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samedi, décembre 22, 2012

Magasinage prolétarien en Argentine

Le vrai visage du miracle argentin

11 ans après 2001, le retour des pillages dans les supermarchés.

Au moment même où se déroulait la grande manifestation à Buenos Aires célébrant les 11 ans du 19 et 20 dicembre, dates des protestations massives contre les politiques neo-libérales qui avaient entraîné la grave crise économique amenant le pays au défaut de paiement, des centaines de personnes ont dévasté des magasins et ont participé à de violent affrontements avec la police dans le sud de l'Argentine. 

Depuis de nombreuses semaine, la province de Bariloche est en ébullition suite aux coupes dans les plans sociaux décidés par le gouvernement provincial. Depuis quelques jours courrait le bruit que quelque chose de semblable aurait pu se passer : deux mois auparavant il y avait eu des affrontements entre les habitants des bidonvilles et la police locale, cette dernière étant bien connue pour son comportement extrêmement violent.

Déjà la tension était vraiment élevée dans la région depuis 2010, depuis que lors d'une manifestation à Alto de Bariloche trois jeunes avaient été tués sous les balles tirées par la police anti-émeute. De plus la répression policière et judiciaire fut permanente ces deux dernière années à l'encontre des activistes qui n'ont jamais cessé de réclamer justice suite à ces événements.

Ce ne sont pas les coupes dans les budgets sociaux de la part du gouvernement qui risquaient de calmer les esprits : déjà depuis quelques jours, Omar Goye, le maire de la bourgade, avait demandé aux propriétaires de supermarchés de donner à quiconque en ferait la demande un paquet-cadeau contenant des aliments de base, certains de ces colis avaient commencé à être distribués pour calmer les choses.

Ce matin, peu après 9 h 30, un groupe d'une centaine de personnes provenant des favelas adjacentes à la zone des centres commerciaux a affronté les forces de l'ordre après avoir pénétré dans un supermarché. En bref, la situation a dégénérée en une véritable révolte qui s'est déchaînée dans les rues de la ville obligeant la police à s'enfuir de la zone métropolitaine. Officiellement on ne compte aucun blessé, mais les supermarchés, les boucheries et les dépôts de marchandises pillés se comptent par dizaines. Bien que la propagande médiatique ait attribué les violences et les pillages à des bandes d'adolescents et à la criminalité organisée, la composition sociale des prétendus “révoltés” se voit clairement à travers les images télévisées : il s'agit de familles entières, des femmes avec des enfants en bas âge serrant dans leurs bras des biens de première nécessité comme des pâtes et des paquets de gâteaux. Voilà le vrai visage du miracle argentin. 



sources:
http://ilacam.wordpress.com/2012/12/20/ad-11-anni-dal-2001-tornano-i-saccheggi-nei-supermercati/
http://libcom.org/forums/news/argentine-21122012

samedi, juillet 28, 2012

Dico anti-capitaliste : Qu'est-ce que le communisme libertaire?



Chaque mois, un mot ou une expression est passée au crible par les anarchistes d'Alternative Libertaire (France).

*   *   *

Qu'est-ce que le communisme libertaire?



Tout d’abord faut-il dire communisme libertaire ou bien anarcho-communisme ? Cela serait entrer dans des débats historiques et sémantiques un peu complexes. On va donc se borner à dire que les deux termes sont acceptables, le premier étant le plus ancien, puisqu’il est revendiqué dès 1876 en Italie par les membres italiens de l’Association internationale des travailleurs, parmi lesquels Errico Malatesta et Carlo Cafiero. Le côté historique étant mis de côté – un ouvrage ne suffirait pas pour raconter l’histoire de ce courant de pensée – attaquons-nous maintenant aux principes politiques défendus par le communisme-libertaire.

Premier principe, l’anti-autoritarisme. Étant en partie issus de l’internationale antiautoritaire, les communistes libertaires ne pouvaient pas se permettre d’être staliniens. Dans la pratique, on retrouve cette idée dans les modalités de lutte – assemblées générales, mandat révocable, fédéralisme – prônées par les communistes libertaires, ainsi que dans les modes d’organisation que ces derniers et ces dernières adoptent au sein de leurs organisations politiques.

Deuxième principe majeur, la lutte des classes, notion marxiste s’il en est. Contrairement à certains anarchistes individualistes, les communistes libertaires revendiquent une certaine filiation théorique marxiste, à travers la reconnaissance du principe de lutte des classes, du matérialisme historique. Ce principe se retrouve dans l’implication relativement importante des militants et des militantes de ce courant de pensée dans les différents syndicats dits « lutte de classes ». Ainsi en France, beaucoup de communistes-libertaires vont se retrouver à militer au sein de la CGT, de la CGT-FO ou de l’Union syndicale Solidaires.

Maintenant que l’on cerne un peu mieux ce qu’est un ou une communiste-libertaire, attardons nous sur les endroits, les syndicats, les organisations, les tendances où l’on peut espérer trouver cet étrange personnage. 

En fait, c’est comme les champignons, il faut connaître les bons coins. Premier coin qui fourmille de communistes libertaires, bien évidemment les organisations politiques se réclamant de cette orientation. Alternative libertaire bien sûr, mais aussi en France l’Organisation communiste libertaire, la Coordination des groupes anarchistes, Offensive libertaire et sociale ou encore la Fédération anarchiste. À l’étranger on peut aussi citer la Federación anarquista uruguaya en Uruguay ou l’Union communiste libertaire au Québec.

Mais leur présence ne se limite pas à des organisations spécifiques, puisque des organisations se revendiquant de l’anarcho-syndicalisme, comme la Confédération nationale du travail en France ou la Confederación general del trabajo dans l’État espagnol, défendent elles aussi le projet politique communiste libertaire.


Pour une définition un peu plus complète (et peut-être plus accessible), on peut consulter les Buts et principes de l'UCL :).

jeudi, juillet 19, 2012

19 juillet 1936 : révolution sociale et victoire sur le fascisme




Mille neuf cent trente six. Le talon de fer de l’État et du capitalisme écrase l’Europe. En URSS le capitalisme d’État s’installe dans une dictature sanglante. En Allemagne c’est le cauchemar nazi. En Italie règne le fascisme mussolinien. Au Portugal, Salazar impose la terreur.

A l’opposé de cette domination bestiale qui étendra rapidement ses tentacules à tout le continent, les idéaux de liberté et d’égalité vont triompher un moment en Espagne grâce à la révolution sociale et libertaire du 19 Juillet 36.

Les militaires espagnols imbibés d’autoritarisme et de colonialisme, se sentaient un destin national de mercenaires au service des industriels et des grands propriétaires.

Quand ils firent leur coup d’État, le 18 Juillet 1936, ils pensaient que tout irait vite, qu’en Espagne comme ce fut le cas en Allemagne ou en Italie, la population se soumettrait à la brutalité de la force armée. C’est l’inverse qui se produisit . Contre les généraux traîtres il se leva dans les 24 heures un ras de marée révolutionnaire qui allait submerger non seulement les militaires fascistes mais également la bourgeoisie dominante. Dans leur calcul, les réactionnaires et les fascistes d’Espagne avaient oublié que le contexte social de ce pays était différent du reste de l’Europe. Depuis des décennies que se succédaient dans ce pays les grèves de solidarité et que se multipliaient les "aténéos" (centres culturels libertaires), il s’y était développé une culture d’auto-organisation. Les luttes dans les quartiers et dans les entreprises, menées par la base, avaient forgé une mentalité qui refusait la soumission. Les ouvriers et les paysans ne suivaient pas les politiciens. Contrairement à de nombreux pays dans ces années, le Parti communiste et le parti fasciste (en Espagne, les phalangistes) étaient groupusculaires. Cette situation inédite qui a permis la première défaite historique du fascisme fut l’oeuvre de l’anarchisme militant. La spécificité des militants anarchistes espagnols était d’être majoritairement issus des classes exploitées. D’origine paysanne ou ouvrière ils restaient dans leur milieu pour y mener la lutte de classe. A l’inverse de ce qui s’est produit en France, ils ne rejoignaient pas les appareils syndicaux réformistes. Ensemble, avec leurs collègues et avec leurs voisins, ils ont construit une fédération de groupes et de syndicats qui avaient tous pour projet le communisme libertaire et dont le fonctionnement et les tactiques essayaient d’être en cohérence avec leurs finalités.

En conséquence, Le 19 juillet 1936 vit non seulement la défaite des militaires factieux battus par le peuple en armes mais la naissance d’une révolution sociale et libertaire. Cette journée fut historique car la force et la confiance collective furent telles que spontanément des masses d’hommes et de femmes descendirent dans la rue pour s’opposer au coup d’État. Dans la plus grande partie du territoire on vit des militaires, au départ arrogants et prêts à toutes les brutalités, reculer devant des foules décidées à ne pas se laisser faire puis finir par se rendre au premier venu.

Tout comme ils avaient gagné leur liberté, tout aussi naturellement et dans un même mouvement les paysans se réapproprièrent les terres des grands possédants et les ouvriers prirent en main les machines. Dans les champs, surtout en Aragon, Valence et Catalogne, il y eut un regroupement des terres cultivées en commun au sein des Collectivités villageoises. Chacun était libre de participer ou pas à ces Collectivités. Mais même les plus sceptiques y adhéraient quand ils constataient que la Collectivité produisait mieux pour tous et avec moins de travail. Quant aux ouvriers catalans ils placèrent leur entreprise en auto-gestion et au service de tous.

Bien-entendu les privilèges, les traditions et l’obscurantisme religieux furent jetés par la fenêtre. Dans le pays de l’inquisition, on eut le droit de vivre en union libre ou de divorcer. C’était dans une atmosphère de liesse, de bonheur partagé et de fraternité que le peuple marchait vers un futur plus juste et plus humain en cet été de 1936.



Cela pouvait être contagieux. La bourgeoisie ne pouvait supporter un tel exemple. Elle était consciente de l’ampleur du vide politicien occasionné par la socialisation et l’autogestion des moyens de production qui ne laissaient aucune place aux gesticulations politiciennes. Le communisme libertaire était en marche et rendait inutile toute forme de pouvoir et de hiérarchie. Le premier acte des anciens dirigeants politiques fut d’inciter les anarchistes à participer à un gouvernement de front populaire. Ceux ci commirent l’erreur d’accepter. Certains, dont Fédérica Montseny, furent nommés ministres et ce n’est que trop tard qu’ils s’avisèrent d’avoir ainsi remis le pied à l’étrier aux adversaires de la révolution sociale. Ces derniers préféraient tout plutôt que l’émancipation sociale. lis allaient peu à peu accomplir leur travail de sape. Les politiciens professionnels socialistes et communistes, alors qu’ils ne représentaient rien, siégèrent également dans le gouvernement républicain unitaire qui fut de moins en moins symbolique et de plus en plus réactionnaire. De plus, le capitalisme avait de nouveau un pied dans chaque camp et pouvait manoeuvrer au niveau international.

Dans le camp fasciste, bien sûr, les nazis de Hitler et les chemises noires de Mussolini vinrent soutenir Franco. Dans le camp "démocrate", les bourreaux staliniens furent invités par les dirigeants républicains. Le but des uns et des autres était commun : écraser les libertés et liquider les militants et les conquêtes révolutionnaires. Après les journées de mai 1937 à Barcelone ceci se réalisa au grand jour. On assista alors à la répression ouverte contre les dissidents anarchistes ou marxistes, puis à la destruction des collectivités par les chars du Parti Communiste Espagnol. Ce fut la militarisation de la société. La transformation par la force de la révolution en une guerre traditionnelle, dont l’épisode culminant fut l’imbécile bataille de l’Èbre, n’apporta que du sang et des larmes.

Ce fut à l’aube de la deuxième guerre mondiale -dont elle constitua de bien des manières une répétition générale- que prit fin la guerre d’Espagne.

C’était en 1939.

Un militant.

*   *   *

vendredi, juillet 06, 2012

Projection-débat : The Weather Underground - Mercredi 11 juillet 19h



Mercredi prochain le 11 juillet à 19h au DIRA (2035 St-Laurent) aura lieu une projection-débat sur le documentaire sur le Weather Underground, une organisation clandestine issue d'un mouvement étudiant du débat des années 1970.

Au-delà des évidentes différences de contexte social et politique avec les luttes contemporaines, y a-t-il des enseignements à tirer de l'expérience du Weather Underground?

Venez en discuter autour d'un thé ou d'une bière au DIRA!


Quand?  Mercredi 11 juillet, 19h
Où?  DIRA, 2035 St-Laurent

mercredi, juillet 13, 2011

[France] La grande grève des mineurs de 1948

Au mois de juin, la cour d'appel de Versailles a rendu un verdict des plus surprenant. Elle a tranché en faveur de 17 mineurs qui avaient été licencié suite à une grève...en 1948! Ces mineurs avaient participé à la longue grève dans le bassin minier du nord de la France. La cour a reconnu qu'ils avaient bel et bien été licencié pour fait de grève et a condamné les charbonnages de France a dédommager les 17 familles d'une somme de 30 000 euros. Évidemment, plusieurs de ces mineurs sont décédés depuis.


La grève de 1948, malgré son ampleur, est une grève presque oubliée dans l'histoire du mouvement ouvrier. On retrouve un texte ici et là, parfois un paragraphe ou deux dans un bouquin sur le mouvement ouvrier, mais rien de plus. Et pourtant, cette grève des mineurs, appelée par la CGT, fut votée par 218 616 des 259 204 mineurs (84%) et dura plus de 8 semaines, soit les mois d'octobre et de novembre 1948. Une grève pour du pain et des hausses salariales au lendemain de la guerre et de l'effort de l'après-guerre des "mineurs héros de la France" qui avaient pour mandat de restaurer les ressources énergétiques d'une France anéantie par l'occupation allemande. Cette grève fut ponctuée d'une violence policière et militaire inouïe. Les généraux humiliés d'avoir été battu en quelques jours par les allemands, quelques années plus tôt, purent prendre une revanche sur des mineurs désarmés. Les grévistes furent réprimés aux lacrymo utilisés lors de la guerre et importés d'Allemagne, mitraillés avec des armes américaines et leurs barricades détruites au canon. Il y eut au total plus de 3000 arrestations et 2783 condamnés. Parmi eux, 1073 furent condamnés à la prison ferme, 244 condamnés avec amende en sursis et 375 à la prison et des amendes fermes (source). Au Québec, on se rappellera, que l'année suivante, soit en 1949,  la grève d'Asbestos sera aussi le théâtre d'une répression brutale par l'État.

Les CRS firent les arrestations, par le biais de listes de noms de militants communistes, socialistes ou syndicalistes. Une tactique précédemment utilisés en 1941 par la Gestapo lors des grèves, en pleine guerre,  dans le bassin minier. De là est apparu le slogan "CRS=SS", en raison des méthodes similaires d'arrestation. À la différence près, qu'en 1941, la France était occupée par les troupes nazi, alors qu'en 1948, c'était Jules Moch, ministre de l'intérieur qui était le chef d'orchestre de cette répression. Il faut savoir, qu'en 1948, le SFIO, l'ancêtre des socialistes est au pouvoir et que Jules Moch est membre de ce parti! Au sommet de la répression, le ministre socialiste déploiera plus de 60 000 soldats et CRS en armes contre 15 000 grévistes, sous prétexte que c'était une "grève insurrectionnelle" et que les mineurs étaient manipulés par Moscou.

À tout ceci s'ajoute la mort de 4 mineurs lors des répressions sanglantes, entre autre par balle et de 2 autres en prison.

Ce qui poussa même John Lewis, dirigeant du syndicat étasunien United Mine Workers à adresser à Léon Blum, alors dirigeant des socialos, ce message: 
 Vous devriez mettre de la nourriture dans les estomacs rétrécis des mineurs français, plutôt que de tirer des balles américaines dans leurs corps mal nourris ! En payant des salaires aux mineurs français de 30 ou 40 dollars par mois, on commet un déni de justice ! 
 
Même si une partie de la gauche crie victoire face à cette décision de la cours, on peut toutefois être sceptique quant à la portée de cette victoire en comparaison de la répression sanglante par les socialistes de l'époque... 



Évidemment, cette grève qui n'était pas à l'origine appelé par les communistes, fut  appuyée par les communistes français qui participèrent activement à celle-ci. D'ailleurs, si le sujet vous intéresse, je vous invite fortement à écouter en balado-diffusion la série en 3 parties présentée sur les ondes de l'émission française animée par Daniel Mermet, Là Bas Si J'y Suis.

Partie I
Partie II 
Partie III

De plus, un film de combat de l'époque, relatant la grève, et dont la plupart des copies ont été détruites par les flics, est disponible en ligne et nous vous le présentons ici sur ce blogue. La dernière scène du film, avec les mineurs expulsés par les flics et l'armée, est émouvante. Les mineurs défaits quittent le bassin au chant de l'Internationale. Des images qui démontrent tout le courage de ces hommes qui se battaient contre l'exploitation et pour la dignité de leurs camarades.

Bonne écoute!

vendredi, mars 11, 2011

La meilleure blague de la semaine : PDG de Couche-Tard s'adresse à ses employéEs

Vous savez sûrement déjà que le Couche-Tard au coin des rues Jean-Talon et Iberville a fait une demande en accréditation syndicale, qui a été acceptée. Depuis, un deuxième dépanneur, à Longueuil, a déposé pareille demande.

Faut croire que ça ne plaît pas trop à la direction, et une rumeur courait comme quoi le PDG avait récemment fait parvenir une vidéo à l'ensemble de ses employéEs. Le journal Les Affaires en a obtenu une copie, que nous rediffusons ici. C'est autour de la deuxième minute qu'il aborde la question du syndicat et que ça devient intéressant. Après avoir rappelé aux membres de cette « belle grande famille » à quel point c'est une chance, un privilège de travailler pour cette chaîne où chacun et chacune peuvent développer leur plein potentiel avec des arcs-en-ciel pis des p'tits anges pis toute, le patron Alain Bouchard pose son verdict : non seulement le syndicat ne sert à rien dans un climat de travail si harmonieux et génial, celui-ci risque d'entraîner des coûts face auxquels les dépanneurs syndiqués pourraient ne pas survivre.

En français, ça veut dire : « syndiquez-vous, pis on ferme. »

[IWW] Lutte des classes au Wisconsin


[Un texte repris de nos camarades montréalais du Syndicat industriel des travailleurs et des travailleuses (IWW)]

La ville de la solidarité

Elizabeth Schulte et Lee Sustar
(Traduit par, et republié avec, l’accord de M. Bonhomme)

100 000 personnes du Wisconsin et d’ailleurs ont convergé à Madison samedi le 26 février pour une manifestation contre la loi du gouverneur républicain Scott Walker qui ferait disparaître les droits à la négociation collective des travailleurs du secteur public.


Dimanche soir [27 février], la police menaçait d’évacuer le bâtiment du Capitole [occupé depuis deux semaines par les travailleurs et les étudiants].  Mais les manifestants ont maintenu l’occupation grâce à des centaines de militants qui ont refusé de tenir compte des appels de certains leaders du mouvement d’abandonner.  La police a renoncé à ses menaces d’arrestations.

Mais le gouverneur Walker a fait monter la pression en menaçant de mises à pied dès le premier mars si les Démocrates du Sénat ne revenaient pas au Wisconsin pour voter sur sa proposition.  Quatorze sénateurs ont fui l’état plus tôt ce mois-ci empêchant un quorum permettant un vote.

La position pro-syndicale du syndicat de la police n’avait pas beaucoup d’importance le dimanche 27 février lorsque des centaines de flics se sont déployés pour tenter d’intimider les manifestants pour qu’ils abandonnent leur occupation.  La menace d’arrestations massives a suscité des débats sur la façon — et même la pertinence — de maintenir l’occupation.

La police avait annoncé qu’à compter de 16 heures le dimanche, ils fermaient l’accès au Capitole.  Vers midi, il était devenu évident qu’ils mettraient à exécution cette menace en empêchant quelque 2 000 personnes d’entrer au Capitole.

Au rez de chaussée, sous la rotonde, la prise de parole quotidienne au micro se transforma en une vive discussion.  Plusieurs orateurs [dont un élu démocrate qu’un candidat du Green Party avait failli défaire] appuyaient les ordres de la police de quitter le rez-de-chaussée. […]

Environ 100 personnes ont suivi l’élu Démocrate à l’extérieur du bâtiment où il a continué à plaider pour que la foule se disperse.  Mais à l’intérieur, les militants scandaient de « les laisser entrer » et la police a permis à environ 100 personnes d’entrer stimulant ceux qui voulaient maintenir l’occupation.

Néanmoins, plusieurs personnes qui avaient été parmi les dirigeants du mouvement — y compris des membres éminents du Teaching Assistants’ Association (TAA), le syndicat des employés diplômés de l’Université de Wisconsin — ont plaidé pour une retraite.

Plus tôt, le TAA avait accédé à une demande de la police de retirer les aliments du bâtiment, ce qui rendait beaucoup plus difficile l’occupation.  Dimanche après-midi, les membres de ce syndicat soutenaient que le seul choix était de quitter le bâtiment volontairement ou être arrêté. Plusieurs personnes qui ont voulu faire valoir le maintien de l’occupation et appeler à venir au Capitole se sont vues refuser l’accès au micro.

Malgré cela, des centaines étaient prêts à rester.  Cela est apparu clairement quand Katrina Flores, une chef de file du National Movimiento Estudiantil Chicano de Aztlán (MEChA) chapitre à l’UW, a réussi à obtenir le microphone et a fait valoir que si un nombre suffisant de gens étaient prêts à rester dans le bâtiment durant la nuit, la police ferait marche arrière.  Son argument a été repris dans le chant: « Stand our ground ! Stand our ground ! »

samedi, juillet 10, 2010

[Chronique littéraire] Matinik Doubout. Le mouvement populaire de février-mars 2009

«Le colonialisme n'est pas une machine à penser, n'est pas un corps doué de raison. Il est la violence à l'état de nature et ne peut s'incliner que devant une plus grande violence. »- Les Damnés de la Terre (1961), Frantz Fanon.

Il y a un peu moins d’un an paraissait aux Éditions Alternative libertaire, Matinik Doubout : Le mouvement populaire de février-mars 2009. Ce petit bouquin de 151 pages a été écrit par un militant libertaire habitant les Antilles depuis une dizaine d’années et qui est connu sous le pseudonyme de Nemo. À travers ce livre, il nous relate la chronologie du plus puissant mouvement populaire du siècle dernier et de ce mouvement de grève générale qui s’est étendu comme une trainée de poudre dans les Antilles Françaises.

Quatre siècles d’exploitation et de luttes

Ce bouquin est sous-divisé en 4 chapitres. Il débute par un bref survol historique décrivant les grandes lignes des 3 périodes historiques des Antilles françaises, soit l’esclavagisme, le colonialisme et la période départementale, qui permet de mieux comprendre les causes historiques de la situation actuelle aux Antilles. Ce chapitre aborde aussi (parfois trop rapidement) les grandes luttes menées par le peuple martiniquais au fil des siècles, telles que l’abolition de l’esclavage au XIXème siècle, les luttes de libération nationale et de décolonisation ainsi que les mouvements sociaux  de l'après deuxième guerre mondiale, qui furent sauvagement réprimées dans le sang par l’État.

Asé pwofitasyon!

Puis, cet historique nous mène jusqu'au début de l'année 2009. En réponse au colonialisme toujours présent et au capitalisme sauvage qui a provoqué un chômage endémique de 22% et une hausse du prix des produits de première nécessité qui avoisine les 18% en un an, une intersyndicale se forme en Martinique, pendant qu’au même moment éclate en Guadeloupe une grève générale historique sous l’impulsion du syndicalisme de combat de la LKP. Une grande manifestation regroupant près de 15 000 personnes à Fort de France (sur une population de près de 90 000 habitant ), sonne le début de la riposte populaire en Martinique. Ce qui permet la mise sur pied du Collectif du 5 février qui luttera pour 4 revendications principales : Contre la vie chère, pour une hausse générale des salaires, pour une augmentation des conditions de retraite et pour une diminution du coût des services.

Ce qui résume l’essentiel de la deuxième partie, et qui nous permet de mieux comprendre la partie la plus intéressante, c'est-à-dire la troisième partie du bouquin, qui relate au jour le jour, soit du 5 février au 14 mars, les évènements de cette révolte populaire historique. Cette partie, sous forme de journal personnel, permet de vivre à travers les yeux de l’auteur cette lutte au quotidien. Ce qui nous change des trop nombreuses analyses théoriques extérieures aux luttes auxquelles nous sommes habitués, puisque Nemo fut et est toujours un militant au cœur de cette lutte. Et c’est à mon avis ce qui rend ce bouquin indispensable à la compréhension des évènements de 2009.

Pour une « alternative libertaire »

Puis, la dernière partie de ce bouquin analyse les limites du mouvement, les idées nouvelles qu’il a permis de faire éclore ainsi que les perspectives politiques et économiques qu’il a ouvertes. Élément intéressant à noter, l’auteur qui n’était pas membre d’Alternative libertaire, notre « organisation-sœur » du côté français, lors des grèves, est depuis membre d’un nouveau collectif qui a vu le jour à Fort de France. Nemo conclu ainsi en mentionnant que : « L’émancipation des Antilles peut être une réappropriation de tous les moyens de production par la collectivité, sur la base de l’autogestion, le remplacement de l’économie de marché par une économie socialiste (…) le remplacement de la démocratie indirecte par une démocratie de base. » Une perspective qui même si elle semble radicale, commence tranquillement à alimenter les réflexions des classes populaires martiniquaises.

Bref, un livre que je vous conseille vivement, si vous souhaitez mieux comprendre la réalité antillaise et qui nous permet de tracer un parallèle inspirant avec les luttes, qui nous espérons, s’intensifieront ici aux Québec en riposte à la dégradation de nos conditions de travail et de vie.

D’ailleurs, si le sujet vous intéresse, l’Union Communiste libertaire (Montréal) organise une conférence avec l’auteur, le 22 juillet, dont le titre est : Matinik Doubout : Lutte anticolonialiste et lutte de classe en Martinique et dans les Antilles.

Nemo, Matinik Doubout. Le mouvement populaire de février-mars 2009, Éditions Alternative libertaire, 2009, 151 pp.

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Si vous souhaitez lire la série d’articles écrites par l’auteur et publiés dans le mensuel d’Alternative libertaire :

La Martinique debout :

(1/4) Sé pou le viktwa nou laké !
(2/4) Deux cents ans de révolte
(3/4) Pour une économie libérée du carcan colonial
(4/4) Les états-généraux de l’Outre-Mer : un non-événement

mardi, juillet 06, 2010

[Conférence] Matinik Doubout:Lutte anticolonialiste et lutte de classe en Martinique et dans les Antilles.

(english version below) 


L’Union Communiste Libertaire-Montréal vous convie à une conférence estivale.

Quoi?Conférence avec l'auteur du livre Matinik Doubout.
Quand?Jeudi le 22 juillet 2010 @ 19h
Où?4525 rue St-Jacques à Montréal (métro Place St-Henri)

En février-mars 2009, la Martinique a été secouée par le plus puissant mouvement populaire du siècle dernier. Des milliers de Martiniquais-es se sont retrouvé-es dans un mouvement de grève générale qui s’est étendu comme une trainée de poudre dans les Antilles Françaises.

Nemo, enseignant, témoin et acteur de ces événements et militant d’Alternative libertaire présentera une conférence qui traitera de la lutte anticolonialiste et de la lutte des classes en Martinique ainsi que dans les Antilles. Il est l’auteur du livre Matinik Doubout, qui raconte au jour le jour le mouvement de 2009 et analyse les perspectives politiques et économiques qu’il a ouvertes.

Cette conférence abordera l’historique de ces luttes, la situation actuelle ainsi que les perspectives à l’ombre de la crise économique mondiale. Cette conférence sera suivie d’une période de discussion et de questions.

La conférence sera en français, mais une traduction chuchotée vers l'anglais sera disponible.

EDIT: Si vous souhaitez lire une critique du bouquin, voir le billet ici.

dimanche, mai 16, 2010

"Sleep with the right people" : une solidarité intéressante


Qu'on regarde à peu près n'importe où, on a souvent l'impression que l'ampleur des attaques et des oppressions que subissent les gens mériterait une riposte beaucoup plus forte. Et même en se penchant sur les luttes qui se mènent, on a parfois le malheur de découvrir un corporatisme un peu crasse, souvent dû à un manque de vision globale et/ou à une structure bureaucratique qui empêche à ses membres de vraiment faire quoi que ce soit.

Bref, je viens de découvrir Sleep with the right people, une coalition entre Unite Here!, une organisation syndicale de plus 300 000 membres au Canada et aux États-Unis, et la communauté GLBT (gais, lesbiennes, bisexuelLEs et transgenres). Un bel exemple de solidarité et de reconnaissance de nos intérêts communs au-delà des divisions traditionnelles de sexe, d'orientation sexuelle, d'origine et autres.
We are stronger together than alone when combating wealthy individuals and corporations, who stand in the way of us achieving full civil and economic equality. In recent months, members of the LGBT community and UNITE HERE have joined forces to take on Hyatt, a company that is both anti-worker and anti-gay.
Le mouvement de lutte dans le secteur de l'hôtellerie prend de l'ampleur aux États-Unis, et déjà quelques gros hôtels sont officiellement ciblés par une campagne de boycott. Il y a quelques jours, des militantes et des militants GLBT ont fait une petite action en appui aux travailleurs et aux travailleuses de l'hôtel Westin St. Francis, à San Francisco.

Tandis que plusieurs chaînes d'hôtel du coin misent gros sur le tourisme LGBT (et les événements de la Fierté qui auront lieu en juin), leur action, filmée, a déjà été vue au-dessus de 100 000 fois sur Youtube.

dimanche, mars 21, 2010

Batay Ouvriye: Communiqué au sujet des camps de réfugiés haitiens.

Un communiqué de Batay Ouvriye.

12 mars 2010.
AMIS ET CAMARADES DES CAMPS !

Tandis que le gouvernement a achevé de démontrer son incapacité, sa parfaite inaptitude à notre prise en charge correcte ;
Tandis qu’il se révèle conforme à lui-même en cherchant à continuer de consolider sa position avec les mafias-criminels qu’il mettait en place ;
Tandis que les sénateurs et députés corrompus reprennent leurs magouilles pour pouvoir reparaître publiquement et ainsi assurer la continuité de leurs mandats déjà épuisés ;
Tandis que les impérialistes, sur la base de l’« aide » qu’ils sont venu « donner », où ce sont les ONGs qui progressent à une allure fulgurante en consommant les trois-quarts de cet argent, envahissent notre territoire de militaires, comme si ce pays, libéré par un peuple d’esclaves, était à présent un terrain vague ;
Tandis que Préval et son gouvernement ouvre le pays à tous ceux qui désirent bénéficier de l’exploitation accrue des entreprises et usines, au point ou certaines ouvrières meurent de cette domination ; tandis que les bourgeois continuent à faire leurs bénéfices, tirant profit de l’occasion pour augmenter encore plus leur exploitation dans les industries et manufactures…
Tandis que tous les conservateurs collaborent en cherchant à se faufiler de plus en plus près du pouvoir et ainsi participent à la réhabilitation des anciennes structures pourries.

Nous, sous les tentes, sous les bâches, sous de vieux draps, sous des cartons… continuons à endurer les pluies, souffrons, subissons des humiliations et mourrons même dans une situation où nous a placé la misère ; une misère engendrée par les grands propriétaires fonciers, les grands bourgeois, les gloutons « grands mangeurs » et le grand capital étranger, avec leur armées et polices, pour nous forcer d’accepter d’en être arrivés là.

dimanche, mars 14, 2010

Conflit chez Weston

Le 20 février, les salariéEs de chez Weston, à Longueuil, se prononçaient à l'unanimité contre les offres de l'employeur, et à 99% pour des moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée. La direction n'a pas bronché et a rétorqué que si l'offre n'était pas acceptée au plus tard le 13 mars (hier), une rencontre aurait lieu le lundi suivant pour organiser la fermeture de l'usine.

Mentionnons au passage que la famille Weston, propriétaire d'un paquet de compagnies, est la deuxième plus riche au Canada (selon Forbes), centième au monde, avec un petit 7.2 milliards. RueFrontenac.com nous rappelait récemment que
« Georges Weston ltée a acquis en 2005 la Boulangerie Gadoua (qui compte deux usines à Joliette et Napierville). Weston a construit une usine à Gatineau il y a quelques années. La boulangerie Weston de Longueuil est dotée de la plus haute technologie et sa construction a été complétée il y a 15 ans au moyen d’investissements de 60 millions de dollars.»
Les temps sont durs, hein..?

Bref, hier, date limite de l'ultimatum des boss, 148 prolos de la Boulangerie se sont donc réuniEs en assemblée générale. Malgré la menace de fermeture définitive, c'est à 95% que les offres ont été refusées. Si le communiqué du syndicat est sans surprise relativement mou, le résultat de l'assemblée laisse espérer que la base fera preuve d'un peu plus de combativité.

Camarades, ne laissez pas les patrons vous foutre à la porte; c'est à vous de les expulser. Ne laissez pas de chefs syndicaux vous mettre en garde, ni de vous convaincre d'abdiquer. Organisez-vous démocratiquement sur vos propres bases. Reprenez l'usine, occupez-la. Vous ne serez pas isoléEs : vous verrez surgir des alliéEs inattenduEs.

Solidarité!

dimanche, février 14, 2010

Bata Ouvriye: Prise de position suite au tremblement de terre du 12 janvier 2010.

Une déclaration des camarades haïtiens de Batay Ouvriye suite au tremblement de terre du 12 janvier. Le texte est en anglais mais fait un bon lien entre la situation social préexistante et les conséquences sur les luttes ouvrières et sociales post-séisme.


Much has been said and much is happening. The situation is very grave. Very. This situation is maddening! The January 12th earthquake has devastated several cities in Haiti. There are several others that were struck but are not being talked about, because Port-au-Prince, Léogane, Ti Gouave, and Jacmel have all been impacted so much. As everyone knows, many, many persons have died or disappeared, many have lost limbs, many houses have been destroyed, and many have been left homeless. Many who were working lost their lives, many workers perished at work in their factories, street vendors, public sector employees, store employees, students, people in the streets and in popular neighborhoods… What a huge blow!

We must dispel from the very start any kind of divine interpretation of this disaster as an “Act of God”, a “malediction”… These considerations can only deter us and prevent us from understanding the real cause of the earthquake, which is completely natural and had been predicted by a few scientists. This trend of thought also increases our resignation, faced with a “divine intervention” and leaves us waiting helpless and alienated. On the other hand, these divine interpretations also mask the responsibility of the Haitian State, which had been forewarned and did nothing in terms of contingency planning to address some of these consequences.

Therefore, it’s important to stay level headed, to address the real problems, to think well, together, so that we can uncover the real solutions.

In doing so, we should be clear about:

· In what context, and in what conjuncture we were when the earthquake struck;

· Some of the perils we are facing;

· What we need to do to confront this challenge, and from which class interest.

mercredi, janvier 13, 2010

Cols bleus : grève rotative contre la privatisation

Communiqué de presse du SCFP-301.
Michel Parent
Michel Parent,
président du SCFP 301.
Photo archives SCFP

Les cols bleus de Montréal haussent le ton et montent d'un cran leurs moyens de pression. Sans contrat de travail depuis plus de deux ans et demi, ils en ont plus qu'assez de l'immobilisme de la Ville à la table de négociations.

Aujourd'hui, leur syndicat fera parvenir au ministère du Travail un avis de grève rotative, qui débutera le 25 janvier prochain pour se terminer le 5 mars. Le principe de cette grève est simple, mais il s'agit d'une première sur l'île de Montréal. La Ville compte 19 arrondissements et des services centraux. Les employés manuels vont débrayer, à tour de rôle, en commençant par l'arrondissement Ville-Marie, pour un cycle de 20 jours qui sera répété deux fois, jusqu’à la fin prévue de la grève, le 5 mars. «Ainsi, on maximise l’impact sur l’administration municipale tout en minimisant les conséquences pour les citoyens. On le maintient, on ne veut pas prendre la population en otage, mais il faut que ça bouge, on est patients, mais ça suffit», explique le président Michel Parent.

mardi, janvier 05, 2010

Ils sont riches parce qu'on est pauvres!



Le Centre canadien de politiques alternatives publiait hier une étude sur les revenus des 100 PDG les plus riches du Canada en 2008. Bilan rapide? Le patron est encore et toujours un profiteur, mais plus qu'avant.

En 1998, les patrons du top 100 gagnaient 104 fois plus que la moyenne canadienne. Dix ans plus tard, c'est 174 fois plus. Par rapport à l'inflation, leur cagnotte a augmenté de 70% tandis que nos salaires, eux, ont diminué de 6%.

Dit autrement, ces crisses-là récoltent à dormir un peu moins de douze heures ce que nous prenons une année à gagner!

Là, vous vous demandez peut-être comment ça se fait? Est-ce qu'ils (et elle, je crois que j'ai repéré un nom féminin dans le top 100!) travaillent réellement 174 fois plus fort que la moyenne canadienne? La réponse est non. Pour une piste de réflexion, jetez don' un coup d'oeil par chez nos camarades d'Alternative Libertaire : Qu'est-ce que l'exploitation?



mardi, juillet 28, 2009

Un patron paie pour ses privilèges!

Au mois d'avril, à propos des séquestrations de patrons, je vous demandais :
Si l'on peut voir d'un bon oeil cette radicalisation des moyens utilisés par les travailleuses et les travailleurs (séquestrations, occupations des lieux de travail, etc.), leur portée demeure d'abord défensive, pour sauver les jobs. Pensez-vous qu'une réelle conscience de classe puisse en ressortir (chez nous aussi, peut-être...)? Qu'on puisse commencer à se poser d'importantes questions sur cette structure sociale hiérarchisée.. sur la nécessité d'avoir un patron?
Vendredi dernier, en Chine, un patron annonce le rachat d'une usine sidérurgique publique et la mise à pied d'environ 30000 salariéEs. La riposte ouvrière est cette fois-ci allée un peu plus loin.
«Chen [le boss] a déçu et provoqué les ouvriers en annonçant que la plupart d'entre eux seraient mis au chômage dans les trois jours», a indiqué le China Daily. «La foule a été saisie de fureur lorsque Chen a fait savoir que le nombre total de travailleurs serait réduit à 5000.»
Plusieurs milliers de prolos ont alors bloqué la production et attaqué physiquement le patron. Ils et elles ont par la suite affronté la police anti-émeute et ont empêché qu'une ambulance puisse venir porter secours au patron, qui est décédé dans la soirée. Un porte-parole du gouvernement provincial a par la suite confirmé l'annulation du rachat de l'usine publique.


dimanche, mai 24, 2009

Conseils pour patrons séquestrés

On vous a parlé des séquestrations de patrons qui ont récemment eu lieu en France. Le Financial Times, quotidien économique britannique, s'est intéressé à ce phénomène peu connu en Grande-Bretagne, et a publié ses Conseils de survie, si le pire devait arriver.

Si vous lisez l'anglais, l'article original est par ici.


Sinon, voici les huits conseils du FT pour un patron séquestré :

- Réfléchissez soigneusement à l'endroit où vous allez réunir vos employéEs. Faire un meeting dans une usine qui va fermer peut enflammer une situation déjà tendue.

- Préparez le lieu en stockant discrètement des vêtements de rechange, une brosse à dents et des lingettes près de l'endroit où vous serez assis. Ayez si possible un vaporisateur d'eau et quelque chose à grignoter.

- Enregistrez les numéros de téléphone de la famille dans la mémoire de votre cellulaire.

- Allez aux toilettes avant toute rencontre avec les salariéEs. Récemment, un otage a raconté son humiliation de devoir demander à ses salariéEs l'autorisation d'aller aux WC. Le philosophe de gauche Jean-Paul Sartre, qui avait encouragé les séquestrations de patrons dans les années 1970, faisait remarquer que « quand un patron en est rendu à demander la permission d'aller pisser, un grand pas en avant a été fait. »

- Restez calme. La plupart des séquestrations se passent paisiblement, avec des salariéEs qui souvent fournissent des boissons et de quoi manger. Le principal objectif de ce type d'action est souvent de médiatiser les revendications des syndicats. Les otages sont généralement libéréEs dans la journée.

- Si vos ravisseurs deviennent menaçants, signez tout ce qu'ils demandent. Les textes signés sous la contrainte ne sont pas valables, d'après la loi française.

- Faites venir des observateurs extérieurs, comme des médiateurs, lors des négociations. Ils peuvent empêcher par leur présence les actions radicales.

- Dernier conseil, n'oubliez pas que les prises d'otages restent rares. Dix en deux mois, ça ne représente pas grand chose quand des centaines de sociétés françaises suppriment des emplois et ferment des usines. Si vous avez été finalement retenus par vos salariéEs, c'est peut-être que vous n'avez pas vu venir les signaux d'alarme...

mercredi, mai 20, 2009

Les nouvelles brochures de l'UCL


Vous ne pouviez pas être présents au Salon du Livre anarchiste en fin de semaine? Pas de problème! Toutes nos brochures sont maintenant disponibles à la Librairie l'Insoumise à Montréal (2033 boul. St-Laurent, métro St-Laurent). Que ce soit les rééditions ou les toutes neuves, courez vite vous les procurer!




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NOUVEAUTÉS
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Réflexions sur l’anarchisme, Maurice Fayolle:

Un texte fondateur du renouveau plate-formiste


Le capital en déroute, recueil de textes UCL:

Une chronique que vous avez pu lire sur le blogue


Les contre-pouvoirs, recueil:

Deux textes qui portent à réfléchir sur cette stratégie


L’anarchie de A à Z, recueil UCL:

Enfin! La somme de cette chronique parue dans Cause Commune de 2004 à 2009


L’impasse afghane, Stephane Boudreau UCL:

L'ensemble d'une chronique parue dans le mensuel d'Alternative Libertaire


La pratique du socialisme, Gaston Leval:

Comment pourrais être mis en pratique notre idéal


Daniel Guérin, recueil AL:

Deux textes parus dans Alternative Libertaire sur l'oeuvre de Daniel Guérin


De l’anarchisme à la gauche libertaire, Germinal:

Sur l'insertion des anarchistes dans les mouvements sociaux


Le Capitalisme et ses contradictions, René Berthier:

Une explication du capitalisme et de ses contradictions en utilisant le point de vue de Proudhon


Michel Bakounine, Amédée Dunois:

Une biographie de Bakounine ainsi qu'une courte analyse de son oeuvre


Anarchisme et marxisme, René Berthier:

Une réflexion sur l'anarchisme et le marxisme datant de la chute du mur de Berlin


Anarchisme et lutte de classe:

Un texte qui résume fort bien la position des anarchiste sur la lutte des classes


Actualité de Bakounine, René Berthier:

Une analyse de l'oeuvre de Bakounine sous forme de réponse au texte d'Amédée Dunois


ABC de l’UCL:

Tous les textes officiels de l'Union Communiste Libertaire



Et une une trentaine d'autres brochures disponible!


mardi, avril 14, 2009

Des salariés détruisent la production de leur usine.


En France, les travailleurs et les travailleuses intensifient les moyens d'actions contre les patrons. Après les séquestrations (voir ce billet), le sabotage de la production. La France serait-elle à l'aube de l'émergence d'une conscience de classe ?


Le malaise social prend des formes extrêmes. Après la séquestration des patrons, c’est la production qui est détruite. C’est en tout cas ce que les salariés de l’usine Rencast à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) ont décidé de faire. Mécontents des négociations en cours depuis la mise en liquidation de leur groupe, ils ont fondu jeudi et vendredi la production destinée à Renault et PSA.

Jeudi, les salariés ont remis dans le fourneau en fusion la production de pièces en aluminium destinées à Renault pour la fabrication de la Twingo et vendredi, ils ont fondu 80% de la production destinée au constructeur PSA, a-t-on annoncé de source syndicale.

Selon Daniel Renard, délégué syndical Force ouvrière (FO) à la fonderie de Thonon-les-Bains, «les salariés protestent contre le déroulement des négociations» depuis le mise en liquidation du groupe le 18 mars dernier, reprochant notamment à Renault et PSA «de ne pas respecter les accords», sans préciser dans le détail la nature de ces accords.

Selon la préfecture de Haute-Savoie, «la situation est effectivement tendue depuis trois semaines». «Des négociations ont démarré le 4 avril et se sont poursuivies vendredi et elles devraient reprendre à la fin de ce week-end», a-t-on ajouté de même source.

Le groupe a été repris par un groupe métallurgique italien.

La fonderie de Thonon-les-Bains, ouverte en 1963, emploie 182 salariés. Le 18 mars, le tribunal de commerce de Lyon avait autorisé la mise en liquidation du groupe français Rencast, spécialisé dans la fonderie en aluminium pour l’automobile, qui emploie environ 850 salariés dans cinq usines en France.

Rencast, dont le siège est à Bron, dans la banlieue de Lyon, avait été repris en juillet 2008 par le groupe métallurgique italien Zen. Il avait été placé en redressement judiciaire en décembre 2007. Selon le tribunal de commerce, la poursuite de l’activité de Rencast a été autorisée jusqu’au 18 juin. Un liquidateur judiciaire a été nommé.

Les cinq sites de production de Rencast en France sont situés à Brive (Corrèze), Châteauroux (Indre), Delle (Territoire de Belfort), Reyrieux (Ain) et Thonon-le-Bains (Haute-Savoie).
Le groupe familial Zen, implanté à Padoue, dans le nord de l’Italie, emploie 600 salariés en Italie. Il a déjà racheté en France, outre la SBFM (en redressement judiciaire) et Rencast, Fabris à Châtellerault (380 salariés) ou encore le groupe lyonnais Florence et Peillon (400 personnes).

Leur presse (Le Parisien / AFP), 10 avril 2009.

lundi, avril 13, 2009

Panel: Syndicats et lutte de classe.


Depuis le 19e siècle, les syndicats et le syndicalisme occupent une place prépondérante dans la lutte de la classe ouvrière pour son émancipation, tant en Amérique du Nord que sur le reste du globe.

Plus récemment, depuis près de 40 ans, de nombreuses voix affirment que les syndicats mènent de plus en plus les travailleurs et les travailleuses sur le terrain de la collaboration de classe.

Les syndicats sont ils toujours un outil au service du prolétariat ou au service de la bourgeoisie et de son État ?

Panélistes :
-Ghislaine Raymond, ex-militante syndicale à la Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ)
-René Charest, syndicaliste
-Richard St-Pierre, Groupe internationaliste ouvrier (GIO)
-Sid Ahmed Soussi, professeur de sociologie à l'UQÀM, spécialiste du monde du travail et du syndicalisme
-Mathieu Jean, militant des Industrial Workers of the World (IWW)

samedi le 18 avril
14h30
Grande salle du Comité social Centre-Sud
1710 Beaudry
Près du métro Beaudry

Plusieurs groupes dont l'UCL-Montréal y tiendront des tables de littérature.