Amour libre
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Le terme d’amour libre est utilisé depuis la fin du XIXe siècle pour décrire un mouvement social qui rejette le mariage, perçu comme une forme d'esclavage social, surtout pour les femmes. Une grande partie de la tradition de l'amour libre est un produit de l'anarchisme civique, qui recherche la non-ingérence de l'État ou de l'Église dans les relations humaines[1]. Même si cette notion est souvent rapprochée du droit au plaisir ou à des relations multiples, historiquement ce mouvement revendiquait plutôt l'absence de régulation par la loi des relations amoureuses engagées librement.
Sommaire
Caractéristiques[modifier | modifier le code]
L'amour libre n'est pas que le rejet du mariage, même si la critique du mariage (et la notion d'esclavage) est au centre de cette démarche. Selon ce concept, l'union libre d'adultes est une relation légitime qui devrait être respectée.
Le mouvement hippie fut, dans les années 1960, un promoteur de l'amour libre au point que l'expression lui est souvent associé : « Peace and love ». La sexualité, en particulier, n'y est plus perçue uniquement comme moyen de reproduction.
Historique[modifier | modifier le code]
Au début du XXe siècle, c'est sans doute Emma Goldman qui formule la critique la plus radicale. Elle met en évidence la persistance de « l'instinct de propriété du mâle », même parmi les révolutionnaires : « dans son égocentrisme, l'homme ne supportait pas qu'il y eut d'autres divinités que lui »[2], une analyse qu'elle développe dans La Tragédie de l'émancipation féminine publié dans Mother Earth en mars 1906[3].
Elle s'oppose aux conceptions traditionnelles de la famille, de l'éducation et des rapports de genre[4]. Elle s'attaque à l'institution du mariage[5] dont elle dit que « c'est premièrement un arrangement économique... [la femme] le paie avec son nom, sa vie privée, son estime de soi, toute sa vie »[6].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Voir de l'amour libre
- L'Épopée d'une anarchiste. New York 1886 - Moscou 1920, Hachette, 1979, page 91.
- Nicole Beaurain, Christiane Passevant, Femmes et anarchistes : De Mujeres libres aux anarchaféministes, L'Homme et la société, n°123-124, 1997, Actualité de l'anarchisme, page 76.
- Emma Goldman, Marriage and Love, dans Alix Kates Shulman (ed.), Red Emma Speaks: An Emma Goldman Reader, Schocken Books, N.Y., 1982, pp. 204-13.
- Emma Goldman, Marriage and Love, Éditions Syros, 1978, notice.
- Goldman, Marriage and Love, Red Emma Speaks, p. 205.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Madeleine Vernet, L'Amour Libre, Editions de l'Avenir Sociale, 1920
- Amour, Encyclopédie anarchiste, initiée par Sébastien Faure, 1925-1934, texte intégral.
- E. Armand, Les « Colonies » communistes », L’Ère Nouvelle, « revue d’émancipation intégrale et de communisme pratique ».
- E. Armand, Entretien sur la liberté de l’amour, 1924.
- E. Armand, Liberté sexuelle, 1925.
- E. Armand, Amour libre et liberté sexuelle, 1925.
- E. Armand, La Révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse, 1934, éditions La Découverte, 2009, (ISBN 2-355-22010-7).
- Thierry Lodé, La guerre des sexes chez les animaux, Odile Jacob, 2007, (ISBN 978-2-7381-1901-8), notice.
- Raoul Vaneigem, Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, 1967, Gallimard, 1992, (ISBN 978-2070326860), texte intégral.
- Raoul Vaneigem, Orlan, Raphaël Enthoven, Unions mixtes, mariages libres et noces barbares, Éditions Dilecta, Paris, 2010 (ISBN 978-2-916275-66-6).
- Michel Brix, L'Amour libre. Brève histoire d'une utopie, Éditions Molinari, 2008, (ISBN 978-2-914958-93-6).
- Ronald Creagh, L'amour libre, in Histoire de l'anarchisme aux États-Unis d'Amérique : les origines, 1826-1886, Claix, La Pensée sauvage, 1981, page 90 et suivantes.
- Aviv Etrebilal, Papillons, amour libre et idéologie – Lettre sur l’inconséquence, Ravage Éditions, 2013, texte intégral.
Documents vidéo[modifier | modifier le code]
- Juan Gamero, Vivir la utopía (Vivre l'utopie), 96 min., TV Catalunya, 1997, voir en ligne.