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vendredi, septembre 17, 2010

Le PCR serait-il devenu … le PCR ?


Par Marc-André Cyr – membre de l’UCL (Union communiste libertaire - Montréal).

La dernière édition du Drapeau rouge express est d’une absurdité telle qu’on se demande bien pourquoi les grands « cheufs » de l’organisation ne l’ont pas prestement censurée – ils ont ainsi raté une belle occasion de démontrer que la hiérarchie peut après tout avoir du bon. S’en prenant à un de mes articles publié dans Le Couac, Ian Karl Bakker (tant qu’à se donner un pseudo…) tente, quoique bien maladroitement, de faire passer l’UCL pour une organisation « conspirationniste », « réactionnaire » et « réformiste ».

Le tout, bien entendu, se fait sans le moindre soupçon de preuve ou d’argument. Normal : ce n’est pas ce que défend le texte. L’article « Bœuf, porc ou poulet : les nombreux visages de la police », qui n’est pas signé par l’UCL, analyse - trop brièvement - le comportement des forces de l’ordre lors des manifestations de cet été à Toronto. J’y soumets l’hypothèse que les policiers auraient laissé la casse avoir lieu sans intervenir afin de justifier les centaines d’arrestations à venir. Pour preuve, je retiens la facilité avec laquelle le Black Block a agit malgré le déploiement massif des forces de répression : à ma connaissance celui-ci a jouit d’une liberté de mouvement inédit lors de cette fin de semaine où il était pratiquement impossible de marcher deux coins de rue sans être interpellé ou fouillé; de même que les témoignages de policiers qui affirment avoir reçu l’ordre de « ne pas intervenir », ce qui est quand même probant. À ces faits, on peut également ajouter les fameuses voitures complètement laissées à l’abandon pendant de longues minutes .

Aucune condamnation de l’action directe n’est présente dans cet article; pas une ligne ni même un seul mot ne se porte à la défense de la non-violence ou du pacifisme. Ce texte tente de faire la lumière sur les agissements de la police. Or, sans doute à cause d’un excès de dressage partisan, Ian Karl Bakker trouve le moyen d’y voir le contraire

« … l’article semble ici être abordé d’un point de vue réactionnaire, puisque les questionnements de l'auteur paraissent être orientés afin d'éviter qu'une action de masse comme celle-ci se reproduise ».

Ainsi, je « semble-paraître-avoir-un-point-de-vue-orienté ». Bien entendu, absolument rien n’est dit pour prouver cette affirmation ridicule. On affirme, simplement, sans se donner la peine de donner un ancrage dans le réel à la dite affirmation. Après tout, la science et la vérité sont du côté du Parti, non ? Peut-être l’auteur attend-t-il que les conditions objectives soient favorables avant de donner quelque contenu à son article ? La rigueur du PCR, qui admire tant les maoïstes népalais, serait-elle en « phase transitoire » ?

Bakker ajoute : « [Marc-André Cyr] laisse croire que le Black Block n'est qu'un regroupement de policiers ». Où donc ai-je dit cela ? Encore une fois : nulle part. J’ai simplement souligné le fait que des policiers déguisés en Black Block avaient été repérés dans la foule, ce que tout le monde reconnait. Depuis quand affirmer que les policiers font de la provocation revient à dire que les radicaux sont des flics ? Encore une fois, j’ai condamné l’action de la police, et non de celle du Black Block. Bakker – sans grande surprise - comprend tout à l’envers.

Par ailleurs, si Bakker avait fait une toute petite recherche, il se serait rendu compte qu’en ce qui concerne la défense de l’action directe, j’ai quand même fait ma part – sûrement maladroitement, mais quand même – et ce à plusieurs reprises. Plusieurs de mes articles se portent à la défense de ce type d’action perturbatrice et tente d’en expliquer les fondements. Bien entendu, il s’agit d’articles relativement courts, l’analyse y est donc circonscrite et pose des pistes de réflexions plutôt que des analyses exhaustives. Mon point de vue sur le sujet est d’ailleurs, je crois bien, partagé par la majorité de mes camarades de l’UCL.

Si Bakker voulait réellement dénoncer les réformistes et les réactionnaires, il avait pourtant l’embarra du choix : Greeenpeace, le NPD, Naomi Klein et plusieurs syndicats ont dénoncé l’action directe de Toronto. Seulement, Bakker ne cherche pas à faire avancer le débat, mais bien à discréditer l’UCL - probablement considérée par les fins dialecticiens du PCR comme de la compétition indue sur le marché des idéologies. Le problème, c’est qu’il se défend si mal qu’il ne fait que mettre en relief la faiblesse de sa propre argumentation. Les maos auraient-ils perdu leur éternel et distrayant hochet trotskiste pour qu’ils sentent le besoin de s’en prendre ainsi aux communistes libertaires ? La phase de transition vers le socialisme népalais serait-elle plus longue que prévue, à un point tel que les maos québécois auraient des problèmes de loisirs à combler ?

La posture du PCR en ce qui concerne la violence politique est grossière, tellement que le moindre questionnement, voire la moindre analyse de celle-ci est jugée suspecte. À Toronto, plus de 1000 arrestations ont eu lieu, sans compter les passages à tabac dont plusieurs, y compris de nos membres, ont été victimes. À Toronto, les militant-e-s se sont littéralement fait marcher sur la gueule. Sans condamner la violence politique, bien au contraire, n’importe quelle organisation sérieuse se poserait des questions tactiques : Bakker, pour sa part, préfère y voir un « exploit » à répéter. Les policiers ont-ils laissé la casse avoir lieu ? Pas facile de répondre à une telle question - qui n’est évidement pas la seule qu’on doit se poser - mais si soumettre l’hypothèse que c’est peut-être le cas fait de nous des « conspirationnistes » et des « réactionnaires », alors la gauche radicale répétera en boucle les mêmes erreurs pour l’éternité. Le spectacle deviendra de plus en plus ennuyant et la répression de plus en plus efficace. Les maos, dans quelques centaines d’années, comprendront peut-être que leur spectaculaire tactique de show de boucane n’était peut-être pas, finalement, la meilleure. Pour cela, toutefois, il faudra qu’ils cessent d’astiquer leur folklorique totem « marxiste-léniniste-maoïste » en feuilletant le Petit Livre rouge et se mettent sérieusement à l’autocritique.

Notes:

Le texte du Drapeau Rouge --ici

Images montrant les voitures abandonnées... tellement longtemps qu’il y a presque formation d’une assemblée générale pour débattre de la casse

...et que certains transforment la scène en pièce de théâtre


Pour lire une analyse qui questionne intelligemment mon hypothèse, lire ici la réplique d’Alexandre Popovic .

jeudi, juin 05, 2008

Quand les rouges font rire!!!



Un petit vidéo très drôle dont des camarades français m'ont fait part. Une caricature de miliciens qui se font une petite excursion à la campagne. Les 15 dernières secondes sont particulièrement très drôles. Selon certaines sources, il semblerait que ce parti soit un vestige du bon vieux stalinisme made in France. Tiens, ça me fait penser à un certain parti ici...