Les chauffeurs du RTC adoptent un mandat de grève à 95 %
Environ 600 chauffeurs du Réseau de transport de la capitale (RTC), à Québec, se sont prononcés en faveur d'un mandat de grève à 95,2 %, dimanche. Le résultat a été annoncé au terme d'une rencontre à huis clos qui a duré plus de quatre heures.
« On espérait un message fort comme celui-là », indique le président du syndicat, Ghislain Dolbec. Le taux d'approbation du mandat de grève générale illimitée ne signifie pas pour autant que les relations sont mauvaises avec l'employeur, précise-t-il.
« Ce n’est pas parce que les négociations sont tendues nécessairement. C’est parce que ça n’avance pas de la bonne façon. La loi 24 nous contraint dans le temps. »
Donner une chance à la négociation
Dans les faits, le syndicat et l'employeur ont jusqu'au 1er avril pour négocier. Des rencontres sont d'ailleurs prévues à cet effet lundi et mardi, notamment. M. Dolbec espère toujours ne pas en venir à un débrayage.
« On est prêt à négocier 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 s’il le faut. Ils le savent », illustre-t-il.
La convention collective des chauffeurs d'autobus du RTC est échue depuis le 30 juin dernier. Sans entrer dans les détails, le président du syndicat affirme que les points litigieux concernent le salaire, le régime de retraite et l'organisation du travail.
Les chauffeurs se sont prononcés parce qu’ils ne veulent pas se faire imposer des choses qu’ils ne veulent pas avoir.
M. Dolbec dit ne pas craindre la réaction de la population face à ce mandat de grève. « Présentement, on donne un service complet. Il y a les services essentiels aussi qui existent aujourd’hui. »
L'employeur réagit
Dans un communiqué publié dimanche soir, l'employeur affirmait avoir pris acte du résultat du vote. Le président du RTC, Rémy Normand, tenait toutefois à rappeler à la population que les services sont maintenus tant et aussi longtemps que le syndicat ne déclenche pas sa grève.
« Nous ne commenterons pas le résultat de ce vote puisque le processus de négociations se poursuit dès demain. Nous souhaitons un règlement négocié, dans l’intérêt de tous, notamment de la clientèle. »
Des moyens de pression déjà amorcés
La dernière fois que les services du RTC ont été affectés par une grève des chauffeurs remonte à 2004. Leur débrayage avait alors duré 11 jours, mais les services essentiels étaient assurés aux heures de pointe du matin et de l’après-midi.
Au cours des derniers jours, le système Nomade, qui permet aux usagers du RTC de suivre le parcours des autobus en temps réel, a connu des ratés.
Il s’agissait d’un moyen de pression des chauffeurs, qui refusaient d’activer le système; leur geste a entraîné le dépôt d’un grief par leur employeur.