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RASED : l’heure n’est pas à la polémique !
21 février 2017
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Alors qu’une étude vient mettre en doute l’efficacité des RASED, pour le SNUipp-FSU ils ont tout leur rôle à jouer dans la prise en charge de la grande difficulté scolaire. Ils doivent être renforcés et développés.

Une étude de l’IREDU* publiée en février 2017, lance une nouvelle polémique sur les RASED remettant en cause leur efficacité. Elle s’inscrit dans une période où la nouvelle formation spécialisée (CAPPEI) est très controversée, en particulier sur la différenciation des missions au sein des RASED. C’est un coup dur pour les personnels des RASED qui s’investissent sans compter malgré le manque de moyens évident pour pouvoir bien accompagner et prendre en charge les élèves en difficulté.

Mettant en relation les résultats aux évaluations nationales CP et CE2 d’il y a 20 ans à partir d’une cohorte d’élèves entrés au CP en 1997 et la prise en charge de certains de ces élèves par le RASED, les conclusions des chercheurs de l’IREDU sont sans appel : « nos résultats plaident dans l’ensemble pour un effet négatif du RASED sur le redoublement et sur le résultat aux évaluations CE2 ». Dans la foulée, l’étude préconise ni plus ni moins que se substituent à l’intervention des RASED, des « programmes permettant un travail avec l’ensemble de la classe mais adapté aux difficultés des élèves ». Cette conclusion hâtive a de quoi troubler. Les élèves d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’il y a 20 ans, le redoublement appartient au passé et les RASED ont depuis évolué, au travers notamment de trois circulaires sur leur fonctionnement.

Attaqués en 2008, les RASED ont perdu un tiers de leurs effectifs, limitant de fait leurs possibilités d’intervention et de suivi dans la durée. Des secteurs couvrant trop d’écoles, un manque de temps pour travailler avec les équipes enseignantes et rencontrer les familles, des équipes incomplètes : autant de facteurs qui sont préjudiciables en premier lieu aux élèves en difficulté qui ont le plus besoin de soutien et d’accompagnement spécialisé. La réponse pour ces élèves ne peut pas être l’externalisation des aides, souvent médicalisées, ou bien le recours à des officines privées.

Alors que l’école inclusive est au cœur de la loi de refondation, il ne serait pas acceptable que des solutions simplistes visant à supprimer les RASED s’imposent dans le débat public. Pour le SNUipp-FSU, les RASED ont leur rôle à jouer pour que chaque élève trouve sa place à l’école. Les renforcer et les développer nécessitent un investissement pour la création de postes, pour des formations spécialisées dans tous les départements et des temps de concertation supplémentaires pour travailler au sein de la communauté éducative.

*Institut de recherche sur l’éducation : sociologie et économie de l’éducation

Lire aussi :

- sur le Café pédagogique

- la réaction de Paul Devin, secrétaire général du SNPI-FSU, syndicat des inspecteurs de l’Éducation nationale

- le communiqué du collectif national RASED