FÉMINISME - C'est un mouvement qui ne cesse de prendre de l'ampleur. De Washington à Séoul, de Moscou à Paris, des femmes du monde entier se sont mobilisées de manière coordonnée dans près de cinquante pays pour une grève planétaire, à l'occasion de la 40e Journée internationale des droits des femmes, mercredi 8 mars.
Un message qui a été massivement suivi comme le montrent tous les événements de la journée référencés et cartographiés sur le site dédié au mouvement des femmes. Et à chaque pays son mode d'action. Les Américaines ont par exemple choisi de s'effacer totalement des entreprises pour "une journée sans femmes".
Elles ont été nombreuses à déserter leurs postes et certains commerces ont même fermé leurs portes en solidarité avec les manifestantes. Le mouvement a été fortement relayé sur les réseaux sociaux via le hashtag #DayWhithoutAWoman.
En solidarité avec mes collègues: les formidables femmes de Creative Morning et Tattly. Mention spéciale pour @swissmiss: La propriétaire et fondatrice de ces entreprises et de plusieurs autres, pour permettre à mes amies de manifester et d'agir aujourd'hui.
"Nous reviendrons demain, si vous avez de la chance."
"Je prends mon droit à manifester pour celles qui se font opprimer."
"Parce qu'aujourd'hui nous célébrons la Journée internationale des femmes en participant à la 'journée sans les femmes'. Fière d'être une femme."
Aux États-Unis, la mobilisation a été telle que la ville d'Alexandria a été dans l'obligation de fermer toutes ses écoles pour cause de pénurie d'institutrices, rapporte CNN. Même la Statue de la Liberté, à New York, s'est octroyée une petite heure de pause pour participer à l'événement.
Thank you Lady Liberty for standing with the resistance and going dark for #DayWithoutAWoman 🗽
— Women's March (@womensmarch) 8 mars 2017
📷: @randybals #StatueOfLiberty pic.twitter.com/D0JG9MmSRj
Le phénomène n'avait pourtant rien de prévu comme l'a expliqué sur Twitter le National Park Service: "Quelques lumières de la Statue se sont éteintes temporairement cette nuit. Il semble que ce soit lié au nouveau générateur d'urgence, un projet de reconstruction après l'ouragan Sandy". Il n'en est rien pour l'association "Women's March", à l'origine du mouvement, qui préfère y voir un signe de "résistance".
Les Françaises, elles, étaient invitées à cesser de travailler à 15h40. Un horaire pas choisi au hasard. Leur salaire étant en moyenne 26% moins élevé que celui des hommes, "c'est comme si elles arrêtaient tous les jours d'être payées à 15 h 40 ", explique le site du collectif qui a mis en place la grève en France.
Les manifestantes se sont rassemblées dans une quarantaine de villes.
Paris femmes et hommes se sont arrêtés à 15h40 pour #egalite des salaires #8mars #womenstrike place de la république https://t.co/eHrah0pOXv pic.twitter.com/ompvLsB4Eo
— TERRIENNES (@TERRIENNESTV5) 8 mars 2017
un #8mars de luttes et de grèves ! #15h40 #DroitsDesFemmes pic.twitter.com/swlUQR40dN
— Solidaires Paris (@SolidairesParis) 8 mars 2017
Et si toutes n'avaient pas la chance de quitter leur travail, elles ont été nombreuses à porter une marque de soutien au mouvement. Pause de quelques minutes ou tenue exclusivement rouge, couleur de cette résistance, les femmes ont joué avec les symboles.
Chez Albera Conseil, l'égalité salariale ♀️♂️ est respectée : on reste au travail mais on ouvre le champagne 🍾 ! 🤣 #15h40 #IWD pic.twitter.com/jiNnQvlrre
— Thien-Anh Dang-Vu (@tadgvu) 8 mars 2017
"Ce que je viens tout juste de voir à Williamsburg... Des tout petits enfants manifestant avec la chanson 'La marche pour les mamans'".
"Les femmes du conseil législatif du Massachusetts portent du rouge en soutien à la 'journée sans femmes' et rejoignent le combat pour les droits des femmes, l'égalité et l'opportunité."
@emmaladyrose @HuffPostWomen if we didn't come to work, our office might fall apart #DayWithoutAWoman #InternationalWomensDay pic.twitter.com/t9Z57ODn9b
— Marissa D (@marissad415) 8 mars 2017
"Si nous ne venons pas au travail, notre entreprise pourrait s'effondrer."
De nombreux alliés
Parmi les milliers de manifestantes demandant la reconnaissance de leurs droits se sont glissés quelques membres de la gent masculine. La preuve qu'il n'y a pas de genre, ni d'âge pour défendre la cause féminine.
Les garçons Umali portent du rouge aujourd'hui pour manifester pour et avec toutes les incroyables de nos vies, et pour toutes les femmes dont les droits, la santé, la sécurité et les vies sont en jeu.
La pancarte du garçon dit: "Les petits garçons de qualité défendent l'égalité".
Avant ce 8 mars 2017, plusieurs manifestations contre l'oppression que subissent les femmes ont fait parler d'elles dans les médias. Il y a d'abord eu les Polonaises qui, le 3 octobre 2016, avaient protesté dans les rues du pays contre le projet de loi interdisant l'avortement. Elles se sont inspirées de la grève des islandaises en 1975, durant laquelle près de 90% des femmes du pays avaient abandonné leur travail. Les Polonaises ont été suivies de près par les Sud-Coréennes qui ont défendu cette même cause quelques jours plus tard.
L'Amérique s'est ensuite soulevée. Le 19 octobre 2016, les Argentines ont quitté leur travail pendant une heure pour dénoncer les violences machistes. Aux États-Unis, les femmes ont lancé la "Women's March" au lendemain de l'investiture de Donald Trump, qui est devenu un phénomène mondial.
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