe Cambadelis -  oui dans un grand parti de gauche, démocratique, socialiste, fonctionnant à la proportionnelle, avec des directions inclusives respectées.

Je ne réponds pas cela pas pour nous, pas pour celles et ceux qui sont dans cette salle, pas dans les « intérêts » des uns et des autres ici, pas pour les « élus » ni les « battus », pas pour l’appareil dirigeant du parti, mais pour les salariés, pour ceux qui souffrent dans le pays et vont souffrir encore plus de la politique anti sociale annoncée par la droite Macron. Il faut sauver le PS car s’il disparaît, c’est une défaite pour tous les salariés qui ont besoin d’un grand parti démocratique pluraliste social. Ce n’est pas un parti centraliste, plébiscitaire, vertical qu’il faut, mais une union de la gauche, un maillage des partis, syndicats, associations, dans les entreprises, bureaux, quartiers, territoires, rassemblant le maximum de sensibilités à gauche. A gauche, pas au centre, pas libéral.

Car nous ne sommes pas dans un « entre nous », nous sommes socialistes pas pour « occuper un espace » et défendre des places, mais pour défendre d’abord les salariés, le salariat, c’est à dire la majorité des exploités et des opprimés, de ceux, 93 % des actifs, la plus nombreuse, celle qui compte, ceux qui produisent l’essentiel  des richesses de ce pays et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent. C’est notre base sociale.

Notre base sociale ce ne sont pas les prétendues CSP++ de Terra Nova, ni les « indépendants » auto entrepreneurs,  ni les chefs de start up, ni les traders, dits « classe moyenne », car avec eux ça ne fait jamais des majorités ! La majorité de notre base sociale, donc, ce sont ceux qui vendent leur force de travail, employés et ouvriers, c’est celle-là avec laquelle la politique droitière du quinquennat sortant nous a, hélas, fait rompre. Or sans répondre aux besoins et aspirations de cette base sociale, nous perdons et perdrons toutes les élections.

En 2012, les citoyens nous avaient tout donné : la présidence, le Sénat, l’Assemblée, 2 villes sur 3, 20 régions sur 22, 61 départements sur 100. La politique du quinquennat nous a fait perdre sept élections de suite et conduit le parti socialiste et toute la gauche dans un désastre historique.

La division de la gauche qui en est résulté, faute d’accord entre Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon, a empêché l’occasion de sauver la seule chance encore possible de gagner la présidentielle. Puis la candidature Hamon a été ensuite affaiblie sciemment par  ceux du Parti socialiste qui l’ont sabotée en faveur de Macron. Si bien qu’un autre courant de gauche autour de Jean-Luc Mélenchon est passé devant porteur de divisions  nouvelles. Toute la gauche en paie le prix avec 71 députés sur 577. Et ce n’est pas fini, elle continuera d’en payer le prix, dans les luttes sociales, aux européennes et aux municipales si nous ne tirons pas les bilans nécessaires, si nous de clarifions pas le projet socialiste, si nous ne participons pas aux combats contre les projets scélérats du gouvernement Macron-Philippe.

 

Alors on nous dit que les bilans c’est pour plus tard.

Moi je souhaite que ce soit le plus tôt possible avec un congrès sur le fond Il faut éradiquer la politique qui nous a fait perdre.

Mais tout de suite, OK,  entrons dans l’opposition contre la « majorité présidentielle » et pour voter clairement contre la confiance a son gouvernement.

 

 

 

J’entends qu’il y en a qui défendraient l’abstention sur la confiance : sous prétexte d’attendre et voir. Mais c’est tout vu. On sait tout.

Macron c’est bien celui, sur la BBC, qui a félicité les Britanniques d’avoir « eu la chance d’avoir eu Margaret Thatcher ». Les grandes réformes de Macron, à part supprimer l’impôt sur la fortune, instaurer un CICE permanent pour les grandes entreprises, supprimer 120 000 fonctionnaires (alors que nous en manquons tellement !), Macron c’est la casse du code du travail et la baisse maxima du salaire brut.

Ils vont faire comment et dire quoi ceux qui veulent s’abstenir quand ils vont se trouver face aux ordonnances annoncées ?

Ils vont s’abstenir sur la mise en place  des referendums patronaux d’entreprises ?

 

 

Vont-ils s’abstenir sur les plans sociaux déclenchés à partir de 30 salariés au lieu de 10 salariés ? Vous savez ce que cela veut dire dans cette salle ? Jusqu’au présent le patronat faisait des licenciements par paquets de 9 pour ne pas avoir de responsabilités envers les salariés licenciés, là il va faire des « paquets de 29 », et ce sera des centaines de milliers de salariés virés sans la moindre aide, sans la moindre attention sociale.

Vont-ils s’abstenir sur la « barêmisation » des indemnités prud’hommes pour protéger les patrons délinquants et les licenciements abusifs ?  Vous le savez dans cette salle, cela veut dire un plafond pour protéger les patrons voyous et empêcher la justice pour les salariés qui en sont victimes. Alors que cela doit revenir a la décision des juges.

Vont ils s’abstenir sur les contrats de projets, de mission, de chantier réclamés depuis si longtemps par le Medef ? C’est à dire, vous le savez dans cette salle, la fin du CDI pour toutes et tous, le retour aux loueurs de bras à temps incertain, sauf pour les patrons qui décideront seules de la durée du contrat, les remplaceront comme ils veulent,  ne paieront plus de précarité, et mettront un terme aux contrats sans formalités sans motif, ni licenciements.

Vont ils s’abstenir sur le droit du licenciement ? car enfin il faut y revenir : faut il faciliter les licenciements ou contrôler les licenciements ? Ici vous avez tous vote au moins une fois pour le contrôle des licenciements, notre position traditionnelle, et puis le quinquennat a facilité les licenciements, allons nous nous abstenir ou revenir à une position de contrôle ?

Vont ils s’abstenir face au recul de l’état de droit dans les entreprises,  face au recul des négociations de branches, face aux négociations boutique par boutique, boite par boite, des droits des hommes et des femmes au travail ?  Vont ils s’abstenir dans le choix historique, théorique, pratique, juridique, entre soumettre les entreprises aux droits humains ou soumettre les droits humains aux entreprises ?

 

L’abstention est intenable face à la suppression des CHSCT. Déjà qu’il n’y en a que 44 000 dans 1,2 million d’entreprises, alors que le nombre d’accidents mortels du travail ré-augmente, alors que la souffrance au travail est de plus en plus grande.

Va t on continuer à s’opposer à une hausse du Smic ? Ne va t on pas réclamer une taxation des dividendes et une hausse des salaires, c’est à dire une redistribution des richesses entre capital et travail ?  Car de toute l’histoire de France, jamais le niveau des dividendes n’a été aussi élevé ! Ce qui va mieux en France au terme du quinquennat sortant, ce sont les riches, les multinationales, les 1000 entreprises qui produisent 50 % du PIB. Jamais leurs marges n’ont été aussi élevées. Mais pour autant ça ne « ruisselle » pas, au contraire, en haut, ils n’en ont jamais assez, ils siphonnent, ils pompent, car spéculer leur rapporte plus que d’embaucher, alors ils placent cela dans les paradis fiscaux et non pas dans l’emploi.

 

L’abstention est indéfendable face à la proposition de Macron de reporter d’un an, de janvier 2018 à 2019, le prélèvement de l’impôt à la source afin de masquer la suppression totale du salaire brut.

 

C’est une manipulation de millions de salaires pour baisser leurs salaires bruts en leur donnant l’illusion de quelques euros sur leur salaires nets.  Car Macron va décharger les actionnaires, le capital, les employeurs de l’obligation de payer la protection sociale de leurs salariés, salaire brut et super-brut. Il supprime des centaines d’euros de cotisations sociales payés jusque là par les employeurs (assurance maladie, chômage, retraite) afin de les faire payer à l’avenir par l’impôt, par nous toutes et tous. Notre modèle social, qui relève davantage de Bismarck que de Beveridge va devenir totalement Beveridge, anglo-saxon, et diminuer d’autant de moyens et d’efficacité. Cadeaux fabuleux fait au Medef contre les salariés.

 

Qui va s’abstenir en se disant socialiste, devant pareille contre révolution, qui va mettre mettre à bas, ce qui reste des « jours heureux » du programme du CNR, de la Résistance, de la seconde guerre mondiale ? On ne peut pas être socialiste et pour Macron. La ligne rouge est là. Et l’abstention ambiguë, c’est la prolongation assurée de la fin du Parti socialiste, des millions de nos lecteurs diront : « ils ne savent décidément pas tirer les leçons », ils « continuent d’être assis entre deux chaises », « on ne peut pas leur faire confiance davantage pour l’avenir » ! Nous repartirons pour cinq ans sans avoir la moindre chance de reconstruire le Parti socialiste et la gauche.  Morceau par morceau, ce sera la décomposition, les appels au renouveau se multiplieront mais sans sens.

 

Il n’y a qu’une claire et nette opposition face au gouvernement de droite thatchérien, de Macron qui soit compréhensible, lucide, préparatoire aux combats qu’on va à nouveau mener au nom des salariés du privé comme du public. Je sais qu’il y a des millions de gens, trompés qui croient encore ( à cause de l’aile droite du PS ?) que Macron est au centre, mais le « centre » ça n’existe pas, Macron, c’est la dictature exacerbée de la finance,  du Medef, du CAC 40, il faut le dire, l’expliquer, par un vote clair contre la confiance.

Je conclus en redisant que l’unité de la gauche est conditionnée par ce vote clair contre la politique de Macron et que sans unité de la gauche rose rouge verte, avec les Verts, le PCF et FI, il n’y a pas non plus d’avenir, ni de victoire, ni de « gauche de gouvernement », seulement un horizon de défaite pour les salariés, toute la gauche et les socialistes.

 

Jules Durand (1880 – 1926)

Le square Jules Durand a été inauguré ce matin 22 juin avec Carine Petit, maire du 14° et Christiane Taubira et les dockers du Havre, et Henri Leclerc, et sa petite fille, et j’y etais. Le « Dreyfus ouvrier » ? Jules Durand syndicaliste CGT dockers du charbon au Havre, a été condamné à mort en 1906 à la suite d’une machination judiciaire organisée par les patrons de la « Transat ». Emprisonné, il est devenu fou dans le couloir de la mort. Son avocat était René Coty. Son défenseur Jean Jaurès. Partout dans le monde, le « Sacco et Vanzetti » français a été défendu. Symbole de l’erreur judiciaire complotée, symbole du syndicalisme ouvrier, il a été réhabilité mais « oublié », malgré la belle pièce de théâtre  d’Armand Salacrou, « Boulevard Durand » et de nombreux ouvrages et films qui font revivre et défendent sa mémoire. Bientôt « mémoires d’un condamné » un film de Sylvestre Meinzer (sortie le 25 octobre 2017)

 

L’homme du XX° siècle à mes yeux ?

A mes yeux, c’est Jules Durand.  Un modeste charbonnier du Havre. Oublié aujourd’hui alors qu’il fut une très grande figure nationale et internationale du mouvement ouvrier français du XX° siècle. J’ai découvert sa vie et son histoire, alors que j’avais moi-même 20 ans, au début des années 60, à travers la belle pièce d’Armand Salacrou « Boulevard Durand » lorsqu’elle fut jouée en Normandie.

 


Jules Durand, né en 1880, secrétaire du syndicat des dockers charbonniers du port du Havre, a été la victime tragique, symbole et martyr, d’un spectaculaire crime social, qui reste comme la plus grande manipulation anti ouvrière de la Justice en France.

Jules Durand fut élu secrétaire du syndicat des charbonniers par une assemblée générale qui établit un cahier de revendications le 16 août : révision des salaires, douches sur les quai, baisse du nombre d’heures de travail pour compenser l’arrivée de la machine, respect du repos hebdomadaire. Les négociants importateurs de charbon répliquèrent par un lock-out, activèrent le Tancarville, et importèrent des « jaunes » pour y travailler. La grève dura du 17 août au 14 septembre (dans une année, 1910, où il y eut 1502 grèves d’une durée moyenne de 12 jours).

Jules Durand, 30 ans, fut arrêté le 11 septembre, suite à une machination de la « Transat » et de la police, qui brisa la grève. Le prétexte fut qu’il y avait eu, quai d’Orléans, une rixe entre gens saouls, et un contremaitre « jaune », Louis Dongé, alors qu’il y agitait un revolver, avait été désarmé par les trois hommes qu’il menaçait, frappé, sa tête avait cogné le sol, et il était décédé le lendemain d’une fracture du crâne. Jules Durand, leader de la grève en cours, membre de la ligue des Droits de l’homme et de la Ligue antialcoolique, n’était même pas là ! Mais il fut accusé de « responsabilité morale » du décès de Dongé, et jugé en moins de deux mois, avec une instruction bâclée, des faux témoins payés par les patrons de la Transat,  et, bien que défendu par un jeune avocat de 28 ans, René Coty, il est condamné le 25 novembre 1910, au terme d’un procès inique, à la guillotine.

Commence son calvaire : Jules Durand tombe en syncope lorsque la sentence est rendue, il est transféré dans l’horrible cellule des condamnés à mort, à la prison de Rouen, isolé, camisole de force, fers aux pieds et aux mains, lumière permanente mais affublé d’une cagoule noire quand il sort. C’est là qu’il perd la raison. Après un rejet de son pourvoi le 22 décembre 1910, il est partiellement gracié le 31 décembre. La peine de mort est commuée en sept années de prison. La campagne pour sa libération et sa réhabilitation s’amplifie, Jean Jaurès, en tête, l’indignation soulève, dans le monde entier, ses frères, les salariés, mais aussi les militants des droits de l’homme, les intellectuels, et plus largement les démocrates.

Quand Jules Durand sera vraiment libéré, il est trop tard : devant tant d’injustices, de souffrance endurées, de désespoir, sa raison l’a quitté. De l’hôpital Pinel du Havre, à Sainte-Anne à Paris, la folie le ronge, il ne saura ni l’annulation de ses condamnations ni le 15 juin 1918 son acquittement définitif, par la Cour de cassation. Il meurt, à l’Hôpital psychiatrique de Quatre-Mares à Sotteville lès Rouen, le 20 février 1926.

Gérard Filoche

Pour honorer Jules Durand, en plus de la pièce de Salacrou (1961), il faut notamment lire « L’affaire Quinot » d’Emile Danoen, (1951), « Un nommé Durand » d’Alain Scoff (J.-C. Lattès, 1984), « Les quais de la colère » roman de Philippe Huet (Albin Michel, 2005), « Jules Durand, un crime social et judiciaire » (L’Harmattan, 2015) par John Barzman et Jean-Pierre Castelain.

Lettre ouverte aux socialistes

 

Chères et chers camarades socialistes,

 

 

 

 

 

Alors que nous avions connu une grande victoire et une liesse populaire immense en mai-juin 2012, nous venons de connaître, en avril-juin 2017, un désastre électoral sans précédent dans l’histoire du Parti socialiste.

 

Ce n’est pas la faute des militants socialistes, ni des électeurs socialistes et pas seulement celle du Parti socialiste lui-même. Ce n’est pas la faute à une large majorité des élus (il nous reste 1000 maires de villes de plus de 10 000 habitants, 41 départements, 6 régions, 15 000 élus, quelques dizaines de milliers d’adhérents, et quelques millions d’électeurs) qui ont fait correctement et courageusement campagne sur le terrain et qui en ont été victimes.

 

C’est la faute à celles et ceux qui ont été porté.e.s centralement au pouvoir par nos efforts et nos votes en mai-juin 2012. C’est la faute, en premier lieu, aux choix politiques et à l’action du président élu et aux gouvernements qu’il a constitués pendant cinq ans.

 

Ça pose la question fondamentale de la démocratie.

 

Ça pose la question de la base sociale du parti socialiste, de savoir pour qui il existe, pour qui il agit et gouverne.

 

 

 

La démocratie, question fondamentale

 

Dans la V° République le pouvoir ultrapersonnalisé a décidément tous les défauts, et a permis à François Hollande et aux siens d’échapper à tout contrôle du parti qui l’avait désigné : ils ont délibérément choisi de trahir les espoirs et les attentes de la base sociale qui était la nôtre.

 

Il s’était donné mission de lutter contre la finance, et il a servi la finance de bout en bout.

 

Il s’est même entouré de financiers ultralibéraux (Jean-Pierre Jouyet, Emmanuel Macron… ) et il a nommé  Premier ministre Manuel Valls, celui qui s’était le plus opposé au « Projet »  adopté en 2011 par les socialistes et qui n’avait obtenu que 5 % des voix à la primaire.

 

François Mitterrand avait dit qu’il fallait « d’abord rassembler les socialistes » François Hollande a d’abord écarté toutes les sensibilités du PS qui n’étaient pas les siennes.

 

Puis il a écarté les Verts.

 

Puis toute la gauche et la majorité écrasante des syndicats et de l’opinion au moment de la loi El Khomri.

 

Puis son bilan était tellement indéfendable qu’il s’est écarté lui-même.

 

Et celui qui y est allé à sa place a été logiquement battu le 29 janvier 2017 comme lui-même l’aurait été.

 

En fait il y a même eu double trahison : de 2012 à 2017 François Hollande a trahi nos électeurs et nous-mêmes.

 

Et après le 29 janvier, Manuel Valls et beaucoup d’autres – mais aussi François Hollande, Bernard Cazeneuve, Stéphane Le Foll, Myriam El Khomri et des milliers d’élus et responsables de l’aile droite – ont trahi le vote des primaires et la désignation, pourtant incontestable, de Benoît Hamon, sabotant sciemment les chances de sa campagne.

 

Jusqu’au bout ils ont nourri le putsch d’un homme de cabinet, Macron, permettant cette extraordinaire manipulation qui l’a fait élire, puis ils ont pourri les chances, les voix, les soutiens du Parti socialiste et de Benoît Hamon, sans respect pour nos électeurs, pour la primaire, pour le parti.

 

 

 

En cinq ans, le gouvernement Hollande, et là, on le prend dans son entièreté, sa coresponsabilité, a permis aux dividendes des actionnaires d’atteindre des records historiques alors qu’il a bloqué le Smic avec obstination.

 

En cinq ans, sa politique a produit 1,3 million de chômeurs de plus, toutes catégories confondues, atteignant le record de 6,6 millions. Il a transféré 41 milliards de CICE qui ont été siphonnés par les 1000 plus grandes entreprises du pays, alors qu’elles n’ont créé aucun emploi, et alors qu’il aurait été possible d’en créer des centaines de milliers dans les services publics qui en ont tant besoin.

 

En cinq ans il a entrepris de casser un siècle de droits du travail en profondeur à travers les lois Sapin, Macron, El Khomri. Il a repoussé encore l’âge de la retraite d’une année effective de cotisations.

 

Il a augmenté la TVA, ce qu’il avait reproché à la droite. Il a fait débattre la société sur le thème d’extrême droite de la déchéance de nationalité et d’un état d’urgence permanent.

 

On pourrait énumérer une liste où se creusent les inégalités, se détériorent nos hôpitaux, nos transports publics, où n’ont eu lieu ni la réforme bancaire et la réforme fiscale annoncées, ni même la taxe Tobin.

 

Si « la France va mieux », c’est celle des riches.

 

Si des « chiffres sont au vert », ce sont ceux du capitalisme.

 

Même l’amnistie syndicale qui avait été promise, et ne coûtait rien, sauf déplaire au Medef, a été interrompue par le Président alors que notre majorité sénatoriale l’avait déjà votée : le diable est dans les détails, et là non plus il n’y a pas eu d’équilibre, tout est allé aux possédants rien aux dominés.

 

 

 

Nous socialistes, avec trois millions de sympathisants, avions désigné François Hollande, en 2011, après un long débat sur les orientations qui devaient constituer notre « Projet ».

 

Être un grand parti ouvert et pluraliste, débattre collectivement, et à fond, des axes de la politique que nous voulons voir mise en œuvre, adopter un projet le plus précis possible, choisir « le » puis « les » candidats, c’est la base de la démocratie et de toute action politique.

 

Respecter ce qui a été décidé ainsi, appliquer ce que veulent les électeurs, agir en concertation permanente avec la majorité élue, et effectuer réellement les changements promis, c’est la base de toute vie politique institutionnelle sincère. Les groupes parlementaires sont soumis statutairement, politiquement, juridiquement au parti, pas l’inverse.

 

Rien de cela n’a été respecté par François Hollande et ses gouvernements. On peut prendre point par point : il a globalement fait le contraire de ce pourquoi il avait été élu, de ce pourquoi dix millions de nos électeurs avaient voté.

 

Au fur et à mesure qu’ils s’en apercevaient, le ressentaient, nos électeurs, puis nos militants nous ont quittés, et le Parti socialiste a été discrédité.

 

 

 

En cinq ans, il y a d’abord eu de l’attente, puis des inquiétudes, de l’impatience, de la déception, puis des amertumes, des exigences, des colères, et enfin une opposition. Puis un rejet massif, parfois de l’écœurement, de la haine, ont frappé notre Parti socialiste jusqu’à ce désastre final du 23 avril et du 18 juin 2017.

 

C’est la gauche socialiste, MLG, D&S, nous, puis ceux qui ont été appelés « les frondeurs » qui ont essayé de résister à toute cette dérive. Nous en avions la totale légitimité politique. Nous n’étions que 13,7 % au congrès de Toulouse et 30 % du parti à celui de Poitiers. Mais même la majorité du parti à Poitiers votait pour la « reconstruction de la hiérarchie des normes » au travail… et la loi El Khomri piétinait ce vote deux mois après.

 

Nous avons essayé de sauver à temps, pédagogiquement, puis plus fermement, le quinquennat, la gauche, le parti.  S’il y a un reproche à nous faire, c’est de n’avoir pas été assez vite, assez loin et assez fort, ensemble, jusqu’au bout pour imposer une alternative tout au long de ces cinq ans.

 

 

 

Une autre politique était possible si le Parti socialiste avait résisté sur un socle solide. Nous n’aurions pas tout perdu.

 

En mai juin 2012, nous avions tout : pour la gauche, c’était un pouvoir sans précédent, historique, la présidence, la majorité absolue à l’Assemblée, au Sénat (pour la 1e fois depuis 200 ans), deux villes sur trois, vingt régions sur vingt-deux, soixante et un départements sur cent. Un élan populaire sans précédent avait chassé la droite.

 

Notre peuple avait tout donné à la gauche, comme jamais. Et en cinq ans, nous avons tout perdu, en sept élections : les municipales, les européennes, les sénatoriales, les territoriales, les régionales, les présidentielles, les législatives.

 

 

 

C’est décisif de souligner cela : parce qu’on ne peut pas repartir de zéro, faire comme si de rien n’était, compter sur l’oubli, car les électeurs se sont sentis trahis, spoliés, piétinés. Ils s’en souviendront longtemps. D’ailleurs, ils nous ont tous mis dans le même sac à l’arrivée, il était impossible de résister à la marée. Ceux qui ont été appelés « les frondeurs » aux côtés de la gauche socialiste, ont payé le prix des limites de leur combat : ils essayaient de défendre « en idées » le PS de gauche, mais ils ont été emportés à cause du « réel » de la politique de l’aile droite.

 

Quand le PS recule, toute la gauche recule, avec cette fois une « correction » légère de cette logique puisque PCF et FI ont pu quand même gagner quelques députés.

 

D’où le séisme contre les institutions, la montée de l’extrême droite, la chute des partis traditionnels, 32 % à l’extrême droite, l’abstention massive jusqu’à 58 % de non-participation, et encore des millions de vote nuls ou blancs.

 

La sanction électorale est si profonde que pour relever le Parti socialiste, et la gauche, et le pays, il faut mettre à jour, balayer, tirer le bilan de tout ce qui s’est passé dans ce maudit quinquennat. Nul ne peut nous redonner du crédit, de l’écoute, de l’appui si nous ne le faisons pas.

 

 

 

Cela veut dire restaurer la démocratie dans le parti du socialisme : que le pouvoir revienne aux militants, aux adhérents, et que les responsables et les élus soient sous leur contrôle.

 

Que les sections fonctionnent mensuellement, régulièrement, débattent, soient consultées, votent, et que votent ceux qui y participent, pas des adhérents fantômes ni les seuls obligés. On se bat pour des idées, pour le salariat, le clientélisme n’est pas le but.

 

Qu’une direction soit inclusive, et sans exclusive, collégiale, et puis qu’un congrès scrupuleusement démocratique redresse la barre.  Il faudrait prendre le temps de discuter, mais pas trop longtemps, car les combats vont aller vite contre les ordonnances anti-travail et les décisions fiscales anti-protection sociale, anti-salaire brut.

 

La gauche ne peut pas être organisée à l’ancienne, par un parti vertical, plébiscitaire et centraliste, avec une seule fonction tribunicienne. C’est impossible. La démocratie, cela fait partie du programme.

 

C’est à cette condition et à celle de revenir aux fondamentaux du socialisme qu’on peut reconstruire un parti de masse.

 

Revenir aux fondamentaux : le socialisme une idée neuve

 

 

On ne peut retenir l’analyse que tout cela a été imposé par les nécessités, par les contingences de la mondialisation ou de l’Europe, parce que c’est faux. Les arguments du genre : « On ne pouvait pas faire autrement » sont faux ! Archi-faux ! On pouvait faire autrement.

 

L’action politique, ce n’est pas se plier à l’existant mais modifier l’existant.

 

D’ailleurs, le chômage en France est davantage dû au patronat français qu’à la mondialisation ou à l’Europe. Trop faciles, les excuses internationales !  Des mesures françaises permettraient de le faire reculer en masse, avec l’arrêt des travailleurs détachés, avec le contrôle des heures supplémentaires, avec la baisse de la durée du travail, avec la redistribution des dividendes. C’était à la portée d’un gouvernement de gauche s’il avait voulu être de gauche.

 

 

 

La France n’a jamais été aussi riche et les richesses aussi mal redistribuées. Il existe 600 milliards d’avoirs français dans les paradis fiscaux, 80 milliards de fraude fiscale ; les 58 multinationales « optimisent » 100 milliards au Luxembourg (Luxleaks), les 500 familles les plus riches possèdent 450 milliards, la France a le record d’Europe des du nombre de milliardaires, 1% des Français possèdent près de 50 % du patrimoine du pays… Rien ne nous obligeait à imposer rigueur et austérité, ni la réduction des déficits, ni la « dette » présumée.

 

Car la réduction des déficits pouvait provenir d’une relance et non pas du resserrement des coûts. Car la « dette » présumée ne vient pas de la hausse des dépenses publiques mais de la baisse des recettes fiscales : si nous avions gardé ou retrouvé le taux d’imposition de Lionel Jospin de 1999, la France n’aurait ni dette ni déficit. Notre budget social est en équilibre, trop d’ailleurs, car il serait logique qu’il ne le soit pas avec 6,6 millions de chômeurs (de toute façon il ne génère que 10 % de la dette présumée). Notre budget collectivités territoriales pouvait être moteur et non pas drastiquement compressé (il ne génère que 11,5 % de la dette présumée). En fait 78, 5 % de la « dette » présumée provient du budget de l’État parce manque de recettes, et notamment de recettes sur les impôts des 1000 entreprises qui produisent 50 % du PIB.

 

Nous aurions pu, avec une réforme fiscale et bancaire, avoir un tout autre quinquennat : nous, D&S, l’avons dit pas à pas, pédagogiquement, puis de plus en plus fort. Il était possible de relancer l’économie et l’emploi, par la pression d’un État volontaire, au lieu de s’en remettre aux banques et multinationales.

 

Mais François Hollande, Manuel Valls, Myriam El Khomri et derrière eux Jean-Pierre Jouyet et Emmanuel Macron, avec tous leurs ministres suivistes se sont entêtés jusqu’au bout et ont préféré casser le droit du travail plutôt que freiner les exigences de la grande finance.

 

On a vu lorsque Jeremy Corbyn la réorienté à gauche, le Labour Party a amélioré les chances de gagner et que le parti est revenu à 600 000 adhérents.

 

On voit qu’au Portugal un gouvernement d’alliance PSP, PCP et bloc de gauche semble réussir politiquement et économiquement : l’unité de la gauche, la relance, ça peut marcher.

 

 

 

Revenir à notre base sociale : PS, parti du salariat, 93 % des actifs

 

 

 

 

Le problème n’est en effet pas, de « l’espace politique » des socialistes, il est

 

« Qui sommes-nous, qui défendons nous, pourquoi et comment » ?

 

Nous sommes ou voulons être le parti du salariat,

 

De ceux qui produisent les richesses et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent,

 

Le parti de ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre,

 

Le parti de ceux qui sont exploités, opprimés,

 

Le parti qui veut redistribuer les richesses.

 

Parce que l’égalité formelle et réelle aident au développement des civilisations, des économies, des collectivités et des individualités, à l’émancipation de l’humanité.

 

Et c’est notre idéal. On se bat pour le réaliser. Le socialisme est devant nous.

 

Ce qui compte, c’est la base sociale que nous représentons et défendons, et c’est le salariat. C’est 93 % des actifs. 93 % !

 

L’immense majorité productive de notre peuple (et les jeunes sont des salariés en formation, les chômeurs des salariés temporairement privés d’emploi, et les retraités vivent directement grâce aux salaires).

 

Faites bien attention à cela :

 

Car il n’y a que 7 % d’indépendants, artisans, commerçants, rentiers, startupers, VTC, auto-entrepreneurs, petits, moyens et grands patrons, affairistes, lobbyistes,…  et pourtant ils sont les héros de Macron, les « sans statuts ».

 

Macron, le président « jupiterien », c’est Jupiter et Uber, l’anti-salariat, l’anti-socialiste, c’est un libertarien autoritaire ; l’ultra-libéralisme va avec la poigne de fer, le tonnerre au service des seuls dieux menaçant les exploités précaires en bas.

 

Or ces idées et milieux-là ont  exercé d’énormes pressions sur les sommets de notre parti, et nous ont détourné de notre électorat massif, les salariés. Nous avons couru avec Terra Nova et Cie, après une chimère minoritaire, une vision fictive des prétendus couches moyennes supérieures, et perdu notre base réelle :

 

Or 50 % des salariés gagnent moins de 1700 euros,

 

98 % d’entre eux sont en-dessous de 3200 euros,

 

9 millions sont en-dessous de 900 euros,

 

C’est à eux que les socialistes doivent s’adresser, notre camp est le salariat et il est majoritaire, revenons à cette base sociale et à ses aspirations :

 

Que les salaires augmentent et que les dividendes baissent,

 

Que les inégalités se réduisent,

 

Qu’il n’y ait pas de revenus supérieurs à 20 fois le Smic,

 

Que le Code du travail respecte la civilisation, la dignité des femmes et des hommes au travail.

 

Ce sont les entreprises qui doivent s’adapter aux droits du travail et pas l’inverse.

 

 

 

 

 

Le PS, parti de la redistribution des richesses, d’abord :

 

 

 

 

La conclusion c’est qu’il ne peut pas y avoir d’hésitation, il faut évidemment voter contre la confiance à Macron.

 

Il ne peut pas y avoir d’abstention, on ne peut pas être entre deux chaises, on ne peut pas repartir d’un mauvais pied. Vous imaginez : si pour les cinq ans qui viennent on commence en donnant l’impression qu’on ne sait pas comment se situer, on est foutus. Aucune chance de restaurer notre image, de continuer à travailler ensemble. Et ceux qui ne le veulent pas, qu’ils fassent un autre parti explicitement libéral, dommage, mais que ce soit clair.

 

On ne peut pas être Macron et socialiste,

 

C’est incompatible,

 

On ne peut pas cautionner les ordonnances anti-travail,

 

On doit lutter contre la suppression de l’ISF, et pour un revenu maximal à 20 fois le smic,

 

On ne peut accepter la fin de 1200 000 fonctionnaires alors qu’il en manque tant,

 

Le CICE permanent et élargi, c’est non,

 

On ne peut accepter la fin du salaire brut.

 

Sinon, jamais nous ne nous reconstruirons utilement pour le salariat.

 

Il faut le dire :

 

On veut la hausse du Smic, oui ou non ?

 

On veut favoriser les salaires et baisser les dividendes (record historique) oui ou non ?

 

On veut contrôler les licenciements et pas les faciliter, oui ou non ?

 

Notre République doit contrôler les 1000 entreprises qui produisent 50 % du PIB, et on ne se soumet pas à elles. On veut remplacer la dictature invisible du marché, par la main visible de la démocratie.

 

 

Une plateforme pour toute la gauche :

 

 

 

Il n’est pas si difficile que cela d’écrire un nouveau programme qui corresponde aux plus anciennes, plus profondes et plus légitimes de nos traditions socialistes,  et qui fasse l’unité de toute la gauche  :

 

Des sous ! Des salaires !

 

 

1°) priorité à la feuille de paie par la hausse du Smic  à  1800 brut,  la hausse immédiate de 10 % des points d’indice du bas de l’échelle de la Fonction publique, des minima sociaux, des allocations handicapés, des petites retraites, du revenu universel pour les jeunes de 18 à 25 ans, de l’allocation dépendance, comme branche de la Sécurité sociale, et création d’un salaire maxima à 20 fois le Smic.

 

Du travail et de l’emploi pour tous

 

 

2°) abrogation de la loi El Khomri et reconstruction d’un droit du travail d’ordre public social, basé sur le principe de faveur, où la loi l’emporte sur le contrat.

 

Toute activité de travail dépend du Code du travail et des droits sociaux qui sont liés (non à l’ubérisation),

 

réduction progressive et massive du temps de travail (semaine à 32 h ) sur la semaine et sur la vie (retraite à 60 ans),

 

Rétablissement du contrôle administratif des licenciements abusifs,

 

quotas (5% ) limitant la précarité (CDD, CDII, intérim, saisonniers…) ,

 

renforcement des institutions représentatives du personnel, CE, DP, CHSCT, DS, participation des salariés aux CA, droit syndical,

 

retour aux conventions collectives négociées par branches,

 

renforcement de l’économie sociale et solidaire, de la justice prud’homale, de l’inspection du travail (doublement des effectifs et indépendance), de la médecine du travail (et scolaire), élections aux caisses de Sécurité sociale, reconnaissance du burn-out,

 

et meilleure reconnaissance et réparation des maladies professionnelles, régulation de la sous-traitance, amélioration et respect du statut de la Fonction publique, grand service public de formation professionnelle continue.

 

gratuité de la santé pour tous

 

 

3°) Protection sociale renforcée pour toutes et tous, payée par le capital avec le salaire, priorités aux politiques de prévention, médecine scolaire et du travail, hôpitaux, maison de santé, maisons de retraite, autour de LA grande mutuelle, la sécurité sociale (fin du RSI), fin du millefeuille des complémentaires, prévoyances, etc., remboursement des médicaments et des lunettes et de la dentisterie.

 

Développement de la pratique d’activités physiques et sportives (équipements/ facilitation), amélioration de la qualité des soins, maintien à domicile, aux aidants, allocation dépendance suffisante, places d’accueil handicapés, procréation médicalement assistée, soins palliatifs et droit à mourir dans la dignité.

 

Education prioritaire et vive la culture

 

 

4°) Service public de la petite enfance, congé paternité des 6 semaines,

 

droit aux allocations familiales dès le premier enfant, et ensuite calculées par enfant,

 

scolarisation pour les handicapés,

 

école obligatoire dès 3 ans,  maximum de 25 élèves par classe, mixité sociale et scolaire, et groupes ad hoc pour les « décrocheurs », formation continue des enseignants, plus 40 000 enseignants en cinq ans, priorité budgétaire à l’enseignement supérieur et à la recherche,  favoriser la mobilité internationale,

 

service public national de la formation professionnelle continue,

 

effort public pour la culture à 1% du PIB,  arts à l’école, statut de l’artiste,

 

 

 

De l’impôt direct et progressif : D’abord pour ceux d’en-haut

 

 

5°) Réforme fiscale en profondeur : faire sauter le verrou de Bercy, traquer massivement la fraude fiscale, contre les paradis fiscaux et l’optimisation fiscale, augmenter l’IS des 58 multinationales et des 1000 plus grosses sociétés, conforter l’ISF, mette en place 20 tranches d’impôt, taxes sur les dividendes, fiscalité directe et progressive, diminuer la TVA, fiscalité plus verte.

 

Contrôle, transparence et taxation des banques et de la rente

 

 

6°) Réforme bancaire en profondeur, séparation des banques de dépôts et d’affaires, taxe dite Tobin, taxe bancaire, taxe sur les dividendes, audit public de la dette, et renégociation de celle-ci, la BCE doit pouvoir prêter directement aux États,  BPI puissante (nationalisation d’une des 4 grandes banques )

 

Réorientation économique par la demande, pour nos besoins

 

 

7°) réforme budgétaire :  budget participatif, chiffrage des dépenses/recettes globales,

 

1°) développement massif des services publics, de l’énergie, l’eau, l’air, des transports, de l’école, de la santé, de la justice, de la police de proximité, des éducateurs, des soins aux personnes, maisons de service publics.

 

2°) investissements 100 milliards dans la transition écologique, numérique, la recherche…

 

3°) défense et reprise y compris par nationalisations de nos grandes industries 50 % aux marchés publics

 

4°) Contrôles des grandes entreprises par la puissance publique, les salariés, les usagers

 

5°) 150 000 logements sociaux, encadrement des loyers, garantie universelle pour les loyers, bouclier énergétique, plan de renouvellement urbain dans les quartiers populaires

 

6°) priorité et maillage du réseau ferroviaire public,

 

très haut débit partout,

 

fonds d’égalité pour les Outremer

 

Le choix d’une planification pour une économie verte

 

 

8°) Soutien planifié à la transition énergétique, sortie du nucléaire en 25 ans et énergies renouvelables et durables avec programmation, agenda pour des investissements soutenus à la défense des mesures de la COP 21, de la biodiversité, de l’environnement, contre la pollution, les particules fines, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, sobriété énergétique – économie « bleue » de la mer – haut débit numérique – économie du loisir, de la culture.

 

Préservation des biens communs, conférence des territoires, protection du maillage des départements, des communes et des élus, défense notamment de nos petits et moyens agriculteurs, conditions de travail, droits sociaux, dans le cadre d’une PAC prévoyant la régulation des marches et des risques. Pour le respect du bien-être animal.

 

Sécurité, libertés et justice vont de pair

 

 

9°)  Pour la sécurité enquêteurs et éducateurs, renforcement des moyens de la police (5000 postes, zones de sécurité prioritaires), récépissés de contrôles d’identité,  légalisation du cannabis.

 

Justice, fin de tout statut d’exception, peines alternatives, prévention de la récidive, actions de groupe, spécificité de la justice des mineurs (pas de pénal sans droit), contre toutes les discriminations raciales, ethniques, homophobes, sexistes (IVG, planning familial, contre les violences faites aux femmes, égalité salariale imposée, partage face aux métiers, parité en politique). Accessibilité pour les handicapés, maisons départementales pour les handicapés

 

Loi sur la presse contre les concentrations, statut des journalistes et des sources, respect pour lanceurs d’alerte, service public audiovisuel réellement pluraliste. Souveraineté garantie, budget et moyens, pour nos forces armées en défense de notre territoire.

 

 

 

En avant vers la VI° République,

 

10°) Pour une République sociale, démocratique, parlementaire, écologique, féministe, laïque, internationaliste et pacifiste

 

 

La laïcité respectueuse et bienveillante selon la loi 1905, 49.3 citoyen, reconnaissance du vote blanc, droit de vote aux étrangers, élections à la proportionnelle, conférence pour une VI° République, élection d’une Constituante avant la fin du quinquennat, contrôle des conflits d’intérêts,  non-cumul des mandats y compris dans le temps, pas d’élus sans casier vierge, transparence totale dans les revenus des élus,

 

 

 

L’Europe sera sociale ou périra

 

 

11°) Défense acharnée de l’Europe des peuples contre les nationalismes, les xénophobies, les replis identitaires, combat contre l’UE libérale actuelle et ses terribles dégâts sans fin, dénonciation et renégociation de la directive travailleurs détachés, et aussi de celle contre le secret des affaires, bataille contre les choix austéritaires, aller le plus loin possible dans le Plan A de changement sous menace de plan B de rupture (car de toute façon l’UE est fragilisée et menacée dans son existence).

 

Aller le plus loin possible dans le rassemblement de forces, de majorités pour démocratiser l’Europe, s’opposer aux diktats de la finance et des banques, reconstruire une Europe harmonisée par le haut sur le plan social et fiscal. Traité de démocratisation de la zone euro, vers un Smic européen contre le dumping social, pour le juste échange, le droit du travail constitutif du droit de la concurrence, coopération européenne dans la défense et la lutte contre le terrorisme.

 

Monde multipolaire et pacifique

 

 

12°) Pour un monde multipolaire, contre tout impérialisme et néo-colonialisme, soutien à la bataille de l’ONU pour le recul de la fabrication et des ventes d’armes, pour le désarmement généralisé, pour les coopérations internationales, mondiales et régionales, contre les interventions militaires d’ingérence, pas de loi du talion, pour le respect de l’égalité des droits entre les peuples, reconnaissance de l’État palestinien.

 

 

 

L’unité de la gauche, encore, comme toujours, plus que jamais :

 

 

 

 

Alors, oui, retravaillons ensemble, reconstruisons, soyons unanimes pour combattre la majorité présidentielle et tout ce qu’elle charrie de dangereusement anti-social. Le Macronisme, ce n’est pas le centre, c’est la droite, c’est bien Macron qui a dit à la BBC, que « les Britanniques ont eu la chance d’avoir Margaret Thatcher » ?

 

Nous voulons plutôt la chance de travailler comme Jeremy Corbyn, et, en nous réorientant à gauche, de renouer tous les liens si précieux avec toutes les forces de gauche PCF, FI, EELV, sans exclusive. Travaillons à un intergroupe parlementaire avec les autres forces de gauche. Bataillons pour que la gauche unie et démocratique renaisse, s’impose et gagne sur une plateforme commune en douze points comme celle résumée ci-dessus.

 

La gauche, c’est un maillage pluriel, des alliances plurielles appuyées sur des syndicats, des associations, des territoires, des quartiers, des villes, des entreprises, des bureaux, des écoles, des universités… Restons et travaillons ensemble, si nous sommes tous démocrates et socialistes. Et renouons avec toute la gauche, tous ses partis, tous ses syndicats, tous ses courants. Il faut appeler  Mélenchon et s’il refuse, être unitaires pour deux jusqu’à ce qu’il l’entende et l’accepte, car à un moment, ça deviendra forcément une demande majoritaire du salariat.

 

Multiplions les rencontres ouvertes, sincères, les débats, des assises, tenons un congrès socialiste, puis mettons en place une coordination permanente de toute la gauche, sans exclusive, soutenons les luttes sociales, renouons avec le salariat et le socialisme redeviendra une idée neuve, l’égalité, la fraternité, la liberté aussi.

 

Intervention au séminaire du BN du PS mardi 20 juin Contre Jupiter et Uber

Nous étions cent aujourd’hui au séminaire du BN, une quarantaine d’interventions, voici la mienne :

Le problème n’est en effet pas, de « l’espace politique » des socialistes, il est « qui sommes nous, qui défendons nous, pourquoi et comment » ?

Nous sommes ou voulons être le parti du salariat,

De ceux qui produisent les richesses et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent,

Le parti de ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre,

Le parti de ceux qui sont exploites, opprimés,

Le parti qui veut redistribuer les richesses,

Parce que l’égalité formelle et réelle aident au développement des civilisations, des économies, des collectivités et des individualités, à l’émancipation de l’humanité.

Et c’est notre idéal. On se bat pour le réaliser.

Ce qui compte c’est la base sociale que nous représentons et défendons, et c’est le salariat. C’est 93 % des actifs. 93 % !

L’immense majorité productive de notre peuple (et les jeunes sont des salariés en formation, les chômeurs des salariés temporairement privés d’emploi, et les retraites vivent en direct grâce aux salaires).

Faites bien attention à ça

Car il n’y a que 7 % d’indépendants, artisans, commerçants, agriculteurs, start-upeurs, VTC, auto entrepreneurs, petits, moyens et grands patrons, affairistes, lobbyistes, traders et pourtant ils sont les héros de Macron, les « sans statuts ».
Macron c’est Jupiter et Uber, l’anti salariat, l’anti socialiste, c’est un libertarien autoritaire, l’ultra-libéralisme va avec la poigne de fer, le tonnerre au service des seuls dieux et les esclaves en bas.

Or ces idées et milieux là ont pressionné fortement les sommets de notre parti, et nous ont détourné de notre électorat massif, les salariés. Nous avons couru avec Terra Nova et cie, après une chimère minoritaire, une vision fictive des prétendus couches moyennes supérieures, et perdu notre base réelle :

Or 50 % des salariés gagnent moins de 1700 euros,

98 % d’entre eux sont en-dessous de 3200 euros,

9 millions sont en-dessous de 900 euros,

C’est à eux que les socialistes doivent s’adresser, notre camp est le salariat et il est majoritaire, revenons à cette base sociale et à ses aspirations :

Que les salaires augmentent et que les dividendes baissent,

Que les inégalités se réduisent,

Qu’il n’y ait pas de revenus supérieurs à 20 fois le Smic,

Que le code du travail respecte la civilisation, la dignité des femmes et des hommes au travail.

Ce sont les entreprises qui doivent s’adapter aux droits du travail et pas l’inverse.

 

A partir de là, oui, puisque la question est posée, c’est dans l’intérêt, non pas de « nous » mais du salariat et de la gauche, nous les défendrons ils nous donneront leur voix, nous serons utiles à nouveau

Pour ça, oui, nous devons continuer à travailler ensemble encore et encore après ce désastre :

- Pour un grand parti démocratique pluraliste de la gauche et pour la gauche unie.

- Pour un parti pluriel, de débat, unitaire, avec le respect et l’association des idées, des directions collégiales élues a la proportionnelles et inclusives.

 

La gauche ne peut pas être organisée à l’ancienne, par un parti vertical, plébiscitaire et centraliste avec une seule fonction tribunicienne. Ca ne se peut pas, et je dirais, ca ne doit pas gagner. La démocratie cela fait partie du programme.

 

La gauche c’est un maillage pluriel, des alliances plurielles, appuyées sur des syndicats, des associations, des territoires, des quartiers, des villes, des entreprises des bureaux, des écoles, des universités… Restons et travaillons ensemble si nous sommes tous socialistes et démocratiques, démocrates et socialistes. Et renouons avec toute la gauche, tous ses partis, tous ses syndicats, tous ses courants. Et il faut appeler Mélenchon et s’il ne veut pas, être unitaires pour deux jusqu’à ce qu’il l’entende et l’accepte, car à un moment ça deviendra forcément une demande majoritaire du salariat.

 

Et je propose qu’il y ait un groupe parlementaire solide dans l’opposition, le notre, mais aussi le maximum possible d’unité et si possible un intergroupe avec le reste de la gauche, PCF FI.

 

Social et démocrate, socialiste, ces mots sont toujours une idée neuve, ils incarnent un programme fort, le plus beau des programmes. Evidemment si on est vraiment démocrates, si ce sont vraiment les militants qui débattent et décident, si les sections, les fédérations fonctionnent respectueusement vis à vis de toutes les sensibilités, c’est bien d’être pluralistes, si on s’écoute, si on se respecte, s’il n’y a pas d’exclusive, si on défend le social au cœur.

Et l’écologie cher Guillaume Balas est une question sociale.

Et oui, comme le disait Laurent Baumel, il ne faut pas retomber dans le crétinisme présidentiel,

Et que le Parti se fasse tuer par ceux qu’il a élu.

On dit à chaque fois que le parti va être vigilant puis on cède et on coule. Comme disait Cambadelis, « le parti propose et le gouvernement dispose » Non et non, le parti avait un « projet » il a une « ligne » adoptée votée, il l’applique et ses groupes parlementaires et ses élus l’appliquent.

C’est dans ce sens-là que fonctionne la discipline si cela à un sens pas dans le sens inverse de rappeler à l’ordre les militants qui défendent la ligne votée contre le présidentialisme qui trahit. la ligne.

Et on ne peut pas se reconstruire sans tirer un bilan sur le quinquennat maudit. Il nous a fait tout perdre : sept élections, sept, nous avions tout en 2012, c’est une telle catastrophe qu’il ne nous laisse rien en 2017. J’étais de ceux qui l’avaient dit pas à pas a temps en suppliant qu’on change la ligne en cours de toute, on n’a pas été écoutés. C’est quand même un verdict incontournable, on gouverne pour nos électeurs, pas contre eux.

Je veux bien ne pas en faire un préalable envers ceux qui y ont cru et qui réfléchissent, ici, aujourd’hui, mais il va bien falloir que cela se dise, se sache, se tranche, On ne va pas garder un « rapport Khrouchtchev secret » là-dessus.

La conclusion c’est qu’il ne peut pas y avoir d’hésitation, il faut évidemment voter contre la confiance à Macron.

Il ne peut pas y avoir d’abstention, on ne peut pas être entre deux chaises, on ne peut pas repartir d’un mauvais pied. Vous imaginez si pour les 5 ans qui viennent on commence en donnant l’idée qu’on ne sait pas comment se situer, on est foutus. Aucune chance de restaurer notre image, de continuer à travailler ensemble. Et ceux qui ne le veulent pas, qu’ils fassent leur parti, dommage, mais que ce soit clair.

On ne peut pas être Macron et socialiste,

C’est incompatible,

On ne peut pas cautionner les ordonnances anti travail,

La suppression de l’ISF,

La fin de 1200 000 fonctionnaires alors qu’il en manque tant,

Le CICE permanent,

La fin du salaire brut.

Sinon jamais nous ne nous reconstruirons utilement pour le salariat.

Et là il faut le dire :

On veut la hausse du smic, oui ou non ?

On veut favoriser les salaires et baisser les dividendes (record historique) oui ou non ?  On veut contrôler les licenciements et pas les faciliter !

Notre République doit contrôler les 1000 entreprises qui produisent 50 % du Pib, et on ne se soumet pas à elles. On veut remplacer la dictature invisible du marché, par la main visible de la démocratie

Et on peut être un parti de masse, je me rappelle quand Cambadelis il y trois ans, nous passait en CN des diapositives proposant un parti des 500 000… on est plutôt rabougris,

Mais il y a deux exemples en Europe, même si le PSE va mal qui peuvent nous inspirer, – celui du Labour party rabougri lui aussi par le sinistre Blairisme, et qui renaît avec Jeremy Corbyn : 600 000 membres, parce qu’il y avait un besoin de gauche, forcement, et dans le jeunesse britannique,  et ils ont fait une remontée électorale considérable, et Corbyn a gagne dans les trois collèges, syndicaux, élus, adhérents c’est le plus grand parti de masse socialiste aujourd’hui.

-       Et puis le Portugal ou l’unité de la gauche PSP, PCP, BdG, a marché et semble réussir, bien mieux qu’ailleurs.

Alors oui retravaillons ensemble, reconstruisons, soyons unanimes pour combattre la majorité présidentielle et tout ce qu’elle charrie de dangereusement anti social, le Macronisme, ce n’est pas le centre, c’est la droite, et c’est bien Macron qui a dit à la BBC, que « les britanniques ont eu la chance d’avoir Margaret Thatcher » ?

Nous voulons plutôt la chance de travailler comme Jeremy Corbyn, et, en nous ré orientant à gauche, de renouer tous les liens si précieux avec toutes les forces de gauche PCF, FI, EELV, sans exclusive.

 

 

 

Intervention au Bn du dimanche 18 h le 18 juin 17 Voter contre la confiance au gouvernement Macron-Philippe

Quelques mots pour ne pas laisser ce BN avec si peu de participants se terminer avant d’être commencé.

1°) D’abord sur le sens de cette défaite mécanique du point de vue institutionnel. Ce ne sont pas les électeurs ni leur prétendue « fatigue » qui est en cause pour expliquer l’abstention de 57 %. Ce sont des institutions caricaturales  qui donnent à croire qu’une fois l’élection présidentielle tranchée tout est tranché. Une fois le roi élu, plus rien ne compte, et même pas les députés, avec ce calendrier en cascade les législatives sont dépouillées de tout enjeu politique réel. C’est une campagne où on ne peut plus parler sur le fond mais seulement de manœuvres : donner une majorité, corriger une majorité, partager une majorité… alors évidemment les électeurs fuient peu à peu, d’un scrutin à l’autre.  C’est une preuve de plus, ces 57 %, qu’il faut changer la V° république épuisée et marcher vers une VI° République parlementaire. C’est dramatique d’avoir un « roi » élu avec, combien, 11 à 14 % des Français, avec  16 % de voix réelles, et les autres voix par défaut, et ce meme « roi » atteint des 62 % puis une majorité artificielle de 75 %, alors qu’il est minoritaire. Il faut dénoncer cette majorité artificielle qui ne lui donne pas en plus le droit de boycotter son propre parlement en faisant des ordonnances qui, de surcroit, sont restées secrètes et hors débat électoral. On est dans une caricature anti démocratique.

2°) Sur ces ordonnances, vient de percer l’idée que les plans sociaux seraient fixés a un seuil de 30 salaries licenciés au lieu de 10 salariés licencies. C’est sorti comme ça en douce, toujours sans débat, et si c’est vrai, c’est un recul énorme de plus. Macron, c’est monsieur chômage facile.

Ce sera des centaines de milliers de futurs chômeurs encore moins protégés, de futurs licenciés sans droits, et sans compensation. Et ensuite comme chômeurs, ils seront encore matraqués avec le seul choix, entre deux emplois a salaire plus bas ou a distance plus grande. On pourrait ce soir, matraquer cela, sur les plateaux télévisions, car il vaut mieux, déjà aborder le fond, la casse du travail, la casse des droits, l’arbitraire des entreprises, la toute puissance patronale, le malheur des salariés, qui va résulter du nouveau pouvoir. Macron veut une société sans statuts, arbitraire et autoritaire, nous voulons une société solidaire et protectrice. Nous défendrons aussi le salaire brut contre la suppression qu’il veut en faire. Ca tranche une fois de plus la nature du Macronisme, de droite, et extrême, thatchérien, c’est bien lui qui a dit aux Britanniques sur la BBC : « vous avez la chance d’avoir eu Margaret Thatcher »

3°) Je ferais aussi remarquer que quand le Parti socialiste recule toute la gauche recule. Car l’électorat de gauche est le même pour tous. Ca tranche la question de la nature de France insoumise. Nos électeurs se sont montrés complémentaires, et se sont reportés sur les uns et les autres. Ca tranche aussi la question de l’unité de la gauche, encore et encore. Pour un groupe ou un intergroupe parlementaire, rose rouge vert, unitaire, indépendant anti Macron, la première question sera fondatrice et re-fondatrice : voter contre la confiance au gouvernement Macron-Philippe. La gauche se reconstruira ainsi dans le débat et dans l’union contre Macron.