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mardi, octobre 23, 2012

Ceci n’est pas une matraque : C’est la domination.

Comparativement à la brutalité policière tolérable, selon « l’opinion », en plein crise étudiante, la nouvelle récidive de la matricule 728 du Service de police de la Ville de Montréal sème visiblement l’émoi, alimentée par des témoignages sensationnels abondants dans les médias. L’Union Communiste Libertaire joint sa voix au flot de consternation. Mais, une fois de plus, l’empire du 1% a absolument « les deux mains sur le volant » pour contrôler et canaliser une contestation « raisonnable » vers la perpétuation de l’establishment. La plus grande forme de violence, disait Emma Goldman, c’est l’ignorance. Contrairement à la vision du monde négatrice imposée par la classe dominante, la société est marquée de nets conflits non moins violents dans l’écrasement et l’exploitation au quotidien des classes opprimé-e-s par les privilégié-e-s. Nous ne prétendons pas à la neutralité. L’UCL se portera toujours à la défense des classes opprimé-e-s.

Si nous encourageons la mobilisation populaire contre la brutalité policière, nous ne pensons pas moins que « l’incident 728 » est un nouveau fait divers de la domination en tant que rapport social. Depuis sa création, l’institution policière fut le bras armé de l’État pour maintenir un ordre factice, par une force corrélée à la pugnacité et l’indépendance des classes dominées. Autochtones et métis, femmes, pauvres, personnes immigrantes, rebelles anarchistes et socialistes, précaires et syndiqué-e-s, queers, chômeurs et chômeuses,… : les principales cibles désigné-e-s comme criminel-le-s, et ainsi profilé-e-s, taxé-e-s de tickets, harcelé-e-s, battu-e-s, puis emprisonné-e-s… pour la prospérité et la sécurité de quelques aristocrates plein de vanité, au sommet de cette pyramide sociale.

Le niveau d’expression et l’apparence physique de la policière ont soulevé un grand nombre de propos et « blagues » à caractère sexiste, homophobe et misogyne que nous ne dénonçons pas moins que l’incident en soi. Pour le Comité Femmes de l’UCL, celles-ci renforcent des rôles et rapports de genre dans lesquels les femmes sont les principales victimes de la violence, et pas seulement de la part de la police. Les hommes portant ces propos dénigrants sapent carrément le potentiel de mobilisation populaire. À ceux qui se disent favorables à l’égalité entre les sexes, nous leur disons que leurs prétentions ne valent rien du haut de leurs privilèges de genre. S’ils sont sincères, ils peuvent faire réfléchir les autres hommes qui portent de tels propos et jugements.

À l’heure où c’est la police qui enquête sur la corruption des partis politiques, nous devrions nous questionner sur la culture mafieuse existant au sein même de celle-ci. L’absence de recours face aux abus de la police laisse ses victimes sous la coupe de celle-ci. Que penser d’un système de déontologie où des agents se permettent de refuser des plaintes lorsqu’il en est de leur intérêt. Un système où, dans un même poste de police, un agent « enquête » sur ses collègues. Où, dans très peu de cas, les plaintes ont pour conséquence des blâmes, et dans pratiquement aucun (même quand la police assassine), ne mettent un terme à la carrière des dangereux. Le cercle de discussion policier, racontée par une témoin, dans lequel la matricule 728 a changé la version des événements avec une dizaine de ses collègues, est tout à fait représentatif de la culture du silence dans la police (et son bien officiel « Serment de discrétion »). Rappelons seulement qu’en 2008, un agent du poste de Sept-Îles ayant rompu le silence face au trafic d’arme de son chef et ses collègues fut victime d’harcèlement et d’accusations (« menaces de mort ou de lésions corporelles à l'endroit d'un supérieur hiérarchique ») – une histoire beaucoup plus répandue que l’on pense.

Comme communistes libertaires, nous cherchons à construire une société dans laquelle nous pourrons supprimer la violence de nos rapports sociaux, une société dont l’ordre sera autorégulé par la combinaison de la pleine égalité et pleine liberté de chacune et chacun et de la gestion collective et fédérale par démocratie directe de nos défis. Malgré la nouvelle tendance de diffusion sur les médias sociaux, est-il nécessaire de rappeler que la plus grande partie de la brutalité policière continue de se passer dans l’indifférence et la tolérance quasi-générale? Que ce que les contestataires du printemps viennent de vivre est ce que beaucoup d’autres couches encore plus marginalisé-e-s de la population souffrent depuis des lustres? Il est vain d’attendre une réforme de la police. Demandez aux milliers de victimes de la sévère crise humanitaire causée par la police au G20 de Toronto, qui ont vu toutes leurs réclamations d'enquête indépendante tournées en ridicule! À travers de nouvelles crises sociales, nous ferons la gymnastique historique nécessaire pour développer l’auto-organisation populaire en mesure de rompre le mauvais sort.

Union Communiste Libertaire
18 octobre 2012

jeudi, août 23, 2012

Blanc bonnet, bonnet blanc

Je me souviens plus comment je suis tombé sur ça, mais je voulais le partager avec vous et puis, ça tombe bien, ce soir c'est le lancement de ce nouveau web magazine nommé Nous Autres d'où est tiré l'article.

Au delà de la loi en tant que tel, c'est le jeu politique derrière qui m'a fait le plus sourire; les acteurs, plusieurs encore sur scène, ont des positions opposées a celles d'aujourd'hui, on entends les mêmes bla-blas, les indignations creuses, les larmes de crocodiles et tout le tralala du triste spectacle politicien. Une autre époque, qui nous rattrape aujourd'hui avec la mise en application du fameux article 500,1 du code de la sécurité routière, mais aussi un aide mémoire pour nous rappeler que rouge ou bleu, ils nous saignent a blanc!

* * *

DE LA ROUTE À LA RUE : 
PETITE HISTOIRE POLITIQUE D'UN INSTRUMENT DE RÉPRESSION POLICIÈRE


Ministres et députés sont bien concentrés à débattre des virgules et des termes exacts d’un projet de loi qui pourra les protéger des moyens de pression populaires. Une déclaration récente du premier ministre témoigne de leur état d’esprit : « Il faut que les gens comprennent que ça ne sert à rien de se dresser contre un gouvernement, contre une population [1]».  Pour ces personnes au sommet de l’appareil étatique, il est hors de question que la rue dicte la conduite de l’État, même s’il faut que la Sûreté du Québec intervienne brutalement contre des regroupements citoyens ou que la Ligue des Droits et Libertés en vienne à condamner les méthodes excessives du gouvernement québécois [2].

On se croirait presque en 2012

Pourtant, lorsque ce scénario défile, ce sont les camionneurs indépendants qui dévient de la ligne droite de l’ordre établi, les grandes entreprises de transport qui leur mettent des bâtons dans les roues à coup d’injonctions, le Parti québécois qui tente de freiner leur élan et Lucien Bouchard qui a les deux mains sur le volant du pouvoir. Les enseignants enseignent et les étudiants étudient, après avoir eux-mêmes défié les anciens ministres de l’Éducation Pauline Marois en 1996 (menace de dégel des frais de scolarité) et François Legault en 1999 (contrats de performance universitaires). Nous sommes au printemps 2000 et le gouvernement péquiste se prépare à adopter sans opposition le projet de loi 130 [3] modifiant le Code de la sécurité routière (CSR) [4].

L’une des modifications en jeu, l’ajout de l’article 500.1, contient des dispositions et amendes semblables à la loi 12 (projet de loi 78) du printemps dernier [5]. En mettant en place cette nouvelle mesure législative, le ministre des Transports Guy Chevrette espère surtout qu’elle aura un effet dissuasif sur les camionneurs et, éventuellement, fournira au gouvernement un outil punitif pour réagir à de nouveaux blocages des voies de circulation majeures. Ce n’est qu’une douzaine d’années plus tard que l’article 500.1 sera utilisé abondamment pour justifier les arrestations par centaines de manifestants exprimant pacifiquement et publiquement leur mécontentement politique. Signe du destin, l’objet principal du projet de loi est de permettre et d’encadrer le virage à droite au Québec.

lire la suite ici

jeudi, mars 08, 2012

Une autre bavure policière!


Ce matin, je me réveille la rage au cœur et de son côté un camarade se réveille peut être avec un œil en moins suite aux violences policières. Le rôle des policiers est clair: protéger l’ordre établi coûte que coûte! Présentement, ce sont les intérêts financiers qui prévalent sur l’ensemble des droits sociaux. La police va défendre la hausse des frais de scolarité et par le fait même, les privilèges de l’élite de la société! Lors de chacune des mobilisations étudiantes, la police fait preuve d’une violence de plus en plus musclée. Dans les médias, les étudiant-e-s sont perçu comme des personnes dangereuses parce qu’illes se masquent, apportent des trousses de premier soins et un numero d'avocat! Peut-on leur reprocher de vouloir se protéger de la police? Hier, Francis Grenier a été lourdement blessé par les policiers…et le soir même, les forces de l’ordre ont encore fait preuve de leur incontournable violence.Cette violence coutumière et inacceptable espère mettre fin aux luttes sociales,mais nous nous ne laisserons pas abattre sans réagir…

jeudi, avril 21, 2011

Un appel de la Coalition Justice pour Anas!

Je viens tout juste de voir cet appel de la Coalition Justice pour Anas. C'est un peu tard pour l'envoi de lettres ou de fax, mais rien ne vous empêche de vous y mettre en fin de semaine. Et restez à l'affût.

Contexte

L'enquête du coroner sur la mort de Mohamed Anas Bennis débutera le 27 avril prochain. Après plus de cinq années de lutte acharnée, la famille peut enfin espérer obtenir des réponses à ses questions. Toutefois, à l'approche de l'enquête, un problème de taille se présente. Les frais d'avocat de la famille Bennis ne seront pas couverts par le gouvernement, compromettant ainsi grandement leur participation à l'enquête.

La famille Bennis a appris récemment que le salaire de leur avocat ne va pas être défrayé. Les policiers -- qui ont essayé, par le biais de la requête en nullité déposée par la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM), de faire annuler l’enquête du coroner! -- seront représentés par de nombreux avocats, soit ceux pour les policiers Yannick Bernier et Jonathan Roy, celui de la FPPM, et celui de la Ville de Montréal. La famille, quant à elle, se retrouve sans représentation juridique. En effet, si la famille souhaite être représentée par un avocat lors de cette enquête pour laquelle elle s'est battue si ardemment ces dernières années, il lui faudrait le payer de sa poche. Ainsi, les avocats des policiers bénéficieront d'une importante représentation légale payée à même les fonds publics, mais la famille se retrouve sans aucun support legal. Cela est d'autant plus absurde puisque la famille constituerait la seule contre-partie dans cette enquête si la Coalition Justice pour Anas, ou d'autres groupes de la communauté, ne sont pas pas reconnus comme personnes intéressées.

On se souvient par contre que Jacques Dupuis, qui était alors ministre de la Sécurité publique, avait accepté en mai 2009 de couvrir les frais de représentation légale de la famille Villanueva et des deux autres victimes blessés par l’agent Jean-Loup Lapointe: Jeffrey Sagor-Metellus et Denis Meas. Pourquoi la famille Bennis ne pourrait-elle pas bénéficier du même traitement, afin que les forces soient réparties plus équitablement?

Cette enquête ne serait qu'une simple mascarade si la famille ne peut y être représentée. C'est pourquoi nous faisons appel à nos alliéEs, groupes et individus, afin d'écrire au ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, et au ministre de la Justice, Jean- Marc Fournier, et de leur demander que les frais de représentation légale de la famille Bennis soient couverts pour toute la durée de l'enquête.



Pour lire l'appel et trouver un modèle de lettre à envoyer, rendez-vous sur le site justicepouranas.org

vendredi, septembre 24, 2010

Quand liberté d’expression rime avec répression



Nos camarades de La Pointe Libertaire s'associent une fois de plus aux Services Juridiques Communautaires pour vous présenter un atelier sur les enjeux associés aux droits démocratiques.

Jeudi 30 septembre, 18h30-20h30, 2356
rue Centre (Carrefour d'éducation populaire)


La liberté d’expression est un droit fondamental reconnu par les Chartes tant canadienne que québécoise.

Pourtant, quand des personnes qui n’ont pas les moyens de se payer des espaces publicitaires privés diffusent leurs idées ou activités en affichant dans la rue, en distribuant des dépliants et journaux ou en participant à des manifestations, elles sont souvent victimes d’intimidation et de répression. Des règlements municipaux interdisent l’affichage sous peine d’amende, la police surveille, fouille ou arrête.

L'avocat Denis Barrette sera sur place pour vous faire une petite présentation et répondre à vos questions concernant l'affichage, le tractage et les manifestations. A-t-on le droit d'afficher dans la rue, de passer des tracts? Quels sont les pouvoirs de la police? Que faire en cas de contravention?

Vous trouverez les réponses à ces questions et à bien d'autres lors de cet atelier. C'est un rendez-vous !


www.lapointelibertaire.org

www.servicesjuridiques.org

mardi, août 31, 2010

Bœuf, porc ou poulet: les nombreux visages de la police

par Marc-André Cyr*

Les manifestations contre le G20 ont véritablement ameuté les forces de l'ordre et de la répression, du jamais vu depuis plusieurs décennies. Mais alors que des policiers de plusieurs provinces ont été mobilisés pour contrer les manifestants et que la répression et l'infiltration avaient commencé bien avant le sommet, une question demeure toujours sans réponse : comment les radicaux ont-ils malgré tout réussi à brûler quatre voitures de police et à fracasser les vitrines d'une cinquantaine de multinationales ?

Une première hypothèse — qu’on pourrait appeler l’ « hypothèse du poulet frit », du « rôti de bœuf » ou encore de la « côtelette de porc aux pommes » — suggère que les policiers aient été tout simplement déjoués par les militantes et les militants radicaux. Étant comme toujours en retard d'une guerre, les forces de l’ordre auraient stupidement appréhendé la répétition des événements d'avril 2001, soit des attaques quasi permanentes au mur de sécurité. À Québec, la casse ne cibla au total qu'une quinzaine de vitrines au profit d'attaques parfois spectaculaires contre les forces de l'ordre. La hiérarchie policière de Toronto aurait donc disposé la vaste majorité de ses effectifs autour du périmètre de sécurité, laissant le centre-ville de Toronto et ses fragiles vitrines à la disposition des militants anticapitalistes. Cette hypothèse est d'ailleurs logique avec la suite des événements. La police ayant été déjouée, il ne lui restait qu'à prouver, à retardement, qu'elle mettait tout en œuvre pour protéger la propriété. Ceci expliquerait l'intensification des arrestations et de l'intimidation qu'elle appliqua systématiquement après la tumultueuse manifestation de samedi.

Mais une autre hypothèse — qu'on pourrait appeler « l'hypothèse du simili-poulet » — est également plausible. Le 30 juin dernier, le Toronto Sun nous apprenait que les policiers de Toronto avaient reçu l'ordre de ne pas intervenir alors que le Black bloc et ses alliés passaient à l'action. N’attendant que le feu vert pour agir, un officier affirme avoir reçu l'ordre du centre de commandements de « ne pas engager » d'opération afin de mettre un terme à l'action directe.

Pourquoi la hiérarchie policière aurait-elle agi ainsi ? Comment interpréter cette inaction? Rappelons que les forces de l'ordre n'en sont pas à leurs premières « irrégularités » : on se souvient, entre autres, des agents provocateurs lors du Sommet pour le Partenariat sur la sécurité et la prospérité (PSP) à Montebello en 2007, de ceux présents dans le groupe Germinal en 2001, de même que du cas de Joseph Gilles Breault, alias Youssef Mouammar, indicateur de la police responsable de menace d'attentat dans le métro de Montréal.

Un retour sur le rôle des agents indicateurs lors des manifestations des années 1960 au Québec nous renseigne également sur les stratégies policières contre les mouvements sociaux. On se souvient du rôle des agents sans uniforme lors du fameux Lundi de la matraque en 1968 — les témoignages de l'époque rappellent tristement ceux des militants présents à Toronto . On se souvient également du rôle scandaleux des agents infiltrateurs dans les rangs du FLQ, les rapports gouvernementaux Keable et Macdonald les ayant minutieusement documentés : vol de dynamite et d'explosifs, incendies criminels, attentats, bombes incendiaires, publication de faux communiqués, cambriolages, holds ups … font toute partie des actions policières pour « combattre le terrorisme ».

Pour comprendre l'action de la police, il faut la situer dans son contexte politique. Son action, pas plus que la loi à laquelle elle répond normalement, ne peut être mise à l'écart des rapports sociaux — qui sont des rapports de domination et d'exploitation — structurant notre société. Les policiers ne défendent pas seulement la « loi » supposément neutre et abstraite, ils soutiennent l'État et son gouvernement, de même que les représentants de ces institutions et les décisions concrètes qu'ils prennent à ce titre. Ajoutons également que les policiers défendent l'institution à laquelle ils appartiennent et par laquelle ils ont un statut social, du pouvoir, des privilèges et un salaire. Compris ainsi, le travail des forces de l'ordre ne vise plus uniquement à faire respecter la loi, mais bien à légitimer — aux yeux du public et des grands médias — ses propres opérations, qui sont elles-mêmes à mettre en relation avec les politiques gouvernementales.

Les vidéos de policiers déguisés en Black block lors des manifestations contre le G20 à Toronto se multiplient et, d’après plusieurs témoignages de citoyens et de journalistes, la hiérarchie policière semble avoir délibérément laissé la « casse » avoir lieu sans intervenir. L'objectif était de légitimer le milliard dépensé en sécurité ? De justifier, avant même qu’elles n’aient lieu, le millier d'arrestations? Les forces de l'ordre auraient-elles préféré s'en prendre à des militants pacifistes pendant dans leur sommeil plutôt que d'affronter le Black bloc face à face ? D’où venaient ces ordres: du gouvernement fédéral, de la ville, du chef de police ?

Alors qu'on sait que le chef de la police a menti à propos de la loi concernant les fouilles autour du périmètre de sécurité et que nombre des « armes » déballées en grande pompe au public n'avaient en fait rien à voir avec les manifestations (où étaient simplement des jouets), cette hypothèse n’est pas à écarter. Non seulement les abus de force et de violence ont atteint des sommets historiques lors de cette fin de semaine, mais les nombreux mensonges commis par la police nous permettent de croire que son action a également atteint des sommets en termes de mensonges et de manipulation de l'opinion publique.

* Cet article a été publié dans numéro Le Couac de septembre.

mercredi, août 18, 2010

Contre la répression de la jeunesse colombienne

L'UCL vient de cosigner une déclaration internationale à l'invitation de nos camarades colombiens du réseau Anarkismo.

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DÉCLARATION INTERNATIONALE CONTRE LA BRUTALITÉ POLICIÈRE ET LA RÉPRESSION DE LA JEUNESSE EN COLOMBIE


A la date du 6 mai dernier, cinq ans se sont écoulés depuis le meurtre de Nicolás Neira par l'ESMAD (police anti-émeute). Il y a cinq ans, Nicolas défilait à la manifestation du 1er mai. A l'âge de 15 ans, c'était le geste simple d'un jeune homme qui avait donné un nouveau sens à sa vie. Ce jour-ci, par sa lucidité et son sens politique, son enthousiasme et sa détermination, Nicolás Neira fut un vrai militant libertaire, engagé dans les luttes populaires, celles de tous les opprimés - outrepassant les illusions et les manipulations sociales, qui rendent la lutte étrangère à trop de jeunes indifférents. Aux moyens de la force brutale, le pouvoir étatique a mis fin à sa vie le 1er mai 2005. Démuni et ne sachant pas ce qui allait lui arriver, les policiers de l'ESMAD l'ont acculé dans un coin, et l'ont sommairement exécuté à coups de pied et de matraque sur la tête. Après avoir lutté contre la mort quelques jours, il succomba finalement le 6 mai.

Lire la suite sur CauseCommune.net

mardi, juillet 13, 2010

Manifestation en solidarité avec les arrêté-e-s au G20 de Toronto

Samedi 17 juillet 2010 à 13h
Carré Phillips (Coin Sainte-Catherine et Place Phillips)

Face à la violence policière, aux attaques contre notre résistance et aux arrestations sans précédant des manifestant-e-s anti-G20, la Convergence des luttes anticapitalistes CLAC 2010 appelle l’ensemble des mouvements sociaux à se mobiliser en solidarité avec les victimes de l’appareil répressif tombé-e-s aux mains de l’armée policière.

La CLAC2010 exige la libération immédiate de tou-te-s les prisonnier-e-s politiques et l’annulation immédiate de toutes les accusations portées contre les personnes arrêtées lors du G20.

*Manifestation en solidarité avec les arrêté-e-s du G20 de Toronto, le 17 juillet 13h00 au Carré Phillips*

Environ 1090 arrestations ont eu lieu durant la fin de semaine du 25 au 27 juin à Toronto par kidnapping, profilage politique, raids dans des résidences privées et lieux d’hébergement, violence, brutalité, intimidation et harcèlement. C’est le plus grand nombre d’arrestation de masse dans l’histoire du Canada, et elles furent effectuées envers des manifestant-e-s qui n’ont fait qu’exprimer leur désaccord avec des politiques capitalistes, sécuritaires, sexistes, colonialistes et antisociales du G20 et des grands financiers de ce monde.

Ce dont nous avons été témoins à Toronto était une attaque en règle contre les forces progressistes dénonçant le G20 et ses politiques meurtrières. Cette répression sans précédant, ordonnée en haut lieu politique, visait à faire taire la dissidence et à criminaliser nos mouvements sociaux. Ce sont des tactiques bien connues pour diviser les populations, briser la résistance et imposer des politiques régressives. Nous avons franchi une nouvelle étape dans l’intensification de la répression policière et dans les concessions exigées des populations. À preuve, le chef de la police de Toronto a menti volontairement à la population en prétendant que sa police avait des pouvoirs étendus durant le G20 (Loi des travaux publics) et en exposant devant les médias des armes soit-disant "saisies" aux manifestant.e.s. Or, ces "armes" dont une arbalette et une scie à chaine n'appartenaient qu'à des passant.e.s et non pas aux manifestant.e.s anti-G20. Le mensonge et la suppression des droits humains est un premier pas vers un État totalitaire...

Il y a actuellement des centaines de personnes accusées, entre autres, de complot pour commettre des méfaits et des voies de fait sur des policiers, dont 17 avec des accusations plus sérieuses. Actuellement, 14 prisonniers.eres politiques croupissent toujours derrière les barreaux et se font mettre sur le dos tout ce qui s’est passé dans les rues de Toronto lors du sommet du G20, alors que la plupart ont été arrêtées avant même que les manifestations ne commencent. Si vous en doutiez encore, il y a bel et bien des prisonniers et prisonnières politiques au Canada!

La CLAC2010 veut donc dénoncer cette répression stratégique et politique et exprimer haut et fort sa solidarité avec tou-te-s les arrêté-e-s du G20 et surtout avec les 14 personnes qui demeurent encore incarcérées en attente de leur enquête sur le cautionnement. Nous exigeons la libération immédiate de tou-te-s les prisonnier-e-s politiques et l’annulation immédiate de toutes les accusations portées contre les personnes arrêtées lors du G20. Nous vous invitons à une manifestation en solidarité avec les arrêté-e-s de Toronto qui aura lieu le 17 juillet 2010 à 13h00 au Carré Phillips; pour réclamer leur libération, l'annulation des accusations et réaffirmer notre droit légitime à la dissidence politique.

Nous n’accepterons jamais la criminalisation de la dissidence.
Nous ne nous tairons pas face à la répression politique.
Libérez nos camarades!

NOUS EXIGEONS!
* Le retrait des accusations
* La libération immédiate des prisonniers.ères politiques du G20

Venez marcher avec nous!

Pour plus d'infos:
La Convergence des luttes anticapitalistes - CLAC 2010
www.clac2010.net

samedi, juillet 03, 2010

Le cœur de l'action directe

Ceux et celles qui, loin de leur téléviseur, se sont rendu à Toronto cette fin de semaine ont été témoins et victimes d'une violence policière et étatique d'une rare intensité, un cas unique dans l'histoire canadienne des dernières décennies. Les Québécois, qui gardent un très mauvais souvenir de la Crise d'octobre 1970, devraient aujourd'hui être scandalisés par un tel déploiement de violence et de terreur.

Mais alors que les hommes les plus puissants du monde s'arment de lois spéciales et de brutalité afin de développer des plans d'austérité dont souffriront de nombreux peuples de la terre, la seule violence qui fait l'unanimité dans sa condamnation n'est pas celle des princes et de leurs valets, mais bien, et évidemment, celle des manifestants radicaux. Bill Blair, le chef de police de Toronto, affirmait en fin de semaine: « Nous n'avons jamais vu un tel niveau de délinquance gratuite, de vandalisme et de destruction dans nos rues ». Le ministre canadien de la sécurité publique, Vic Toews, ajoute pour sa part : « Nous condamnons les actes de violence et de destruction insensés perpétrés par un groupe de bandits » et il ose même souligner le «professionnalisme» et la «constante vigilance» dont ont fait preuve les forces de l'ordre. Plusieurs groupes supposément progressistes comme Greenpeace et certains syndicats relayent également le message des forces de l'ordre en condamnant l'action directe.

Le message dominant est clair, cette violence est « apolitique » et « destructrice ». Reproduisant les sempiternelles préjugés de Gustave Le Bon sur l'irrationalité de la foule, qui tire ses racines de la fin du 19e siècle, l'élite en place, plutôt que de voir dans l'action directe une critique en acte de la société marchande, préfère la considérer comme motivée par un quelconque spasme libidineux déviant. En associant ainsi l'action directe à la violence des « voyous » et des « bandits », les porte paroles de la loi et de l'ordre tentent de se positionner — alors que l'État canadien a fait systématiquement fi des droits humains et que certains militants sont encore portés disparus — comme les seuls défenseurs légitimes de la raison et de la démocratie.

L'action des Black bloc et des autres groupes révolutionnaires est pourtant rationnelle. Parmi le répertoire presque infini d'actions qui s'offre à eux, les anarchistes vont choisir des cibles précises, stratégiques et politiques. Contrairement à ce que prétendent les forces de l'ordre, on ne verra jamais un militant radical attaquer les « citoyens ordinaires ». Dans la quasi-totalité des cas, les attaques ciblent visent l'État (c'est pourquoi ils ont brûlé quelques voitures de police), la marchandise (une cinquantaine de vitrines fracassées) et les médias (plusieurs voitures portant leur logo ont été attaquées). Principalement, l'action directe tente de s'attaquer, comme dirait le bon vieux Marx, à l'unité de base du capitalisme, à ce médiateur des rapports sociaux, la marchandise. En s'en prenant ainsi à ce fétiche moderne, l'action directe tente de briser le processus qui donne à de ces choses inanimées le pouvoir qu'elles ont sur nos vies. Pour les anticapitalistes, le pouvoir structurant de la marchandise n'est pas plus rationnel que les cantiques du Saint-Sacrement ou les incantations Voodoo.

Alors que l'État canadien s'est défait de ses apparats démocratiques afin de revêtir celui de l'État policier — rien de trop beau pour protéger les princes du monde venu chez nous discuter profit et rentabilité — les amis de l'État et autres fidèles défenseurs de la société marchande dénoncent en cœur cette violence, minime et symbolique, des militants radicaux. Guy Debord ne se trompait décidément pas lorsqu'il affirmait que dans la société spectaculaire marchande, « le vrai est un moment du faux ». Seule une société comme la nôtre peut ainsi renverser le réel au point de faire porter le fardeau de la violence sur ceux et celles qui la subissent.

Face à tant de mensonge et de brutalité, la violence des militants radicaux a minimalement le mérite de s'en prendre aux riches et aux puissants et non aux classes les plus pauvres de nos sociétés. Les quelques dizaines de vitrines brisées visaient à dénoncer, justement, la violence systématique de cette société de domination, celle qui réduit le vivant à l'état de marchandise et qui saccage systématiquement la planète. Cette action est destructrice, il est vrai, mais destructrice d'exploitation et d'injustice. C'est contre les banques, contre les multinationales et contre l'État canadien qu'est dirigée la violence des radicaux. En accordant systématiquement plus d'importance à cette violence minime et symbolique qu'à celle de l'État, incommensurablement plus vaste et brutale, les amis du régime démontrent que leur système de valeur est hiérarchisé de telle façon que la destruction d'objets inanimés est plus scandaleuse que la violence économique qui réduit des milliards d'êtres humains à la pauvreté, à la misère et à l'exploitation.

vendredi, juillet 02, 2010

Le G20 à Toronto: L'élégante matraque de la démocratie


Les mauvais mots sont toujours pour les mauvaises personnes, et les mauvaises personnes n'ont généralement… pas un mot à dire. La violence, en ce sens, n'est jamais celle de celui qui en parle. Jamais un politicien, un porte-parole policier ou militaire ou encore — ce qui revient pratiquement au même — un journaliste ne se portera à la défense de la violence. La violence, c'est toujours l'Autre qui l'exerce. Et comme les classes dirigeantes fondent leur légitimité sur la Démocratie et la Liberté, ils ne pourraient, eux qui sont si sensibles et généreux, être des vecteurs de violence.

Il faut analyser les choses objectivement, disent-ils. Notre société donne la parole aux citoyens: les plus timides consomment — que dis-je! — votent équitable et signent des pétitions, les plus éduqués écrivent des lettres dans les journaux, les nostalgiques fondent des syndicats, les arracheurs de dents peuvent se présenter aux élections et les plus taquins manifestent pacifiquement. Les plus audacieux peuvent même fonder leur propre entreprise citoyenne, organiser des épluchettes de blé d'Inde pour se financer, faire des macarons, passer des tracts… Ils vont bientôt attirer l'attention des forces de l'ordre, mais bon, s'ils n'ont rien à se reprocher, on se demande bien qui ça peut déranger … N'est-ce pas ça, la démocratie ?

Bien sûr, disent encore les gestionnaires du régime, certaines lamentations sont chroniques: des hippies, des anarchistes, des féministes et des révolutionnaires pas trop propres, il y en aura toujours. On se souvient de la violence « terroriste » du Black Bloc lors du Sommet des Amériques et de la violence « organique » des grévistes de l'ASSÉ qui avaient déféqué dans un bureau gouvernemental — ce qui était faux, mais avait quand même permis au ministre de se débarrasser des revendicateurs au profit d'interlocuteurs plus raisonnables, donc plus abrutis, que sont la FEUQ et la FECQ. Comble d'ironie, on se souvient aussi de la violence des « pacifistes » manifestant contre le départ des troupes canadiennes vers l'Afghanistan. Pour l'occasion, toujours bien en laisse, Mario Roy nous avait parlé, tout en se grattant le derrière de l'oreille avec la patte qui n'écrit pas, de « l'assaut de pacifistes guerriers » (La Presse, juin 2007).

Lors des manifestations contre le G20 à Toronto, malgré la très démocratique répression systématique, la présence de plusieurs milliers de flics (ils en importent de Montréal, c'est tout dire), les nombreuses d'arrestations, les gaz, le mur de plusieurs kilomètres, la méthodique campagne de dénigrement, d'espionnage et d'intimidation… La même chanson est sans surprise gazouillée à l'unisson par les amis de l'ordre, bien sûr, mais également par une certaine gauche réformiste désirant charmer l'opinion publique (cette somme abstraite et contradictoire d'électeurs-clients) en bichonnant son image de marque.
Comme toujours, la violence dépeinte par les scribouilleurs en laisse est attribuée à ceux et à celles qui la subissent. Selon les fins critères sensibles de l'esthétique bourgeoise, l'action directe n'aura jamais l'élégance d'un gracieux coup de matraque. Car si la répression policière a la possibilité de se transfigurer, comme l'eau en vin, en « opération de paix », en « maintient de l'ordre », voire en « protection des manifestants », l'action militante n'a pas ce privilège. Elle est et restera de la violence « apolitique », « irrationnelle » et « terroriste ».

Tout le monde le sait, mais comme beaucoup de gens — même de gauche — écoutent trop la télé, répétons-le encore une fois: dans le monde, les biens des 200 personnes les plus riches dépassent le revenu total de 41 % de la population mondiale — soit le revenu de plus de deux milliards et demi de personnes; au Canada, le salaire des plus grands dirigeants est de 174 fois plus élevés que celui du travailleur ordinaire et le salaire national moyen est gagné par les plus gras des PDG en une demi-journée de travail. Partout sur terre, des gens meurent parce que leur vie est inutile ou nuisible à l'accumulation du capital; d'autres sont tués par nos armées sans même que les journaux n'en fassent mention; des centaines de milliers d'enfants naissent, grandissent et meurent dans des dépotoirs; des millions de jeunes filles sont vendus sur le marché international… Ajoutons que l'étalage indécent des marchandises protégées par les sbires de l'État est violence pour celui qui ne peut se les payer. Et ajoutons encore, accessoirement, que la planète se dégrade à un tel rythme que l'époque grise et terne qui est la nôtre pourrait bien être … la dernière.

Le mandat officiel du G20 est de « promouvoir la stabilité financière internationale ». C'est contre cette stabilité de fosse commune que les gens vont manifester dans des sommets comme celui de Toronto. A la violence systématique, froide et calculatrice, ils opposent la force de leur propre volonté d'émancipation. Non seulement ils subissent la répression brutale des forces de l'ordre, mais doivent, à peine remis de leurs émotions, subir la matraque des flics de papiers, ceux que notre société appelle trop généreusement les « journalistes ».

Et si la gauche radicale utilise une certaine violence — minime et symbolique, du moins pour le moment — il ne faut pas perdre de vue que son action vise, justement, la fin de la violence. Elle est destructrice, il est vrai, mais destructrice de destruction. Négatrice de la négation, elle est affirmation de liberté et de dignité. Car il sera toujours moins violent de brûler une banque que d'en ouvrir une.

Mais ça, on n'en parlera pas à la tivi…

* Cet article a été écrit le 18 juin, soit quelques jours avant les manifestations contre le G20. Il est disponible dans le journal Le Couac de juillet.

mercredi, juin 30, 2010

Résistances au G20


Libérez nos camarades - La solidarité n'est pas un crime

L'UCL appelle à la solidarité dans la foulée des mobilisations contre le Sommet du G20 à Toronto et de l'intense répression politique qui l'a accompagné. Nous sommes une trentaine à être aller à Toronto pour manifester avec la Convergence des luttes anticapitalistes, la CLAC-2010, et nos camarades de l'organisation anarchiste Common cause. Ce que nous avons vu et vécu nous révolte au plus haut point et c'est pourquoi nous prendrons de nouveau la rue jeudi le 1er juillet pour dénoncer la répression et revendiquer la libération de toutes les personnes arrêtées.

Contre le G20

Il est peut-être utile de rappeler quelques faits de base. Le G20 est une institution illégitime qui jouit d'un pouvoir d'influence démesuré dans la sphère internationale. De plus en plus, l'organisation est appelée à intervenir dans l'économie mondiale. Il s'agit clairement d'un organe de gouvernance globale au service des intérêts capitalistes. Les politiques et orientations discutées dans ses rencontres ont des impacts majeurs sur la vie des peuples de la terre. Par exemple, l'orientation en faveur de l'austérité budgétaire entérinée la fin de semaine dernière signifie concrètement qu'après avoir injecté massivement des fonds publics pour stabiliser l'économie capitaliste en crise, on refile la facture aux classes populaires. Les raisons de manifester contre le G20 ne manquent pas, c'est un concentré de tout ce qui ne va pas avec le système actuel.

Résistance

Malgré un climat de terreur et une campagne médiatique sans précédent pour décourager les gens de manifester contre le G20, la mobilisation fut au rendez-vous. Au point culminant des manifestations, samedi, environ 20 000 personnes ont pris la rue dans une grande marche unitaire. Une fraction anticapitaliste et anticoloniale, comptant des milliers de personnes, était présente dans la marche. Mobilisée sous le signe de la diversité des tactiques, la convergence «Get off the fence» a réussi à déjouer la police et a permis toutes sortes d'actions directes, dont les actions du black bloc qui ont fait le tour des médias. Le message était clair : votre opération de sécurité à un milliard ne nous empêchera pas de manifester et de nous attaquer aux symboles du capitalisme. Dans l'ensemble, la manifestation a été un succès. Le centre des affaires de Toronto a été complètement bloqué et les gens ont pu manifester malgré la police.

Répression

La répression policière a commencé bien avant les manifestations. D'une part, l'espace public de Toronto a été complètement militarisé et la présence policière était étouffante. D'autre part, les services de sécurité harcelaient depuis des mois les activistes, avaient infiltré certains groupes et ont procédé à des arrestations préventives de personnes clefs dans des raids brutaux dans la nuit de vendredi à samedi. La situation déjà difficile, avec son lot de contrôles d'identité, de fouilles et de brimades diverses, s'est intensifiée en fin de journée samedi. Prenant officiellement prétexte du chaos au centre-ville et des actions du black bloc, la police a décidé de se défouler sur l'ensemble des personnes à portée de main. Soudainement, il n'y avait plus de zone de manifestation autorisée. Il suffisait d'être jeune et d'avoir vaguement l'air d'un manifestant pour se faire arrêter (des journalistes et beaucoup de passant-e-s y ont goûté). Nous n'étions plus à l'abri nulle part : il y a eu des raids dans de nombreux appartements privés, des dortoirs ont été envahis, des voitures et des autobus ont été immobilisés et leurs occupants arrêtés, etc. Tous les prétextes étaient bons pour arrêter les gens et casser le mouvement. En deux jours et deux nuits, plus de 900 personnes ont été arrêtées, souvent très brutalement, ce qui en fait la plus grande vague d'arrestations de l'histoire contemporaine du Canada. Après avoir été humiliés et détenus pendant des heures dans de véritables cages, souvent sans pouvoir communiquer avec l'extérieur, l'immense majorité des personnes arrêtées (+ de 700) ont été relâchées sans accusations, ce qui est un témoignage éloquent de l'arbitraire policier.

Solidarité

L'UCL veut saluer le courage de toutes les personnes, radicales ou non, qui ont osé défier le climat de terreur installé par l'État et qui ont pris part aux manifestations contre le Sommet du G20 à Toronto. Ce fut un honneur de manifester avec vous tous et toutes. L'État a montré son vrai visage répressif en fin de semaine mais l'opération policière est en train de tourner au fiasco en terme de relations publiques pour les forces de répression et c'est tant mieux. Que nous ayons été à Toronto ou pas, nous sommes des milliers à être révoltés par ce que nous avons vu. Ne faisons pas l'erreur de croire que c'est terminé. Nous ne devons pas oublier nos camarades qui sont encore en prison en Ontario. C'est pourquoi nous appelons à joindre massivement la manifestation en solidarité avec les victimes de la répression politique lors du Sommet du G20 appelée par la CLAC-2010. Rendez-vous au Carré Saint-Louis, métro Sherbrooke, à midi, le 1er juillet.

Secrétariat externe
Union communiste libertaire
30 juin 2010

N.B.: Vous trouverez sur notre site web des témoignages de membres de l'UCL arrêtés lors du Sommet du G20 à Toronto [www.causecommune.net]

Source photo: 2010.mediacoop.ca (vous y trouverez plus de 111 pages de photos et des dizaines de vidéos)

Torontanamo, ou 1 milliard de dollars de répression

Nous publions ici le témoignage choquant d'une camarade de l'UCL qui a participé aux manifestations en résistance au G20 la fin de semaine dernière. Plusieurs détails de cette expérience ne manqueront pas de donner la chair de poule à toute personne de conscience.
Lire la suite sur causecommune.net

Le plus indispensable des devoirs

UCL-Montréal juge pertinent de publier ici cette lettre que les journaux bourgeois, sans grande surprise, ont refusé de publier.

Notre démocratie se base, fondamentalement, sur les droits et les libertés. Le gouvernement est censé les faire respecter … mais, quand les forces de l'ordre violent ces droits, comment réagir, étant donné que l’État a le monopole de la violence légitime? Si on se fit à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, il n’y a qu’une option: le renversement du gouvernement par la force, ou, plus simplement, l’insurrection. Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection devient "le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs". (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 35 ,1793).

Cette fin de semaine, les droits du peuple canadien et québécois ont été violés a Toronto, les mesures de sécurité ridiculement chères, l’interdiction de s’approcher de la clôture à moins de 5 mètres sous peine d’arrestation, les nombreuses attaques de manifestations totalement pacifiques par les forces de l’ordre, les conditions déplorables (et illégales) de détention des manifestants qui protestaient contre la tenue du sommet... Certains manifestants ont utilisé la force contre des banques, des succursales de multinationales et contre les agents répressifs de l’État . Organisés ou non, membres d’un Black bloc ou non, ils ont utilisé leur droit a l’insurrection, purement et simplement. Quand on se plaint que la démocratie perd de sa valeur, que les gens sont cyniques et qu’il faudrait que les jeunes s’impliquent plus en politiques, alors pourquoi traiter de vandale ceux qui se battent pour la sauvegarde de cette démocratie ? N'était-ce pas Thomas Jefferson qui disait que l’arbre de la liberté doit être parfois arrosé du sang des patriotes et des tyrans? Les soi-disant casseurs ont fait plus qu’exercer leur droit, ils ont fait leur devoir le plus important de citoyens en mettant leur sécurité physique en jeu lors des manifestations.

La démocratie parlementaire ne s’est pas gagnée pacifiquement (demander au patriote de 1837 ou au révolutionnaire français et anglais). Elle ne se défendra pas contre ses pires ennemis, une minorité de privilégiés et leurs valets, de manière douce. Quant à ceux qui ne sont pas prêts à mettre leur corps en jeu pour la liberté, ayez au moins la décence de vous taire au lieu de cracher et de mépriser ceux qui se font gazer et matraquer pour sa défense.

mardi, juin 29, 2010

Information sur les montréalais-es arrêté-es à Toronto

Dans le contexte du nombre effarant de personnes qui ont été arrêtées à Toronto, le comité légal de la CLAC a mis en place une structure pour tenter d'aider à retracer les personnes arrêtées.

NUMÉROS DE TÉLÉPHONE POUR LES ARRÊTÉ-ES DE MONTRÉAL

Si vous voulez des nouvelles d'une personne détenue, que vous cherchez un-e ami-e ou un-e membre de votre famille dont vous êtes sans nouvelles ou que vous savez qu'une personne de Montréal a été arrêtée, nous vous invitons à téléphoner à un des numéros suivants:

-- 514 563 1437 ou 514 243 2776

Nous relayerons par la suite les demandes d'informations à des militants et militantes qui sont à Toronto en ce moment et qui font le suivi des personnes de Montréal arrêtées dans le cadre de l'intense répression de cette fin de semaine.

Nous tenons toutefois à rappeler que nous opérons dans un contexte ou près de 900 personnes ont été arrêtées et dans lequel les droits des détenu-es ont été largement supprimés, incluant le droit d'accès à un-e avocat. Cela complique grandement la tâche des personnes faisant du soutien juridique. Cela dit, nous faisons de notre mieux pour appuyer et venir en aide aux arrêté-es.

SVP, pas d'appels de journalistes ou de médias à ce numéro.

Si vous connaissez des gens de Toronto qui ont été relâchés et qui cherchent à revenir à Montréal, il est possible de contacter le comité de transport de la CLAC au 1 647 238 7139 (s'il n'y a pas de réponse à ce numéro et que vous pouvez envoyer un message texte, faites-le.)

URGENT -- Levée de fonds pour les cautions

Si vous pouvez contribuer à la levée de fonds pour la caution des arrêté-es (il faudra probablement que l'on trouve plusieurs milliers de dollars au cours des prochains jours), contactez nous à contreleg20@gmail.com.

Libérez nos camarades!
Solidairement,
le Comité légal de CLAC 2010

Dénonçons les 900 arrestations des résistant-e-s au G20

 (source:CLAC2010.net)

Du jamais vu dans l’histoire du Canada

Manifestation contre la répression et en solidarité avec les arrêtéEs du G20

Jeudi le 1 juillet – 12h au Carré St-Louis à Montréal

Face à la violence policière, aux attaques contre notre résistance et aux arrestations sans précédant des manifestantEs anti-G20, la Convergence des luttes anticapitalistes – CLAC 2010 - appelle l’ensemble des mouvements sociaux à se mobiliser en solidarité avec les victimes de l’appareil répressif tombéEs aux mains de l’armée policière.

Plus de 900 arrestations ont eu lieu durant la fin de semaine à Toronto par kidnapping, profilage politique, raids dans des résidances privées et lieux d’hébergement, violence, brutalité, inditimidation et harcèlement. C’est le plus grand nombre d’arrestation dans l’histoire du Canada, et elles furent effectuées envers des manifestantEs qui n’ont fait qu’exprimer leur désaccord avec des politiques capitalistes, sécuritaires, sexistes, colonialistes et antisociales du G20 et des grands financiers de ce monde.

MANIFESTATION JEUDI 1er JUILLET À MONTRÉAL

CLAC 2010 dénonce la répression policière d’une ampleur sans précédent au Canada intervenue à Toronto lors du Sommet du G20. À la violence policière s’ajoute l’annonce d’une série de mesures d’austérité économique (réduction de déficits, hausses de taxes, coupes dans les services sociaux), qui constituent autant de violences économiques dirigées contre les populations. Les travailleuses et les travailleurs sont appelés à payer la note pour la dernière crise financière, alors que les banques et le secteur financier, qui en sont les responsables et qui ont bénéficié de 20 000 milliards $ en plans de relance, ne se voient imposer aucune nouvelle régulation.

Les 900 arrestations arbitraires et politiques à Toronto sont du jamais vu dans l’histoire du Canada, soit près de trois fois plus qu’en octobre 1970. Les policiers ont violé les droits fondamentaux, détenu des gens durant des heures sans accusations formelles, sans recours à un avocat, sans nourriture et sans eau. Les policiers se sont montrés coupables d’entrée par effraction sans mandat, de profilage, d’intimidation et de harcèlement, de kidnapping, d’usage démesuré de la force sur des manifestantes, des manifestants ainsi que des journalistes. Nous voyons bien qu’État policier et violence économique vont de pair.

lundi, juin 28, 2010

G20 de Toronto : un État policier à la défense du capitalisme

Nous reproduisons ici le communiqué diffusé aujourd'hui par la CLAC-2010 [le groupe qui organisait la mobilisation montréalaise contre le G20 à Toronto].

Appel à une manifestation de solidarité jeudi le 1 juillet à 12h au Carré Phillips

Convergence des luttes anticapitalistes – CLAC 2010

Montréal, le 28 juin 2010 - La CLAC 2010 dénonce la répression policière d’une ampleur sans précédent au Canada intervenue à Toronto lors du Sommet du G20. À la violence policière s’ajoute l’annonce d’une série de mesures d’austérité économique (réduction de déficits, hausses de taxes, coupes dans les services sociaux), qui constituent autant de violences économiques dirigées contre les populations. Les travailleuses et les travailleurs sont appelés à payer la note pour la dernière crise financière, alors que les banques et le secteur financier, qui en sont les responsables et qui ont bénéficié de 20 000 milliards $ en plans de relance, ne se voient imposer aucune nouvelle régulation.

« Les 900 arrestations arbitraires et politiques à Toronto sont du jamais vu dans l’histoire du Canada, soit près de trois fois plus qu’en octobre 1970. Les policiers ont violé les droits fondamentaux, détenu des gens durant des heures sans accusations formelles, sans recours à un avocat, sans nourriture et sans eau. Les policiers se sont montrés coupables d’entrée par effraction sans mandat, de profilage, d’intimidation et de harcèlement, de kidnapping, d’usage démesuré de la force sur des manifestantes, des manifestants ainsi que des journalistes. Nous voyons bien qu’État policier et violence économique vont de pair », explique Danie Royer, coporte-parole de la CLAC2010.

« Chaque jour, partout dans le monde, des gens meurent des conséquences directes des politiques sociales et économiques mises de l’avant par les élites regroupées dans cette instance illégitime qu’est le G20. Les réductions de déficit fièrement annoncées ne feront qu’empirer les conditions de vie de millions de personnes. Stephen Harper a d’ailleurs rappelé que l’objectif visé était de contenter et de rassurer les marchés financiers. Rien sur l’environnement, des miettes pour la santé des femmes, rien sur les conséquences sociales de la crise économique, dont les personnes migrantes sont les premières victimes. Tout pour consolider le capitalisme, un système économique qui privilégie une infime minorité au détriment de l’immense majorité », s’indigne Mathieu Francoeur, coporte-parole de la CLAC2010.

Ce dont nous avons été témoins à Toronto visait à faire taire la dissidence et à criminaliser les mouvements sociaux. Ce sont des tactiques bien connues pour diviser les populations, briser la résistance et imposer des politiques régressives. Nous avons franchi une nouvelle étape dans l’intensification de la répression policière et dans les concessions exigées des populations.

Nous appelons l’ensemble des mouvements sociaux à se mobiliser en solidarité avec les victimes de l’appareil répressif, qui n’ont fait qu’exprimer leur désaccord avec des politiques autoritaires, sécuritaires, racistes et antisociales.

La CLAC 2010 tiendra un rassemblement le jeudi 1er juillet 2010 à midi au Carré Phillips, à l’angle des rues Sainte-Catherine et Union, à Montréal.

* * *

La Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal 2010 (CLAC 2010) est un réseau de groupes et d'individus qui se sont réunis pour consolider leurs luttes respectives à l'échelle locale et mobiliser leurs communautés en vue des sommets du G8 et du G20.

samedi, mars 20, 2010

Grèce: un anarchiste tué par la police

Flics! Porcs! Assassins!


A huit milles kilomètres d'ici...
Athènes. Grèce. A deux mille kilomètres d’ici. L’Etat grec est quasi en banqueroute et l’économie grecque n’en sort plus. Sur les conseils des autres pays de l’Union Européenne, le parti socialiste gouvernante a décrété toute une série de mesures d’austérité et de restructurations. Ca coutera « du sang, de la sueur et des larmes », c’est ce que jurent les ministres, mais « on ne peut pas faire autrement ». Depuis janvier, des routes, des ports, des aéroports, des frontières, des usines, le réseau ferroviaire… sont régulièrement bloqués par ceux qui savent que ce seront eux qui payeront le prix. Les manifestations se suivent et aucun politicien ne semble être encore capable de calmer et de canaliser les protestations. Fréquemment, de durs affrontements ont lieu avec la police anti-émeute et des centaines de destructions, d’incendies et d’attaques explosives dirigent leur attention dévastatrice contre les structures de l’Etat et de l’économie, contre toutes les expressions de l’autorité.

« Du sang, de la sueur et des larmes. » Tandis que la police charge toujours plus violemment toute manifestation ou rassemblement, tandis qu’elle a déjà cassé les jambes et les bras de centaines de personnes, du sang meurtrier a coulé à l’aube du 12 mars 2010. Une patrouille de police avait surpris deux compagnons anarchistes en train de voler une voiture. S’en suivit une fusillade, un compagnon a pu s’enfuir tandis que l’autre, Lambros Fountas, a été atteint par plusieurs balles. Grièvement blessé, il a encore essayé de fuir, mais il a été rattrapé par les flics et qui l’on laissé saigner à mort. Lambros Fountas avait 35 ans et ça faisait des années qu’il s’était engagé dans la lutte contre toute forme d’autorité ; parfois seul ou avec quelques compagnons, parfois coude à coude avec d’autres opprimés et rebelles. Il se battait avec toutes les armes qu’il considérait utiles : avec la plume et le papier, avec des pierres et du feu, avec des barricades et des manifestations, avec des revolvers et des grenades. La révolte était le rythme de sa respiration et la liberté faisait battre son cœur. Voilà pourquoi nous ne l’oublierons pas, même si nous ne le connaissons peut-être pas personnellement. Voilà pourquoi son mort ne peut qu’accélérer notre respiration, aspirant à la vie, se frayant, à travers la sédition, un chemin vers la liberté.


Des massifs montagneux et des grands fleuves, des plaines étendues et la terre brûlée de l’ex-Yougoslavie nous séparent de la Grèce. Mais partout en Europe et aussi ici en Belgique, les Etats sentent que les choses se gâtent. Ils sentent qu’il se peut, qu’il est possible que leurs sujets se débarrassent du joug de la résignation et qu’ils n’acceptent plus rien. Il est toujours plus clair que partout de plus en plus de gens seront jetés par-dessus bord. Ce n’est pas un hasard que justement maintenant les flics appuient plus vite et plus résolument sur la détente, qu’ils sont en train de construire un nouveau centre fermé pour clandestins et qu’ils commenceront bientôt la construction de neuf nouvelles prisons. Ils se préservent contre la possibilité de la rage.

Ca pourrait nous faire peur. Peur de la prison, peur d’être tabassé par les flics, peur de mourir sous les balles du pouvoir, peur de perdre aussi le peu qu’on avait encore. Mais à un certain moment, on ne peut plus esquiver la question : vivre à genoux, utilisé et balancé en fonction de l’économie et du contrôle, broyé par la hiérarchie sociale, abattu par d’interminables files d’attente et la routine du boulot-métro-dodo ou… une vie où le battement de ton cœur libre se heurte à toute autorité et où tes mains prennent toutes les armes pour l’atteindre.

Rien n’est sûr, tout est possible. La révolte qui s’étend en Grèce était presque impensable il y a encore quelques années ; ni les politiciens, ni les journalistes ne savent encore comment la bâillonner. Car le langage de cette révolte s’est forgé le refus de se laisser encore traîner dans la boue. Approprions-nous ce langage, apprenons son vocabulaire, étudions sa grammaire, faisons en notre dialecte.

Il est temps d’abandonner l’attitude paralysante de se laisser aveugler par l’océan de soumission et de résignation qui nous entoure. Pour ne plus prendre cette réalité, cette répétition apparentement ininterrompue de la même routine, comme l’horizon, mais pour porter nos regards vers ce qu’il y a derrière cet horizon, vers les possibilités inespérées.
Il est temps de souffler fort sur les feux qui couvent.

Quelques anarchistes 

Source
Plus d'infos en anglais

mardi, mars 16, 2010

L'acceptation béate de la brutalité policière

Surprise! Des voyous cagoulés en train de procéder à...
l'arrestation d'un camarade? Bonjour, la police!

Une lettre d'opinions publiée sur cyberpresse.

La manifestation contre la brutalité policière est chaque année victime... de brutalité policière. Tout comme l'an dernier, la campagne de dénigrement mise en oeuvre par le Service de police de la ville de Montréal fut des plus efficaces. Avant même que le moindre manifestant n'ait pensé participer à la manifestation annuelle, le SPVM, relayé par son puissant service de relations publiques, mettait tout en oeuvre afin de justifier d'éventuelles arrestations. 

mercredi, mars 10, 2010

La déontologie vue par un flic du SPVM

Un policier en uniforme en a profité le 8 mars dernier, à l'occasion d'un rassemblement pour la Journée Internationale des Femmes, pour se moquer de la déontologie policière devant la caméra.

Bon, on savait déjà qu'une plainte en déontologie policière contre un flic qui abuse de son pouvoir, ça finit presque toujours en « conciliation », quand elle n'est pas rejetée d'emblée. La « conciliation » c'est quand la victime obtient une rencontre avec le policier pour tenter de régler leur « différent ». On ne parle pas bien sûr de disputes du genre « ton chien a chié sur ma pelouse » mais plutôt d'amendes injustifiées, d'arrestations illégales ou encore de gestes violents de la part d'agents de la paix. Ce n'est que très rarement qu'un flic visé par une plainte soit cité devant le Comité de déontologie : en 2008, sur 650 plaintes, seulement 3 ont progressé jusqu'au Comité [1]. Puis encore là, les sanctions sont invariablement les mêmes : quelques jours de suspension avec ou sans salaire. Jusqu'à maintenant, on pouvait compter sur les membres de la force constabulaire pour défendre le processus de déontologie, ce supposé rempart contre les abus policiers et l'impunité.

Cependant, l'agent Pascal Tassé du SPVM, lui, il sait à quoi ça sert vraiment une plainte en déontologie. Pas à protéger protéger le public contre les abus policier, non madame! La déontologie, ça sert à accumuler du temps supplémentaire payé à $40/h!



Avancez à 2:30 pour visionner l'interaction avec l'agent Tassé

Avec un salaire médian d'environ $49000 (échelon 4) [2], on peut calculer que l'agent Tassé a probablement cumulé pas loin de 125 heures en déontologie l'an dernier. Avec notre aide, peut-être qu'on pourrait l'aider à battre son record cette année?

[1] Bilan du SPVM en chiffres
[2] Conditions de travail d'un policier permanent à la Ville de Montréal

Source du vidéo et transcription

dimanche, janvier 03, 2010

Forum contre la violence policière et l’impunité



Du 29 au 31 janvier 2010.
L'horaire préliminaire est disponible (avec autres infos) sur leur site web.