Le compagnon anarchiste Damien, emprisonné à Fleury-Mérogis, nous informe que deux enquêtes internes lui ont été notifiées. Une concernant un collage d’affiches anti-électorales (« Nous n’irons pas voter » et « Pour en finir avec l’illusion de la démocratie », voir ici) sur le mur de la cour de promenade, une autre concernant un sabotage effectué sur une chaine de production des ateliers de la prison (où, via des prestataires comme Iccub, sont emballés des produits de marques comme Hachette, Bourjois Parfums, Yves Rocher, Post-it..). Trois autres détenus sont également accusés de ce sabotage.
[Allemagne/Autriche] Série d’actions directes et de sabotages en vue du G20
Hambourg : voiture des chiens de garde de « Securitas » incendiée
Parce que nous méprisons tout type d’autorité, nous avons mis le feu à une voiture de l’entreprise de sécurité « Securitas » la nuit dernière [mardi 4 avril 2017, NdT]. Les relations dans lesquelles nous nous trouvons veulent nous expliquer qu’il y a des politiciens, des juges et des procureurs, des profs emmerdants et des contrôleurs, ou justement des flics et leurs toutous de la sécurité privée, qui sont au-dessus de nous et contrôlent nos vies. Cet état de fait est absolument inacceptable. Nous pouvons nous-mêmes nous prendre en main et nous nous apercevons qu’ils constituent un obstacle pour une vie émancipée. Car ils sont là pour défendre la liberté des dominants. Et non la liberté de ceux libérés de la domination.
[Publication] Blasphegme n°4
MAIN DE FER OU GANT DE VELOURS ?
« La tyrannie la plus redoutable n’est pas celle qui prend figure d’arbitraire, c’est celle qui vient couverte du masque de la légalité. » (Albert Libertad)
La police, le bras armé de l’État, viole, mutile et tue. Des tragédies s’enchaînent les unes après les autres, et pour y répondre des demandes sont faites à « l’État de droit » contre ces mauvais éléments qui seraient présents dans les rangs de la police (désarmer la police, que la justice juge et punisse les policiers assassins, que la police des polices punisse ses mauvais éléments, qu’il n’y ait plus de bavures, qu’il n’y ait plus de « morts pour rien » … ). Comme si c’était un problème individuel, une poignée de personnes qui agiraient mal et empoisonneraient cette institution de l’État.
[Vienne, Autriche] Salon du livre anarchiste du 2 au 4 juin 2017
Du 2 au 4 juin prochains se tiendra à Vienne un salon du livre anarchiste, sur la ‘Yppenplatz’. Nous souhaitons inviter ici toutes les personnes qui voudraient animer avec nous ce week-end plein de littérature anarchiste, de propagande, d’agitation et d’échanges autour de conférences, de discussions, d’ateliers et de stand.
Notre intention est de porter les idées anarchistes dans l’espace public. C’est pourquoi nous avons choisi d’organiser ce salon sur une place animée plutôt que dans les espaces renfermés du « milieu » viennois. Nous espérons que la météo sera clémente mais disposons au cas où de solutions de repli à l’intérieur.
[Barcelone, Espagne] Attaque des bureaux de la Lufthansa
Au matin du 28 mars, nous avons décidé de briser la vitrine des bureaux de la Lufthansa (les seuls de la ville) situés rue Bailén à Barcelone.
Il s’agit d’une compagnie aérienne qui réalise expulsions et extraditions, comme celle de nos compagnonnes anarchistes arrêtées l’an dernier en Espagne et actuellement incarcérées en Allemagne. En ce moment se déroule le procès où on les accuse d’avoir braqué une agence de la Pax Bank de la ville de Aachen.
Pour l’extension de la solidarité et l’action directe !
Feu à toutes les prisons !
Pour l’anarchie !
[Traduit de l’espagnol de Indy Barcelone par Brèves du désordre, 31 mars 2017]
[Bloomington, Etats-Unis] Sabotage en mémoire de Lambros Foundas
Il y a quelques nuits de cela, nous avons saboté environ 50 parcmètres en engluant leurs verrous, leur fente à pièces et leurs lecteurs de cartes. Action simple, qui ne nécéssite aucune compètence particulière. Choppe de la super glue, masque ton visage, garde tes yeux cachés des flics ou des citoyens loyaux [pléonasme, NDT], et agit.
Ces parcmètres ont été ciblés parce qu’ils financent le Departement de Police de Bloomingtoon et parce qu’ils forcent les gens à payer pour aller en centre ville. Nous haïssons la police, et nous haïssons la gentrification et la société de classe, alors nous choisissons de les attaquer.
[Madrid, Espagne] Incendie d’un véhicule de sécurité privée
A l’aube de lundi dernier [27 mars 2017, NdT], une voiture est morte carbonisée dans le quartier universitaire de la ville de Madrid. Cinq litres d’essence ont été plus que suffisants pour mettre un terme à sa vie. Ensuite, nous espérons seulement que la chaleur a atteint les compagnon.nes kidnappé.es dans les prisons de l’Etat allemand pour leur donner de la force et que bien d’autres véhicules des forces répressives, publiques comme privées, suivront le même chemin.
Nous méprisons cet existant, ainsi que toutes les structures et personnes qui le protègent, et nous aimerions que cette attaque ne soit comprise que comme un petit échauffement et un avertissement. Une parmi les nombreuses autres attaques qui se sont produites et se produiront en vue du G20 cet été à Hambourg.
Cellule insurgée pour l’effondrement.
[Traduit de contrainfo, 2. April 2017]
[Publication] Mais les anarchistes ne votent pas ?
A. M. Bonanno, dans « Canenero » n. 29, 2 juin 1995
Se dire anarchiste veut dire beaucoup, mais cela peut aussi ne rien vouloir dire du tout. Dans un monde d’identités faibles, quand tout semble s’estomper dans le brouillard de l’incertitude, se considérer anarchiste peut être une manière comme une autre de suivre un drapeau, rien de plus.
Mais parfois l’anarchisme est une étiquette inconfortable. Il peut te mettre des questions dans la tête, auxquelles il n’est pas facile de répondre. Il peut te faire remarquer les étranges contradictions de ta vie : le travail, le rôle que la société t’as imposé, le statut auquel toi-même t’as participé, la carrière à laquelle tu n’arrives pas à renoncer, la famille, les amis, les enfants, le salaire en fin de mois, la voiture et la maison dont tu es propriétaire. Pauvre de moi, fixer une distance entre ces attributs et ses idées fondamentales, entre ce que nous sommes et l’être anarchiste, cela ressemble beaucoup à cette lutte entre l’être et le devoir-être qui faisait sourire Hegel : le devoir-être perd toujours.
[Besancon] Crève SECURITAS !
On ne plaisante jamais quand il s’agit de collabos de la machine à expulser.
Besançon, 1er avril 2017. Les 4 pneus d’une bagnole de SECURITAS (Verisure) crevés. Entreprise assurant la sécurité des riches et de leurs biens. Mais participe aussi au renforcement de l’ordre étatique et de ses frontières : dans de nombreux pays, elle est en charge de la sécurité des centres fermés et de l’expulsion des migrants déboutés de leur demandes d’asile (comme en Suisse par exemple). Des bises aux compas incarcérés à Fleury.
[Publié sur indymedia grenoble, 1er avril 2017]
[Publication] Pourquoi je ne vote pas
Je ne vote pas. Je n’ai jamais pris part à une élection et je ne le ferai jamais. Pour beaucoup l’idée que quelqu’un, qui s’intéresse à ce qui se passe dans le monde, refuse de voter semble incroyable. Le bon sens de l’État démocratique nous dit que voter est le moyen de changer les choses et que ceux qui ne votent pas sont apathiques. Il a même été dit que ceux qui ne votent pas ne devraient pas se plaindre.
Mais le bon sens cache souvent un grand nombre d’acceptations aveugles. C’est certainement vrai au vu des lieux communs sur la démocratie et le vote. J’espère qu’en expliquant pourquoi je ne vote pas je vais mettre à nu ces affirmations et susciter quelques interrogations.
Si mon refus de voter venait de l’apathie il est évident que je ne prendrais pas le temps d’écrire cela. En fait mon refus est issu d’un désir de vivre d’une certaine façon, une façon qui nécessite un changement radical dans la structure sociale de nos vies et du monde. Autant que possible, j’essaie d’affronter le monde dans lequel nous vivons selon ces désirs, en agissant pour les réaliser.