Le convoi de voitures arborant le drapeau noir d'Al-Qaïda a balayé le nord du Mali en 2012. En quelques semaines, on a eu l'impression qu'on avait fermé les rideaux.
Le journaliste Avijit Roy a créé le blog « Mukto-Mona », ou Penseur libre, pour servir de tribune à l'expression libre et aux idées qui défient l'intolérance religieuse croissante dans son Bangladesh natal. Son blog pour la liberté intellectuelle lui a coûté la vie.
Le roman russe étonnamment original d'Ievgueni Zamiatine publié dans les années 1920 et intitulé Nous autres est beaucoup moins lu que ses successeurs canoniques de langue anglaise, Brave New World et 1984. Pourtant, George Orwell connaissait le livre de Zamiatine et s'en est clairement inspiré pour écrire 1984. L'hommage rendu est évident : un héro solitaire a du mal à se définir par rapport à la société ; un État et son leader mystérieusement cultiste contrôlent la vie privée, l'information et la pensée ; l'amour est interdit et la liberté est catégoriquement rejetée ; la violence et la brutalité du pouvoir guettent sous le couvert d'une société apparemment propre et mécanisée ; les mots communs sont redéfinis et la propagande est omniprésente dans la vie quotidienne ; et, au final, la réalité est rejetée au profit des mythes et des mensonges.
Dans certaines régions du monde, il est encore possible d'imposer silence à un journaliste en lui assénant un coup sur la tête. Mais tandis que les journaux du monde entier se débattent avec les perturbations financières des technologies numériques, les gouvernements trouvent de nouvelles façons de contrôler la presse. Le meurtre laisse des traces. L'argent n'en laisse pas.
Les journalistes européens ont les nerfs à vif. Depuis l'exécution brutale de huit de leurs collègues de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, ils sont devenus très conscients d'être dans la ligne de feu des extrémistes.
Le coup d'État sanglant et manqué de la Turquie le 15 juillet 2016, et la répression impitoyable qui en a suivi témoignent de la crise croissante du pays en matière de démocratie. Bien que la crise se soit développée depuis des années, avec des journalistes et des médias indépendants confrontés à des pressions juridiques intenses d'un gouvernement voué à servir les intérêts de l'élite plutôt que d'une société libre et ouverte, les événements récents illustrent un nouveau et grave danger : l'adhésion et même la complicité des médias grand public de la nation dans leur propre émasculation et la suppression d'unecouverture médiatique objective.
Dans ce qui s'apparenterait à une forme redoutable de censure jamais vue auparavant, le gouvernement chinois prévoit de lier la crédibilité financière des journalistes aux messages qu'ils publient en ligne.
Le 10 juillet 2016, le journaliste équatorien Bernardo Abad a tweeté que l'ancien vice-président de l'Équateur, Lenin Moreno, n'avait pas payé d'impôts sur le revenu au titre de l'année précédente. Une semaine plus tard, Abad a reçu un message de Twitter l'informant que son compte avait été bloqué suite à la violation de ses modalités de service. Dans un délai de 24 heures, les comptes d'au moins cinq autres personnes ont été temporairement suspendus après qu'elles ont tweeté sur les impôts de Moreno. Selon le groupe de défense de la liberté d'expression Fundamedios, à la fin de la semaine, neuf comptes avaient été temporairement suspendus. Twitter a décliné tout commentaire sur les suspensions.
Le 13 décembre 2016, j'ai engagé des poursuites en vertu de la Freedom of Information Act, ou loi pour la liberté d'information, à l'encontre du FBI dans le but d'obtenir un large éventail de documents portant sur une série de décisions très controversées prises par le bureau dans les semaines précédant l'élection présidentielle américaine qui, selon des législateurs démocrates et des supporters d'Hillary Clinton, auraient fait basculer une partie de son soutien en faveur de son opposant, Donald Trump.
Do you believe the free flow of information must be protected? Sign the #RightToReport petition and demand that President Obama immediately:
1. Issue a presidential policy directive prohibiting the hacking and surveillance of journalists and media organizations.
2. Limit aggressive prosecutions that ensnare journalists and intimidate whistleblowers.
3. Prevent the harassment of journalists at the U.S. border.
Or click here to see the full petition, and join leading journalists like Christiane Amanpour, The Guardian’s Alan Rusbridger, Editor of the AP Kathleen Carroll, and Arianna Huffington in signing on.