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jeudi, mai 03, 2012

Émeutes et globalisation - Conférence avec Alain Bertho





L'Union communiste libertaire (collectif de Montréal) vous invite à une conférence présentée par Alain Bertho, anthropologue et auteur du livre «Le temps des émeutes». La conférence sera suivie d'une discussion animée par Marc-André Cyr.

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JEUDI 10 MAI, 16h
Comité Social Centre-Sud
1710 rue Beaudry, Montréal
(métro Beaudry)

Entrée libre.

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«Il va falloir que la population le sache. On est en train de mettre à feu et à sac la province pour 1$ par jour d'augmentation.»
-- Guy Breton, recteur de l'Université de Montréal

L'émeute, c'est l'étranger, le barbare intérieur qui en veut à notre société tranquille. À entendre notre élite en discuter, elle serait sans signification, sans raison et à milles lieux de la politique. Comment pourrait-il en être autrement: ne vivons-nous pas en "démocratie"?

L'émeute est pourtant plus présente que jamais dans l'actualité. Si on tente de la comprendre avec les mots du pouvoir, de l'élite et de la police, nous sommes condamné-e-s à ne pas la saisir. Pour la connaître, c'est à partir de ses motivations propres qu'il faut l'appréhender. C'est à cet exercice que nous convie l'anthropologue français Alain Bertho.

Par-delà les visages masqués et les nuages des lacrymogènes, quel est donc ce message que tente de nous dire l'émeute et que nous refusons de voir?

mercredi, janvier 12, 2011

Solidarité avec le peuple tunisien en lutte!

Ce matin, un petit vidéoclip d'un rappeur tunisien qui a été arrêté puis relâché quelques jours plus tard, pour avoir dénoncer le président et la corruption en Tunisie.

Un article dans le journal Libé en fait un compte-rendu:

«Une trentaine de policiers en civil sont venus chez nous pour arrêter Hamada et l'ont pris sans nous dire où ils l'emmenaient. Quand nous avons demandé pourquoi ils l'arrêtaient, ils ont répondu: “Il sait pourquoi"», expliquait jeudi à Reuters, Hamdi Ben-Amir, le frère du rappeur tunisien Hamada Ben-Amor.

Plus connu sous le pseudo d'El general, le jeune homme de 22 ans avait été arrêté jeudi à Sfax. Le rappeur, dont les morceaux sont devenus l'hymne de la jeunesse contestataire de Tunisie, a finalement été libéré dimanche. « Après trois journées difficiles, mon frère est revenu chez nous sans incident », a raconté Hamdi Ben-Amir.

Fin décembre, El general avait mis en ligne un titre intitulé Raïs Lebled («Le chef du pays», ndlr), qui interpellait directement le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali sur la misère sociale du pays, la violence du régime et le chômage des jeunes.
Source Libé

La petite vidéo en question:


En ce qui concerne la Tunisie, si vous voulez vous informer un peu plus sur la situation je vous conseille vivement le podcast de l'émission sur France Inter-Là bas, si j'y suis. Un bon topo avec des entrevues intéressantes qui nous en apprend un peu plus (pour les néophytes comme moi en ce qui concerne la Tunisie) sur la situation politique là bas et les raisons de l'insurrection populaire.

Solidarité avec nos camarades tunisiens!

jeudi, mai 06, 2010

A propos des trois personnes décédées en Grèce...

Vous avez sans doute entendu parler dans la presse bourgeoise des trois personnes décédées dans l'incendie d'une banque mercredi 5 mai en Grèce, alors que le pays était paralysé par une grève générale d'une ampleur rarement égalée. Les lignes qui suivent restituent le contexte de cet évènement tragique est offrent une lecture des évènements tout à fait différente de celle qui nous est "vendue" dans les médias de masse.

Avant toutes choses, il faut avoir conscience que cet événement sert actuellement le gouvernement grec qui - à travers le médias - minimisent la mobilisation et ne parle que de la mort de ces 3 personnes. En ce qui nous concerne, il nous importe d'en dire au moins un mot: la mobilisation de ce mercredi 5 mai fut la plus grande depuis 10 ans dans le pays. Rien qu'à Athènes, entre 150 000 et 200 000 personnes ont défilé dans les rues pour s'opposer à la "stratégie du choc" mise en place par le FMI et les pays de la zone euro pour "sauver" l'économie agonisante du pays au moyen de politiques budgétaires réactionnaires. De plus, depuis mercredi, tout un espace politique (les anarchistes) est ciblé et calomnié (l'après-midi même s'est produite une invasion de flics dans un squat-local anarchiste avec à la clé plusieurs arrestations).

Un compte-rendu de la journée de mercredi: http://juralibertaire.over-blog.com/

***
Athènes - A propos de l’incendie mortel de la Marfin Egnatia Bank
(Texte traduit sur Indymedia Paris).

Les trois personnes décédées sont des employés de la banque Marfin Egnatia Bank. Il s’agit de Paraskeui Zoulia (35 ans), Aggeliki Papathanasopoulou (32 ans) et de Epameinondas Tsakalis (36 ans) : un homme et deux femmes, dont une était enceinte.

Cette banque est propriété du magnat grec Andreas Vgenopulos, surnommé le “nouvel Onassis”, est considéré comme un des hommes les plus riches du pays : propriétaire de Olympic Air et d’autres entreprises (Marfin Investment Group). On ne connaît pas encore les circonstances exactes de l’incendie. La porte d’entrée en bois aurait été touchée par un cocktail molotov et le feu se serait rapidement propagé dans les étages. D’après les témoins, les pompiers ont remarqué qu’il n’y avait pas d’extincteurs dans la banque et que la sortie de secours était fermée avec un cadenas! Alors que le pays était paralysé par la grève générale, que dans tout le quartier les magasins avaient leurs rideaux baissés, il semble que dans cette banque les employés avaient été contraints de travailler.

Le syndicat des employés de banque (OTOE) a appelé ce soir à une journée de grève pour demain jeudi.

Dans une lettre publiée ce soir mercredi sur le site Indymedia d’Athènes, un employé de la Marfin Egnatia Bank fait une déclaration, demandant qu’elle soit rendue publique.

« Je me sens dans l’obligation vis-à-vis de mes collègues qui sont si injustement morts aujourd’hui de témoigner de quelques faits objectifs. J’envoie ce message à tous les médias. Ceux qui ont encore une conscience le publieront. Les autres peuvent continuer à jouer le jeu dugouvernement.

« Les pompiers n’ont jamais reçu de permis d’exploitation pour le bâtiment en question. L’accord avait été conclu sous la table, comme cela arrive dans presque tous les commerces et entreprises en Grèce.

« Le bâtiment en question n’a aucun mécanisme de sécurité incendie en place, ni de plans pour en installer – c’est-à-dire qu’il n’a ni gicleur au plafond, sortie de secours ou tuyaux d’incendie. Il n’y a que quelques extincteurs portatifs qui, évidemment, ne peuvent en rien aider en cas de feu important dans un bâtiment qui est construit avec des normes de sécurité largement dépassés.


« Aucune agence de la Marfin Bank n’a de membre de son équipe entrainé pour gérer un incendie, ni même dans l’utilisation des rares extincteurs. La direction utilise également les coûts élevés d’une telle formation comme un prétexte et n’a même pas pris les mesures les plus élémentaires pour protéger son personnel.

« Dans toutes les agences de la Marfin Bank, il n’y a jamais eu d’exercice d’évacuation des employés ni d’exercice d’interventions des pompiers pour prévenir de telles situations. Les seuls entrainements qui aient eu lieu à la Marfin Bank concernent les scénarios d’action terroristes et plus précisément, l’évacuation des hauts membres de la direction de leurs bureaux dans une telle situation.

« Le bâtiment en question n’a aucun accord en cas de feu, même sa construction est très sensible et le bâtiment était rempli de matériel du sol au plafond. Matériel qui est très inflammable, comme du papier, des plastiques, des fils électriques ou des meubles. L’architecture du bâtiment ne convient objectivement pas à l’accueil d’une banque.

« Aucun membre de la sécurité n’a une quelconque connaissance des premiers secours ou d’extinction d’incendie et de toutes les façons, ils sont la majeure partie du temps chargés de la sécurité du bâtiment. Les employés de la banque devaient se tourner vers les pompiers ou la
sécurité de l’immeuble selon l’envie de M. Vgenopoulos [propriétaire de la Marfin Bank].

« La direction de la banque a formellement interdit les employés de quitter la banque aujourd’hui, bien qu’ils l’aient demandé avec insistance dès la première heure du matin – tandis qu’elle a aussi forcé les salariés à verrouiller les portes et a confirmé à plusieurs reprises par téléphone que l’établissement resterait fermé pendant la journée. Ils ont même bloqués les connections internet afin d’empêcher les employés de communiquer avec le monde extérieur.

« Depuis plusieurs jours, il y a eu une intimidation totale des employés concernant la mobilisation de ces jours : « soit vous travaillez, soit vous êtes viré ».

« Les deux policiers en civils qui sont affectés sur l’agence en question afin d’empêcher les vols ne sont pas venus aujourd’hui alors que la direction avait promis aux employés qu’ils seraient là.

« Enfin, messieurs, faites votre autocritique et cessez de faire semblant d’être choqué. Vous êtes responsable pour ce qui s’est passé aujourd’hui et dans n’importe quel État de droit (comme ceux que vous souhaitez utiliser de temps en temps comme les meilleurs exemples dans vos émissions de télévision) vous devriez avoir déjà été arrêté pour les raisons définies ci-dessus. Mes collègues ont perdus leurs vies aujourd’hui par préméditation : la préméditation de Marfin Bank et de M. Vgenopoulos qui a explicitement déclaré que quiconque ne viendrait pas travailler aujourd’hui [le 5 mai, journée de grève générale !] n’auraient pas à revenir le lendemain [car ils seraient virés] »

samedi, mars 20, 2010

Grèce: un anarchiste tué par la police

Flics! Porcs! Assassins!


A huit milles kilomètres d'ici...
Athènes. Grèce. A deux mille kilomètres d’ici. L’Etat grec est quasi en banqueroute et l’économie grecque n’en sort plus. Sur les conseils des autres pays de l’Union Européenne, le parti socialiste gouvernante a décrété toute une série de mesures d’austérité et de restructurations. Ca coutera « du sang, de la sueur et des larmes », c’est ce que jurent les ministres, mais « on ne peut pas faire autrement ». Depuis janvier, des routes, des ports, des aéroports, des frontières, des usines, le réseau ferroviaire… sont régulièrement bloqués par ceux qui savent que ce seront eux qui payeront le prix. Les manifestations se suivent et aucun politicien ne semble être encore capable de calmer et de canaliser les protestations. Fréquemment, de durs affrontements ont lieu avec la police anti-émeute et des centaines de destructions, d’incendies et d’attaques explosives dirigent leur attention dévastatrice contre les structures de l’Etat et de l’économie, contre toutes les expressions de l’autorité.

« Du sang, de la sueur et des larmes. » Tandis que la police charge toujours plus violemment toute manifestation ou rassemblement, tandis qu’elle a déjà cassé les jambes et les bras de centaines de personnes, du sang meurtrier a coulé à l’aube du 12 mars 2010. Une patrouille de police avait surpris deux compagnons anarchistes en train de voler une voiture. S’en suivit une fusillade, un compagnon a pu s’enfuir tandis que l’autre, Lambros Fountas, a été atteint par plusieurs balles. Grièvement blessé, il a encore essayé de fuir, mais il a été rattrapé par les flics et qui l’on laissé saigner à mort. Lambros Fountas avait 35 ans et ça faisait des années qu’il s’était engagé dans la lutte contre toute forme d’autorité ; parfois seul ou avec quelques compagnons, parfois coude à coude avec d’autres opprimés et rebelles. Il se battait avec toutes les armes qu’il considérait utiles : avec la plume et le papier, avec des pierres et du feu, avec des barricades et des manifestations, avec des revolvers et des grenades. La révolte était le rythme de sa respiration et la liberté faisait battre son cœur. Voilà pourquoi nous ne l’oublierons pas, même si nous ne le connaissons peut-être pas personnellement. Voilà pourquoi son mort ne peut qu’accélérer notre respiration, aspirant à la vie, se frayant, à travers la sédition, un chemin vers la liberté.


Des massifs montagneux et des grands fleuves, des plaines étendues et la terre brûlée de l’ex-Yougoslavie nous séparent de la Grèce. Mais partout en Europe et aussi ici en Belgique, les Etats sentent que les choses se gâtent. Ils sentent qu’il se peut, qu’il est possible que leurs sujets se débarrassent du joug de la résignation et qu’ils n’acceptent plus rien. Il est toujours plus clair que partout de plus en plus de gens seront jetés par-dessus bord. Ce n’est pas un hasard que justement maintenant les flics appuient plus vite et plus résolument sur la détente, qu’ils sont en train de construire un nouveau centre fermé pour clandestins et qu’ils commenceront bientôt la construction de neuf nouvelles prisons. Ils se préservent contre la possibilité de la rage.

Ca pourrait nous faire peur. Peur de la prison, peur d’être tabassé par les flics, peur de mourir sous les balles du pouvoir, peur de perdre aussi le peu qu’on avait encore. Mais à un certain moment, on ne peut plus esquiver la question : vivre à genoux, utilisé et balancé en fonction de l’économie et du contrôle, broyé par la hiérarchie sociale, abattu par d’interminables files d’attente et la routine du boulot-métro-dodo ou… une vie où le battement de ton cœur libre se heurte à toute autorité et où tes mains prennent toutes les armes pour l’atteindre.

Rien n’est sûr, tout est possible. La révolte qui s’étend en Grèce était presque impensable il y a encore quelques années ; ni les politiciens, ni les journalistes ne savent encore comment la bâillonner. Car le langage de cette révolte s’est forgé le refus de se laisser encore traîner dans la boue. Approprions-nous ce langage, apprenons son vocabulaire, étudions sa grammaire, faisons en notre dialecte.

Il est temps d’abandonner l’attitude paralysante de se laisser aveugler par l’océan de soumission et de résignation qui nous entoure. Pour ne plus prendre cette réalité, cette répétition apparentement ininterrompue de la même routine, comme l’horizon, mais pour porter nos regards vers ce qu’il y a derrière cet horizon, vers les possibilités inespérées.
Il est temps de souffler fort sur les feux qui couvent.

Quelques anarchistes 

Source
Plus d'infos en anglais

samedi, décembre 12, 2009

Ça chauffe aussi à Copenhague.

Après la Grèce, c'est au tour du Danemark de vivre des émeutes. Des manifestations ont eu lieu en marge du Sommet de Copenhague. Plus de 400 arrestations. Un billet tiré du site "Le Jura Libertaire".

17h05 — La police a annoncé avoir procédé à 400 arrestations aujourd’hui lors de la manifestation en marge des négociations pour le climat, qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes à Copenhague. — Leur presse (AFP).





17h16 — Des incidents ont éclaté moins d’une demi-heure après le départ de la manifestation, alors quelle avait parcouru quelques centaines de mètres. Un groupe denviron 300 personnes, cagoulés et entièrement vêtus de noir, infiltré en queue du cortège, a commencé à briser des vitrines. Les casseurs, munis de briques et de marteaux, ont également lancé des canettes de gaz.

Des fourgons de police ont été brièvement entouré par le groupe. Une cinquantaine de policiers anti-émeutes les ont finalement encerclés et sont intervenus sans ménagement, jetant plusieurs d
entre eux à terre. Les autres casseurs se sont dispersés par petits groupes de cinq à six pour réintégrer le cortège, doù ils émergent ponctuellement pour briser une vitrine.










Les policiers ont procédé à plus de 400 arrestations en marge de la manifestation. Un communiqué officiel précise quil sagit de membres «des Blacks Blocs», ces groupuscules ultra-violents qui sétaient illustrés en avril lors du sommet de lOTAN à Strasbourg.

Vendredi, déjà, 75 militants ont été interpellés et six d
entre eux inculpés de vandalisme. — Leur presse (Le Parisien).














La police attend les «black blocs» à Copenhague
Ces ultras avaient perturbé le sommet de l’Otan en avril dernier. Les policiers danois et européens sont très mobilisés.

Le syndrôme «black bloc» a déjà frappé Copenhague. Ces ultras sont dans toutes les conversations de la famille policière danoise et européenne. Selon un policier français très au fait dudossier, «il ne fait aucun doute que Copenhague sera le point de convergence de toute cette faune». La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) dispose dun fichier de quelques centaines de
noms, dont une cinquantaine particulièrement «signalés». Plusieurs de ses correspondants sur place veilleront discrètement sur le contingent connu du ministère de l
Intérieur. Les «black blocs» ont fait une entrée fracassante au dernier sommet de lOtan, en avril à Strasbourg. Ils ont ensuite fait des émules à Poitiers, en octobre, où le
centre-ville a été mis à sac par une centaine d
énergumènes qui ont pris de court la police.




En Allemagne, où le mouvement est né, ces ultras se groupent en plus de 70 organisations. On estime leur nombre à 10'000 en Europe, dont 7000 outre-Rhin. Méthodiques, vêtus de noir, ils se masquent le visage pour échapper aux objectifs photos et au gaz lacrymogène, ils pratiquent une forme de guérilla urbaine en usant du téléphone mobile et dInternet. La police danoise est dautant plus
mobilisée que la menace de l
ultragauche se double dun risque terroriste au pays des caricatures de Mahomet.

Leur presse (Jean-Marc Leclerc, Le Figaro), 11 décembre.





mercredi, février 18, 2009

Grève générale en Guadeloupe


** Au moment d'écrire ces lignes, les gendarmes ont remplacés les négociateurs dans le conflit qui perdure maintenant depuis plusieurs semaines en Guadeloupe. Les temps troubles ne font probablement que commencer pour les manifestants et les manifestantes qui méritent tout notre appui. Pour présenter une perspective différente des revendications "listes d'épiceries" présentées dans les médias bourgeois, nous vous proposons ici des extraits d'un manifeste de neuf intellectuels antillais. **

C'est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social qui s'est installé en Guadeloupe, puis en Martinique, et qui tend à se répandre à la Guyane et à la Réunion. Aucune de nos revendications n'est illégitime. Aucune n'est irrationnelle en soi, et surtout pas plus démesurée que les rouages du système auquel elle se confronte. Aucune ne saurait donc être négligée dans ce qu'elle représente, ni dans ce qu'elle implique en relation avec l'ensemble des autres revendications. Car la force de ce mouvement est d'avoir su organiser sur une même base ce qui jusqu'alors s'était vu disjoint, voire isolé dans la cécité catégorielle –– à savoir les luttes jusqu'alors inaudibles dans les administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires, les entreprises, les collectivités territoriales, tout le monde associatif, toutes les professions artisanales ou libérales...

Mais le plus important est que la dynamique du Lyannaj – qui est d'allier et de rallier, de lier relier et relayer tout ce qui se trouvait désolidarisé – est que la souffrance réelle du plus grand nombre (confrontée à un délire de concentrations économiques, d'ententes et de profits) rejoint des aspirations diffuses, encore inexprimables mais bien réelles, chez les jeunes, les grandes personnes, oubliés, invisibles et autres souffrants indéchiffrables de nos sociétés. La plupart de ceux qui y défilent en masse découvrent (ou recommencent à se souvenir) que l'on peut saisir l'impossible au collet, ou enlever le trône de notre renoncement à la fatalité.

GRÈVE LÉGITIME

Cette grève est donc plus que légitime, et plus que bienfaisante, et ceux qui défaillent, temporisent, tergiversent, faillissent à lui porter des réponses décentes, se rapetissent et se condamnent.

Dès lors, derrière le prosaïque du "pouvoir d'achat" ou du "panier de la ménagère", se profile l'essentiel qui nous manque et qui donne du sens à l'existence, à savoir : le poétique. Toute vie humaine un peu équilibrée s'articule entre, d'un côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger (en clair : le prosaïque) ; et, de l'autre, l'aspiration à un épanouissement de soi, là où la nourriture est de dignité, d'honneur, de musique, de chants, de sports, de danses, de lectures, de philosophie, de spiritualité, d'amour, de temps libre affecté à l'accomplissement du grand désir intime (en clair : le poétique). Comme le propose Edgar Morin, le vivre-pour-vivre, tout comme le vivre-pour-soi n'ouvrent à aucune plénitude sans le donner-à-vivre à ce que nous aimons, à ceux que nous aimons, aux impossibles et aux dépassements auxquels nous aspirons.

(...)Quant à l'idée du "plein emploi", elle nous a été clouée dans l'imaginaire par les nécessités du développement industriel et les épurations éthiques qui l'ont accompagnée. Le travail à l'origine était inscrit dans un système symbolique et sacré (d'ordre politique, culturel, personnel) qui en déterminait les ampleurs et le sens. Sous la régie capitaliste, il a perdu son sens créateur et sa vertu épanouissante à mesure qu'il devenait, au détriment de tout le reste, tout à la fois un simple "emploi", et l'unique colonne vertébrale de nos semaines et de nos jours. Le travail a achevé de perdre toute signifiance quand, devenu lui-même une simple marchandise, il s'est mis à n'ouvrir qu'à la consommation. Nous sommes maintenant au fond du gouffre. Il nous faut donc réinstaller le travail au sein du poétique. Même acharné, même pénible, qu'il redevienne un lieu d'accomplissement, d'invention sociale et de construction de soi, ou alors qu'il en soit un outil secondaire parmi d'autres. Il y a des myriades de compétences, de talents, de créativités, de folies bienfaisantes, qui se trouvent en ce moment stérilisés dans les couloirs ANPE et les camps sans barbelés du chômage structurel né du capitalisme. Même quand nous nous serons débarrassés du dogme marchand, les avancées technologiques (vouées à la sobriété et à la décroissance sélective) nous aiderons à transformer la valeur-travail en une sorte d'arc-en-ciel, allant du simple outil accessoire jusqu'à l'équation d'une activité à haute incandescence créatrice. Le plein emploi ne sera pas du prosaïque productiviste, mais il s'envisagera dans ce qu'il peut créer en socialisation, en autoproduction, en temps libre, en temps mort, en ce qu'il pourra permettre de solidarités, de partages, de soutiens aux plus démantelés, de revitalisations écologiques de notre environnement... Il s'envisagera en "tout ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue". Il y aura du travail et des revenus de citoyenneté dans ce qui stimule, qui aide à rêver, qui mène à méditer ou qui ouvre aux délices de l'ennui, qui installe en musique, qui oriente en randonnée dans le pays des livres, des arts, du chant, de la philosophie, de l'étude ou de la consommation de haute nécessité qui ouvre à création – créaconsommation. En valeur poétique, il n'existe ni chômage ni plein emploi ni assistanat, mais autorégénération et autoréorganisation, mais du possible à l'infini pour tous les talents, toutes les aspirations. En valeur poétique, le PIB des sociétés économiques révèle sa brutalité.

Ernest Breleur, Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Gérard Delver, Edouard Glissant, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Portecop, Olivier Pulvar, Jean-Claude William

Vous pouvez lire le texte dans son intégralité sur le site de Rue89

dimanche, janvier 18, 2009

Europe de l'est: Des émeutes face à la crise.


(Image tiré d'Anthropologie du présent)

Après la Grèce, l'Italie, l'Espagne, c'est au tour de l'Europe de l'est de vivre des émeutes en réponse à la crise économique. Cette semaine, la Lituanie, la Bulgarie ainsi que la Lettonie.

Dans les 3 ex-pays de l'URSS, des manifestations qui avaient pour objectifs de dénoncer les difficultés économiques, les réformes de leurs gouvernements et la corruption se sont transformées en émeutes.

En Lituanie, la coalition de centre-droit, au pouvoir depuis moins de deux mois, est vivement critiquée pour avoir décidé d'augmenter les impôts. Vendredi, le ministère des Finances a annoncé son intention d'emprunter un milliard d'euros à la Banque européenne d'investissement (BEI) pour combler un déficit budgétaire béant.

La police est intervenue violemment vendredi, alors qu'une manifestation devant le parlement de Vilnius, la capitale de la Lituanie a tournée à l'émeute. Le bilan est de 15 blessés et plus de 15 arrestations. (source)

En Bulgarie, des centaines de manifestants qui protestaient contre la corruption et les réformes du gouvernement socialiste ont affrontés les forces de l'ordre bulgares dans la capitale Sofia. On rapporte 154 arrestations en plus des 20 manifestants et 12 policiers qui ont été blessés. Ce furent les pires émeutes depuis 1997, alors que la Bulgarie avait vécu plus de 30 jours de manifestations et de grèves qui avait mené au renversement du gouvernement socialiste de l'époque.(tiré d'Anthropologie du présent)

Mardi, en Lettonie, alors que le président letton, Valdis Zatlers,faisait une allocution devant le Parlement européen, des manifestations sur l’aggravation de la crise économique ont rassemblé plus de 10 000 personnes dans la capitale, Riga, et se sont transformées en émeutes. Ces manifestation sont les plus violentes en Lettonie depuis août 1991, lorsque le pays est devenu indépendant de l’ex-Union soviétique. Plus de 100 manifestants ont été arrêtées et quelque 40 autres blessées.

En décembre dernier, la Lettonie a reçu un ensemble d’aides d’une valeur de 7,5 milliards d’euro, coordonné par le FMI, mais la situation économique ne cesse de s’aggraver.Ce pays balte a les plus mauvais résultats économiques de toute l'Union européenne, son taux de chômage ayant grimpé de 1% au cours du seul mois de décembre. Les analystes considèrent que l’économie lettone devrait reculer de 5 % cette année.
(Source)

La situation est similaire partout en Europe de l'Est. La Hongrie, la Roumanie , l'Estonie et l'Ukraine sont aussi gravement atteints par cette crise économique mondiale. Des manifestations et des affrontements contre les forces étatiques sont donc à prévoir.

Une crise économique qui touchent et touchera violemment tous les pays dans les prochains mois. On peut espérer que la grogne populaire se fera aussi ressentir au Canada lorsque les pertes d'emplois, la précarité, le chômage, les coupures dans les services publiques nous frapperons de plein fouet...

Nous devons nous aussi commencé à s'organiser dans nos quartiers, nos milieux de travail, nos communautés afin d'être unis lorsque la lutte sera la seule issue.

Voici quelques petites vidéos:

Lettonie:


(source)

Bulgarie:


(tiré d'Anthropologie du présent)

Lituanie:

dimanche, décembre 14, 2008

Nous sommes ici / Nous sommes partout / Nous sommes une image du futur .


Les émeutes en Grèce se poursuivre après plus d'une semaine d'affrontements. hier, des communiqués faisaient état que les manifestants avaient attaqué les bureaux du Ministère d’aménagement et des travaux publics en solidarité avec la lutte des résidentEs du village Leukimi à Corfu, village dans lequel une femme du village à été assassinée par la police l’été dernier. De plus, deux banques ont été saccagé et incendié ainsi que des boutiques haut-de-gamme. (source).

De plus, en France, lors d'une manifestation vendredi devant l'ambassade grecque en solidarité avec la jeunesse grecque à l'appel d'organisations syndicales, associatives et politiques françaises, six militants ont été arrêtés alors qu'ils prenaient la direction de Franklin-Roosevelt. Un rassemblement de solidarité a d'ailleurs été appelé hier pour exiger leur libération(Alternative Libertaire).

Par ailleurs,(blog Émeutes et amour) voici un communiqué écrit par l’assemblée d’occupation de l’École des Affaires d’Athènes, vendredi le 12 décembre.

C’est en serrant les dents de peur que les chiens grognent : Retour à la normalité – le festin est terminé ! Les philologues de l’assimilation ont déjà commencé à affûter leurs caresses les plus tranchantes : “Nous sommes prêts à oublier, à comprendre, à excuser la promiscuité des derniers jours, mais maintenant tenez vous bien ou alors nous emmèneront nos sociologues, nos anthropologues, nos psychiatres ! Comme de bons pères nous avons toléré avec retenue vos éruptions émotionnelles – maintenant regardez comment les comptoirs, les bureaux et les magasins sont vides ! Le temps est venu d’en revenir, et qui que ce soit qui refuse cette tâche sacrée sera durement frappé, sociologisé, psychiatrisé. Une injonction plane sur la ville : “Es-tu à ton poste ?” La démocratie, l’harmonie sociale, l’unité nationale et tous les autres grands coeurs puant la mort ont déjà tendus leurs bras morbides.

Le pouvoir (depuis le gouvernement jusqu’à la famille) vise non seulement à réprimer la généralisation de l’insurrection, mais à produire une relation d’assujettissement. Une relation qui définit la vie politique comme une sphère de coopération, de compromis et de consensus. “La politique à suivre est une politique du consensus; le reste nous mènerait à la guerre, aux émeutes et au chaos”. La vraie traduction de ce qu’ils nous disent, de l’effort qu’ils mettent à nier le cœur de notre action, à nous séparer et à nous isoler de ce que nous pouvons faire : non pas d’unir les deux dans l’un, mais bien de rompre sans cesse l’un en deux. Leurs appels répétés à l’harmonie, à la paix et à la tranquillité, à la loi et à l’ordre, nous demandent de développer une dialectique. Leurs vieux trucs sont désespérément transparents et leur misère est visible dans les gros ventres des patrons syndicaux, dans les yeux délavés des intermédiaires qui sont comme ceux des charognards qui tournent autour des conflits pour manger le cadavre de toutes passions pour le réel. Nous les avons vu en Mai, nous les avons vu à Los Angeles et à Brixton, et nous les voyons faire lorsqu’ils grugent les os de la Polytechnique en 1973. Nous les avons encore vu hier lorsque, plutôt que d’appeler à une grève générale permanente, ils se sont mis à genoux devant la légalité en annulant la manifestation de grévistes. Ils savent très bien que la route pour la généralisation d’une insurrection passe par le champ de la production – à travers l’occupation des moyens de production de ce monde qui nous écrase.

Demain est encore un jour où rien n’est certain. Et qu’est-ce qui pourrait être plus libérateur que cela après tellement de longues années de certitude ? Une balle a été capable d’interrompre la séquence brutale de tous ces jours identiques. L’assassinat d’un garçon de 15 ans a été le moment d’un déplacement suffisamment fort pour renverser le monde. Et ce qui semblait si difficile s’est avéré être si simple.

C’est ce qui est arrivé, c’est tout ce que nous avons. Si quelque chose nous fait peur c’est bien de revenir à la normalité. Parce que dans la destruction et le pillage des rues de nos villes de lumières nous ne voyons pas seulement les résultats de notre rage, mais aussi la possibilité de commencer à vivre. Nous n’avons plus rien d’autre à faire que de nous installer dans cette possibilité pour la transformer dans une expérience vécue : en nous basant sur le plan de la vie quotidienne, notre créativité, notre pouvoir de matérialiser nos désirs, notre pouvoir non pas de contempler mais de construire le réel. Ceci est notre espace vital. Tout le reste est mort.

Ceux qui veulent comprendre comprendront. Il est maintenant temps de briser les chaînes invisibles qui nous maintenait tous et chacun dans notre petite vie pathétique. Cela ne demande pas seulement ou nécessairement d’attaquer une station de police ou de brûler des commerces ou des banques. Le temps où quelqu’un s’extirpe de son sommeil et de la contemplation passive de sa vie, de sortir dans la rue pour parler et écouter, en laissant derrière lui ou elle tout ce qui est privé, suppose au plan de la sphère sociale la force déstabilisante d’une bombe nucléaire. Notre séparation alimente le monde capitaliste. Voilà le dilemme : avec les insurgés ou bien seuls, chacun de notre côté. Et c’est maintenant l’un des très rares moments où un tel dilemme peut prendre corps de manière si absolue et si réelle.


Pour ceux et celles qui désirent suivre au quotidien, les évènements en Grèce, nous vous ajoutons dans la marge droite de ce blogue les principaux liens relatant les évènements avec les mises à jour de l'actualité là bas.

jeudi, décembre 11, 2008

Les manifestations en Grèce s'étendent au reste de l'Europe.

Après 6 jours de manifestations et d'affrontements contre la flicaille en Grèce, les manifestations se sont déplacées au reste du continent européen. L'Espagne et l'Italie vivent maintenant des manifestations et des émeutes pour protester contre la mort de notre jeune camarade de 16 ans, Alexandros Grigoropoulos. Voici une dépêche du journal Le Monde (via AFP).


Nous sommes une images du futur...(graffiti dans l’université occupée d’Economie d’Athènes)



Le peuple aura le dernier mot/ Ce sont les nuits d’Alexis.(slogan scandé dans les rues d'Athènes)

Les manifestations contre la mort d'un jeune Grec gagnent d'autres villes européennes

Tandis qu'en Grèce, pour la sixième journée consécutive, quinze établissements universitaires et une centaine de lycées étaient toujours occupés, jeudi 11 décembre au matin, le mouvement de protestation contre la mort d'un adolescent tué samedi à Athènes par la police a, de façon inattendue, gagné l'Espagne et l'Italie mercredi soir, où des manifestations ont dégénéré en affrontements avec la police.
A Barcelone, près de 400 jeunes, dont un grand nombre d'origine grecque, ont défilé à partir de 21 heures avec des pancartes afin de protester contre la mort du jeune Grec, certains brûlant du mobilier urbain ou attaquant des agences bancaires. A la suite d'affrontements avec la police, deux manifestants, dont une jeune fille d'origine grecque, ont été arrêtés et deux policiers locaux légèrement blessés.
La tension a été plus vive à Madrid, où quelque 200 jeunes ont attaqué un commissariat du centre-ville, près de la Gran Via, brisant les vitres aux cris de "police assassine", selon le quotidien El Mundo. Plusieurs policiers auraient été blessés. La police anti-émeute est intervenue, arrêtant cinq manifestants, avant de poursuivre les protestataires dans les rues alentours et d'en arrêter quatre autres après que des conteneurs ont été brûlés et une agence bancaire criblée de pierres dans le centre-ville, selon un reponsable de la police.
Des incidents similaires se sont par ailleurs produits en Italie, lors de manifestations à Rome et à Bologne. A Sofia, en Bulgarie, des manifestants se sont aussi rassemblés devant l'ambassade de Grèce en signe de protestation.
NOUVELLE MANIFESTATION PRÉVUE À ATHÈNES

A Athènes, dans le quartier d'Exarchia, où a été tué l'adolescent samedi, les jeunes et les policiers se faisaient toujours face aux abords de l'Ecole polytechnique : tôt jeudi matin, une quarantaine de jeunes ont jeté des pierres contre les forces anti-émeutes, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène pour les disperser. Trois personnes ont été interpellées.
A Salonique, des dizaines de jeunes restaient retranchés dans l'enceinte de l'université de la ville, où selon la loi, la police n'a pas le droit d'intervenir. Des déprédations ont eu lieu au sein de l'établissement : plusieurs professeurs ont indiqué aux médias locaux que leurs bureaux avaient été saccagés et leurs archives déchirées.
Les étudiants doivent se réunir de nouveau jeudi pour décider de la poursuite de l'occupation des universités alors qu'une nouvelle manifestation d'étudiants est prévue jeudi soir à Athènes, selon le ministère de l'intérieur.

mardi, décembre 09, 2008

Des nouvelles du front Grec....

Pour ceux et celles qui sont intéressé-es à avoir un peu plus d'information sur la situation en Grèce, voici un blogue qui donne de l'information de façon assez soutenue en anglais. Beaucoup d'informations et de détails dont les médias bourgeois ne traiteront pas. Solidarité avec nos camarades grecs!
Pour consulter le blogue: On the Greek Riots

EDIT: Tel que mentionné en commentaire(merci de m'avoir fait connaitre ce lien), il existe aussi un équivalent francophone de ce blogue que vous pouvez consulter ici:
Émeutes et amour


Ils ont d'ailleurs créer une carte dynamique des émeutes et des occupations à Athènes que voici:



Agrandir le plan

Pour voir la carte plus en détails: Ici.

lundi, août 11, 2008

Montréal-Nord à feu et à sang

Montréal-Nord a été le lieu de violents affrontements entre la police et de nombreux jeunes du quartier hier soir, le lendemain du meurtre d'un jeune du quartier de 18 ans par une policière.

Vendredi soir, Dany Villanueva jouait aux dés en compagnie de quelques amis dans un parc du quartier lorsqu'il fut interpellé par un policier qui patrouillait les environs. Suite à quelques échanges d'insultes, les jeunes étant probablement trop habitués à se faire harceler par les flics, le policier se jeta sur Villanueva et commença à le ruer de coups. À ce moment, son frère Fredy ainsi qu'un ami s'interposent et tentent de restreindre le policier. Réaction : quatre coup de feu sont tirés sur les jeunes, faisant un mort, Fredy Villanueva, et deux blessés.

Alors que la police fait état d'un véritable encerclement et d'armes que les jeunes avaient possiblement en leur possession, de nombreux témoins de la scène affirment que la police était entièrement responsable de l'incident initial et que la réaction qui suivi fut totalement disproportionnée. Suite au drame, aucune arme ne fut retrouvée sur les jeunes.

Vingt-quatre heures après, la colère éclate dans la rue. Une manifestation spontanée tourne à l'émeute et la police se déploie en force dans tout le quartier. Mais ce n'est pas une histoire de casse gratuite : tous les reportages de l'événements (même les plus réacs) signalent que c'est un ras-le-bol généralisé contre la police qui s'est exprimé la nuit dernière.

"On se calme", clame aujourd'hui la police, évidemment. À quoi ils s'attendent, cette bande d'imbéciles dangereux, qu'ils peuvent tuer (une fois de plus) un des nôtres en toute impunité et sans conséquences?

lundi, juillet 14, 2008

Émeutes, grèves et lutte de classe en Chine...



Récemment différentes sources nous ont rapporté de nombreuses émeutes en Chine démontrant un niveau de violence sociale face à l'état chinois de plus en plus soutenu. L'augmentation des nouvelles et des vidéos en provenance de la Chine exhibent bien la rage de la population face à leur gouvernement totalitaire.

Selon le ministre de la Sécurité publique, Zhou Yongkang, 87000 émeutes avaient eu lieu en 2004, soit deux fois plus qu'en 2002. Li Shuguang, professeur à l'université chinoise des sciences politiques et juridiques, fait état de 30 millions de doléances et plaintes présentées par la population aux autorités centrales (source) .

Certains groupes répondront qu'il n'y pas eu assez de révolutions culturelles, ou que la bureaucratie a stoppée la révolution. Mais, il suffit de regarder l'évolution de la Chine depuis la révolution de Mao, pour constater que cette révolution était vouée dès le départ à la dégénérescence bureaucratique, au totalitarisme et à la répression sanglante. Bon, ces groupes ont oublié la Chine depuis un certain temps, mais il y'a pas si longtemps c'était le sentier lumineux au Pérou, dont on entend plus parler et la c'est le Népal! À quand les premières exécutions et les premiers massacres de travailleurs par le parti?

On a qu'à regarder le nombre de travailleurs qui meurent par année pour se rendre compte du mépris du parti face au peuple chinois. Par exemple, des statistiques démontrent que les mines chinoises son tles plus dangereuses du monde, soit officiellement 6000 morts par an, et possiblement plus de 20 000 selon des sources indépendantes. Soit 45 fois plus que celles d’Afrique du Sud, et cent fois plus que celles des États-Unis. Presque chaque jour, des protestations, des grèves ouvrières ou des agitations paysannes d’ampleur plus ou moins grande, se produisent en Chine. Ween Tiejun, un spécialiste des questions sociales, les évalue à 60 000 par an.(source).

Voici donc quelques exemples qui démontrent bien à l'approche des Jeux Olympiques, que la lutte-des-classes en Chine est omniprésente...et la liste pourrait être beaucoup plus longue!!!

28 juin: Des émeutes ont éclaté samedi dans le sud-ouest de la Chine : des villageois ont incendié des bâtiments gouvernementaux pour protester contre la conduite d'une enquête sur la mort d'une adolescente. La police affirme que la jeune fille s'est suicidée alors que sa famille soutient qu'elle a été violée et assassinée par le fils d'un notable local. L'organisation de défense des droits de l'homme a fait état d'un mort et de 150 blessés(...)Quelque 30 000 personnes avaient manifesté. La police a identifié 355 personnes présente sur place, et a décidé d'en placer une centaine en "détention criminelle"(source)(source)

26 juin: La mort d'un lycéen chinois poignardé par un camarade a provoqué de violentes émeutes impliquant des milliers de personnes, a-t-on indiqué lundi de source officielle et auprès d'un groupe de défense des droits de l'homme. Les incidents se sont produits jeudi dernier dans une ville de la vaste municipalité de Chongqing (sud-ouest), après l'arrestation supposée des parents du jeune décédé(...)Quelque 10.000 personnes en colère ont marché vers le siège du gouvernement de Youyang après avoir appris l'interpellation par la police des parents qui reprochaient à la direction de l'établissement d'avoir tardé à transporter leur fils à l'hôpital. Les affrontements avec les forces de l'ordre ont duré plusieurs heures, les plus violents des manifestants s'en prenant aux véhicules de police et à des magasins. (source)

3 avril: Des émeutes ont éclaté jeudi soir dans une région de la province du Sichuan, à fort peuplement tibétain, où un représentant des autorités a été grièvement blessé, rapporte vendredi 4 avril l'agence Chine nouvelle(...)un site officiel tibétain a rapporté que plus de 800 personnes impliquées dans les violences de Lhassa avaient été arrêtées et que 280 s'étaient rendues.(source).

juin 2007: Des centaines d’étudiants ont affronté les forces de l’ordre, dans la nuit de mercredi à jeudi, à Zhengzhou (centre), à la suite de brutalités commises par des policiers à l’encontre d’une étudiante, apprend-on auprès de la police et d’un organisme de défense des droits de l’homme.(source)

juin 2007: Le point de départ de l'incident est l'intervention de la police pour protéger un garde municipal de la ville de Tianjin qui avait battu une étudiante vendant des objets dans la rue pour gagner de l'argent de poche. Très vite, la voiture de police s'est retrouvée encerclée par des centaines d'étudiants criant "sortez-le, sortez-le", en parlant du garde municipal emmené par les policiers pour sa sécurité. En fin de compte, la voiture de police a été enflammée et les incidents ont duré une bonne partie de la nuit.(source)

mars 2007: 20000 personnes affrontent 1000 policiers dans la province de Hunan après qu'une hausse du prix du transport en commun fut annoncée.(source)

septembre 2006: Dans la ville de Ruian, des milliers de personnes ont manifesté violemment, les 7 et 8 septembre, après le « suicide » d’une enseignante. Elles estiment que la police a été achetée pour couvrir un meurtre. Les manifestations auraient rassemblé, jeudi 7 et vendredi 8 septembre, plus de 10 000 personnes et conduit à de violentes altercations avec la police militaire devant le siège du gouvernement municipal.(source)

septembre 2006: Les petits jouets en plastique offerts aux enfants par McDonald’s dans ses menus « Happy Meal » amusent les enfants qui les reçoivent, mais pas les ouvriers chinois qui les produisent.Un millier d’ouvriers ont déclenché samedi un soulèvement dans l’usine Hengli. Les protestations ont commencé dans les dortoirs des employés, avant de dégénérer en une véritable émeute, qui a duré toute la nuit. L’intervention d’une centaine de membres des forces de l’ordre, dont des policiers anti-émeute, a été nécessaire pour ramener l’ordre. De nombreuses personnes ont été blessées et une dizaine arrêtées.(source)
Selon le ministre de la Sécurité publique, Zhou Yongkang, 87000 émeutes avaient eu lieu en 2004, soit deux fois plus qu'en 2002. Li Shuguang, professeur à l'université chinoise des sciences politiques et juridiques, fait état de 30 millions de doléances et plaintes présentées par la population aux autorités centrales (source).