Nigeria
République fédérale du Nigeria
Federal Republic of Nigeria (en)
Jamhuriyar Taraiyar Nijeriya (ha)
Ọ̀hàńjíkọ̀ Ọ̀hànézè Naìjíríyà (ig)
Àpapọ̀ Olómìnira ilẹ̀ Nàìjíríà (yo)
Drapeau du Nigeria. |
Armoiries du Nigeria. |
Devise nationale | Unity and Faith, Peace and Progress (en français : Unité et Foi, Paix et Progrès) |
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Hymne national | Arise Oh Compatriots, Nigeria's Call Obey |
Forme de l'État | République fédérale |
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Président | Muhammadu Buhari |
Vice-président | Yemi Osinbajo |
Langues officielles | Anglais[1] |
Capitale | Abuja |
Plus grande ville | Lagos |
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Superficie totale | 923 768 km2 (classé 32e) |
Superficie en eau | 1,4 % |
Fuseau horaire | UTC +1 |
Indépendance | Du Royaume-Uni |
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Date | 1er octobre 1960 |
Gentilé | Nigérians, Nigérianes |
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Population totale (2016) | 186 053 386 hab. (classé 7e) |
Densité | 201 hab./km2 |
PIB nominal (2015) | 490,207 milliards de $ -14,6%[2] (20e/62) |
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PIB (PPA) (2015) | 1091,7 milliards de $ +3,68%[2] (18e/62) |
Taux de chômage (2015) | 9,9% de la pop. active +26,92%[2] |
Dette publique brute (2015) | Nominale : 10948,527 milliards de ₦ +14,82%[2] Relative : 11,503% du PIB +8.73%[2] |
IDH (2015) | 0,514 (bas) (152e) |
Monnaie | Naira ( ) |
Code ISO 3166-1 |
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Domaine Internet | .ng |
Indicatif téléphonique | +234 |
Le Nigeria ou Nigéria, sous sa forme longue République fédérale du Nigeria[3], en anglais Federal Republic of Nigeria, est un pays d'Afrique de l'Ouest situé dans le golfe de Guinée. Avec plus de 186 millions d'habitants en 2016[4], le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique et le septième pays du monde par son nombre d'habitants.
Le pays est également une puissance économique importante d'Afrique. Le poids économique et démographique du Nigéria lui ont valu le surnom de « Géant d'Afrique ».
Toutefois, malgré une production de pétrole importante, le pays demeure relativement pauvre, en raison notamment d'une très forte corruption[5]. Les dernières élections se sont déroulées en mars 2015.
Depuis 1991, la capitale du Nigeria est la ville nouvelle d'Abuja. Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Ses habitants sont les Nigérians[6].
Sommaire
Histoire[modifier | modifier le code]
Les Noks sont la civilisation dominante du IIIe au VIe siècle, elle diffuse vers les régions d'Ife et du Benin. Du VIIe au XIe siècle : installation des civilisations Haoussa au nord du pays, et Yoruba au sud-ouest. L'empire du Kanem (jusqu'au XIVe siècle), puis du Kanem-Bornou (à son apogée au XVIe siècle) auprès du lac Tchad a dominé le nord du Nigeria pendant plus de 600 ans, prospérant sur leur position de terminal pour les échanges nord-sud entre les berbères d'Afrique du nord et les peuples des régions forestières. Au début du XIXe siècle, Usman dan Fodio a ramené la plupart des régions du nord du pays sous le contrôle d'un empire islamique dirigé depuis Sokoto.
Les royaumes d'Oyo au sud-ouest et au sud-est du Benin ont conçu des systèmes politiques élaborés au cours du XVe au XVIIe siècle. Les régions d'Ife et du Benin sont aussi connues pour leurs productions artistiques en ivoire, bois, bronze et cuivre. En 1486 Les Portugais établissent des contacts avec le royaume du Benin.
En 1553 les Anglais détruisent les vaisseaux portugais et du XVIIe au XIXe siècle les marchands européens établissent des ports côtiers pour le florissant trafic d'esclaves en direction des Amériques. Ce commerce a été remplacé par celui des matières premières au cours du XIXe siècle.
Le gouvernement du Royaume-Uni établit un statut légal pour la Compagnie royale du Niger en 1886. En 1900, ce territoire est découpé en plusieurs protectorats, et devient une colonie en 1914. En réponse au nationalisme montant après la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques dotent le pays d'un gouvernement représentatif en 1951 puis d'une constitution fédérale en 1954.
En 1958, Taiwo Akinkunmi compose le drapeau nigérian.
Le Nigeria obtient son indépendance totale en 1960. Le pays est alors divisé en trois régions disposant d'une large autonomie.
La première constitution républicaine de 1963 laisse le pays dans le Commonwealth. En 1966 un coup d'État fomenté par différents groupes militaires amène au pouvoir le général Ironsi, d'origine Ibo, qui est assassiné quelques mois plus tard. Les meneurs de ce nouveau coup d'État agrandissent le pouvoir du gouvernement fédéral et changent la subdivision du pays qui est désormais constitué de douze États. Les Ibos, ethnie majoritaire de l'est du pays, sont alors victimes de représailles raciales sanglantes qui aboutissent en 1967 à la sécession de la république du Biafra. S'ensuit une terrible guerre (cf. Guerre du Biafra) qui s'achève par une capitulation des indépendantistes le .
En 1975 un coup d'État, sans effusion de sang, amène Murtala Ramat Mohammed au pouvoir. Il promet un retour rapide à la démocratie, mais il est tué dans un coup d'État avorté et est remplacé par son second Olusegun Obasanjo. Une nouvelle constitution est établie en 1977 et les premières élections arrivent en 1979, gagnées par Shehu Shagari.
Un nouveau coup d'État en 1983 replonge le pays sous la dictature du conseil militaire suprême. En 1993, après des élections annulées par le gouvernement militaire, le général Sani Abacha arrive à la tête de l'État. À sa mort soudaine en 1998, Abdulsalami Abubakar prend le pouvoir et rétablit la constitution de 1979. En 1999, les premières élections démocratiques depuis 16 ans sont gagnées par Olusegun Obasanjo, qui est réélu lors des turbulentes élections de 2003. En 2007 des élections une nouvelle fois agitées amènent au pouvoir le successeur désigné d'Olusegun Obasanjo : Umaru Yar'Adua.
Umaru Yar'Adua décède le 5 mai 2010 des suites de maladie. Goodluck Ebele Jonathan lui succède officiellement le 6 mai 2010. L'Assemblée Nationale approuve le 18 mai 2010 la nomination de Namadi Sambo comme Vice-Président du Nigeria.
Politique[modifier | modifier le code]
Le Nigeria est une République fédérale d'après la Constitution datant de mai 1999. L'actuel président, à la fois chef de l'État et chef du gouvernement, est Muhammadu Buhari investi le 29 mai 2015
Le pays est soumis à de fortes tensions entre musulmans et chrétiens. Les Igbos, les Yorubas et les Fulanis (Peuls) sont les trois grandes ethnies dominantes ; les Ogonis sont une minorité vivant dans le delta du Niger, qui s'est opposée à Shell en raison de l'exploitation du pétrole sans contre-partie pour eux[7]. Les Ijaws, ethnie vivant dans le delta du Niger d'où sont extraits les hydrocarbures, se sont soulevés contre le gouvernement qu'ils accusent de connivence dans la pollution de l'environnement. Le MEND, mouvement d'émancipation du Delta du Niger, bien armé et bien entraîné aux tactiques commandos, s'en prend aux intérêts étrangers en enlevant des ingénieurs contre rançons. Pour le gouvernement, le MEND est un groupe criminel qui n'a rien à voir avec la minorité ijaw.[réf. nécessaire]
Depuis fin 2005, des rumeurs de modification constitutionnelle bruissaient. La modification consistait à permettre au président Obasanjo d'effectuer un troisième mandat successif. En mai 2006, les sénateurs menés entre autres par Uche Chukwumerije repoussent l'amendement constitutionnel, ce qui constitue une cinglante défaite pour le People's Democratic Party du président. Le vice-président Abubakar s'était opposé à cette mesure et s'est vu renvoyé du PDP.[pertinence contestée]
En 2014 a été promulguée par le président une loi punissant de 10 ans de prison les personnes affichant publiquement une relation homosexuelle et de 14 ans de prison celles se mariant avec une personne de même sexe, alors que l'homosexualité est déjà sévèrement réprimée au Nigeria. Cette loi a été votée à l’unanimité par les parlementaires nigérians en 2013[8].
Depuis 2009, les interventions du mouvement Boko Haram, qui vise à contrôler la population du nord-est du pays, et à installer la charia dans l'ensemble des autres États, s'est muée en un conflit armée avec les forces armées nigérianes, et à la marge, celles des pays voisins, Tchad, Cameroun et Niger. Les attaques de Boko Haram ont des répercussions humaines (13.000 morts au Nigeria et plus de 1,5 million de déplacés) et économiques, dont en premier lieu une pénurie alimentaire[9].
Diplomatie[modifier | modifier le code]
Le Nigeria reste l'un des pays pilotes et phares de la CEDEAO : il a envoyé des soldats au Libéria et en Sierra Leone, et a proposé son aide pour résoudre de nombreuses crises. Récemment, il a proposé l'envoi de soldats pour résoudre le problème de la crise de la partition du Mali, où dans le Nord de ce pays un mouvement fondamentaliste islamique avait tenté d'instaurer un État islamique indépendant. Le Nigeria est lui-même confronté à la secte Islamique Boko Haram qui souhaite la partition du Nigeria, ce qui explique la forte implication de ce dernier au sein de la CEDEAO sans pour autant que la langue ne soit une barrière.
Subdivisions[modifier | modifier le code]
Le pays est divisé en
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Géographie[modifier | modifier le code]
Situé au bord du golfe de Guinée, le Nigeria possède 4 047 km de frontières terrestres, et 853 km de littoral. Il est bordé à l'ouest par le Bénin (773 km), à l'est par le Cameroun (1 690 km), au nord par le Niger (1 497 km), et par le Tchad au nord-est (84 km).
Le pays se divise en une moitié sud au climat équatorial où se situe la majorité des villes importantes, une partie centrale composée de régions de savane et de plateaux, une partie est où l'on trouve le point culminant, le mont Chappal Waddi (2 419 m), et une partie nord au climat aride puisqu'on se trouve dans le Sahel, en bordure du désert du Sahara.
Le sous-sol est riche en ressources naturelles parmi lesquelles le pétrole et le gaz constituent la principale source de revenu du pays. Le pays est le premier producteur d'or noir d'Afrique. Le Nigeria produit également un certain nombre de métaux (étain, fer, plomb, zinc…) ainsi que du charbon.
Économie[modifier | modifier le code]
Le Nigeria est le seul pays du monde disposant d'importantes ressources pétrolières à présenter un déficit budgétaire[10].
Un rapport par l'organisation non gouvernementale Global Financial Integrity du quantifie pour la première fois les fuites illicites de fonds liés à des pratiques financières hors du continent africain[11]. Le Nigeria y est cité comme le pays étant, de loin[12], le plus soumis aux fuites de fonds par des pratiques financières illicites. Il est estimé que de 1970 à 2009, les fuites de capitaux du Nigeria s’élèvent à 89,5 milliards de dollars, à un taux moyen de 10 milliards par an[13].
Le rapport indique également que bien que beaucoup d’attention soit généralement accordée aux processus de corruption (le Nigeria est classé à la 130e place mondiale sur 180 dans le classement 200p de Transparency International[14]), l'indice de corruption est de 2,4/10. Dans l'analyse des flux transfrontaliers illicites, les fonds concernés par ces procédés constituent environ 3 % du total sur l’ensemble de l’Afrique (aucun chiffre n’est donné par pays). Les pratiques criminelles liées au trafic de drogue, au racket, et à la contrefaçon entrent pour 30 à 35 %. Les procédés d'évasion de taxe, principalement à travers les techniques de trucage commercial et financier sont de loin la composante principale en constituant entre 60 à 65 % du total. Ces fuites massives et illégales sont facilitées par une opacité mondiale du système financier[13].
Dans son intervention à la Convention sur l'Europe, Eva Joly souligne également que le Nigeria a « été pillé de probablement 20 milliards de dollars en trente années, les fonds se trouvent en Europe, essentiellement en Angleterre, en France, en Suisse »[15]. D'après le lauréat du prix Nobel d'économie 2001 Joseph E. Stiglitz, l’inefficacité économique a aussi causé la fuite de cent milliards de dollars, venus s'investir à l'étranger plutôt qu'à l'intérieur du pays.
De fait, à peine un quart de la population bénéficie des revenus du pétrole.
Fin , la Banque mondiale a aidé à récupérer 700 millions de dollars détournés dans des banques suisses par Sani Abacha et son clan pendant qu'il était au pouvoir, 700 millions bloqués par la Suisse à la demande du Nigeria en 1999 (la banque mondiale a reçu 170 millions pour des projets contre la pauvreté). Le milliard et demi de dollars restant détourné par le clan Sani Abacha est essentiellement situé en France (550 millions – non restitués), au Royaume-Uni (60 millions – restitués), au Luxembourg et au Liechtenstein.
Grâce à ses ressources pétrolières, le Nigeria est la première puissance économique du continent, devant l'Afrique du Sud. Cette richesse a peu d'effet sur le niveau de vie de sa population qui est dans la moyenne des pays africains. Ainsi, en 2015, plus de la moitié des Nigérians vit avec moins d'1,25 $ par jour[16].
En 2013, les trois plus grandes économies africaines sont[17] :
Rang | État | PIB |
---|---|---|
1 | Nigeria | 510 milliards de dollars US |
2 | Afrique du Sud | 370 milliards de dollars US |
3 | Égypte | 262 milliards de dollars US |
Des institutions financières telles que Morgan Stanley (États-Unis) ou Renaissance Capital (Russie) avaient estimé que d'ici 2025, le Nigeria deviendrait la première puissance économique africaine[18]. Toutefois, ces projections avaient ignoré le fait que les bases pour calculer le PIB nigérian n'avaient pas été actualisées depuis 1990[19].
Le Nigeria est une puissance économique importante d'Afrique. En 2016, le Nigéria est la deuxième puissance économique d'Afrique, derrière l'Afrique du Sud[20]. Le poids économique et démographique du Nigéria lui ont valu le surnom de « Géant d'Afrique ».
Pétrole[modifier | modifier le code]
Le pétrole a été découvert au Nigeria en 1956 dans le delta du Niger. Ce pétrole est intéressant car c'est un brut, dit Bonny Light, adouci à basse teneur en soufre, dont le raffinage est facile[21]. Le pays rejoint alors l'OPEP en 1970. La ville de Port Harcourt est le principal lieu de production du pays qui a attiré de nombreux travailleurs. Le pétrole nigérian – produit à 40 % par la compagnie Shell – représente 95 % des recettes d'exportation et 80 % du revenu du pays. C'est le 5e producteur de l’OPEP et le 10e au niveau mondial[22]. Il s'agit du 6e pays exportateur de pétrole. Cependant, si le Nigeria est le premier pays producteur de pétrole d'Afrique, il ne possède pas de raffineries et doit importer son carburant d'Europe et des États-Unis[23].
Les procédés des compagnies pétrolières dans la région, appuyées par l'État nigérian, ont été très vivement critiqués, et les tensions entre les riverains et les forces de l'ordre ont donné lieu à plusieurs massacres et assassinats. Dans les années 1990 s'est créé le Mouvement pour la survie du peuple Ogoni (MOSOP) pour lutter non violemment contre les agissements de Shell[24]. Après les exécutions de cinq de leurs leaders (dont Ken Saro-Wiwa le ), le mouvement s'est peu à peu éteint, mais des ONG luttent toujours contre les compagnies pétrolières (ainsi Nnimmo Bassey, devenu Président des Amis de la Terre). Un groupe plus violent et encore actif a vu le jour dans les années qui ont suivi, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND).
L'Inde devient en 2014 le premier importateur de pétrole brut nigérian[25].
Démographie[modifier | modifier le code]
Avec une population estimée à 186 millions d'habitants en 2016, le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique[4]. Moins de 50 % de la population vit dans des zones urbaines et au moins 24 villes comptent plus de 1 000 000 habitants. La variété de coutumes, langues et traditions des 250 ethnies composant le pays lui confère une très riche diversité.
Selon une étude des Nations unies de 2012, la population du Nigeria devrait atteindre 440 millions d'habitants en 2050[26].
En 2013, les étrangers qui ne sont pas issus du continent africain sont surtout des Chinois, avec environ 14 000 membres, suivis par les Indiens, avec 10 500 membres. Les Asiatiques travaillent surtout dans les travaux publics, la coopération ou le commerce.[réf. nécessaire]
Il n'y a pas de statistiques pour les Européens et les Américains, souvent blancs, qui ne sont pas trop visibles à cause de la violence et des enlèvements. Aussi, les Blancs qui travaillent au Nigeria bougent beaucoup, et ils ont souvent des contrats de 3 mois ou 6 mois, qui souvent ne sont pas renouvelés. Établir des statistiques pour le gouvernement nigérian pour chiffrer le nombre des Blancs est donc difficile. Ils se trouvent surtout dans le sud, à Lagos, Port-Harcourt, et travaillent surtout dans le secteur des hydrocarbures ou du commerce (ex : agro-alimentaire). Certains, pour le plus grand nombre, travaillent par contrats sur les plateformes pétrolières, en pleine mer, et vont rarement (voire jamais) sur le continent, à cause du système des assurances qui souhaitent éviter les risques( enlèvements,meurtres, etc.) . Les Blancs qui ont des fonctions importantes sont souvent accompagnés de gardes du corps de compagnies privées. Les Blancs sont surtout des Britanniques ou des citoyens des États-Unis, mais il y a aussi des Allemands, des Sud-Africains, des Français, des Italiens et d'autres nationalités. Les Blancs qui vivent au Nigeria depuis plus de 5 ans ne constituent qu'un très faible pourcentage au sein de la population blanche. Assimilés aux blancs, il faut aussi inclure environ 5 000 Libanais ou Syriens, ou Arabes des pays du moyen-orient, et qui vivent au Nigeria de la même manière que les autres blancs.[réf. nécessaire]
Religions[modifier | modifier le code]
Les deux principales religions sont le christianisme et l'islam[4], réparties à part presque égales de la population totale. Le Nord du pays est à majorité musulmane tandis que le Sud est à majorité chrétienne. L'islam nigérian est majoritairement de théologie ash'arite, de jurisprudence malikite et de spiritualité soufie tijani. Les chrétiens nigérians sont pour les trois-quarts protestants évangéliques et pour un quart catholiques.
Le Nord du pays est principalement peuplé d'Haoussas, qui sont majoritairement de confession musulmane. Les autres grands groupes ethniques de cette partie du pays sont les Nupe, Tiv, et les Kanuri. Les Yorubas sont l'ethnie dominante du Sud du pays, ils sont musulmans pour un peu plus de la moitié, chrétiens pour environ 30 à 40%, le reste suivant généralement une religion ancestrale. Enfin le Sud-Est du pays est dominé par les Igbos majoritairement chrétiens.
Depuis plusieurs années, le Nigeria est le théâtre de tensions religieuses entre musulmans et chrétiens. La secte islamiste Boko Haram, qui a pour objectif de faire appliquer l'interprétation salafiste de la charia dans tout le pays[27], a mené de nombreuses attaques, essentiellement dans le nord du Nigeria, qui ont fait des milliers de morts depuis la mi-2009.
Langues[modifier | modifier le code]
Le Nigeria compte un grand nombre de langues. Il est le premier pays d'Afrique en nombre de langues et possède à ce titre une « mégadiversité linguistique » remarquable. Une recension effectué par SIL International fait état de 529 langues, dont 522 vivantes et 7 éteintes. Aujourd'hui, trois langues africaines ont le statut de langues majeures : le haoussa, le yoruba et l'igbo. Elles sont enseignées dans le système scolaire, où chaque élève doit en apprendre au moins une. 27 autres langues ont le statut de langues mineures et l’enseignement primaire débute avec une de celles-ci. Le yoruba et l'igbo sont des langues nigéro-congolaises tandis que le haoussa est afro-asiatique. Le kanuri, parlé dans le nord-est, principalement dans l'État de Borno, est quant à lui une langue de la famille nilo-saharienne. Les trois grandes familles de langues africaines sont ainsi présentes dans le pays. Par ailleurs, dans certaines régions du Nigeria, les groupes ethniques parlent plus d'une langue.
La langue officielle du Nigeria, l'anglais, a été choisie pour faciliter l'unité culturelle et linguistique du pays. Ce choix était lié au fait qu'une petite partie de la population nigériane, notamment son élite, parlait anglais à la suite de la colonisation britannique qui a pris fin en 1960. Même si la plupart des groupes ethniques préfèrent communiquer dans leur propre langue, l'anglais est notamment utilisé pour des transactions commerciales et à des fins officielles. L'anglais, cependant, demeure une chasse gardée d'une petite minorité de l'élite urbaine du pays, et il n'est pas parlé du tout dans certaines zones du pays, dont celles rurales. La majorité de la population du Nigeria vit dans les zones rurales, ainsi, les grandes langues de communication dans le pays restent des langues autochtones. Certains peuples, notamment les Yoruba et les Igbos, possèdent des dérivés des langues standardisées à partir d'un certain nombre de dialectes différents et qui sont largement parlées par ces groupes ethniques. Le pidgin nigérian, souvent appelé simplement « pidgin », broken English ou pidgin English, est quant à lui une lingua franca populaire, avec plus ou moins d'influences régionales sur le dialecte et l'argot. Il est largement parlé dans les régions du delta du Niger, principalement dans celles Warri, Sapele, Port Harcourt, Agenebode, EWU, et Benin City.
En attendant de voir les trois langues majeures africaines du Nigeria occuper une place officielle, l'article 55 de la constitution indique : « Les affaires du pays sont conduites en anglais ainsi qu’en haoussa, en igbo et en yoruba lorsque des mesures appropriées auront été prises à cet effet ».
Ainsi, l'anglais, bien qu'étant la langue officielle du pays, peut également être considéré comme langue étrangère, car c'est une langue peu maîtrisée par l'ensemble de la population nigériane. La très grande diversité linguistique du pays se révèle être un obstacle à une véritable unité linguistique. De surcroît, le Nigeria est un État anglophone « enclavé » entre des États francophones : le Bénin, le Niger, le Tchad et le Cameroun[28]. De ce fait, les échanges avec ces pays sont importants, d'où l'utilité de propager le français parmi les Nigérians. C'est lors des années 1990 qu'il a été fait état de la volonté du gouvernement fédéral nigérian de franciser le pays en envisageant notamment un enseignement obligatoire du français comme langue vivante, voire l'institution du français comme seconde langue officielle. Le français est ainsi devenu la seconde langue étrangère obligatoire après l'anglais. Le développement du français a néanmoins été freiné à la suite de la mort du général dictateur Sani Abacha, du rapprochement du Nigeria avec les États-Unis, et en raison des difficultés rencontrées (pénurie de professeurs de français[29], manque d'intérêt de la population, etc.)[30]. En 2014, le pays replace, malgré ces aléas, toujours le développement de la francophonie au cœur de ses ambitions régionales, et le français, restant obligatoire, progresse malgré la pénurie de professeurs. L'environnement francophone est l'un des moteurs de l'enseignement-apprentissage du français au Nigeria. Enfin, la prise de conscience de son importance progresse rapidement dans les classes dirigeantes et les classes moyennes[31].
Santé[modifier | modifier le code]
Le paludisme, la poliomyélite, le choléra, la méningite, le SIDA sont des maladies omniprésentes au Nigeria. L'espérance de vie est d'environ 52 ans en 2013. La mortalité infantile est à 20,1 %[32]. Il y avait 37 médecins pour 100 000 habitants en 2007[32].
Culture[modifier | modifier le code]
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
---|---|---|---|
1er janvier | Jour de l'an | ||
variable | Vendredi saint | ||
variable | Lundi de Pâques | ||
1er mai | Fête du Travail | ||
29 mai | Fête de la démocratie | ||
1er octobre | Fête de l'indépendance du Nigeria | ||
25 décembre | Noël | ||
26 décembre | Lendemain de Noël | ||
1er shawwal | Fête de la rupture du jeûne (Aïd el-Fitr ou Eïd al-Fitr) | ||
10 Dhou al Hidjia | Fête du sacrifice (Aïd el-Kebir ou Eïd al-Adha) |
Éducation[modifier | modifier le code]
L'école primaire dure six ans[33]. Le taux d'alphabétisation était de 57 % en 2005 d'après le National Empowerment Development Strategy, ou de 53,3 % chez les adultes de plus de 15 ans en 2006 d'après le National Bureau of Statistics. Il est plus élevé chez les hommes (61,3 %) que chez les femmes (45,3 %). Le taux d'alphabétisation est en baisse constante par rapport à 1999 (64,1 %) et 1991 (71,9 %). L'étude montre qu'il est nettement plus élevé au sud du pays et particulièrement au sud-est (73,5 %) qu'au nord-ouest (23,2 %, hommes 31,0 ; femmes 15,4 %)[34].
Le français fut déclaré seconde langue officielle, de 1997 à 2004, mais son application resta sans suite, et ce statut resta purement virtuel pendant de longues années, faute de financement concret et de volonté politique. Pendant cette période, l'anglais seul continuait à être la langue administrative, sans trace du français, sauf peut-être dans l'enseignement. Devant cette situation absurde, en 2004, il fut décidé que l'anglais était la seule langue officielle. Le statut des langues régionales fut aussi confirmé. Tout en maintenant une certaine promotion du français, surtout dans l'éducation. L'anglais reste l'un des ciments de l'unité du pays.[réf. nécessaire]
Divers[modifier | modifier le code]
Codes :
- selon la liste des codes pays du CIO, le Nigeria a pour code NGR ;
- selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), le Nigeria a pour code alpha-2 NG ;
- selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), le Nigeria a pour code alpha-3 NGA ;
- selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques, le Nigeria a pour code WAN ;
- selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, le Nigeria a pour code alpha-2 NI ;
- selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, le Nigeria a pour code alpha-3 NGA ;
- selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs, le Nigeria a pour code 5N ;
- selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports, le Nigeria a pour code DN.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- L'article 55 de la constitution indique : « Les affaires du pays sont conduites en anglais ainsi qu’en haoussa, en igbo et en yoruba lorsque des mesures appropriées auront été prises à cet effet ». En effet, parmi les centaines de langues africaines du Nigéria, les trois principales sont : le haoussa, 29% de la population le parlent à la maison, puis le yoruba (23%), et l'igbo (16%), chiffres de 2012.
- https://drive.google.com/file/d/0BwRajF-9ooSScjF4X29iOXdPb3M/view?usp=sharing
- Dictionnaire des termes officiels de la langue française, Direction des Journaux Officiels, 1994 (ISBN 2-11-073499-X)
- People and Society, Nigeria., CIA World Factbook.
- Un état des lieux de la lutte contre la corruption au Nigeria
- Les habitants du Niger sont quant à eux les Nigériens.
- Ken Saro-Wiwa, pionnier de l’écologie politique en Afrique, RFI, 21 août 2015
- AFP, « Le président nigérian promulgue une loi condamnant l'homosexualité », Libération, (lire en ligne)
- Boko Haram, une insurrection qui déstabilise la région du lac Tchad, afriqueexpansion.com, 27 mars 2015
- Bachir Thiam, FORUM DE PARTENARIAT D’AFFAIRES DE DAKAR: LE MAROC S’OFFRE L’AFRIQUE DE L’OUEST, L'Economiste, 24 janvier 2007
- Global Financial Integrity, « Illicit Financial Flows from Africa: Hidden Resource for Development », 26 mars 2010 [lire en ligne]
- Global Financial Integrity, op. cit . p. 18
- Global Financial Integrity, op. cit . p. 12
- Transparency international, Corruption Perceptions Index 2009 [lire en ligne]
- Eva Joly, Convention sur l'Europe, 8 juin 2008 "[lire en ligne]
- Ambroise Tournyol du Clos, « "L'Afrique est nue". État des lieux du continent africain », Conflits, no hors série 3, , p. 27-29.
- (en)Nigeria becomes Africa's biggest economy, bbc.com, 6 avril 2014
- Le Nigeria, bientôt première puissance économique d’Afrique ?, Le Blog Finance, 27 mars 2013
- (en)Nigeria poised to be Africa's largest economy
- « Le Nigeria n'est plus la première économie d'Afrique », sur lefigaro.fr/, (consulté le 14 janvier 2017)
- National Geographic, version française, février 2007, La Malédiction de l'or noir, page 73, M04020
- « Présentation du Nigeria - économie » (Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Site du gouvernement français - diplomatie France, consulté le
- Xavier Montanyà, L'or noir du Nigeria, Agone, coll. « Survie », 2012, p. 42.
- Habibou Bangré, Le pétrolier Shell a-t-il une responsabilité dans l'exécution d'un opposant nigérian ?, Jeune Afrique, 14 mai 2009
- L’Inde devient le premier importateur de pétrole brut nigérian, tresor.economie.gouv.fr, 4 septembre 2014
- (en)World Population Prospects: The 2012 Revision
- (en)« Dozens killed in Nigeria clashes », AlJazeera, (consulté le 24 décembre 2011)
- Le Cameroun compte environ 80% de francophones même si le pays est officiellement bilingue français/anglais.
- « Quand la langue de Molière supplante celle du grand Will », sur vigile.quebec, (consulté le 30 juillet 2015)
- Le français au Nigeria, Université Laval.
- « La langue française dans le monde, Édition 2014. », p. 228-229.
- Health Workforce country Profile for Nigeria
- http://nigeria.usembassy.gov/nigeria_education_profile.html
- http://www.nigeriavillagesquare.com/articles/victor-dike/tackling-nigerias-dwindling-literacy-rate.html
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Nigeria, Amzat Boukari-Yabara, Éditions De Boeck, 2013, collection Monde arabe / Monde musulman dirigée par Mathieu Guidère
- ICOM, Red List, International Council of Museums [1]
- Fabio Maniscalco, Archaeological Looting and the Protection of Cultural Property in Nigeria, in "Web Journal on Cultural Patrimony", vol. 1, 2006 WEB JOURNAL
- (en) Ejibunu, Hassan Tai: Nigeria´s Delta Crisis: Root Causes and Peacelessness - EPU Research Papers: Issue 07/07, Stadtschlaining 2007
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Histoire du Nigeria
- Politique du Nigeria
- Épidémie de méningite en Afrique de l'Ouest de 2009-2010
- Émeutes à Jos de 2010
- Forces armées nigérianes
- Crise dans le delta du Niger
- Bureau national des statistiques (Nigeria)
Liens externes[modifier | modifier le code]
- (en) Site officiel du gouvernement nigérian
- (fr) Reportage sur le Nigeria à l'émission 5 sur 5 de Radio-Canada
- Catégorie Nigeria de l’annuaire DMOZ
- (fr) Le delta du Niger et la « malédiction » du pétrole (dossier documentaire de l'académie de Rouen)
- Film documentaire et masterclass sur les tambours bata de Jacky "YaKi" Desveronnieres. Elegua, divinité étudiée (Oru Seco), apprentissage et transpositions des ryhtmes de salutations de l'orisha Elegua. L'origine des tambours bata est le Nigeria, le Bénin et le Togo.