Pour un langage commun à tous les volontaires

distribution de mousquitaires
Des volontaires en pleine distribution de moustiquaires contre le paludisme. Crédit: PNUD/GB

Lorsque le coup d'envoi pour la méga campagne nationale de distribution de tentes imprégnées a été donné, des dizaines de membres du Comité national de volontaires se sont dirigés vers tous les bouts de la Guinée-Bissau pour s’assurer que les nécessiteux recevraient leurs moustiquaires.
Alors que tout le monde jouait le Carnaval, ils ont marché porte à porte dans la ville de Bissau pour sensibiliser les jeunes sur les dangers de l'usage de drogues illicites.
A Varela, ils ont retroussé leurs manches et planté des centaines d'arbres et d'arbustes pour lutter contre l'érosion côtière; à Buba, ils ont parcouru les tabancas (villages) pour expliquer les avantages pour l'environnement et pour les gens de l'utilisation des fours améliorés; à Gabu, ils ont distribués des préservatifs et sensibilisé les populations sur le VIH/SIDA et les infections sexuellement transmissibles.
Pendant les élections ils se sont engagées dans l'éducation civique et la protection civile des électeurs; ils étaient à la tête d’une campagne de sensibilisation élargie sur l'allaitement maternel; ils ont nettoyé les locaux du centre de détention de Bissau (Segunda Esquadra) et distribué du matériel aux détenus. Et sont les grands protagonistes de la célébration de la Journée internationale des volontaires, célébrée le 5 Décembre.


Après des années d’interrègne, le Comité National de Volontaires revient en force pour les activités avec un dynamisme renforcé et une détermination renouvelée.
Le Comité avait été créé en 2002 par l'Institut de la Jeunesse. Par manque de motivation et d'énergie, leurs activités ont stagné et la structure a arrêté de se rencontrer et travailler ensemble.
Cependant, un projet du Programme des Volontaires des Nations Unies, dans le cadre du 10e anniversaire de l'Année internationale des Volontaires, a poussé un nouvel élan au Comité. Les activités ont repris en 2011 et n'ont toujours pas cessé: en fait ils viennent de formaliser la plateforme d’associations et ONG, ils ont créé les comités régionaux de volontaires et sont impliqués dans des campagnes pour le développement durable et contre les violences faites aux femmes.

 
Un espace de concertation
 
Agostinho Cá, coordinateur du Comité et du Réseau des associations de jeunes de Bairro Militar, explique que la plate-forme sert principalement comme un «forum de concertation entre les organisations pour identifier conjointement les problèmes d'extrême urgence et combler certaines lacunes sociales», au même temps qu’il permet que le «volontariat soit valorisé comme un moteur de développement».
L'idée est de donner de la force aux revendications et besoins des volontaires: «Par exemple, si nous avons un problème lors d'activités bénévoles, nous n’avons aucune assurance ni nos frais hospitaliers sont exemptés», souligne Fatumata Bari, la chargé des finances du Comité et membre de l'Association de service volontaire de la CPLP (Communauté des Pays de Langue Portugaise).


A ce moment, le comité abrite plus de 40 organisations en tant que membres actifs de la structure, y compris des organisations de jeunesse, des ONG et des coopératives que travaille sur les droits humains, la santé, l’éducation, l’environnement, les droits des consommateurs, la jeunesse et le développement communautaire et qui se réunissent tous les quinze jours.
De cette façon, affirme Ernesto Correia, responsable de relations publiques au Comité et membre du Mouvement national pour la société civile, la plate-forme a plus d'occasions d'être un «interlocuteur crédible pour d'autres organisations et partenaires afin d'obtenir des financements et soutien pour les activités, tout en évitant la duplication des interventions».
Aboubacar Sambu, secrétaire général du comité et un membre de la Croix-Rouge, renforce la même idée: «Nous existons pour conjuguer nos efforts communs pour que les volontaires parlent le même langage. Chacun fait son travail spontanément, mais ensemble nous donnons plus d'élan à l'esprit civique et nous pouvons contribuer mieux à l'évolution des mentalités et des comportements».
Pour Agostinho Cá, la coordination des interventions des différentes associations et ONG implique aussi donner «un objectif» au désir de contribuer socialement et de «inculquer la citoyenneté participative à tous les volontaires».