AccueilL’évaluation en éducation et en formation face aux transformations des sociétés contemporaines

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Publié le mardi 04 juillet 2017 par Anastasia Giardinelli

Résumé

Le monde contemporain est marqué par des changements rapides qui s’opèrent au niveau des modes de gestion politique, des modèles économiques et, plus largement, au niveau de la vie en société. Toutes ces transformations ont évidemment un impact sur les milieux de l’éducation et de la formation, les contraignant à s’adapter voire à évoluer. Le colloque se propose d’analyser comment ces changements affectent les politiques, les formes et les effets de l’évaluation dans les différents milieux de l’éducation et de la formation.

Annonce

30e colloque de l’ADMEE-Europe au Luxembourg – 10 au 12 janvier 2018

Argumentaire

Le monde contemporain est marqué par des changements rapides qui s’opèrent au niveau des modes de gestion politique, des modèles économiques et, plus largement, au niveau de la vie en société. Parmi ceux-ci, il convient notamment d’évoquer l’intensification de la mondialisation de l’économie, l’influence d’organisations intergouvernementales sur les modèles de gouvernance nationaux, l’évolution galopante des technologies (accès et connectivité plus grande à Internet, technologies mobiles, outils numériques, robotique, intelligence artificielle, …) ainsi que le développement des connaissances scientifiques dans de nombreux domaines. En parallèle, on soulignera que les populations se caractérisent, dans la plupart des sociétés, par une diversité grandissante (culturelle, linguistique ou socioéconomique).

Toutes ces transformations ont évidemment un impact sur les milieux de l’éducation et de la formation, les contraignant à s’adapter voire à évoluer. En guise d’exemples, on citera le développement de politiques de régulation de la qualité des services éducatifs, l’introduction massive de technologies et d’outils numériques dans les salles de classe, l’intérêt pour la pratique éducative de résultats de recherche issus des sciences cognitives, la mobilité accrue des travailleurs et des apprenants qui pose le défi d’une certification reconnue internationalement ou encore l’hétérogénéité des populations scolaires et les enjeux qui y sont liés. Comment ces changements affectent-ils les politiques, les formes et les effets de l’évaluation dans les différents milieux de l’éducation et de la formation ?

Le 30e colloque de l’ADMEE-Europe propose d’examiner cette problématique en faisant appel à des contributions venant de tous les milieux de l’éducation et de la formation (accueil de la petite enfance, enseignement fondamental et secondaire, enseignement supérieur, formation continue, formation tout au long de la vie). En complément des cinq réseaux thématiques de l’ADMEE-Europe, quatre axes thématiques spécifiques sont proposés.

Axes thématiques proposés

Axe 1 : Evaluation et politiques de régulation de la qualité

Dans l’ensemble des pays industrialisés, les politiques traditionnelles de pilotage de l’éducation et de la formation sont progressivement remplacées, certes avec des variantes, par des politiques de régulation axées sur la reddition de compte (accountability), le pilotage par les résultats et la mise en place de dispositifs d’assurance-qualité.

Ces politiques définissent des objectifs à atteindre et fixent des standards de qualité. Elles visent principalement deux niveaux : celui des entités qui composent les différents systèmes d’éducation et de formation (par exemple, les crèches pour l’accueil de la petite enfance, les établissements scolaires pour l’enseignement obligatoire, les institutions non-universitaires et universitaires pour l’enseignement supérieur) et celui des professionnels qui travaillent dans ces entités (puéricultrices, enseignants, directions, formateurs, …). Les entités et les professionnels sont à la fois rendus plus autonomes, notamment en ce qui concerne l’utilisation des moyens et le choix des méthodes pour atteindre des objectifs, mais également plus responsables selon une logique d’accountability. C’est cette responsabilisation accrue des entités et des acteurs qui doit les amener à se remettre continuellement en question et à adopter, parfois en bénéficiant d’un accompagnement, les dispositions nécessaires et adéquates dans le cas où la qualité ne serait pas atteinte voire attestée. Selon les pays, différentes approches et différents dispositifs d’évaluation sont utilisés pour s’assurer de la qualité.

Plusieurs questions se posent : Comment définit-on la qualité dans les milieux de l’éducation et de la formation ? Quels dispositifs sont mis en place pour évaluer et réguler la qualité ? Quels sont les effets de l’évaluation ? L’évaluation seule contribue-t-elle vraiment à l’amélioration de la qualité ?

Axe 2 : Evaluation et hétérogénéité grandissante des publics

Les publics accueillis dans les milieux de l’éducation et de la formation sont de plus en plus hétérogènes. Cette hétérogénéité, inhérente à l’histoire des pays ou résultant de migrations plus récentes, se manifeste par une large diversité culturelle, linguistique et socioéconomique, mais elle est aussi le résultat de différents modes de gestion et de fonctionnement des systèmes d’éducation et de formation qui n’ont pour conséquence que de creuser les écarts entre individus en terme d’acquis. Peu importent les sources et les formes de cette hétérogénéité, elle constitue un défi pour les milieux de l’éducation et de la formation.

Alors que certains milieux éducatifs optent pour une gestion externe de l’hétérogénéité (mise en place de structures spécialisées, recours massif au redoublement, orientation vers des filières d’enseignement hiérarchisées, …), d’autres font le pari de valoriser de manière accrue cette diversité en misant sur une logique inclusive qui se caractérise par la personnalisation et la différenciation des enseignements et des parcours d’apprentissage. Comment l’évaluation se situe-t-elle entre ces deux logiques ? A partir de quelles formes d’évaluation peut-on attester de l’efficacité ou de l’équité d’un système de gestion de la diversité ? Y-a-t-il des évaluations plus équitables que d’autres ?

La prise en compte de la diversité au quotidien s’inscrit dans un champ de tensions : les professionnels de l’éducation, une population qui est dans certains pays moins hétérogène que les publics accueillis, doivent combiner une posture d’ouverture à la diversité (culturelle) avec des impératifs d’intégration et créer des conditions d’apprentissage pour favoriser les progressions individuelles sans pour autant mettre à mal la cohésion du groupe. Dans quelle mesure la formation initiale et continue des professionnels de l’éducation traite-t-elle ces enjeux ? Comment la diversité est-elle prise en compte dans les pratiques éducatives et évaluatives ?

Axe 3 : Evaluation et évolution numérique

Au cours des dernières décennies, des progrès remarquables ont été réalisés dans l’accès à l’information et le développement d’outils numériques conçus pour produire, traiter, entreposer, échanger, lire des documents à des fins d’enseignement et d’apprentissage. L’éducation peut aujourd’hui puiser dans un grand réservoir d’outils et de services numériques, comme par exemple les tableaux blancs interactifs, les tablettes, les logiciels, les didacticiels, les plateformes locales d’apprentissage ou les MOOC (Massive Open Online Course), les portfolios électroniques ou encore les manuels numériques.

Les progrès du numérique touchent déjà sensiblement l’évaluation en éducation et en formation et ne cessent de prendre de l’ampleur, ce quel que soit le niveau considéré (élève/apprenant, éducateur/enseignant/formateur, institution, système). De nombreux dispositifs existent déjà comme par exemple l’évaluation (interne ou externe) assistée par ordinateur (computer-based testing) des compétences scolaires des élèves, les logiciels adaptatifs d’apprentissage en salle de classe, l’évaluation directe des apprentissages en cours d’enseignement, l’e-orientation des étudiants ou l’évaluation des enseignements dans l’enseignement supérieur au travers de plateformes informatiques. L’émergence massive de ces dispositifs numériques conduit à se poser la question de leur qualité et de leurs effets réels et on assiste à la naissance de méthodologies et de dispositifs originaux d’évaluation (par exemple au sein de laboratoires d’utilisabilité).

Au fur et à mesure que le numérique se répand dans les domaines de l’éducation et de la formation, il convient de s’interroger non seulement sur les implications qu’il engendre en termes de curricula, de démarches pédagogiques, de formation professionnelle et d’évaluation, mais également de souligner les nouvelles opportunités offertes comme le développement de l’échange, de l’interactivité ou du travail collaboratif. L’évaluation en éducation et en formation est-elle prête à faire face à ces changements ?

Axe 4 : Evaluation et nouveaux apports des sciences cognitives

Les travaux récents en sciences cognitives, notamment en neurosciences cognitives, peuvent-ils avoir un intérêt pour le champ des sciences de l’éducation et de la formation, et en particulier au niveau de l’évaluation ?

D’après certains, la réponse est clairement positive car la compréhension des liens entre les processus neuronaux et l’apprentissage apporte de nouvelles opportunités d’amélioration des pratiques d’enseignement et d’apprentissage. A côté de l’étude de la plasticité cérébrale et des processus cognitifs (p.ex. l’attention, la mémoire, le raisonnement, le développement du langage), deux champs d’étude se sont surtout développés en relation avec l’éducation : l’étude des troubles de l’apprentissage (p.ex. dysphasie, dyslexie, dyscalculie et dyspraxie) et les études portant sur les environnements propices à l’apprentissage (p.ex. milieu cognitif et culturel, climat scolaire, environnement physique de l’école).

D’autres voient d’un œil critique cette « ingérence » des sciences cognitives, en particulier la neuro-éducation, dans le champ éducatif, allant même jusqu’à les accuser d’impérialisme scientiste et techniciste. Pour ces sciences jeunes, le passage du laboratoire à la salle de classe est souvent difficile, notamment parce que les connaissances acquises en laboratoire ne peuvent être applicables telles quelles, sans validation écologique avec des formateurs et des apprenants réels. On observe actuellement des incompréhensions voire certaines tensions entre représentants des sciences éducatives et ceux des neurosciences cognitives. Comment sortir de ce champ en tension ? Quelles sont les retombées réelles des sciences cognitives sur les pratiques éducatives, l’apprentissage et l’évaluation ?

Modalités de soumission

Types de contribution

Trois types de contribution peuvent être soumis :

1. Communication individuelle

Les communications individuelles, regroupées a posteriori en ateliers thématiques par le comité scientifique, peuvent être présentées par une ou plusieurs personnes. Vingt minutes sont consacrées à la présentation et dix minutes à la discussion avec le public. Les ateliers sont animés par un(e) modérateur/trice.

Les propositions de communications doivent se faire en français et être déposées pour le 15 septembre 2017 au plus tard sur la plateforme de soumission au format PDF ou DOCX. Elles comprendront le nom de l’auteur/des auteurs, l’axe thématique ou le réseau thématique choisi, un titre, un résumé court de 300 mots maximum, un résumé long de 1000 mots maximum ainsi que 3 mots-clés.

2. Symposium

Les symposiums sont courts (90 minutes – 3 communications minimum) ou longs (180 minutes – 5 communications minimum). Les contributions d’un symposium sont articulées autour d’une problématique commune et d’un texte de cadrage rédigé par l’organisateur/trice du symposium. Durant le symposium, l’organisateur/trice fait office de modérateur/trice mais peut aussi être l’un(e) des intervenant(e)s. Il lui incombe de décider s’il y a lieu d’organiser un débat final avec un(e) discutant(e). Chaque symposium réunit des auteurs provenant d’au moins trois institutions différentes et de deux pays différents.

Les propositions de communications doivent se faire en français. Elles comprendront le nom de l’auteur/des auteurs, un titre, un résumé court de 300 mots maximum, un résumé long de 1000 mots maximum ainsi que 3 mots-clés. Les responsables des symposiums devront en outre produire un texte de cadrage de 600 mots maximum qui mettra en évidence la cohérence de la problématique et la logique d’articulation entre les différentes communications formant un symposium. Il/elle indiquera le cas échéant le nom d’un(e) discutant(e). La proposition d’un symposium devra être déposée sur la plateforme de soumission pour le 15 septembre 2017 au plus tard par l’organisateur/trice du symposium.

Important : pour les symposiums, c’est la personne responsable de la coordination qui se charge de collecter les différentes propositions et qui les réunit en un seul et unique fichier (PDF ou DOCX). Ce fichier reprend les documents des différentes interventions ainsi que le texte de cadrage. Les auteurs qui communiquent dans le cadre d’un symposium ne doivent donc pas soumettre leur communication directement.

3. Poster

Un poster présente de manière concise une étude/un projet scientifique et les résultats y relatifs. Le format de présentation est celui de l’affiche A0. Les posters seront affichés pendant toute la durée du colloque. Deux temps de visite sont prévus dans le programme pendant les deux premiers jours du colloque, la présence des auteurs étant requise au moins pendant un de ces créneaux. Une courte présentation se fera par l’auteur de chaque poster dans une séance poster. Les modalités de cette dernière peuvent varier en fonction du nombre de posters soumis.

Les propositions de posters devront comporter : le nom de l’auteur/des auteurs, le titre du poster, l’axe thématique ou le réseau thématique choisi, un résumé court de 300 mots maximum, un résumé long de 1000 mots maximum ainsi que 3 mots-clés. Les propositions doivent se faire en français et être déposées pour le 15 septembre 2017 au plus tard sur la plateforme de soumission au format PDF ou DOCX.

Modalités d’évaluation

Personne ne peut soumettre plus de deux contributions comme premier auteur. Chaque contribution, quelle qu’en soit la forme (poster, communication individuelle ou symposium), doit s’insérer dans un des quatre axes présentés dans la thématique ou dans un des réseaux thématiques de l’ADMEE.

Les propositions de communications individuelles, de posters et les symposiums seront évalués anonymement par deux membres du comité scientifique en fonction des critères suivants :

  • pertinence (lien avec la thématique du colloque) ;
  • cadre conceptuel et problématisation (cadre théorique, questions, objectifs, références-clés) ;
  • démarches (recueil, corpus, instruments, analyses) ;
  • apports (résultats, constats, perspectives).

Les résumés courts des contributions acceptées seront repris dans le programme du colloque. Les résumés longs des contributions acceptées seront publiés dans les Actes du colloque. Les communicants ont la possibilité de retravailler leurs textes mais devront les envoyer au plus tard pour le 28 février 2018. Les Actes du colloque seront publiés en ligne.

La présentation détaillée de la thématique, une vue synoptique du programme ainsi que l’appel à communication peuvent être consultés sur le site Internet du colloque (https://admee2018.sciencesconf.org/).

Le délai de soumission d’une communication individuelle, d’un poster ou d’un symposium a été fixé au

15 septembre 2017

Comité scientifique

Président :

  • Marc Demeuse

Membres :

  • Natália Alves
  • Palmira Alves   
  • Lucie Aussel
  • Réginald Burton
  • Carmen Cavaco
  • Pierre François Coen
  • Lionel Dechamboux
  • Antoine Derobertmasure           
  • Pascal Detroz
  • Christophe Dierendonck
  • Eric Dionne       
  • Sophie Doublet
  • Nathalie Droyer
  • Vincent Dupriez
  • Natacha Duroisin
  • Fadi El Hage
  • Richard Etienne
  • Annick Fagnant
  • Antoine Fischbach
  • Nathanaël Friant
  • Sylvie Gamo
  • Carrie Georges
  • Rémi Goasdoué
  • Christophe Gremion
  • Anne Jorro
  • Vincent Koenig
  • Yves Kreis
  • Dominique Lafontaine
  • Nathalie Loye
  • Eusébio André Machado
  • Christian Maroy
  • Yann Mercier-Brunel
  • Raymond Meyers
  • Tom Michels
  • Marianne Milmeister
  • Paul Milmeister
  • Lucie Mottier
  • Claire Muller
  • Raphaël Pasquini
  • Cathy Perret
  • Pierre Petignat
  • Débora Poncelet
  • Mohamed Radid
  • Mohammed Raji             
  • Robert Reuter
  • Marc Romainville
  • Somia Salah
  • Scarlet Sarraf
  • Walther Tessaro
  • Sonja Ugen       
  • Catherine Van Nieuwenhoven
  • Christiane Weis
  • Nathalie Younès

Catégories

Lieux

  • Université du Luxembourg - Campus Belval - Maison du Savoir - 2, avenue de l'Université
    Esch-sur-Alzette, Grand-Duché de Luxembourg (4365)

Dates

  • vendredi 15 septembre 2017

Mots-clés

  • Évaluation en éducation, politques de régulation, gestion de l'hétérogénéité, sciences cognitives, technologies de l'éducation

Contacts

  • Christiane Weis
    courriel : admee2018 [at] uni [dot] lu
  • Marianne Milmeister
    courriel : admee2018 [at] uni [dot] lu

Source de l'information

  • Christiane Weis
    courriel : admee2018 [at] uni [dot] lu

Pour citer cette annonce

« L’évaluation en éducation et en formation face aux transformations des sociétés contemporaines », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 04 juillet 2017, http://calenda.org/410879