Organisation du traité de l'Atlantique nord

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Organisation du traité de l'Atlantique nord
North Atlantic Treaty Organization
Logo de l'organisation
Carte de l'organisation
Carte des pays membres de l'OTAN.

Création
Type Alliance militaire
Siège Drapeau de la Belgique Bruxelles, Belgique
Coordonnées 50° 52′ 34″ N, 4° 25′ 19″ E
Langue Anglais
Français
Budget Budget militaire : 1,4 milliard d' (2014)
Budget civil : 214 millions d'€[1]
Membres
Effectifs 2010 : 12 500
2009 : 17 000[2]
Secrétaire général Drapeau de la Norvège Jens Stoltenberg
Président du Comité militaire Drapeau de la République tchèqueGénéral Petr Pavel
Personnes clés SACEUR :
Drapeau des États-Unis Général Curtis Scaparotti
SACT :
Drapeau de la France Général Denis Mercier
Site web www.nato.int

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Organisation du traité de l'Atlantique nordNorth Atlantic Treaty Organization

L'Organisation du traité de l'Atlantique nord (en anglais : North Atlantic Treaty Organization) est l'organisation politico-militaire mise en place par les pays signataires du traité de l'Atlantique nord afin de pouvoir remplir leurs obligations de sécurité et de défense collectives. Elle est le plus souvent désignée par son acronyme OTAN (en anglais : NATO) mais aussi fréquemment nommée l'Alliance atlantique, ou l'Alliance.

Le texte de ce traité, signé le , établit le Conseil de l'Atlantique nord (CAN), et lui donne mission de mettre en place l'organisation nécessaire à son application. Le choc provoqué par le déclenchement de la guerre de Corée conduit le CAN à décider fin la création d'une organisation militaire intégrée permanente, qui constitue encore actuellement la marque distinctive de l'OTAN et lui assure des capacités militaires qu'aucune autre alliance de défense ne possède. Sous le vocable OTAN, l'usage a prévalu d'englober l'alliance juridiquement conclue par les pays signataires du traité de l'Atlantique nord, et l'organisation civile et militaire mise en place pour en rendre opérants les objectifs. La France toutefois a fait exception en décidant en , tout en restant membre de l'Alliance atlantique, de quitter l'organisation militaire intégrée, dont elle est redevenue membre à part entière en .

L'Alliance voit le jour dans le contexte général des débuts de la guerre froide et plus spécifiquement pendant le blocus de Berlin exercé par les Soviétiques. Elle a pour vocation initiale d'assurer la sécurité de l'Europe occidentale en instaurant un couplage fort avec les États-Unis, seul moyen aux yeux des Européens après la Seconde Guerre mondiale de se prémunir contre toute tentative expansionniste de l'Union soviétique. Selon le mot de son premier Secrétaire général, Lord Ismay, le rôle de l'OTAN consiste à « garder les Russes à l'extérieur, les Américains à l'intérieur et les Allemands sous tutelle »[3]. L'OTAN constitue le noyau dur du bloc de l'Ouest. Entre et , l'adversaire désigné de l'OTAN est le pacte de Varsovie formé par les Soviétiques à la suite de l'adhésion de la RFA à l'Alliance atlantique et à son réarmement. L'OTAN s'organise donc pour faire face à cette menace par la définition de concepts stratégiques touchant notamment les questions relatives aux armes nucléaires, par la planification coordonnée entre tous ses membres de leurs moyens militaires, et par des commandements intégrés par zone géographique, dont le SHAPE est de loin le plus important.

Depuis la dissolution de l'URSS et la fin de la guerre froide en , l'Alliance atlantique a perduré malgré la disparition de sa principale raison d'être initiale. Elle a procédé à son élargissement à d'anciens pays du bloc de l'Est et d'anciennes Républiques de l'Union soviétique. Elle a pris en compte de nouvelles crises et menaces comme les conflits nationalistes dans l'ex-Yougoslavie, l'essor du terrorisme international ou la prolifération des armes de destruction massive, en conséquence de quoi l'OTAN a revu en profondeur son concept stratégique et son organisation civile et militaire à plusieurs reprises. Elle a développé une politique systématique de partenariats en Europe et dans le monde, au titre de laquelle les pays de l'Alliance ont établi depuis un partenariat pour la paix (PPP) avec la Russie, les pays de sa zone d'influence et avec les pays neutres d'Europe occidentale. L'OTAN a aussi mis en place en avec l'UE une relation privilégiée, l'Identité européenne de sécurité et de défense (IESD), qui permet à cette dernière de bénéficier de moyens de l'OTAN pour certaines opérations entrant dans le cadre de sa Politique de sécurité et de défense commune.

Le siège de l'OTAN, initialement situé à Londres puis à Paris, se trouve depuis à Haren (Bruxelles) et son principal commandement militaire, le SHAPE, initialement installé à Rocquencourt (France), se trouve aujourd'hui à Casteau (Mons), également en Belgique.

Sommaire

Histoire[modifier | modifier le code]

Les années 1949-1991 : débuts et développements de l'OTAN pendant la guerre froide[modifier | modifier le code]

Logo de l'OTAN.
Le drapeau de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord flottant lors d'un sommet en Pologne.

Situé à Londres puis à Paris à partir de 1952, le siège de l'Alliance atlantique occupe initialement des locaux temporaires au palais de Chaillot, avant d'être transféré porte Dauphine avec l'inauguration du « palais de l'OTAN » (actuel centre universitaire Dauphine) en 1959. Entre-temps le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE) créé en s'établit à Rocquencourt, au camp Voluceau, sur le site actuel de l'INRIA. Le Quartier-général des forces alliées en Europe centrale (AFCENT), actuellement (Allied Joint Force Command), s'etablissent à Fontainebleau en 1953 dans une partie du Château de Fontainebleau (notamment la cour des Offices). Celui des forces aériennes en Europe centrale (AAFCE), actuellement (AIRCENT), et des forces terrestres en Europe centrale (LANDCENT), s'établissent au camp Guynemeyer dans la Forêt de Fontainebleau. Les États-Unis ont déployé de nombreuses forces terrestres en Europe pendant toute la durée de la guerre froide ; la 7e armée américaine ou USAREUR a dirigé ces forces divisées entre le 5e corps et le 7e corps, ce dernier ayant été désactivé en 1991 après la guerre du Golfe.

Dès , le Pentagone stocke des armes nucléaires au Royaume-Uni, et au début des années 1960, on trouvait des charges nucléaires américaines dans sept pays membres européens de l'OTAN — en Allemagne, en Belgique, en Grèce, en Italie, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Turquie. La France, quant à elle, en avait accueilli plusieurs sur son territoire jusqu'en 1959[4].

Plusieurs armées européennes eurent à leur dispositions des ogives nucléaires « sous double clé » en partage nucléaire équipées de dispositif de sécurité et d'armement. La dissuasion nucléaire, fondée essentiellement sur les armes nucléaires des États-Unis basées en Europe de l'Ouest et en Turquie, est en effet un axe dominant de la stratégie atlantique face à l'importante force conventionnelle du bloc de l'Est. Lors d'un sommet à Ottawa du au , il est décidé que les bombardiers de la Royal Air Force Bomber Command ainsi que trois sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de l'US Navy armés de missiles Polaris étaient affectés officiellement au commandant suprême des forces alliées en Europe (nombre porté à quatre plus tard).

Parallèlement, l'Alliance s'étend à d'autres États : elle est rejointe par la Grèce et la Turquie (1952), la République fédérale d'Allemagne ([5]), et l'Espagne de l'après-Franco (1982), bien que cette dernière collaborait précédemment avec l'OTAN, de façon informelle.

Carte des bases de l'OTAN en France avant le retrait du commandement militaire intégré en 1966.

Les relations entre la France et l'OTAN ont toujours été complexes : d'un côté la France a fortement poussé à la fondation de l'Alliance atlantique, à l'implication directe des États-Unis dans la défense de l'Europe et a bénéficié d'aides économiques et militaires importantes des États-Unis pendant toute la IVe République ; d'un autre côté, l'OTAN a peu ou pas pris en compte les intérêts de la France, notamment en Indochine et en Algérie, et surtout a généré un sentiment d'impuissance du pays face à l'hégémonie américaine au sein de l'Organisation, et suscité une envie d'indépendance nationale plus forte. Avec le retour au pouvoir de Charles de Gaulle, à la faveur de la crise de mai 1958, la politique affirmée de grandeur et d'indépendance provoque de vives tensions au sujet de l'OTAN entre la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, qui culminent en 1966 avec l'annonce du retrait de la France du commandement intégré de l'OTAN, bien que, selon de Gaulle, le « fond » de l'Alliance ne soit pas modifié[N 1].

Le , de Gaulle envoie un mémorandum au président américain Dwight Eisenhower et au britannique Harold Macmillan, dans lequel il demande la création d'un directorat tripartite de l'OTAN, afin de mettre la France sur un pied d'égalité avec ses alliés, ainsi que l'extension des zones couvertes par l'OTAN afin d'inclure des zones d'intérêt pour la France, en particulier l'Algérie. À la suite du refus de ses alliés, le général lance un programme de création d'une force de dissuasion nucléaire française afin de se rendre autonome de ses alliés. Les premiers essais nucléaires français ont lieu deux ans plus tard, à Reggane (Algérie). Le , la France retire sa flotte méditerranéenne du commandement de l'OTAN. En , de Gaulle s'oppose à l'installation d'armes nucléaires étrangères sur le territoire français. Le Pentagone retire alors de France 200 avions militaires, et commence progressivement à se retirer de la dizaine de bases aériennes américaines présentes en France depuis 1950 ; le retrait est achevé en 1967. Parallèlement à ce retrait américain, le ministre de la Défense gaulliste Pierre Messmer prend l'initiative de la création, en 1960, de l'Association of Tiger Squadron, renommée NATO Tiger Association, afin de renforcer les relations entre unités de l'OTAN.

Bien que lors de la crise des missiles de Cuba (), Paris montre sa solidarité avec l'OTAN, la politique d'indépendance gaulliste continue. Alors que cette crise, qui pousse le monde au bord de la guerre nucléaire, débouche sur la Détente et sur un équilibre fondé sur la Destruction mutuelle assurée (MAD), De Gaulle retire la flotte atlantique et celle de la Manche du commandement de l'OTAN en 1962. L'administration de John F. Kennedy propose en à de Gaulle d'étendre à la France les accords de Nassau signés entre les États-Unis et le Royaume-Uni, qui conduisaient ce dernier à renoncer à une force nucléaire autonome. Mais, poursuivant la politique d'indépendance relative à l'égard de l'axe atlantique, de Gaulle refuse cette offre au nom d'une marge de manœuvre entre les deux superpuissances (États-Unis et URSS) afin de pouvoir mener une politique propre, voire éventuellement signer un traité de paix séparée avec le bloc de l'Est en cas d'invasion de la RFA, afin de ne pas être embarqué dans une guerre mondiale opposant l'OTAN aux forces de Varsovie. En , de Gaulle annonce lors d'une conférence de presse le retrait du commandement intégré de l'OTAN au plus tard pour 1969. C'est chose faite en , toutes les troupes étrangères étant poussées à quitter la France. L'opposition socialiste, réunie au sein de la FGDS (Fédération de la gauche démocrate et socialiste), dépose alors une motion de censure contre le gouvernement Pompidou, défendue par Guy Mollet[6]. Maurice Faure (du Rassemblement démocratique) déclare alors « si chacun de nos alliés se comportait comme vous le faites et prenait les décisions que vous venez de décréter, cela ne signifierait rien d'autre que le retrait de toutes les forces américaines du continent européen. »[réf. souhaitée].

Le siège de l'OTAN quitte alors Paris pour Bruxelles en pour le centre du terrain de l'ancien aérodrome de Haren (surnommé abusivement du nom de la commune voisine d'Evere). Le SHAPE (« Grand quartier général des puissances alliées en Europe ») est transféré le de Rocquencourt, près de Paris, à Casteau, près de Mons en Belgique, dans les locaux d'une ancienne infrastructure militaire belge. Le Quartier-général des forces alliées en Europe centrale (AFCENT), actuellement (Allied Joint Force Command), est transféré de Fontainebleau à Brunssum aux Pays-Bas dans une ancienne mine de charbon. Celui des forces aériennes en Europe centrale (AAFCE), actuellement (AIRCENT), est transféré de Fontainebleau à Ramstein en Allemagne. Celui des forces terrestres en Europe centrale (LANDCENT), dénommé par la suite Quartier général des forces alliées à Heidelberg et clôturé en 2013, est transféré de Fontainebleau à Heidelberg. La France demeurait toutefois membre de l'Alliance atlantique, ayant ses propres forces en RFA. De plus, une série d'accords secrets, les Accords Lemnitzer (en)-Ailleret, signés l'année suivant la décision gaulliste de 1966, détaillaient la façon dont les forces armées françaises seraient réintégrées au commandement intégré de l'OTAN en cas de conflit ouvert entre les deux blocs[7].

Pour Pierre Harmel, le ministre belge des Affaires extérieures, les pays individuels de l'OTAN ont le droit d'établir et d'entretenir des contacts bilatéraux avec « l'autre côté ». Une telle approche n'est nullement contraire à la loyauté à l'Alliance occidentale, laquelle doit maintenir sa force de frappe militaire. Le renoncement à l'ancien modèle conflictuel et la croyance à une détente durable sont des éléments neufs et témoignent d'une conscience européenne grandissante. L'approbation du rapport Harmel par le conseil de l'OTAN en est un jalon important dans les relations Est-Ouest. C'est ainsi qu'à partir de 1969, avec sa politique de rapprochement avec la RDA et les autres États satellites de l'Union soviétique, le chancelier de la RFA, Willy Brandt jette les bases de la normalisation qui se concrétisera par la démolition du mur de Berlin vingt ans plus tard.

L'arrivée au pouvoir de Richard Nixon, investi en , et le départ de De Gaulle, remplacé en juin 1969 par Georges Pompidou, changent la donne. Alors que Willy Brandt amorce l'Ostpolitik, rompant avec la doctrine Hallstein de non-reconnaissance de la RDA, Nixon contourne d'abord les contraignantes législations américaines dans les domaines nucléaires avant d'ouvrir officiellement la voie de la collaboration nucléaire franco-américaine. Ainsi, en 1974, l'entreprise américaine Westinghouse cède sa licence concernant les réacteurs à eau pressurisée à l'entreprise française FRAMATOME. Pourvu de cette licence, Paris entame alors un programme de coopération nucléaire avec l'Afrique du Sud (construction de la centrale de Koeberg). La même année, l'OTAN reconnaît, par la déclaration d'Ottawa (1974) que les dissuasions françaises et britanniques (celles-ci étant intégrées dans le SIOP, Single Integrated Operational Plan, des États-Unis) renforçaient la dissuasion globale de l'Alliance[8].

Le pilier européen de l'OTAN disposa en 1971 d'un maximum de 7 300 armes nucléaires tactiques pour tous les types de vecteur nucléaire disponibles (obus, missiles sol-sol et sol-air, charges de profondeur, etc.). Les premières diminutions apparurent à la fin des années 1970 avec environ 6 000 armes, se réduisant à près de 1 400 au milieu des années 1980, puis à 700 en 1991, et à 480 en 1994 (ces dernières étant désormais exclusivement des bombes B61 larguées par avion)[9].

À la suite du coup d'État de 1974 à Chypre, l'OTAN demande le retrait des officiers grecs le . La Grèce quitte les structures militaires de l'Alliance le à la suite de l'invasion turque de Chypre, elle réintègre ceux-ci le [10] après la levée du véto turc.

Dans les années 1980, alors que Reagan est au pouvoir et enclenche une politique offensive envers l'URSS (« America is back! » — on parle alors de « guerre fraîche »), la décision de mise en place des missiles MGM-31 Pershing et BGM-109G Gryphon pour contrer les SS-20 soviétiques conduit à la crise des euromissiles, dont sort victorieux le bloc de l'Ouest avec le retrait multilatéral de ce type de matériel d'Europe.

Effectifs des forces armées de l'OTAN et du pacte de Varsovie en 1959 :
  •          Pays membres de l'OTAN
  •          Alliés des pays de l'OTAN
  •          Pays membres du pacte de Varsovie
  •          Pays neutres
  •          Pays non-aligné
  • Le chiffre sur la péninsule Ibérique comprend les effectifs américains stationnés dans la région et ceux de l'Armée portugaise.
Effectifs des forces armées de l'OTAN et du pacte de Varsovie en 1973 :
  •          Pays membres de l'OTAN
  •          Alliés des pays de l'OTAN
  •          Pays membres du pacte de Varsovie
  •          Pays neutres
  •          Pays non-aligné
  • Les chiffres en Islande et en Espagne correspondent aux effectifs américains stationnés dans ces pays.

Les années 1990 : l'Alliance assure sa pérennité[modifier | modifier le code]

La fin de la guerre froide en 1991, consécutive à la chute du mur de Berlin en 1989, à l'écroulement de l'URSS et à la dissolution du pacte de Varsovie, l'adversaire « naturel » de l'Alliance atlantique, pose la question du devenir de l'Alliance : selon les critères habituels des relations internationales, elle aurait dû disparaître faute d'adversaire, mais elle va réussir à assurer sa pérennité grâce à la solidité du lien qui unit ses membres, à la crainte de la plupart des Européens de devoir assurer leur sécurité sans les États-Unis et en se trouvant très rapidement de nouvelles missions[11].

La décision de conserver l'Alliance[modifier | modifier le code]

Les États-Unis et les Européens souhaitent que l'Alliance atlantique demeure le pilier de la sécurité en Europe dans une vision atlantique. George H. W. Bush rencontre Francois Mitterrand par deux fois pour tenter d'en définir le nouveau modèle de fonctionnement[N 2],[12],[13]. Les deux présidents sont d'accord sur la nécessité de pérenniser l'Alliance et de la transformer en profondeur à cet effet, mais peinent à trouver un terrain d'entente sur les modalités précises[14],[15],[16]. La Grande-Bretagne milite aussi très activement pour le maintien de l'Alliance, parce qu'elle a fait ses preuves, permet des économies d'échelle et évite que l'Allemagne ne se retrouve en position d'hégémonie en Europe[17].

Le sommet de l'OTAN qui se tient à Londres les 5 et 6 juillet 1990 prend acte de la fin de la guerre froide, de la réunification de l'Allemagne et du rôle que peut jouer à l'avenir une Alliance atlantique rénovée. Mitterrand déclare que « l'heure est venue d'établir en Europe où tous et chacun sont intéressés à la sécurité de ce continent, de nouvelles relations. Il me semble que l'OTAN en s'adaptant, peut jouer un rôle très utile dans cette évolution »[18],[19],[20].

La guerre du Golfe d'août 1990 à février 1991 favorise le maintien de la cohésion occidentale durant cette période chaotique en Europe et au Moyen-Orient, et contribue au rapprochement franco-américain ; mais la France paie le prix de sa quasi-absence des structures de l'OTAN depuis 1966 et voit son influence demeurer faible sur les choix que vont faire adopter les Américains et les Anglais[N 3],[21].

Au sommet de Rome en novembre 1991[22], l'OTAN définit un nouveau concept stratégique et multiplie les ouvertures vers les pays d'Europe centrale, sans pour autant ouvrir la porte de leur adhésion à l'OTAN. Il s'agit aussi de ménager Moscou et de tenter d'établir de bonnes relations avec la Fédération de Russie qui se substitue à l'Union soviétique fin 1991. Les dirigeants de l'Alliance jouent la carte d'une approche multilatérale de la sécurité en Europe, autour de l'Alliance, de la CSCE et de l'Union européenne en voie de se doter d'institutions compétentes en matière de politique étrangère, de sécurité et, à plus long terme, de défense[N 4]. Ils prennent aussi soin de rappeler que cette sécurité dépend de l'engagement des États-Unis et que l'OTAN est la seule alliance militaire à disposer d'engagements contractuels entre ses membres et d'un potentiel militaire commun pour l'action aussi bien que pour la consultation[22]. François Mitterrand continue d'apporter le soutien de la France au maintien de l'Alliance et à une nouvelle définition stratégique de son rôle au motif que la disparition du bloc soviétique ne signifie pas la fin de tous les périls. Mitterrand prend toutefois ses distances avec l'exercice d'un rôle politique par l'Alliance, qu'il réserve à chaque pays et à l'Union européenne selon les dispositions du traité de Maastricht[23],[24],[25],[26],[27],[28].

L'intégration de l'Allemagne réunifiée dans l'OTAN[modifier | modifier le code]

Gorbatchev et Kohl se mettent d'accord le pour que l'Allemagne réunifiée fasse partie de l'OTAN et, en contrepartie, confirme son renoncement à l'arme nucléaire[29], levant ainsi les derniers obstacles à la réunification de l'Allemagne qui intervient formellement le par incorporation des Länder de l'ex-RDA[30]. L'accord prévoit aussi qu'aucune troupe de l'OTAN ne sera stationnée sur le territoire de l'ex-RDA, aussi longtemps qu'y seront des troupes soviétiques ; les Russes s'engagent à ce que leurs troupes quittent le territoire allemand dans un délai de trois ou quatre ans au maximum ; au-delà de cette période, les forces intégrées de l'OTAN pourront y stationner à condition de ne pas avoir de porteurs nucléaires. Enfin, l'Allemagne réunifiée s'engage à ramener à 370 000 hommes ses forces armées, fortes en 1990 de 545 000 hommes en RFA et 170 000 en ex-RDA[31].

Parallèlement, les négociations dites « 2+4 » entre les quatre puissances occupantes de l'Allemagne, la RFA et la RDA aboutissent à un accord sur la reconnaissance par toutes les parties des frontières issues de la Seconde Guerre mondiale, en particulier celle entre la Pologne et l'Allemagne réunifiée[32],[33].

Les relations avec la Russie et l'élargissement de l'Alliance[modifier | modifier le code]

Les pays membres de l'OTAN et son élargissement depuis 1949.

La question de l'élargissement est au cœur des débats géopolitiques de l'Alliance depuis 1990[34],[35]. Au début des années 1990, l'Alliance ne souhaite surtout pas se mettre en opposition avec la Russie, qui effraie encore un peu, et veut mener à bien les négociations en cours sur le désarmement en Europe (FCE) et ne pas risquer de remettre en cause la ratification de l'accord START II[34].

Pour autant, l'Alliance ne peut ignorer le souhait des pays d’Europe centrale et orientale (PECO) de recevoir une assurance de sécurité absolue envers la Russie voisine. Lors du sommet de Rome, elle propose d'établir des relations plus institutionnelles de consultation et de coopération sur des questions politiques et de sécurité avec ces pays et les invite à se joindre aux ministres des Affaires étrangères à Bruxelles en décembre 1991 afin de mettre en place le Conseil de coopération nord-atlantique (CCNA)[34], premier jalon du processus d'élargissement. Cette instance de dialogue et de coopération, conçue pour mettre un point final à la guerre froide en Europe, n'est aux yeux de la plupart des PECO qu'un succédané, loin de répondre à leur demande d'intégration dans l'OTAN afin de pouvoir bénéficier d'une garantie réelle de sécurité, engageant les États-Unis, bien supérieure à ce que les seuls Européens pourraient leur apporter dans ce domaine.

La nouvelle Administration Clinton hésite et gagne du temps par la mise en place du Partenariat pour la Paix (PPP) en janvier 1994 à l'occasion du sommet de Bruxelles, qui propose à la Russie et aux PECO un accord-cadre bilatéral de coopération militaire, adaptable au cas par cas, mais qui ne constitue pas une garantie de sécurité[N 5]. Boris Eltsine met en garde les Occidentaux contre de nouvelles adhésions à l'OTAN que réclament plusieurs pays d'Europe centrale et orientale, en réaffirmant qu'un tel élargissement pourrait provoquer une «  déstabilisation politique et militaire »[36]. Sans enthousiasme, la plupart des pays concernés adhèrent au PPP, et la Russie elle-même y souscrit le , bien qu'elle ne bénéficie pas d'un statut privilégié qu'elle appelait de se vœux afin de continuer d'être reconnue comme une grande puissance, légitime à bénéficier d'une zone d'influence, la protégeant à ses frontières comme en son temps l'URSS.

C'est finalement en 1995 que l'Alliance décide d'entamer concrètement le processus d'adhésion, en commençant par conduire une étude détaillée des conditions et modalités des futures adhésions, en ouvrant des discussions bilatérales en 1996 avec les pays candidats et en menant de longues négociations avec la Russie[34]. La solution finalement adoptée en 1997 consiste à conclure d'une part un accord privilégié avec la Russie, sous la forme de l'Acte fondateur entre l'OTAN et la Russie[37], et d'autre part à accepter en décembre 1997 les demandes d'adhésion de la Pologne, de la Hongrie et de la République tchèque. En parallèle, l’ancien Conseil de coopération nord-atlantique est remplacé par le Conseil de partenariat euro-atlantique, institution qui unifie la gouvernance mise en place par le CCNA et le PPP et offre à chaque partenaire une grande flexibilité dans le choix de son niveau de coopération avec l'OTAN. Le Partenariat pour la Paix est également renforcé : l'accent est mis sur la consultation politique et l'accroissement du rôle des Partenaires dans la prise de décisions opérationnelle : à ce double effet, les Partenaires ont la faculté d'établir des missions diplomatiques auprès de l'OTAN, et d'intégrer des personnels à la structure de commandement de l'OTAN.

Au terme des procédures de ratification, ces trois anciens pays satellites de l'URSS deviennent membres de l'OTAN en mars 1999. Une pause est ensuite observée dans l'élargissement de l'Alliance qui tourne pour un temps son attention vers une adaptation de sa stratégie et de ses missions pour faire face aux nouvelles menaces - notamment terroristes - à l'aube des années 2000. En complément de sa politique d'élargissement, qui ne peut concerner que des pays d'Europe selon ses statuts, l'Alliance développe des partenariats avec d'autres pays : en 1994, elle lance le Dialogue méditerranéen, initiative de coopération entre l'OTAN et sept pays de la rive sud de la Méditerranée, dont Israël et l'Égypte.

La coopération entre l'OTAN et la Russie : l'Acte fondateur de 1997[modifier | modifier le code]

« L’Acte Fondateur sur les Relations, la Coopération et la Sécurité Mutuelles entre l'OTAN et la Fédération de Russie », signé à Paris le , crée le Conseil Conjoint Permanent OTAN-Russie qui est chargé de mettre en œuvre les consultations et coopérations dans les domaines prévus dans cet Acte et rappelle quelques principes tels que le respect de la souveraineté et de l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale, le règlement pacifique des différends, le droit pour chaque État de choisir ses moyens pour assurer sa défense nationale.

L'Acte stipule également que « les dispositions du présent Acte ne donnent ni à l'OTAN ni à la Russie, (…), un droit de veto sur les actions de l'autre partie », ce qui entre les lignes inclut l'élargissement de l'OTAN à de nouveaux membres à part entière, et ce d'autant plus clairement que, par cet Acte, les membres de l'OTAN « réitèrent qu'ils n'ont aucune intention, aucun projet et aucune raison de déployer des armes nucléaires sur le territoire de nouveaux membres ». Enfin l'Acte développe en détail l'engagement des deux parties à parvenir à un accord sur l'adaptation du traité FCE de 1990 au nouveau contexte de sécurité en Europe[37].

L'opposition de la Russie à l'élargissement de l'OTAN demeure malgré tout très forte : le ministre russe des Affaires étrangères, Evgueni Primakov, déclare en juillet 1997 que l'élargissement de l'OTAN est une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », tout en appelant à la bonne application de l'Acte fondateur[38].

Toujours à la recherche d'une politique d'équilibre entre les différentes parties en Europe de l'Est, l'OTAN signe également en mai 1997 une charte de partenariat avec l'Ukraine, souhaitée par les dirigeants ukrainiens pour faire pendant à l'Acte fondateur des relations OTAN-Russie. Cette charte n'en a cependant pas l'ampleur car il ne donne pas à l'Ukraine un statut particulier comparable à celui de la Russie dans le dialogue sur la sécurité avec les Occidentaux[39].

La France se rapproche de l'OTAN[modifier | modifier le code]

La France se montre active dans la définition de l'avenir de l'Alliance au lendemain de la guerre froide, et surtout elle participe aux opérations militaires de l'OTAN en ex-Yougoslavie lors de la guerre en Bosnie, en 1993, ce qui lui fait prendre conscience de la nécessité de se coordonner étroitement avec les autres forces de l'OTAN présentes et ce d'autant plus que les Européens n'ont pas les moyens de se passer du support, aérien et logistique notamment, des Américains. Mitterrand accepte tacitement cette situation mais ne souhaite pas toucher au dogme gaulliste de l'indépendance de la France, ce que Chirac est davantage légitime à faire en raison de sa forte filiation gaulliste revendiquée. En décembre 1995, il décide que la France réintègre le Comité militaire et que de nombreux officiers français participent dorénavant aux instances de l'OTAN. Toutefois, ses efforts pour obtenir un rôle majeur pour la France ne sont pas couronnés de succès, Washington refusant de confier le commandement sud de l'OTAN, à Naples, à la France[21]. La cohabitation de 1997 à 2002 avec Lionel Jospin bloque le processus[40]. Ces négociations marquent le début d'une évolution de la politique française héritée du gaullisme.

La réduction drastique des dépenses militaires[modifier | modifier le code]

Les années 1990 sont celles d'une certaine euphorie dans les relations internationales qui se traduit par une chute des budgets consacrés à la défense. Entre 1990 et 2000, la part des dépenses de défense dans le PIB des quatre plus grandes nations européennes passe de 3,15% à 2,18%, soit une baisse de presqu'un tiers ; pour les États-Unis, la baisse est encore plus importante, les dépenses passant sur la même période de 5,6% à 3,1% du PIB, soit une chute de 45%[41].

Ce graphique montre une baisse quasi-constante des dépenses de défense des pays Européens, avec une tendance à la stabilisation depuis deux ou trois ans. Les données 2016 pour la Russie diffèrent d'une source à l'autre, mais toutes prévoient une baisse sensible par rapport à 2015 (Données publiées par l'OTAN pour les pays membres et par le SIPRI pour la Russie).

La disparition de la menace aux frontières de l'est de l'Europe entraîne le retrait de la majeure partie des forces de combats étrangères stationnées en Allemagne durant la guerre froide. Les FFA sont dissoutes en 1993, puis après le rapatriement en France de la 1re division blindée courant 1999, il ne reste plus outre-Rhin que l'état-major, deux régiments et un bataillon des services de la brigade franco-allemande (relevant de l'Eurocorps), soit 3 300 Français, et un groupe de chasseurs, soit 1 100 hommes, en garnison à Sarrebourg. Toujours en 1999, les Américains, Belges, Britanniques, Italiens et Néerlandais ne déploient plus en Allemagne que quelques 110 000 hommes au total[42].

Le format de l'Armée française est réduit de 548 000 hommes en 1990 à 394 000 hommes en 2000. L'Armée belge passe elle de 106 000 hommes en 1990 à 35 668 au 1er janvier 2010[43]. Au Royaume-Uni, la Royal Navy qui en 1989 représentait 589 000 tonnes, dont 153 bâtiments de combat, chacun d'un tonnage supérieur à 2 000 tonnes était tombé au 1er janvier 2006 à 470 500 tonnes (le gros du tonnage étant assuré par les navires de soutien), dont seulement 63 bâtiments de combat hauturiers[44].

Les opérations militaires[modifier | modifier le code]

Paradoxalement, l'OTAN entreprend ses premières opérations militaires après la fin de l'affrontement entre les deux blocs de l'Ouest et de l'Est. Elle intervient en Europe, mais en dehors des frontières de ses membres, ce qui constitue une interprétation large du traité d'origine. En 1999 toujours, l'OTAN engage ses forces dans sa première grande opération militaire, participant à la guerre du Kosovo en bombardant la Yougoslavie pendant onze semaines (du au ), lors de l'opération Allied Force. Cette opération fut motivée par l'incident de Račak.

Les années 2000 : l'OTAN se transforme face aux dangers d'un monde instable[modifier | modifier le code]

Les drapeaux de l'OTAN, de la Bulgarie, et de l'Union européenne, côte à côte devant le Club militaire de Plovdiv, en Bulgarie : symbole d'une adhésion multiple des anciens pays de l'Est aux alliances européennes.

Les attentats du 11 septembre 2001 et la déclaration, par le président George W. Bush, d'une « guerre contre le terrorisme », modifient la donne et font jouer à l'OTAN un nouveau rôle. Elle compte désormais s'engager dans cette « guerre » atypique, qui n'oppose pas un État contre un État, mais un groupe d'États à un réseau hétérogène d'organisations terroristes islamiques, souvent désignés, de façon métonymique, par le nom d'Al-Qaïda. L'islamisme remplace ainsi le communisme comme principale menace du « monde libre ». Cette situation va donc entraîner une nouvelle phase d'adaptation de l'OTAN à l'évolution de son environnement et des menaces auxquelles elle doit faire face. Le sommet de Prague en novembre 2002 prend une série de décisions : poursuite de l'élargissement de l'OTAN et développement des partenariats notamment avec l'Europe et avec la Russie, élargissement de la zone d'intervention au monde entier et des domaines de compétences au renseignement ou à la cybersécurité, adaptation des moyens militaires, confirmation de l'engagement des pays membres à renforcer leurs capacités militaires. Ces orientations sont confirmées par les sommets suivants, qui se succèdent au rythme inhabituel d'un par an, à Istanbul en 2004, Bruxelles en 2005, Riga en 2006 puis Bucarest en 2008.

Les désaccords transatlantiques[modifier | modifier le code]

Si un accord existe sur ces grandes orientations, les relations entre les Américains et, selon les cas, les Français ou un petit noyau de pays européens sont difficiles pendant le premier mandat de George W. Bush, en raison essentiellement de la décision américaine de passer outre sur la question irakienne, mais aussi du refus des Européens de faire évoluer l'Alliance vers une alliance globale, mondiale. En constituant des coalitions au cas par cas et hors du cadre de l'OTAN en Afghanistan et en Irak pour les deux guerres les plus importantes de la décennie, les États-Unis appliquent leur nouvelle doctrine « la mission détermine la coalition » déstabilisent l'Alliance et font passer l'OTAN au second plan. L'année 2003 est celle de la mésalliance atlantique et de prises de position fortement anti-européennes de plusieurs très hauts responsables américains. Pourtant l'Alliance atlantique demeure la seule institution permettant à l'Amérique de faire exister ce lien stratégique avec l'Europe auquel elle ne veut pas renoncer, et réciproquement le seul cadre crédible d'organisation de la sécurité de l'Europe[45].

Durant son second mandat toutefois un rapprochement s'opère à l'occasion des sommets de Bruxelles et de Riga spécifiquement organisés dans ce but. L'intérêt des États-Unis se porte pourtant de plus en plus vers l'Asie, et l'OTAN n'est plus aussi majeur dans la politique américaine, d'autant que la participation des Européens aux opérations menées en Afghanistan demeure en-dessous de leur attente[46].

La France réintègre l'OTAN[modifier | modifier le code]

Les chefs d'États lors du sommet de l'OTAN de 2009.

Plusieurs centaines de militaires français sont présents dans les commandements suprêmes, à Mons (Belgique) et à Norfolk (États-Unis)[21]. La France participe alors à toutes les opérations de l'OTAN (Kosovo en 1999 et Afghanistan). Elle est même le 4e contributeur de l'OTAN en termes de forces[21].

En juin 2008, à l'occasion de la présentation du Livre blanc sur La Défense, Nicolas Sarkozy franchit l'ultime étape en confirmant le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, avec toutefois une restriction symboliquement importante : la France ne siègera pas au Groupe des plans nucléaires[47],[48]. Ce retour s'accompagne de l'attribution à un officier général français d'un grand commandement militaire de l'OTAN[49].

Élargissement et partenariats[modifier | modifier le code]

En décembre 2002, l'Union européenne (UE) signe avec l'OTAN un partenariat stratégique, l'Identité européenne de sécurité et de défense (IESD). Dans le même temps, l'OTAN prépare son élargissement concomitant avec celui de l'UE elle-même.

Le , l'Alliance accueille sept nouveaux pays, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie, portant ainsi à vingt-six le nombre de ses membres. Ce sont des États militairement peu puissants, mais trois d'entre eux, les pays baltes, sont d'anciennes républiques soviétiques, et les autres d'anciens États satellites du pouvoir soviétique, Slovénie exceptée. Ces États doivent réformer leur organisation militaire en profondeur, accepter les standards OTAN, développer les « capacités politico-militaires afin de pouvoir intervenir sur des crises et conflits différents d'une agression armée classique ». (Lieutenant-colonel Francisco Stoicafnec).

À la suite des révolutions de couleur survenues en Géorgie (révolution des Roses) puis en Ukraine (révolution orange), ces deux autres anciens États soviétiques ont fait part de leur volonté d'adhérer à l'Alliance. Lors du sommet de Bucarest de 2008, la France et l'Allemagne, désireuses de ménager Moscou, s'opposent aux États-Unis qui y sont favorables ; le communiqué final réaffirme un accord de principe de l'Alliance, mais n'ouvre pas la porte du Plan d'action pour l'adhésion (MAP) à ces deux pays ce qui équivaut à un renvoi sine die de leur adhésion[50].

En , à l'occasion du sommet de l'OTAN à Strasbourg et à Kehl, qui célèbre le 60e anniversaire de l'OTAN et voit d'importantes manifestations antimilitaristes et anticapitalistes, est annoncée l'adhésion de l'Albanie et de la Croatie, ce qui porte le nombre d'États membres à vingt-huit.

Dans les années 2000, l'OTAN poursuit le développement d'initiatives de partenariats avec des pays hors d'Europe mais qui présentent à un titre ou à un autre un intérêt stratégique dans une vision élargie de la sécurité des membres de l'Alliance. L’Initiative de coopération d'Istanbul, lancée en 2004, s'adresse aux pays du golfe Persique. Des relations de coopération sont développées au cas par cas avec des pays alliés des États-Unis dans le monde comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon ou la Corée du Sud, qui participent à la FIAS en Afghanistan[51].

Nouvelles adaptations de la stratégie NBC et antimissile de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Missile Pershing 1A de la FKG 2 (escadre de missiles sol-sol) de l'Armée de l'air allemande en 1989. Les vecteurs sont nationaux mais l'ogive est alors américaine et le partage nucléaire est sous double clé. Toutes les armes nucléaires tactiques des États-Unis tirées depuis des lanceurs terrestres et navals ont été retirées du service en 1991[52].

La dissuasion nucléaire : à la fin de la guerre froide, les États-Unis diminuèrent drastiquement le nombre de leurs armes nucléaires tactiques entreposées sur le sol des pays de l'OTAN en Europe, le ramenant de plusieurs milliers à quelques centaines ; dans les années 2000, il resterait entre 150 et 200 charges nucléaires B-61, entreposées dans cinq pays, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas et la Turquie, après le retrait de ces armes de Grèce en 2001 et du Royaume-Uni à partir de 2004. Les principales raisons du maintien des NSNW en Europe une fois la guerre froide terminée avaient été le souci de ne pas compromettre la cohésion et la solidarité entre Alliés et le besoin de maintenir une garantie nucléaire résiduelle. Les Russes conservent plusieurs milliers de ces armes, arguant de plusieurs facteurs de déséquilibre en leur défaveur, comme les forces nucléaires de la France et de la Grande-Bretagne, la supériorité conventionnelle des pays de l'OTAN et leur situation de quasi-encerclement par les pays de l'Alliance, aux portes de leurs frontières, ce qui n'est pas le cas des États-Unis[53],[54].

La protection contre les armes NBC : après l'accord, conclu au sommet de Prague en 2002, visant à renforcer les capacités de défense de l'Alliance contre les armes de destruction massive (ADM) et contre les menaces chimiques, bactériologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN), l'OTAN met en place en 2003 et 2004 un bataillon multinational de défense CBRN et divers moyens de prévention, d'éducation et de lutte contre ces risques.

La défense antimissile : le concept stratégique de l'OTAN, actualisé lors du sommet de Washington pour le 50e anniversaire de l'Alliance en 1999, affirme la nécessité d'améliorer les moyens de défense de l'Alliance contre les risques et les menaces potentielles de prolifération des armes NBC et de leurs vecteurs, y compris par des travaux sur une défense antimissile[N 6],[55]. Au sommet de Prague en 2002, les membres de l'Alliance se mettent d'accord pour mettre en place un dispositif OTAN antimissile de théâtre (ALTBMD) et décident de lancer une étude de faisabilité concernant la défense antimissile balistique territoriale. En 2003, le Conseil OTAN-Russie se saisit du sujet afin que soient évalués les niveaux possibles d’interopérabilité des systèmes antimissile de théâtre de l’OTAN et de la Russie. La mise en œuvre du dispositif OTAN antimissile de théâtre prend un tour concret en 2006 et aboutit à un premier déploiement opérationnel en 2010.

En parallèle, une orientation complémentaire est prise en 2008 lors du sommet de Bucarest visant à intégrer le système ALTBMD de l'OTAN et la composante européenne du système de défense antimissile de territoire des États-Unis (GMD) que les Américains souhaitent implanter en Pologne et en République tchèque. Face à l'hostilité de la Russie et aux réticences de plusieurs alliés européens au premier rang desquels la France, le Président Obama abandonne ce projet en septembre 2009 au profit d'une nouvelle approche, dite EPAA, qui permet à la nouvelle administration américaine de renouer le dialogue avec la Russie sur ces questions de dissuasion nucléaire et de défense antimissile[56],[57].

Les hauts et les bas des relations avec la Russie[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1990, les relations entre l'OTAN et la Russie traversent une crise sous le double effet de la concrétisation de l'élargissement de l'OTAN et plus encore de l'intervention militaire de l'OTAN dans le conflit au Kosovo sans l'accord de la Russie. Début 2000, Vladimir Poutine succède à Eltsine à la tête de la Russie. Pragmatique, conscient des faiblesses de la Russie et de ce que l'Alliance est appelée à demeurer la principale alliance politico-militaire en Europe, il s'engage sur la voie de la normalisation des relations avec l'OTAN qui se conclut par la déclaration de Rome de mai 2002 relative à un partenariat stratégique entre les deux parties et à l'instauration du Conseil OTAN-Russie (COR)[N 7],[58].

Cette relance des relations entre la Russie et l'OTAN intervient au moment où l'Alliance négocie activement la poursuite de son extension vers l'est de l'Europe et dans le Caucase, que la Russie continue de condamner à de nombreuses reprises durant toute la décennie[59]. Ainsi, peu après le sommet de l'OTAN d'avril 2008 à Bucarest, Poutine déclare « qu'élargir l'OTAN, c'est ériger de nouveaux murs de Berlin »[60]. Sergueï Lavrov estimant que l'OTAN s'étend « toujours plus près de la frontière russe », affirme que ce déploiement est « la source de tous les problèmes systémiques qui ont surgi dans les relations que la Russie entretient avec les États-Unis et l'Union européenne »[61].

Jugeant que la politique de l'Alliance menace ses intérêts géopolitiques et s'estimant en particulier visée par le projet de bouclier antimissile mis en place par les États-Unis, la Russie manifeste son mécontentement en suspendant le l'application sur le traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), alors que George W. Bush avait dénoncé le traité ABM en .

De 2002 à 2008, certaines coopérations concrètes se mettent en place : la Russie, par exemple, apporte une contribution dans les domaines de la logistique et de la formation aux actions de la FIAS en Afghanistan. L'action militaire menée par la Russie en Georgie en 2008 provoque une interruption de ces coopérations, dont la reprise est décidée lors du sommet tenu à Strasbourg-Kehl en avril 2009[62]. Ces évènements témoignent aussi de ce que la Russie considère que l'adhésion de la Géorgie — comme de l'Ukraine — à l'Alliance atlantique constituerait un véritable casus belli[63].

Les interventions « hors zone » et l'Afghanistan[modifier | modifier le code]

Les menaces continuent de s'éloigner de l'Europe au début des années 2000, avec la fin des conflits dans l'ex-Yougoslavie et une relation stabilisée avec la Russie. Les pays européens poursuivent donc la décroissance de leurs budgets et effectifs militaires commencée au début des années 1990. La France met fin au service militaire national. Il n'en est pas de même pour les États-Unis qui mènent durant cette décennie 2000 deux guerres majeures, en Afghanistan puis en Irak. Les effectifs des pays européens de l'OTAN diminuent de presque 600 000 hommes de 2000 à 2010 malgré l'arrivée de nouveaux membres depuis 1999. Le personnel civil et militaire passe de 2,5 a 1,1 % de la population active entre 1990 et 2010.

Effectifs militaires (en milliers)
1990 2000 2005 2010 2015
France 548 394 357 234 207
Allemagne 545 319 246 246 180
Italie 493 381 314 193 182
Royaume-Uni 308 218 201 198 163
NATO Europe 3 508 2 966 2 400 2 095 1 822
États-Unis 2 181 1 483 1 377 1 488 1 311
Total OTAN 5 776 4 508 3 839 3 583 3 198

La question qui se pose alors aux Alliés est de savoir si, pour faire face à des menaces de moins en moins localisées au sein ou en bordure de ses frontières, l’OTAN doit ou non intervenir partout dans le monde ? Les Alliés tranchent le débat, lors d’une réunion tenue à Reykjavik les 14 et , en décidant d’intervenir au-delà de la zone de responsabilité habituelle : l’engagement en Afghanistan à partir de 2003 est la conséquence de cette décision[64].

L’OTAN prend la direction de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan le . Créée en vertu d'un mandat de l'ONU, la FIAS se trouve face à une mission longue et difficile qui mobilise des effectifs considérables. À partir de 2011, la responsabilité de la sécurité est progressivement transférée aux forces afghanes. Le processus de transition s'achève à la fin de l'année 2014, terme de la mission de la FIAS.

Réorganisation du commandement et création de la force de réaction rapide[modifier | modifier le code]

Lors du sommet de Prague en 2002, l'OTAN crée une force de réaction rapide et réorganise ses structures de commandement autour du Commandement Opérations (ACO) et du Commandement Transformation (ACT). L'OTAN annonce que la force de réaction rapide est devenue pleinement opérationnelle à l'occasion du sommet de Riga en 2006. Elle consiste alors en une force interarmées (terre, air, mer) multinationale de 25 000 hommes, comprenant une brigade d'armée de terre, une force aéronavale et une composante aérienne capable d’effectuer 200 sorties de combat par jour. Elle peut être déployée en cinq jours et soutenir des opérations pendant 30 jours, ou davantage si elle est réapprovisionnée. Placée sous l’autorité du Commandant suprême des Forces alliées en Europe (SACEUR), elle est en mesure de mener toute la gamme des missions de l’Alliance, depuis les opérations de secours en cas de catastrophe ou de maintien de la paix jusqu’aux opérations de combat les plus intenses[65],[66].

Les années 2010-2016 : l'état présent de l'Alliance atlantique[modifier | modifier le code]

Depuis le début des années 2010, le fait géopolitique majeur est pour l'Alliance le regain de tensions en Europe même avec la réémergence de la Russie sur la scène internationale. L'Alliance entreprend donc depuis lors un nouveau cycle de révision de sa stratégie et de ses plans de défense. Elle poursuit à petits pas son élargissement : le protocole d'adhésion du Monténégro est signé en mai 2016. À la même date, trois pays, la Bosnie-Herzégovine, l’ex-République yougoslave de Macédoine et la Géorgie sont candidats à l'adhésion, sans qu'une échéance précise n'en soit définie[67].

Le nouveau concept stratégique et sa déclinaison budgétaire[modifier | modifier le code]

Au sommet de Lisbonne fin 2010, l'Alliance adopte un nouveau concept stratégique, toujours actuel en 2016[68], qui :

  • Rappelle les principes fondamentaux de sécurité et défense collective sur lesquels l'Alliance est fondée : « Nous maintiendrons une combinaison appropriée de forces conventionnelles, nucléaires et de défense antimissile. La défense antimissile deviendra partie intégrante de notre posture générale de défense. Notre objectif est de renforcer la dissuasion en tant qu’un des éléments centraux de notre défense collective et de contribuer à la sécurité indivisible de l’Alliance. » [N 8].
  • Met principalement l'accent sur les menaces qui pèsent de manière croissante sur ses membres, telles que la prolifération des armes de destruction massive NBC et des missiles balistiques porteurs de ces armes, les cyberattaques et le terrorisme, la sécurité maritime et aérienne et sur les risques liés aux crises et conflits au-delà des frontières de l’OTAN [69],[70],[71].
  • Promeut le partenariat avec l'UE et appelle au renforcement des capacités militaires de l'Alliance.

Dans le contexte de la crise économique mondiale des années 2008 et suivantes, l'OTAN assure aussi son avenir en réduisant son train de vie tant dans les organismes civils que militaires et en développant sa communication publique, par exemple en créant une chaîne de télévision (NATO TV Channel). D'importantes réformes de structure sont menées à bien dans les années 2010-2012 qui réduisent sensiblement les effectifs civils et militaires des organismes de l'OTAN. Mais la baisse constante des dépenses de défense des pays européens depuis la fin de la guerre froide est stoppée à partir de 2014 qui enregistre encore une baisse mais moins importante que les années précédentes (-1% contre plus de -2% chacune des cinq années précédentes), puis une hausse de 0,6% en 2015 et une prévision de hausse de 3% en 2016[72].

Les développements opérationnels de la défense antimissile[modifier | modifier le code]

Le programme ALTBMD de l'OTAN est opérationnel depuis 2011 dans une première version. Il dote l’OTAN d’une capacité de théâtre contre des missiles balistiques à courte portée. Seul le système de commandement et de contrôle est financé et développé en commun par l’Alliance afin d’intégrer et de rendre interopérable les systèmes de missiles de chacun des pays de l'OTAN qui y participent, dont la France.

Au sommet de Lisbonne, l'OTAN donne une place beaucoup plus considérable que par le passé à la défense antimissile (BMD), en affirmant que « le but d’une capacité de défense antimissile de l'OTAN est d’assurer la couverture totale et la protection de l'ensemble des populations, du territoire et des forces des pays européens de l’OTAN contre la menace croissante que représente la prolifération des missiles balistiques ». L'opportunité d'un tel accroissement du niveau d'ambition est fournie aux Européens par le programme « European Phased Adaptive Approach (EPAA) » américain qui leur apporte le bénéfice du système Aegis et ne laisse à leur charge que son interconnexion avec le système ALTBMD de l'OTAN. Les contributions américaines consistent notamment en un radar en Turquie, quatre navires dotés du système Aegis (déployés à partir de 2014 depuis la base navale espagnole de Rota), en un site "Aegis ashore" en Roumanie (opérationnel depuis 2016). Un deuxième site américain "Aegis ashore" est en cours de construction en Pologne[73].

À l'occasion du sommet de Varsovie en 2016, l'OTAN « déclare la capacité opérationnelle initiale de défense antimissile balistique (BMD) territoriale de l'OTAN », qui combine les moyens américains avec ceux fournis par les Européens, dont la mise en œuvre intégrée sera assurée par le système C2 de l'OTAN dont les fonctionnalités existantes de défense de théâtre (ALTBMD) seront étendues d'ici 2018 à la défense de territoire (BMD) afin de permettre un contrôle politique collectif des alliés.

Selon l'OTAN, ce système BMD de l'OTAN vise à parer les menaces résultant du développement par des pays comme l'Iran de missiles à courte ou moyenne portée susceptibles d'atteindre l'Europe et notamment son flanc sud ; il ne menace pas la force de dissuasion nucléaire de la Russie, du fait qu'il ne possède pas de capacité d'interception de ses missiles stratégiques. Les dirigeants russes ne partagent pas ce point de vue et continuent de dénoncer la politique antimissile de l'OTAN.

La défense antimissile est aussi un sujet sensible dans les relations entre l'OTAN et la France, par crainte que la prolifération de systèmes antimissile en réponse aux plans de l'OTAN et des États-Unis ne réduise la capacité de sa force de dissuasion nucléaire à atteindre ses cibles potentielles et donc la crédibilité de sa dissuasion nucléaire qui demeure un pilier de sa doctrine de défense.

La détérioration des relations avec la Russie[modifier | modifier le code]

Les relations se sont progressivement tendues durant la décennie en cours. Le sujet de discorde principal et permanent est l'installation du bouclier anti-missile de l'OTAN. Mais la crise ukrainienne et la guerre civile syrienne qui marquent le retour de la Russie au premier plan de la diplomatie mondiale aggravent fortement les différents. Ces tensions se développent sur fond de réarmement des Russes et de l'OTAN après des années de baisse des dépenses militaires[74],[75].

La crise ukrainienne : en , la crise ukrainienne connaît un développement important avec le rattachement de facto de la Crimée et du port stratégique de Sébastopol à la Russie. Le 17 mars, le Conseil de l'Atlantique nord (CAN) déclare « que le prétendu référendum qui a eu lieu le 16 mars en République autonome ukrainienne de Crimée est illégal et illégitime »[76] . Le , l'OTAN suspend toute coopération pratique, tant civile que militaire, avec la Russie[77]. Le sommet de l'OTAN au Pays de Galles en condamne les actions de la Russie en Ukraine[78]. Toutefois trois réunions du Conseil OTAN-Russie se sont tenues en 2016[79]. L'OTAN poursuit le partenariat avec l'Ukraine, mais il n'est plus question d'envisager une adhésion à un terme prévisible[80].

Concernant la Géorgie, sa demande d'adhésion continue d'être examinée mais sans qu'aucun calendrier précis ne soit affiché et sans qu'elle ne soit invitée à participer au plan d'action pour l'adhésion afin de ne pas aggraver les relations avec la Russie.

Le désarmement : la Russie avait suspendu en décembre 2007 son adhésion au Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), tout en continuant de participer au Groupe consultatif commun qui se réunit régulièrement à Vienne pour faire le point sur l’application de ce Traité FCE. En mars 2015, la Russie suspend également sa participation à ce Groupe. Depuis 2014, l'OTAN a fait état à plusieurs reprises de ce qu'elle estime être des violations du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (Traité FNI) de 1988 par la Russie.

Américains et Soviétiques ont conclu en 2010 le traité "New START" de contrôle des armes nucléaires stratégiques. Concernant les armes nucléaires tactiques, le statu quo des années 2000 prévaut ; l'option dite « Global Zero » d'élimination de toutes ces armes par l'OTAN et la Russie, mise en avant par B. Obama, ne fait pas consensus au sein des pays membres de l'OTAN et fait l'objet de négociations avec les Russes, sans qu'aucun progrès ne soit enregistré, en raison notamment des désaccords relatifs à la défense antimissile[81],[82],[83].

Le renforcement des moyens militaires des pays de l'OTAN[modifier | modifier le code]

En 2014, l'OTAN annonce le renforcement de la force de réaction rapide[84], en créant en son sein une force « fer de lance » baptisée « force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » (VJTF). Ce renforcement de la Force de réaction rapide est une des mesures prises dans le cadre du plan d'action « réactivité » (RAP)[85] adopté par les Alliés pour répondre à l'évolution de l'environnement de sécurité[86].

États membres et partenaires de l'OTAN[modifier | modifier le code]

L'OTAN en Europe Et les partenariats dans le monde
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États membres de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Élargissement de l'OTAN.

Fin 2016, l'OTAN compte vingt-huit membres, vingt-six pays européens et deux pays nord-américains. Le processus d'adhésion est régi par l'article 10 du traité de l'Atlantique nord qui limite les futurs membres aux seuls « États européens ». Comptant initialement douze membres fondateurs, l'OTAN s’élargit durant la période de la guerre froide en accueillant la Grèce et la Turquie en 1952, l'Allemagne de l'Ouest en 1955 (accords de Paris), puis l'Espagne en 1982. Depuis l'effondrement du bloc de l'Est marquant la fin de la guerre froide, douze pays d'Europe de l'Est ont rejoint l'OTAN en trois vagues entre 1999 et 2009.

Plan d'action pour l'adhésion[modifier | modifier le code]

Symbole d'intégration dans l'OTAN, signe de la nouvelle politique du gouvernement géorgien, avenue Roustaveli, devant le Parlement.

L'Alliance a lancé le Plan d'Action pour l'Adhésion (MAP) en avril 1999, au sommet de Washington, pour aider les pays candidats dans leurs préparatifs[87]. Les pays qui participent actuellement au MAP sont :

L'Ukraine et la Géorgie, dont l'adhésion a été considérée un temps, ne font pas partie du MAP, en raison notamment de l'opposition de la Russie.

Partenariats[modifier | modifier le code]

Le Partenariat pour la paix (PPP) : l'OTAN a signé de nombreux accords de coopération avec la plupart des États européens non membres et tous les pays de la CEI. Ce sont des accords bilatéraux et extrêmement souples : chaque État souhaitant participer au partenariat décide, en collaboration avec les États membres, du niveau de collaboration qu'il souhaite entreprendre avec l'OTAN. L'objectif est avant tout de maintenir des échanges d'informations avec les anciens États membres de l'URSS.

Le seul État européen qui ne fait pas partie du PPP, en plus des micro-États (Andorre, Liechtenstein, Monaco, Saint-Marin et Vatican), est Chypre.

D'autres partenariats, généralement plus distendus, existent : c'est le cas par exemple du Dialogue méditerranéen qui réunit la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Jordanie, Israël et l'Égypte.

« Il est entendu que chaque État organise avant tout une surveillance efficace de son territoire. À ce titre, chaque État a sa propre spécificité géopolitique. Par exemple, la Roumanie est une sorte de pont entre l'Europe centrale et l'Europe du Sud-Est. À ce titre, elle lutte contre les trafics de stupéfiants, le crime organisé, les risques de prolifération d'armes de destruction massive ; sa flotte même réduite se modernise et contribue à la surveillance de la mer Noire et des abords des Dardanelles ; les forces fluviales roumaines participent à la sécurisation du Danube en accord avec les autres États riverains. » (Lieutenant-colonel Francisco Stoica)
« L'OTAN joue-t-elle de facto le rôle de force de police internationale dans les territoires qu'elle occupe ? La question se pose en fait de plus en plus même si ce n'est pas sa fonction. Par exemple, la question s'est posée de la lutte commune entre l'OTAN et les forces nationales afghanes, contre la production de drogue. Le rôle de l'OTAN reste limité à un soutien du gouvernement afghan. » (Jaap de Hoop Scheffer, 2006)

Structures politiques, civiles et militaires de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Présentation générale de l'organisation (fin 2016)[modifier | modifier le code]

Organigramme des principales instances décisionnelles et structures civiles et militaires de l'OTAN

L'OTAN est en 2016 organisé autour :

  • D'instances de décision politiques : le Conseil de l'Atlantique nord, le Groupe des plans nucléaires et le Comité militaire,
  • D'organismes civils, placés sous la responsabilité du Secrétaire général de l'OTAN,
  • De commandements et d'états-majors militaires.

L'organisation de 2016 est le résultat de réformes entreprises en 2010 et 2011 qui ont visé à simplifier la structure, réduire les coûts et l'adapter à l'évolution des menaces auxquelles l'OTAN doit être en mesure de répondre, telles que définies lors de la dernière révision de sa stratégie militaire, également en 2010.

Hautes instances décisionnelles[modifier | modifier le code]

Conseil de l'Atlantique nord[modifier | modifier le code]

Le Conseil est l'organe principal de décision. Il s'agit du seul organe instauré par le Traité de l'Atlantique Nord (article 9) en 1949 et il possède l'autorité de mettre en place des entités subsidiaires, s'il l'estime nécessaire. Il est composé de représentants permanents des États membres (ayant rang d'ambassadeurs), il se réunit au moins une fois par semaine sous la présidence du secrétaire général de l'OTAN. Il prend ses décisions à l'unanimité. Les représentants permanents agissent sur instructions de leur pays, et rendent compte aux autorités nationales des positions des autres gouvernements. Parallèlement aux réunions des représentants permanents, les ministres des Affaires étrangères et ceux de la Défense se réunissent deux fois par an[88].

Enfin, tous les deux ans environ, les Premiers ministres et/ou les chefs d'État des pays membres se réunissent en sommet de l'OTAN. Les deux sommets les plus récents se sont tenus en 2014 à Newport au Pays de Galles et en 2016 à Varsovie en Pologne. Le statut et le degré d'importance des décisions du Conseil de l'Atlantique nord sont les mêmes qu'elles soient prises aux niveaux des représentants permanents, des ministres ou des chefs d'État ou de Gouvernement.

Le Conseil s'appuie sur un ensemble de Comités qui assurent la préparation de ses réunions et du processus de prise de décision.

Groupe des Plans nucléaires (NPG)[modifier | modifier le code]

Tandis que le Conseil de l'Atlantique Nord est l'autorité ultime au sein de l'OTAN, le NPG (en anglais : Nuclear Planning Group) est l'organe de haut niveau chargé des questions nucléaires au sein de l'Alliance. Le NPG examine les questions politiques spécifiques liées aux forces nucléaires et des questions plus larges comme la maîtrise des armes nucléaires et la prolifération nucléaire. Tous les membres, à l'exception de la France, font partie du NPG, indépendamment du fait qu'ils détiennent ou non des armes nucléaires. Le NPG a été fondé en décembre 1966 pour permettre un processus de consultation sur la doctrine nucléaire au sein de l'OTAN, au moment où la France quittait la structure militaire intégrée de l'OTAN. Il s'appelait initialement le Comité des questions de défense nucléaire[89]

Comité militaire[modifier | modifier le code]

Le Comité militaire (CM) est la plus haute instance militaire de l'OTAN. Il est la principale source de conseils pour le Conseil de l’Atlantique Nord et le Groupe des plans nucléaires, et contribue à l'élaboration des politiques et concepts stratégiques. Il fournit également des orientations stratégiques aux deux commandements stratégiques : le Commandement allié Opérations et le Commandement allié Transformation[90]. Le Comité militaire se compose d’officiers de haut rang des pays membres de l’OTAN qui servent en qualité de représentants militaires (MILREP). Périodiquement, le Comité militaire se réunit au niveau des chefs d'état-major des armées. La France n'a pas siégé à ce comité de 1966 à 1995, date à laquelle le Président Chirac décide que la France reprenne en partie sa place dans les institutions militaires de l'OTAN sans pour autant rejoindre le commandement militaire intégré. Élu par ses pairs, les chefs d’état-major des 28 États membres de l’Alliance atlantique, le président actuel du comité militaire est le général tchèque Petr Pavel depuis juin 2015[91].

Représentation permanente de chaque état membre auprès de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Chaque pays membre de l'OTAN est représenté par une délégation au siège de l'Organisation, qui participe au processus de consultation, afin de permettre à l'Alliance de prendre des décisions ou de mener des actions collectivement. Elle est dirigée par un ambassadeur ou une ambassadrice (aussi appelé(e) « représentant(e) permanent(e) »). De taille variable, les délégations sont principalement composées de fonctionnaires des ministères des Affaires étrangères et de la Défense, qui siègent[92]. Hélène Duchêne est depuis septembre 2016, Ambassadrice, Représentante Permanente de la France[93]. Le Vice-amiral d'escadre Charles-Édouard de Coriolis est depuis septembre 2014 le Représentant militaire de la France auprès de l'OTAN. Il cumule ce poste avec celui de chef de la représentation militaire française auprès du Comité militaire de l'Union européenne[94].

Secrétaire général et organismes civils de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Le secrétaire général de l'OTAN est le plus haut fonctionnaire international de l'Alliance. Il est chargé de piloter le processus de consultation et de prise de décision de l'Alliance et de faire en sorte que les décisions soient exécutées. Il préside le Conseil de l'Atlantique nord, dirige le Secrétariat international et représente l'Alliance à l'extérieur. Depuis le 1er octobre 2014[95], cette fonction est occupée par Jens Stoltenberg, ancien premier ministre de Norvège.

Le Secrétariat international (SI) compte environ 1000 personnels, tous ressortissants de pays membres de l'OTAN. Il fournit des avis, des orientations et un soutien administratif aux délégations des pays auprès de l’OTAN, depuis le siège de l'OTAN à Bruxelles. Il contribue à la mise en œuvre de toutes les décisions prises par les comités, à tous les niveaux[96].

L'Assemblée parlementaire de l'OTAN a été fondée en 1955 pour amener les parlementaires à prendre part au débat sur les questions transatlantiques. Bien que totalement indépendante de l'Organisation, l'Assemblée constitue un lien entre l'OTAN et les parlements de ses pays membres. L'Assemblée compte 257 délégués issus des 28 pays membres de l'Alliance. Chaque délégation, dont la composition numérique est fonction de la population du pays, reflète les couleurs politiques du parlement national, représentant ainsi un large éventail d'opinions politiques[97]. Une vingtaine de députés et sénateurs français y participent[98]. À leurs côtés, les délégués de quatorze pays associés et de quatre pays associés méditerranéens ainsi que des observateurs de sept autres pays participent aux travaux de l'Assemblée.

La structure permanente de l'OTAN (par opposition aux moyens apportés ponctuellement par les états membres dans le cadre d'opérations comme l'ISAF en Afghanistan) comprend des agences et de nombreux comités (politiques, financiers, techniques) qui sont dédiés au soutien du commandement politique et militaire de l'OTAN. Les agences de l'OTAN constituent un mécanisme vital pour l'acquisition et le maintien des capacités collectives de l'OTAN. Au sommet de Lisbonne, en 2010, les chefs d'État et de gouvernement des pays de l'OTAN sont convenus de rationaliser les 14 agences autour de trois thèmes programmatiques majeurs : acquisition, soutien, et information et communication, et de ramener à environ 85 les quelque quatre cents comités. Cette réforme a abouti en 2012[99]. En juillet 2012, quatre nouveaux organismes, reprenant les fonctions et responsabilités des agences existantes, ont été créés[100] :

  • L'agence d'information et de communication de l'OTAN (NATO Communications and Information Agency ) composée des anciennes agences[101] :
    • NC3A (NATO Consultation, Command and Control Agency) chargé de l'acquisition de moyens de SIC (systèmes d'information et de communication).
    • NACMA (NATO Air Command and Control System Management Agency).
    • NCSA (NATO CIS Service Agency, Agence des services SIC de l'OTAN) qui s'occupait du déploiement et du soutien des systèmes SIC.
    • ALTBMD Programme Office.
    • et d'éléments du NATO HQ Information and Communication Technology Management.
  • L'Agence OTAN de soutien et d'acquisition (NATO Support and Procurement Agency) composée des anciennes agences :
    • Agence OTAN d'entretien et d'approvisionnement (NATO Maintenance and Supply Agency, Agence de maintenance et approvisionnement de l'OTAN) qui s'occupait du soutien des moyens OTAN déployés
    • NAMA (NATO Airlift Management Agency)
    • CEPMA (Central Europe Pipeline Management Agency, Agence de gestion de pipeline en Europe centrale) qui est le « service des essences » de l'OTAN ; aujourd'hui dénommé CEPS (Central Europe Pipeline System).
  • Le Bureau de normalisation (NSO).

Cette structure permanente de soutien emploie environ 10 000 personnes, civils ou militaires.

Commandement militaire de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Les suppressions et regroupements de formations décidés en sont opérationnels depuis 2013, réduisant de 10 à 6 le nombre de quartiers-généraux majeurs et de 13 000 à 8 800 leurs effectifs[102]. Placée sous l'autorité du Comité militaire, l'organisation militaire de l'OTAN est principalement constituée :

  • De l'État-major militaire international (EMI), qui est l'organe exécutif du Comité militaire. L’EMI est chargé de préparer les évaluations, les études et d’autres documents relatifs aux questions militaires concernant l’OTAN, et il veille à ce que les décisions et les politiques relatives aux questions militaires soient mises en œuvre par les organismes militaires compétents.
  • Du Commandement allié Opérations[103], dirigé par le Commandant suprême des Forces alliées en Europe (SACEUR) et son état-major, le SHAPE, basé à Mons, en Belgique. Ce poste est confié à un général américain qui dirige non seulement l'ACO mais aussi le Commandement des forces des États-Unis en Europe[104]. Il a remplacé le Commandement allié pour l'Europe (ACE). L'ACO est responsable de la planification et de l'exécution de toutes les opérations militaires de l’Alliance. Ce commandement dirige :
    • Deux état-majors interarmées (JFC) basés à Brunssum (Pays-Bas) et à Naples (Italie). Tous deux doivent être prêts à assurer la planification, la conduite et le soutien dans la durée d'opérations de l'OTAN d'ampleur et de portée différentes. Dans les faits, ils doivent pouvoir gérer une opération interarmées de grande envergure depuis leur emplacement fixe de Brunssum ou de Naples, ou depuis un quartier général déployé lorsqu'ils agissent directement sur un théâtre d'opération.
    • Trois états-majors de composante (air, terre, mer), l'état-major air AIRCOM à Ramstein (Allemagne)[105], l'état-major terre LANDCOM à Izmir (Turquie) et l'état-major mer MARCOM à Northwood (Royaume-Uni)[106]. Ces commandements spécifiques (un par armée) apportent leur expertise et leur soutien aux commandements de forces interarmées (JFC). Ils relèvent directement du SHAPE et sont placés sous le commandement du SACEUR.
    • Un Groupe Systèmes d'Information et Communication (SIC).
  • Du Commandement allié Transformation, dirigé par le Commandant suprême allié Transformation (SACT). Ce poste est depuis la réintégration par la France de l'organisation militaire de l'OTAN confié à un général français. Il est occupé depuis septembre 2015 par le général Denis Mercier. Implanté à la base navale de Norfolk (Virginie, États-Unis), il a remplacé le Commandement allié Atlantique. L'ACT dirige la transformation de la structure, des forces, des capacités et de la doctrine militaires de l'OTAN. Ses responsabilités principales englobent la formation, l'entraînement et les exercices, ainsi que la conduite d'expériences destinées à évaluer de nouveaux concepts et la promotion de l’interopérabilité à l'échelle de l'OTAN[107].


Carte des principaux quartiers-généraux de l'OTAN en 2013.

Missions permanentes et moyens militaires de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Missions permanentes de temps de paix[modifier | modifier le code]

Un Su-27 russe le 17 juin 2014 intercepté par un Typhoon de la RAF de la mission Baltic Air Policing .

La défense aérienne et antimissile intégrée de l'OTAN (NIAMD) est une mission permanente, en temps de paix comme en période de crise ou de conflit, qui a pour objectif de protéger les pays de l'Alliance contre toute menace ou attaque aérienne ou de missile. Cette mission de police du ciel de l’OTAN nécessite un système de surveillance et de contrôle aériens (ASACS), une structure de commandement et de contrôle aériens (C2 Air), des aéronefs disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et depuis 2015 des systèmes anti-missiles. Depuis sa création en 1961, le système OTAN de défense aérienne intégrée est la seule capacité opérationnelle de l’Alliance, pour laquelle les autorités nationales ont délégué à l’OTAN, à titre permanent, le pouvoir de défendre les pays de l’Alliance et pour laquelle des ressources nationales étaient employées dans le cadre d'une structure C2 de l'OTAN[108],[109]. Dans ce cadre, les pays baltes dont les forces armées sont très limitées, bénéficient depuis 2004 d'une forte couverture aérienne de l'OTAN (Baltic Air Policing) fournie par plusieurs pays d'Europe de l'Ouest dont la France[110],[111].

Unités en propre[modifier | modifier le code]

Outre ses moyens de commandement, l'OTAN dispose de quelques moyens opérationnels en propre. Ce sont essentiellement :

Pour chaque opération conduite par l'OTAN, les moyens militaires nécessaires sont apportés par les états membres et les pays partenaires de l'OTAN, au cas par cas, en fonction des besoins et de la volonté de chaque état d'y participer ou non.

Forces américaines en Europe[modifier | modifier le code]

Effectifs US en Europe (novembre 2016)[115]
Pays Effectifs US
Allemagne 34 562
Italie 12 099
Royaume-Uni 8 380
Espagne 3 284

En 2014, à la suite de nombreuses dissolutions et rapatriement d'unités, l'Armée américaine n'a plus en Europe comme unités de combat que la 173e brigade parachutiste en Italie et le 2e régiment de cavalerie[116]. Le quartier-général du 5e corps d'armée a été désactivé en 2013, et de nombreux rapatriements et suppressions d'unités sont prévus jusqu'en 2016[117].

Forces britanniques en Allemagne[modifier | modifier le code]

Le Royaume-Uni qui avait déployé la majorité de ses forces blindées au sein de la British Army of the Rhine stationnée dans le nord de l'Allemagne de l'Ouest, a vu son contingent baisser depuis la fin de la guerre froide. En 2013, il est prévu le retrait total des forces britanniques en Allemagne d'ici 2019[118].

Budget de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Pays Contribution du pays
en % du budget total de l'OTAN
années 2016 et 2017
% du PIB
(est. année 2016)
France 10,6339 1,78
États-Unis 22,1446 3,61
Royaume-Uni 9,8485 2,21
Allemagne 14,6500 1,19
Italie 8,4109 1,11
Pays-Bas 3,1804 1,17
Canada 6,6092 0,99

Les pays membres supportent de manière directe ou indirecte les frais de fonctionnement de l’OTAN et le coût de la mise en œuvre de ses politiques et activités[119].

Financement direct de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Les contributions directes couvrent les dépenses de l'Alliance qui servent les intérêts communs de ses membres et qui n’incombent à aucun d’entre eux en particulier. Les contributions des 28 pays membres sont calculées selon une formule de partage des coûts fondée sur leur revenu national brut. Ce financement commun alimente les trois principaux budgets gérés par l'OTAN : le budget civil (frais de fonctionnement du siège de l'Organisation), le budget militaire (coûts de la structure de commandement intégrée de l'OTAN) et le programme OTAN d'investissement au service de la sécurité (capacités militaires). Les cinq principaux contributeurs sont, dans l'ordre décroissant de leur participation financière, les États-Unis, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie. La France est donc le 3e contributeur aux budgets de l’OTAN.

En 2015, le budget des trois composantes des dépenses collectives de l'OTAN se montait à [120] :

  • Budget civil (218 millions d’euros en 2015, dont 11,14 % de contribution française) ;
  • Budget militaire (1 171 millions d’euros en 2015, dont 10,97 % de contribution française), qui couvrent les coûts d’opération des QG de la structure de commandement, des théâtres du Kosovo et de l’Afghanistan ainsi que les coûts d’opération des réseaux de communication et défense aérienne, des centres d’entraînement ;
  • Programme d’investissement au service de la sécurité (plafond de 700 millions d’euros en 2015, dont 10,97 % de contribution française), qui fournit aux commandements stratégiques de l’OTAN des installations et des équipements tels que des moyens de commandement et de contrôle des opérations aériennes, des systèmes de communication et d’information, des QG pour la structure intégrée et les opérations extérieures, etc.

La contribution de la France s'était élevée en 2014 à 217,2 M€ (incluant la contribution du ministère des Affaires étrangères et celle du ministère de la Défense) - en baisse de 1,8% par rapport à 2013[121].

Financement indirect de l'OTAN[modifier | modifier le code]

La France supporte en plus les coûts liés aux opérations de l'OTAN auxquelles elle choisit de participer. Ces contributions sont les plus importantes. Un pays membre fait par exemple une contribution indirecte lorsqu'il décide d'affecter des équipements ou des forces à une opération militaire OTAN et assume le coût de cette décision.

Effort de défense des pays membres de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Depuis 2006, l'Alliance a fixé comme objectif à long terme que chaque pays membre consacre 2% de son PIB à sa défense. En 2016, cet objectif est loin d'être atteint puisque cinq pays seulement respectent cette norme : les États-Unis, la Grèce, la Grande-Bretagne, l'Estonie et la Pologne. La France se rapproche de cet objectif, contrairement à beaucoup de pays de l'UE auxquels elle demande régulièrement de davantage contribuer à la défense de l'Europe et aux opérations extérieures dont la France assume à ses yeux une part disproportionnée. Les États-Unis continuent d'être à un niveau de dépenses militaires très supérieur à tous les grands pays industrialisés occidentaux ce qui entretient tout à la fois leur poids prépondérant au sein de l'Alliance et leur demande que les Européens en fassent davantage pour leur sécurité. En 2015, alors que les États-Unis représentaient 45,9 % du PNB des membres de l'OTAN, leur budget de la défense comptait pour 71,9 % du total de ses membres[122].

Les concepts stratégiques de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Depuis le début de son existence, l'OTAN a élaboré puis régulièrement mis à jour sous le vocable général de « concept stratégique » des documents publics ou non qui décrivent ses missions de sécurité fondamentales, identifient les caractéristiques essentielles de son environnement de sécurité et fournissent des directives pour l'adaptation de ses forces militaires[123]. Ces concepts stratégiques sont validés au moins par le Conseil de l'Atlantique nord en session ministérielle et depuis la fin de la guerre froide par les chefs d'État et de gouvernement dans le cadre d'un sommet de l'OTAN.

Concept stratégique adopté au sommet de Lisbonne en 2010[modifier | modifier le code]

Le concept stratégique adopté au sommet de Lisbonne en 2010 est le septième depuis la création de l'Alliance. Il ressort du document public le décrivant une grande continuité de la stratégie de l'OTAN en matière de dissuasion nucléaire et d'autre part des initiatives nouvelles en matière de défense antimissile, de lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité[68]. L'accent est également mis sur le développement des capacités de gestion de crise.

Dans un contexte financier encore marqué par la crise de l'automne 2008, l'OTAN décide simultanément de refondre son organisation afin de réduire fortement ses effectifs qui passeront de 17 000 avant 2009, à moins de 13 000 en 2010, avec des options pour l'avenir allant de 9 500 à 7 500 personnels[124].

Historique ces concepts stratégiques de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Tableau synthétique des concepts stratégiques successivement adoptés par l'Alliance atlantique
# Date Adoption par CAN 1 Documents Contexte d'élaboration et principes clés des concepts stratégiques
1 1949-1950 Décembre 1949 DC 6/1
MC 14
DC 13
Plans de défense à 5 ans, coordonnés entre les États membres
2 1950-1952 Décembre 1952 MC 3/5
MC 14/1
Modifications structurelles, création d'une force militaire intégrée placée sous commandement centralisé. "Le concept stratégique de la défense de la zone de l'Atlantique Nord"
3 1953-1957 Décembre 1954 MC 48 Intégration de la politique nucléaire dans la stratégie de l'OTAN
Introduction de la doctrine nucléaire des représailles massives
Mai 1957 MC 14/2
MC 48/2
1961-1963 Émergence du concept de "réponse flexible" sous l'impulsion de Kennedy et McNamara. Impossibilité d'arrivée à un accord entre les membres de l'OTAN sur un nouveau concept stratégique, notamment en raison de l'opposition de la France.
4 1966-1969 Décembre 1967 2 MC 14/3 Élaborée dans le contexte de la sortie de la France de l'organisation militaire
Abandon des représailles massives, adoption de la réponse flexible ou riposte graduée
Rapport Harmel
Décembre 1969 2 MC 48/3
5 1991 Sommet de Rome
novembre 1991
Document public Réaffirmation de l'objectif fondamental de l'OTAN de sécurité collective de ses membres, extension de cet objectif de sécurité à l'ensemble de l'Europe via des partenariats et coopérations, développement du dialogue et de la coopération, réduction au niveau le plus bas possible des forces nucléaires et conventionnelles
6 1999 Sommet de Washington
avril 1999
Document public Définition plus large de la sécurité de la zone euro-atlantique, prise en compte des nouveaux risques apparus depuis la fin de la guerre froide
7 2006-2010 Sommet de Lisbonne
novembre 2010
Document public Directive politique globale de novembre 2006
Déclaration sur la sécurité de l'Alliance d'avril 2009 au sommet de Strasbourg
Publication du nouveau concept lors du sommet de Lisbonne
1 CAN : Conseil de l'Atlantique Nord, réuni soit au niveau ministériel - Ministres des affaires étrangères ou de la défense - soit en tant que sommet au niveau des chefs d'État et de gouvernement.

2 Validation par le Comité des Plans de Défense. Depuis la sortie de la France de l'organisation militaire intégrée, les pays membres se réunissaient sans la France sur les questions militaires. Au niveau ministériel, le Comité des Plans de Défense était pour ces questions l'équivalent du Conseil de l'Atlantique Nord. Il a été supprimé en 2010, après le retour de la France en 2009 dans l'organisation militaire de l'OTAN.

Pendant la guerre froide[modifier | modifier le code]

Initialement, la planification stratégique de l'OTAN concerne les forces conventionnelles. Puis le troisième concept stratégique adopté en 1956 introduit les armes nucléaires stratégiques selon la doctrine des représailles massives. Avec la montée en puissance de l'arsenal nucléaire soviétique, les doutes émergent de plus en plus quant à la crédibilité de cette doctrine. Faisant suite à la crise de Suez qui voit s'opposer fortement des membres majeurs de l'OTAN, en parallèle de l'actualisation de sa stratégie militaire, l'Alliance jette les bases d'une coopération plus poussée en matière de politique étrangère y compris hors de la zone de l'Atlantique nord[125].

Les Américains à partir de 1961 poussent à l'adoption d'un nouveau concept stratégique selon la doctrine de la réponse flexible, sans qu'un consensus ne puisse s'établir en raison des réticences de beaucoup de pays européens, la France en tête. Le grand débat stratégique occupe une place considérable au sein des instances décisionnelles de l'OTAN et des gouvernements alliés[126].

Le retrait français en 1966 crée l'occasion de réorganiser le fonctionnement de l'OTAN, de donner plus de poids aux alliés européens majeurs que sont le Royaume-Uni et la RFA, et de trouver un compromis pour l'adoption d'un nouveau concept stratégique qui entérine les principes de la réponse flexible. Ce quatrième concept, souple par nature, reste en vigueur jusqu'à la fin de la guerre froide.

Pendant la période de la guerre froide, la menace principale perçue par les alliés est que les Soviétiques, qui disposent d'une supériorité au moins quantitative forte relative aux forces conventionnelles, lancent une offensive majeure pour conquérir l'Europe occidentale. Face à cette menace, l'OTAN a successivement adopté trois posture stratégiques en matière d'emploi des forces conventionnelles[127] :

  • De l'origine à 1958, la faiblesse des forces conventionnelles de l'Ouest est telle que les plans prévoient une stratégie de repli ordonné sur le Rhin et l'Ijssel qui constituent la ligne de défense principale, abandonnant ainsi la majorité du territoire de l'Allemagne de l'Ouest.
  • En juillet 1958, les États-majors de l'OTAN prenant en compte un début de renforcement des capacités opérationnelles de leurs forces adoptent une stratégie de défense "semi-avancée" de l'Europe de l'Ouest et définissent la Weser et le Lech comme ligne principale de défense
  • En 1963, de pair avec les discussions relatives au nouveau concept stratégique de réponse flexible, et pour répondre aux demandes insistances des Allemands qui entre temps ont atteint le niveau de force auquel ils s'étaient engagés, les États-majors adoptent la stratégie de "défense de l'avant" qui définit la frontière entre la RFA et la RDA comme ligne de défense principale.

Depuis la fin de la guerre froide[modifier | modifier le code]

L'effondrement du bloc soviétique et la disparition de la menace principale que représentait le Pacte de Varsovie conduit à une révision en profondeur de la stratégie de l'OTAN afin de l'adapter à un nouvel environnement géo-politique et à l'émergence de nouvelles menaces. Trois concepts stratégiques ont été successivement adoptés depuis 1991, le dernier en date en novembre 2010 lors du sommet de Lisbonne.

Dans le monde multipolaire actuel, le rôle et les missions de l'OTAN sont devenues multiples et sortent donc du traditionnel espace euratlantique. Cependant, l'OTAN n'a pas vocation à se substituer à l'ONU et à ses Casques bleus : selon les déclarations de son secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer, l'OTAN n'a pas vocation à devenir une organisation mondiale de défense : « nous n’avons pas besoin d’une OTAN à vocation mondiale. Ce n’est pas l’enjeu de notre transformation. Le type d’OTAN qu'il nous faut – et que nous mettons en place avec succès – c’est une Alliance qui défend ses membres contre les menaces planétaires: le terrorisme, la dissémination des armes de destruction massive et les États faillis »[128]

Les stratégies de la nouvelle OTAN sont fortement influencées par l'accroissement du risque terroriste - notamment depuis l'attaque du 11 septembre 2001 sur les États-Unis -, la dissémination des armes nucléaires avérée ou potentielle - lié par exemple au programme nucléaire iranien -, et la multiplication des foyers de crise requérant des moyens de réaction rapide :

  • Sommet de Washington (1999) : engagement d'un processus de transformation de l'OTAN autour d'un concept stratégique orienté vers la gestion des crises.
  • Sommet de Prague () : décision de l'adaptation de l'outil militaire à la nouvelle donne internationale, autour du concept de force de réaction rapide.
  • Accords de Berlin plus () : accord pour que l'Union européenne puisse faire appel à certains moyens de l'OTAN lorsque ceux-ci sont nécessaires à la réalisation des missions décidées par le Conseil de l'Union.
  • Sommet de Riga (2006) : décision de se préparer à mener de front deux opérations de grande envergure mobilisant 60 000 hommes chacune et six opérations moyennes (30 000 hommes). Au total, jusqu'à 300 000 hommes entraînés et préparés devront donc être disponibles pour intervenir dans n'importe quelle région du monde pour assurer la sécurité de ses membres à l'intérieur comme à l'extérieur de leurs frontières.

Structures militaires de l'OTAN (historique)[modifier | modifier le code]

Commandement et moyens militaires pendant la guerre froide[modifier | modifier le code]

Forces terrestres[modifier | modifier le code]

Secteur de responsabilité des corps d'armée de l'OTAN en Allemagne de l'Ouest.
  • Commandement

Le front principal se situait pour les deux alliances dans le centre de l'Europe. Pour protéger l'Allemagne de l'Ouest, deux groupes d'armées, le Northern Army Group (NORTHAG) et le Central Army Group (en) (CENTAG) comprenant, après le retrait de l'Armée française du commandement intégré, un total de huit corps d'armée (trois allemands, deux américains, un britannique, un belge, un néerlandais) étaient responsables des frontières de l'Est.

  • États-Unis.

Les États-Unis ont déployé de nombreuses forces terrestres en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Pendant toute la durée de la guerre froide, la 7e armée ou USAREUR a dirigé ces forces divisées entre le 5e corps et le 7e corps, ce dernier ayant été désactivé en 1991 après la guerre du Golfe.

Ces forces sont basées en quasi-totalité en Allemagne. Il s'agit principalement de la 1st Infantry Division et de la 1st Armored Division respectivement basées à Würzburg et Wiesbaden, la 7e armée étant basée à Heidelberg tout comme le 5e corps.

  • Royaume-Uni.

Infrastructures aériennes[modifier | modifier le code]

Avions des forces aériennes de l'OTAN devant la tour de contrôle de Bitburg Air Base en Allemagne de l'Ouest en 1959 : De gauche à droite, le nez d'un Canadair Sabre canadien, un F-84F Thunderstreak de la Luftwaffe ouest-allemande, un North American F-86K Sabre de la Koninklijke Luchtmacht néerlandaise, un Dassault Mystère IV de l'Armée de l'air française, un Hawker Hunter de la Royal Air Force britannique, un Avro CF-100 Canuck de la Royal Belgian Air Force, un North American F-100C Super Sabre du 36th Tactical Fighter Wing, 22nd TFS de l'USAF et en arrière-plan un Douglas C-47 Skytrain.

En 1951, l'OTAN n'avait à sa disposition qu'un nombre insignifiant d'aérodromes pouvant mettre en œuvre les nouvelles générations d'avions à réaction; elle se lança donc dans un effort massif dans ce domaine et 220 bases aériennes furent créées ou aménagés en Europe pour la somme de 448 millions de livres sterling (valeur en 1969) [129].

L'United States Air Forces in Europe qui avait son quartier général à Wiesbaden, en Allemagne de l'Ouest depuis 1945, avait dans les années 1950, quatre escadres déployées au Royaume-Uni, trois en Allemagne de l'Ouest et six en France, soit 18 000 personnes et 800 avions de tous types.

Les États-Unis, engagés massivement dans la guerre de Corée depuis juin 1950 ne purent pas accomplir comme prévu leur installation en Europe. En conséquence, le Canada dut pallier ce problème. Il a donc été décidé de créer une force aérienne canadienne performante, réservée à l'Europe, qui consistait en quatre escadres de trois escadrons (équipés du nouveau North American F-86 Sabre) chacune. Le 1(F) Wing (escadre) était implanté à Marville, le 2(F) à Grostenquin (tous deux en France), le 3(F) à Deux-Ponts et le 4(F) à Baden-Söllingen (tous deux en Allemagne de l'Ouest).

À partir de 1955, il est décidé la mise en œuvre d'un système de défense aérienne intégrée comprenant un réseau radar en Europe couplé aux unités de chasse et des batteries de missiles sol-air ; depuis 2014, il est chargé du système de défense antimissile de l'OTAN[130].

L'Islande est le seul membre de l'OTAN qui n'a pas sa propre force militaire (la défense a été initialement assurée par les États-Unis grâce à la base de Keflavik) ; actuellement, différentes nations européennes assurent à tour de rôle des permanences de défense aérienne en Islande[131]. Elle fut acceptée sans obligation d'en établir une, sa contribution à l'Alliance se faisant sous d'autres formes (bases militaires et contributions financières pour l'essentiel).

Bases navales[modifier | modifier le code]

Les États-Unis ont déployé deux grands commandements navals après la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit du commandement des forces navales en Europe (USNAVEUR), organe naval du commandement européen des forces armées américaines (USEUCOM), et de la Sixième flotte américaine déployée en permanence en Méditerranée depuis 1947 contre la guérilla communiste en Grèce et en Turquie.

Cela a donc donné des installations navales américaines en Europe, principalement en Méditerranée :

Commandement militaire en 2003[modifier | modifier le code]

Un des 18 E-3 AWACS de l'OTAN.
Boeing CT-49A NATO Trainer/Cargo Aircraft (LX-N20000, Boeing 707-307C, ex Deutsche Luftwaffe 10+04).

Auparavant, la structure de commandement militaire reposait sur une division géographique : une pour l'Europe (Commandement allié pour l'Europe), une pour l'Atlantique (Commandement allié pour l'Atlantique) ; treize quartiers généraux étaient subordonnés à ces commandements.

Les deux commandements ACO (alias Shape) et ACT sont tous deux rattachés au Comité militaire (MC) de l'OTAN. Structure de commandement de l'OTAN entre 2003 et 2012.

Liste des opérations militaires menées par l'OTAN[modifier | modifier le code]

Pendant la guerre froide, l'OTAN n'aura mené aucune opération militaire, ce que ses membres analysent comme la démonstration que l'Alliance est une expérience réussie de sécurité et de dissuasion collectives, qu'il convient de préserver dans le monde du début des années 1990 dans lequel tous les dangers et toutes les incertitudes n'ont pas disparu.

Mais les missions et l'organisation des moyens militaires de l'OTAN évoluent nécessairement fortement puisque la menace principale n'est plus celle d'une attaque des armées du pacte de Varsovie sur le territoire de ses membres, mais celle résultant de crises ou de guerres limitées à leur périphérie voire dans des zones géographiques plus lointaines dès lors que leurs intérêts vitaux seraient menacées. Cet élargissement du champ d'intervention de l'OTAN à des missions nouvelles au-delà du strict cadre défensif du territoire de ses membres se traduit à partir du début des années 1990 par l'engagement de ses moyens militaires hors de leurs frontières. Il ne s'agit pour autant pas de la transformation de l'OTAN en une organisation de sécurité globale à vocation mondiale, la France en particulier s'y refusant clairement[25],[132].

La guerre en Bosnie-Herzégovine, le premier des conflits qui font suite à l'éclatement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, est le premier champ opérationnel d'intervention de l'OTAN à partir de 1993. Puis l'OTAN intervient à partir de 1999 au Kosovo où stationne toujours début 2017 la KFOR, force de maintien de la paix de l'OTAN sous mandat de l'ONU.

Au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre 2001, le Conseil de l'Atlantique nord invoque pour la première fois dans son histoire l’article 5 du traité de Washington[133] en déclarant que l’attaque contre les États-Unis était une attaque dirigée contre eux tous[134]. À ce titre, l'OTAN mène depuis 2001 des opérations maritimes en Méditerranée et dans l'Océan indien.

Cependant, plusieurs des opérations militaires majeures conduites par les États-Unis en coalition avec d'autres pays ne l'ont pas été dans le cadre de l'OTAN :

  • la campagne d'Afghanistan de l'automne 2001 est menée par les Américains qui veulent aller vite et maîtriser totalement leurs actions militaires suite aux attentats du 11 septembre. La FIAS sous commandement OTAN prend ensuite le relais.
  • Faute d'un consensus entre les membres de l'OTAN pour y participer, la guerre d'Irak est menée par les États-Unis à partir de mars 2003 avec une coalition ad hoc hors OTAN, à laquelle la France ne participe pas.

Début 2017, l'OTAN est principalement engagé en Afghanistan, au Kosovo et dans des opérations navales en Méditerranée[135].

Le premier mémorial européen honorant la mémoire des soldats morts ou blessés lors d'opérations de l'OTAN a été inauguré le à Fréthun dans le Pas-de-Calais[136].

Principales opérations menées par l'OTAN
Année début Année fin Zone d'opération Nom opération Mandat

ONU

Nature des opérations menées par l'OTAN
1993 1996 Adriatique "Sharp Guard" #820
#943
Opération de surveillance maritime destinée à contrôler l'embargo sur les armes imposé à la République fédérale socialiste de Yougoslavie. Sous le contrôle conjoint de l'OTAN et de l'UEO, elle a consisté en une vaste opération de blocus naval, à laquelle ont participé 14 nations dont la France.
1993 1995 Bosnie-Herzégovine "Deny Flight" #816 Opération d'interdiction de survol à laquelle la France participe. Un Mirage 2000 est perdu pour cause d'avarie.
1995 1995 Bosnie-Herzégovine "Deliberate Force" coordonné avec la FORPRONU Bombardement massif des positions serbes de Bosnie pour tenter de faire cesser le conflit. Les autorités bosno-serbes acceptent de retirer leurs armes et des négociations débouchent sur les accords de Dayton deux mois plus tard mettant fin à la guerre en Bosnie[137],[138]. La France a participé avec des avions - dont un Mirage 2000N sera perdu - et des pièces d'artillerie.
1996 1996 Bosnie-Herzégovine IFOR #1031 Importante mission de maintien de la paix pour garantir l'application des accords de Dayton[139]. Ce fut l'occasion pour les Tchèques et les Polonais, anciennement membres du Pacte de Varsovie, d'intervenir conjointement avec des forces occidentales.
1997 2004 Bosnie-Herzégovine SFOR #1088 La SFOR (Force de stabilisation) a pris la suite de l'IFOR, avec des moyens ramenés à 32 000 hommes. Elle a passé le relais à l'Union européenne le 2 décembre 2004 qui conduit l'opération Althéa engageant 7 000 hommes dans le cadre des accords de Berlin plus.
1999 1999 Kosovo

(Serbie)

"Allied Force" - Bombardements aériens sur la Serbie menés par l'OTAN dans le contexte de la prise d'indépendance du Kosovo contre la volonté de la Serbie. La France a participé en effectuant environ 3% des missions de bombardement réalisées par plusieurs centaines d'avions de l'OTAN.
1999 - Kosovo KFOR #1244 La Force pour le Kosovo (abrégée en KFOR) est la force armée multinationale mise en œuvre par l'OTAN dans le Kosovo, sur mandat du Conseil de sécurité de l'ONU, afin d'assurer un environnement sûr et sécurisé et de garantir la liberté de mouvement. La KFOR fut déployée à partir du à l'issue du cessez-le-feu accepté par Belgrade qui mettait fin à la guerre du Kosovo. Depuis l'origine, la France contribue à cette force dont les plus gros contingents sont fournis par l'Allemagne, l'Italie et les États-Unis[140],
1999 1999 Albanie "Abri Allié" Déploiement de 7 000 militaires en avril 1999 pour une opération humanitaire d'aide aux quelques 800 000 réfugiés kosovars d'origine albanaise qui ont fui les exactions serbes à leur encontre. Cette opération est le corollaire humanitaire des opérations militaires menées par l'OTAN en Serbie et au Kosovo[141]. Elle provoque des réactions mitigées de la part des organisations humanitaires[142], hostiles au concept de "guerre humanitaire" et favorables à ce que l'ONU avec le HCR gardent le contrôle de telles opérations, tout en reconnaissant que les moyens importants de l'OTAN ont contribué à résoudre la crise.
2001 2016 Méditerranée Active Endeavour (OAE) - Mission de surveillance du trafic maritime en Méditerranée, pour décourager et déjouer les actes de terrorisme. Elle est l'une des huit initiatives lancées en réponse aux attentats terroristes perpétrés contre les États‑Unis le 11 septembre 2001. Elle a pris fin en octobre 2016, laissant la place à l’opération Sea Guardian[143].
2001 2003 Macédoine "Moisson Essentielle" - À la demande de la Macédoine et en concertation avec l'OSCE et l'UE, mission destinée à collecter les armes des insurgés albanophones. La France contribue de façon importante à la Task Force d'environ 3 500 hommes. Les opérations "Renard Roux" et "Allied Harmony" de moindre importance lui succèdent avant que l'opération EUFOR Concordia de l'UE ne prenne la relève[144]
2003 2014 Afghanistan FIAS #1386 La France participe à la FIAS durant toute son existence. En 2011-2012, lorsque la FIAS atteint son niveau d'effectifs le plus important avec environ 130 000 hommes, les États-Unis y contribuent pour 90 000 hommes, le Royaume-Uni pour 9 000, l'Allemagne pour 5 000 et la France pour 4 000[145].
2004 2011 Irak Mission OTAN de formation en Iraq (NTM-I) #1546 L'OTAN n'a joué aucun rôle dans la conduite de la guerre en Irak menée par une coalition emmenée par les États-Unis. En marge de la coalition, l'OTAN a participé à la formation de 5 000 militaires et 10 000 policiers irakiens par des instructeurs sur place et dans les écoles de l'OTAN[146].
2015 - Afghanistan Resolute Support #2189 Faisant suite à la fin des opérations de la FIAS, cette mission, en cours début 2017, de formation et d'encadrement de l'armée afghane mobilise environ 12 000 hommes de l'OTAN et de pays partenaires[147],[148]. En 2015 et 2016, la France n'a pas fourni de troupes à cette opération.
2009 2016 Somalie (au large de la Corne de l'Afrique) "Ocean Shield" #1814 #1816 Opération navale de lutte contre la piraterie au large de la Somalie, terminée en novembre 2016[149],[150],[151]. La France participe à l'opération EUNAVFOR Atalanta de même nature prolongée en novembre 2016 par l'UE jusqu'en 2018.
2016 - Méditerranée Sea Guardian Opération navale, en cours début 2017, qui prend la suite d'Active Endeavour. En 2016, la France n'y a pas engagé directement ses navires[152],[153].
2011 2011 Libye "Unified Protector" #1970 #1973 Opération navale et aérienne menée par l'OTAN de mars à octobre 2011, dans le but d'entraîner la chute du régime du colonel Kadhafi. La France a été via l'opération Harmattan l'un des principaux acteurs de cette intervention aéro-navale en Libye coordonnée par l'OTAN[154]. Succès tactique à court-terme, cette opération a débouché sur une instabilité de la Libye et un accroissement de l'implantation dans ce pays des groupes terroristes[155].

Dirigeants actuels des pays membres de l'OTAN[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Voir aussi Relations entre les États-Unis et la France.
  2. Les deux Présidents se rencontrent à Saint-Martin le 16 décembre 1989 puis à Key Largo le 19 avril 1990
  3. Mitterrand amorce des négociations secrètes, menées par Gabriel Robin, avec l'Otan. Celles-ci durent quatre mois, à l'automne 1990. Robin plaide alors pour transformer SHAPE afin de le mettre en « veilleuse en temps de paix ». Ces négociations échouent cependant : selon Robin, Mitterrand et le ministre des Affaires étrangères Roland Dumas « s'intéressaient davantage à l'identité européenne de défense qu'à la réforme de l'Alliance ». Selon le secrétaire général de l'Élysée à l'époque, Hubert Védrine, il ne s'agissait que de discussions pragmatiques, ne modifiant en rien la position française vis-à-vis des États-Unis
  4. En 1991, en parallèle des négociations relatives à l'avenir de l'Alliance, ont également lieu celles relatives au futur traité européen de Maastricht de février 1992 dont l'ambition principale est précisément de faire progresser l'union politique et qui inclut des dispositions relatives à la politique étrangère et de sécurité commune (titre V)
  5. Le PPP se présente d'abord sous la forme d'un accord cadre de coopération militaire, accompagné d'accords bilatéraux différenciés avec les États participants. L'Article 4 du Traité qui autorise la demande de consultations auprès des membres de l'Alliance si leur sécurité est en danger, s'applique aux membres du PPP, mais pas l'Article 5. Les partenaires s'engagent à respecter des principes essentiels comme la démocratie, le règlement négocié des conflits, le contrôle civil du militaire, la transparence des budgets militaires. En échange, ces pays sont associés aux exercices militaires de l'OTAN, à des opérations de sauvetage et de maintien de la paix. La priorité est donnée à l'interopérabilité entre les moyens militaires des Alliés et ceux de leurs partenaires, à une standardisation des armements et à l'aide à la restructuration de l'industrie d'armements des pays de l'Est.
  6. La Défense antimissile comporte deux sous-catégories : la défense de théâtre et la défense de territoire. La première vise la protection des forces armées opérationnelles et de cibles précises de haute valeur, sur le territoire des pays de l'OTAN ou bien sur les lieux de leurs opérations extérieures, contre les missiles à courte et moyenne portées (acronyme anglais utilisé : ALTBMD). La seconde vise la protection large des territoires des pays membres contre les missiles balistiques à longue portée.
  7. Le COR se substitue au Conseil conjoint permanent (CCP) instauré dans le cadre de l'Acte fondateur de mai 1997, qui demeure le texte de référence
  8. « La dissuasion, articulée autour d’une combinaison appropriée de capacités nucléaires et conventionnelles, demeure un élément central de notre stratégie d’ensemble. Les conditions dans lesquelles un recours à l’arme nucléaire pourrait être envisagé sont extrêmement improbables. Aussi longtemps qu’il y aura des armes nucléaires, l’OTAN restera une alliance nucléaire. »

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  153. « Sea Guardian : une opération à envergure limitée – exclusif », sur Bruxelles2 - https://www.bruxelles2.eu (consulté le 30 janvier 2017)
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Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Serge Bernstein et Pierre Milza, Histoire du XXe siècle tome 1 : la fin du monde européen (1900-1945), Hatier, , 501 p. (ISBN 978-2218947568)
  • Frédéric Bozo, Deux stratégies pour l'Europe : De Gaulle, les États-Unis et l'Alliance atlantique 1958-1969, Plon et Fondation Charles de Gaulle, , 287 p. (ISBN 978-2259183925)
  • Frédéric Bozo, La France et l'OTAN : De la guerre froide au nouvel ordre européen, Masson, , 287 p. (ISBN 978-2225824852)
  • Frédéric Bozo, La politique étrangère de la France depuis 1945, Flammarion - Champs Histoire, , 310 p. (ISBN 978-2081229587)
  • Maurice Couve de Murville, Une politique étrangère 1958-1969, Plon, , 499 p.
  • André Dumoulin, Histoire de la dissuasion nucléaire, PUF Collection HistoireS, , 160 p. (ISBN 978-2366140040)
  • Jean-Baptiste Duroselle, La France et les États-Unis : Des origines à nos jours, Seuil, , 284 p. (ISBN 2020044110)
  • Jean-Baptiste Duroselle et André Kaspi, Histoire des relations internationales : De 1945 à nos jours, Armand Colin, , 717 p. (ISBN 978-2-200-24636-5)
  • André Fontaine, La Guerre froide, 1917-1991, POINTS Histoire, , 572 p. (ISBN 978-2020861205)
  • Charles de Gaulle, Mémoires d'espoir - Intégrale, Plon, , 1163 p. (ISBN 9782259229098)
  • Pierre Grosser, Les Temps de la guerre froide, Editions Complexe, , 465 p. (ISBN 2-870-27559-5)
  • Ministère français des Affaires étrangères, Documents Diplomatiques Français - 1968 - Tome 1(1er janvier - 29 juin), P.I.E. Peter Lang, , 1091 p. (ISBN 978-9052015378)
  • Olivier Kempf, L'OTAN au XXIe siècle, Artege Editions, coll. « Questions à l'histoire », , 564 p. (ISBN 978-2-3604-0408-7)
  • Jenny Raflik, La IVe République et l'Alliance atlantique : Influence et dépendance (1945-1958), Presses Universitaires de Rennes, , 323 p. (ISBN 978-2753528000)
  • Lothar Schröter, Die NATO im Kalten Krieg. Band I 1949-1975, Berlin, 2009 ; Die NATO im Kalten Krieg. Band II 1976-1991, Berlin, 2009 ; 1196 S. (ISBN 978-3-89706-915-2)
  • Georges-Henri Soutou, La Guerre froide : 1943-1990, Librairie Arthème Fayard / Pluriel, , 1103 p. (ISBN 978-2-818-50127-6)
  • Maurice Vaïsse, La Grandeur : Politique étrangère du général de Gaulle, CNRS Éditions - Biblis, , 710 p. (ISBN 978-2271078759)
  • Maurice Vaïsse, Les relations internationales depuis 1945 : 13e édition, Armand Colin, , 320 p. (ISBN 978-2-200-28513-5)
  • Irwin M. Wall, L'influence américaine sur la politique française 1945-1954, Balland, , 515 p. (ISBN 978-2715807419)
  • Charles Zorgbibe, Histoire de l'OTAN, Éditions Complexe, coll. « Questions à l'histoire », , 283 p. (ISBN 978-2-8702-7917-5)

Articles publiés[modifier | modifier le code]

  • Anne-Henry de Russé, « La France dans l'OTAN. La culture militaire française et l'identité stratégique en question », Focus stratégique no 22,
  • Jaap de Hoop Scheffer (interview : Claudie Baran), « L'Alliance n'est pas le gendarme du monde » Le Figaro Magazine, 14 octobre 2006, p. 30
  • Lieutenant-colonel Francisco Stoica, « La réforme de l'Armée roumaine », Armée d'aujourd'hui, no 273, , p. 25–28
  • Jerzy Baczynski, « Pour entrer dans l'Alliance, la Pologne se met à l'anglais », Polityka, traduction dans Courrier international, no 311, 17–23 octobre 1996, p. 14.
  • Serge Enderlin, « Armées de l'Est : la longue marche vers l'OTAN », L'Hebdo. Traduction dans Courrier international, no 311, 17–23 octobre 1996, p. 14
  • « Security through Science », entretien avec Jean Fournet, secrétaire général adjoint de l'OTAN, par Corrado Maria Daclon, Analisi Difesa, no 42,
  • « L'adéquation des objectifs stratégiques de l'OTAN au « Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (Fr.) » » dossier élaboré par ALPHA - Fondation d'études stratégiques, avec siège à Bruxelles. Diffusion restreinte,
  • Daniele Ganser, Les armées secrètes de l'OTAN, Gladio et Terrorisme en Europe de l'Ouest, Demi-Lune, 2007 (ISBN 978-2-917112-00-7)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]