Monia occupe l'Esplanade Charles de Gaulle - Toulouse à deux pas de la Place du Capitole. En lutte pour un logement digne, elle ira jusqu'au bout Tout droit de reproduction réservé Isabelle Enscred© Encouragée par une décision de justice, la Préfecture continue son nettoyage Pré-Euro 2016 Dimanche nous avions publié un Communiqué de Presse dénonçant les remises à la rue massive de toulousaines et toulousains des hôtels où la Préfecture les avaient placés. Nous avons pris acte aujourd'hui du rejet des deux premières requêtes pour faire valoir le droit au maintien à l'hébergement d'une personne seule et d'une famille dont les deux enfants sont scolarisés à l'école maternelle Léo Lagrange. Si nous nous étonnons de cette décision judiciaire, nos juristes vont étudier les conclusions de la juge et envisager toutes les possibilités dont celle de faire appel. En attendant, ces personnes dorment à la rue sans qu'aucune solution ne leur soit proposée, elles ne sont pas les seules tant les remises à la rue ont été nombreuses ces dernières semaines. Le directeur de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale présent à l'audience pour défendre la mise à la rue de ces personnes a d'ailleurs expliqué que l'on était passé de 450 à 350 personnes en nuitées d'hôtel depuis la fin de la trêve hivernale, soit 100 personnes remises à la rue. Il a aussi argumenté en précisant que les dispositifs étaient saturés voici les chiffres avancés : -565 places d'insertion en CHRS occupées, 939 places en centre d'hébergement d'urgence occupées, et un taux de refus au 115 de 90 %!!!! L'argumentation a donc tenue sur la présentation de l'incurie d'un service public par un des principaux responsables de celui-ci... Argumentation qui visiblement a fait mouche même si les arguments de droit avancés par les requérants ont aussi été retenus dans les conclusions de la juge. Il faut donc comprendre que lorsqu'on ne donne pas les moyens à un service public de fonctionner c'est aux usagers d'en payer le prix en allant dormir à la rue... Encouragée par cette décision de justice, la Préfecture risque de poursuivre son nettoyage pré-Euro 2016 afin de vider un maximum de chambres d'hôtels qui vont faire augmenter les prix face à la pression de la demande. A l'heure où nous écrivons ces lignes nous apprenons qu'une famille avec trois enfants s'est faite mettre à la rue par la Préfecture de l'hôtel Formule 1 de Ramonville où une dizaine de nos adhérents mènent une lutte pour leur droit à un toit ! Puisque la Préfecture a visiblement du mal à obtenir des moyens ou privilégie d'autres postes de dépenses (combien dans les dispositifs policiers disproportionnés des dernières manifestations ou les expulsions locatives?), le DAL Toulouse 31 va continuer à faire valoir le droit à un logement (droit constitutionnel et reconnu par des nombreuses déclarations des Droits de l'Homme) dans les tribunaux mais aussi dans la lutte collective. Par ailleurs, nous informons la Préfecture qu'une loi de réquisition existe dans ce pays, héritage du CNR, qui a été appliquée et mise en place à plusieurs reprises et que le DAL Toulouse31 peut lui indiquer des bâtiments ou des logements publics vides depuis plusieurs mois voire années qui permettraient de reloger les personnes qu'elles jettent à la rue en ce moment. On rappelle également que 2 000 personnes meurent à la rue chaque année sans distinction de saison car justement l'été les dispositifs d'aides sont fortement allégés comme l'a si bien dit le directeur de la DDCS. DAL Toulouse31-No Vox International

• published: 03 Jun 2016
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