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dimanche, septembre 27, 2009

Obama et la crise...

Une petite video rigolote en ce dimanche pluvieux...

samedi, janvier 17, 2009

Je ne suis pus capable d'entendre parler d'Obama!


Partout, il est vraiment partout! On ne peut pas faire deux pas ces jours-ci sans que l'on ne voit le visage ou bien que l'on entende le nom du futur président des États-Unis. Il est devenu le véritable chouchou des grands médias qui nous offrent une véritable surexposition au personnage, ce qui ne fait qu'accentuer l'irritation de ceux qui, comme moi, ne partagent pas les attentes tout à fait irrationnelles qu'il suscite aussi bien chez lui que chez nous.

Parlons tout d'abord de cette couverture médiatique. J'ai pu lire ces derniers jours des articles très intéressants qui traitaient de divers aspects du nouveau messie américain ; il a été question du choix du futur chien présidentiel, de ses goûts musicaux, de son équipe de football préférée, des critiques de ses restaurants habituels, et même un très sérieux article sur l'importance accordée au choix de la robe de sa conjointe pour la journée d'investiture. Les grands médias de désinformation parlent abondamment de tout ces sujets mais ils ignorent presque complètement ce dont il serait important de parler, soit de ses orientations politiques... Il va être président bordel, c'est pas une vedette de cinéma!

Alors parlons-en un peu de ses orientations politiques. Il a été élu en faisant campagne sur le thème de l'espoir et du changement. Il faut commencer par dire ici que c'est très original (!?!?!) pour un politicien de faire cela... Ce qui est différent dans son cas c'est que pour la première fois depuis des décennies, beaucoup de gens semblent croire à ces belles promesses de changements. Cela est peut-être dû au fait que les gens veulent croire à n'importe quoi après le dur règne de Bush 2e du nom. Ou bien que pour la toute première fois ce discours est tenu au plus haut échelon par un Noir, dans un pays qui s'est construit sur l'oppression raciale. Ce dernier point constitue sans contredit une certaine forme d'avancée dont il faut se réjouir, sans être dupe au point de penser que l'on vient de régler la question du racisme aux États-Unis.

Mais mis à part ce point, quels changements veut-il (ou peut-il) vraiment apporter au royaume de l'impérialisme et du capitalisme moderne? Il a refusé de s'exprimer clairement pendant la campagne sur le droit à l'avortement, ce qui a fait dire à plusieurs commentateurs qu'il est personnellement contre mais qu'il ne veut pas froisser son parti sur cette question. Il s'est également prononcé pour la peine de mort et pour le droit de posséder des armes à feu. Il s'est par contre annoncé comme un adversaire des mariages entre conjoints de même sexe. Au niveau international, il souhaite un retrait des troupes d'Irak mais du même souffle, il annonce vouloir une plus grande présence américaine en Afghanistan! Il s'est aussi affiché comme un partisan du gouvernement Israélien en allant jusqu'à dire qu'il «apportait son soutien au statut de Jérusalem comme capitale indivisible d'Israël». Finalement, il peut être considéré à droite même selon les standards du parti Démocrate...

Il est aussi important de noter qu'il n'a pas hésité à supporter Georges Bush lorsqu'il a volé au secours du pauvre secteur financier américain à grands coups de milliards de dollars provenant des impôts des contribuables américains. On n'a qu'à écouter ce qu'il a dit récemment au sujet de son prédécesseur sur les ondes de CNN pour réaliser que le changement ne sera pas très drastique : «Je crois que c'est un homme bien, qui aime sa famille et son pays, et je pense qu'il a pris les meilleures décisions qu'il a pu dans des circonstances très difficiles». Heu quoi, c'est bien de Bush que tu parles, M. Espoir et Renouveau?...

Malgré tout cela, il possède actuellement un statut d'idole pour une grande proportion de la population américaine. Nos voisins du sud s'arrachent actuellement les différents bibelots à son effigie pour se rappeler ce moment historique de l'histoire. Reste à voir si l'histoire, elle, se souviendra de lui autrement qu'un autre politicien qui aura trahi la confiance que des millions de personnes auront investi en lui avec des beaux discours mielleux mais sans fondements...

Texte de la NEFAC sur l'élection d'Obama :
LE CHANGEMENT DONT NOUS AVONS BESOIN

lundi, décembre 15, 2008

[USA] LE CHANGEMENT DONT NOUS AVONS BESOIN: Une perspective anarchiste sur l'élection présidentielle de 2008.

Un communiqué écrit par les camarades de la NEFAC-USA sur l'élection d'Obama.
Pour lire le texte en anglais(ici).


L'élection est terminée. Barack Obama deviendra le prochain président des États-Unis. La nouvelle de la victoire d'Obama a donné lieu à des célébrations spontanées dans tout le pays. L'énergie était partout contagieuse et partout les conversations semblaient traduire une perspective positive que les gens aux États-Unis n'ont pas connu depuis de longues années. Des mots comme changement et espoir sont utilisés, et il semble largement admis que l'élection d'Obama annonce une nouvelle ère de justice sociale, la fin de la guerre et la réduction significative du racisme qui gangrène la société américaine. Mais, alors que l'énergie et le spectacle médiatique s'estompent, nous aimerions que vous considériez l'élection d'un autre point de vue. En tant qu'anarchistes de lutte de classe, c'est notre conviction que les élections dans une société capitaliste ne peuvent en fait jamais apporter la véritable justice et la sécurité aux personnes ordinaires. Nous ne pensons pas que ces élections puissent prévenir les guerres, traiter efficacement le racisme, le sexisme ou la dégradation de l'environnement de façon le moindrement permanente.

Nous sommes solidaires des espoirs de changement profond des millions de personnes qui ont voté pour Obama. Toutefois, nous reconnaissons également que le système capitaliste est dans une grave crise qui s'étend à toutes les personnes salariées et opprimées, une crise que même le titulaire le mieux intentionné de la plus haute fonction est incapable de résoudre. Le but de ce texte est de fournir une perspective sur la crise et une esquisse de solutions.

La présidence de George W. Bush a été, à presque tous points de vue, une catastrophe. Mensonges, guerres, une crise financière et une récession profonde, et le renforcement de l'État policier ne sont que quelques-uns des legs douteux de Bush. Certains d'entre eux étaient déjà évidents il ya deux ans, quand la saison électorale fut ouverte et que les libéraux(*) et les réformistes ont commencé leur campagne contre ces problèmes. Toutefois, la raison pour laquelle ces problèmes existent en premier lieu était manifestement absente de leurs attaques.

Il est de notre conviction que l'inégalité économique, la guerre, le racisme, le sexisme et la destruction de l'environnement sont inhérents à toute société capitaliste. Considérez un instant la grande richesse que notre société crée, tout depuis les cultures jusqu'aux médicaments. Toutefois, l'accès à cette richesse est inégalement réparti, soit disant déterminé par les marchés libres. Il est admis par les politicienNEs et les médias que ces soit disant marchés libres sont une partie naturelle de la vie. Les marchés, toutefois, sont mis en place par les gens; ils peuvent également être modifiées ou annulées par les gens. Comme anarchistes, nous croyons que la production et la distribution de la richesse de la société devrait être décidé démocratiquement, par les personnes, et non par un mécanisme de marché qui est en fait contrôlée par quelques-unEs.


La démocratie:


Les anarchistes sont tout à fait en faveur de la démocratie. La notion que les gens devraient se réunir et prendre des décisions est l'épine dorsale de notre idéologie. Cependant, nous ne considérons pas le système démocratique américain comme étant représentatif de ces idéaux. Les républicains et démocrates existent en deux factions rivales luttant pour notre consentement à être dirigé. Tous deux soutiennent une rhétorique d'intérêt commun avec les gens ordinaires, mais nous estimons que ce n'est qu'une illusion. Les hommes et les femmes politiques dans ce pays existent pour fournir une plate-forme stable de gestion et d'exploitation de la majorité de la population active en Amérique par la minorité des capitalistes, c'est-à-dire les propriétaires des outils avec lesquels nous produisons la richesse. Nous construisons, surveillons, nettoyons et travaillons dans les bureaux et les usines, nous transportons les marchandises, et nous les vendons, mais les capitalistes les possèdent et empochent les profits. Les intérêts de ces deux groupes ne sont pas les mêmes. La classe des patronNEs veut obtenir le plus possible des travailleurs et des travailleuses. Ils veulent nous payer aussi peu que possible et nous vendre tout ce qu'ils possèdent aussi cher que faire se peut. Laissé à elles-mêmes, ces conditions ont conduit à des soulèvements. Vous ne le croyez pas? Regardez notre propre histoire! L'abolition de l'esclavage, la journée de 8 heures, le droit de constituer des syndicats, la rémunération des heures supplémentaires, les lois sur le travail des enfants, la fin de la ségrégation légale, le droit de vote des femmes et leur droit de choisir, le droit des gais et des personnes transgenres d'être eux et elles-mêmes n'ont pas été gagné par les urnes, mais par des gens s'organisant, faisant la grève, organisant des boycott et prenant la rue. Les libéraux en fonction ont adopté des lois en réponse aux mouvements et pour décapiter ce qui aurait pu devenir une poussée révolutionnaire.


Conséquences de l'élection


Sans aucun doute, cette élection a été historique. Nous voyons deux raisons. Un homme noir a été élu à la magistrature suprême aux États-Unis, un pays fondé sur le kidnapping de masse des AfricainNEs et le vol des terres des peuples autochtones qui vivaient déjà ici. Deuxièmement, la campagne d'Obama a été marquée par l'un des travail d'organisation de masse les plus étendu depuis des années.

Les États-Unis sont un pays profondément marqué par le racisme, et malgré ce que certains expertEs pourraient croire, il est clair pour toute personne ordinaire que le racisme est loin d'être mort. L'oppression raciale est une question complexe, et nous ne voulons pas la simplifier. Toutefois, une discussion des raisons pour laquelle le racisme et la suprématie blanche ont été si inextricable dans la société américaine aurait à examiner comment la race a toujours été utilisée comme un levier de la classe dirigeante dans sa rhétorique et ses politiques pour maintenir la classe ouvrière divisée selon des critères raciaux et ainsi l'empêcher de réaliser son plein potentiel en tant que force capable de s'auto-organiser et de surmonter son oppression. L'élection d'un Noir à la présidence des États-Unis représente un réel changement dans les attitudes des AméricainEs, et nous nous félicitons de ça. Toutefois, le racisme n'est pas seulement une question de mentalités. Il fait partie intégrante du système d'exploitation des travailleurs et des travailleuses. Ce racisme systémique est ce qui soutien les intérêts de la classe dirigeante, et, avec l'ampleur de plus en plus évidente de l'effondrement de l'économie, la classe dirigeante sera énergiquement à la recherche d'opportunités de défendre ses intérêts. La voie à suivre pour la classe ouvrière est de s'organiser dans son propre intérêt, pour défendre les aspirations de ceux et celles qui sont opprimés par le racisme. Nous voyons des mouvements de justice sociale, des associations de quartier et des groupes de surveillance de la police à titre d'exemples. Ces sortes de mouvements de bas en haut sont en contradiction flagrante avec ce que seront les efforts de haut en bas de l'État, même dirigé par une administration Obama, pour résoudre les problèmes sociaux. Ces efforts peuvent soulager certains des symptômes, mais laisseront intact les causes profondes des problèmes.

L'autre élément important de l'élection a été la mobilisation de base sans précédent qui a appuyé la campagne de Obama. Sous le signe du changement et de la justice sociale plusieurs milliers de personnes se sont portées volontaires, ont donné de l'argent, ont fait rouler la campagne. Nous considérons cette tendance avec grande excitation. Imaginez ce qui pourrait être obtenu si cette concentration sur le travail d'organisation à la base était transposés dans les communautés où nous vivons, dans des actions directes en notre nom au lieu d'appels au pouvoir.

Nous demandons instamment que cette énergie et cette créativité aille dans des mouvements indépendants des politicienNEs. Nous encourageons le soutien aux syndicats, à la démocratie de quartier, à la résistance à la brutalité policière, au soutien aux prisonnierEs politiques, à des modèles d'éducation de masse et aussi un mouvement avec des dents. Par-dessus tout, nous devons nous battre pour ce dont nous avons besoin, pas ce que le système est prêt à nous donner.

En outre, nous devons tous et toutes guetter les expressions de haine raciste et des mouvements fascistes organisés dans les mois et les années après l'élection. La vérité est que de nombreux AméricainEs blancHEs sont encore ouvertement racistes, et il ya des groupes qui exploitent ça, et la véritable colère des questions sociales, pour créer des mouvements violents. La nouvelle d'une église noire brûlée à Springfield, MA, quelques heures à peine après l'élection n'est pas surprenante, et nous devons utiliser tous les moyens nécessaires pour mettre fin à de tel mouvements.


LA NEFAC USA
Novembre 2008

["Traduction" par Phébus (UCL-Québec)]

(*) Aux États-Unis les libéraux désignent les progressistes.