« Au Togo, la contestation peut déboucher sur une alternance politique »

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• published: 12 Sep 2017
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Le Togo a connu mardi 12 septembre une nouvelle journée de mobilisation. Le rejet de la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis cinquante ans, est de plus en plus fort. Analyse de Laurent Larcher, journaliste au service Monde de La Croix. Réalisation : Paula Pinto Gomes et Flavien Edenne ► ENGLISH TRANSLATION : « In Togo, contestation can lead to political alternation » Togo experienced a new day of mobilization on Tuesday 12 September. The rejection of the Gnassingbe family, in power for fifty years, is growing stronger and stronger. Decoding of Laurent Larcher, journalist at La Croix. Directed by Paula Pinto Gomes and Flavien Edenne ► TRADUCCIÓN EN ESPAÑOL : « En Togo, la impugnación puede llevar a la alternancia política » Togo experimentó un nuevo día de movilización el martes 12 de septiembre. El rechazo de la familia Gnassingbe, en el poder durante cincuenta años, se hace cada vez más fuerte. Análisis de Laurent Larcher, periodista del servicio Monde de La Croix. Dirigida por Paula Pinto Gomes y Flavien Edenne ► ÜBERSETZUNG IN DEUTSCH : « In Togo kann es zu politischen Wechselfällen kommen » Togo erlebte am Dienstag, den 12. September, einen neuen Tag der Mobilisierung. Die Ablehnung der Gnassingbe-Familie, die seit fünfzig Jahren an der Macht ist, wird immer stärker und stärker. Analyse von Laurent Larcher, Journalist beim Monde de La Croix Dienst. Regie : Paula Pinto Gomes und Flavien Edenne ► TRADUZIONE IN ITALIA : « In Togo, la contestazione può portare a un' alternanza politica » Il Togo ha vissuto una nuova giornata di mobilitazione martedì 12 settembre. Il rifiuto della famiglia Gnassingbe, al potere da cinquant' anni, sta diventando sempre più forte. Analisi di Laurent Larcher, giornalista al servizio Monde de La Croix. Diretto da Paula Pinto Gomes e Flavien Edenne ► VERTALING IN NEDERLAND : « In Togo kan de betwisting leiden tot politieke afwisseling » Togo beleefde op dinsdag 12 september een nieuwe mobilisatiedag. De afwijzing van de Gnassingbe-familie, die al vijftig jaar aan de macht is, wordt steeds sterker en sterker. Analyse door Laurent Larcher, journalist bij de dienst Monde de La Croix. Gericht door Paula Pinto Gomes en Flavien Edenne — TRANSCRIPTION — Les manifestants réagissent à un projet de réforme de la Constitution. Concrètement cette réforme constitutionnelle prévoit plusieurs choses, la première des choses les plus importantes c'est de limiter le mandat du président en exercice à deux mandats, ce qui au fond effectivement est un progrès, mais ce projet de loi, en tout cas cette limitation de mandat, n'est pas rétroactif, ce qui permettrait à Faure Gnassingbé qui est au pouvoir déjà depuis 2005 de pouvoir se présenter à nouveau à l'élection présidentielle de 2020, puis de 2025, donc d'être au moins à la tête de ce petit pays jusqu'en 2030. Au delà de ce bras de fer autour de la Constitution ces manifestations sont, au fond, animés par un profond désir de changement dans ce pays, un rejet de la famille régnante, je dis régnante à dessein puisque nous avons ici en principe une république qui est une démocratie, et bien sûr comme souvent malheureusement en Afrique, ceci n'est qu'une construction, ou un paravent, pour cacher au fond l'ambition d'une famille à garder le pouvoir le plus longtemps possible. Nous sommes devant une séquence qui a commencé le 19 août, qui s'accélère, aujourd'hui avait lieu une nouvelle manifestation, la quatrième depuis le 19 août, et on en annonce encore trois pour ces prochains jours. J'ai l'impression que ça va s'inscrire dans le temps. D'autant que pour une fois l'opposition réussit à s'unir autour du même à savoir le départ de Faure Gnassingbé, de sorte que oui, on peut penser que le régime en place est véritablement devant une difficulté. Sa seule solution, en tout cas la solution habituelle dans ce pays c'est de réprimer l'opposition encore une fois de convoquer les forces de l'ordre, de tirer dans la foule à balles réelles, un peu déjà comme le 19 août où je vous rappelle que la police et l'armée a tué au moins de personnes. Mais voilà aujourd'hui ce type de réaction est quand même largement médiatisé, et condamné, et on peut penser qu'on serait peut-être à la veille d'un scénario à la Burkinabaise, en tout cas on peut l'espérer, espérons que les soutiens de Gnassingbé ne seront pas aussi forts et déterminés, et à cette condition là, oui on assistera à une transition démocratique, ou une alternance en tout cas politique. Si Gnassingbé reste fidèle à lui même, si il tient le pouvoir d'une main ferme, et si la communauté internationale adopte ce qu'elle a toujours adopté à savoir profil bas, alors oui, malheureusement, ce pouvoir va perdurer et l'opposition, en tout cas les manifestations, risquent d'être réprimées dans le sang.