Dave holland - empty chair ( 2013)

• Report rights infringement
• published: 26 Sep 2013
• views: 33004

Empty chair , from Dave Holland -prism 2013 album Dave holland : Contrebasse Kevin Eubanks : guitare Craig Taborn : fender rhode Eric Harland : Batterie Chronique par LA FNAC Dave Holland, bassiste, chef d'orchestre, arrangeur, est l'un des compositeurs les plus sophistiqués dans le monde du jazz contemporain. Actuellement, il mène deux projets, deux formations qui ont fait le bonheur de ceux qui ont eu la chance de les écouter. L'Overtone Quartet, avec Chris Potter au saxophone, Jason Moran au piano et Eric Harland à la batterie. Et celle qui nous intéresse aujourd'hui : Prism qui marque une nouvelle direction musicale de la part de son leader : "Le son de ce groupe est différent des autres projets que j'ai eu auparavant, car la plupart de mes formations comprenaient des vents". "Je voulais un son différent et j'ai commencé à penser à un quartet avec guitare, piano et Fender Rhodes, basse et batterie". C'est donc autour de l'un de ses anciens collaborateurs (à écouter absolument Extensions, ECM), le guitariste Kevin Eubanks que Dave Holland va construire sa formation. Les rejoignent naturellement le pianiste/Fender Rhodes Craig Taborn, d'une incroyable palette sonore et le batteur Eric Harland, incomparable de finesse et d'expressivité. Ces deux derniers ne sont d'ailleurs pas des inconnus, car leurs routes se sont déjà croisées sur scène à plusieurs reprises. De cette association ressort un merveilleux équilibre car même si le leader semble en retrait, il demeure néanmoins constamment en mouvement et constamment créatif. Au-delà même des tendances rock, "hendrixiennes" d'Eubanks qui poussent toute la bande vers une incandescence musicale. Une dimension funky apparaît lorsque Craig Taborn passe au Fender Rhodes. Sur les premières écoutes, on a une réelle impression de puissance mais d'une puissance contrôlée. On pourrait avancer que le quartet sonne mieux quand il brûle, mais il sonne toujours comme une même unité quand il mijote ! Cet album est le parfait exemple de "un pour tous et tous pour une philosophie" ; chaque protagoniste a collaboré à l'écriture, écrivant chacun au moins deux titres."C'était intéressant de voir comment les compositions que chacun ont apportées au groupe, reflètent des idées différentes pour la direction que pourrait prendre la musique."Les morceaux sont si rythmiquement et harmoniquement entremêlés, brouillant les repères, explorant une multitude de pistes que l'on ne sait plus de quel genre de musique il s'agit. Prism est comme un tourbillon, aspirant tout à portée de voix, avec ses effets combinés, ses lignes cinglantes, un groove de tueur et des solos flamboyants. La musique emmène l'auditeur à travers de nombreux paysages musicaux, à partir du groove incandescent et hypnotique de The Watcher (on pense à Bitches Brew de Miles Davis) suivie par l'une des compositions de Holland, The empty Chair, un blues soul dans la veine d'un Jimi Hendrix. Spirals crée un cadre intéressant pour le groupe se déplaçant à travers une série de développements musicaux, une progression mélodique sinueuse, tout en conservant un côté rock soutenu par une guitare musclée, soulignée par la remarquable présence du piano. Dans Choir, Eubanks fait jouer son instrument comme un orgue Hammond B3 sur un tempo festif qui oscille vers un rythme fringuant mené par Taborn. The color of Iris : le pianiste est encore en vue avec une introduction sombre et posée, créant une atmosphère légèrement relevé par la guitare, les deux protagonistes traçant un chemin mélancolique, juste rompu par un solo de Holland d'un grand sens lyrique. A new day enflamme l'esprit, chacun des instruments est au diapason pour délivrer une énergie communicative. Holland y déroule encore un remarquable solo. Le bassiste introduit The true meaning of determination, avant que Taborn et Eubanks entrent avec une mélodie jouée à l'unisson d'une belle précision harmonique. Holland et Harland tiennent ensuite en apnée la guitare avant que Taborn ne claque d'une force brute le piano. Sur Evolution, retour du Fender Rhodes qui mène le débat sur un mi-tempo mélodique sur lequel Eubanks vole encore très haut. Enfin, ambiance retenue avec Breathe qui offre un espace musical qui semble suspendre le temps. Dave Holland, qui n'a absolument plus rien à prouver, est entré dans sa cinquième décennie en tant que leader, prenant encore des risques avec un disque qui est certain de se démarquer dans une discographie profonde, cohérente et stimulante. Si Extensions n'a pas eu le succès mérité à cause peut-être du caractère ponctuel du projet, il serait un crime de laisser Prism subir un sort similaire. (LA FNAC )

Dave holland - empty chair ( 2013)

• Report rights infringement
• published: 26 Sep 2013
• views: 33004

Empty chair , from Dave Holland -prism 2013 album Dave holland : Contrebasse Kevin Eubanks : guitare Craig Taborn : fender rhode Eric Harland : Batterie Chronique par LA FNAC Dave Holland, bassiste, chef d'orchestre, arrangeur, est l'un des compositeurs les plus sophistiqués dans le monde du jazz contemporain. Actuellement, il mène deux projets, deux formations qui ont fait le bonheur de ceux qui ont eu la chance de les écouter. L'Overtone Quartet, avec Chris Potter au saxophone, Jason Moran au piano et Eric Harland à la batterie. Et celle qui nous intéresse aujourd'hui : Prism qui marque une nouvelle direction musicale de la part de son leader : "Le son de ce groupe est différent des autres projets que j'ai eu auparavant, car la plupart de mes formations comprenaient des vents". "Je voulais un son différent et j'ai commencé à penser à un quartet avec guitare, piano et Fender Rhodes, basse et batterie". C'est donc autour de l'un de ses anciens collaborateurs (à écouter absolument Extensions, ECM), le guitariste Kevin Eubanks que Dave Holland va construire sa formation. Les rejoignent naturellement le pianiste/Fender Rhodes Craig Taborn, d'une incroyable palette sonore et le batteur Eric Harland, incomparable de finesse et d'expressivité. Ces deux derniers ne sont d'ailleurs pas des inconnus, car leurs routes se sont déjà croisées sur scène à plusieurs reprises. De cette association ressort un merveilleux équilibre car même si le leader semble en retrait, il demeure néanmoins constamment en mouvement et constamment créatif. Au-delà même des tendances rock, "hendrixiennes" d'Eubanks qui poussent toute la bande vers une incandescence musicale. Une dimension funky apparaît lorsque Craig Taborn passe au Fender Rhodes. Sur les premières écoutes, on a une réelle impression de puissance mais d'une puissance contrôlée. On pourrait avancer que le quartet sonne mieux quand il brûle, mais il sonne toujours comme une même unité quand il mijote ! Cet album est le parfait exemple de "un pour tous et tous pour une philosophie" ; chaque protagoniste a collaboré à l'écriture, écrivant chacun au moins deux titres."C'était intéressant de voir comment les compositions que chacun ont apportées au groupe, reflètent des idées différentes pour la direction que pourrait prendre la musique."Les morceaux sont si rythmiquement et harmoniquement entremêlés, brouillant les repères, explorant une multitude de pistes que l'on ne sait plus de quel genre de musique il s'agit. Prism est comme un tourbillon, aspirant tout à portée de voix, avec ses effets combinés, ses lignes cinglantes, un groove de tueur et des solos flamboyants. La musique emmène l'auditeur à travers de nombreux paysages musicaux, à partir du groove incandescent et hypnotique de The Watcher (on pense à Bitches Brew de Miles Davis) suivie par l'une des compositions de Holland, The empty Chair, un blues soul dans la veine d'un Jimi Hendrix. Spirals crée un cadre intéressant pour le groupe se déplaçant à travers une série de développements musicaux, une progression mélodique sinueuse, tout en conservant un côté rock soutenu par une guitare musclée, soulignée par la remarquable présence du piano. Dans Choir, Eubanks fait jouer son instrument comme un orgue Hammond B3 sur un tempo festif qui oscille vers un rythme fringuant mené par Taborn. The color of Iris : le pianiste est encore en vue avec une introduction sombre et posée, créant une atmosphère légèrement relevé par la guitare, les deux protagonistes traçant un chemin mélancolique, juste rompu par un solo de Holland d'un grand sens lyrique. A new day enflamme l'esprit, chacun des instruments est au diapason pour délivrer une énergie communicative. Holland y déroule encore un remarquable solo. Le bassiste introduit The true meaning of determination, avant que Taborn et Eubanks entrent avec une mélodie jouée à l'unisson d'une belle précision harmonique. Holland et Harland tiennent ensuite en apnée la guitare avant que Taborn ne claque d'une force brute le piano. Sur Evolution, retour du Fender Rhodes qui mène le débat sur un mi-tempo mélodique sur lequel Eubanks vole encore très haut. Enfin, ambiance retenue avec Breathe qui offre un espace musical qui semble suspendre le temps. Dave Holland, qui n'a absolument plus rien à prouver, est entré dans sa cinquième décennie en tant que leader, prenant encore des risques avec un disque qui est certain de se démarquer dans une discographie profonde, cohérente et stimulante. Si Extensions n'a pas eu le succès mérité à cause peut-être du caractère ponctuel du projet, il serait un crime de laisser Prism subir un sort similaire. (LA FNAC )